Ce 19 Décembre 2044 était le jour du départ pour tous ceux qui retournaient chez eux pour les vacances de Noël. Poudlard se vidait de la plupart de ses élèves, Mike était l'un d'eux. Pourtant, ce n'était pas la joie de retrouver les siens qui l'habitait. Son corps entier faiblissait sous la pression de l'acte qu'il s'apprêtait à commettre. Les Conwell avaient depuis maintenant plusieurs mois de très gros soucis d'argent. Mike s'était juré de trouver une solution pour y remédier. Il avait passé ces dernières semaines à jongler entre les cours et trouver le moyen de se faire un peu d'argent. Malgré de longues réflexions et quelques plans plus ou moins loufoques Mike n'avait pas avancé. Une profonde culpabilité lui enserrait le cœur. Même durant les entraînements de Quidditch une moitié de lui était absente, ce qui lui valu de ne pas être sélectionné comme titulaire pour le prochain match. Mike supportait de plus en plus mal de savoir sa famille dans le besoin. Sa détresse avait alors commencé à alimenter une jalousie acide envers les autres élèves. Il les enviait, aucun d'entre eux ne semblait écrasé du poids de la misère sociale à laquelle sa famille était en proie. Lorsque l'effervescence de l'approche des vacances avait commencé à agiter le collège de Poudlard, les prémices de son plan s'étaient insinués dans son esprit.

                 Mike inspira profondément. Il devait se débarrasser de cette sensation de malaise. Rien ne devait plus le détourner de ses desseins. Se remémorant l'étroitesse de la piaule que lui, Aymee et surtout Ellie allaient à nouveau devoir partager, Mike franchit le seuil de la porte de son dortoir. Il était déterminé. 
Le troisième année n'était pas en retard, si il n'avait pas suivit ses camarades lorsqu'ils étaient descendus prendre leurs petits déjeuner, c'est que le Gryffondor avait voulu profiter de cette latence. Sa malle derrière lui, il dévala les escaliers jusque devant la grande salle. Un brouhaha joyeux raisonnait de l'autre côté des portes massives. Le hall servait comme à son habitude de bagagerie. Les effets de tout les voyageurs étaient laissé là, sans surveillance, tant dis que leurs propriétaires profitaient une dernière fois d'un repas festif entre amis. Il n'y avait pas un chat dans le hall. Mike posa sa propre malle et l'ouvrit, il n'y avait pas grand chose dedans. Le Gryffondor se releva, il saisi sa baguette glissée dans l'élastique de son pantalon et la sortie. Dissimulé dans l'angle d'un recoin, à l'abri du regard des tableaux accrochés aux murs, un murmure imperceptible s'échappa de ses lèvres :
-Fumos. Il accompagna sa formule d'un coup sec du bout de sa baguette en direction des bagages.
Le sortilège mis un peu de temps à se produire. Quelques vapes de brumes s'élevèrent bientôt d'entre les effets entreposés. Le brouillard commença à s'élever puis à s'étendre, dissimulant Mike qui passa à l'action, loin du regard de potentiels témoins. 

                  Il se jeta avec vivacité sur les premiers bagages, sélectionnant avec soin ceux qui lui semblait de qualités et donc, susceptible de contenir le plus de butin. Dans la première il ne trouva que des vêtements qu'il laissa en vrac pour se pencher plutôt sur une seconde valise. Mike essaya de l'ouvrir mais un gros verrou la maintenait fermée. Il le fit sauter grâce au sortilège Alohomora. C'était le jackpot. Dedans il s'empara d'une bourse bien garnie à l’intérieur de laquelle il ne pu s'empêcher de jeter un œil. Ce qu'il y vit lui plu beaucoup. De la bourse s'échappait le reflet doré d'un joli petit paquet de galions. Il la fourra dans sa poche. Le Gryffondor sorti également un belle appareil photo flambant neuf, une montre à gousset sur laquelle d'étranges armoiries avaient été gravées avec beaucoup de raffinement et une chevalière à l'aspect précieux et dont le sceau lui était familier. Il retourna tout déposer à l'intérieur de son propre bagage. la pièce était encore embrumée, Mike était donc bien occulté mais lui même ne pouvait déceler la présence d'autres élèves. Il devait se dépêcher. S'arrêtait là aurait été raisonnable mais il lui fallait encore plus d'argent pour sortir sa famille de ce mauvais pas. Mike retourna donc à sa tâche.

Nora s'était levée tôt, plus tôt que d'habitude, car cette journée n'était pas comme les autres. Elle avait beau passer ses vacances à Poudlard, elle n'en était pas moins dispensée de ses obligations de Préfète en Chef. Elle s'était ainsi préparée rapidement, et avait pris son petit déjeuner plus tôt que la plupart des membres du corps professoral de Poudlard ainsi que de l'ensemble des élèves. Son objectif était d'être fin prête à réceptionner les bagages des élèves qui partaient pour les vacances, au moment où ils apparaitraient dans le couloir. Ceux-ci pourraient donc prendre tranquillement leur dernier petit déjeuner de 2044 dans la Grande Salle pendant qu'elle avait le grand honneur de... veiller sur les malles. Car oui, ses attributions étaient parfois aussi rasoirs que de regarder deux escargots faire la course. Et Nora étant une jeune fille ponctuelle et sérieuse, elle se trouvait à son poste en temps et en heure. Les premiers élèves arrivèrent et la saluèrent avant de disparaitre, affamés. La septième année, quant à elle, ne tarda pas à se sentir mal. Elle eut tout d'abord une sensation de chaud au niveau du bas ventre, puis une sorte de crampe à ce même endroit avant de ressentir une douleur claire et nette : ses mensurations se déclenchaient, et elle n'avait pas prévu de protection. *Merde* songea t-elle. Elle l'avait dans l'os.

La jeune fille regarda autour d'elle : le flux d'élèves était arrivé et installé, et plus aucun mouvement ne se faisait sentir dans le couloir. Elle profita de l'occasion et courut jusqu'à sa salle commune. Elle ne pourrait pas tenir très longtemps sans protection, elle le savait éperdument. *Comment j'ai fait pour oublier ?* se lamenta t-elle. En réalité, Nora était très préoccupée, ces temps-ci. Ce n'était donc pas du tout étonnant qu'elle ait oublié. Elle fit le nécessaire, puis redescendit au rez-de-chaussée à la vitesse de l'éclair. Elle ralentit considérablement ses mouvements lorsqu'elle atteint le bon niveau et qu'elle vit un épais brouillard dans tout le couloir. Quelque chose clochait. Elle dégaina sa baguette et avança un peu à l'aveuglette. Quelqu'un était là pour un mauvais coup, elle en était sûre. Elle longea silencieusement le mur, à l'opposé des bagages, et s'arrêta lorsqu'elle entendit du bruit. D'un coup de baguette, elle dissipa le brouillard pour y découvrir un élève fouillant dans une valise. Elle s'approcha en deux pas et attrapa le poignet de la main qui se trouvait dans la malle.

"Qu'est-ce que tu penses faire, exactement ?" demanda t-elle d'un ton froid et sans appel.

              L'attache ne voulait pas céder, son sortilège du "voleur" avait ricoché la rendant branlante. Mike s'acharnait à tirer sur la sangle espérant qu'elle finirait par casser. Il ne pouvait qu'y avoir un butin de grande valeur dans un bagage aussi solide. Ne se rendant pas compte que les secondes filaient, le Gryffondor redoubla d'efforts. Ses bras étaient contracté si fort qu'une grosse veine ressortait sur son biceps. D'un coup sans prévenir la fermeture cassa dans un bruit sec. Mike s'empressa de soulevait la partie supérieur pour en découvrir le contenu. Des habits luxueux faits en belles étoffes soigneusement pliés recouvraient le dessus des effets, Mike les souleva avec empressement. Il était à la recherche de tout ce qui pouvait se vendre rapidement ou bien même directement du liquide. Ce fut exactement ce que trouva le garçon en dessous. Un bourse de cuir noire et à l'aspect bien garnie était calée dans l'angle de la malle. Il tendit le bras pour s'en saisir lorsqu'une main ferme vint lui agripper solidement le poignet. Mike sursauta de surprise, à cause de son obsession de trouver de l'argent il ne s'était pas rendu compte que le brouillard s'était dissipé. Il leva un visage apeurée vers celle qui venait de le prendre littéralement la main dans le sac. Mike reconnu immédiatement le visage furieux de sa préfète en cheffe, Nora Starks. Son cœur manqua un battement. C'était fini il ne pourrait pas s'en tirer. Nora était à Gryffondor, qui plus est l'ancienne capitaine de l'équipe de Quidditch elle l'avait surement reconnu. La fuite était donc exclue. Il ne lui restait plus qu'à nier. Mentir, tenter le tout pour le tout de toute façon il n'en réchapperai pas autrement. Bien sûr il lui restait le petit somnifère dans sa poche mais Nora était un adversaire au quel le garçon accordé trop de crédit. Même s'il réussissait à le lui faire avaler jamais elle ne croirait à un rêve. 

           La question qu'elle lui posa l'oppressa, son ton autoritaire laissait à penser qu'elle connaissait pertinemment la réponse à sa question. Mike devait la faire douter.
-Mais rien du tout. Quelqu'un a fait un blague et je ne retrouvais pas ma valise. Son ton n'était pas serein. Il transpirait le mensonge, pire que ça trop d'indices évidents démontrer sa culpabilité. L'attache cassée, l'écusson d'une autre maison sur les robes dans la malle. Il s'était précipité et venait de se condamner tout seul, jamais elle n'y croirait. 
-J'étais certain de l'avoir posée ici j'ai exactement la même et je ne comprenais pas pourquoi elle refusait de s'ouvrir alors j'ai forcé et l'attache s'est cassée. Cette tentative était tout aussi pitoyable, elle pouvait lui demander de désigner sa propre malle ou même de lui montrer la clef censée l'ouvrir. 
-En plus je me suis aperçu se matin en faisant mes bagages que j'avais perdu la clef donc je ne l'avais pas verrouillée. C'est pour ça que je me suis acharné autant dessus j'ai cru que l'on me faisait une blague. 
C'était trop gros, le brouillard, ses excuses à deux balles et sa propre malle restait ouverte un peu plus loin dans laquelle l'intégralité de son précédent butin se trouvait. Nora ne marcherait pas. Mike savait que c'était grave. Il ne risquait pas qu'une sanction de la part de l'établissement, le vol relevé d'un caractère judiciaire qu'il était en âge de comprendre. Personne ne lui pardonnerait d'avoir fauté, peu importe ce qui l'avait motivé. Le garçon devait d'hors est déjà préparer sa défense, son gardien n'allait sûrement pas se privé de lui poser des questions et de le coincer sur une incohérence. Ou bien même le confronter à la vérité en découvrant le petit butin de son larcin ainsi que leurs propriétaires légitimes. Il devrait alors plaider le dérapage, dire qu'il n'avait rien prévu que c'était trop tentant que la pression qui reposait sur ses épaules étaient trop fortes. Personne ne devait pouvoir prouver qu'il avait tout prémédité et cela signifiait se débarrasser du gâteau "modifié" qu'il avait dans la poche.  

Nora regarda le jeune garçon d'un air plus que suspicieux. Elle lâcha son poignet mais ne s'éloigna pas pour autant. Elle balaya la dégaine de son interlocuteur rapidement, juste assez pour voir qu'il faisait partie de sa maison. Elle voulut souffler, déçue de constater cela, mais se retint. Elle planta son regard dur et froid dans les yeux du garçon. Elle avait suffisamment d'expérience pour savoir quand quelqu'un essayait de la rouler dans la farine.

"Et le brouillard est arrivé tout seul, bien sûr ? Ne te fatigue pas à essayer de m'embobiner, ça ne fonctionnera pas. Je te suggère de me dire la vérité si tu ne veux pas aggraver ton cas." dit-elle.

Elle espérait que personne ne passerait ici à ce moment, car cela pouvait créer la distraction nécessaire pour que le garçon lui file entre les doigts. Heureusement, elle l'avait suffisamment détaillé du regard pour pouvoir le reconnaitre, et surtout le décrire aux professeurs si besoin. D'un autre côté, cela leur donnerait un public. Une humiliation avec assistance faisait en général passer l'envie de recommencer ces bêtises. Mais Nora était embêtée, car le garçon voulait clairement voler quelque chose, et ce délit était quelque chose de grave, pris très au sérieux au sein de l'école. Elle se demandait ainsi ce qu'il se passerait, une fois qu'elle l'aurait amené auprès de M. Briggs ou de Miss Loewy.

-Ecoutez j'ai dis ce que j'avais à dire, c'est la vérité et si elle ne vous convient pas libre à vous. Je suis prêt à la répéter à qui voudra l'entendre. Maintenant il faut que nous nous préparions à prendre le train. Alors qu'est ce que l'on fait?
Il soupira d'exaspération, nul doute que son attitude allait agacer Nora Starks. A vrai dire c'était le but recherché, si il l'a poussé suffisamment à bout peut être arriverait il a discrédité le témoignage de la préfète. Et si la propriétaire de son premier larcin ne se rendait pas compte de ce qui avait disparue, après tout il avait soigneusement dissimulé son premier vol, alors il aurait une chance de sans tirer avec une bonne frayeur.
-Cette valise est à peine abîmé laissé moi jeter un sortilège de réparation et on n'en parle plus. Pas besoin de faire du zèle c'est un simple malentendu.
Cette petit provocation supplémentaire était destiné à mettre le doute à la préfète. Était ce franchement nécessaire de déranger des professeurs pour un fait si anodin. De toute façon il n'avait rien à perdre il ne risquait pas grand chose car il doutait de n'être exclu alors qu'en dehors de l'école la situation était chaotique et dangereuse. Néanmoins si il pouvait se passer d'une réputation de voleur, il le ferait volontier.

Nora regardait le jeune garçon avec froideur et haussa un sourcil en entendant ses explications douteuses. Elle détestait les je-m'en-foutiste plus que tout. Avait-il réellement l'audace de lui faire la morale, et de lui demander ce qu'elle comptait faire ? Son comportement était des plus irrespectueux et la jeune fille trouvait cela inacceptable, surtout envers une préfète en chef. Elle fronça les sourcils. Elle pointa sa baguette sur la valise en question et la répara. L'intérieur n'ayant pas été touché, elle n'était pas compromise. Elle ne toucha cependant pas au reste. Puis elle reporta son attention sur le garçon.

"Tu vas m'accompagner voir le professeur Briggs, tout de suite. Ne penses même pas à essayer d'y échapper, c'est peine perdue." dit-elle d'un ton les plus froids.

A cette heure-ci, il était fort probable que le professeur en question soit dans la Grande Salle, soit juste à côté d'eux, au final. Cela l'arrangeait bien, d'ailleurs. Elle traina ainsi le garçon dans la pièce et y repéra vite leur directeur de maison pour lui faire son rapport. De là, il prendrait les choses en main, soit seul soit avec Kristen Loewy, la directrice de l'école. Ce ne serait donc plus le problème de Nora, qui aurait fait son travail correctement. Elle passa rapidement entre les tablées des élèves qui déjeunaient bruyamment pour atteindre le fond de la salle, où la table des professeurs se trouvait.

Fin du RP.