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05 juin 2020, 16:42
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Elle grimaça légèrement ; était-ce cela, ma réponse ? *J'aurais dû d'mander autrement...*. Quelqu'un d'autre à aimer, c'était trop vague. Puis enfin, la professeure me signifia que non, cette personne n'existait pas dans son Monde. Triste nouvelle. « Je vous souhaite de la trouver. Vous avez de la valeur. Quelqu'un d'autre le remarquera, j'en suis sûre. »
L'idée de la solitude voulue ne m'effleura pas un instant.

Quand j'évoquai mon lien particulier avec Pearl, ses traits s'attristèrent. J'en fus touchée. Mon avis sur les Grands aussi bien que sur les Autres ne cessait de fluctuer, à la manière des lèvres de la femme qui s'étaient étirées peu avant. J'espérais qu'ils arriveraient un jour à me comprendre — non pas à comprendre mes Pensées, bien trop nombreuses pour être citées mais bel et bien mon Être tout entier, tel qu'il se présentait à eux. Peut-être qu'une personne ici avait fini par entrevoir mon dessein, Elle, cette jeune femme. Après tout, nous pouvions nous comprendre sans connaître nos histoires respectives, liées par une affection envers un humain particulier. Quelqu'un pour qui nos lettres étaient adressées. On n'imagine pas le nombre d'histoires et de liens qui se tissent, se créent, *se détruisent* dans un lieu aussi banal qu'une poste d'oiseaux.

« Oh, je lui ai dit que je partais étudier en Écosse, que je ne restais pas à Londres. J'ai toujours été un peu ambitieuse, surtout pour mes études, alors ça ne l'a pas choquée. On s'échange des mots banals, mais les Je vais bien réchauffent le cœur. »

Incommodée par les odeurs des volatiles dont je prenais un peu plus conscience, je reniflai légèrement. Je ne me souciais plus depuis quelques mois déjà des règles de bienséance extrêmes inculquées par mes grands-parents. La famille, encore.

« Je ne vais pas vous retenir plus longtemps miss... »

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08 juin 2020, 22:29
Quelqu'un qu'on aime  PV 
De la valeur ? Trouver une personne qui verrait sa valeur ? Le rictus ne faiblit pas sur le visage de l’enseignante. L’étudiante essayait d’être amicale et Joanne ne pouvait pas lui enlever ça, mais malheureusement, elle n’avait pas toutes les cartes en main, elle n’avait pas les tenants et les aboutissants de sa vie. Rien, elle ne savait rien d’elle ou de sa valeur. Joanne, elle, le savait que trop bien : elle ne valait rien. Et puis, elle aimait cette solitude si profonde qu’elle était ancrée dans son cœur, dans chacun des pores de sa peau. Elle ne voulait pas quitter cette sensation, cela lui donnait l’impression qu’elle était vivante. Simplement vivante.

Joanne, en tout cas, ne fit guère de commentaire là-dessus. Elle écouta doucement ce que racontait la jeune élève à propos de cette amie moldue qui ne savait rien de sa vie et elle pensa un instant que l’amitié risquerait d’être émoussée un jour ou l’autre. C’est aussi pour cela que Joanne ne voulait de personne dans sa vie : s’il y avait quelqu’un, elle voulait être honnête et franche jusqu’au bout. Mentir, encore et encore, ne jamais pouvoir être intègre, entière. Et elle avait l’impression qu’elle serait incapable d’y arriver dans les circonstances actuelles. Comme si ce poids qui écrasait sa poitrine guidait perpétuellement sa vie. Insupportable et suffoquant.

Un peu comme l’atmosphère de la volière, qui faisait visiblement renifler la jeune fille – ou peut-être n’était-ce qu’un rhume passager ? – Joanne ne savait pas et il est peu probable qu’elle ne sache la réponse un jour. « Vous avez raison Miss, je vais m’en retourner au château ». Elle fit quelques pas en arrière avant de se retourner une dernière fois « Merci pour cette petite conversation et courage à vous ». Et sur ces mots plein de bonnes volontés, Joanne se hâta de rejoindre le château, l’esprit occupé par cette conversation qu’elle venait d’avoir avec la petite sorcière.

Fin du RP pour moi, merci :)

09 juin 2020, 01:39
Quelqu'un qu'on aime  PV 
Je ne comprenais pas très bien ce qui faisait sourire la professeure dans mes mots. Était-ce de la compréhension ? De la moquerie ? Ou même de la pitié ? Ces idées, bien floues, ne le plaisaient pas vraiment, je les chassai vite de ma tête avant qu'elles ne viennent m'envahir l'esprit de leur présence dérangeante.

Enfin, elle sembla se préoccuper un peu de mon lien avec Pearl. *Touchant*. J'avais rarement l'occasion d'étaler mes relations avec de simples camarades — si peu nombreux qu'il me serait honteux de les compter — alors son regard, rien que son regard me faisait le plus grand bien. Une impression flottante de compréhension, juste ce dont j'avais besoin ; pour passer une belle journée, ensoleillée de Pearl et de cette jeune femme.
Comme il était doux de n'en savoir davantage sur elle. J'avais tenté de deviner les raisons de sa présence ici, peu avant, mais cela ne servait plus à rien. *J'comprends, maintenant*. Que parfois, l'Inconnu était préférable. Que parfois, l'Ignorance devenait pansement.
Une dame, juste une dame *dans la détresse aussi* qui m'avait aidée un dix-neuf novembre. Et puis je la reverrai, et puis je repenserai.

« Vous avez raison Miss, je vais m’en retourner au château. »

Je lui souris, encore. Juste cela ; juste comme les mots qu'elle m'adresse ensuite : ils réconfortent.

« Merci Miss. J'oublierai pas ! Bonne journée à vous, aussi. »

Je crois que je resterai là encore un peu, devant ma fenêtre cassée. À contempler le paysage infini, à penser aux maux qui peuvent être guéris.

Merci à vous Miss !

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