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13 nov. 2020, 21:41
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Solenn pouvait très bien se forcer à ne pas jeter de coups d'œil à la fille, elle savait très bien ce qui se passait. L'autre la regardait, sûrement d'un air consterné, se sentant trop supérieure à la plus nulle de la classe.

*Loser*


Et dans l'autre partie de la salle, les sortilèges fusaient, plus ou moins réussis. Ou du moins, plus réussis que ceux de Solenn. Elle baissa les yeux vers ses chaussures, comme si ne plus voir signifiait que plus rien ne se passait. Elle aurait aimé que cela se passe comme ça. Tout serait plus simple.
Malheureusement, même sans la regarder, la Poufsouffle donna son avis et les mains de Solenn se crispèrent sur le bois. Le sentiment d'être inutile, incapable de rien faire lui donna envie de pleurer mais elle réussit tant bien que mal à ne pas laisser sortir de larmes. Pas maintenant, devant tant de gens.
Son cœur battait toujours plus vite, elle voulait être méchante aussi, mais rien ne vint. Dans son cerveau, silence radio.
Alors, d'une petite voix qui pourrait craquer avec seulement un léger courant d'air, elle répondit :

-Je ne fais que ça.

L'idée de s'enfuir de Poudlard lui ait venu trop de fois pour le compter. Retourner chez sa mère, dans une école Moldue et oublier cette magie. Mais c'était trop tard maintenant. Elle avait trop attendu, et sa famille habitait maintenant à la Citadelle. Et choisir entre cet endroit ou Poudlard était bien trop compliqué. Même impossible. Jamais sa mère n'accepterait qu'elle passe tout son temps à l'appartement, sans rien faire. Impensable.

La voix soudainement remplie de colère de la fille fit presque sursauter Solenn. Elle ne s'était pas attendue à ce ton, et mit un peu de temps pour hausser les épaules tout en répliquant d'une voix brisée :

-Qu'est-c'tu veux que je fasse ? Je sais pas réagir.

Solenn imaginait bien que la fille était du genre à oser répondre, à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Elle tourna un peu plus sa tête pour essuyer discrètement une larme en faisant semblant de se gratter l'œil. Puis, elle regarda enfin la fille, et dit :

-Mais merci.

Désolé pour le retard...

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

23 nov. 2020, 17:17
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Ne t'en fais pas, je sais que tu as moins de temps pour toi en ce moment ; j'ai été ravie de te lire, vraiment !

La voix brisée de la fille aurait apaisé n’importe qui ; moi pas. Au lieu de me calmer, ses paroles aggravent ma colère. Il est rare que les Autres s’attirent autre chose que ma pitié. La plupart d’entre eux n’ont rien d’assez intéressant pour que je leur gaspille mes pensées ou mes tourments. Je les considère tous comme moins bien que moi et cette Cooper n’est pas bien différente des Autres. Mais il arrive cependant que parmi ce troupeau se distinguent des personnes ; certaines le font grâce à leur capacité, leur motivation, leur curiosité, qu’en sais-je ? D’autres se distinguent justement parce qu’elles n’ont rien de tout cela. Je ne sais pas si je les remarque parce qu’elles sont tellement inintéressantes que cela les rend intéressantes ou parce que ma pitié devient assez forte pour titiller mon intérêt. Je ne sais pas pourquoi. Mais le fait est que Cooper, en plus d’avoir un niveau magique médiocre (ce que j’aurais pu excuser si elle avait fait preuve d’un brin de courage), n’a aucune, absolument aucune volonté. Je n’ai jamais rencontré une personne comme elle, qui dit je sais pas et qui se persuade réellement qu’elle ne sait pas.

Toutes ces pensées me mènent à agir d’une façon qu’elle jugera soit méprisable, soit détestable, au choix. Peu m’importe. Quand je me tourne vers elle, mes sourcils sont si froncés que si elle pensait pouvoir ignorer ma colère, c’est désormais chose impossible.

« Le problème c’est pas qu’tu sais pas ! rétoqué-je sans retenir ma hargne. C’est que tu veux pas, c’est tout ! C’est pas compliqué d’vouloir, hein ! Mais toi tu te bornes à croire que t’es incapable de faire un truc alors que c’est juste que tu veux pas le faire ! »

Un regard noir et je me détourne. J'ai l'air de regarder le duel qui se déroule en face de nous, mais c’est seulement une impression. Ma colère est bien trop forte pour que je m’intéresse à autre chose qu’à la fille assise à côté de moi. Je ne sais même pas pourquoi elle m’agace à ce point ; elle me donne envie de la secouer, de la secouer pour qu'enfin elle se décide à ouvrir les yeux.
*C’est pas mon problème*, souffle une voix dans ma tête.
Ce n’était pas mon problème ; ça l’est devenu au moment où ma colère s’est réveillée à cause d’elle.

« Pleurer c’est complètement inutile, » continué-je à mi-voix.

Quand tu pleures, je me rappelle que moi aussi je pleure tout le temps pour rien, surtout ces derniers temps. Quand tu pleures, je me rappelle que j’ai passé les deux derniers mois à ne rien vouloir faire, moi non plus, et donc à ne rien faire. Cela me rappelle que je me suis laissé diriger par quelque chose qui n’avait rien à faire dans ma vie — la douleur. Cette fille, elle fait pareil sauf que ce sont les Autres et leur jugement qui la dirigent. Et elle se laisse joyeusement faire en se répétant « je ne sais pas, je ne sais pas » et en se convainquant que si elle se fait malmener, c’est de la faute des autres et non pas de la sienne.

« C’est pas ça qui empêchera cet abruti (que je désigne du bout du menton) de continuer à se f-foutre de ta gueule. Au contraire, même. » Je ricane un peu ; non pas parce que cette affaire me fait rire, mais parce que je n’arrive pas à croire que je me retrouve à encourager cette fille sans volonté qui ne mérite aucun de mes mots ; pourquoi me fatigué-je ? « Réagir, c’est au moins faire quelque chose. Toi, tu fais rien du tout. Pire : tu te laisses faire. »

Comment en sommes-nous arrivés là ? Au début, je voulais seulement savoir pourquoi elle avait échoué à lancer son sortilège ; c’était de l’intérêt, motivé par ma curiosité plus qu’une quelconque envie de l’aider à s’améliorer. Et me voilà désormais à vouloir qu’elle se défende face aux abrutis qui la malmènent et se moquent d’elle (chose qui arrive assez régulièrement pour que même moi je l’ai remarqué) alors que ce n’est absolument pas mon problème. Je ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça et cela m’agace.

21 févr. 2021, 23:10
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Son regard, son visage, tout le corps de la blonde laissait émaner cette colère que Solenn ne parvenait pas à comprendre. Pourquoi prenait-elle tant à cœur cette conversation, ce moment ? D'ailleurs, à quel moment précis l'autre avait décidé de s'investir dans le présent de Solenn ? Ce devait être sur un coup de tête, elle le regretterait sûrement, ou peut-être le regrettait-elle déjà ?
Ironiquement, comme pour apaiser son chaos intérieur, Solenn ne pouvait s'empêcher de trouver ridicule l'emballement de la Poufsouffle. Se rendait-elle compte qu'elle ne connaissait rien de la rousse, que toutes ses accusations pouvaient être totalement fausses ? Mais son ton, sa manière de le dire le rendait si vrai, si puissant.
Le tourbillon continuait de ravager l'intérieur de Solenn, et sa capacité à se concentrer en était toujours réduite. Elle ne répondit rien, préférant laisser couler le flot de mots qui s'échappait de la bouche de la blonde.

Pourtant, elle marqua un temps d'arrêt sur la remarque de l'autre. Était-elle si insensible pour ne pas se rendre compte que ses mots blessaient, tant dans leur vérité que dans leur dureté ? Mais encore une fois, Solenn ne prononça mot. Elle avait trop peur de s'effondrer en larmes si elle commençait à argumenter sur cela. Garder ses larmes pour ce soir, dans son lit. Elle ne pleurait plus autant qu'avant, peut-être parce qu'elle s'était habituée à ses échecs, peut-être parce qu'elle commençait à guérir de cette terrible tristesse qui l'avait envahi auparavant, ou encore seulement parce que la fatigue, chaque soir, l'endormait avant qu'elle n'ait pu réfléchir à ses problèmes.
Mais les soirs comme ceux-là, où elle avait raté ses sortilèges, où elle s'était bien ridiculisé contre tout le monde, ceux-là étaient durs à passer.

Elle écouta encore la blonde, et ne put s'empêcher de souffler du nez. L'autre arrivait à la défendre et à l'enfoncer encore plus dans une seule phrase ! *Chapeau*

-Mais... J'comprends pas. T'as déjà vécu cette situation au moins ? Si c'est le cas je ne m'en suis pas rendu compte depuis la première année !

Elle arrêta de parler, et quitta le regard de la fille le plus vite possible. Elle se sentait ridicule, à sortir des remarques débiles comme cela. Encore une fois, elle ne réfléchissait pas. Et la voix sèche et sure d'elle qu'elle avait prévu n'était en réalité qu'une voix cassée, pleine de larmes dissimulées.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

14 mars 2021, 16:03
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
La colère est une émotion tranchante. Elle s’enfonce dans mon coeur et fait s’écouler de ce dernier un flot brûlant dans mon corps qui me donne envie, la plupart du temps, de me déchaîner avec force et douleur. Aujourd’hui n’est pas différent. Mon visage est fermé et mes poings serrés ; je leur jette un vague regard : je n’ai pas eu conscience de les crisper de la sorte. Si ma colère prend davantage d’ampleur, je vais sentir la grande Envie monter dans mon corps. Une grande envie qui longtemps m’a fait honte et qui continue encore à me tourmenter. C’est l’envie, le besoin de laisser s’exprimer cette colère et de le faire d’une façon bien particulière. Frapper dans des murs, crier, balancer mon poing dans la tronche d’un Autre. Le goût de la destruction, dirait-t-on. Il s’agit plutôt d’une faim de douleur que moi-même ne saurais expliquer. Le fait est que cela me fait du bien de me détruire les phalanges. Et parfois, cela me fait du bien de m'imaginer péter le nez d’un ou d’une abrutie. La dernière fois, c’était il y a six jours. Ma gorge se noue à ce souvenir. Il y a six jours, j’ai eu envie de me faire mal sur Thalia, de la balancer contre un mur et de… À la place, j’ai déchargé toute ma colère sur un idiot de Serpentard qui n’avait rien à faire sur mon chemin. En temps normal, j’ai honte en y pensant. Mais là, puisque Cooper a réveillé ma colère, j’ai seulement envie de revivre ça et de sentir mon poing s’écraser sur le visage de ce garçon.

Les battements de mon coeur sont lents mais si puissants. Ils me déstabilisent complètement. À l’orée de mon regard, j’aperçois la rousse et ses fichus larmes, la rousse et sa fichue lâcheté. Toujours cette envie de la secouer et toujours incapable de comprendre pourquoi je perds mon temps avec elle. Et quand elle parle, cette incompréhension prend des proportions gigantesques. Incapable de résister, je lui balance mon regard le plus incrédule et le plus moqueur. S’entend-elle seulement parler ? Un petit ricanement me secoue les épaules.

« Bien sûr que tu t’en es jamais rendu compte ! J’ai jamais vécu ça, moi, et tu veux que je te dise pourquoi ? »

Non, elle ne le veut pas. Cela se remarque à son regard fuyant et à ses yeux larmoyants. Elle ne veut pas savoir, tout comme elle ne veut pas se défendre contre les abrutis qui la malmènent, tout comme elle n’a pas envie d’avancer, d’apprendre, de se démener et de se bouger le cul pour être autre chose que la lâche qu’elle est. Voilà ce qu’est Solwenn Cooper, bordel, et c’est insupportable de côtoyer ce genre de personnes.

« Parce que moi, j’attends pas comme une lâche que les choses changent. J’attends pas au bord du chemin que les c-cons arrêtent de me faire chier. Si y’a un problème, je règle le problème, c’est tout. » Un soupir agacé déborde de mes lèvres. « Y’a quoi de difficile à ç-ça, au juste ? Faut juste le faire, merde. »

Cette fois-ci, je ne me détourne pas après ma tirade. Mes yeux restent braqués sur le profil de cette fille que je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut se laisser faire de cette manière, comment on peut être aussi aveugle. Je ne comprends pas comment on peut se persuader d’être incapable de quelque chose alors qu’en fait, c’est juste que l’on ne veut pas le faire. Et les Autres disent « Je n’y arrive pas » alors qu’ils n’essaient même pas. C’est insupportable, ce discours. Il me donne des envies de violence, ce discours — et cette fille aussi.

20 juin 2021, 22:30
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Si Solenn s'intéressait plus à l'autre, elle pourrait être effrayée par le spectacle qui s'offre sous ses yeux. Les poings de la Poufsouffle étaient si serrés qu'on pourrait croire que Solenn la touchait. Heureusement, Solenn gardait la plupart du temps sur yeux baissés, sur ses genoux.
S'enfoncer dans le sol, disparaître pour toujours et faire taire les mots qui saignent son cœur, cette pensée continuait de tourner dans son esprit, presque comme un mantra.
Le petit rire de la fille était rempli de moqueries. Maintenant, elle se moquait de sa façon de parler, quelle était la suite ? Jusqu'à où était-elle capable d'aller, jusqu'à où voulait-elle aller ? Solenn n'était pas sûre de pouvoir en écouter beaucoup plus, elle le sentait. C'était comme une bombe, qui faisait tic-tac dans sa cage thoracique, attendant seulement le moment fatal, l'apogée pour éclater.

Non, Solenn ne le voulait pas. Mais elle continua d'écouter, la voix de la Poufsouffle devenant plus trouble au fur et à mesure de leur conversation. Elle essaya de se souvenir si à un seul moment l'autre avait pu se rendre compte que les quelques commentaires ou moqueries qu'elle recevait quelquefois étaient seulement une merde de plus à rajouter à sa pile de problèmes. Bristyle - voilà elle s'en souvenait enfin - connaissait-elle ne serait-ce qu'une once de ce qu'elle avait vécu ? Était-elle présente lors du baiser d'adieu avec Cassiopé, savait-elle qu'elle l'avait quitté et que son coeur était brisé à jamais ? Au moins était-elle ignorante pour son père, et c'était toujours une bonne chose.

Solenn souffla d'exaspération en entendant les arguments de la Poufsouffle.

-Ca semble si facile, mais vu que tu l'as pas vécu je vais te dire : c'est pas comme ça en réalité. Tu penses vraiment que si j'allais leur dire d'arrêter, ils le feraient ? Ca marche pas comme ça.

Quelle vision du monde et des humains Bristyle avait-elle ? Il lui semblait qu'elle voyait tout ça d'une manière très idéalisée, tout en haut de sa tour d'ivoire. Ce n'est pas son renvoi pour avoir été stupide qui aurait pu adoucir la vision que Solenn avait d'elle.

-J'aimerais bien te voir à ma place.

*elle est trop intelligente pour subir ça de toute façon*


je m'excuse pour cet énorme retard !!

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

03 août 2021, 12:01
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
« Évidemment qu’ils s’arrêteraient pas, ça se voit bien que tu leur dirais pas d’arrêter : tu le leur demanderais. On obtient rien du tout en demandant, surtout pas dans cette situation. »

Elle aimerait me voir à sa place, hein ? Non, elle n’aimerait pas. Parce qu’alors elle se rendrait compte de l’immensité de sa lâcheté. Quand elle me verrait répondre ouvertement aux abrutis qui se pensent capables de m'accabler avec leurs insultes, quand elle me verrait réagir avec violence, avec force, elle prendrait brutalement conscience que ses pauvres petits efforts, dit-elle, pour se défendre sont ridicules. Cette fille ne me connaît absolument pas. Elle pense que sa petite souffrance à elle compte plus que celle des autres, que parce qu’on la charrie à cause de son niveau exécrable, elle a plus vécu que moi, mais elle ne sait ; parce qu’elle est aveugle. Sinon, elle se rappellerait de notre seconde année, de mon renvoi, et de notre troisième année — de tous les murmures qui me suivaient dans les couloirs, des insultes chuchotées dans mon dos, des rumeurs, du prénom de Chu-Jung qui m’a suivit pendant si longtemps. Malgré tout, une petite voix dans ma tête me dit qu’elle n’a pas totalement tort. J’ai eu beau réagir avec véhémence pour me défendre à l’époque — quand je ne feignais pas que tout cela ne me faisait rien alors que ça me faisait si mal —, les Autres n’arrêtaient pas. Pendant des mois et des mois ils ont été en boucle sur cette histoire avec Chu-Jung, à me reprocher des choses, à se moquer de moi. J’en ai vertement insulté certains, j’en ai menacé d’autres mais c’était sans fin. L’histoire a fini par se tasser d’elle-même, ce n’était pas grâce à moi. Mais cela, impossible de l’avouer à voix haute. De toute façon, l’important n’est pas le résultat mais bien la façon dont on vit la chose. Il faut vivre les brimades la tête haute, avec fierté, ne surtout pas montrer que ça nous fait mal, que ça brise quelque chose à l’intérieur de nous. Surtout pas.

« Si tu m'as jamais vu à ta place..., dis-je soudainement. Si t’as rien vu, c’est peut-être parce que je suis plus forte que toi et que je subis pas les brimades. J’les combats. » Un petit sourire, je secoue la tête de droite à gauche en détournant le regard. « C’est la différence entre toi et moi. »

Là-bas, au fond de la pièce, les groupes sont tous passés devant Holloway pendant que nous parlions. La professeure s’avance et donne le signal : les duos doivent changer. Habituellement, cette tendance à nous mettre face à différents adversaires pour nous entraîner à un seul et même sortilège a tendance à m’agacer, aujourd’hui elle me rassure. Je descends de la table d’un geste souple et offre un regard à Cooper qui n’a pas bougé. Elle a l’air toute coincée dans son propre corps. Toute enfermée.

« Pour réussir un sortilège, il faut se concentrer sur ça et uniquement sur ça. Tu te calmes, tu visualises et t’arrête de te laisser… Ridiculiser par les cons dans son genre, dis-je en désignant l’abruti de tout à l’heure — tiens, et si je faisais équipe avec lui ? pour lui faire ravaler son sourire et sa voix qui m’insupporte. Lancer un sortilège de Stupéfixion, c’est pas la mort. Bouge-toi un peu. »

Pourquoi prends-je la peine de lui dire tout cela ? J’aurais pu lui tourner le dos, me tirer de l’atmosphère dégoûtante dans laquelle elle nous a plongé avec ses larmes et sa mollesse, et me concentrer sur mes propres affaires. Mais c’est plus fort que moi. J’ai envie qu’elle saisisse qu’elle est sa propre limite. Je ne peux cependant pas m’empêcher de songer que j’aurais l’air bien bête, si le problème ne venait pas de sa tête mais bien de son niveau magique. Peut-être est-elle réellement nulle. Il existe des personnes comme cela. Toute leur vie, ils auront beau travailler, peaufiner leurs sortilèges, s’entraîner, apprendre, leur niveau restera exécrable. Cooper est peut-être de ce genre-là. Dans ce cas, autant s’habituer dès maintenant à faire face aux moqueries et au jugement des autres. Elle y sera confrontée toute sa vie.

Mais qu’importe ? Je n’en ai rien à foutre, moi. Je suis contente de prendre conscience, en la côtoyant, d’être meilleure qu’elle. Meilleure en magie, déjà, c’est évident, et meilleure dans les choses de la vie : plus forte, plus débrouillarde, plus indépendante. Et ce, malgré le fait qu’il y a trois mois, je me suis pris un coup sur la tête qui m’a rendu aussi débile qu’une première année ; malgré le fait qu’il y a quelques jours, j’ai complètement déraillé et frappé un garçon à m’en abîmer les phalanges, tout à fait submergée par mes émotions. Bah ! cela montre au moins que moi, je suis capable d’agir.

26 août 2021, 15:13
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
En disant ces mots, Solenn avait seulement pensé à ce contexte particulier, aux moqueries dû à ses tentatives infructueuses. Mais il est vrai qu'Aelle avait aussi souffert à cause des autres. Et aussi touchée que Solenn était, elle devait bien avouer que la majorité des phrases de Bristyle étaient vraies.

*elle m'a pas si mal cernée après tout*

C'était presque rageant de l'admettre. Mais malgré tout, malgré cette attitude que se donnait la Poufsouffle, Solenn trouvait ça bien trop beau pour être vrai. "Si y’a un problème, je règle le problème, c’est tout." N'avait-elle pas souffert pendant de longs mois ? Solenn s'était peut-être tenue éloignée de tout ce remue-ménage, elle en avait entendu des rumeurs, des insultes.

"J’les combats. C’est la différence entre toi et moi."


Cette différence, cette frontière qui semblait donner le droit à Aelle de se sentir supérieure, de critiquer Solenn sans relâche, en fin de compte, cette différence était-elle si importante ?

Avec un rire sec, Solenn répliqua presque malgré elle :

-Pourtant, ça les a pas empêchés. Donc, peut-être évite de te croire supérieure à moi, non ?

En grandissant, Solenn avait appris à accepter plus facilement les autres. Aelle Bristyle était une jeune fille fière, talentueuse, travailleuse, Solenn l'admettait facilement. Mais elle ne pouvait passer au-delà de cette supériorité qui la rendait imbuvable. Oui, la Poufsouffle était plus intelligente qu'elle, plus douée qu'elle, plus jolie qu'elle. Cela justifiait-il toutes ces paroles, cette suffisance dont Aelle faisait preuve ?

Plus loin, Holloway donna le signal. C'était l'heure de changer. Solenn n'avait plus envie d'essayer aujourd'hui, mais pourtant il le fallait. Elle s'attendait à ce que la fille s'éloigne d'elle sans lui jeter un regard, mais Bristyle avait une dernière chose à lui souffler. Et les derniers mots, ses derniers mots, insupportèrent assez Solenn pour qu'elle lui lance, après un soupir :

-Ferme ta gueule.

Légèrement choquée, elle sauta de la table et se dirigea vers une fille qu'elle connaissait et qui ne semblait pas avoir de partenaire. Elle s'en voulait d'avoir dit ça, mais Aelle avait joué avec ses nerfs. Pourquoi Bristyle devait-elle la défendre en appelant l'autre un "con" pour ensuite la ramener plus bas que terre ? C'en devenait insupportable.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

30 août 2021, 10:52
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
Ferme ta gueule.

Ses mots me frappent avec une violence inouïe. Ils me percutent, font tomber mon coeur à la reverse et prennent toute la place dans ma tête. C’est comme si elle m’avait envoyé son poing dans l’estomac : mon souffle s’expulse et j’ouvre la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Je me bats quelques secondes dans cette mélasse de sensations avant que n’arrivent enfin les émotions qui sont censé l’accompagner.

C’est tellement injuste ! Ça explose tout à coup dans mon corps. Cette frustration, cette colère qui sommeille. Une boule douloureuse dont je ne parviens pas à me débarrasser, qui me bousille tout à fait. C’est injuste ! je l’ai aidé, je lui ai donné des indications pour qu’elle s’améliore, j’ai pris sur moi pour agir ainsi, pour l’aider et lui trouver des solutions et elle… Et elle, elle me dit de fermer ma gueule. Ferme ta gueule, Bristyle, je n’écoute pas ce que tu dis ; ce que tu racontes n’a pas d’importance ; je n’ai pas besoin de ton aide. Mais ce qui m’énerve aussi fort, c’est que si, elle a besoin de mon aide, c’est évident, elle a besoin de mon aide et de mes indications, de mes précisions, sinon elle ne serait pas aussi nulle, c’est certain. Et qu’elle refuse cette aide me met hors de moi. Ce n’est pas tant le fait qu’elle se montre vulgaire, cela me laisse de marbre — je suis même légèrement contente d’elle, après tout c’est comme cela qu’elle doit se défendre des abrutis ; des abrutis, pas de moi. Je ne suis pas une abrutie, moi. Je l’aide, je la soutiens et c’est ainsi qu’elle me remercie ?

À cet instant précis, j’aurais pu me détourner et aller passer ma frustration sur l’autre con au sourire béat qui ne s’est pas encore trouvé de partenaire. J’aurais pu laisser Solenn Cooper à ses problèmes et à son déni, accepter qu’elle refuse ma si précieuse aide et passer à autre chose. J’aurais pu mais le fait est que c’est trop, tout ça. C’est trop. Tout ce que je ressens en ce moment est trop, trop fort, trop douloureux. Et que la moindre petite frustration me donne envie de me déchaîner.

C’est pour cela que je fonds droit sur Cooper avant qu’elle ne se mélange aux Autres. Mes doigts s’enroulent autour de son bras ; je la retourne vers moi et plonge mon regard dans le sien. Oh, j’ai une telle envie de violence, tout à coup, une telle rage qui ne demande qu’à s’exprimer. C’est dur de résister. Mais je prends une courte inspiration tremblante et choisis les mots à la place des poings :

« Que je ferme ma gueule, Cooper, vraiment ? Tu t’trompes de cible, là. Si t’es pas capable de reconnaître ceux qui essaient de t’aider, tu peux aller te faire foutre, lui craché-je au visage. Ne viens plus me parler, ne viens plus me voir. »

Je la lâche et m’éloigne d’un pas d’elle. Je me frotte discrètement les doigts, déstabilisée d’avoir été aussi proche de cette fille, de l’avoir touché. Un regard vers la professeure pour vérifier qu’elle n’a rien vu, puis je ramène mes yeux sur Cooper. Si je n’étais pas aussi en colère, je m’avouerais peut-être que je suis blessée qu'elle m'ait repoussée. Mais je suis bien trop en colère. Je la fusille du regard.

« T’en vaux pas la peine. »

Et je me détourne tout à fait d’elle pour me diriger vers le garçon qui l’a malmené en début de cours. Je ne sais pas pourquoi, c’est lui que je veux comme adversaire. J’ai envie de le voir voler au travers la pièce et s’écraser contre le sol. J’ai envie que Cooper voit ça et qu’elle pâlisse de jalousie. Ainsi, je pourrais la regarder et lui dire : « T’as vu que lorsque l’on veut, on peut ? ». Et j’espère qu’elle comprendra alors qu’elle n’est rien du tout pour moi et qu’elle vient tout juste de me refuser une chose que je ne lui proposerai plus jamais, foi d’Aelle Bristyle — mon aide est une chose précieuse. Peut-être que cette histoire m’apprendra que les Autres ne valent jamais la peine qu’on leur vienne en aide. Chose que j’aurais certes dû déjà savoir. Et bien maintenant, je le sais. Maintenant, je vais garder mon savoir pour moi.

03 sept. 2021, 12:35
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
La main qui l'attrapa la surprit légèrement. Étrangement, Solenn n'avait pas pensé que la conversation continuerait, elle se voyait plutôt devoir tout faire pour ne pas recroiser Aelle durant les prochaines semaines. Elle savait très bien comment la Poufsouffle pouvait être.
Solenn s'était attendue à ce que la Poufsouffle l'ignore, ou lui souffle à son tour une insulte. Mais là, dans ses mots, dans son regard, elle sentait quelque chose. À la colère s'aditionnait autre chose, Solenn aurait pû mettre sa main à couper. C'était enfoui, ça ne pouvait pas remonter, d'ailleurs Aelle ne s'en rendait peut-être même pas compte...

Les yeux d'Aelle reflétaient son pouvoir. Elle était capable de grandes choses, il suffisait de la regarder pour s'en rendre compte. Pourtant, Solenn n'avait plus tant de mal que ça à les scruter, contrairement au début de leur conversation.

Elle avait trouvé une faille, elle le sentait. Elle espérait ne pas se tromper, mais c'était presque sûr qu'elle avait compris. La respiration tremblante, dès le début, lui avait déjà mis la puce à l'oreille.

Aelle était blessée.


Pourquoi ? Parce que Solenn l'avait insultée ? Non, ce n'était pas ça. Parce que Solenn avait refusé son aide ? *peut-être*

"Ne viens plus me parler, ne viens plus me voir."

*oui c'est ça.*

Maintenant, Solenn pouvait garder le contact. Parce qu'Aelle n'était plus aussi intouchable. Elle ne se sentait pas supérieure, et n'arrivait même pas à se sentir égale à l'autre, c'était trop peu pour ignorer ses talents. Mais la jaune venait de redescendre de son piédestal, au moins pour un instant. C'était presque un soulagement.

Et en même temps... Comme si les paroles précédentes d'Aelle n'avaient plus vraiment de poids face à son regard, Solenn ne pouvait pas jubiler. Elle ne pouvait plus partir et laisser ses derniers mots sans excuse. Bien malgré elle, elle sentait la pointe de la culpabilité qui commençait doucement à la titiller. Elle qui s'était promis de se mettre avant les autres, c'était raté. Elle s'intéressait trop aux autres.
Alors, sans chercher à la retenir, elle souffla d'une voix rapide :

-Désolée, mais tu ne peux m'aider de cette façon, Aelle. C'est trop...

Elle essayait de réfléchir vite, inquiète que l'autre s'en aille.

-C'est trop cruel.

Elle n'aimait pas ce mot, mais c'était celui qui résumait le mieux la situation. Elle souffla, légèrement rassurée d'avoir dit ce qu'elle pensait, puis se tourna pour se diriger vers l'autre Serpentard.

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002

04 sept. 2021, 16:47
 PV Aelle B.  Stupide Stupefix
C’est plus fort que moi. Lorsque je perçois ses mots au travers les murmures de nos camarades, je tourne vers elle mon visage crispé par la colère. De sa toute petite voix, elle me dit des choses qui m’énervent encore plus fort. Le pire, c’est qu’elle s’excuse. Je ne supporte pas qu’elle s’excuse, comme si elle avait découvert quelque chose en moi, quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir. Ça me fait mal à l’intérieur, comme si tout à coup on me serrait très fort, à m’en éclater les côtes — comme si tous les regards étaient braqués sur moi. Si je n'étais pas si en colère, je pourrais comprendre que ce qui me fait aussi mal, c'est ma fierté bafouée.

Cooper se retourne, prête à s’en aller après m’avoir jeté ces mots au visage. Je ne me retiens pas : un petit rire moqueur me secoue. J’annonce de ma plus belle voix méprisante :

« C’est pas moi qui suis cruelle, Cooper, c’est juste toi qui es trop faible et trop sensible. Raison d’plus pour que tu te débrouilles toute seule avec ton niveau merdique. »

Je ne reste pas pour observer les effets qu’auront mes mots sur elle, si tant est qu’elle se retourne. Même s’il m’aurait plu de voir son visage se crisper, ses yeux se remplir d’éventuelles larmes, je n’ai pas envie de rencontrer son regard, je n’ai pas envie d’écouter ses paroles, je ne veux plus rien savoir d’elle. Désormais, Solenn Cooper sera pour moi bien pire que ce qu’elle était auparavant. D’élève médiocre et inintéressante, elle passe à l’élève médiocre, inintéressante et surtout pas assez futée pour saisir la chance quand elle se présente à elle.

Je me retourne donc sans attendre et fais des pieds et des mains pour m’éloigner d’elle. Je me perds dans la foule jusqu’à atteindre le fameux garçon que j’ai choisi pour cible. J’ignore les garçons qui l’accompagnent et qui s'échangent des coups de coude en m’apercevant.

« On s’met ensemble, » annoncé-je à l'idiot.

Il hésite, échange des regards avec ses amis, il déglutie j’ai l’impression, mais il finit par hausser les épaules d’un air nonchalant et hocher la tête. Parfait, c’est tout juste ce dont j’avais besoin. Je crépite de l’intérieur, mes doigts se referment sur ma baguette magique. Je vais le stupéfixier si fort qu’il ne s’en remettra jamais ; et dans mon esprit, je prendrais garde à visualiser à sa place une Cooper au visage défait et aux yeux envahis par la peur. C'est la seule image que j'ai envie de garder d'elle.

- Fin -


Et bah, Solenn a laminé la fierté d'Aelle, j'adore ! Aelle est partie mais si jamais Solenn la poursuit jusqu'à l'autre bout de la classe, j'écrirais bien sûr la suite avec toi. Tiens-moi au courant !
Merci beaucoup pour cette Danse, j'ai été ravie de la partager avec toi.