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19 avr. 2020, 03:20
La tête dans les étoiles
22 Janvier 2045. 19h 37.

@Eliott A. Parks

Rebecca se remettait doucement de sa rupture qui était arrivé il y a un peu moins d'une semaine. Elle ne se sentait pas très bien me talent car, si elle en était arrivée là, c'était en parti sa faute. Elle ne voulait pas que les gens aient pitié d'elle alors elle se cache. En étant méchante et agressive pour que les gens ne posent pas de questions. Exactement comme Harriet qui l'avait repoussé l'Halloween dernier. Elle en avait parlé brièvement avec Lila, sa meilleure amie mais le jour où cela s'est produit, la brune était occupé a soigné une main ensanglantée. Cette période était très sombre. Et elle le resterait. Noir. C'est Noir. Avec un grand N.

La rousse portait un collant fin chair qui laissait apparaître ses deux jambes fines. Elle avait un tee shirt d'un groupe de rock connu chez les Moldus accompagné d'un short en jean. Sa nouvelle coupe au carré qu'elle avait coupé très rapidement et très mal le 16 Janvier, cette date qui n'attirait que de la souffrance, pouvait a peine laisser visible l'epais trait de liner qu'elle s'était parfaitement fait. Rebecca venait la tout les soirs, ou presque, pour admirer les étoiles. Les étoiles qui brillaient. Les étoiles qui étaient partout, sauf dans les yeux de Rebecca. Sauf là. Pourtant, c'est l'endroit où elle en avait le plus besoin. Jamais personne ne venait a cet endroit le soir. Il n'y avait qu'elle, son fameux sac à dos, et la fenêtre poussiéreuse a laquelle elle s'adossait quand elle venait.

- Elle s'assit lentement vers ce dit bord de fenêtre avant de l'ouvrir pour que l'air frais rentre - Elle avait froid. Elle grelottait mais pour le moment, ça ne l'a dérangeait pas - Rebecca sortir donc ses lunettes, ses crayons, et son carnet a dessin. Elle déposa son sac a ses pieds mais elle était dans une sorte de marche car c'était comme ça qu'était formé l'ouverture de cette fenêtre. - Beckie s'était rendu compte que son sac avait légèrement roulé plus près de la sortie de la tour. Quelle importance, il n'y avait personne, il n'y a personne, et il n'y aura personne.

Opéra.

19 avr. 2020, 05:02
La tête dans les étoiles
« Le vent se lève, il faut tenter de vivre. »

Cette phrase, prononcée il y a si longtemps. Cette phrase qui maintenant, semblait oubliée. Des mots qui remontaient à une époque si douce, si joyeuse.
Une époque révolue.
Des mots qui avaient disparus dans l'air - et qui voguaient sur des souvenirs flous. Des mots qui avaient scellés la plus belle soirée au monde.
Et qu'était-ce, maintenant ? C'est comme si tout n'avait jamais existé. Comme si tout s'était envolé. Volatilisé. À jamais.
La vie, elle-même, avait quitté ce beau monde.

« Sorcier - Les monstres des temps modernes ». Telle était la façon dont les moldus nous voyaient. Telle était notre appellation, les monstres. Depuis toujours, au final. Ce n'était pas pour rien que les sorcières étaient brûlées au moyen-âge. Ce n'était pas pour rien que notre monde vivait caché des moldus. Ce n'était pas pour rien, que les Baker m'avaient abandonnés.
Ce n'était pas pour rien, que les Parks avaient disparus.
L'affreux titre de ce journal m'avait interpellé. L'affreux article, je l'avais lu. Et les scénarios s'étaient rejoués dans ma tête. Et les ombres étaient revenues murmurer à mes oreilles.
Et l'air avait voulu m'abandonner, une nouvelle fois.
Alors j'avais fui. Je m'étais réfugié. Dans un placard, pour n'être vu de personne. Dans un placard, pour cacher ce monstre aux autres. Et peut-être aurais-je dû y rester, en devenir la fine couche de poussière qui s'élève lorsqu'on le rouvre pour un ménage annuel, et qui disparaît à l'ouverture de quelques fenêtres. Peut-être devais-je m'évaporer, tout simplement.

J'étais finalement sorti de ma cachette. Je n'avais pas pleuré. Car je n'avais plus de larmes. Plus de force. Plus d'énergie. Une coquille - c'est tout ce que j'étais. Une enveloppe sèche, fripée. Vide. Je n'osais plus compter les nuits où je n'arrivais plus à dormir. Je n'osais plus porter mon regard sur un miroir. Et je n'osais me souvenir de mes repas.
Car je n'y verrais que ce que je dois être - de la poussière.

L'heure du repas, elle était proche. La grande salle devait s'animer, à cette heure. En temps normal, j'y serais allé. Et si rien ne s'était produit, j'aurais mangé. J'aurais rit. J'aurais probablement blagué avec Rey. Peut-être aurais-je échangé des regards avec Peter.
Mais tout était différent maintenant. Alors j'y serais probablement tout simplement allé. J'aurais regardé mon assiette, et je me serais forcé à manger. Mais aujourd'hui, je n'en avais pas la force. Je n'avais pas la force de porter ce masque. Je n'avais pas l'énergie. Rien que la pensée de mon sachet habituel de chocolat me donnait la nausée. Alors au lieu de suivre les autres, je m'étais rendu au seul endroit qui me calmait encore : la tour d'Astronomie.

La tour d'Astronomie. Lieu où les fameux mots volatilisés avaient été prononcés. Lieu de la magnifique soirée qui aujourd'hui, semble tout droit sortie d'un rêve. Lieu où le bonheur avait tant régné.
Et aujourd'hui, qu'était-ce le bonheur ? Je ne savais plus. Je l'avais oublié. Avais-je le droit, au bonheur cependant ?

As-tu, le droit au bonheur, Eliott ? Où es-tu condamné à tomber, tomber - encore et encore ?

Je monte les escaliers dans la pénombre, tête baissée, le regard las. Mon pied bute contre quelque chose, et je trébuche, je perds l'équilibre, je m'écrase au sommet, quelques pas plus loin que les marches. Un fracas se fait entendre. Ne connaissais-je pas assez cet endroit pour pouvoir y grimper les escaliers les yeux fermés ? Ou y avait-il une présence qui m'avait échappée ? Je ne sais pas. Je reste au sol. Peut-être que c'est ce que je devrais faire, arrêter de me relever, et me laisser tomber. Au moins, je serais au fond.

Je reste un instant sans bouger. Partagé entre le manque d'énergie et le manque d'envie. Mais l'appel des astres se fait plus fort, et je me relève. Je me retourne vaguement vers ce qui a provoqué ma chute, le regard trop las pour y décerner quoi que ce soit.


« Désolé. »

Je pourrais m'excuser à ma propre maladresse pour ce que je sache, mais ne sait-on jamais. Peut-être avais-je trébuché sur quelqu'un. Peut-être devrais-je vérifier ?

« Tout va bien ? » je demande, sans grandes convictions, persuadé que je me parle à moi-même. Alors je hausse les épaules, et titube vers le sommet de la tour pour y humer l'air frais, et je m'assieds au sol, adossé contre la pierre, le regard vers les étoiles.
Il faut tenter de vivre, ais-je dit. Alors pourquoi n'en ais-je plus la force ?

Maybe if I keep Believing my dreams will come to life
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »#Pouffy family
5e Année RP - Fervent membre de l'A.C.D.C - Chocogrenouilles ♥

20 avr. 2020, 00:45
La tête dans les étoiles
"Le feu, ça brûle."

Tu te perdais lentement dans tes pensées en crayonnant sur une feuille. Le soleil ne s'était pas totalement couché. Il se couchait lentement. - Très lentement - Tu pouvais donc dessiner tranquillement. Le coucher de Soleil. C'était beau. Le Soleil, c'était comme toi. Il disparaissait. Et dans la pénombre. Il perd sa clarté comme tu avais perdu la tienne. Tu n'avais pas de famille ma chère. Pas d'amis. Tu ne goûterais pas au bonheur. Jamais. Il avait peut être un bon goût. Forcément, un peu abrutie que tu es, tu n'avais pas vérifié si tu étais seule. Mais ça t'importais peu car tu venais là tout les soirs et que tout les soirs, il n'y avait personne. Tu avais envie de faire une pause. Et tu avais faim. Tu n'avais aucune envie de descendre au repas, avec des petits enfants morveux qui crient partout. Tu étais préparée à ce genre de situations alors dans ton sac, tu avais des barres. Des barres de chocolat bien sûr. Pas des barres de céréales. Qu'est ce que vous croyez ! Tu grelottait légèrement. Tu avais froid. Et en plus de ça, tu n'avais pas de moyens de te réchauffer. Aux deux sens du termes. Physique et Mental. Tu n'avais qu'un tee shirt sur toi. Quelle idée stupide de partir comme ça, le soir. Et froid de l'intérieur. De l'intérieur de toi.

Tu te sentais mal. Mal de se sentir seule. Mais tu étais forte. Tu avais juste besoin de quelqu'un qui te réchaufferais. Tu te penchais alors ta tête vers ton sac à dos. La seule chose où à l'intérieur, se trouvait la chaleur. Tu décidas donc de te lever pour aller le chercher. Chercher la chaleur dont tu avais besoin. Tu t' Abaissais au sol pour porter la main vers le sac mais tu t'arrêtas vivement. - Tu ne bougeais plus - Il y avait quelqu'un. Juste un bruit. Et tu avais peur. Peur de ce que c'était. Tu n'avais aucune envie de voir quelqu'un. Même pas Lila. Quelqu'un arrivait. Tu le sentais pourtant tu ne bougeais pas. Frigorifiée par la peur et la fraicheur qui t'envahissais très vite. Une personne arriva en haut des marches et trébucha. Sur le sac. Sur la chaleur. Voilà que elle aussi on te l'a prenait.

Tu n'avais plus qu'à rendre l'âme. L'âme qui partirait vers les étoiles. C'est si belles étoiles. Tu ressentis une douleur particulière au pied gauche. Gauche, sinistra, le malheur. Quel malheur. Cette personne t'avait écrasé le pied, et ton sac.

Cette personne était étrange, elle restait par terre. Pas très longtemps, mais assez longtemps pour te faire comprendre qu'il avait réfléchi à se relever. Se relever pour continuer d'avancer, mais si tu te trouvais dans une impasse, ça serait plus dur de sortir. Tu te relevas. Et tu apercevais le visage d'un homme. Enfin, un garçon. Tout petit. Et tout mignon. Le genre de garçon qui fait bonne figure.

Il lâcha une phrase le premier. Lui debout, toi assise par terre dans l'incapacité de bouger pour l'instant. A cause de lui en plus. *Bravo très cher, vous m'avez mis à terre* pensait elle. Un simple désolé. Pour après lui demandait si t'allais bien. Et bah il était temps. "Et bah, c'est pas comme si tu m'avez roulé dessus. Et à part le fait que m'est écrasé le pied assez fort pour rester assise, je dirais que tout va pour le mieux. A part ..." Tu tournas ta tête vers son sac... Sa chaleur... Mais la chaleur se trouvait à l'intérieur. Et il n'avait pas intérêt à l'avoir cassé.

Opéra.

20 avr. 2020, 02:11
La tête dans les étoiles
Tu ne t'attendais pas à avoir une réponse. À ce qu'une personne soit là, et qu'elle te parle. Tu étais si surpris que pendant un instant, tu crus que la voix venait de ton esprit. Que tu l'avais imaginée. Mais les faits étaient là, tu avais trébuché sur quelque chose, et ce quelque chose te répondait. Alors il y avait bien quelqu'un.

Interloqué, tu te tournes et te penches en direction des marches, les yeux écarquillés. Il y a bien quelqu'un. Une jeune fille, assise dans les escaliers. Tu l'analyses du regard, tu plisses des yeux - comme pour discerner une hallucination. Qui sait, tu ne dors plus, alors autant vérifier que ton esprit ne te joues pas des tours...
Après une vérification de loin, et le souvenir de t'être lamentablement écrasé, tu décides de croire qu'elle est bel et bien réelle. Et que tu as, du coup, trébuché sur elle. Lui écrasant le pied, selon elle.
Tu te mords les lèvres, tu culpabilises. Tes épaules s'affaissent, et tu baisses le regard.


« Je m'excuse. Je ne t'avais pas vue. J'espère que tu n'as rien de cassé. »

Tu fais basculer tes jambes pour passer en position assise, au sommet de la dernière marche. Tes coudes sont posés contre tes jambes, ton dos est courbé, ton regard perdu sur la pierre. Tu t'égares.
Tu te sens réellement coupable, et tu espères ne pas l'avoir blessée. Tu l'aideras à aller à l'infirmerie, sinon. C'est le moins que tu puisses faire. Ça aurait été ta première pensée, avant, bien que tu aurais été assez réactif pour ne pas lui tomber dessus. Mais tu l'aurais vue, au moins. Tu aurais plaisanté, tu te serais excusé. Tu aurais voulu s'assurer qu'elle aille bien. Alors pourquoi tu n'y arrivais pas ?
Où était passé ce garçon au bon cœur ? Où était passé ce garçon serviable ? Attentif ? Où était passé ce garçon qui s'en faisait pour les autres ?
Où était passé ce garçon qui riait, qui était heureux, qui répandait sa bonne humeur comme une traînée de poudre ?
Où était l'Eliott que tes amis connaissaient ? Où était ce garçon que tu cherchais à retrouver ?
Toi-même, tu ne savais pas. Tu puisais dans tes forces, sans arriver à le voir. Une partie de toi pensais qu'il était mort. Pourtant, tu ne demandais qu'à retrouver ces rires, ces sourires, cette bonne humeur. Tu ne savais plus ce que ça faisait, de ressentir tout ça. Alors tu espérais, qu'il soit toujours là, quelque part.

Tu relèves la tête d'un air las vers la jeune fille. Tes yeux se posent sur son pied. Pendant un instant, tu fixes, sans plus vraiment voir ce que tu regardes. Et puis, tu clignes des yeux - tu reviens à la réalité.

« Tu... Tu as mal ? Si tu as besoin d'aller à l'infirmerie... »

Ta phrase reste en suspens. Tu t'inquiètes pour elle, malgré tout. Malgré toi. Aurais-tu la force de l'accompagner ? Il le faudrait bien. Tu lui dois bien ça. Peut-être qu'Eliott est toujours là, au final, mais que tu ne le reconnais tout simplement pas.

« Je peux t'aider... », tu murmures dans un soupir, presque inaudible, baissant la tête.

La vérité, c'est qu'Eliott est toujours là. Il est toujours en toi. Tu es toujours toi, Eliott.
Tu es juste brisé. Trop brisé. Et un miroir ébréché ne peut reproduire des sourires.

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20 avr. 2020, 18:47
La tête dans les étoiles
On gagne en transparence lorsque l'on perd sa couleur. Ta couleur.

La personne qui t'avais bousculé restez allongé mais elle repris très certainement rapidement ces esprits car elle se releva pour te regarder fixement. En y réfléchissant, tu trouvais presque ça malsain qu'elle reste sans rien faire. Comme si elle attendait quelque chose de ta part, alors que c'était elle qui devait proposer quelque chose de sa part. Il s'adressa à toi. Il te racontait qu'il était désolée. Qu'il ne t'avait pas vu. Et bien encore qu'il soit désolé. Il ne manquerait plus qu'il t'écrase pour le plaisir.

Tu étais quelqu'un de sombre. De l'intérieur, parce que tu n'avais aucun espoir. Aucune vie. Aucune âme. Tu pourrais te jeter de cette tour sans que personne ne le remarque. A part lui. Et sombre de la personne que tu étais. Méchante. Avec les personnes qui t'importunaient. Mais lui, il ne t'importunait pas. C'était une sensation étrange parce que tu détestais beaucoup de monde. Et beaucoup de monde te détestais. Mais lui, tu ressentais quelque chose de particulier. Pas de l'amour. Ah ça non. Pas après une semaine aussi compliqué. Pas de l'amitié. Ah ça non. Pas après le changement que ta vie avais pris. Pas de la haine. Ah ça non. Pas après cette fixation qu'il avait faite sur toi pendant quelques secondes. Quelques secondes de trop. Personne ne t'avais fixé comme ça depuis que tu étais rentrée à Poudlard. A part Lila. Cette Lila, qui n'a que du bon. Qui te fais sourire à la vie un tout petit peu plus que quand tu es seule.

Tu ne connaissais pas le nom de celui qui t'avais fait mal. Encore un peu plus mal que ce que tu ressens d'habitude mais ça t'importait peu. Tu avais invité une parfaite inconnue en l'appelant l'Inconnue au bal stupide qui avait fortement mal tourné. Il te demandait si tu voulais aller à l'infirmerie. Tu n'y avais jamais mis les pieds. Et tu n'étais pas près d'y mettre les pieds. "Je ne compte pas aller dans ce lieux où les gens s'acharnent sur leurs propres sorts. Et oui, j'ai mal. Tu m'as littéralement écrasé." Nan, mais pour qui il te prenait ? Beurk l'infirmerie. Tu ne t'étais jamais fait mal. jamais cassé quelque chose. Tu étais en pierre Rebecca. En pierre. Une pierre qui pourrait se casser. On te détruit. Personne ne te soutiens. Tu te fais cracher dessus. Personne ne te connais. Personne ne veut te connaître.

Il te demandait s'il pouvait t'aider. Tu n'as pas besoin d'aide. Mais, tu ne pouvais pas rester ici, par terre, incapable de bouger. Tu avais besoin de compagnie. C'est bien la première fois depuis ce jour fatal que tu l'admettais. Mais si il ne t'avait pas vu, il ne te verrai pas longtemps. Parce que s'il te ne voyait pas, c'est qu'il te voulait pas te voir. Tu devais le dire. Même si c'était dur. Tu voulais qu'il reste. Même s'il était gentil. "Reste.".

Tu tournas rapidement ta tête vers ton sac à dos. A l'intérieur se trouvait l'allumette qui pourrait rallumer le feu qui s'était éteint. Ton feu. Toi. Mais dans le sac, il n'y avait rien. Rien. A part un appareil photo que tu ne réutiliserais plus. c'est ton père qui te l'avait offert. Tu ne sais même pas qui c'est. Un parfait inconnu à tes yeux. Tu le pris dans tes mains comme la première fois où tu l'avais pris. Une vague d'émotions te submergeait soudainement. Il était cassé. Il l'avait cassé. Rien de grave. Tu devais t'en débarrasser. Ca te faisais mal de le voir. Et bien voilà. Dans ton sac, se trouvais l'allumette qui te rallumerait, qui rallumerait ton bonheur. Et maintenant, il n'y avait plus d'allumette. Ton sac était vide.

Opéra.

21 avr. 2020, 05:48
La tête dans les étoiles
Tu es un monstre, Eliott. Tout le monde le pense. Les moldus te voient comme un monstre - c'est pourquoi tu fus abandonné, et que tu serais probablement chassé s'ils savaient ce que tu étais.
Les sorciers te voient comme une erreur, une impureté - car tu es lié aux moldus. Et cette jeune fille, elle doit probablement te prendre pour un monstre, de lui avoir marché sur le pied sans t'excuser proprement. Sans faire attention à elle.
Et toi, Eliott, tu te voyais comme tel également. Un monstre. Car c'est ce qu'on te reprochais depuis toujours. Et tu avais l'impression qu'ils avaient raison - tu étais cet être différent, cette créature de la famille Addams. Tu étais l'étranger à tous les mondes. Avais-tu réellement ta place quelque part, Eliott ? Où étais-tu condamné à errer entre les univers, cherchant une place inexistante ?

Tu soupires. Tu soupires comme si c'était ton dernier - comme si tu souhaitais expulser tout l'air présent dans tes poumons. Comme si, miraculeusement, cela te ferais te sentir mieux. Mais non, les belles histoires, ça n'existe pas. Les miracles ne sont que dans les contes de fées. Alors quand tu soupires, tu as juste plus mal - mal à la poitrine, mal aux poumons. Mal à ces organes qui se battent pour te faire vivre. Comme si un poids pesait contre tes os, comme s'ils venaient briser ta chair, te transpercer le corps. T'as juste l'impression de suffoquer tout en sachant respirer - t'as juste l'impression de te noyer dans l'air, si lourd, si douloureux.
Tu soupires, tes frêles mains posées contre la pierre des marches. Et tu suffoques en silence.

La jeune fille te dit qu'elle n'ira pas à l'infirmerie. Mais qu'elle a mal - tu l'as écrasée, elle insiste. Tu culpabilises. Tu culpabilises, car tu sais qu'il y a un an et demi, tu aurais su quoi faire. Tu aurais su comment la réconforter, comment la faire aller mieux. Aujourd'hui ? Tu étais perdu. Tu ne savais plus qui tu étais.
À l'époque, tu te serais rapproché. Tu aurais tenté de la détendre, de la faire rire. Tu te serais présenté. « Moi, c'est Eliott Alexander Parks, mais tu peux m'appeler Eliott, ou Alexander, ou comme tu veux au fait ! », voilà ce que tu aurais dit, si rien ne s'était passé. Mais tu n'y arrivais plus. Tu avais l'impression que ce n'était plus toi.
Et Parks. Parks. Parks.
Leur nom tourne dans ton esprit. C'est si douloureux, de porter leur nom. Tellement douloureux que tu n'as pas envie de le prononcer - car ton visage se déformerait probablement en un sanglot. En fait, tu ne sais même plus si tu es capable de le prononcer, ou si les syllabes te déchirent les cordes vocales. Parks. C'est simple, pourtant. Simple, mais destructeur.

« Reste. ». Le mot résonne dans ta tête. Il résonne, comme dans une caverne. Tu relèves alors la tête, interloqué. Pourquoi veut-elle que tu restes ? Si tu n'étais pas si brisé, tu aurais presque pu avoir un rictus nerveux. À la place, t'as juste un pauvre petit hoquet. Pourquoi ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi ?


« Pourquoi ? », tu murmures, ne comprenant pas. Tu lui as écrasé le pied, après tout. Ça serait normal qu'elle veuille que tu partes. Ça serait normal que tout le monde veuille que tu partes. Alors pourquoi ?

Tu la regardes alors lentement, et tu acquiesces silencieusement.


« D'accord. Comme tu veux. » Si telle est sa volonté, tu ne bougeras pas. Peux-tu, de toutes façons ? Tu as l'impression que si tu te lèves, le sol va se dérober sous tes pieds, et les ténèbres te rattraperont. Ça ne serait peut-être pas plus mal, au final.

Sans t'en rendre compte, tu avais enfoncé tes ongles dans la chai
r de tes bras. Ton regard s'était perdu une énième fois sur la pierre qui constituait la tour d'Astronomie. Puis, tu clignes des yeux, et tu la regardes à nouveau. Elle tient dans ses mains quelque chose. Quelque chose qu'elle sort de son sac - sac sur lequel tu as buté. Tu plisses les yeux un instant pour le discerner. Un appareil photo. Cassé. Et à la façon dont elle le tient, c'est important.
Tes yeux s'écarquillent, tu mords tes lèvres. C'est ta faute.

« Oh...»

Tu ne sais pas comment réagir. Où est l'ancien Eliott ? Qu'aurait-il fait ? Qu'aurait-il dit ?

« Je... Je suis vraiment désolé... Je te dédommagerais... »

Non. Ce n'est pas ce qu'Eliott aurait dit.

« Il doit y avoir un sort pour le réparer. »

Tu aimerais sourire, être rassurant - tu aimerais redevenir cette personne. Mais tes muscles ne te suivent pas. Ils sont figés, froids, glacés. Alors tu essaies de te faire un sourire, tu essaies de les réveiller - en venant étirer tes lèvres avec tes mains.
Mais au final, tu y enfouis juste ton visage pour l'y cacher.


« Pardon. C'est ma faute. »

Tu es un monstre, Eliott. Mais le pire dans tout ça, c'est que tu es ton propre monstre.

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21 avr. 2020, 19:42
La tête dans les étoiles
"Le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître, c'est différent."

Tu n'avais qu'une envie pour le moment, jeter ton appareil par dessus bord. Cette tour s'était ton bateau. Ton bien. A part cet étranger, le navire t'appartenait. Tu te l'étais en quelque sorte approprié. Mais c'était bien ainsi. Et puis, si les autres n'étaient pas contents et bien cela serait pareil de toute manière. Tu étais le capitaine, et lui, et bien lui, c'était un peu rien. Un marin. Un marin qui désertait.

Habituellement, tu aurais préféré te dire intérieurement que c'était ton ennemi et qu'il devait quitter les lieux. Qu'il devait quitter le navire. Il serait tomber de la planche comme il était tombé des escaliers et serait parti rejoindre la mer, qui était les gens. La population. Les enfants. Mais là, c'était différent. Tu avais l'impression de te reconnaître en lui. Balivernes. Ta fierté personnelle venait d'être touchée par ta pensée. Ton esprit avait deux points de vue différent. C'était étrange. Mais tu étais étrange. Une personne vraiment étrange. C'est peut être pour ça que les gens ne voulaient pas te connaître. Tu ne leur plaisais pas. Étrange. Ce mot que tu avais prononcé à l'âge de quatre ans quand ton père t'avait annoncé que tu étais ... Étrange. Est ce que toute ta vie ne se résumerait qu'à un seul mot ?

L'étranger qui était lui aussi était étrange te demandait de te justifier sur le fait de lui avoir demander de rester. Tu ne lui répondais même pas. Il devait rester. Parce que tu le voulais. C'est tout. Tu ne pouvais même pas lui donner de réponse. Il n'y avait pas de réponses. Tu ne savais même pas pourquoi. C'était sorti de ta bouche tout seul. Tu lui aurais bien demander de sortir immédiatement pour avoir poser une question aussi bête. Qui n'était pas bête au fond de toi, mais bête parce que tu devais te faire une carapace. Te protégeais des autres. Pour éviter qu'ils te fassent souffrir. Comme Mael t'avait fait souffrir. Et comme tu l'avais fait souffrir. Mais peut être que lui aussi penser la même chose que toi ou ressentais la même chose que toi. Même c'était impossible. Personne ne ressentait comme toi.

Le garçon s'assit. Sans même avoir eu de réponses. Tu étais contente qu'il reste. Tu avais un sourire qui se dessiner. A l'intérieur de toi. La deuxième partie de toi, le monstre qui se trouvait en toi ne voulait pas que cela se voit. Il ne voulait pas à avoir à admettre qu'il était faible. Alors que c'était tout sauf de la faiblesse, mais ça, la partie monstre de toi ne voulait pas le savoir. Elle était entêtée. Tu étais entêtée.

Ton appareil était cassé. Ce garçon dont tu ignorais toujours le nom l'avait cassé. Tu ne t'étais pas fâchée contre lui. Tu appréciais sa présence même s'il ne parlait pas. Il était là. Et il était resté. Pour une fois, quelqu'un n'avait pas changé de banc ou d'endroits parce que tu étais là. Mais quelque chose te trottait dans la tête. Il ne devait pas rester parce qu'il s'y sentait obligé. Tu ne le forçais pas. Tu étais habituée à la solitude alors qu'il parte ou qu'il reste t'affecterais quelque minutes mais tu l'oublierais sûrement en continuant de dessiner.

Tes dessins étaient encore posés sur le bord de fenêtre, là où tu te trouvais avant que "l'accident" se produise. Tu les fixais, puis tu détournas le regard car l'inconnu s'excusa de l'avoir cassé. Tu t'en fichais. Il n'était rien. Rien que des souvenirs. Et les souvenirs, tu les faisais disparaître, comme tu essayais de te faire disparaître. Tu voulais disparaître. Disparaître pour oublier. Oublier toutes les chose mauvaises que tu avais faites ou vécues. Mourir était la solution. Tu aurais aimé mourir sans souffrir. Tu crois que c'est impossible. Mais tu n'as jamais essayé. Le problème de la mort, c'est que l'on ne peut pas revenir en arrière. Remonter le temps. Mais y'a t il une vie après la mort ? Une vie que tu pourrais refaire. Reconstruire. Malheureusement tu ne pouvais le savoir. C'était bien dommage. Le brun te regarda, en fait, il ne te regardait pas vraiment, il baissait les yeux, et il te raconta qu'il existait un sort. Un sort capable de faire revenir ce qu'il venait de casser. "Non. Je te demande quelque chose Inconnu. Prends le. Et jette le, du haut de mon navire, du haut de ma tour.Cette tour."

Opéra.

22 avr. 2020, 01:08
La tête dans les étoiles
T'as envie de disparaître. Tu te sens coupable - coupable de lui avoir écrasé le pied, coupable de lui avoir cassé son appareil.
Tu te sens coupable. Coupable de vivre, coupable d'exister. Quelque part, tu te dis que si tu n'étais pas là, peut-être que tout serait pour le mieux. Peut-être que dans une réalité où tu n'existes pas, les Parks sont sains et saufs, même si l'objet de leur disparition n'a rien à voir avec toi. Parfois, il suffit du battement d'ailes d'un papillon pour changer les cours du vent.

Ton visage reste enfouit dans tes mains. T'as envie de disparaître. Tu ne veux plus voir le monde - ou plutôt, tu ne veux plus que le monde ne te voie. Peut-être devais-tu te jeter du haut de cette tour, comme tu avais failli quand tu pensais que Peter t'avais rejeté. Quand tu pensais que la lune t'avait trahi. Et puis qu'au final, c'est comme si un miracle s'était produit - que tu avais retrouvé la vie, le goût, les couleurs. Parce que la lune te surveillait.
Mais aujourd'hui, où était-elle ? Tu avais beau l'observer, dans le ciel, tu avais l'impression qu'elle t'avait abandonné. Qu'elle ne te conseillerais plus. Qu'elle ne t'amènerais plus de miracles. La lune t'avait trahi, au final. Elle te narguait, dans le manteau noir de la nuit. Et toi, tu avais juste tout perdu.
Il n'y avait plus de miracles à la clé.

La jeune fille prend alors la parole, et tu écartes tes doigts pour la regarder à travers tes mains. Tes yeux s'écarquillent. Tu ne comprends pas ce qu'elle te dit. Elle veut que tu jettes son appareil du haut de la tour. Est-ce une blague ? Une façon de se moquer de toi ? Pour te faire sentir encore plus coupable, pour te démontrer que c'est toi qui l'a détruit ? Tu ne sais pas. Tu n'en a pas l'impression. Elle a l'air sérieuse. Elle n'a pas l'air de se moquer.

Tu laisses tomber tes bras contre la pierre, et tu la regardes.


« Tu es sûre ? Ça a l'air... Important. »

Et pourtant, elle te le demande à toi, qu'elle connaît à peine. Pourquoi à toi ? Pourquoi pas à quelqu'un d'autre? Pourquoi ne pas le faire elle-même ?

« Pourquoi le jeter ? »

Tu la regardes. Tu ne sais pas quoi faire. Tu ne bouges pas. La vérité, c'est que t'as peur. Peur d'être un monstre. Un jouet. Peur d'être appâté. Peur d'être un pantin.
Peur de te jeter du haut de cette tour, si tu t'y tiens. Car tu as beau vouloir disparaître, ça te fais peur. Tu ne sais rien sur la mort, alors ça te fait peur. Et qui sait, les Parks sont peut-être encore vivants ? C'est la seule chose qui te garde en vie, cette incertitude. La seule lueur d'espoir qui t'aide à respirer.

Tu te lèves, la main contre le mur. Les escaliers tanguent devant tes yeux, et tu t'appuies contre la pierre. Tu te rends compte que ton corps te crie à l'aide, et pourtant, tu ne l'écoutes pas. Tu ne le vois pas. Tu es devenu sourd, aveugle, aux besoins de ton corps. As-tu mangé ce matin ? Tu ne te souviens même plus. Tu te souviens cependant du paysage que tu peux observer depuis les dortoirs lorsque le soleil se lève. Tu commences à bien trop le connaître, ce paysage.

Tu descends les quelques marches, gardant ta main le long du mur de pierre. Arrivé proche de la fille, tu t'accroupis.

« Si c'est ce que tu veux, je peux t'aider. Je ne sais pas pour quelle raison tu veux le jeter, mais... ça ne regarde que toi, j'imagine. Mais... es-tu sûre de toi ? Et de vouloir me confier cette tâche ? Tu ne me connais pas...»

Tu la regardes. Tu ne sais pas pourquoi elle te parle. Pourquoi elle a l'air de te faire confiance. T'as l'impression que c'est une blague. T'as l'impression que quelque chose cloche - et pourtant, t'as aussi l'impression qu'elle ne va pas se jouer de toi.
Au fond, tu ne comprends tout simplement pas pourquoi on te voit encore.

Maybe if I keep Believing my dreams will come to life
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »#Pouffy family
5e Année RP - Fervent membre de l'A.C.D.C - Chocogrenouilles ♥

22 avr. 2020, 21:58
La tête dans les étoiles
"Les souvenirs ne s'effacent pas, on fait juste semblant de les oublier."

Ton sac posait sur les jambes qui étaient allongées, tu réfléchissais. Tu étais nostalgique. A peine pris en main, une vague de souvenirs refaisait surface. Tu ne savais pas exactement si le fait de t'en débarasser te rendrais service. A part te priver des bons souvenirs que tu ne vivais plus mais que tu avais vécu, ta vie ne ressemblait pas à grand chose. Tu fuyais les souvenirs, tu fuyais les moments passés, tu fuyais le bien. En fait, tu fuyais ta propre vie. Mais ta vie, ça n'était plus rien. Plus rien que de la nostalgie des moments déjà passés, des moments que tu ne vivrais plus. A part si une âme, plus rempli de joie, de bonheur et d'amour, que la tienne, te remettais sur le bon chemin. Le chemin qui ne menait pas vers la fuite. Le chemin de l'avenir.

Tu n'étais pas dans une position très agréable. Tu gigotais. Tu n'arrivais pas vraiment à bouger parce que tu avais mal. Ca ne passera donc jamais ? Peut être qu'il fallait que tu t'y habitues. Peut être que tu t'étais cassé quelque chose. Toi, la pierre était entré en collision avec ... Une autre pierre sans doute parce que le garçon que tu avais en face ne parlait même pas. Il se contentait d'admirer ce qu'il y avait autour de lui. Comme si le monde était beau et rose. Alors que le monde était noir et sombre. Tu voyais le mal partout Rebecca. Le mal. Comme dans les contes pour enfants. Le mal, cela se rapportait aux monstres. Et tu étais un monstre. Tu tombais peu à peu dans la dépression. La dépression d'avoir perdu quelqu'un de cher. Mais au fond, était il vraiment cher ? Tu ne le savais même pas. Tu savais par contre que chaque questions que tu te posais n'avaient jamais de réponses.

Le petit d'en face, parce que tu le trouvais vraiment petit te demanda de te justifier sur la fait de jeter le souvenir. Il te racontait que c'était peut être important. Mais en quoi les souvenirs étaient importants ? Encore une question que tu t'étais posé intérieurement mais tu n'auras toujours pas de réponse. Mais au fur et à mesure de ta courte existence, les questions aux quelles tu n'avais pas de réponses étaient parties. Tu les oubliais petit à petit tellement il y en avait. Mais peut t'importer, la seule chose qui t'intriguais pour le moment, c'était lui. Il te regardait soudainement pour te demander pourquoi était il important de le jeter. Tu ne comptais pas lui répondre. Tu ne connaissais même pas son nom. Alors tu tournas la tête pour lui montrer que tu ne seras pas apte à lui donné une réponse tout de suite.

Il était un peu étrange, dans sa démarche, puis il s'asseyait, puis il se levait. Il faisait glisser sa main sur le mur comme s'il était abandonné, livré à lui même, comme s'il était seul. Toi aussi tu étais seule. Mais peut être que lui pouvait comprendre ce que toi tu ressentais. Peut être tu arriverais à te rapprocher de quelqu'un qui se sentait seule. En étant seule, tu t'étais beaucoup éloignée des autres. C'est parfois négatif d'être seule. Il avait peut être besoin qu'on l'aide. Tu avais envie de l'aider mais il gâcha tout en te redemandant encore une fois si tu étais sûre de te débarrasser de ce malheur. Ta voix monta, fort, comme le jour où tu avais perdu Mael. "JETTE-LE MERDE !" Mince, tu t'étais encore emportée, un peu trop fort. Tu culpabilisais, il allait t'abandonner comme les autres t'abandonnent. Tu lui faisais peur. Tu es un monstre. "Désolée. Si tu veux partir, je ne te retiens pas, c'est toi qui choisis." Tu ajoutas ces dernière paroles avant d'encore douter de ce que tu avais fait. Tu ne sais pas si tu agis par toi même. Tu vrilles trop rapidement. Tu ne sais même pas si c'est toi qui agis. Tu es une marionnette.

Opéra.

23 avr. 2020, 02:14
La tête dans les étoiles
T'es perdu. Tu ne sais pas ce qu'elle veut. Tu ne sais pas quoi faire. Jeter cet objet ? En as-tu vraiment le droit ? N'était-ce pas une excuse pour pouvoir t'accuser ensuite ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu ne comprends plus le monde, et le monde ne te comprends plus. C'est l'impression que tu en as.
Ou peut-être que tu ne veux plus comprendre - et ne plus être compris. Peut-être veux-tu simplement te détacher de ce monde, ne plus en faire partie. Tu veux juste l'observer de loin, sans rien avoir à y faire.

La tour, les escaliers, tout est silencieux. La fille se détourne à ta question. C'est comme une réponse - une réponse signifiant qu'elle ne te répondra pas. Parfois, les mots n'avaient pas leur place. Parfois, il suffisait tout simplement de gestes pour s'exprimer. Tu comprends. Pourtant, tu avais réitéré ta question - car tu n'es plus sûr de toi. Car tu n'as plus confiance. Car t'as peur de tout gâcher, t'as peur que tes gestes fébriles cassent tout ce qu'il y a autour de toi. Le problème, Eliott, c'est que parfois, c'est en étant trop prudent que le monde s'effondre. Et c'est comme ça que tu finis par tout gâcher.
Elle crie.
Tu sursautes. Tes jambes vacillent. Tu vois flou, l'espace d'un instant.
Elle a crié. Parce que t'es un incapable. Parce que tu es inutile. Parce que tu es un monstre, au fond. Parce que tu es un rejeton - aussi, encore. Et elle s'excuse, mais tu es perdu. Tu ne sais plus. Elle avait peut-être raison de crier. Ou peut-être que son excuse n'est pas sincère. Tu ne sais plus.


« Je... »

Les mots te manquent. Tu dois agripper à la pierre pour ne pas t'effondrer. Vraiment, Eliott, de quand date ton dernier repas ? Ton dernier sommeil ? Tu devrais te reprendre en main, au lieu de te laisser périr petit à petit.
Mais peut-être est-il trop tard. Trop tard pour remonter la pente. Trop tard pour réessayer. Après tout, en as-tu la force ? En as-tu l'énergie ? C'est si dur. Si compliqué.

Tu la regardes. Tu étouffes, tu suffoques. Comment respire-t-on, déjà ?
Tu tends fébrilement le bras, et tu attrapes son appareil photo. Tu le regardes un instant, sans bouger, sans rien dire. Et puis, tu te retournes - tu remontes les marches, lourdement, gardant ton appui. Ça puise dans tes réserves, dans tes infimes réserves d'énergie.
Et puis, tu arrives au sommet. Tu t'appuies contre la rambarde. Tu baisses les yeux, regardant le vide.
Et la seule chose qui te vient à l'esprit, c'est quand tu étais là, il y a presque deux ans. Quand tu pensais que Peter t'avait rejeté. Quand tout s'était écroulé autour de toi, car tu t'étais senti rejeté, abandonné, une fois de plus.
Sauf que cette fois, il n'y a pas de miracle. Pas de Peter pour t'embrasser. Il n'y a que toi et ton désespoir, que toi et ta tristesse.
Que toi et ta solitude.

Tu te sens seul. Horriblement seul. Pourtant, tu as Rey. Tu as Kiara. Tu pourrais parler avec Peter. Tu as tellement, Eliott. Mais ton esprit, il est seul. Il est vide. Tu te sens abandonné. Tu as l'impression que tu n'as pas le droit d'être ici.

Tu gardes l'objet entre tes mains pour l'observer un instant. T'as peur, d'un côté. T'as l'impression que cet objet te représente. Il est cassé, tout comme tu es brisé de l'intérieur. T'as peur de le jeter, de le laisser tomber. T'as peur de ce que ça voudrais dire sur toi. Et d'un autre, t'as peur que si tu le jettes, tu abandonnes toute tristesse - tu oublies tout ce que tu as vécu.
Car ça a beau être douloureux, tu ne veux pas oublier. Tu ne peux pas. Ça fait partie de toi - et sans ça, tu ne serais plus. C'est ton histoire.

Tenant l'objet au-dessus du vide, tu finis par le jeter. Tu attends un instant. Puis deux. Et tu l'entends se fracasser au sol.
Crac.
C'est le son de ton âme, Eliott. Tu es brisé. Brisé.
Tu ne veux pas pleurer, mais les larmes coulent sur tes joues.
Tu ne veux pas crier, pourtant, tu hurles au sommet de la tour.
Cet appareil, c'est toi, Eliott. Tu es cassé. Abandonné. Jeté dans le vide.
Par toi-même.

Tu t'écroules au sol, cachant ton visage entre tes mains. Tu ne voulais pas pleurer, mais c'est trop tard. Tu avais besoin d’extérioriser. D’extérioriser cette peine. Ces abandons. Ces rejets. Cette solitude. Tu avais besoin de pleurer, peu importe à quel point les larmes manquaient, tu en avais besoin.
Tu pleures. Tu sanglotes. Tu renifles. Tu trembles. Tu soupires.
Et tu t'allonges sur le sol en pierre, les yeux rougis. Tu regardes le ciel. Ce ciel qui t'a trahi. Qui t'a abandonné, lui aussi.


« Désolé. » , tu finis par murmurer, sans savoir si tu t'adresses à la fille ou à toi-même.

La fille, tu ne sais même pas si elle est restée. Peut-être est-elle partie. Ton regard se tourne vers l'ouverture séparant le sommet des escaliers, mais dans ta position, tu ne peux voir si elle est toujours là.


« Je vais rester. » , tu ajoutes dans un soupir. T'as presque envie de rester là toute la nuit. Qu'on te retrouve au même endroit le lendemain matin. Ou de disparaître pour tous, tout simplement. Même si le couvre-feu a lieu. Même si tu risques une retenue. La tour d'Astronomie, t'en as besoin.
Et puis, tu ne sais pas. Peut-être que la fille aura besoin de toi pour repartir. Tu lui dois bien ça, c'est toi qui l'a mise dans cet état.

Tu reportes ton regard sur la lune, sur les étoiles. Tu tends ta main comme pour la rattraper - comme pour lui rappeler que tu es là. Qu'elle ne t'oublie pas. Qu'elle revienne vers toi.
Comme pour essayer de te donner un espoir, que tout n'était pas perdu. Qu'elle veillait toujours sur toi, et qu'elle ne t'avait pas trahi. Qu'elle viendrait tout arranger, même si tu en doutais.


« Eliott. » , tu dis alors, tout simplement, sans rien ajouter. Et tu laisses tes yeux se perdre dans les étoiles. « Je suis Eliott. »

Brisé. Comme l'appareil photo.

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