Voilà! Il l’avait dit, les mots étaient sortis de sa bouche et sa collègue savait désormais ce qu’il pensait d’elle. Il n’y croyait pas mais cela avait été en réalité plus facile à dire qu’il ne le pensait. Il regardait Joanne essayant dans les mêmes temps de voir comment elle réagissait et d’appréhender la suite de leur échange. Il savait qu’il jouait avec le feu mais ils ne pouvaient pas rester en équilibre sur cette corde indéfiniment, il fallait que l’un ou l’autre prenne le risque de se mettre en sécurité au bout de cette corde, au risque de tomber. Et le risque aujourd’hui était grand, faire face à Joanne dans cette situation était risqué.

Il vit la couleur de la peau de l’enseignante devenir encore plus rouge qu’elle ne l’était jusque là. Elle aussi examinait les expressions et les mouvements que lui faisait mais elle ne réagissait pas plus pour autant. Puis, enfin, son visage commença à exprimer ce qu’elle n’arrivait pas à dire. La peur ou le dégoût, Rafael ne pouvait déterminer ce que c’était réellement se dessina sur le visage de l’enseignante et n’imagina que trop bien la suite. Elle allait encore une fois prendre la suite, il avait l’impression que son mode de fonctionnement était simple. Dès qu’une situation devenait inconfortable, elle fuyait.

Joanne laissa un soupir s’échapper de sa bouche, ses yeux quittèrent Rafael et allèrent se poser sur la terre. Elle ouvrit la bouche et laissa échapper ce qui ressemblait à des excuses puis elle prit la fuite. Elle tourna les talons et à grandes enjambés se dirigea vers le château. De dos, il semblait qu’elle faisait des efforts pour ne pas partir en courant. Elle ne se retourna pas une seule fois et Elle finit par se perdre dans l’horizon crépusculaire et Rafael ne la vit bientôt plus.

Rafael lui, n’avait pas bougé depuis qu’il avait parlé et une tristesse mélangée à une colère l’anima. Il savait qu’il prenait des risques mais il avait espéré naïvement que ses sentiments étaient réciproques et partagés. Sans aucun doute, il s’était fourvoyé et n’avait pas fait attention à ce que l’autre ressentait réellement. Il releva la tête vers les dernières rayons de soleil puis fit quelques pas. Il tapa de son pied droit dans une pierre qui se trouvait au sol et regarda la pierre s’envoler à l’horizon avant de s’écraser au sol contre un arbre. C’est un peu la sensation qu’il avait ressenti quand il avait entendu les derniers mots de Joanne.

Il tenta de se raisonner, ce n’était pas la première fois qu’il était éconduit par une femme, par chance il n’avait pas beaucoup partagé avec Joanne, du moins, pas sûr la longueur, et il était loin de subir une souffrance irrémédiable. En réalité il était seulement déçu de la tournure qu’avait pris leur relation mais il savait que ce sentiment était passager. Il resta ainsi quelques minutes, remettant ses idées en place et une fois qu’il fut relativement certain qu’il se sentait mieux, il monta les marches menant à la volière en essayant de ne pas penser à Joanne.

Fin du Rp pour moi aussi.