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14 mai 2020, 01:09
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Lundi 12 décembre 2044
12h : Chemin de Traverse
Rue du Chaudron Baveur



J’ai fermé la boutique à 11h30. Ça ne se bouscule pas au portillon aujourd’hui alors autant en profiter pour régler quelques affaires courantes. Ça caille ma parole, l’hiver est là. Je ne regrette pas de m’être confectionné cette grosse écharpe de laine blanche. Le tricot n’est pas ce que je maîtrise le plus mais je me débrouille. Cet art met ma patiente à rude épreuve et je dois souvent revenir sur des mailles ratées ou approximatives. Ce n’est pas ce qui me permet de mettre le plus en avant ma créativité, c’est trop répétitif à mon goût. Le nez plongé dans ce douillet cache-col, j’observe le Chaudron Baveur à quelques mètres de moi, ou enfin ce qu’il en reste. J’avais bien évidemment déja contemplé ses ruines depuis son anéantissement par les flammes mais cela faisait un moment que je ne m’étais plus arrêté devant. C’est trop déprimant à voir. Les bons moments passés dans cette mythique auberge me reviennent en mémoire et me nouent la gorge d’émotion. Je pense aussi à ma Diane, à ses larmes... Je détourne le regard pour effacer cette image de mon esprit. Je me dirige maintenant vers l’endroit qui m’a fait me déplacer sur le Chemin de Traverse en cette journée glaciale. Je lève les yeux vers les colonnes de traviole qui soutiennent Gringotts. Je me demande par quel miracle cette vieille bâtisse tient encore debout, avec son sous-sol troué dans tous les sens comme un gruyère. Je m’y déplace assez rarement. Je ne suis pas très friand des gobelins, ces bestioles sont désagréables. Je me retiens systématiquement de ne pas les envoyer chier à chaque fois que j’ai à faire à elles. Je préfère garder mes économies sous les lattes de mon plancher au GaiChiffon. Mais les évènements de ces dernières semaines et la visite assez violente des trois enflures m’ont un peu refroidi. Si le Professeur de Poudlard Oliver Briggs n’était pas passé par là, il me manquerait certainement mes deux jambes à l’heure qu’il est... probablement un oeil aussi. Ma cuisse me fait encore souffrir mais la cicatrisation est encourageante. Rien de tel que cette partie du corps bien grasse pour y recevoir une paire de ciseaux. Du coup, j’ai pensé qu’il serait plus prudent de planquer dans mon coffre à la banque le stock de jetons que je leur ai tirés chez Sisyphe durant un poker sorcier. Pas ma faute si j’ai eu une chance de cocu ce soir-là... Tout n’est pas dans mon sac à dos, je m’en garde un petit tas à la boutique pour entrainer Logan en prévision de nos prochaines sorties chez Maxine. Des pensées plein la tête, je souffle dans mes mains froides et je passe le portail extérieur qui ouvre sur l’allée principale. Un premier gobelin en uniforme me dévisage. Je fais de même mais je ne la ramène pas trop. Je pénètre par l’imposante porte du bâtiment. Je déguste enfin les volutes de chaleur qui envahissent mon corps frigorifié. Dans le sas d’entrée, deux autres gobelins me jettent ce même regard dédaigneux. Je jouerai bien au lancer de poids avec ces exécrables créatures...
Dernière modification par Cassidy Powell le 31 déc. 2021, 02:18, modifié 3 fois.

Cassidy Powell - Gérant du GaiChiffon / Pré-au-Lard

16 mai 2020, 22:16
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Toute emmitouflée dans mon manteau, je traversais le Chemin de Traverse sans jamais ralentir. Le froid me léchait la nuque, les joues, le crâne, et je me détestais de ne pas avoir pris le temps d’enfiler un foutu bonnet. Aujourd’hui, j’aurais préféré faire tout autre chose que de sortir. Sortir pour aller voir des gobelins, en plus. Ca, c’est une bonne journée en prévision : du froid, et des sales petites bestioles. Malheureusement, j’avais pas le choix. L’achat de la Tête de Sanglier m’avait mise sur la paille, et ce même si j’avais utilisé l’argent mis de côté pour les études de Maggie. J’avais plus un rond de monnaie sorcière, et j’allais en avoir besoin. Oh bordel, ça oui.

Fort heureusement, j’avais encore quelques épargnes dans un coffre à Gringotts. Pas beaucoup, mais assez pour subvenir à nos besoins le temps de la rénovation de la Tête de Sanglier. J’espérais que cela suffirait, car la seule idée d’emprunter de l’argent à ces crapauds me filait de l’urticaire. Et si encore il n’y avait que les gobelins ! Le Conseil des Sorciers qui se la joue gardien de prison, c’est encore pire. Je sais pas bien ce qu’ils craignent. Le soulèvement des gobelins ? Qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de savoir qui dirige le monde sorcier ? Ça change rien à leurs vilaines histoires. Enfin, pour le coup, si.

Enfin, je franchissais les portes de la banque, et le froid s’évanouit aussitôt. Je ne peux pas retenir un soupir de satisfaction en abaissant mes épaules, toutes contractées par le froid. Ce foutu temps. Un jour, je déménagerais dans un pays où il y fait chaud tous les jours de l’année, ça c’est sûr. Marre du temps britanique.

Je jetais un rapide coup d’oeil autour de moi. Il y avait un homme, un jeune, tatoué. Je le saluais d’un signe de tête, bien plus intéressée par le temps que j’allais passer dans le bâtiment avant d’être prise en charge. En plus, j’avais la dalle de mes beaux jours.

#a61c00
Vous pouvez me tutoyer si vous le désirez !

20 mai 2020, 17:10
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
J’avance dans la longue allée bordée de comptoirs surélevés et derrière lesquels des gobelins sont tout affairés à leurs tâches. Ils gribouillent sur d’énormes grimoires disposés face à eux, mais chacun lève un oeil inquisiteur vers moi sur mon passage. J’ai une envie irrésistible de hurler « Ça roule les copains ». Je me retiens, un sourire aux lèvres. L’humour n’est pas une qualité que ces créatures partagent avec le commun des mortels. On entendrait les ailes d’un papillon tant le lieu est silencieux, en dehors du crissement des plumes sur les livres de comptes. J’arrive devant le comptoir central situé tout au fond de l’immense salle surplombée d’un impressionnant dôme exagérément ostentatoire. Je lève la tête pour apercevoir le gobelin caché derrière son registre. À sa gauche, « droit comme un i » se tient debout l’un des gardiens mandatés par le Ministère de la Magie pour surveiller les faits et gestes de tous. Il me regarde sans broncher. Cette Ursula Parkinson a bien compris où se situait le pognon et préfère garder la main dessus. Je me retourne un court instant, presque instinctivement. Une femme se tient derrière moi, une autre « cliente » semble-t-il. Elle me salue poliment. Je lui souris à mon tour. C’est une brune pulpeuse. Je l’ai déjà vue quelque part mais je ne parviens pas à me souvenir où. Je reviens à mon gobelin.
- Hummmm...
La petite créature lève le menton vers moi, les lèvres pincées :
- Un moment s’il vous plaît...
Il baisse la tête et revient à son écriture sans lâcher un mot de plus. Je soupire à l’attention de la femme que je précède :
- Faut pas être pressé ici...
Je lui parle discrètement pour ne pas froisser le guichetier, cela pourait le rendre encore moins aimable...

Cassidy Powell - Gérant du GaiChiffon / Pré-au-Lard

20 mai 2020, 21:24
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Ça allait être long, je le sentais gros comme une maison. Je ne sais pas si ce sont les gobelins ou seulement leur métier, mais j’avais l’impression, et je l’ai toujours, que quoi qu’ils fassent, ils faisaient exprès de prendre leur temps… comme si leurs petits bras de petites fouines ne parvenaient pas à se déplacer à la vitesse du commun des mortels.
Je soufflais dans mon col roulé, regardant à droite à gauche les gribouilleurs. Je me demande bien ce qu’ils écrivent là dedans, à longueur de journée. Rien de très intéressant pour une sorcière lambda, ça c’est certain.

Le jeune homme devant moi me soupire quelque chose. « Faut pas être pressé ici » A mon tour, je soupirais en jetant un regard autour de nous. Personne ne semblait prêt à lâcher sa plume pour venir s’occuper de nous. Tant de guignols, pour rien finalement.

« — Ils pourraient au moins proposer un truc à boire ou à manger pour nous aider à patienter, murmurais-je en réponse au tatoué, me penchant un peu en avant pour qu’il soit seul à m’entendre. Ou nous faire la lecture. Il doit y avoir de quoi faire, dans leurs bouquins. »

Malgré la situation, je souriais dans mon col. Rien que de les imaginer nous lire leurs livres de compte avec une voix doucereuse, ça m’amusait.

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28 juin 2020, 03:10
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
La remarque de la femme derrière me fait sourire mais je tente de ne pas le montrer. Ici, exprimer un tout petit peu de bonne humeur semble prohibée. La moindre démonstration de gaieté est perçue comme un manque de politesse par ces petits bonhommes fripés aux longs nez. Je m’autorise quand même à lui répondre discrètement :
- S’ils nous font la lecture en plus, on risque de roupiller debout et j’ai une tendance à ronfler... 
Je pouffe de rire mais cela ne dure pas. Le gobelin face à moi relève à nouveau ses yeux de son livre de comptes et nous observe sévèrement. Je me fais l’impression d’être un gamin pris en flag de discussion pendant un contrôle de maths. Le gnome est tout rouge derrière ses binocles, comme s’il allait mourrir étouffé. Il baisse à nouveau le regard sur son grimoire, et pour toute réponse m’ignore avec grandeur.
Le gardien du Ministère de la Magie, lui, ne sourcille pas d’un pouce. Il semble figé dans le marbre. C’est à se demander ce qu’il fout là. Il doit trouver le temps encore plus long que nous. Ursula a mandaté ces gars-là pour s’assurer que les gobelins ne tapent pas dans la caisse alors que franchement, tout le monde sait que ces créatures sont droites et consciencieuses. Même moi je ferai plus confiance à un gobelin qu’à une bonne soeur. C’est leur nature. Mon père me l’a toujours dit. Un gallion est gallion, ils ne rigolent pas avec ça.
Je me retourne à nouveau en direction de ma camarade d’infortune.
- Cassidy, enchanté... Je ne viens jamais ici sauf que j’ai trop de tunes planquées sous l’oreiller en ce moment. (clin d’oeil) Je tiens la boutique GaiChiffon à Pré au Lard.
En général, je ne suis pas très communicatif mais cette femme a un air sympathique.
Dernière modification par Cassidy Powell le 27 août 2020, 17:43, modifié 1 fois.

Cassidy Powell - Gérant du GaiChiffon / Pré-au-Lard

02 juil. 2020, 10:10
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Je devrais m'estimer heureuse. Dans mon malheur, piégée dans une banque avec des gobelins, j'ai au moins un compagnon d'infortune qui sait en rire. Sa réfexion me fait pouffer dans mon col , et lorsqu'un gobelin le fixa carrément, comme si il l'avait surpris à faire une connerie, je lâcha en rire, un vrai, que je tenta de transformer en quinte de toux. Ah le con.

Le jeune s'était retourné vers moi. Il avait une bonne tête, et de sacré yeux bleus. Il était pas mal, un homme très sexy en tout cas. On vera si ça sera la même dans 20 ans, quand il commencera à grisonner, a avoir du poil dans les oreilles et des varices aux pattes.
Il se présentait. Tiens, un collège ! Qu'est-ce que le monde est petit. Je ne l'avais jamais vu. En même temps, je n'achetais pas mes fringues à Pré-au-Lard, je préférais la simplicité des boutiques moldus. Plus dans mon style.
Je lui souriais, sincèrement. C’était bien de le rencontrer.

« — Cassidy, à Pré-au-Lard, répétais-je. Ben tiens. Marian, je tiens la Tête de Sanglier. Marrant qu'on ne se soit jamais croisé, enfin, je m'en souviendrais. J'ai vu des éruptifs plus passe-partout que vous.

Avec ses tatouages dans le cou, son crâne rasé et ses yeux clairs, ah ça non, il ne passait pas inaperçu.

J'espère qu'ils vont se magner, ajoutais-je en posant ma main sur mon ventre. J'ai tellement la dalle que je pourrais bouffer un gobelin.»

D'un regard circulaire, je cherchais quelle créature me paraitrait le moins immonde à manger. Mouais, finalement je n'avais plus très faim.

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15 août 2020, 16:37
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
- Cassidy, à Pré au Lard. Ben tiens. Marian, je tiens la Tête de Sanglier. Marrant qu'on ne se soit jamais croisé, enfin, je m'en souviendrais. J'ai vu des éruptifs plus passe-partout que vous.
Mon visage arbore un air quelque peu surpris mais pas tant que ça. Si je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer auparavant, c’est surtout parce que je mets rarement les pieds à la Tête de Sanglier. Mon QG pour boire un verre et me détendre a toujours été Les Trois Balais, quoi que depuis l’arrivée des Manteaux Noirs, je m’y fisse plus rare. Et quand l’envie me prend de manger dehors, Le Chaudron Baveur était mon point de chute, avant qu’il ne crame. J’en profitais pour voir ma copine d’enfance Diane qui y bossait comme serveuse.
Marian ne manque pas d’un certain humour pince-sans-rire en tout cas. Elle est directe et j’apprécie beaucoup ça. Je n’ai pas le temps de lui répondre, le gobelin semble soudainement s’activer. Il me regarde avec ses yeux sévères cachés par des petits binocles ronds.
- Monsieur vous désirez ?
Sa voix n’est ni avenante, ni désagréable, mais avec une once d’impatience, ce qui donne le sentiment de devoir immédiatement saisir la balle au bond et répondre sans attendre.
- Un dépôt s’il vous plaît. J’ai un coffre.
Je décline mon identité et mon adresse. Avant qu’il ne me le demande, je lève le bras pour déposer devant lui ma pièce d’identité britannique. La créature s’en saisit, l’ausculte un instant, m’observe puis me la rend.
- Puis-je voir votre clé je vous prie « Monsieur Powell » ?
Il appuie sur mon nom, comme pour me signifier qu’il n’a rien de bien exceptionnel. Je déboutonne la petite poche de ma veste et j’en sors une enveloppe que je lui tends. Il l’ouvre et fait glisser la clé entre ses doigts. Il la regarde de près, puis se penche sur son registre pour y grifouiller des choses.
- L’objet de votre dépôt je vous prie...
Je monte sur la pointe des pieds et lui murmure une réponse avec le plus de discrétion possible :
- Des jetons gagnés chez... Sisyphe. Ils représentent environ deux cents Gallions d’or.
Je ne peux m’empêcher de lâcher un rire nerveux et de me tourner vers ma collègue avec un clin d’oeil, avant de revenir sur mon interlocuteur :
- Je sais, on ne se refait pas...
Il ne me répond rien mais ses gros yeux ronds désapprobateurs se penchent à nouveau sur son grimoire. Il se saisit ensuite d’un second bouquin, une sorte de registre. Je l’entends bredouiller :
- P... Po... Pow... Powell... Cassidy... (se tourne vers le sbire à ses côtés et annonce) « POWELL CASSIDY : Tunnel F, niveau -14, Coffre 7048F ». Bien, je vous propose de me suivre.
Il fait un signe au Gardien du Ministère de la Magie. Ce dernier ouvre le portillon à ma gauche et m’invite à avancer d’un geste de la main. Mais la voix irritée du gobelin retentit à nouveau à l’attention de la gérante de La Tête de Sanglier :
- Un instant Monsieur Powell, nous allons gagner du temps. Madame, c’est pour un dépôt aussi j’imagine ?
Je me pousse pour laisser à Marian la place au pied du guichet.

Cassidy Powell - Gérant du GaiChiffon / Pré-au-Lard

27 août 2020, 14:28
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Enfin, on avançait d’un chouïa. Le gobelin avait ouvert sa petite bouche pour s’adresser à Cassidy. J’avais hâte de sortir de cet endroit de malheur. On s’y emmerde, le temps passe à la vitesse d’une limace et, en plus, c’est plein de gobelins. L’allée des embrumes est plus accueillante.

Je passais d’un pied à un autre, soufflant dans mon col, écoutant distraitement la discussion de Cassidy avec le gobelin. Obligé de pouffer quand le jeune est contraint de déballer l’origine de son dépôt. C’était donc un joueur. Et un joueur avec du pognon ! Deux cents gallions d’or, je ne me souviens même plus à quoi ça ressemble autant de picaillon. Faudrait peut-être que j’aille y faire un tour, chez Sisyphe. Paraît qu’il y a de la bonne chaire à voir se dandiner.

Le gobelin s’adressait à moi, j’y croyais plus. Il parlait de gagner du temps, j’aurais bien aimé qu’il y songe un peu plus tôt. Une minute de plus et je mangeais les meubles.

« — Ah non, c’est pour un retrait. » répondis-je en m’approchant. « Marian Laszlo, je crois que j’ai le coffre... je sais même plus, tiens. Ça doit être dans votre gros bouquin. »

Je souriais au jeune. On allait de toutes évidences passer encore un peu de temps ensemble. Pas un mal, il était agréable, souriant et il ne sentait pas mauvais. Une véritable aubaine.

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Vous pouvez me tutoyer si vous le désirez !

30 août 2020, 19:02
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
La réponse de Marian semble contrarier le gobelin. Il se saisit de sa clé et de sa pièce d’identité, et effectue sa vérification sur un troisième registre tout aussi épais que les deux premiers en ronchonnant doucement.
- L... La... Las.. Zlo... Laszlo... Marian... « Laszlo Marian : Tunnel D, niveau -9, Coffre 4722D ». (au sbire) Nous commencerons pas le coffre de Madame... Allez-y vous ! Accompagnez les clients à l’entrée de la gallerie. Je vous rejoins.
Le gardien nous fait signe de le suivre derrière le portillon. Je laisse passer Marian en premier tandis que le gobelin installe un écriteau : « Guichet fermé ». Nous contournons le comptoir vers un petit passage à l’arrière. Une immense pièce feutrée de tapis rouges au sol et de moulures au plafond s’ouvre à nous. Dans notre dos se trouvent autant de petites portes qu’il y a de guichets dans le grand hall de la banque. Et sur le mur qui nous fait face, nous apercevons exactement le même nombre d’accès aux galeries souterraines. Les gobelins gèrent Gringotts depuis la nuit des temps. Tout ça est organisé comme les rouages d’un coucou Suisse. Alors que nous attendons le gobelin devant l’entrée des sous-sols, le gardien nous jette des oeillades, droit comme un i. Je profite de ce moment pour discuter un peu avec ma collègue gérante :
- Et bien du coup, je viendrai manger à la Tête de Sanglier. La reprise de l’établissement se déroule comme tu veux ?
Le tutoiement me vient naturellement avec Marian, je ne m’en rends même pas compte.

Cassidy Powell - Gérant du GaiChiffon / Pré-au-Lard

01 sept. 2020, 19:11
Gruyère  PV : Marian Laszlo 
Qu’est-ce qui le faisait tirer la tronche, l’affreux ? Jamais un sourire, ces bestiaux là. En même temps, je suis pas bien sûr de vouloir voir leurs dents. Toutes pointues, que disait le papy pour nous faire peur, quand on faisait des conneries avec Connor et Pete. « Ils venil clauquez vous si pas gentils avék votle didus ». Ça nous a jamais arrêté, d’ailleurs. Je me demande si on l’aurait écouté, après avoir vu ces horreurs.

J’attendais qu’il retrouve mon nom dans son registre, qu’il n’a pas écorché d’ailleurs. Ça n’avait pas duré des plombes, comme je le craignais. Quelle veine !
Sans un mot, nous nous sommes mis en route pour l’entrée de la galerie, un gardien comme guide. Je jetais quelques regards autour de nous, tournant sur moi même pour n’en rien rater, toujours épatée par la bâtisse. Pas difficile d’imaginer que cet endroit soit l’un des plus vieux du Chemin de Traverse. Ils avaient un goût sûr à l’époque. Un goût un peu chic, mais un goût sûr.

Arrivée à destination, il restait à attendre le gobelin. Je souris au gardien lorsque lui même me jeta un coup d’œil. Qu’est-ce qu’il avait à me regarder, celui là ? Je lui aurais bien posé la question, mais Cassidy avait décidé de faire la discussion. Pas pour me déranger, d’ailleurs

« — Ouais, ça se passe bien, lui répondis-je en me tournant vers lui, ma main glissant à la poche de mon manteau pour attraper mon paquet de clope mais je m’interrompis presque aussitôt. Foutue habitude. C’était du boulot de tout remettre en ordre, faut avouer que c’était un sacré tas de merde. De la poussière, de la sciure, des rats... une bergerie, le bordel. Truc de dingue. Mais on a fini par réussir. Ma fille est une as de la déco.

Il m’a tutoyé, j’avais pas rêvé ? Le brave jeune.

Viens manger quand tu veux. On est pas encore au point niveau boustifaille, mais ça viendra, pas vrai ? Et toi, ça marche bien ? Tu gères la boutique depuis longtemps ? T’as pas l’air bien vieux, ça m’étonne de voir un petit jeune dans ce genre de commerce. Ça me donnerait presque envie de venir refaire ma garde-robe. »

Je lui adressais un clin d’oeil coquin, bien plus taquin que séducteur en réalité. Trop jeune pour moi.

#a61c00
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