RP privé avec @Luca Brazi
Dimanche 14 mai,
20h17


Le soleil se couche. Le ciel est d'une couleur magnifique. Est-ce rouge ? Orange ? De petites taches le parsème, brillante, et montante. C'est beau. Et moi je m'allonge. Contemplant inexorablement ce tableau.

Le Paradis.
Et l'Enfer.

Je sais plus quoi penser de toute cette merde. Il y a quelques jours encore j'étais paisible. Et maintenant il y a Elle. Ma soeur. Pourtant, elle n'a pas hésité à venir me frapper. Me frapper jusqu'à ce que mon visage ne soit plus rouge de colère, mais de sang. Voulait-elle ma mort ?

Moi oui.
Et elle veut la sienne.
Mais on s'abandonnera pas.

"On crèvera ensemble". C'est ce qu'elle avait dit. On mourra dans l'océan de nos larmes. Noyées. Puis on se passera la corde au cou. Et on sera les premières à enlever le tabouret. Mais on sera ensemble. Mains dans la mains. C'est toxique, une relation comme ça. Mais je suis prête à tout pour elle.

Je relâche mon dos, et me laisse tomber sur l'herbe. Mes mais s'allongent à mes côtés, se saisissant de pousses d'herbes. J'ai l'impression que le Ciel va me tomber dessus. Qu'il va m'écraser, et que seul le contact de l'eau peut m'aider. Alors, doucement, je m'approche du Lac. Mes pieds nus caressent la surface lisse et calme de ce paradis.

J'avais eu une longue nuit pleine de surprises, au détriment de mon sommeil. Ma fatigue commençait à se faire ressentir déjà depuis quelques heures, pourtant je ne voulais pas prendre la direction de mon dortoir immédiatement. J'avais besoin de réfléchir à toute cette conversation et d'autres choses encore, c'est donc celle du parc que je choisis. Cette grande plaine verte qui nous donne une vue parfaite sur le lac illuminé par les reflets des lueurs du soleil couchant, je n'avais rien trouvé de mieux que ce spectacle pour me détendre à cette heure-ci.

Pendant que je foulais cette herbe en direction du lac pour prendre ma place habituelle afin d'y contempler ce magnifique coucher de soleil, j'aperçu une chevelure blonde allongé non loin de mon emplacement. Et celle-là je pensais la connaître. En m'approchant d'elle, je fini par reconnaître cette jeune fille étendue sur ce bord du lac. Lexa Queen. Je l'avais rencontré quelques temps plus tôt avec mon ami Jack, nous l'avions même encouragé lors d'un match de Quidditch. Mais ce n'est pas vraiment ce qui occupait mes pensées. La demi-sœur de Dawn, celle qui avait été au cœur de notre dernière conversation la nuit dernière à la tour d'astronomie. Je me demandais dans quel état elle était, pas vraiment physiquement, surtout comment elle se sentait avec toute cette histoire.

Je m'approche donc de la jeune joueuse adepte de balai, puis je lâche un bonjour d'une voix assez basse au cas où elle ne m'aurait pas entendu arriver, pour ne pas l'effrayer. Salut Lexa. Je commence à m'allonger aux côtés de Lexa sans la coller, comme si je venais simplement admirer le ciel et rien d'autre. Je m'allonge là, si ça ne te dérange pas. Je ne sais pas vraiment comment aborder un sujet aussi complexe, ce ne sont pas vraiment mes affaires, on ne se connait pas plus que ça finalement. Le fait d'être à côté d'elle signifie pour moi, que malgré tout je suis là si elle a besoin de quoi que ce soit. J'espère qu'elle va faire le premier pas vers moi à ce sujet pendant que je réfléchis à comment m'y prendre si ce silence ne se rompt pas.

J'entends une voix. "Salut Lexa" C'est Luca. Il s'allonge à quelques mètres de moi. Il est au courant. Je le sais. Il compte pour Dawn, elle lui a forcement déjà dit. Mais lui-a-t-elle tout dit ? je tourne la tête vers lui. Il avait ce même air adorable et gentil que la dernière fois, et c'est là que je compris que oui, il sais. Évidement qu'il sait.

- Elle t'as tout racontée ?

Je reste interdite, et sans vraiment écouter une quelconque réponse, je cherche comment formuler ce que je dirais. "Nos parents sont deux enfoirés qui ne peuvent pas se rappeler d'un visage ou rester fidèles." C'est top, dit comme ça. Et puis il va croire que Dawn et moi on est comme eux, peut-être.

J'étouffe un pouffèrent de détresse.

- Tu te rends compte ? On est...

Soeurs. C'est ce qu'on est, oui. J'ose même pas le dire. J'ai peur. je sais pas de quoi. Mais j'ai quand même peur. C'est fou, non ? À quel point je peux avoir peur de tout à cause de cette stupide histoire. Comme quoi, ils m'ont tous détruits. Sans exception. Pourquoi ? Peut-être qu'ils trouvaient tous ça drôle de détruire une gamine de 11 ans ? Je sais pas.

J'ouvre la bouche. je m'apprête à parler. Mais que dire ? J'ai rien à dire. Et lui ? Que pense-t-il de tout ça ? Je sais qu'on se connait pas tant que ça, tout ce qu'il sait de moi c'est ce que j'ai pu dire ou faire quand on c'est rencontrés, et ce que Dawn lui dit. Elle lui à parlé de Père ? Ou de notre frère à naitre ? Je sais même pas de quoi lui parler. Ou peut-être que le silence parlera pour moi.

Le silence ne dura pas longtemps, à peine quelques secondes après que je sois allongé sur l'herbe proche d'elle, Lexa me demande si Dawn m'a déjà raconté leur histoire sans même un bonjour. Je la comprends, déjà la situation n'est pas des meilleures, de plus celui qui est juste à côté d'elle a eu une version et elle ne sait pas du tout ce que je peux penser de tout ça. J'ai encore du mal à savoir si c'est de la tristesse ou de la colère dans sa voix, peut-être les deux qui se battent. Dawn avait dû lui parler de moi pour qu'elle pense ça directement.

Je n'ai pas le temps de trouver quoi répondre, qu'elle reprend la parole, je vois bien qu'elle a encore du mal à accepter cette nouvelle, la fin de sa phrase n'arrive pas à sortir de sa bouche, le son de sa voix est comme coupé. Je vois qu'elle essaie, cependant malgré ses efforts, le résultat reste inchangé. Je dois lui dire, je ne peux pas lui cacher que je le sais, et de toute façon elle l’apprendrait bien assez tôt.

Sœur. Je finissais sa phrase avant de lui expliquer ce que je savais pour être honnête avec elle, et avoir une conversation sans surprise. Elle m'a raconté votre histoire dans la Grande Salle, et ce qui en était la source. Ton père. Sa mère. Et... votre frère. Puis de votre relation, même après ce qu'elle a fait, elle t'aime vraiment.

Je laisse à nouveau un léger silence planer, je voulais lui laisser la possibilité de me donner sa version de l'histoire ou ce qu'elle ressentait à ce sujet. Elle était bien différente de notre première rencontre, je pouvais voir l'impact que cette révélation avait eu sur la jeune fille.

Elle m'aime ? Oui, elle me l'avait bien dit. Mais je reste quand même septique. Avoir des frères et soeurs, c'est jamais bien facile. Elle même m'avait dit que lorsque son frère ainé, notre frère était décédée, elle ne vivait plus que grâce à l'oxygène. Puis elle m'a dit qu'elle se battait pour moi, désormais.

- Moi aussi je l'aime, je bégaye. Mais... c'est dur, Luca. J'ai un p'tit frère aussi, et on s'entend plus. On c'est disputés à Noël et on se parle plus. Je lui ai pas parlée d'Elle, je sais pas si Mère l'a fait... Puis j'veux pas qu'Il naisse dans un monde où sa famille s'auto détruit... Il me mérite pas, Lui... Tu te rends compte ? Il nait sans avoir connu son père... Et elle non plus elle ne l'a pas connu... Et puis son frère à elle, je...

Je fonds en larmes. Même moi, je ne comprenais plus ce que je disais. Tout ce mélangeais dans mon cerveau, et mon coeur se brisais petit à petit. J'avais envie de me réfugier dans les bras de mon ami, j'avais besoin qu'il me réconforte. Mais je n'étais pas tactile, et ce genre de choses ne m'arrivait jamais.

- Je sais pas quoi faire... Je sais pas être une soeur... et tout est moche en ce moment...

Je regarde plus loin. C'est là qu'on c'est connu. À quelques mètres, seulement.

- Y'a que Ça qui est toujours là. La seule chose que j'arrive à gérer...

Je fais référence à notre rencontre, encore. Le balais, Jack. Le jour du match je ne pensais qu'à ça. Quand on c'est rencontrés tout les trois, c'est le jour où je me suis sentie la plus humaine depuis 5 mois.

La voix de Lexa est différente de d'habitude, elle qui avait toujours l'air d'avoir une grande confiance en soi, elle semble être vraiment touché par toute cette histoire et c'est compréhensible. Elle m'explique qu'elle a aussi un petit frère et que ce n’est pas la joie depuis Noël. Elle lui en avait parlé, je ressens tout ce qu'elle éprouve tellement ses paroles sont lourdes pour elle. Ses phrases se coupent, sa voix est tremblante, puis ses larmes coulent tout en restant assez distante. Elle rajoute qu'elle est perdue et qu'elle ne sait pas comment être une sœur, il faut dire que ça lui est tombé dessus comme ça, ce n’est pas vraiment sa faute, et je suis sûr que ce sera une formidable sœur. Et si on en croit sa dernière phrase, il n'y avait pas que ça, ce n’était pas la joie en ce moment pour elle.

En tournant le regard, elle semblait penser à autre chose, cette fois ci pas de tristesse, enfin moins, il restait celle qui était présente quand elle m'avait parlé de ses problèmes. Elle regardait vers là où on s'était rencontré, elle devait sûrement penser à ça en prononçant sa phrase, la seule chose qu'elle arrivait à gérer.

« Je comprends que ça doit être dur pour toi, et pour ton frère tu as voulu le protéger à ne lui disant rien pour le moment, c'est plutôt à ta mère de le faire. J'imagine que ne pas connaitre son père doit être très difficile, et pour son frère, oui c'est... Enfin, tu sais être une sœur, regarde tu as protégé ton petit frère de cette vérité, dans le but de le laisser dans une vie où sa famille est encore soudée. Je suis sûr que tout va s'arranger pour toi, tu le mérites. »

En regardant dans la direction de Lexa, je pensais à nouveau à cette rencontre assez originale, entre elle qui prenait Jack de haut sur son balai, et mon meilleur ami, rouge de colère à s'agiter dans tous les sens, enfin tout était en ordre maintenant.

« Notre rencontre a été assez épique quand on y repense, même si tu avais l'air un peu au-dessus au début, je savais que tu étais quelqu'un de bien, et même si on ne se connait pas encore vraiment, sache que je t'apprécie, et que si tu as besoin, de rire, pleurer, ou quoi que ce soit, je suis là. »

C'est vrai que c'était épique. Je rigole timidement. Il a raison. J'ai protégé Louis toute ma vie. quand j'ai appris que nous avions une grande soeur décédée à sa naissance, je l'ai protégé quand Père et Mère se disputait, avant. je l'ai protégé quand nos grands parents ont voulus nous convertir à leurs plus grande passion, la magie noire. Je l'ai toujours protégée, pour quoi au final ?

- Je l'ai pas protégée. Je lui ai rien dit parce que je veux pas lui parler. Avant je le protégeait toujours de la vérité, parce que je l'aimait plus que tout. Maintenant je le déteste. C'est bizarre de détester quelqu'un que j'ai toujours fait passer avant moi.

J'enchaîne directement, sans prendre le temps de réfléchir a ce que je vais lui dire précisément.

- Tu sais sur le terrain je pensais à ça. Ce jour-là je m'étais enfin sentie moi-même. C'était le bon temps. Je ne pensais pas au fait que Dawn n'ai pas pue connaitre son père, et que Hayden soit mort avant de connaitre la vérité. Je le savais même pas a ce moment là. Je pensais juste au Quidditch. Je rigolais tellement. J'étais redevenue une enfant. D'ailleurs, j'ai vue la danse que t'avais faite. C'était marrant.

Entre deux larmes, je me retourne vers lui et lui sourit. C'est drôle, je n'ai pas l'habitude de tant me confier. Pourtant Luca est une orreille attentive et je m'en rends bien compte. Sans me contrôler, mon buste se tourne vers lui, et je me blotti dans ces bras.

Elle aussi a dû se souvenir de notre rencontre vu son petit rire qui s'est échappé quand je lui en ai parlé. Lexa m'explique qu'avant, elle le protégeait tout le temps, mais maintenant ils se détestaient et qu'elle ne lui avait rien dit, seulement pour ne pas lui parler, on a tous des hauts et des bas, même dans une famille, ou surtout dans une famille ?

La jeune attrapeuse me racontait comment elle a vécu son match, en m'expliquant que ça lui avait permis le temps d'un match, d'être déconnecté de ses problèmes et de pouvoir vivre comme tout le monde. Et elle finit par faire un petit commentaire sur ma danse improvisé dans les tribunes.

La jeune Lexa me fait un sourire avant de venir dans mes bras pendant que ses larmes étaient encore présente sur son visage. Je ne l'imaginais pas très tactile cette Serpentard, ce sont sûrement ces événements qui l’avaient mis dans cet état et le fait d'en parler a dû la soulager. Je la prends donc dans mes bras, en étant heureux d'avoir pu peut-être rendre service.

Les relations fraternelles ne sont pas toujours parfaite, je suis sûr qu'avec ton frère vous allez vous remettre à vous parler, même si tu ne le veux pas pour le moment. Tu es la plus grande, tu es certainement un exemple pour lui.

Pour le Quidditch, j'imagine qu'entre les cognards et les joueurs qui passent à toute vitesse, tu n'as pas le temps de penser à quoi que ce soit, mis à part au match. Et c'est vrai que c'est une bonne chose, on voit que tu es passionné par ce sport et c'était génial à regarder ! D'ailleurs pour ma danse, c'est quand tu as attrapé le viffet, j'ai été pris... Comment dire... D'une petite folie. Tu as vraiment bien joué pour ton premier match !

Le fait d'y repenser me faisait bien rire, j'avais dû avoir l'air assez ridicule, mais l'important c'était de s'amuser et de faire rire mes amis, l'avis des autres m'importe peu, pour pas dire pas du tout.

C'était bien là le problème. Je ne voulais pas lui reparler. Ces mots m'avaient blessée, et pas un instant il n'y avait pensé. Pourtant lui et moi nous n'avions toujours qu'un seul. Un coeur, une âme. Il devait donc savoir à quel point j'avais été blessée par ce qu'il me disait.

- Non. De toute façon j'veux plus le voir. J'ai Dawn maintenant. Pour ta danse, c'était sympa. Et même Jack s'y est mis, je l'aurais jamais imaginée, je rigole.

Gênée, je me détache de lui, même si ces quelques secondes m'avais rassurée, et j'attrape une marguerite qui traine pas loin. Mon voisin, à Londres, et moi, on jouait souvent à ce jeu. On posait des questions bizarres, et pourtant interessantes, et on retiraient les pétales.

- Tu connais ? je demande en montrant la fleur à Luca. Tu penses à une question, et tu retire les pétales.

Je pensais à ce que je voulais savoir. Elle est heureuse ?

- Un peu... beaucoup... passionnément... à la folie... pas du tout.

Pas du tout. Elle est pas heureuse. Evidement qu'elle était pas heureuse. j'osais pas m'imaginer être à sa place. J'avais moi-même eu du mal avec cette révélation, mais j'étais sure de connaitre mes deux parents. Pourtant elle, elle ne connaissait pas son père. J'avais de la peine pour elle.

- Pas du tout, je répète lentement, en m'allongeant par terre.

Moi non plus je suis pas heureuse. Mais pas pour moi. Je ne m'intéresse plus, et j'ai d'autres choses à foutre de me préoccuper de mon petit plaisir personnel. J'ai déjà assez pris plaisir à faire souffrir tellement de personnes, en les changeant surement à jamais, alors il était hors de question que je penses encore une seule fois à moi.

Toujours appuyée sur mon buste, la jeune Lexa m'exprime son éloignement avec son frère, maintenant elle a Dawn. Je ne pense pas qu'il faille choisir entre les deux, elle pourrait très bien s'entendre aussi bien avec Dawn que son frère ou inversement. Elle se détache de moi après avoir commenté la danse que nous avions effectué avec Jack dans les tribunes lors du match des Crochets.

Lexa ramasse une fleur, c'est une marguerite, puis me demande si je connais en tendant la fleur vers moi, bien sûr, je ne suis pas inculte, c'est une fleur connue. Puis elle m'explique qu'il faut poser une question et retirer les pétales, heureusement que je n'ai rien dit, j'aurais encore eu l'air bête moi. Et oui, je connaissais ça, je l'ai déjà fait avec ma mère, quand j'étais plus petit. Elle commence donc à réciter les mots tout en retirant les pétales un à un. Pour finir sur Pas du tout. Je me demande bien quelle question elle s'était posée. Elle répète doucement Pas du tout, certainement pas la réponse qu'elle désirait.

Je repends son jeu pour ne pas directement lui poser la question, je saisis donc une marguerite qui se trouve à portée de ma main, et je commence à retirer les pétales sans même avoir pensé à la question. « Un peu... Beaucoup... Passionnément... À la folie. » N'ayant pas pensé à une question, je cherche quoi dire pour pouvoir rebondir sur sa question. « Hé bien, on dirait bien que Dawn t'aime à la folie ! » Je ne savais pas comment elle allait réagir, la situation n'était pas simple, j'aurais peut-être dû un peu réfléchir, je vais en profiter pour savoir ce à quoi, elle avait pensé. « Et toi, c'était quoi ta question ? »