Décidément, elle ne comprend visiblement rien cette née-moldue, et cela n'a rien d'étonnant. Ils sont tous les mêmes, persuadés de tout savoir et de tout connaitre du malheur du monde, à croire qu'ils veulent le monopole de la pitié. C'est juste pathétique. Il est évident que je ne sais rien d'eux, mais ont ils cherché à savoir quoique ce soit sur moi ? Pourquoi ferais-je cet effort pour au final n'entendre que des pleurnicheries à longueur de journées ? J'ai suffisamment de problèmes à gérer et je ne fais pas dans la compassion. Il faut savoir être fort et serrer les dents, pleurer c'est pour les émotifs comme dit grand-mère et se plaindre c'est pour les faibles. Tu n'es pas content de ce que la vie te donne ? Ce n'est pas en pleurnichant qu'elle arrêtera de s'acharner sur toi, loin de là. Si la vie était si facile on aurait pas tous, autant que nous sommes, des problèmes d'adultes sur les bras que nous ne comprenons même pas.


Ma voisine Serpentard est acerbe, et je devine dans sa voix qu'elle voit les choses de la même manière que moi, me rassurant quelques peu. J'ai cette horrible impression de jamais m'être sentie aussi peu à ma place qu'entre les quatre murs de Poudlard. Et pourquoi cela ? Sorcière, comme le reste de ma famille j'ai grandit dans ce monde fantasque et magique impatiente de sortir de mon Chemin de Traverse pour découvrir le monde qui m'entoure. La dure réalité me laisse un gout amer dans la bouche. Les moldus nous tuent au delà des murs tandis que leurs enfants viennent jusqu'à nous culpabiliser d'être biens nés. Hormis sauter de la tour d'astronomie je revois aucun moyen de trouver un bref moment d'accalmie.

J'étouffe. Ma tête bourdonne. Non mes oreilles. Encore. Je confonds toujours, ne comprenant pas le fonctionnement de mon cerveau se rebellant lui aussi. Quelle vie pourrie. Epuisée par ce concours instaurés par ces nés-moldus de celui qui est le plus à plaindre, je sature. Je veux bien ne pas être fermée, voir discriminante mais il faut avouer que plus j'en croise, moins je me sens à ma place... comme si ... non c'est bête. Plus bonne à rien, et sentant que je risque de bientôt mettre en action mon besoin de sang, une assiette qui s'improviserait cognard perdu, je préfère quitter la table, incertaine de pouvoir contenir mes larmes.

Ils n'auront pas cette satisfaction.


@Malya Crown @Helen McKemmish merci pour cette balade et encore pardon pour le retard