Je venais encore une fois de sortir de mon lit. Je n'avais pas spécialement dormi. Et je n'avais toujours pas faim. Je pouvais prendre mon temps après tout. Mes cernes étaient de plus en plus grandes au fur et à mesure que les nuits passaient. Le violet était toujours très présent, mais ça ne servait à rien de vouloir le cacher.

Je m'habillais rapidement puis je prenais la direction des escaliers pour me rendre dans le hall. L'odeur de la nourriture me donner faim mais je savais que je ne pourrais rien avaler tout de suite. D'ordinaire, je montais à la volière, espérant que mon père m'est répondu. Qu'il se soit intéressé à moi l'espace d'un instant. Mais aujourd'hui je savais que cela ne servait à rien.

J'attachais rapidement mes cheveux pour ne pas avoir trop chaud et après un certain temps de questionnement, je décidais de boire au moins quelque chose. Un jus.

Une fois que j'avais fait cela, je me dirigeais vers le parc. Il faisait assez beau et le soleil était présent. Ça me ferait sûrement du bien. Je sortais le pas léger et profitais de chaque coup de vent. C'était agréable cette sensation de fraîcheur sur ma peau moitié chaude, moitié froide.

Je n'avais même pas regardé ma tête, mais elle n'avait pas dû changer depuis hier. J'avais perdu mon sourire, j'avais perdu ma joie. Quelqu'un arriverait peut-être à me la faire retrouver, encore faudrait-il que quelqu'un vienne me voir.

Je ne ressemblais certainement plus à moi. Plus à la jeune fille pleine de courage, d'ambition. Pleine de bonne humeur. Celle qui souriait toute la journée. Celle qui aimait presque tout le monde.

Le parc était assez vide, les autres élèves devaient sûrement être en train de manger. Rien que d'y penser, je voulais moi aussi y allait. Mais je venais de m'asseoir et je n'avais pas envie de me relever. Peut-être que de la nourriture arriverait sur moi comme par magie.

_{@Luca Brazi}

Aujourd'hui au lieu d'aller à la salle commune après manger comme d'habitude, j'eu l'idée d'aller faire mes devoirs au parc, il faisait encore jour et le temps était plus qu'agréable, le soleil chauffait notre peau et le vent venait nous rafraîchir pour ne pas cuire. Livres de cours, Chocogrenouilles et un jus de Citrouille, voilà la composition parfaite de mon sac pour aller travailler en extérieur, c'était une première, je verrais bien ce que ça donne après tout, j'étais un peu en avance pour une fois sur mes devoirs, donc je n'avais rien à perdre.

Quand j'arrive au parc, je prends la direction du lac, j'aime être au bord de l'eau, le paysage est magnifique et je serais prêt pour admirer le coucher de soleil comme je le fais régulièrement. J'avance donc dans sa direction en écartant les bras et levant la tête vers le ciel, pour apprécier au mieux cette petite brise fraîche. Je rebaisse le regard et j'aperçois une jeune fille au bord de l'eau, je crois la reconnaître, je m'approche d'elle pour vérifier si c'est bien elle. Je marche légèrement sur mon côté droit pour pouvoir voir son visage avant d'être juste derrière elle, et je vois que c'est Talya, une fille que j'apprécie énormément, je pouvais bien prendre un peu de bon temps avant mes devoirs, je cours vers elle pour m'annoncer de manière amicale et amusante.

Heeeeeeee... Ma salutation s'était dégradée au fur et à mesure que je découvrais la tristesse sur son visage. Elle qui était toujours heureuse et souriante, que pouvait bien avoir la jeune Serpentard pour être dans cet état. Pardon, je ne voulais pas te déranger, tu vas bien ? Je connaissais déjà la réponse, mais je ne savais pas comment aborder le sujet. Chocogrenouille. C'est ce mot qui m'est venu, oui, j'en avais pris dans mon sac pour faire mes devoirs. Tu veux une Chocogrenouille, on va toujours mieux avec elle ? J'espérais que cela l'aiderait un peu et qu'elle accepterait ma compagnie. Je fouille dans mon sac et sort deux Choco, une pour chacun de nous deux, en lui en tendant une.

Un garçon arrivait dans ma direction. Un garçon que je connaissais. Un garçon que j'aimais bien. Luca. D'abord de bonne humeur en me disant bonjour, sa voix c'était peu à peu éteinte en me voyant. En voyant l'état dans lequel j'étais.

Il me proposait par la suite une chocogrenouille. Je ne savais pas si j'allais la prendre, je n'avais pas faim mais mon estomac ne semblait pas être d'accord avec moi.

-Oui.. Oui je veux bien..

Dis-je avec une petite voix. La voix de quelqu'un qui n'avait pas parlé depuis longtemps.

-Merci..

J'avais beau savoir que Luca était mon ami, quelqu'un de gentil. Je ne pouvais n’empêcher d'imaginer qu'il était là simplement pour se moquer. Il me tendait la friandise. Je la prenais rapidement mais mis assez longtemps pour la manger.

Je voulais raconter ce qui n'allait pas, mais je ne savais pas ce que Luca ferait de cette information. Je ne savais pas pourquoi il était là. Je ne savais pas si il était réellement mon ami.

Comment une simple phrase parvenait à me faire douter de tant de chose. Comment cette simple petite remarque pouvait m'avoir changée à ce point. J'avais envie de rentrer chez moi, courir dans les bras de mon père, mais sans le vouloir. Je voulais juste être dans des bras réconfortant, des bras qui pouvaient m'aimer. M'aimer tel que j'étais, dans les bons comme les mauvais. Un ami à qui je pouvais tout dire.

Et puis, sans que je m'en rende compte, une larme coula de mon œil droit, puis une autre. Toutes tombèrent sur mes mains. Mes mains si froides. Je ne pleurais pas. Je faisais juste tomber quelques gouttes, emportant chacune quelque chose qui n'allait pas.

Talya acceptait ma Chocogrenouille, d'une voix très basse et coupé. Comme si elle retenait quelque chose en elle. Puis elle me remercia, avant qu'un long silence s'installe entre nous. Je ne savais pas si elle avait besoin d'être seule, d'avoir juste quelqu'un à ses côtés ou que je lui parle. Nous sommes tous différents dans ce genre de situation, et c'est toujours difficile de trouver les bons mots. La jeune Serpentard était dans ses pensées, je voulais l'aider, mais comment, pendant que je réfléchissais à comment aborder le sujet, en jetant un œil vers elle, j'aperçu une larme coulait de ses yeux, accompagné très rapidement de nombreuses autres petites gouttes qui parcouraient son visage avant de tomber sur le sol.

Je me rapprochais de Talya jusqu'à ce que je sois à quelques centimètres d'elle, puis je la pris dans mes bras, en posant sa tête sur l'intérieur de mon épaule. Dans l'espoir de lui apporter un peu de réconfort. Cela me faisait mal de la voir dans cet état là, Talya, celle qui a toujours le sourire, avec qui on s'amuse toujours. Je ne pouvais pas rester sans rien faire, c'était trop. Pendant que je glisser ma main dans ses cheveux, je prononçais quelques mots pour la rassurer et l'inciter à me raconter ce qui n'allait pas.

« Tu sais tu peux me parler si tu veux, je suis là pour toi. Et tout ce que tu me diras, resteras entre nous, je t'en fais la promesse. J'ai déjà eu des problèmes aussi, je ne sais pas ce qui a pu te mettre dans cet état, mais le fait d'en parler, va peut être t'aider. »

Je continuais à passer ma main le long de ses cheveux, tout en la gardant dans mes bras, pendant que ses larmes continuaient de couler sur mon épaule.

Luca me prend dans ses bras. Mes larmes coulent sur lui mais il n'y prête pas attention. Il me demande de lui raconter ce qu'il m'arrive. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, finalement, on ne se connaît pas tant que ça. Et avec tous ce qu'il s'est passé dernièrement, je ne peux faire confiance qu'à une personne, mais elle n'est pas là.

Pourtant, j'ai besoin de le dire, et jusqu'à présent, on s'est toujours bien amusé ensemble. J'essuie mes larmes et le regarde dans les yeux.

-Toutes les personnes que j'aime me font du mal, tout le monde enfaîte.

Je me tais, consciente de ce que je viens de dire, consciente qu'il n'y a pas que deux personnes qui m'ont fait du mal. Je suis juste naïve à croire qu'en parlant on peut tous faire, à croire que je n'ai jamais rien fait de mal. Pourtant c'est moi qui est cherché dans la grande salle avec Maxine, moi qui m'en suis prise à Lexa, moi qui est déçu mon père, et tellement de choses.

-D'abord Lexa que je considérais comme une des personnes les plus proches de moi après ce qui s'est pa.. après janvier. Maintenant mon père. Et ma mère qui m'a caché pendant onze ans que j'avais une cousine sans parler de cette peste de Gryffondor qui m'a giflée.

Non, je ne pouvais pas leurs rejeter la faute, j'étais la seule fautive.

-Enfin, c'est moi qui fais du mal aux autres, c'est moi qui est commencé avec Lexa et Maxine, et ce n'est pas de la faute de mon père si je suis sortis en pleine nuit.. Tout est de ma faute..

Comment pouvait-il rester avec moi après ça ? Lui aussi je lui ferais sûrement quelque chose, j'étais un monstre. Une petite fille qui n'y connait rien, une Serpentard qui souffre depuis bien trop longtemps à essayer d'être gentille quand elle sait qu'elle ne l'est pas, une fille stupide. C'était moi la peste.

Talya séchait ses larmes avant de me regarder droit dans les yeux et de commencer à me parler. Tous les gens qu'elle aimait lui faisait du mal, elle rajoutait même tout le monde. J'espérais ne pas lui en avoir fait en tout cas, je n'en avais pas souvenir. Un court instant s'écoula avant qu'elle rentre un peu plus dans les détails de son mal être, elle me parlait de Lexa qui était proche d'elle, c'était la jeune joueuse de Quidditch que j'avais rencontré il y a quelque temps, elle s'arrêta brusquement dans sa phrase pour enchaîner avec une simple date. Que s’est-il bien passé entre eux ? Son père et sa mère lui avait fait du mal également de ce qu'elle me disait, elle restait cependant assez évasive sur son père, c'était peut-être l'événement le plus récent. Puis il finit par une certaine Gryffondor qui l'avait giflé, je n’ai jamais trop pu les supporter cela, toujours à se croire plus fort que les autres et vouloir attirer l'attention.

Puis son discours changea complètement, elle s'accusait maintenant elle-même, comme si tout était sa faute, Lexa, Maxine, son père. Ce n'est pas juste qu'elle se tienne responsable de tous ses problèmes, je ne pouvais pas trop m'avancer sans savoir ce qui s'était passé entre ces gens et elle. En attendant d'en savoir plus, j'essayais de lui faire comprendre que ça ne pouvait pas être seulement sa faute et peut être même pas du tout.

« Tu ne peux pas t'accuser de tout ça Talya. Je suis sûr que tu es quelqu'un de bien. Et on a tous des moments difficiles où l'on peut se montrer un peu désagréable envers les autres, c'est humain. Et je suis sûr que tu ne me feras pas de mal, tout comme je suis sûr que je ne t'en ferais jamais. Tu veux me dire ce qu'il s'est passé avec ton père ? Ou Lexa et Maxine ? J'ai tout mon temps pour toi. »

C'était normal qu'elle reste évasive sur certains sujets, nous n'étions que des connaissances pour l'instant, même si je la voyais déjà comme une future bonne amie, je voulais qu'elle sache que si elle avait besoin, elle pourrait compter sur moi quoi qu'il arrive, je la soutiendrais.

Il me disait que je n'étais pas la seule fautive. Qu'il pensait que j'étais quelqu'un de bien. Et pourtant, il ne connaissait rien de ma vie. Rien de ce que j'avais fait. Rien sur rien. Qu'il ne me ferait jamais de mal et que je n'allais pas lui en faire aussi. Il voulait que je lui raconte.

Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas qu'il puisse apercevoir que j'étais une personne horrible. Mais une autre partie de moi voulait lui parler. Parce que j'en avais besoin. Parce que c'était le seul à être venue me voir. Mais j'avais peur qu'il se serve de mon mal-être contre moi. Finalement, je n'avais plus rien à perdre, alors pourquoi pas essayer d'avoir quelqu'un de mon côté pour une fois ?

-Je vais commencer par.. le début.

Je m'étais arrêtée quelques instants, prenant conscience que j'allais tout lui raconter, tout ce qui s'était passé, j'en étais capable.

-Tout ça à commencé début mai. Avec Maxine. J'étais stressée par les cours ce jour-là. En sortant de la grande salle, je l'ai percutée accidentellement et elle est tombée au sol.

Je faisais un petit sourire, me souvenant qu'il m'était arrivé la même chose avec le Serpentard assis en face de moi.

-Au lieu de l'aider à se relever et à ramasser ses affaires, je suis restée debout, à la regarder. Je lui ai dit de faire attention en marchant en la traitant de Gryffondor. Elle s'est énervée parce qu'elle n'aime pas sa maison. Elle a commencé à me chercher en disant que je n'étais pas une vraie Serpentard. Alors quand elle s'est relevée avec ses affaires dans les mains, j'ai pris le tout et je l'ai jeté par terre. Elle m'a giflé puis m'a dit de ramasser alors je l'ai poussée pour qu'elle retombe, je lui ai dit de ramasser elle-même et de ne plus m'approcher et je suis partie.

J'avais parlé tellement vite que mon souffle m'avait quitté. Je n'en revenais pas d'avoir réussi à tout dire mais ça m'avait fait du bien peu importe la réaction que Luca aurait. Je ne pouvais pas m'arrêter à là, si jamais il voulait me traiter de monstre, autant qu'il sache toute l'histoire.

-Ensuite, Lexa.. On s'est rencontrés en janvier, pendant un cours. On s'est revue quelques jours après dans les toilettes alors qu'on voulait toutes les deux se.. couper les cheveux. On a beaucoup parlé à ce moment-là. De beaucoup de choses. Et en mai, on s'est croisées dans le hall. Elle avait l'air..différente. Je voulais être là pour elle. Mais, elle s'en est prise à un Serpentard plus âgé que nous. J'ai essayé de la calmer, mais elle m'a repoussée. J'aurais pu partir mais je n'ai pas pu. Je suis restée là, à la regarder. J'avais envie de.. faire quelque chose pour la stopper même si je devais l'insulter, ou n'importe quoi d'autres. Mais je ne pouvais pas, elle était comme une meilleure amie pour moi. J'ai juste pu la traiter de peste. Et maintenant, elle m'en veut, elle ne veut plus m'adresser la parole.

Encore une fois, j'avais parlé assez vite mais je ne voulais pas me remémorer tout ça. J'aurais pu continuer à parler, de mon père, de ma mère. Mais je ne pouvais pas, pas maintenant. J'essuyais du revers de la main les gouttes qui glissaient sur ma peau. Je voulais attendre de voir sa réaction pour continuer, ou non.

Elle me semblait être légèrement sur la défensive, comme si un manque de confiance en moi était présent, je ne pouvais pas lui en vouloir, c'était même plutôt logique, mais le fait de parler aide souvent à nous sentir mieux. Les mots peuvent nous alléger d'un poids que l'on porte, souvent trop longtemps et inutilement. Talya accepta de me raconter ce qui la rendait triste, et pourquoi elle s'en voulait.

Elle commençait à me parler d'une fille, Maxine, elle lui était rentrer dedans à cause du stress des cours et l'a fait tomber. Cette histoire me disait quelque chose... Comme s'il nous était arrivé la même chose, c'est peut-être sa façon de saluer les gens, particulier mais au moins très original, avant même que je puisse faire une remarque dessus, elle rentra dans les détails. Elle me racontait alors leur altercation, déjà c'était une Gryffondor, ce n'est pas que je ne les aime pas, enfin si peut être que je ne les aime pas vraiment, trop prétentieux cela en général, enfin il ne faut pas généraliser. Ce n'était pas réellement de sa faute, même si elle ne s'était pas excusée, l'autre aurait pu être plus compréhensive, elle n’aime pas sa maison, mais aucun doute, c'est une Gryffondor.

L'histoire avec Lexa était différente, elles semblaient bien s'apprécier de ce qu'elle m'a dit, c'est seulement un fâcheux événement qui a fait que leur relation c'est dégradé. Mais ce n'était en aucun cas sa faute, pour le coup. C'est vrai que Lexa, même si elle n'est pas très grande, elle peut être une vraie petite peste, et pourtant elle est adorable quand on la connait, elle se cache sûrement derrière ses airs supérieurs, enfin je ne la connais pas assez pour savoir. Pourquoi, pensait-elle que c'était sa faute, une amie est là pour dire la vérité et sur ce coup-là Lexa était en tort, si Talya était parti j'aurais compris, mais elle est restée, preuve de son attachement envers la petite blondinette, qui d'ailleurs en y pensant est toujours mêlée à une altercation quand je la vois ou qu'on m'en parle.

Je remarquais qu'elle n'avait pas parler de ses parents, c'était sûrement ça le vrai problème, ce qu'il l'avait mis dans cet état de tristesse et de colère. Je lui donnais donc mon point de vue, en restant honnête, je voulais qu'elle se sente rassuré, mais je ne voulais pas non plus lui mentir, un ami doit dire les vérités même quand elles sont difficiles à entendre.

« Hé bien on dirait que c'est une habitude pour toi de rentrant chez les gens, non ? Je vais te surnommer Miss Choc ! » J'espérais détendre un peu l'atmosphère et avec un peu de chance commençait à lui offrir un léger sourire. « Pour Maxi... Enfin la Gryffondor, c'est vrai que tu aurais dû t'excuser mais tu étais stressé et ça arrive à tout le monde, et tu n'es pas responsable du fait qu'elle ne soit pas dans la maison qu'elle voulait, le Choixpeau ne se trompe pas. Je trouve que c'est elle qui a très mal réagi et tu as eu raison de ne pas te laisser faire. Et ça passera avec le temps. »

Je reprenais mon souffle en me demandant comment elle le prendrait, puis je continuais avec la petite attrapeuse.

« Pour Lexa, même si je ne la connais pas énormément, elle peut être parfois un peu dure, et ce n'est absolument pas ta faute, tu n'as dit que ce que tu pensais et c'était le cas, après il ne faut pas non plus lui en vouloir de t'avoir repoussée, elle l'a fait sous la colère. Et tu ne l’as pas abandonné malgré ça, tu es resté, c'est difficile de savoir quoi faire dans ces moments, mais il est important d'être présent. Je pense qu'avec une bonne discussion entre vous, tout s'arrangera. Peut-être laisser un peu de temps, ou quelqu'un pourrait organiser une rencontre. »

Finalement, elle n'avait pas vraiment grand-chose à se reprocher, pour ne pas dire rien, on a tous certains moments compliqués. Je pensais que le problème venait plutôt de ses parents et qu'elle s'en voulait à cause de tout ce qu'il lui tombait dessus, c'était un rapprochement facile à faire, le point commun de toutes ces histoires c'était elle, et pourtant ce n'était pas une raison, elle n'avait rien à se reprocher.

« Si tu veux mon avis, tu n'as rien à te reprocher. En tout cas moi, je t'apprécie comme tu es et tu n'as pas fait d'erreur de mon point de vue. Si tu veux me parler de ton père et de ta mère, je suis là. Si tu préfères qu'on parle d'autre chose, on peut aussi, je ne veux pas te pousser à m'en parler si tu ne le veux pas. »

Je la regardais en souriant, je voulais faire en sorte qu'elle aille mieux, qu'elle retrouve le sourire, la joie de vivre, que ça redevienne la Talya que j'avais rencontré, celle plein de vie.

Je ne savais plus quoi penser, il me disait que ce n'était pas spécialement de ma faute. Il avait essayé de me faire rire en m'appelant Miss Choc. Mais par-dessus tout, il connaissait Lexa. Je ne savais pas quelles étaient leurs relations et je ne voulais pas le savoir en réalité.

Je ne voulais plus rein savoir de Lex- de ma camarade serpent. Mais j'avais encore l'espoir que tout s'arrangerait avec. En revanche pour cette Gryffondor, je ne voulais pas régler le problème, je voulais juste.. faire de sa vie un enfer.

Je ne me reconnaissais plus, j'avais toujours été gentille, je n'avais jamais fait de bêtise. Et en l'espace d'un mois, je n'étais plus moi. Mais cette nouvelle Talya me plaisait plutôt bien. Elle ne se laissait pas faire. Elle montrait qui elle était.

Luca me disait que si je voulais parler de ma mère ou de mon père, mon géniteur plutôt, il était là. Mais je ne savais pas vraiment quoi dire. Que ma réaction était injustifiée ? Après tout mon père n'avait rien dit qui puisse expliquer la réponse que je lui avais donnée. Mais je ne voulais pas vraiment en parler, pas pour le moment, je n'avais pas le recul.

-C'est gentil d'être là, avec moi à écouter mes histoires. Mais je n'ai vraiment pas envie de parler de mes parents, pas maintenant.

Je commençais à avoir chaud. Sûrement à cause du manque de sommeil. Je n'allais pas bien mais je ne voulais pas qu'il le voit. Il avait déjà fait beaucoup, je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi. Peut-être que si on parlait de quelque chose.. oui, ça pourrait faire l'affaire.

-Eh bien, je ne connais pas tant de chose que ça sur toi.. Alors, je veux tout savoir !

Talya restait assez sérieuse malgré mes tentatives pour la détendre, il y avait peut-être autre chose dont elle ne m'avait pas parlé, et qu'elle ne voulait pas me dire. Elle me remerciait d'être là pour elle mais ne voulait pas continuer la conversation sur ses parents, je la comprenais, et je trouvais ça normal d'être là pour une amie. Enfin je ne savais pas si je pouvais vraiment dire que c'était une amie, on ne se connaissait pas beaucoup, dans tous les cas, elle comptait pour moi.

« Je comprends que tu ne veuillent pas en parler, et quand tu le voudras et si tu le veux bien sûr, je serais là. Et c'est normal d'être là pour une ... Enfin quelqu'un qui compte pour moi. »

La jeune fille semblait préoccupée, sans que j'arrive à voir pourquoi, puis elle me demandait d'en dire un peu plus sur moi. Moi ? Que dire sur moi ? Je n'avais jamais réfléchi à ça. Je dois me présenter ? Mais non elle me connait, elle doit attendre autres choses. Je suis perdu. Pourquoi je me mets dans cet état pour une simple question, j'ai juste à lui dire ce que je pense et ça devrait le faire.

« Hé bien, moi, je suis Luca... Enfin ça tu le sais... Je ne sais pas trop par quoi commencer. » Après quelques instants de doute, je me lançais dans une liste désordonné et sans but de ma vie. « J'aime les créatures magiques, je veux travailler avec eux, et devenir Animagus. J'aurais aimé être gardien de Quidditch. J'adore contempler les coucher de soleil le soir et admirait les étoiles la nuit. Mon meilleur ami s’appelle Jack, il est très drôle, faudrait que tu le rencontre si ce n'est pas déjà fait ! » Je reprenais mon souffle, j'avais débité tout un tas d'informations sans aucune cohérence entre elles, en me rendant compte que c'était assez étrange, j'essayais d'arranger la chose maladroitement. « Euh... Voilà... C'est à peu près ce que je suis, tu voulais savoir une chose en particulier, peut-être ? »

Je la regardais avec un sourire un peu niais, pour masquer ma gêne à la suite de ma description des plus étranges et stressante.