Triste journée.
En voilà une bien triste. Prise de rancoeur, je sors de la volière et descend la tour d’un pas légèrement pressé. Mes sourcils sont froncés et une lueur de colère doit certainement teinter mon regard. Si les personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans ce vaste château -soit, pas énormément- me croisaient maintenant, ils ne me reconnaîtraient pas.

Joy
Joy et sa saleté de tronche de bébé.
Je claque ma langue contre mon palais dans un son de mécontentement alors que son visage joufflu survient dans mon esprit. J’aimerais la…. *ne finit pas cette phrase, c’est ta soeur.*

Mes pas me ramènent dans le hall du château. Je ne sais pas où je vais, toujours est-il que j’y vais.
Tête courbée vers le sol, mains dans les poches serrant l’objet de ma fureur. Que personne ne s’approche de moi.

Je monte les escaliers jusqu’au deuxième étage et me retrouve dans le couloir qui semble être une rue japonaise touristique. *c’est une blague ?*
Pourquoi y a-t-il tant de monde dans cette école ?
Non. Ce n’est pas la bonne question.
Pourquoi y a-t-il tant de personnes sur cette misérable planète ?
Pourquoi ne puis-je pas vivre seule dans ma bulle, hein ?

Sans cette maudite Joy, sans ses “premières dents”, sans ses “merveilleux premiers mots”, sans ses… C’était quoi déjà, la phrase ?
Je sors le parchemin déchiré de ma poche et le relis, comme si mes yeux pouvait y percer des trous enflammés.
« [...] ses capacités magiques grandissent à vue d’oeil, c’est exceptionnel ! Même toi tu n’y arrivais pas si tôt [...] »
Voilà, c’était ça, la phrase. Cette phrase immonde qui me tord le coeur.
Je dois me retenir pour ne pas cracher dessus.
Non, je ne suis pas comme ça.
Je suis calme. Une douce brise sereine.

Un rire immonde et insupportablement bruyant retentit dans mes tympans. J’en ai des frissons. Mes yeux s’écarquillent. Mais que-
Je veux partir, laissez-moi partir, trop de monde…
Quelqu’un me bouscule magnifiquement violemment. Et ma respiration devient de plus en plus forte. Je me retourne vers la personne.
Je crois que j’ai envie de la frapper. Je crois que… *non ne le fais pas, elle va t’en remettre une*
Je la regarde. Yeux dans les yeux. J’ai envie de percer ses orbites creuses jusqu’à son cerveau mou.
Respire
Respire
Respire
Une douce brise sereine. Je suis calme.

Alors, mon visage redevient neutre et blasé, comme à son habitude.
Mes poings, eux, sont incroyablement serrés.


Froid
Épicé
Je l’aurai bien traitée de débile. Non, Eldarya, on n’insulte pas les gens gratuitement.
Je crois que je suis à fleur de peau.
Et ma peau, cette fille n’a pas intérêt à l'effleurer, ou elle verra des épines en sortir.

Je sortais de la Salle d'Études avec un groupe de Première année de ma maison. J'avais été plus productive que d'habitude — la perspective d'une retenue en cas de devoirs ne me faisait pas très envie. Nous nous dirigions vers les escaliers pour rejoindre la Salle Commune de Gryffindor en discutant, chacun essayant de se détendre après cette interminable heure de travail. Un des garçons entama une blague : "Combien de sorcier faut-il pour faire changer une ampoule ?". Les autres le regardaient avec étonnement, la plupart d'entre eux n'ayant jamais vu une ampoule de leur vie. Amusée par l'incompréhension générale, je lui répondit :
- Je ne sais pas, un ?
- HAHA, non ! Un pour tenir l'ampoule, l'autre pour faire tourner la pièce !

S'en suivit un silence confus des autres nés-sorciers. Au bout de quelques secondes, j'éclatais de rire — il aurait fallu voir leur tête ! Nous continuions notre chemin quand je heurtai quelque chose. Je me retournai. Devant moi se trouvait une Serdaigle brune plus petite que moi, qui même si elle était calme en apparence, me regardait d'un air en furieux. Je l'avais déjà aperçue, cette fille. Toujours l'air d'en vouloir à la terre entière. Je la fixais dans les yeux, avec l'avantage de pouvoir la prendre de haut.

« Généralement, quand on bouscule quelqu’un et qu’on lui crie dans les oreilles comme une hyène, on s’excuse. », osa-t-elle me faire remarquer d'un ton hautain.

"C'est moi que tu traites de hyène ? Pas étonnant que tu te fasses bousculer si tu traînes en plein milieu du couloir sans regarder où tu vas !", lui lançai-je d'une voix acerbe. Elle n'allait pas commencer à me gâcher ma journée, celle-là.

Mon coeur bat plus rapidement. Il bat puissamment, je le sens dans l'entièreté de mon corps.
Pourquoi lui ai-je dis ça si méchamment, à cette Autre ? Je ne voulais pas, pas vraiment.
Elle l'a mal pris.
Et malgré mon regret, faible en proportion, mon poing est toujours serré autour de La lettre qui commence à se déchirer.
Je voudrais déchirer Joy, pas la lettre. Ce bout de parchemin n'a rien demandé.

L'Autre par contre en demande.
Je me sens clairement surélevée face à ces gens-là. Elle me regarde de haut, comme si elle avait la capacité de me ridiculiser. Comme si elle pouvait me piétiner de son regard mou.
*Tu es Bas de gamme.
Et tu ne t'es toujours pas excusée.*

Mes sourcils se froncent, très légèrement. Plus d'incompréhension hautaine que de colère. Je ne suis pas en colère, pourquoi le serais-je contre celle-là ?


Voix calme. Trop calme pour une situation pareille.
Une faible Âme partirait sans demander son reste. Le suis-je ?
En aucun cas
Alors je reste, j'affronte, je provoque.
C'est Elle qui m'a défoncé le tympan droit au premier abord. C'est Elle qui est en tord.


Et je ne cille pas.
Elle n'en dira pas le contraire, se défouler fait du bien. Elle a croisé mon chemin, Elle a bousculé ma personne, Elle a piétiné mon territoire. Et bien Elle se prendra ma condescendance en pleine face.
Je m'sens seule, je m'sens bien.
Je m'sens Haut de gamme.

« Non. Quelle insulte. Pauvres hyènes qui ne méritent pas d'être comparées à quelqu'un qui se croit tellement supérieure par sa hauteur de taille qu'elle souhaiterait avoir le couloir à elle toute seule. Tellement supérieure qu'elle n'éprouve pas le moindre besoin de s'excuser. Pauvres hyènes. »

Non mais quel culot ! Pour qui elle se prenait, l'autre ? Devant tout le monde en plus, pour bien se faire passer pour l'innocente. Ah oui, c'était moi la méchante ? Eh bien, je serais la méchante jusqu'au bout. Sans fléchir. Je lui montrerai, à elle comme à tous les autres, ce que ça coûtait de provoquer Susan Andrews.

J'avait d'abord pris ça à la légère. D'habitude, une petite bousculade comme celle-ci, je me serais excusée en maugréant et j'aurait continué mon chemin. Mais là, non seulement l'autre ne voulait pas me laisser tranquille, mais en plus elle venait me provoquer dans le couloir bondé d'élèves. Ceux-ci commençaient à se rapprocher de nous en formant un cercle, espérant tous qu'on en vienne aux mains. Mais je ne voulais pas leur donner ce plaisir, ni à l'autre fille d'ailleurs. Je voulais manier ma langue, agile et perçante, pour donner le coup de grâce à cette idiote en manque d'adrénaline.

Je pris une grande inspiration et lançai à l'imbécile en face de moi, avec un sourire narquois : « C'est ça, ouais. Pauvres hyènes, je suis un monstre, blablabla. Si t'as fini de faire la maline, je te conseille vivement de t'écarter de mon chemin, si tu veux pas que je t'écrase. Encore faudrait-il que ta tête dépasse un minimum du sol… » La fille ne cillait pas. Je souris de plus belle. « Oh mais, excuse-moi, c'est peut-être beaucoup d'informations à la fois pour toi ? Tu veux que je te le répète moins vite ? Ou alors que je t'explique plus simplement ? Il n'y a pas de honte, tu sais. En fait il n'y a pas grand-chose à comprendre, je te demande juste de dégager du passage, tu gênes tout le monde et particulièrement moi. », continuai-je avec le ton d'un adulte s'adressant à un jeune enfant, l'air faussement soucieuse. J'avais hâte de savoir ce que cette empotée pourrait répondre à cela.

Si je n’étais pas si peu expressive, un sourire serait apparu sur mon visage. Pour quelqu’un qui venait de se faire réprimander par une gamine qui semblait se prendre pour la Reine du monde, je me trouve plutôt assez confiante.
Confiante, même soulagée.
Au moins, cette fille me change les idées et je ne pense pas à mon idiote de soeur.

Un attroupement s’était formé peu à peu autour de nous.
La nature humaine, quelle beauté.
Tandis qu’elle me répond en se croyant Invincible, je jette un coup d’oeil autour de moi en observant le public. Des sourires, des rires ou parfois des regards légèrement terrifiés. C’est qu’ils s’attendent à ce qu’on en vienne aux mains…
Non, les mots suffisent, et je pense que même si je suis tombée sur la fille la plus stupide, elle serait d’accord avec moi.

Je regarde autour, mais j’écoute d’une oreille ses dires. Dires qui sont évidemment rabaissants. Je suis plus petite qu’elle et elle ne trouve rien d’autre que de jouer sur ce fait.
Idiotie ? Stupidité ?
Quel manque d’originalité.


Je n’avais pas forcément envie de rester ici, face à tant de stupidité. Mais je pense que j’en ai besoin.
Qu’ils me regardent, tous autant qu’ils sont.
S’ils croient que l’une de nous va flancher, ils se trompent. Je suis prête à parier qu’ils flancheront les premiers. Ces Imbéciles.
Même voix atone, même visage inexpressif :


Peut-être que l’on devrait installer des urnes pour les faire voter. S’ils parient des chocogrenouilles, l’Autre n’a qu’à bien se tenir.

À ton tour @Susan Andrews !
Engageons des cheerleaders pour ce combat de langues de vipères

« Si je suis si petite à tes yeux, tu devrais trouver un moyen pour te frayer un chemin. Il me semble que je ne prends pas toute la place, comme tu le dis si bien. Mais c’est vrai que vu l’égo surdimensionné que tu te payes, j’imagine qu’un couloir vide ne serait pas assez grand pour toi. », me lance l'idiote.
« T’as fini ton numéro ? Ou bien tu veux encore en mettre plein la vue au public ? », continue-t-elle, le visage impassible.

Zut. Elle est plus coriace que prévu. Autour de nous, des murmures, des regards avides. Je crois que j'aperçois même quelques mornilles passer d'une main à l'autre. Ah, ils veulent un combat de fauves ? Pourtant l'empotée d'en face ne me semble pas trop du genre à en faire des caisses. Tu m'étonnes, ça doit être sa seule solution pour ne pas se faire laminer. Néanmoins, elle a l'air de cacher son jeu, et je m'en méfie. Il vaut mieux que je mette un terme à cette dispute, je n'ai pas toute la soirée à passer avec cette imbécile.

J'esquisse un sourire insolent. « Un problème d'ego, hein ? Ha, tu me fais pitié. Rapelle-moi, quelle demeurée est en train de faire tout un sketch parce qu'elle ne regarde pas où elle met les pieds ? » Je la regarde d'un air condescendant. « Mais bon, contrairement à toi, j'ai mieux à faire que me plaindre de problèmes que j'ai moi-même créés, aussi je vais te laisser avec tes arguments puérils. » Je me retourne, décidée à rentrer dans mon dortoir, mais me ravisant, je lui lance : « Quand même, fais attention à ce qu'on ne t'écrase pas en route, on pourrait te confondre avec un paillasson… ». Sur ces mots, je me fraye un passage à travers le cercle de spectateurs, soulagée d'avoir mis fin à cette discussion inutile. Ça lui apprendra, à cette maladroite. Je n'ai plus qu'à espérer qu'elle ne me suive pas.

@Eldarya Gwyneth, je te laisse choisir entre l'abandon ou la poursuite

Demeurée.
*blessant*
Mon égo en prend un coup pour un simple mot. Je commence réellement à perdre mon sang froid. Si elle continue je sens que je vais finir par lui tirer ses cheveux terreux ou cracher sur son visage de simplette. Ouais, elle transpire la simplicité. La superficialité.
*elle me dégoûte*

Mes lèvres se retroussent en un signe de dégoût mais je ne dis rien. La salive s’accumule dans ma bouche, prête à se réceptionner sur la peau de l’Autre. Mes sourcils se froncent. Elle a réussi à m’énerver.
Elle a gagné, j’ai perdu.
Je la hais.
*encore plus que Joy*
Non, ça c’est impossible.

Puérils.
*foutage de tronche*
C’est moi qui suis puérile ? Pas croyable. J’attendais simplement des excuses, rien d’autre. Ce n’est pas moi qui ai refusé. C’est elle, l’enfant.
*gamine immonde*


Oh. Alors ça, si c’est pas puéril, justement…
Toute ma colère s’envole, à l’entente de cette comparaison. Ce n’est qu’une enfant qui n’a pas encore l’intelligence nécessaire, voilà tout.
Elle fuit, en plus. Avec ces derniers mots.
*pathétique*

Je note que le seul problème qui la dérange vraiment chez moi est le fait que je suis plus petite qu’elle. Par Rowena, il est vrai que c’est un sacré problème.

Cela dit, elle a plutôt raison de partir. Je pense qu’un crachat lui sera arrivé dessus, si elle était resté. Et alors, peut-être que toute cette idiotie se serait terminée en bagarre. Et j’y aurais sans doute laissé quelques cheveux. Et quelques points.
Tout ceci était inutile. Je n’ai plus rien à faire ici. Mais avant ça… Avant qu’elle se soit retournée, une dernière insolence.

Mimant une révérence de Princesse avec les pans de ma robe de sorcière, un faux sourire s’installe sur mon visage.


J’aime avoir le dernier mot. L’Autre possède sans aucun doute un égo surdimensionné, mais je ne vaudrais pas mieux qu’elle si j’affirmais que je n’ai pas de fierté.

Sur ce, la demeurée puérile s’en retourne vers sa Solitude qui lui a tant manqué, bousculant quelques personnes du public.

Fin du RP, merci à toi ~