Allait-il inscrire un mot ? Une phrase ? Un dessin ? Tant de choix lui était possible et tout ce que le petit prince de Serpentard avait à faire c’était d’en prendre un.

Pas un bruit, pas un mot. Dans la salle de trophée, c’était comme si le temps avait cessée d’être. Les yeux toujours fermée, le souffle se faisant de plus en plus court au file des secondes. La baguette sur sa joue, Carry imaginait déjà la douleur se repend André dans sa chair et en tremblait de peur. Les secondes passaient pour des minutes et les minutes pour des heures.

Alors qu’elle souhaitait en finir au plus vite, Carry retint ses mots pour se concentrer sur ce sentiment étrange qui naissait à l’intérieure d’elle. De l’air tiède vint lui caresser les joues puis les lèvres la faisant frémir au niveau du ventre. Un mouvement, un seul de sa part et tout pouvait basculer en un instant. Son cœur ne cessait d’accélérer ses battements, sa gorge s’asséchait comme de l’eau dans un désert et son esprit commençait à dériver vers des pensées complètement inimaginable. Alors qu’elle allait le supplier de mettre fin a cette attente, la pointe de la baguette se retira faisant ouvrir les yeux de Carry qui vit un Aliosus perplexe.

Au lieu de lui faire subir son châtiment, Aliosus lui tendit un petit mouchoir blanc en lui disant qu’il ne pouvait pas accéder à la requête de la sang-pur. Lui-même ne savait pas de quoi il était capable et Carry était persuadée qu’il était justement la personne qui pourrait éviter le massacre qui était en train d’arriver.

Sans geste brusque, Carry tendit son bras droit et se saisit du mouchoir avec son index et son annuaire avait de le porter sur ses joues arborant encore les quelques larmes qu’elle avait fait couler auparavant. Elle se sentait soulager et en même temps triste de la décision qu’avait prit Aliosus. Elle lui avait l’opportunité de venger Alice et il ne l’avait pas saisie. Pour quelle raison ? Carry elle-même se posait la question.

-Bien sur que si tu as ce pouvoir, reprit-elle dans une voix plus ou moins assurée en frottant sa joue contre le mouchoir. Il faut que tu parles à Alice… En plus de dénoncer ma famille, Elle a l’intention de dénoncer aussi sa mère aussi aux moldus... Je ne te demande pas de la désavouer mais de lui faire entendre raison…

Carry s’approcha doucement d’Aliosus et jeta un regard au mouchoir qu’il lui avait tendu. Son visage essayait de sourire a nouveau mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable du malheur du Serpentard. Elle n’avait jamais voulu lui faire du mal…

-Je devrai te remercier de m’avoir épargnée… chuchota-t-elle. Mais en faisant cela, tu continueras à voir de la rancœur envers moi… Carry releva la tête, révélant une expression remplit de regret. Je suis désolée pour tout ce qui s’est passée…Je regrette sincèrement…Sur ma tête, sur mon nom…Et sur mon Sang… Je te présente mes excuses les plus sincères … Lui implora-t-elle en se rapprochant encore plus, ne laissant de nouveau qu’une maigre distance les séparer.

Carry semblait prête à tout pour que le regard porté par Aliosus sur elle change, mais pour qu'un jour cela puisse marcher il aurait fallut qu'on extrait du cerveau du garçon les images qui le hantaient. Les yeux gris, grands ouverts, perdus et terrorisés d'incompréhension, d'Alice, tétanisée par la peur et la douleur. Sa joue ouverte et les pulsations de son sang noble qui s'échappait par les entailles profondes. Il revoyait la scène chaque nuit, et lorsqu'il ne faisait pas des cauchemars, il y pensait le jour, tournant et retournant la soirée dans les moindres détails. Et s'il était venu lui demander une danse plus tôt ? Et s'il ne s'était pas éloignés pour aller chercher un verre ? Et s'il avait fait quelque chose, rien du tout en apparence, qui aurait pu l'éloigner de son bourreau, changer le cours des choses ? Son esprit ne s'était pas encore résolu à ce qu'il fût impuissant devant cette horreur. Les moments après le bal étaient flous dans son esprit. Il revoyait, comme de l'extérieur, comme le spectateur d'une pièce de théâtre, les professeurs accourir au chevet des blessés les plus graves, il se revoyait conduit dans la salle commune par les préfets, il pouvait même s'observer, tremblant, sous la douche, en train de réaliser qu'il était en train de nettoyer le sang de sa cousine qui lui maculait les mains. Il ne l'avait jamais dit à personne, mais avant de se nettoyer, il avait goûté ce sang, pour ne jamais oublier, pour ne faire qu'un. Aucune supplication de Carry ne pourrait remplacer la honte qui lui creusait le coeur chaque jour.

La mâchoire serrée, il reprit son mouchoir, faisant fi du visage de sa camarade si proche du sien.
« Tu comprends pas.»
Il l'avait dit pour lui même dans un murmure, mais il le répéta plus haut.
«Tu ne comprends pas. Je ne peux plus croire un mot venant de toi. Tu m'as menti dès la première fois où on a parlé, dans le train, tu m'as dit que tu voulais aider Alice. Tu n'as jamais été honnête, jamais. T'auras rien de moi, je voulais te dire une seule chose et on en aura fini. Reste loin d'elle, ne lui adresse plus jamais la parole, et ne parle plus jamais d'elle, ou je retiendrai pas ma baguette.»

Il rangea son mouchoir dans une poche, sa baguette dans sa robe de sorcier, tout comme ses mains, serrées en deux petits poings tremblant qu'il voulait cacher. Se retournant, il quitta la salle sans un regard en arrière.

Fin du RP pour ma part. Merci infiniment.

Alors s’était ainsi que se terminerait cette deuxième rencontre. De la haine, de l’incompréhension mais aussi de la rancœur. Aliosus quitta la salle et ne daigna même pas se retourner pour voir ce que ferait Carry derrière lui. Non pas qu’elle allait s’attaquer a lui, mais le fait qu’il lui tourne le dos sans se retourner la rassura du fait qu’il ne devait pas la considérer comme une menace assez grande pour qu’il se retourne.

En tant que jeune adolescent, la colère était un sentiment facile à attraper à chaque méfait, il fallait un coupable et dans ce cas-là, Carry sentie cette rancœur envers Aliosus, cette rancœur qui se mélangeait à la haine qu’elle éprouvait envers Alice. Il était supposé être la clé de ce problème, le pilier d’une relation qui aurait dû s’améliorer au fil du temps, au lieu de ça… Carry avait mal calculé son coup, Aliosus s’était complètement rangée du coté de sa cousine sans même retenir la requête que la jeune sang-pur lui avait faites.

-Donc par pur vengeance envers moi, tu vas laisser des innocents souffrir à ma place ?! Essaya-t-elle de lui crier en sentant sa gorge se serrer, mais il n’était déjà plus là. Je te pensais plus juste que cela !

Carry baissa la tête, laissa ses longs cheveux sombres lui tomber sur le visage et laissa ses genoux s’effondrer contre le sol froid de la salle des trophée. Cette rencontre avait pris la forme d’une punition, sa famille, devenue vulnérable, pouvait à tout moment se faire attaquer et cette idée ne quittait pas l’esprit de qui Carry qui tapa du poings le sol en gémissant de tristesse. Si jamais, les moldus s’en prennent aux siens…Si jamais ils arrivent à s’attaquer à eux… Plus rien ne serait jamais pareil…

Dans un silence lourd, la fillette se releva et se dirigea vers la buanderie qui gardait les derniers trophées qui avaient besoin d’un nettoyage. Dans un geste vide, Carry ouvrit la verrière et tendit la main d’un geste mou vers le premier trophée qui se trouva à porter et sans rien dire, elle se remit à frotter avec son chiffon le trophée…Dans un mouvement circulaire pour essayer de le faire de nouveau briller comme jamais.

Merci beaucoup pour ce RP, ce fut un reel plaisir !