Un petit sourire satisfait, peut-être discret mais bel et bien présent, apparut sur le coin gauche des lèvres de le professeur. Qu'elle l'ait choisi de le faire intentionnellement ou non, la préfète de Gryffondor venait d'émettre un jugement remettant en question la politique du gouvernement de la communauté sorcière – gouvernement certes non choisi de manière démocratique. Si son rôle en tant qu'enseignant à Poudlard – et encore plus en tant que professeur d'Étude des Moldus – était de rester le plus neutre possible afin de ne pas influencer les plus jeunes esprits par ses propres opinions politiques, Matthew voyait bien qu'Ennis était suffisamment mature pour penser par elle-même et ne pas croire tout ce qu'on lui disait.

Il l'aurait bien invité à rester plus longtemps pour en apprendre davantage sur son opinion sur le conflit magico-moldu mais il ne la connaissait guère et n'était pas certain de ses réelles convictions politiques. Après tout, qui lui disait qu'elle n'était pas venu tester le nouveau professeur d'Étude des Moldus et aller faire son rapport à des autorités supérieures ? L'homme fronça les sourcils un instant.

« Il est en effet bien plus sage de savoir comment ils s'y prennent avant de faire quoi que ce soit de... stupide. se permit-il de dire avec une lueur d'humour dans le regard. Son expression devint plus grave lorsqu'il reprend : Ne me faîtes en revanche pas dire que les enfants ne sont pas concernés par ce problème. Nous ne le savons pas. J'imagine que leur faible maîtrise de leurs pouvoirs ou encore le fait qu'un enfant se déplace beaucoup moins qu'un adulte les ont épargné jusque là. »

Matthew se gratte le bout du nez avec l'ongle de son index et affiche un sourire satisfait à Ennis lorsqu'elle le gratifie du temps qu'il lui a accordé. L'homme avait également aimé cet échange avec cette enfant. En effet, les quelques discussions qu'il avait eu avec des enfants depuis son arrivée n'avaient guère été enrichissantes, plutôt désolantes et ridicules. Avec la préfète de Gryffondor, le professeur avait enfin pu discute de manière plus sérieuse avec une adolescente qui ne faisait pas des bêtises, avait du respect non seulement pour lui mais pour la position qu'il occupait, et ça, c'était quelque chose que les enfants semblaient cruellement manquer de nos jours.

« À vrai dire, c'est moi qui dois vous remercier pour cette échange Miss O'Belt. C'était un vrai plaisir de pouvoir échanger, même brièvement avec vous, autour de délicieux biscuits et d'une bonne tasse de thé. Ne faîtes pas attendre mon collègue, je n'aimerais pas avoir à me justifier auprès de lui pour votre retard. »

Il dépose sa tasse de thé sur le bureau et se lève à la suite de la Gryffondor. L'adulte se met devant la porte du bureau qui était restée ouverte tout ce temps et adresse un sourire fier à l'enfant. La main droite sur sa hanche qui lui faisait un peu mal aujourd'hui, l'autre sur le battant de la porte, il regarde l'enfant récupérer ses affaires avec un petit sourire sur le coin des lèvres.

« Si vous êtes venus me poser toutes ces questions aujourd'hui, j'imagine que c'est parce que vous n'avez pas l'Étude des Moldus dans votre cursus, est-ce que je me trompe ? » lui demande-t-il cette fois-ci en prenant une mine déçue. »

Il s'agissait principalement d'une question rhétorique, mais il aurait été agréablement surpris que la jeune fille réponse par la négative. Si elle était venue le voir en dehors des heures de cours, c'est très probablement parce qu'elle ne l'avait pas en classe. Même si c'était dommage qu'il ne puisse pas l'avoir en classe – il avait aimé son degré d'analyse et de réflexion dans leur brève discussion –, Matthew se disait qu'il aurait toujours l'occasion de l'inviter à l'une des réunions qu'il prévoyait de faire comme au bon vieux temps avec ses élèves préférés. Tout n'était pas perdu.

« Eh bien, Miss O'Belt, je vous souhaite une bonne journée, et bonne chance pour votre cours de Botanique. Savoir s'occuper d'une plante est un bon signe de la maturité intérieure d'un sorcier ou d'une sorcière. »

Fin du RP pour moi, merci pour ce moment !

La prenait-il pour quelqu'un de stupide? Elle avait bien compris qu'il ne faisait qu'avancer une hypothèse concernant les enfants doués de magie vivant dans le monde moldu. C'était bien pour cela qu'elle avait utilisé le conditionnel pour construire sa phrase. Il semblait moins la prendre pour une enfant que d'autres... mais une enfant tout de même... N'étant ni de nature, ni élevée à s'élever contre une figure d'autorité de plein front, Ennis se contenta de réaffirmer sa compréhension:

- "Bien entendu. J'ai bien pris note que rien n'était moins sûr mais que pour le moment aucun faisceau d'indice ne poussaient à s'inquiéter." La quatrième année avait légèrement appuyer l'expression 'pour le moment' afin de bien montrer qu'elle savait que personne n'en savait rien mais qu'on ne criait pas au loup-garou dans le vent pour autant. L'adulte ne sembla pas s'offusquer de sa sortie qui restait respectueuse tant dans le fond que dans la forme. Mais la Gryfffondor pensait ne pas l'avoir trop mal cerner en disant qu'il était perspicace et très bon observateur. Pour peu qu'il analyse correctement ce qu'il voyait et même en faisant preuve de maîtrise de son langage corporel, il devait percer bien des choses.

Ennis se demanda brièvement si le vieux professeur faisait preuve de politesse en la remerciant ou s'il était sincère. Contrairement à lui, il fallait bien quelle s'avoue que ses capacités en termes d'analyse du verbal et du non verbal avait encore une grande marge de progrès devant elles. Mais elle le gratifia d'un "Merci." sincère et mesuré, sans effusion. Autant pour ce qu'elle choisissait de prendre comme un compliment si s'en était bien un que pour lui permettre de rejoindre les serres de botanique sans avoir à courir dans les couloirs pour être à l'heure. Autant elle appréciait faire des activités physiques, autant devoir accélérer le pas à ce point et arriver défaite en un quelconque lieu lui déplaisait grandement. L'adolescente récupéra ses affaires et l'adulte la raccompagna jusqu'à la porte de son bureau où il toucha à nouveau juste:

- "En effet. J'ai fait le choix de poursuivre dans la filière science. Et l'Étude des Moldus ne fait pas parti de notre programme." Elle s'arrêta cherchant comment formuler la suite. "J'ai choisi de suivre les cours de Défense contre les Forces du Mal en option. Je ne pensais pas que j'aurais autant besoin d'informations sur le monde moldu un jour." Son visage se marqua d'un fin sourire poli et elle salua son professeur d'une signe de tête alors qu'il lui souhaitait bonne chance pour son cours de botanique.

- "Au revoir professeur." conclua-t-elle en quittant les lieux, retraversant pour cela la salle de classe. En sortant elle referma la porte puis se retrouva dans le couloirs vide. Elle prit la direction du parc tout en réfléchissant à la dernière remarque de l'anglais. Pouvait elle avancer savoir s'occuper d'une plante? Elle savait en faire vivre ou survivre un certain nombre même si ce n'était pas vraiment quelque chose qui lui plaisait. Par contre elle n'entretenait pas cette relation qu'avaient certaines personnes avec la flore. Comme si les végétaux faisaient parti de leur famille. Ça lui échappait un peu. Alors ou se situer dans le degré de maturité? Devait-elle conclure qu'elle était en bonne voie, plutôt avancée, ou carrément en retard? En retard peut-être pas non plus. Mais pour le reste c'était une question bien philosophique à laquelle elle n'avait guère le temps de répondre. Elle arrivait dans le Grand Hall où nombreux étaient les quatrième année suivant les cours du professeur Feathertsone. Elle se mélangea au groupe, dans lequel elle chercha son meilleur ami, pour rejoindre les serres devant lesquelles le vieux professeur les attendait. Elle finit par trouver Clement quelques mètres avant l'entrée. Et en pénétrant dans la serre une pensée lui effleura l'esprit, lequel de ces deux hommes pouvait bien-être le doyen des professeurs. Elle sourit et secoua la tête de gauche à droite, s'attirant quelques regard interrogateurs, dont celui du brun auquel elle répondit par un geste de la main pour lui signifier que c'était sans importance et qu'elle lui expliquerait plus tard.

Merci beaucoup pour ce RP

Le bureau du professeur Hughes ferme ses portes suite au départ de celui-ci. Celui du professeur Locke est désormais ouvert!