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29 déc. 2020, 12:07
 23h30  J’aurais dû te croire.
"Reconnaître qu'on est faible est la plus forte des formes du courage."
______________________________


Si elle s'écoutait, elle s'en irait.
Là, tout de suite.
Elle laisserait derrière elle le silence gênant, elle s’enfuirait pas la porte encore grande ouverte.
Elle se moquerait des regards courroucés que l'autre fille -pas celle roulée en boule-lui lancerait, car elle serait bien, toute seule.
Dehors. Libre comme l'air, vague comme la mer.

Les lueurs ondoyaient sur le mur grâce à la baguette.
Elle aimait regarder les ombres prenant le dessus, puis la lumière les engloutir une par une, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une grosse tâche blanche sur les pierres.
Puis, pouf.
Elle était partie. Plus de tâche, plus de pierres.
Juste les ténèbres qui achevaient de grignoter un peu plus la pièce.
Puis la lumière revenait, comme un feu-follet un peu malicieux, se prenant à glisser longuement sur les parois et sur le sol avant de lui chatouiller le bout des pieds.

Elle eut un microscopique mouvement de recul, s'éloignant de la lumière.
C'était beau, mais c'était mieux quand elle était dans l'Ombre.

La Brisée prit sa sucette, l'enfouit dans sa poche et en réponse, leur lança une chocogrenouille dessus.
Méfiante, elle contempla un instant la friandise par terre.
Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas sentir le chocolat fondre dans sa bouche. Ou que les sauts des grenouilles risquaient de les faire choper.
D'ailleurs, se faire prendre serait une très très très mauvaise idée.
Le couvre-feu était dépassé. On était uniquement le troisième soir au château. Elle venait à peine de rentrer de vacances.

D'ordinaire, les Enfants dorment à cette heure.
Ils serrent fort dans leurs bras un nounours en peluche un peu rêche, ou un lapin en velour blanc. Leurs paupières sont closes, leurs traits paisibles :
Ils rêvent.

Leur souffle calme berce le silence, le faisant légèrement tanguer comme une valse boiteuse.
Et ils rêvent d'un monde plus joli, plus magique, sans regarder par la fenêtre.

Est-ce qu'on pouvait parler d'Enfant pour quelqu'un ayant approché la mort?
Pour quelqu'un ayant senti le sang couler entre ses doigts, ayant tenu un corps chaud entre ses bras, puis se refroidissant, toujours plus, malgré les larmes brûlantes qui dévalent les joues et essayent de réchauffer ce corps de glace?
Est-ce qu'on pouvait parler d'Enfant innocent, d'Enfant allant jouer dans le parc pour faire des couronnes de fleurs?
Est-ce qu'on pouvait parler d'Enfant lorsque à l'image des fleurs se superposaient celle d'une Tombe?
Est-ce qu'on pouvait seulement ?
Certainement pas.
Certainement plus.

La réponse de la Brisée la fit sourire.
Elle avait déjà lu quelque part une phrase pareille mais où...
Johny Depp.
Ah, oui. Voilà.
C'était de lui. «*Les gens pleurent, pas parce qu'ils sont faibles mais parce qu'ils ont été fort depuis un bon bout de temps.» *
Sur ses yeux ouverts pourtant, l'image des lettres s'inscrivit. Elle se rappelait la texture du papier lorsqu'elle avait découvert ces mots.
Elle les avait appréciés. Recopiés sur une feuille. Puis découpée, et cachée dans sa chambre.
Elle aimait bien faire ça. Quand elle rangeait, elle retrouvait les mots.
Elle avait aussi caché celui de Noël dernier.
Mais lui, elle n'avait aucune envie de le retrouver.

Peut-être que la Brisée connaissait Depp?
Il était apparu dans des films moldus, si elle s'en souvenait bien.
Et la biographie contenant ces mots avait été trouvée dans le grenier de Grand-mère Lavande.
Un beau livre, avec une écriture très sérieuse et beaucoup de mots compliqués. Mais cette belle phrase en plein milieu du champs des autres, qu'elle avait cueilli des yeux et épelé du bout des lèvres.

La Brisée avait raison, sa réponse n'en était pas une.
Elle avait bien envie de demander ce qui avait brusquement fait que la faiblesse ait repris le dessus, mais ce n'était décidément pas ses affaires.
Ses affaires consistaient en : 1) faire le tour du Lac, 2) parler aux étoiles, 3) rentrer dans les dortoirs avant d'avoir pu croiser quelqu'un, fantôme ou vivant.
Et les Autres étaient peut-être cons, mais les Autres rodaient.

En résumé : elle n'était pas en sécurité ici.
Elle n'avait aucun motif valable d'être dans cette pièce, en présence de deux autres. Surtout que la dernière fois qu'elle avait été dans les Toilettes abandonnées la nuit, ça c'était mal fini.

"La faiblesse, c'est un truc con parc'que les Autres veulent pas avouer qu'ça leur arrive de pleurer."

Les mots lui avaient échappé.
Bien sûr, si on regardait dans un dictionnaire, on trouverait que la faiblesse était l'inverse de la force.
C'était que la faiblesse n'était pas comme la force.
Donc si en prenant cette même logique, elle se décrivait face aux Autres : elle n'était pas comme les Autres.
Elle était donc l'inverse des Autres.
Est-ce que cela voulait dire qu'elle en avait honte?
*Absolument pas.*

"Donc, qu'est-ce qui a fait qu'tu pleures?"

Pleurer aussi, faisait du bien.
Mais pas devant les Autres. Eux ils arriveraient avec leurs phrases bancales pour essayer de retourner le temps et de ne pas laisser les larmes couler sous les yeux.
Sauf que les larmes, une fois qu'elles sont tombées on ne peut pas les rattraper.
Comme les secondes, au final.

"T'es pas obligée d'parler. Mais dès fois ça fait du bien."

Puis elle ficha ses yeux verts dans ceux bleus de la Brisée.

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

03 janv. 2021, 21:06
 23h30  J’aurais dû te croire.
Une chocogrenouille à présent dans sa main — Lahya l'avait ramassée, la lumière sur le bout de sa baguette vacillant —, la Serdaigle écoutait les paroles de sa camarade.
*Elle ne peut pas parler clairement ?*
À vrai dire, la bleue était lassée de ces mots sibyllins et aurait préféré une phrase claire...
Et... Oui, sa camarade n'avait pas réellement répondu à la question posée, mais tant pis. Peut-être Léna n'était-elle tout simplement pas capable de parler de ce qu'elle ressentait, c'était possible.

Rangeant la chocogrenouille dans une de ses poches car elle n'avait pas faim, Lahya songea encore un peu aux paroles de Léna, ne se souciant pas vraiment des deux filles également dans la pièce.
En vérité, elle trouvait les paroles de son interlocutrice plutôt intéressantes. « forte trop longtemps » Y avait-il vraiment des moments où l'on était forts et d'autres où l'on était faible ?
La jeune fille ne s'était jamais vraiment penchée sur le sujet et vivait, sans trop se poser de questions, ses hauts et ses bas comme elle aimait dire.

Mais la voix de l'autre fille, la Poufsouffle, coupa Lahya de sa réflexion. Et ses paroles plongèrent encore plus la bleue dans la confusion. La faiblesse était une chose bête ? Et pourquoi avouer qu'on pleurait était mal ? Tout le monde pleurait à un moment donné... Enfin, elle croyait.
Pour le coup, la jeune sorcière n'était pas d'accord et avait bien envie de se manifester. *Et puis zut. De toute façon, personne n'est faible, c'est stupide de penser comme ça.* Lahya se garda cependant d'intervenir ne sachant pas comment aborder le sujet et laissant par conséquent la Poufsouffle s'exprimer. Et celle ci reposait au final la question que la Serdaigle avait posé, avec néanmoins une nuance. Elle ajouta ensuite à l'adresse de Léna qu'elle n'était pas obligée de parler.

N'arrivant finalement pas à se retenir — ce n'était pas facile de rester sans rien dire parfois — Lahya fit par d'une de ses reflexions, essayant de rester calme :

- Mais pleurer n'est pas mal ! C'est juste le trop-plein qui sort, ça arrive à tout le monde...

Voilà qui était dit. La jeune Serdaigle se sentait maintenant en paix avec elle-même, satisfaite d'avoir pu exprimer son opinion.

Ne sachant alors pas vraiment quoi ajouter tout en ayant l'impression qu'elle devait dire quelque chose, Lahya haussa finalement d'un geste désinvolte ses épaules, appuyant les précédents dires de sa camarade jaune :

- Comme tu veux, parler ne change souvent pas grand chose, mais ça peut aider c'est vrai.

Au final, la Serdaigle se sentait prise au jeu. Car si cette "mascarade" l'avait agacée au début, elle devait bien avouer à présent que le pourquoi du comment l'intéressait assez.

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

03 janv. 2021, 21:22
 23h30  J’aurais dû te croire.
Peut-être que me réfugier ici c’était pas une bonne idée.
Peut-être que me réfugier autre part, ç’aurait été une meilleure idée.
Je n’aurais pas eu le besoin de m’expliquer.
L’enfant qui tapait du pied parla.
D’abord, je ne compris le sens de ses paroles.
Puis je compris, en déformant le sens des mots.
Elle aussi,
Elle dit pas Enfants.
Non, elle dit Autres.
J’esquisse un léger sourire sur mes lèvres,
Bien que celui-ci n’eut nul raison d’être.
Puis elle continua.
*Pourquoi j’pleure ?*
J’aurais tellement aimé lui dire.
Lui dire que j’ai peur de cette ombre,
Lui dire que je ne comprend pas pourquoi les souvenirs mauvais me reviennent maintenant,
Lui dire que j’ai oublié la notion du bonheur.
Mais tout ça sortit de la bouche d’un enfant,
Ça n’a aucun sens.
Aucun.
Ni pour elle,
Ni pour moi.
L’Autre,
L’enfant,
Lahya,
Elle me dit que c'était bien d’en parler.
*Peut-être que ça fait du bien,
Mais je veux oublier.
Pas relater un fait*

Mais,
Sans réelle raison,
Des mots sortent de mes lèvres :

- Si je vous raconte, vous croirez que je suis folle. Je vois des choses, des choses qui me font peur. Des choses que je devrais pas voir. Des choses qu’existent même pas, que j’suis la seule à voir. Fin’ je crois.


Voilà.
C’était dit.
Mais j’avais peur des réactions des Autres.
Car la première fois, ça c’était mal fini.

@Alison Morrow à toi :cute:

5ème année RP • Sport et Soins • #404040• HibouChocog
••

24 janv. 2021, 14:09
 23h30  J’aurais dû te croire.
"A vivre au milieu des fantômes,
on devient fantôme soi-même et le monde des démons n’est plus celui des étrangers mais le nôtre,
surgi non de la nuit mais de nos entrailles.”

______________________________



"Mais pleurer n'est pas mal ! C'est juste le trop-plein qui sort, ça arrive à tout le monde... "

L'intervention de l'autre fille la fit lever les yeux au ciel.
*Tous cons.*
Elle se reprocha ses paroles. Les deux Autres ne les méritaient pas.
De toute façon, qu'est-ce qu'elles avaient bien pu y comprendre? Mis à part qu'elle pensait bizarrement par rapport à Elles?
C'était comme ça que les Autres qualifiaient tout ce qui les dépassaient : Bizarre.
Bizarre, elle pense que pleurer c'est mal.
Bizarre, elle parle pas aux autres.
Bizarre, elle veut pas répondre à nos questions.
Le Bizarre devenait un immense fourre-tout qui n'avait à vrai dire, plus beaucoup de sens.

Pourtant, celle-qui-pleurait avait dit les choses autrement que ce que les Autres auraient pu dire. Cela ne voulait pas dire qu'elle était intéressante. Cela ne voulait pas dire qu'elle n'était pas différente. Cela ne voulait absolument rien dire, et encore moins qu'elle en devenait importante, comme si formuler une phrase qui sonnait un peu étrange aux oreilles des Autres pouvait la faire se démarquer d'eux.

Elle adressa un regard mi-agacé, mi-exaspéré à celle qui venait de sortir cette idiotie, ne trouvant pas les mots assez crus pour bien lui faire sentir qu'elle se plantait sur toute la ligne.
Et puis, à quoi bon essayer de raisonner les Autres?
Ils étaient trop enfoncés dans leurs bonheurs qu'ils avaient oublié la sensation de la douleur.
Pour eux, le soleil n'était qu'un astre d'où la lune avait disparu : pas d'éclipse possible.
Quant à elle, elle vivait dans une éclipse permanente.

La "deuxième" rajouta quelque chose qu'elle n'écouta pas.
Elle avait décidé de ne plus l'écouter tant qu'elle n'aurait pas l'opportunité de dire quelque chose d'un peu plus développé que des interventions inutiles et stupides.

"Si je vous raconte, vous croirez que je suis folle. Je vois des choses, des choses qui me font peur. Des choses que je devrais pas voir. Des choses qu’existent même pas, que j’suis la seule à voir. Fin’ je crois."



*Q-quoi?*




Merlin, elle n'avait plus envie de savoir.
Elle aurait voulu être dans une autre salle, une autre pièce, un autre château avec d'autres personnes.
Tout sauf entendre ces phrases.
*J'suis... Pas la seule...*

C'était impossible.
Le destin qui se foutait de sa tête, la narguait depuis En Haut, s'amusait de sa réaction en regardant les vagues d'émotions qui la submergeaient.
Il ne pouvait pas y avoir plusieurs Autre.
Mais plusieurs Ombres, c'était possible, non? Comme la Voix d'Anna?

Alors pourquoi s'imaginait-elle que d'autres Autre pouvait exister?
Elle n'avait pas réagi comme ça avec Anna, si?
Était-ce cadre qui la perturbait? Les larmes de la fille au sol? La nuit?
Elle sentait la présence de l'Autre non loin, dans le château. Elle marchait, invisible pour tous, sauf pour elle.
Devait-elle se sentir privilégiée de parler avec l'Inconnu et l'Invisible?
Devait-elle définitivement se qualifier de folle?

Le doux œil de Nyx semblait avoir disparu du ciel.
C'était à peine si elle osait respirer, de peur qu'un souffle trop puissant ne pousse toutes ses questions à sortir d'un coup.
Serrant les poings, elle se colla un peu plus contre la porte, comme pour s'encastrer dans le mur.
S'effacer du décor pour tout nier en bloc.
C'était souvent la solution la plus simple.

Désolée du contre-temps...
Je crois qu'Alison regrette mortellement d'être ici avec vos deux Petites...
Quant à moi, je trouve que cette sortie nocturne prend un tournant foutrement intéressant... :cute:

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

02 févr. 2021, 23:09
 23h30  J’aurais dû te croire.
Le regard plutôt exaspéré de la fille glissa sur Lahya qui se sentit rougir, autant énervée que confuse. Elle ne comprenait pas en quoi ses mots nécessitaient une réaction si vive de la Poufsouffle, et était assez énervée que celle-ci ne prenne même pas la peine de s’expliquer. *Dis-moi au moins ce qui ne va pas, puisque ton avis est si important.*

Se sentant toujours vexée, la jeune Serdaigle ne pipa mot. Puis essayant finalement de passer à autre chose — il ne fallait pas se laisser atteindre, jamais ! —, elle écouta attentivement les paroles de Léna.

A l’écoute des dires de sa camarade bleue, Lahya sentit l’incompréhension l’envahir, de même qu’une pointe d’exaspération. *Pourquoi faire simple quand on peut trouver plus compliqué, c’est vrai…*

La Serdaigle prit une inspiration pour se détendre — décidément, quelle nuit étrange — et essaya de rationaliser. De un Léna se trompait, ou utilisait les mauvais mots, elle ne pouvait pas voir quelque chose qui n'existait pas... Et de deux, soit sa camarade avait un grain de folie, soit ces "choses" avaient des explications sensées ou bien psychologiques. *Psychologique, un joli mot pour dire qu'elle pourrait avoir de petits problèmes dans son cerveau quoi...* Mais Lahya espérait tout de même la seconde supposition comme non éligible en ce jour.

Léna n’avait pas l’air très bien, de même que l’autre fille d’ailleurs. L’atmosphère autour des trois élèves semblait s’être considérablement alourdie, et Lahya en venait même à se demander si elle n’avait pas mal interprété ce dont avait parlé son interlocutrice. Mais cela lui semblait peu probable.
La jeune fille attendit quelques secondes pour voir si l’autre fille réagissait *puisqu’elle est si intelligente*, mais puisqu'aucune réponse ne semblait venir, Lahya se résigna.

- Léna… Si tu vois ces choses, c’est qu’elles existent, sinon tu ne les verrais pas.

C’était vrai qu’on pouvait trouver mieux en matière de réconfort, mais soutenir les autres n’était pas vraiment la plus grande qualité de Lahya…
Essayant de comprendre, la jeune Serdaigle posa finalement une question, espérant ne pas mettre les pieds dans le plat.

- Et… Tu saurais à quoi sont dues ces… choses ?

Savoir importait réellement à Lahya, car peut-être que grâce à cela elle pourrait comprendre ce qui n’allait pas et aider sa camarade, elle aurait fait la bonne action de sa journée. Bon objectif.

Lahya ne m'a jamais autant mis la honte que maintenant... Et désolé pour ce petit temps d'attente !

Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra
#408040 — 3ème année RP — heart on fire

06 mars 2021, 18:24
 23h30  J’aurais dû te croire.
Je n’étais plus une enfant.
Je n’étais plus celle qui faisait de moi une enfant.
J’étais perdue au milieu de choses qui me dépassaient.
Je ne semais pas la discorde, oh non.
J’avais l’impression de la ramasser.
J’avais l’impression d’être une soliste, seule avec son instrument.
A quoi bon aboyer sur les gens pour leur faire comprendre des choses qu’ils ne comprennent pas ?
A quoi bon raconter des choses s’ils croiront que tout cela n’est qu’une sorte d’utopie ?
J’étais dans mon monde.
Ailleurs.
J’étais dans mes pensées qui n’en finissaient pas.
Je me perdais moi-même dans l'univers que je créais.
J’eus juste le temps d’apercevoir dans le regard de l’enfant cachée danse l’obscurité, quelque chose qui me laisse perplexe.
J’eus l’impression que les mots qui sortaient de ma bouche l’avaient heurté.

Je ferme les yeux et me renferme dans mon univers sans fin.
Dans mon univers qui n'existe pas.
Pourtant, une voix me sort de ma rêverie.
C’est la voix de Lahya.

- Non ! Non. Ces choses que je vois, ces choses que je ressens, elles n’existent pas. Personne les voit. Personne.

Ma voix n’était pas agressive, non.
Elle était froide.
Elle me posa une autre question,
Une question dont je ne connaissais pas vraiment la réponse.

- T’sais ... j’sais pas trop ... je crois que j’veux pas savoir. C’est à cause de mon passé, tu vois ? J’ai peur de mon passé, Lahya ...


Ma voix tremblait, mais j’espérais que les enfants ne voyaient pas la terreur qui règne dans mes yeux ...


@Alison Morrow, désolée pour le retard ...
Mots en gras pour la Cdc

5ème année RP • Sport et Soins • #404040• HibouChocog
••

16 mars 2021, 11:59
 23h30  J’aurais dû te croire.
Émergence
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"Léna… Si tu vois ces choses, c’est qu’elles existent, sinon tu ne les verrais pas."

Elle eut envie de se frapper la tête contre le mur.
Totalement sortie de sa transe, ou de ce sentiment qu'elle préférait ne pas identifier et qui l'avait proprement pétrifiée sur place, privée de tous ses moyens, elle jeta un regard ahuri à l'autre fille, qui commençait vraiment à lui taper sur le système.
Mais, par la barbe de Merlin, c'était possible de sortir autant d'ânerie en aussi peu de temps? Mais quand donc l'autre se taisait pour respirer? *Si c'est l'cas, elle devrait bientôt tomber d'hypoxie.*

Mais non, visiblement l'autre fille se portait remarquablement bien. Elle rajouta une autre bêtise à la suite de la première, et la jaune eut pendant un instant l'impression qu'elle n'allait jamais s'arrêter.
Ses yeux basculaient alternativement de la fille au sol, à Celle-qui-parlait-trop, ne sachant pas laquelle était la plus à plaindre. Celle qui pleurait pour devoir supporter celle-qui-parlait-trop? Celle-qui-parlait-trop, pour ne pas avoir de cervelle à ce point? Ou elle, pour être coincée entre les deux? *Moi.*

Soupirant, elle roula des yeux, et sa tête vint heurter le mur avec un bruit sourd. *Aïe, merde!*
Elle avait mal jugé la distance entre le mur et son crâne. Dommage pour sa boîte crânienne. Elle leva les yeux au ciel, jetant un regard hautain et un sombre à Celle-qui-parlait-trop. On a pas idée de balancer à la tête de quelqu'un qu'il a des problèmes manteaux sinon, ce n'est pas rationnel.
Merlin, on était dans un monde avec de la magie, des spectres, des fantômes, des objets qui se nettoyaient tous seuls et des livres qui étaient un peu farceurs! Alors quoi, on ne pouvait pas voir ses propres illusions, c'était ça? *Doit être une moldue pour penser ça...*
Elle se foutait des naissances, mis à part lorsque cela rendait les Autres encore plus stupides qu'ils ne le sont d'ordinaire.

"Non ! Non. Ces choses que je vois, ces choses que je ressens, elles n’existent pas. Personne les voit. Personne. "

Elle eut un mouvement de la tête envers Celle-qui-parlait-trop, l'air de dire "tu vois? J'te l'avais dit!"
Bien sûr, elle n'avait rien dit du tout. Mais après tout, c'était toujours utile de faire croire aux Autres qu'on avait été plus rapide qu'eux. Cela leur ferait peut-être un jour ouvrir les yeux.

La voix balbutiante de Celle-au-sol lui offrit le prénom de Celle-qui-parlait-trop. Elle l'oublia immédiatement, ne jugeant pas utile de le retenir. Et puis, tant que le prénom n'était pas dit par la Personne qui l'avait dit, ou à moins qu'on le lui ait répété d'innombrables fois : rien à faire, il ne rentrerait pas dans son foutu crâne. Elle le savait, elle avait essayé assez de fois.

Elle aurait voulu dire à Celle-au-sol qu'elle comprenait. Qu'elle comprenait parce qu'elle était pareille. Que si elle fermait les yeux, elle sentait l'Autre non loin. Elle sentait sa chaleur, elle apercevait ses cheveux flammes, son sourire moqueur. Elle rouvrit les yeux, agacée par cette dernière apparition.
Mais quoi? Balancer à la tête de... Lilia? Comment, déjà? Bref, de Celle-qui-parlait-trop qu'elle aussi avait des Ombres qui la poursuivaient, cela lui semblait une très mauvaise idée.
Si elle voulait garder un semblant d'intégrité face aux deux, autant ne pas trop parler de ça.

Ses lèvres s'ouvrirent, laissant échapper un murmure, comme pour rappeler aux deux filles que non, elles ne pouvaient pas entamer la causette comme ça, comme si elles en avaient le droit.

"Tout l'monde a peur du passé. Et t'es certainement pas la seule à voir des trucs que les autres pas."


Puis, se tournant vers Lila-Lana-L... Celle-qui-parlait-trop, elle ajouta, un peu excédée :

"Bien sûr que non, on peut pas forcément les voir. T'as jamais entendu parler des sombrals, toi? Ben, t'as qu'à imaginer que c'est la même chose."
*Si seulement tu en es capable, par Morgane...* "Tout le monde a ses sombrals personnels."

Fière de cette affirmation, elle croisa les bras, un sourire à peine esquissé dansant pendant quelques secondes sur le coin de ses lèvres.

Plume de Lahya, j'avoue que j'ai bien envie de gronder Alison! Elle est vraiment insupportable avec ta gamine, elle mériterait des baffes... Pauvre Lahya ! ><

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

21 mars 2021, 14:25
 23h30  J’aurais dû te croire.
Léna offrit un semblant de réponse, mais qui fut suffisant pour éclairer la lanterne de Lahya. C'était donc ça ! Simplement des actions qu'elle n'arrivait pas à assimiler, et à se dire que de toute façon elle ne pouvait rien y changer. Rien de bien sorcier, pas besoin de se mettre dans tout ces états... Si ?
Apercevant le regard supérieur que l'autre fille lui lançait, la bleue se sentit soudainement plus exaspérée qu'autre chose, son envie de faire une bonne action disparaissant. Oui, elle avait compris. Oui, cette fille se croyait mieux que tout le monde. Oui, elle n'était qu'un microbe à ses yeux. Pas besoin d'en rajouter une couche, le message était passé.
Mais à vrai dire, Lahya s'en fichait royalement. Si d'ordinaire la jeune fille se préoccupait, et bien trop à son goût, du regard des autres, cette fois faisait exception. La nuit sombre l'entourait, elle avait l'habitude de se réveiller à des heures bien tardives du fait de ses insomnies, et ce n'était certainement pas cette Poufsouffle insupportable qui allait lui ternir sa nuit. Sa nuit, la sienne, exactement ! Ce moment lui appartenait, et elle seule, personne d'autre qu'elle-même, ne pouvait décider s'il serait agréable ou non. Or la Serdaigle avait décidé que ce soir serait beau, cette fille ne le gâcherait donc pas.

Tout en relevant sa tête qui s'était penchée sous le coup des émotions, Lahya mis quelques secondes à saisir ce que les deux filles venaient d'articuler, son esprit encore ailleurs.
Ne prêtant pas attention au ton de la Poufsouffle qui n'avait pourtant pas été des plus sympathiques, la Serdaigle préféra réfléchir à ses paroles.
Léna avait donc des... sombrals personnels ? Les trucs qui tiraient les calèches en début d'année, mais personnel ? Qu'est-ce que c'était cette histoire encore ?

Penchant à nouveau la tête sur le côté en réfléchissant, la bleue n'osa pas demander ce qu'avaient de bien particulier les sombrals, mis à part qu'elle ne les voyait pas. De simple chevaux ailés invisible non ? Enfin... Si elle avait bien compris ce qu'on lui avait vaguement expliqué.

Soupirant faiblement, Lahya passa une main sur son visage, un moyen pour elle de retrouver un semblant de contenance. Elle aussi voyait des choses que certain ne comprenait pas ? C'était possible ?
Par le dieu des sciences, du monde magique ou elle ne savait quoi encore, elle était réellement perdue. Les mots des deux autres filles lui étaient aussi compréhensible qu'une langue perdue de l'antiquité.

- Je crois que je vois ce que tu veux dire Léna... Vaguement ?

Par contre, hors de question d'avouer qu'elle n'avait strictement, absolument, rien saisit aux autres paroles de ses camarades. Déjà que l'autre se croyait supérieure, Lahya n'avait aucune envie de la conforter dans son idée.

- Tu devrais peut-être aller voir un adulte, même si tu ne veux pas savoir ? Il te conseillera ? Je veux dire... C'est pas bon de garder tout ce qu'on ressent en soi, et peut-être qu'un regard plus mature t'aidera ?

Belle manière de dire à Léna qu'en fait elle ne savait vraiment pas ce qu'elle devait lui répondre. Mais la bleue restait tout de même sur sa position. Lorsqu'elle était plus jeune, elle n'allait jamais raconter ses problèmes aux adultes moldus car ils ne comprenaient rien, mais de ce qu'elle avait observé de ceux à Poudlard... Ils lui semblaient plus à même de comprendre sa camarade.

Oups, à voir si vos protégée survivront à cet excès de.. Stupidité ? Ou d'incompréhension ?

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