Voilà.

J'ai paniqué. Je l'ai percuté de façon à ce qu'il aille à peu près vers la gardienne et... M'ouais. J'ai paniqué, quoi : ce coup n'était pas des plus puissants.

Je jette un léger coup d'œil à Clémence : elle n'a pas semblé particulièrement boostée par mes paroles.

Décidément... Je savais que j'aurais dû manger ce croissant. Ou au moins le garder de côté ! Je l'avais en visuel. Il m'avait aussi en visuel. On se défiait du regard et tout. Mon ventre me murmurait des « Ça va aller pour moi, t'inquiète bro. ». Et pourtant... Mon énergie manquante, j'aurais pu la tirer de lui ! Mais non, il a fallu que j'écoute mon maudit ventre et que je garde une certaine distance avec ce croissant... Et cette pluie qui tombe en continu, raah !

... Et ce n'est que maintenant, alors que je suis en plein milieu du terrain, que cet éclair de génie me traverse. Il ne pouvait pas venir plus tôt, cet imbécile ?!

Le sortilège d'imperméabilité. Appris la semaine suivant l'apprentissage des sortilèges Pluvius et Nivicare.

Stupide. Je suis stupide.

Je pleurerais bien mais la pluie qui glisse de mes lunettes de protection fait déjà un effet assez dramatique. Elle démontre bien le niveau de dépression que j'atteins actuellement.

Mon tiroir Stress spécial exam' s'ouvre sans même que je lui en donne la permission et me fais esquisser un regard osé vers les tribunes. Totalement contre ma volonté.

Non. Concentré, on a dit. Ouste, pensée parasite !

Qu'est ce que je fais ici ? Cette question qui me hantait lors des sélections s'est décidée à revenir me tourmenter alors que je patiente, anxieuse, sur le banc des remplaçants. Et encore c'est un faible mot. Ce sentiment d'être toute petite et géante à la fois ne me quitte plus en cet instant où, mon coup de folie se concrétise, je prend conscience de ce que je fais. Les élèves hurlant dans les tribunes, les commentateurs échangeant je ne sais quoi et surtout les joueurs filant dans les airs. Par Merlin, que je suis heureuse de ne pas encore être titulaire. Et quel temps pourri. Y a pas à dire, il pleuvait bien moins depuis les tribunes les années précédentes, j'en met ma main à couper. Une énième bourrasque me fait frémir tandis que je tape nerveusement du pied droit, mes mains jouant des percussions sur mes cuisses. Que dis-je ? Je suis terrorisée ! Et Edmund qui m'a laché pour entrer sur le terrain.. ce bougre au joli sourire. Argh il m'énerve ! Un arrêt de jeu vient me ramener à la réalité et sans trop savoir pourquoi, mon intuition me chuchote à l'oreille que mon heure est venue. Oui, je vais mourrir aujourd'hui. A l'heure actuelle, ma seule envie est celle de fuir, en courant, ou de vivre tout simplement mais absolument pas de monter sur mon balai. Et pourtant, le signal est là, remplacement.

Je bascule la tête en arrière, priant tous les dieux que je connais, c'est à dire deux, de me venir en aide. Une goutte dans l'oeil me sert alors de réponse et n'annonce rien de bon. Fichtre que ça fait mal ! Il ne manquerait plus que je sois aveugle. Je soupire résignée avant de fermer le poing en signe de soulagement face au poste qui m'attend. Poursuiveuse. Yes. Je m'étais bien débrouillée lors des sélections alors qui sait.. je resterais peut-être en vie tout compte fait. Luca quitte le terrain, en un seul morceau ouf, et je m'envole à la hauteur du match pleine d'espoir et de rêve. Luca ne part pas trop loin s'il te plait.

Concentrée, je visualise la possession du Souaffle par notre capitaine, ce qui est plutôt bon signe, avant de voir la balle flotter en ma direction. Non non non... merveilleux réflexe je me cramponne à la balle rouge malgré mes yeux fermés. Ouf, il ne manquait plus que je la rate. je cherche visuellement le Souaffle un court instant avant de réaliser que les yeux de la capitaine en fait... c'est à moi de tirer. On ne pouvait pas mieux m'intégrer au jeu qu'avec la possession de cette petite balle rouge qui me regarde fixement. Bon, quand il faut y aller...

La jeune fille faisait ce qu’elle faisait de mieux. Elle se donnait corps et âme au Quidditch, jusqu’à épuisement jusqu’à ce que son corps et ses nerfs lâchent. Mais ce n’était que le début du match, elle était encore en pleine forme d’autant plus que ses sessions de course l’aidaient à gagner en endurance. Toujours en plein pointe de vitesse, elle n’avait pas le temps de ralentir pour voir si son cognement avait réussi, elle devait continuer à mettre la pression sur ses adversaires. C’était la seule chose qu’elle savait vraiment faire. Elle et sa batte.

Les quelques cheveux s’échappant de ses tresses venaient se coller à son cou et à son front trempé. Elle préférait tout de même la fraicheur et la pureté de l’eau de pluie sur son visage que l’humidité poisseuse de sa transpiration lors des matchs d’été.

Elle suivait le cognard à la trace essayant de jeter des regards autour d’elle afin de savoir ce qu’il pouvait se passer et surtout quel était la meilleure cible pour donner à son équipe l’opportunité de marquer des points. Mais son action précédente était une action défensive sur un Luca qui risquait de devenir problématique pour la démone qui gardait les anneaux. La gardienne des portes de l’enfer. Aliénor jeta un coup d’œil dans sa direction avant de secouer la tête de gauche à droite, elle avait confiance en elle, elle était exceptionnelle et très talentueuse. Elle c’était révélée lors du dernier match de la saison l’année dernière, se positionnement comme meilleure joueuse du match pour la jeune Delphillia. Donc si elle faisait encore la même chose lors de ce match, Aliénor ne donnait pas cher de la peau des serpents.

Bon fini la chasse. La batteuse éleva sa batte et frappa un grand coup dans le cognard, légèrement vers le bas afin qu’il aille chercher sa cible avec un petit effet qui lui permettrait de prendre son adversaire par surprise. Décidément elle en tentait des choses pour ce match…

Sa main droite s’était refermée sur un joli viffet, qui lui permettait de marquer les tous premiers points de la saison, mais surtout de donner un premier avantage aux Crochets d’Argent. Voilà de quoi montrer la voie à toute son équipe !

Hannah resta quelques instants à regarder la balle argentée entre ses doigts. Les quelques conseils qu’elle avait reçus de son parrain et de Christopher Martin, le meilleur attrapeur de la saison dernière, portaient déjà leurs fruits. Pour autant, la fillette ne devait pas se relâcher après cette première réussite. Il a loin du vif à la victoire !

La capitaine se reconcentra sur le match et observa ses coéquipiers qui eux aussi, rentraient bien dans le match. Une passe volée pour Luca, une jolie déviation pour Alaska et maintenant, une relance millimétrée pour Clémence. Les entraînements payaient et la deuxième année était fière du début de match de ses coéquipiers, n’en déplaise à Wilson, qui pensait que l’équipe avait été constituée sur la base des statuts de sang.

Malheureusement, la machine verte s’enrailla quelque peu : les Serpentard manquèrent l’occasion de marquer un premier but, mais surtout, ils en encaissèrent un dans la foulée, laissant les Hel’s prendre l’avantage. Côté Cognard, la capitaine et sa camarade batteuse semblait être les cibles privilégiées de cette brute de Delphillia, au point qu’Alaska dut laisser sa place sur le terrain à Edmund. La deuxième année, elle, se remettait tout juste du dernier coup infligé par la balle folle, qui lui avait coupé le souffle pendant un long moment.

Sa coéquipière semblait avoir relancé le Souafle dans sa direction, mais c’est Charlotte, la remplaçante poursuiveuse, qui l’attrapa et se présenta devant les anneaux désertés par Shelby.

Amour, gloire et Cognard...

Voilà ce que la capitaine pensait en passant son regard sur les trois recrues des Crochets d’Argent, actuellement sur le terrain. Sans doute était-il temps de donner de la voix pour galvaniser ses coéquipiers.

« On ne lâche rien, les Crochets ! Je veux vous voir vous battre jusqu’au coup de sifflet final ! »

Le souafle finit sa trajectoire...derrière l'anneau ! Elle avait marqué ! Fière d'elle, la rouquine regarda rapidement en direction des tribunes en essayant d'apercevoir son frère, Lumah, ou d'autres personnes qu'elle connaissait. C'était la première fois qu'elle était poursuiveuse lors d'un match, et c'était la première fois qu'elle tentait un tir. Et celui-ci avait réussit !
Elle entendit un cri dans les tribunes, du coté des Gryffondor, et reconnu Jeffrey, ancien joueur des Hel’s qui avait quitté l’équipe quelques mois plus tôt. Elle lui sourit en se demandant si il pouvait le voir de là ou elle était.
Une petite voix dans sa tête lui disait qu'elle était capable de continuer sur cette lancée, et que les Hel's allait gagner un nouveau match. Mais ce n'était que le début, et ce n'était surtout pas le moment de ralentir le rythme, au contraire. Même si maintenant, les Poufsouffle était devant les Serpentard, ce n'était que dix points de différence, et donc pas grand-chose.
Néanmoins, Élicia était persuadée qu'ils pouvaient le faire.

La jeune fille regarda autour d'elle. Son regard trouva sa cousine, Talya, avec son équipe des Crocheers. La Serpentard lui faisait un signe de la main, auquel la Poufsouffle répondit, avant de se concentrer de nouveau sur le match. Malgré la pluie, elle réussit à évaluer un peu le terrain, et ce qu'elle vit fit naître un sourire sur son visage. Alienor venait de cogner deux des adversaires, ce qui n'était pas rien.

Élicia s'éloigna un peu des anneaux, sans quitter le souafle des yeux. Le poursuiveur adverse venait de s'en emparer, et s'apparaîtrait à faire une passe à Clémence.
Sans lacher le balle du regard, elle essaya de deviner la trajectoire de la relance de la Serpentard.
Puis elle s'élança, le vent sifflait à ses oreilles. La vitesse était une des sensations qu'elle adorait ressentir quand elle volait. Elle se sentait libre, heureuse.
Elle accéléra encore, tout en cherchant rapidement Eileen du regard. Elle la trouva tout de suite, la gardienne des Hel’s était devant ses anneaux.
Elle ne fut pas assez rapide, et la Serpentard s’empara de la balle avant elle, ce qui lui permit de se rendre devant les anneaux des Hel’s et de tirer… La gardienne de Poufouffle venant de se faire percuter par le cognard, ne put protéger les anneaux et le souafle les traversa.
Elicia alla le recupérer, et entendit le coup de sifflet de l’arbitre. Que ce passait il ?
Apparemment, les Crochets avaient fait deux fautes, et l’arbitre avait sifflé un penalty.
Le souafle sous le bras, la rouquine se rendit devant les anneaux adverses, et y retrouva Clémence. Il fallait à tout pris qu’elle marque, pour rattraper l’écart que venait de mettre les vert et argent.
Elle souffla un bon coup, pria pour qu’elle réussisse, et envoya la balle vers l’un des anneaux.

Le souaffle s'envola des mains de la fillette avant qu'elle le veuille, ce qui rendit sa relance irrécupérable pour Hannah. Heureusement, Charlotte qui venait de faire son entrée sur le terrain récupéra la balle de cuire, Clémence la vit s'élancer vers les anneaux adverses, puis marquer, permettant aux vert et argent de reprendre les devants. l'Écossaisse souris mais son sourire s'effaça immédiatement lorsque l'arbitre siffla la deuxième pénalité pour les Crochets d'Argent, cette fois, la faute avait été commise par Edmund, et la Serpentard savait ce qu'il allaient s'en suivre, un penalty. Clémence, qui n'appréciait pas vraiment, pour ne pas dire détestait, Edmund soupira.

Si seulement j'avais pas fait une faute avant, j'aurais du prévoir l'entrée d'Emund et ses catastrophes sur le terrain.

Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser d'avoir elle aussi commit une faute, bêtement en plus.
La Serpentard qui se rappelait l'incident dans la grande salle ne put s'empêcher a Wilson.
Il se tiendra surement au courant de l'issue et du déroulé du match, je le vois déjà rire quand il apprendra qu'on s'est fait sifflé un penalty aussi rapidement.

Une désagréable sensation de mal être et de stress envahi Clémence, cependant, elle savait que durant cet instant, tous les spectateurs se concentreraient sur elle et le joueur adverse qui tirerait alors elle essaya de garder une expression neutre et se concentra.
C'est la poursuiveuse qui s'avança pour tirer, celle qui avait marqué quelques minutes plus tôt.
Okay. Je peux le faire.
La fille en face d'elle tira, Clémence savait qu'on comptait sur elle pour empêcher la balle de cuire rouge de franchir pour la seconde fois ses anneaux, alors elle tenta de protéger non pas un, mais deux anneaux afin d'augmenter ses chances d'intercepter le souaffle, tout en pensant aux mots prononcés pas Hannah quelques instants plus tôt.

Le Viffet de bronze vient de faire son apparition près du rond central ! LIGHTWOOD et SPARKS peuvent s'en emparer. Le Viffet de bronze octroie 10 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et confère une réussite automatique sur la prochaine action du joueur désigné par l'attrapeur.

La saison de quidditch avait enfin repris. Tu n'attendais que ça depuis ta rentrée scolaire à ta plus grande surprise. Hé oui, tu avais appris à adorer ce jeu, à aimer jouer avec tes coéquipiers, à être excité à l'idée de voler, de sentir l'air te fouetter le visage. Tu étais donc d'une très bonne humeur, que même le temps maussade de ce jour ne pouvait gâcher. Tu étais concentré sur le jeu du souafle mais tu n'oubliais pas l'autre aspect de ton rôle, surement le plus important, la capture des viffets. Tel un radar, tu essayais de trouver une de ces balles métalliques, mais ce dernier devait être en panne car tu avais loupé le premier, le laissant aux mains de l'adversaire, t'empêchant ainsi de ressentir l'agréable sensation du battement d'ailes sous ta main.

Ce fait aller peut être changer car tes yeux repèrent un fugace éclat métallique que tu reconnus directement comme un viffet. Tu lâchas le jeu du souafle des yeux pour te concentrer et diriger vers cette brève apparition. Il te fallait vite le retrouver, et ça avant ton adversaire, tu ne pouvais lui laisser un second viffet. Tu mis donc ton balai en "marche", accélérant de plus en plus. Tu étais le chasseur qui recherchait une proie, tu étais à l'affut. Lorsque tu le revis, c'était bien une de ces convoitées balles. Tu pris donc la chasse de ta cible, tu ne la lâcherais pas pareil à un chien de chasse qui préférait mourir d'épuisement plutôt qu'abandonner sa proie. Tu te refusais à céder du terrain, à laisser ta chance passer. Il te fallait ce viffet, tu avais besoin de ressentir enfin le froid métallique sur la paume de ta main, la douceur mais non moins frénétique battement d'ailes de cette boule. Ce désir faisait parti maintenant de ta vie et tu avais besoin de le ressentir le plus de fois possible. Tu continuais à accélérer, faisant fit du froid, du vent, de la pluie et même des éclairs. Tu te rapprochais de plus en plus de ton objectif et quand tu te sentis assez près de lui, tu tendis ta main pour tenter de t'en saisir.

Action : Capturer le viffet.

Les Crochets d’Argent nouvelle version n’avaient malheureusement pas abandonné une vieille habitude de Serpentard : à chaque match, ils concédaient un penalty. C’était une fois encore le cas, puisque Clémence et Edmund avaient tous les deux écopé d’une pénalité pour excès d’engagement. La capitaine ne pouvait pas véritablement en vouloir aux deux recrues, qui se donnaient par ailleurs à fond, comme tout le reste de son équipe.

C’est le Quidditch qui entre...

Depuis le rond central, elle observait de loin l’affrontement devant les anneaux verts, se souvenant qu’elle-même avait dû faire face à plusieurs penaltys la saison précédente, lorsqu’elle jouait en tant que gardienne. Elle aurait bien voulu indiquer à Clémence un anneau de l’index, mais sa remplaçante ne la verrait sans doute pas avec la pluie qui tombait sans discontinuer. Et surtout, un éclat brillant attira son regard, à l’autre bout du stade.

La jeune Sparks n’était pas certaine de ce qu’elle avait vu, mais elle détourna son regard du penalty. Appuyant sur le manche de son balai, elle accéléra pour traverser le terrain à toute allure. Il était hors de question de laisser la priorité à son adversaire direct, Alystair Lightwood. Même cette brute de Delphillia, qui s’acharnait pourtant sur le Cognard, n’arriverait pas à l’empêcher d’attraper la petite balle, qui voletait près d’une tribune aux couleurs de sa maison. Agripée à son Manchevif, l’attrapeuse verte se pencha un peu plus, main droite tendue vers le viffet qu’elle avait repéré. Encore quelques centimètres, et elle pourrait apporter des points supplémentaires à Serpentard, sur le panneau d’affichage.