Marcher sans but.
Avancer sans chemin.
Laisser nos jambes nous guider.
Et voyager dans un Monde qu'on croit connaitre.
Mais qui, pourtant, cache tant de mystères. De secrets. D’énigmes.

Tu te laisses glisser sur les dalles de pierre du château.
Tes pieds t'emportent loin. Quelque part. Dans un endroit sans importance.
Et tu les laisses faire en toute liberté. Aucune envie de les retenir. De les empêcher d'avance d'eux-même. Sur la voix qu'ils décident.
L'on pourrait trouver ça étrange que nos jambes nous guident sans une intervention du cerveau.
Mais pourtant, c'est dans cet état psychique où le corps ressemble plus à un robot qu'à celui d'un humain, que tu te trouves.
Malgré tout, un robot fait de fluidité. Aucun accout. Aucun mouvement brusque. Seulement un remoud sans fin de vagues sur un sol de pierres grises.

Vaguelettes qui s’arrêtent pourtant. Soudainement.
Redevenus maitresse de son Corps. De son Âme. De ses Pensées.
Tu écoutes. Aux aguets.
Un bruit est parvenu à tes oreilles.
Tu en es sûr.
Pourtant, plus rien ne te parviens. Le calme plat.
De très lointaines présences d'élèves mais ce n'est pas ça qui a attiré ton attention.
C'est tout autre chose.
Tu jurerais qu'il était tout proche. Mais loin en même temps.

Curiosité piquée, tu t'approches de cette source de son.
Enfin, il te semble que c'est par-là même si tu n'en es pas complétement sûre.
Et malgré cette hésitation, ce n'est plus sur un chemin sans but que tu avances, mais bien vers une destination.

Une porte apparait désormais devant toi.
Il te faut quelques instants pour visualiser dans quelle partie du château tu te trouves.
*Il est tellement grand*
Mais très vite, tu comprends que c'est dans la Tour Nord que tu es.
Et que c'est la porte du Bureau du concierge qui se trouve devant toi.
C'est très rare que tu ailles dans cette partie là car, à ta connaissance, seul ce bureau ainsi que les salles d'Étude des Runes et de Divination si trouve.
N'exerçant pour le moment ni l'un ni l'autre tu n'as pas vraiment eu de raison d'y aller.
Pourtant, aujourd'hui, tes jambes t'y ont guidés.
Et, tu es presque sûr que les bruits que tu as entendus viennent de l'intérieur de la pièce.
D'ailleurs, tu en perçois encore quelques un.

Intriguée, tu attends malgré tout devant la porte entrouverte.
Entrer ? Ne pas entrer ?
Tu ne sais pas.
Peut-être est-ce un professeur venue chercher quelque chose ?
Peut-être.
Pourtant, Curiosité est plus importante et, après quelques secondes d'attentes, tu entrouvres un peu plus la porte.
Puis, tu te décales pour glisser un regard à l'intérieur.
A première vue, tu ne voies personne.
Mais, très vite, tu remarques la présence d'une élève.
Elle semble plus petite que toi. Une première année surement.
Rassuré, tu ouvres un peu plus la porte pour te glisser à l'intérieur.

- Que fais-tu là ? Demandes-tu à la fillette.

Ambre avait du temps avant sa prochaine classe et en grande curieuse, la petite rouge et or avait décidé d'explorer ce grand château regorgeant de passages secrets, de mystères et d'histoires.
Dans son enfance, son père n'avait jamais vraiment mentionné sa scolarité à Poudlard ce qui attristait Ambre mais elle comprenait. En attendant, tout ce qu'elle ne savait pas, elle devait le découvrir ou l'apprendre par elle-même !
Ça ne dérangeait pas plus que ça la fillette puisqu'elle adorait explorer et imaginer solution ou histoire. Elle avait donc décidé d'aller vers la Tour Nord. Elle grimpait deux à deux les marches du grand escalier en colimaçon avant de s'arrêter quelques instants pour reprendre son souffle. Elle continua donc à avancer mais une marche après l'autre seulement pour arriver devant une porte.
Une porte, rien d'extraordinaire en effet mais sur celle-ci était affiché une petite plaquette en argent avec gravé dessus:



La Gryffondor regarda autour d'elle, la malice brillait dans ses yeux et un petit sourire au coin fit son apparition. Une idée lui trottait derrière la tête...
Doucement, Ambre toqua trois fois. Rien. Silence.
Elle re-tenta un peu plus fort mais toujours rien. Alors, un peu hésitante, elle enclencha alors la poignée petit à petit pour essayer de ne pas la faire grincer et se faufila à l'intérieur. Vite, elle referma la porte et plaqua son dos contre celle-ci, respirant vite. Elle jeta un vif coup d'oeil autour d'elle afin de s'assurer qu'il n'y est personne, encore moins le concierge.
Mais tout était calme et silencieux. Rien à craindre. Sur les bureaux étaient encore des piles de feuilles annotées. Ambre ne savait pas quand le concierge ou quelqu'un d'autres feraient son apparition alors elle commença à regarder autour d'elle. la raison lui disait de partir et d'oublier qu'elle était entrer mais la curiosité l'emporta.
La fillette ne pouvait laisser une opportunité telle celle-ci. Elle n'avait pas de mauvaises intentions, pas du tout ! C'était juste son innocence d'enfant qui la poussait à explorer naïvement un endroit pourtant interdit.
Alors qu'elle observait, sans toucher, les livres bien disposés, quelqu'un ouvrit la porte. Ambre, trop plongé dans son inspection, ne l'entendit pas. C'est seulement quand la nouvelle venue se manifesta qu'elle se retourna brusquement.

- Que fais-tu là ?

Ambre resta bouche bée de surprise, la fille qui l'avait abordée était surement plus grande qu'elle, une deuxième année peut-être ? Elle ne semblait pas fâché mais qui sait ? On ne pouvait pas complètement voir son expression de là où se tenait Ambre, la frange et les cheveux et yeux noirs de celle-ci n'aidaient pas. La jeune Gryffondor ne se trouvait comme même pas à sa place ici !
La jeune fille bégaya, elle ne savait comme répondre, mentir ou être honnête ? Le mensonge semblait une bonne option mais sa camarade n'avait pas l'air dupe. Et puis de toute façon, elle n'avait rien volé ? Juste regarder !

- Euuuh....j...j'ai rien pris ! Désolé... je faisais que regarder, je suis... assez... curieuse ? Je sais c'est un vilain défaut. D'ailleurs je ne devrais pas rester, même pas être là, je vais partir... Je ne faisais rien de mal, on peut garder ça entre nous.... euh... comment tu t'appelles ? Moi c'est Ambre mais je devrais aller en classe.

En vérité, elle n'avait classe que dans une demi-heure mais elle était tellement gênée que elle voulait se faufiler dans un trou de souris et ne jamais en ressortir ! La première année se dirigea vers la porte et allait enclencher la poignée quand l'autre la retint.
Ambre frissona, allait-elle la reprendre ? La disputer ? Ou juste l'inviter à rester...

@Julie Jing à toi ! N'hésite pas si quelque chose ne va pas !

La jeune fille désormais fasse à toi bégaye.
Elle est bien hésitante.
Tu ne souhaites pas lui faire peur. Loin de là.
Toi aussi tu étais perdue à ton arrivé au château.
Un tout autre Monde. Magnifique. Grandiose. Différent de tout ce que tu connaissais.
Sans technologie mais avec une belle part de magie en continue.
Mais d'un autre côté, tu ne sais pas à qui tu as à faire.
Si la jeune fille a bravé l'interdiction d'entrer dans le bureau du concierge, et ce qui semble être son cas vue ses paroles, c'est qu'elle n'est peut-être pas toute innocente.
Bien sûr, rien n'est plus sûr du contraire non plus.
*Faut s'méfier des apparences*

Méfiante mais attentive et sans montrer aucune trace de doute, tu écoutes attentivement les paroles de la Rouge.
Même si elle peut t'entourlouper, il est désormais évident, à tes yeux, que c'est une toute autre raison qui l'a poussée à franchir le pas de la porte.
La même que toi quelques instants plus tôt.
La Curiosité.
Et non pas l'envie de faire des bêtises comme tu aurais put le penser.

- T'inquiètes ça va aller, lui réponds-tu le plus calmement possible pour la déstresser, toi même plus d'étendue. Mois c'est Julie en deuxième année à Poufsouffle.

Tu fais une courte pose avant de réaliser un fait.

- Heu tu sais, y a pas cours le dimanche.

Tu esquisses un plus large sourire.
Mais une autre question pointe le bout de son nez dans ton Esprit.
Tu hésites avant de la poser.

- C'est qu'la curiosité qui t'a fait venir ici ? Ou autre chose ?

Mais la fille dit quelque chose. Secrètement c'est ce qu'Ambre aurait voulu qu'elle fasse et elle se retourna pour l'écouter.

- T'inquiètes ça va aller, moi c'est Julie en deuxième année à Poufsouffle.


La supposition d'Ambre était donc juste. Elle, Julie donc, était plus grande mais elle n'avait pas l'air fâchée ce qui rassura la petite rouge et or.

- Heu tu sais, y a pas cours le dimanche.

Le premier réflexe de la brunette fut de se taper la tête en signe de sa stupidité, ça lui était sauté par dessus la tête avec tout le travail donné en ce début du mois. En plus, c'était stupide d'avoir utilisé cette excuse mais au moins ça lui apprendrait à mentir. Julie semblait amuser de cette erreur puisqu'elle lui sourit, ouf, avant d'hésiter à ajouter quelque chose. Hésitante.

- C'est qu'la curiosité qui t'a fait venir ici ? Ou autre chose ?

La voila donc la question piège.
Bien sur, c'était la curiosité pour Ambre mais au vu de la question, la Poufsouffle avait une autre idée derrière la tête que la Gryffondor aimerait bien découvrir, encore une fois par curiosité !
Elle se mordit la lèvre face au dilemme, un tic depuis toute petite même si elle savait qu'elle allait opter pour l'honnêteté car elle ne voulait pas s'enfoncer encore plus.

"Oui la curiosité...qui n'en n'a pas ? Je suis obligé de découvrir par moi-même Poudlard, à la maison... on m'en a pas trop parler ! Mais tu penses que Rusard risque de nous surprendre si on s'attarde trop ??

En prononçant ces mots, la petite première année commença à s'inquiéter, il ne tarderait surement pas et elle ne voulait pas être là quand sa fureur déferlerait sur elles.
Elle ne l'avait jamais encore rencontré mais ne souhaitait pas en faire sa connaissance dans ses conditions...
Elle commença à faire un petit mouvement de tête allant de la porte à Julie, espérant qu'elles auraient encore du temps avant son retour.

@Julie Jing

Rrrr maudits enfants, toujours à fouiner dans mes affaires. Je préférais le temps ou les vrais punitions étaient autorisées, le temps ou l'on pouvait enchainer les élèves si ils étaient insolant ! Ils mériteraient une bonne leçon. Même en étant un fantôme je dois encore les surveiller, heureusement que je suis là comment les professeurs s'en sortiraient sans mes interventions ?

Alors que Rusard était dans ces pensées et qu'il déambulait dans les couloirs, des voix féminines provenants de son bureau l'interpellèrent. Il n'attendait aucune visite et les professeurs ne se permettaient pas d'entrer ainsi sans le prévenir. Il s'avait avant même de traverser la porte qu'il allait tomber face à des étudiantes.

- Qu'est que vous faites là ? Vous êtes venu me voler ! Je vous préviens, quand madame la directrice va apprendre ça elle va vous le faire payer ! LE VOL N'EST PAS ADMIS A POUDLARD ! Mesdemoiselles j'espère que vous êtes prête à aider nos elfes de maison.

La punition devait être à la hauteur de leurs actes. Rusard n'était pas content et commençait à en avoir marre de surprendre des élèves dans son bureau.

Ambre semble gênée par ta dernière question.
Tu veux la rassurer comme quoi ce n'est pas grave mais les mots n'ont pas le temps de franchir la barrière de tes lèvres qu'elle te répond.
Curiosité. C'est bien ça.
Et tu l'as comprend. Peut-on dire que tu n'en as pas ?
Non, c'est même une tendance au contraire.
Et puis, la frustration de ne pas en entendre parler chez soi quand une personne ayant la capacité de le faire est à porté de main, tu connais ça aussi.

- Oui, réponds-tu un sourire au coin des lèvres. On ne peut pas dire que j'en ai pas moi-même... C'est ce qui m'a poussé à venir voir qui y avait dans l'bureau... 'Fin comme tu dis, tout le monde doit bien en avoir... Et puis, Poudlard est si merveilleux qu'on ne peut pas résister à la tentation de visiter chacun de ses recoins même si, après une année a y avoir été, c'est obligé que j'connaisse pas tout.

Tu fais une pause avant de prendre en considération la dernière phrase de la Rouge et Or.
Rusard.
Il ne doit pas être très loin.
A cette idée, tu ne peux empêcher ton ventre de se tordre.
Et, alors, que tu ouvres la bouche pour répondre à la première année, tu entends une voix retentir.
Rusard.
Il est arrivé bien plus rapidement que ce que tu aurais souhaité.
Ton visage commence à se décomposer à mesure qu'il parle.
*Maudite curiosité !*
Tu aurais pus en vouloir à Ambre d'avoir été ici et de t'avoir attiré par sa présence mais ce n'est absolument pas le cas. C'est de ta faute.
Alors, tu inspires un coup avant de répondre :

- Je... On est désolé... commences-tu hésitante. C'est qu'Ambre c'était perdue et j'passais dans les parages te j'me suis demandé pourquoi y avait du bruit dans votre bureau et puis... bah j'ai trouvé Ambre...

Suffisant ?
Non, tu en doutes sérieusement.
Rusard aura bien du mal à te croire quoique ce que tu viens de dire soit vrai.
Alors, tu ajoutes :

- On allait partir justement... On est sincèrement désolé...

Une grosse voix fit sursauter Ambre !
Une voix rauque, qui dispute.
La voix de Rusard...

La petite rouge et or sentit une sueur froide lui parcourir le dos. Elle avait peur.
Rusard leur criait dessus, littéralement, mais la jeune fille, figée, n'arrivait pas à faire arriver les mots à son cerveau, elle n'arrivait pas à écouter.
Elle restait bouche béante, impuissante, essayant de reprendre une respiration normale. Ses yeux restaient fixés sur la bouche tordue criant des reproches et des menaces aux deux filles.
Ce fut seulement quand il eut fini et que Julie, Ambre en fut reconnaissante, prit la parole courageusement qu'elle revint à la réalité.

"Je... On est désolé... C'est qu'Ambre c'était perdue et j'passais dans les parages te j'me suis demandé pourquoi y avait du bruit dans votre bureau et puis... bah j'ai trouvé Ambre..."

La brunette porta son regard pleins d'admiration sur Julie alors qu'elle parlait. Puis, regarda Rusard, il ne semblait pas convaincu...

"On allait partir justement... On est sincèrement désolé..."

C'est bon, Ambre était assez réveillée pour à son tour, se manifestait. Elle n'allait pas laisser Julie faire tout le boulot et puis, Rusard devait aussi l'entendre, elle.

"Oui je ne retrouvais plus mon chemin et je me suis retrouvée ici. Julie a eu la chance, ou malchance, de me trouver ici et on allait repartir ensemble. Mais on n'a rien voler ! Je vous le promet ! Vous pouvez nous fouiller, vérifier, vous aurez confirmation. "

Comme pour se justifier, la rouge et or sortit le tissus de ses poches, vides, montrant qu'il n'y avait rien comme dit.
La situation n'était pas favorable aux deux filles mais peut-être s'en sortiraient-elles avec une simple petite détention ? Les doigts d'Ambre se croisèrent derrière son dos, un réflexe de son enfance.

@Julie Jing et @Argus Rusard

Rusard n'en avait rien à faire des excuses des deux jeunes filles, ils savaient, non, ils sentaient qu'elles préparaient un mauvais coup. Il était persuadé qu'elles venaient de le voler, peut être avaient elles tenter de lui dérober ce qu'il leur avait confisqué un jour. Les deux jeunes filles allaient elles tenter de prendre la fuite avant que Rusard ne les amène jusqu'à la directrice ? Il savait qu'il devait faire vite avant que cette idée ne leur vienne à l'esprit.

- Je vais vous amener voir madame la directrice, elle va vous punir ! Me voler moi, un fantôme, dans mon propre bureau, j'aurais tout vu dans cette école ! Heureusement que je suis là. Vous méritez d'être pendu par les pieds ! Allez, suivez moi, on va voir madame la directrice.

Les deux jeunes filles avaient maintenant le choix, fuir pour échapper à Rusard ou bien l'écouter et prendre le risque de se faire punir par la directrice de l'école.

À ta suite, Ambre s'explique.
Sa version des faits concorde parfaitement avec la tienne, ce qui est logique sachant que vous énoncez simplement les faits, la vérité.
Pourtant, au visage du fantôme, tu saisis qu'il ne semble pas être convaincu par vos mots.
Ses paroles viennent, bien trop vite à ton goût, rejoindre cette impression.
*Le bureau de la directrice. *
Il fallait s'en douter qu'en entrant dans ce bureau la sortie te mènerait -vous mènerez- jusqu'à celui de la directrice de l'école.
Tu avales difficilement ta salive à la suite des paroles de Rusard.
De ta première année, pas une fois tu as mis les pieds dans ledit bureau de Miss Loewly. Pas une fois.
Et ce n'est pas aujourd'hui que tu souhaite contredire ce fait.

Une fugace idée te traverse alors l'esprit tandis que tu jette un rapide coup d'oeil à la Rouge et Or à tes côtés.
*Fuir.*
Pourtant, tu te ressaisis bien vite.
Cela ne te semble pas être la meilleure solution.
À quoi bon, Rusard saura vous retrouver s'il le veut.
Votre unique et dernière chance est d'essayer de le convaincre même si tu sais d'avance que ce n'est pas gagné.

- Attendez... Dis-tu précipitamment avant que le fantôme ne vous emmène jusqu'à la directrice. Je vous jure, on vous jure, qu'on a rien volé et qu'on a touché à rien. Vérifiez si vous voulez. Vous pouvez nous fouiller comme vérifier que tout est à sa place. Quant à savoir si c'est juste que vous êtes arrivé avant, on était prête à partir pour ne justement pas que cette situation se produise. Il aurait fallut de quelques secondes de plus et on était dans le couloir.

Tu fais une courte pause le temps de reprendre ta respiration.
Puis, ayant conscience que tes arguments, quoique vrai, sont léger, tu abats ta dernière carte :

- Et, Monsieur Rusard, que ferait la directrice de deux élèves qui se sont malheureusement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment ?

Tu n'es pas totalement sûre de l'effet que peuvent avoir ces paroles sur le concierge mais, maintenant que c'est dit, tu attends légèrement anxieuse te mordant la lèvre inférieure et n'osant plus lâcher du regard le fantôme.

Rien ne va, tout s'empire.

Une sueur froide dégouline dans le dos d'Ambre, elle sent ses mains devenir moites.
Qu'ont-elles donc fait pour que la situation dégénère aussi vite ? Le bureau de la DIRECTRICE ! Cela ne présentait rien de bon ni pour maintenant, ni pour plus tard.
Que faire mais que faire ?

Julie avait l'air bien plus sereine par on ne sait quel moyen puisque, paraissant garder confiance en la bonne volonté du fantôme, elle tentait encore une négociation.
Pire même, elle s'aventura à redonner raison à leur action. Ambre, quant à elle, depuis bien longtemps, était devenue aussi blanche que morte, n'arrivant pas à penser diplomatie.
Alors... par lâcheté ou par réfléxion, elle pensa:

"Pourquoi ne pas courir ? Pourquoi ne pas partir vers les salles de classe, utiliser toutes nos pauvres capacités physiques et s'en tirer ?"

Au fond d'elle, elle savait pertinemment que c'était peut-être l'idée la plus débile qu'elle n'ait jamais eu. Néanmoins, il lui paraissait inimaginable d'aller chez la directrice. Tout sauf ça alors qu'elle venait d'arriver, alors que ce n'était que sa première année. Elle ne pouvait pas décevoir ses parents aussi vite, de plus en étant accusée à tort. Le monde lui semblait marcher à l'envers.

La petite rouge et or essaya d'attraper le regard de Julie, de lui partager en pensée ses réflexions. Quelle volonté infantile ! Mais dans ces moments-là, on ne pense plus de façon censée, on essaye tout ce qui passe par la tête. Sa main commençait à trembler, elle avait des fourmis dans cette dernière. Une envie d'utiliser ses jambes grandissante. Cependant, elle ne pouvait prendre cette décision sans être assurée que l'autre la suivrait.
Elle n'avait pas non plus le culot de demander verbalement à Rusard si elles pouvaient se concerter. Et puis... pourquoi pas ? Elles étaient déjà dans un gouffre, il suffisait de continuer à creuser à ce point là pour former un tunnel. Bégayante, elle énonça:

"E..ex...excusez-m...moi ? E...est-ce...ce qu'on p..pourrait en...en parler ? "

En toute honnêteté, le fin de sa phrase était presque inaudible, elle doutait fortement qu'aucun des deux l'ait entendu. Peu importe, dès qu'elle l'eu achevé, elle prit Julie par le bras, potentiellement un peu trop fermement, et se positionna devant elle formant ainsi un barrage entre cette dernière et le concierge.
Elle chuchota rapidement, les yeux droits dans les siens, espérant qu'elle ne lui réponde pas mais qu'elle agisse simplement avec elle:

"On court ?"