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28 déc. 2020, 18:22
Wild  + 
Are you, are you
Coming to the tree ?

Hanging Tree - L.E.J

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Elle la regarda d'un peu plus près. Comme une scientifique, une magizoologiste observant une nouvelle créature, elle l'examinait. Lydia se sentit envahie d'un malaise presque jamais ressenti auparavant. Cette fille était plus belle qu'elle, c'était certain. Et se faire observer par quelqu'un de plus beau, quelqu'un de mieux... C'était profondément gênant. Incapable de supporter ce regard noir et inquisiteur, elle détourna légèrement la tête. *J'ai échoué au face à face.* Elle déglutit. Echouer à une discipline dans laquelle elle se croyait maîtresse était douloureux. Ces perles noires étaient assez maléfiques, elles mettaient mal à l'aise, elles détruisaient l'assurance de la jeune Holmes. Et dans ces perles obscures, le regard de Tobias apparaissait.

La plus grande semblait pourtant concentrée sur la conversation, inconsciente des sentiments de la brunette. Elle lui expliqua qu'Animal était un statut et prit un air docte pour énumérer les autres statuts. *Non Être ?* Décidément, elle avait du mal à comprendre la logique de ces classifications. Comment pouvait-on être une créature sans être ? Et si cette appellation désignait quelque chose qui n'avait pas une vraie essence, que voulait dire le mot être ? C'était difficile pour chacun et chacune d'Être. Être était difficile, il était difficile d'Être. C'était un cycle, qui une fois assimilé, expliquait presque toutes les complications de la vie. Lydia ne l'avait pas encore bien compris mais sûrement le comprendrait-elle plus tôt que les Autres de son âge.

La fille lui expliqua que les créatures ayant le statut d'esprit et de non être n'étaient pas des animaux. Ils n'existaient donc pas. C'était un vrai casse tête et on revenait toujours - du moins, l'esprit de Lydia en revenait toujours - à la question mais qu'était-ce vraiment, Être ?
Elle soupira. La Rouge et Or, après s'être battue contre une mèche de cheveu rebelle qui lui brouillait la vision semblait prête à lâcher une larme. Elle se retint un instant de l'essuyer. *Pourquoi tu veux faire ça ?* Il n'y avait qu'une seule fille qu'elle aimait, qu'elle pouvait aider à sécher ses sanglots. Et cette Autre savante, intelligente, parfaite, n'avait pas besoin d'être consolée.

- Oui, j'crois que j'ai compris. Ma version était plus poétique, je trouve.

Elle n'avait aucun regret de se montrer un peu orgueilleuse. Il fallait dire la vérité et être franche faisait toujours du bien. Enfin, presque toujours. Le visage de Livingstone remonta dans son esprit, son petit corps secoué de sanglots et ses yeux rouges. C'était la fois ou elle avait été la plus franche et elle l'avait amèrement regretté.

Les deux jeunes filles étaient arrêtées, non loin du château. Il fallait qu'elle dise quelque chose et vite. Cette interlude, même s'il lui entaillait le coeur petit à petit, ne pouvait s'arrêter là.

- C'est quoi ton nom ? J'aimerais bien le connaître.

J'aimerais bien te connaître.
J'aimerais bien connaître tes secrets.
J'aimerais bien connaître tes "pourquoi" ; pourquoi tu ris, pourquoi tu pleures. J'aimerais bien connaître les raisons de tes sentiments.
Et peut-être... Peut-être que toit aussi tu voudras apprendre à me connaître. Je suis moins parfaite que toi mais j'mérite qu'on s'intéresse à moi, j'en suis sûre.

#5d9686
entre en 5ème année RP -
post-pause

09 janv. 2021, 18:52
Wild  + 
Devant mes yeux plissés se dresse un très joli spectacle. Le ciel encore clair se fait dévorer sous mes yeux par l'obscurité qui s'étend depuis au-dessus de nos têtes. J'ai rarement eu l'occasion d'assister d'aussi près à ce théâtre effrayant fait d'ombres et de couleurs sombres qui détournent l'attention du spectateur vers le ciel bleu clair qui sert de vulgaire appât, pour pouvoir poser ses ombres en coulisses. Tout autour de nous ce qui était déjà sombre devient noir.

Et dans le coin de cette scène se trouve cette fille et son étonnante présence. Je la ressens bien plus que je ne vois son visage, je peux entendre son souffle lorsqu'elle ne parle pas et j'ai l'impression de voir ses yeux briller sans pouvoir distinguer leur couleur de toutes les ombres qui voilent sa peau.

J'enfoui mon visage comme je le peux dans le col de ma cape. Elle n'est pas bien chaude, mais coincer mon menton dans le tissu empêche le vent de s'engouffrer jusqu'à venir chatouiller mon cou. Je souffle toujours de l'air chaud depuis ma bouche pour le faire remonter jusque sur mon nez qui subit les émois du vent. Le vent, que l'on peut presque voir jouer et se tortiller autour de nous dans la nuit qui se déverse sur le château, mord le bout de mon nez froid. Je crois que c'est le vent qui est mordant, à moins que ce ne soit le ton de la dernière phrase que la fille vient de me balancer à la figure. Sa phrase est piquante : mais je ne saurais dire pourquoi. Je fronce les sourcils et tous les traits de mon visage doivent se confondre dans les ombres du monde.

Et alors que le moment que nous passons ensemble semble mourir comme un feu qu'on aurait oublié un âtre, elle parle.

« Macbeth. »

Ce mot siffle dans le vent.

Mes yeux brillent et ma bouche se tord d'un sourire satisfait alors que le ton de ma voix est bien différent. J'imagine que la fierté que je ressens en donnant mon nom à quelqu'un qui a envie de le connaître est déplacée mais qu'elle doit aussi être secrète : la couleur du temps arrange mes affaires. Et dans le même secret, je me mets à sourire encore plus fort jusqu'à ce que je sente l'air frais courir sur mes dents.

« C'est quoi le tien ? »

Demandé-je. J'essaie d'employer le même ton, ce ton que je veux un peu cinglant. Mais la fin de ma phrase déraille et s'éclaircit dans le sourire que je ne peux réprimer plus longtemps. Je fais attention à ne pas poser les yeux directement sur son visage, pour que mon sourire secret ne soit pas découvert, mais j'aime voir la forme de sa tête se découper dans ce ciel apocalyptique : il se fait toujours plus noir.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 03 mars 2021, 16:54, modifié 1 fois.

Animagus renard polaire
6ème année

18 janv. 2021, 13:10
Wild  + 
Elle sourit, de toutes ses dents. Lydia avait-elle posé une question qu'il ne fallait pas ? Elle n'aimait pas donner son nom à ceux qu'elle n'appréciait pas, sans doute cette fille était pareille. Cela voulait donc dire qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle ne la jugeait pas digne de connaître la manière dont on l'appelait ?

Son corps se tendit et elle fit tout pour garder une allure impassible. Cette rencontre provoquait bien trop d'émotions chez elle. Elle passait du rire aux larmes, de la honte à la fierté, elle voyait en son interlocutrice son père puis une amie. La brunette était perdue, elle ne savait plus vraiment ou se diriger. Son trouble redoubla quand elle entendit la réponse à sa question.

Macbeth.

Un nom de famille, pas le prénom. *J'm'attendais à quoi en même temps ?* A quelque chose de plus précis, de plus intime. Qui sait s'il n'y avait pas une colonie de Macbeth à Poudlard. Elle voyait bien à présent les limites du cercle relationnel de la Rouge et Or. Elle faisait partie de la catégorie je leur ai donné mon nom de famille parce qu'ils me le demandaient mais je ne les reverrai sans doute pas de si tôt. Et pourtant, elle était irrésistiblement attirée par cette « Macbeth ». Elle avait envie de l'impressionner, de lui démontrer qu'elle savait faire des choses, qu'elle était intelligente. Dans quel but ? Juste la revoir, capter au vol quelques uns de ses mots, de ses conseils. Peut-être qu'ainsi, en lui ressemblant, elle plairait davantage à son père. Peut-être qu'ainsi, en s'en inspirant, tout irait mieux avec Tobias.

Macbeth lui demanda son nom. Se posait maintenant une question cruciale : quel jeu allait-elle jouer ? Dédaigneuse ou au contraire ouverte ?

- Lyd... Holmes.

Sa langue avait fourché et n'avait pu s'empêcher de dire le début de son prénom. Elle répéta son nom d'une voix claire et assurée, pour montrer que rien ne l'atteignait.

- Mon nom c'est Holmes, comme le détective.

Un sourire gêné s'esquissa sur ses lèvres. Ce n'était pas du tout le même que celui qui se formait sur le visage de la fille en face. Elle souriait franchement, comme si elle était heureuse d'être là, comme si un évènement qu'elle seule pouvait percevoir la rendait heureuse et dessinait un arc-en-ciel sur le paysage qu'était son visage.

Lydia essaya de retrouver un contact visuel ; elle voyait que Macbeth avait cherché à éviter son regard. Elle n'allait pourtant pas s'en tirer comme ça. Si c'était, déjà, la fin de l'entrevue, la jeune Holmes tenait à avoir l'image de ces perles brunes en tête. Elle imiterait ce regard, si franc, si intelligent, et se présenterait devant son père en le portant fièrement.

#5d9686
entre en 5ème année RP -
post-pause

03 mars 2021, 17:30
Wild  + 
J'échoue. Mais ce n'est pas le genre d'échec que me fait serrer les poings, ce n'est pas non plus le genre qui fait monter les larmes à mes yeux. C'est un joyeux échec et ce n'est pas grave, je pense en plantant mes deux yeux dans ceux de Holmes. Mon sourire, qui découvre mes dents a été découvert, et si le soleil brillait il aurait été exposé au grand jour, mais tout n'est qu'ombre autour de nous. Le ciel bleu disparaît sous la noirceur de son homonyme, un fier colocataire des cieux, accompagné de son astre brillant. Pourtant, je n'affectionne pas particulièrement la nuit et ce qui vient avec. Je préfère le jaune des matins ou l'orange des fins d'après-midi.

« Holmes... »

Je répète dans un souffle. C'est la bourrasque de vent qui fouette mon visage qui emporte son nom avec des feuilles et les poussières soulevées du sol. Il s'envole loin et je crains qu'il ne soit même pas arrivé jusqu'à elle. Je ne détourne pas les yeux pour autant, même si le vent qui se lève de plus en fort fait monter des larmes à mes yeux et que c'est aussi lui qui les retient de couler. Mais je ne suis pas triste : en témoigne le sourire sur mes lèvres. Je me sens étonnamment bien, les mains dans les poches, la tête dans mon col et les yeux dans les siens. Ils ne sont que deux billes brillantes dans la nuit mais ils me plaisent.

De longs instants coulent sans que je ne bouge. Elle ne bouge pas non plus. Et nous sommes l'une en face de l'autre sans rien nous dire pendant que le vent s'occupe de combler nos oreilles avec son sifflement. Ce n'est rien de désagréable et, pensé-je, je me forcerais sûrement à parler s'il n'était pas là.

Ce sont mes mains froides et les fourmis dans mes pieds qui me rappellent au monde : le temps passe et le soleil s'est fracassé à l'horizon, si bien que mon ventre gargouille du repas qui ne tardera pas d'être servi et mon cœur tambourine pour me rappeler mes devoirs. Les sourcils froncés, parce que ce moment hors du monde est enchanteur, j'ouvre la bouche. Pour la refermer presque aussi vite. Mon sourire se fait moins grand, mes lèvres recouvrent mes dents.

« Je rentre, j'ai des devoirs.
– Oh... D'accord. »

Mes mots atteignent leur cible je le vois dans l'éclat du regard d'Holmes, qui change imperceptiblement, et j'ai déjà envie de prononcer d'autres mots pour regarder cet éclat un peu plus longtemps.

« On peut se revoir bientôt pour parler Soins aux Créatures Magiques. »

Je lance un peu plus gaiement, même si ces mots ont traversé mon esprit pour ressortir par ma bouche presque instantanément. C'est à la fois très peu moi et complètement moi. La perspective de réviser en expliquant à Holmes les notions que j'aurais choisies fait battre mon cœur plus fort et je sais alors que j'ai bien fait de laisser s'échapper cette folle proposition. Puis je jette un œil derrière moi. La grande porte ouverte n'est pas très loin et la faible lumière qui s'en échappait grandit à mesure que les lumières s'allument dans le hall. La nuit tombe alors c'est le château qui nous éclaire de ses torches aux lueurs chaleureuses, je pense au feu dans la cheminée des rouges.

« Ça me plairait. »

Déclaré-je finalement. Holmes baisse la tête, et je fronce les sourcils. Elle ne répond pas et je prends ça pour un oui, pour un grand oui qu'elle me jette à la face. C'est ce que c'est ; pour moi. Alors je souris et je lui offre un signe de la tête.

« Entendu. »

Je conclus en faisant volte-face. Et je me mets à marcher vers la grande porte. Elle doit être sur mes talons, pensé-je sans m'arrêter ou regarder par-dessus mon épaule. Je la quitterais avec un "à plus" dans quelques instants.


FIN

Animagus renard polaire
6ème année