Début Décembre 2045
avec @Carry Harrison

L'année dernière il était venu à Poudlard dans l'idée de ne pas y rester, de retourner dans le monde moldu pour revenir avec sa mère. Aujourd'hui, il y venait seulement pour fuir. Fuir comme un lâche. Fuir les souvenirs, fuir les moldus, fuir sa mère.
Fuir son statut aussi, parce que dans "né-moldu" il y avait "moldu". Moldu tout le temps. C'était devenu une insulte, une honte. Et, en plus de l'entendre comme une insulte, il avait l'impression de le dire comme tel. Parce qu'un moldu, c'était sa mère. Un moldu, c'était un anti-sorcier, c'était un gamin qui frappe, qui insulte. Un moldu, c'était la douleur, la violence et les menaces. Il n'était pas devenu anti-moldu, comme il n'était plus anti-sorcier parce que la haine n'apportait que des corps montrés à la télé, que des attaques et du feu, des flammes partout. Edwin voulait juste oublier les moldus, ne plus rien avoir à faire avec eux. Il ne voulait pas qu'on le voit comme un né-moldu, mais juste comme un sorcier et pourtant c'était impossible parce que tout de lui était rattaché à la culture moldue et qu'il ne connaissait absolument rien à celle sorcière. Il ne savait pas comment être vu comme Edwin le sorcier, parce qu'après tout il n'était qu'une pauvre tache née de deux parents qui n'avaient rien d'intéressant, rien de spécial. Une anomalie, quelque part, une erreur dans les statistiques. Un seul sorcier entouré de moldus.

Il devait apprendre et il était bien décidé à laisser une chance à la magie cette fois-ci. De toute façon, il n'avait plus le choix, plus d'autre option. Il avait quitté le monde moldu et même en essayant d'y revenir, ça n'avait pas fonctionné. Il n'était pas un moldu, et il avait mit un bon bout de temps avant de pouvoir se dire ça sans en être dégoûté. Tout s'était cassé à Londres, tout sauf ça d'ailleurs. Sa magie était la seule chose sur laquelle il avait pu se raccrocher les dernières semaines d'été. Sa magie comme une lumière, comme une jolie promesse de quitter sa maison.
Parce que sa mère n'avait plus rien de la si belle personne qu'il mettait sur un piédestal. Quelques branlées avaient effacé son sourire et, plus particulièrement, l'image qu'il avait d'elle. Il ne pouvait pas revenir à Londres, ou en tout cas pas maintenant, et pas tant que sa mère y était. Peut-être qu'elle comprendrait un jour, qu'il ne pouvait pas être guérit. Qu'il n'était pas malade. Il espérait, en tout cas parce qu'il ne pouvait pas imaginer ce qu'il ferait si elle ne changeait jamais d'avis. Il ne pourrait pas tenir tout un été en dehors de Poudlard et sans la voir. Cette idée lui faisait peur, que cette fois-ci elle ai décidé qu'il était irrécupérable au lieu de se remettre en question sur ce qui avait pu pousser son fils à quitter la maison sans un mot, sans un au revoir.

Il devait devenir fort pour passer cette année. Il ne pouvait pas se permettre de continuer comme ça, à osciller entre deux mondes parce que ça le détruisait de ne pouvoir se raccrocher à rien de concret, et le côté qu'il avait choisit était celui sorcier. Il n'avait peut-être pas fait grand chose pour lui, il lui avait peut-être fait mal, mais au moins Edwin ne s'était jamais jeté à corps perdu dedans. La sensation de ne plus avoir sa place aux côtés de sa maman n'était en rien comparable à la sensation de ne pas être assez bon pour être à Poudlard. Ca avait été bien pire, un trou béat en pleine poitrine qui ne s'arrêtait même pas de saigner.
Il devait se raccrocher à quelque chose. Et il avait choisit de s'accrocher à Infini. Infini la boule d'énergie, la joie. Et le sorcier. Un sorcier sans arrières pensées, juste gentil et qui lui avait donné envie de le protéger, même s'il n'en avait sûrement pas besoin. Et maintenant qu'il était à Poudlard, il voulait lui montrer qu'il pouvait y arriver. Il voulait se le montrer à lui aussi. Et peut-être qu'en acceptant de donner une chance à la magie, elle ne lui fermerait pas la porte.

Il devait apprendre à être un vrai sorcier, à comprendre pourquoi il pouvait être plus fort que les autres. Et il voulait savoir, bien plus que pourquoi les moldus avaient peur des sorciers, pourquoi eux se sentaient supérieurs. Il voulait savoir ce qu'il pouvait avoir de plus, lui aussi, même s'il n'avait rien pour lui ici que sa magie.
Etre un né-moldu, c'était de la merde, mais au moins il pouvait faire semblant d'être un vrai sorcier, au lieu de juste être un faux moldu et pour cela il devait apprendre à l'être. Il ne voulait pas être supérieur, mais il ne voulait et ne supportait plus d'être inférieur. Il voulait comprendre la culture sorcière, il en avait besoin pour se sentir à sa place et tant pis si ça passait par suivre quelqu'un qu'il n'était pas jusqu'à pouvoir se trouver vraiment. Il avait juste incroyablement besoin que quelqu'un lui dise qu'il n'était rien avant de le prendre par la main pour lui dire que ce n'était pas grave et que ça pouvait changer. Il avait besoin de jolis mots à se répéter, et de pouvoir dire de jolis mots à d'autres. Mais même avec tout ça, il ne pouvait pas perdre de vue le fait que, peut-être était-ce le cas pour les autres, mais lui ne se sentait pas supérieur, ni l'inverse. Il voulait donner son avis aussi, qu'on lui explique pourquoi il était inférieur aux sangs purs mais supérieurs aux moldus et qu'il dise à quelqu'un qu'il n'était rien de tout cela, qu'il était juste Edwin.

Harrison ! aboie-t-il après l'avoir suivit suffisamment longtemps pour qu'il n'y ai plus que eux deux dans les couloirs. Elle était étonnamment compliquée à rencontrer seule, un peu comme une anguille qui se faufilait dans la moindre brèche dès qu'il essayait de savoir où elle était. Carry était parfaite pour lui expliquer ce qu'était un vrai sorcier, et Edwin devait avouer que s'il l'avait détesté, maintenant il voulait juste la connaître un peu mieux. Il était persuadé qu'il n'y avait pas que du mal chez cette fille. Il se voyait en elle, alors ça ne pouvait pas être une si mauvaise personne. Attends moi faut que j'te parle ! Il court quelques mètres jusqu'à la rattraper. T'es toujours comme l'année dernière ? J'ai besoin que tu me dise c'que c'est un vrai sorcier, faut que tu m'apprennes à en être un. En échange je t'aiderais à faire ce que tu veux, ou j'peux te parler des moldus Il hausse les épaules, il se doute un peu qu'elle doit s'en foutre pas mal. S'te plait, t'es la seule à qui j'peux demander ça. Faut que tu m'aides à plus avoir l'air d'un né-moldu.
ça s'appelle reposer un sujet pas posté au bon endroit.

Voilà maintenant quelque jours que la rentrée était passée et mon cœur pour les études étaient redevenues ce qu’il était avant. Le plaisir de pouvoir se rendre à la bibliothèque, de se promener mais aussi d’étudier en silence sans se faire déranger, j’étais certaine que le rôle d’elfe de maison ne me manquerait pas de sitôt et surtout que maintenant que je passais dans chacun des couloirs, j’avais cette image de moi dans cette petite robe blanche a genoux parterre en train de nettoyer la saleté des autres. Ah, rien que d’y repenser j’avais des frissons tout le corps.

Parmi mes rêveries, une voix s’éleva dans mon dos, quelqu’un cria mon nom avant de me demander d’attendre d’une manière assez racaille ce qui me conviant de ne pas répondre et de continuer ma route comme si de rien était. Cette voix, en y repensant, elle l’avait déjà entendu et étrangement, ses souvenirs distillaient parfois de brèves rencontres hostiles me forçant presque a accélérée le pas pour pas qu’il me rattrapé mais il était déjà trop tard. Il était déjà à mon niveau.

Edwin Wellhister, c’était le nom de l’énergumène qui venait de me rejoindre. Je n’avais pas grande chose à dire à son sujet si ce n’est qu’il avait été la une fois pour me défendre contre l’agression de Wilson Kingson, pourquoi il avait fait cela ? La raison m’échappait complètement mais je lui en devait bien une car s’il n’était pas intervenu, je serais surement partie me battre contre Kingson avec mes poings. Heureusement cela n’est jamais arrivée grâce a son intervention.


Et d’ailleurs, je pensais au début qu’Edwin était venu pour réclamer compensation, qu’il voulait que je lui rende un service pour m’avoir défendu et j’avais vu juste, mais son service était tout sauf normal. Mon nez souffla d’amusement avant de se transformer en un soupire de lassitude. Ne plus avoir l’air d’un né-moldu ? Quand je le regardai, je savais déjà que sa demande était vouée à l’échec. Il avait tout d’un comportement de moldu, sa façon de parler, sa façon de se tenir, sa façon de marcher et encore pleins d’autres chose.

Je m’étais arrêtée un instant pour l’observer de la tête au pied avec attention et comme je le disais avant, le faire passer pour un sorcier serait trop dur.

-Ne plus avoir l’air d’un né-moldu ? C’est impossible, je répliquai avec une grimace de dégout. Déjà pour commencer, tu es un ne-moldu, tu as vécu en tant que tel et tu as vécu entouré de moldus. Me demander de t’aider de ne plus avoir l’air d’un ne-moldu c’est me demander de refaire toute ton éducation et croit moi, j’ai autre chose à faire que d’apprendre un chien à marcher sur deux pattes.

Ma réplique était selon moi assez cinglante pour que celui-ci comprenne que je l’aiderai pas mais je savais que les sang-de-bourbes étaient du genre têtu et Edwin ne ferait surement pas exception à la règle, alors pour réduire a néant toute ses envies et qu’il me laisse tranquille j’avais une idée qu’il ne pourrait que refuser.

- Sinon, pour que je t’apprenne comment te tenir, il faudrait que tu sois a mon service, que tu deviennes… hmmm oui c’est cela, que tu deviennes mon esclave et que tu me suives partout ou je vais et fait absoluement tout ce que je te dis. Alors? Toujours tenté de vouloir apprendre a se comporter comme un vrai sorcier ?

Imaginer que Carry l'aiderait était peut-être un peu trop présomptueux. Après tout, il connaissait au moins sa réputation pour savoir qu'elle n'aurait pas accepté, m'enfin l'espoir faisait vivre et il n'était plus à un refus près. Ceci dit, il n'allait pas abandonner comme ça, et même sa face totalement blasée n'aurait pas eu assez de dégoût pour le faire s'en aller sans demander son reste. Bien malgré lui, il glousse à la comparaison qu'elle fait. Il est bien conscient qu'elle vient de l'insulter, il n'est pas devenu totalement débile depuis son voyage prolongé à Londres, mais ses insultes restent beaucoup moins puissantes et violentes que celles qu'il a déjà dû se manger d'elle, des sangs purs ou des moldus. Et puis il a apprit que le rire dérange les gens. Ils font ça pour être méchants, pour blesser. Voir que l'autre rigole va à l'encontre de tout ça. Même si parfois ça fait encore infiniment mal, la dérision est devenue son arme, son bouclier. Carry a toujours eu cet air sarcastique et la gâchette sensible, force était d'avouer qu'Edwin n'était pas totalement étranger à ce comportement qu'il appréciait même de la part de ses amis. Alors pourquoi pas d'elle ? Certes, ils étaient plus proches de se haïr que de s'apprécier mais ça ne l'empêchait pas d'aimer les gens avec du répondant.

Très drôle Harrison, tu t'améliores en comparaison il se mord les lèvres en baissant les yeux sur sa tenue. Euuuh... ouaip, t'as probablement raison, ceci-dit Il relève les yeux rapidement Mais ! Tu peux apprendre à un chien comment porter un chapeau, c'est plus simple. J'suis un né moldu débile, j'ai, m'enfin si même toi tu dis que ça changera pas... Tu peux toujours me parler des sorciers. T'es sang-pure, c'est gens comme les riches chez les moldus, y'a tout pleins de trucs à faire, une tenue à avoir et tout. Et moi j'y connais rien, je sais même pas ce qu'il s'est passé dans vot' monde hors des cours d'histoire de la magie.

Il trouvait d'ailleurs ça très con. Ici il y avait des cours pour apprendre les moldus, mais pas pour apprendre les sorciers. Comment étaient censés faire les nés-moldus ? Arriver et déjà savoir tout ce qu'il faut pour être bien vu, savoir comment vivre entourés de ces gens ? C'était pas possible. Apprends-moi ce que c'est d'être un sorcier, pas d'en être un mais de tous les trucs qu'on apprend aux bébés sangs-purs, sur les moldus ou sur les sorciers. il roule des yeux avec un sourire Parce que si les gens veulent pas apprendre l'avis des autres, moi j'suis plus con comme ça et nombriliste.

Il ne peut pas dire que la proposition de l'autre ne l'a pas brusqué, en fait c'est tout l'inverse. Il s'est tendu à fond avant de se rendre compte qu'elle s'attendait à ce qu'il dise non, et il n'était pas assez stupide pour s'enfuir la queue entre les jambes. Ca aurait été lui donner ce qu'elle souhaitait. Et je suis déjà un esclave et j'en serais un tant que j'aurais pas apprit comment vot' monde fonctionne. Il penche la tête sur le côté en réfléchissant. Et puis, tu dois encore être sur la sellette, nah ? J'te vois presque jamais, donc ça veut bien dire que t'es pas en salle commune. Ils ont peur que tu te mettes à étriper tes camarades de dortoir ? Ca ferait mauvais genre qu'ils se rendent compte que t'as pas du tout changé sur les gens et que t'es toujours un petit tirant, alors que si t'acceptes de m'aider au moins tu passeras pour quelqu'un qui a comprit qu'elle avait merdé. Il a un sourire carnassier. J'sais pas mais j'pense que ça ferait mauvais genre si les gens apprenaient que tu menaces des nés-moldus pour t'en faire des esclaves, ou que tu manipules les gens pour qu'ils soient à tes ordres. Il hausse les épaules Si tu veux pas m'aider j'comprendrais, mais essaies pas de me faire des offres que je peux pas accepter parce que c'est pas ça qui me fera arrêter de te demander, j'suis pas assez con pour que tu me mènes en bâton.

Mince je m’attendais pas du tout à ce qu’il réagisse comme ça. En fait, c’était même tout le contraire de ce que je voulais et au lieu de s’outrer par mes proposes, ce fichu sang-de-bourbe acceptait sans mal sa comparaison d’animal tout en s’auto-discréditant.

J’étais déstabilisée, je devais l’admettre. Cette situation était quelque chose dont je n’avais pas l’habitude d’être confrontée. D’habitude quand on insulte ces sous-gens, ils s’énervent et perdent leur calme ce qui n’était pas le cas de l’autre Serpentard et c’est ce qui commençait doucement à m’énerver. Il était calme, détendue voir même trop au point de pouvoir se permettre de faire des blagues tout en me rappelant ma situation ce qui m’irisa le poil encore plus. Ah moi qui pensait qu’il pouvait être diffèrent, quelle naïveté de ma part. Un ne-moldu reste un ne-moldu et il n’en sera jamais autrement.

-Je ne vais pas changer, du moins pas avec les gens de votre espèce. Vous ne méritez en rien ma pitié et encore moins après tout ce que vous me faites traverser. Ma voix gagnait en frénésie tandis que mes yeux se plissaient lentement de dégout. Tu veux savoir ce qu’on nous apprends quand on est petit ? Je vais essayer de faire court pour toi et ta petite tète.

Mes bras se croisèrent et mon dos vint s’adosser contre le mur. Mes pensées se rangeaient dans un certains ordre pour laisser ma mémoire travailler. Je n’avais aucun souvenir de ma naissance et en vrai ce n’est qu’a partir de mes quatre ans je crois, que des brides de mon passée refaisait surface. Père qui me faisait la leçon sur les ne-moldus et mère qui tentait de me protéger de cette haine avant qu’elle ne replonge elle-même dans cette océan de rancœur. Au final, je suis devenue comme eux, une petite boule de haine qui ne cherchait qu'a "purifie" notre monde de cette vermine... Et en tant que leur fille, je me devais de croire en leur ideologie a la lettre.

-Vous, ne-moldus, vous êtes au bas de la pyramide, des animaux pour nous qui ne méritent pas d’être la race dominante dans le monde. Si l’on devait appliquer l’idéologie sorciers sang-pur, les ne-moldus ainsi que moldus auraient pour obligation de nous servir tandis que les autres sorcier sang-mêlé et ne-sorcier serait des sorciers lambdas et n’auraient aucune obligation. Mais regarde aujourd’hui, le Conseil est au pouvoir et ma famille fait partie de ceux qui dirigent notre communauté et je suis certaine qu’un jour il appliqueront un décret qui vous réduira à l’état d’esclave et je ne parle pas en image. Donc mon conseil pour toi si tu veux comprendre ce que c’est d’être un sorcier en étant toi, je te dirai de me t’agenouiller devant moi et de me servir et je serai prête à te reconnaitre en tant que sorcier. Je n’essaye pas de te manipuler, j’essaye de te préparer au futur qui t’attends et je te promet que je me montrerai clémente avec toi.

Il penche la tête légèrement sur le côté. Tu devrais. dit-il simplement. Ce n'est pas un conseil, pas un ordre non plus parce qu'il ne se permettrait pas de lui ordonner quelque chose. C'est une remarque dans le vent, parce qu'il sait parfaitement qu'elle ne l'écoutera pas. On ne change pas en un claquement de doigts, on oublie pas non plus son éducation si facilement. Il était bien placé pour le savoir. Au final Carry n'était qu'une lâche, une lâche fourbe qui n'aurait jamais le cœur à se placer contre ses parents et contre son éducation. Edwin ne pouvait pas lui en vouloir, est-ce que s'il avait eu le choix, il n'aurait pas fait exactement pareil qu'elle ? Bien sûr que oui. La seule différence résidait dans le fait que lui n'avait pas eu le choix, pas à un seul instant. Ou tu devrais au moins faire semblant de le faire, ça t'apporterait moins d'emmerdes il enfonce ses mains dans ses poches Vous savez pas ce que vous faîtes vivre aux autres non plus, c'est bizarre que tu en parles. Il se mord les lèvres avant de la regarder avec tout le sérieux du monde Et c'est pas nous qui t'avons mis dans la merde, c'est toi, et c'est Alice. C'est elle qui t'a fait tout ça, c'est pas parce que tu lui as déchiré la tronche que t'es comme ça aujourd'hui ?

Cependant, et malgré le fait qu'il essaye de garder son sérieux, il ne peut pas s'empêcher de glousser à ses paroles. Elles sont vides, ou du moins Edwin se dit qu'elles le sont, parce qu'il ne veut pas croire que l'autre soit comme ça. En fait, s'il s'écoutait, il voudrait croire que personne ne l'était, mais il finissait souvent déçu. Toujours, en fait, et par tout ceux en qui il avait confiance, c'était une habitude maintenant de s'attacher en étant persuadé que les gens finiraient par lui faire du mal. Peut-être qu'une partie de lui s'attendait à ce que ça arrive, peut-être qu'il voulait que ça arrive. Que, enfin, les gens le voient aussi mal que lui se voyait, parce que c'était terriblement plus facile d'être détesté et de se détester que de se haïr en étant entouré de gens qui voulaient juste qu'il aille mieux. C'était un lâche aussi : il préférait enfouir tout ça plutôt que d'y faire face, mais qui pouvait bien lui en vouloir ? Qui, à sa place n'aurait pas fait la même chose ? Il avait 13 ans. Il aurait voulu uniquement penser à avoir des bonnes notes, des copains et des copines. Au final, il se demandait quand il arriverait à être aimé des autres, et comment il pourrait faire pour s'en sortir si même sa mère faisait partie des gens qui ne le supportaient plus. C'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa vie, mais de toute façon tous les rêves de devenir un grand homme finissaient rarement bien. Edwin ne voulait pas être un grand homme, il voulait juste être libre. Libre d'être qui il voulait être et de vivre comme il l'entendait. Au lieu de ça, il avait l'impression d'être enfermé dans une prison.

Il appuie ses hanches contre le mur, les bras croisés sur la poitrine. Ecoute, Ca... il se stoppe avant de se râcler la gorge Ecoute Harrison, je suis de ton avis. Je sais que je suis inférieur à toi, mais ça n'a rien de la façon dont tu l'expliques. Je suis inférieur, et les nés-moldus le sont forcément, je suis d'accord avec ça, mais c'est uniquement parce que tu descends de générations de sorciers. Ta famille est forcément plus au fait des lois, du ton à aborder devant les gens, de comment le monde sorcier fonctionne. C'est exactement comme chez les moldus, ils sont tous inférieurs à la famille royale, et même si tout le monde dit le contraire, ils sont tous
inférieurs à des dizaine de milliers de personne. Vous apprenez comment ça se passe chez les moldus mais vous nous laissez aucune chance d'apprendre comment on vit chez nous. Il roule des yeux Et tu crois vraiment que le conseil va faire ça ? Ce serait totalement débile de leur part. Sorcier ou pas, une balle dans la tête ça a le même effet, si vous soumettez les gens comme ça y'aura toujours des gens qui se rebelleront.

Il se relève et se tient droit avant de s'approcher de quelques pas d'elle. Si vous êtes tellement supérieurs, alors pourquoi vous pensez exactement comme eux ? Pourquoi vous agissez comme eux ? Il serre les dents et se tient de toute sa hauteur, à exactement la même taille que l'autre, il ne peut que la regarder dans les yeux. Je ne m'agenouillerais jamais devant toi, ni devant qui ou quoi que ce soit, Carry Harrison. Il a un autre sourire carnassier. Faudrait que tu me brises les jambes, et même à ce moment là je ne serais pas à genoux devant toi, car tu as beau ne pas t'en rendre compte, c'est toi qui t'agenouilles devant eux. Je ne serais pas ton esclave, ni celui de personne, parce que je ne peux pas avoir pour maitresse quelqu'un qui appartient aux autres et qui se soumet devant eux comme un pêcheur devant son Dieu. Il s'écarte avant de remettre ses mains dans ses poches. Ton Dieu il n'existe pas à Poudlard, et même si le conseil décidait de tous nous exterminer ou de nous pousser à genoux, tu crois vraiment que ça passerait ici ? Ou que tu seras plus importante pour autant ? J'aurais toujours une porte de secours, mais toi non. Et c'est uniquement parce que tu ne veux pas la voir.

Il se demande si elle va essayer de lui péter la tronche. Elle n'oserait pas, n'est-ce pas ? Elle ne remettrait pas en cause sa place ici juste pour le plaisir de lui foutre sa main dans la tronche. Pour ce qu'elle a fait l'année dernière, l'expulsion doit déjà lui pendre au nez, ce serait totalement stupide. Je suis inférieur à toi, mais tu serais jamais à la tête de la chaîne alimentaire, tu finiras par te faire bouffer aussi, après moi peut-être mais de la même façon. il hausse les épaules Vous êtes comme les moldus dit-il avec un sourire Exactement pareil que les pires de leur espèce, et je suis pas l'un des leurs. Je suis pas comme eux, et je le serais jamais, alors apprends-moi à imiter les sorciers comme toi.

-Je sais ce que j’ai à faire, mêle-toi de tes affaires. Dit-je d’un ton retenu.

Ah beaucoup de parlotte pour au finale refuser. Topiquement dans les gènes de moldus de faire ce genre de chose. JE devais admettre qu’au début j’étais en effet flattée quand Wellhister disait que j’étais supérieur à lui, c’était toujours un petit pas en avant de faire reconnaitre une évidence a un sourd et ses paroles ne cessaient de me faire sourire. Je suis de ton avis qu’il avait dit, je sais que je suis inferieur qu’il avait rajouté, c’était tout simplement un pur délice pour les oreilles mais comme père me le disait qui parle trop finit par se couper la langue et le Serpentard ne manquait pas à la règle.

-Si les gens se rebellaient alors ils finiraient à Azkaban et s’ils ne se laissent pas faire alors la fosse commune sera très certainement leur prochaine et dernière destination, c’est tout. Et pour les moldus ne va pas croire qu’on s’intéresse à leur sort, nous les observons uniquement pour éviter une guerre, point. Ne va pas croire qu'on vous porte la moindre importance "interessante".

Le Sang-de-bourbe commençait doucement à m’énerver. Le ton qu’il prenait ne me plaisait pas et encore moins les propos qu’il tenait. Espérait-il vraiment mon aide en disant de telles sottises ? Si c’est ce qu’il pensait alors il se trompait lourdement.

-Tu sollicites mon aide et ensuite tu m’insultes en me comparant aux moldus ? Tu as de drôle de façon de montrer ton envie de changer. Lui dis-je en croisant les bras continuant ma route en ignorant son regard. Pour l’instant, ceux qui se font dévorer sont les nés-moldus et c’est très bien ainsi. Tu dis que je vais me faire dévorer ? Si c’est le cas alors soit, j’accepte volontiers ce destin car ça voudra dire que je n’étais pas assez forte. Tu veux imiter les sorciers ? Je vais t’apprendre un truc que nous sang-pur, appliquons chaque jour. Dans notre monde, les forts dominent et les faibles meurent, c’est tout. C’est la loi du plus fort mais vous avez du mal à le comprendre les sang-impurs car vous essayez de voir tout le monde sur un pied d’égalité et regardez vous aujourd’hui, il n’y a même pas un mois on vous recherchait dans tout le pays pour soit vous exterminez soit vous « expatrier » et pourtant personne ne nous en à empêcher de le faire et tu sais pourquoi Wellhister ? Parce que nous sommes tout simplement au-dessus des autres et du monde. En tant que Sang-pur c’est tout simplement notre droit de gouverner le monde. Essaye pour commencer de comprendre la philosophie sang-pur et ça voudra dire que peut-être ton cas n’est pas complètement perdu.

Eh voilà. Carry avait ce don de faire passer absolument toutes les conversations qu'ils pouvaient avoir en moment de colère et de haine. Que ce soit de sa haine pour les moldus, ou de sa colère à lui qu'elle le voit comme un inférieur. Il ne savait pas pourquoi ça lui important autant qu'elle le voit, elle au moins, comme autre chose qu'un né-moldu. Peut-être parce qu'elle avait été la première à lui faire comprendre que dans le monde des sorciers, il ne serait jamais autre chose qu'un être inférieur pour une partie de la population. Elle lui avait dit en première, et ça avait fait mal. Ca l'avait énervé, aussi, mais ça avait été le début de tout un chemin de raisonnement encore plus douloureux par la suite. Et toute cette douleur se transformait toujours en frustration et en colère chez Edwin. Il ne parvenait pas à être simplement triste ou à passer à côté comme tant d'autres le faisaient avec une facilité déconcertante. Lui, ça tournait encore et toujours dans sa tête et ça ne s'arrêtait jamais. Ca le rendait fou, mais surtout ça ne lui permettait pas de calmer son envie de révolte. Cette envie qu'il avait depuis son arrivée dans ce monde, de prouver qu'il en valait la peine. Et, depuis sa mère, cette idée avait été encore plus présente. Il en avait besoin pour se prouver à lui même qu'il pouvait être utile quelque part. Utile et accepté.

Il pince ses lèvres quand il comprend que l'autre ne va pas changer d'avis et essaie de réfléchir à ses mots. Peut-être qu'elle a raison, finalement, mais ce n'est là que l'avis d'une partie de la population. Il doit bien y avoir des preuves que ce n'est pas la vérité absolue, ou que tout ne se passe pas comme ils le veulent. N'est-ce pas ?

J'comprend pas. C'est totalement con d'avoir envie de supprimer une partie de la population. Qu'est-ce que vous allez faire après ? Devenir tous consanguins parce que y'aura plus assez de monde ? C'est juste.... c'est pas logique mais bon, y'a pleins de choses qui ne le sont pas dans tous les cas.

Il ne rattrape pas Carry qui commence à s'éloigner et se laisse juste immerger par ses mots. Est-ce vraiment ça le problème des nés-moldus ? Il ne sait pas trop. S'ils cherchaient à se rendre plus importants, à surplomber les sang-purs alors le problème serait juste inversé et ce ne serait pas une solution durable. Lui n'avait pas envie d'inverser la situation parce que justement, il savait ce que ça faisait d'être inférieur. Il ne souhaitait pas ça à quelqu'un d'autre. Et si c'était comme ça qu'il fallait faire pour se faire entendre par les autres, alors il préférait encore ramer pour une égalité qui ne serait jamais retenue.

Merci Harrison. Finalement, t'as fini par m'expliquer. Y'a pas que chez vous que ça fonctionne la loi du plus fort, mais si ça veut dire qu'on doit vous écraser pour pouvoir exister, alors je préfère encore ne pas le faire. Je déteste l'idéologie sang-pure mais je souhaite à personne d'être inférieur et de le sentir au plus profond de sois. Même pas à toi, et pourtant avec que tu as vécu, tu devrais savoir ce que ça fait. Il se frotte le nez doucement et attend de voir si l'autre répond ou s'il elle continue de marcher pour pouvoir filer de son côté.

Fin du RP pour moi sauf si Carry répond o//