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02 mars 2021, 11:15
 OS  Lettre à ma mère
Début de matinée, 19 février 2046, volière.

Argentella était assise contre un mur de la volière, évitant autant que possible de s’asseoir dans une fiente. Elle tenait devant elle un carnet en guise de support, un parchemin, et avait dans sa main une plume. Elle était venue ici avec la résolution d’écrire enfin une lettre à sa mère, et de l’envoyer bien sûr. Huit jour plus tôt, elle avait rencontré un garçon, James. Il l’avait poussée, sans qu’elle ne sache vraiment comment, à écrire à sa mère. Cependant, elle n’avait pas encore trouvé le courage de coucher les mots sur le papier. Elle se remémora cet instant décisif devant la cheminée et, prise d’une nouvelle impulsion, écrivit sans s’arrêter.

Chère Maman.

Tu dois attendre cette lettre depuis un certain temps. Je ne sais trop si tu es inquiète, en colère ou juste déçue, mais je te dois des explications. Comme tu le sais, je n’ai pas pris le train aux vacances de février. Je ne peux imaginer ce que tu ressentais, seule sur le quais, à attendre une fille qui n’y était même pas montée. Comme tu le sais, j’ai ignoré tes lettres. Comme tu le sais, j’ai cependant honoré l’invitation des Cooper. Et comme tu le sais, je me suis enfuie de chez eux. Il y a bien une explication à ce comportement qui, avouons-le, ne me ressemble pas. Il y a un mois, j’ai trouvé un carnet. Ce carnet contenait des informations sur la famille de Papa. Ce que j’y ai découvert m’a profondément bouleversée. Je ne savais pas quoi te dire. Maintenant encore, une lettre ne suffirait pas à tout expliquer. Je t’en parlerais sans doute quand on se verra. Je suis allée chez les Cooper pour que tu puisses avoir des nouvelles de moi. Je me suis pendant ce temps rendue sur le Chemin de Traverse, mais j’ai perdu du temps et je suis certaine qu’ils ont vite remarqué mon absence. J’ai préféré fuir, de nouveau, que de me confronter à eux. Je te le dis simplement, je vais bien. Et j’espère que, malgré tout cela, toi aussi.

Affectueusement,
Ta fille qui t’aime,
Argentella.


Argentella écarta sa main tremblante de la lettre. Une larme roula sur sa joue. La jeune fille renifla et roula le parchemin, le scella puis le confia à l’une des chouettes de l’école. Les larmes ruisselant toujours plus fort sur ses joues, s’écoulant comme s’étaient écoulés les mots de ses pensées, elle descendit en direction de son dortoir.

Dialogue #778899 | fourth year
Oh, là, là ! Oh, là, là ! Je vais être suis en retard !