Tu t'es précipitée dans les toilettes abandonnées, après ton cours de Sortilèges. Beurk ! Cette pièce est toujours aussi sale et insalubre. Vous avez parlé des sortilèges Mineurs, et honnêtement, c'était très soporifique. Beaucoup trop ... Au moins, c'est fini. Depuis quelques temps, tu apprécie venir ici, parce que peu de gens s' aventurent dans cette partie du château. Du moins, jamais quand tu t'y trouves, et c'est mieux comme ça ...

Tu t'avances donc vers le fond de ce lieu, et t'assois sur un rebord de mur, qui semble pouvoir s' écrouler à peine un doigt posé dessus. Tu t'apprètes à sortir ton devoir, lorsque tu aperçois, un peu plus loin, une sorte de journal intime.



Tu te relèves et t'avances pour le récupérer. Tu l'ouvres doucement, et commence à parcourir les pages. Au fur et à mesure de la lecture, tu découvres une fille qui n'aime pas être une sorcière, une née-moldue qui se trouve être à Gryffondor, son nom est Elena Corbeau. Tu la connais de nom, et saurais reconnaître son visage, puisqu'elle est dans ta promo. Tu sens que tu ne t'entendrais absoluement pas avec cette fille. C'est alors qu'une fille, rousse, entre dans les toilettes.



Elena vient de passer la porte. Tu saisis alors l'occasion de te moquer de cette sale née-moldue, surtout que tu viens de découvrir tout ses moindres secrets ... Tu t'avances donc d'un pas décidé vers elle, en tenant à la main son carnet.

-Eh le merle ! Ah pardon, le corbeau ... Ce s' rai pas à toi par le plus grand des hasards ? dis-tu en brandissant le journal.

Tu enchaînes directement :

-Paraît qu' tu veux pas être une sorcière ? J' comprend, avec un statut comme le tien, on peut qu'avoir honte, j'te plaindrais presque ...

Un sourire machiavélique se dessine sur ton visage. Tu sens que tu vas bien t'amuser ...

à vous très chères

Je poussai sans grande conviction la porte des toilettes abandonnées. Immédiatement, une odeur nauséabonde s'infiltra dans mes narines et je plaquai une main par reflexe sur mon nez. Pouah, décidemment ces toilettes devraient s'appeler les toilettes de l'horreur. Les miroirs étaient craquelés, complétement fendus à certains endroits, un robinet sur deux fuyait, les carreaux des fenêtres étaient sales et ne parlons même pas du plafond et du sol. Pourtant, malgré tout ces défauts, c'était un lieu où j'aimais être. Cette pièce me ressemblait au final. Détruite mais tenant toujours debout.

Posant mon sac sur un rebord de mur complétement avachi, j'en sortais mon manuel de métamorphose ainsi que mes Plumes et encriers. Nous avions eu cours avec le professeur Lynch et je m'étais retrouvée attablée avec une fichue née-moldue qui n'arrêtait pas de me regarder de travers, et qui ne semblait pas bien intégrée avec les autres. Je l'avais vite fais remise à sa place et elle avait cessé immédiatement son comportement de petite peste. Futée, la petite. Le reste du cours s'était bien passé, malgré mes forts bâillements. Fichues insomnies.

Peu à peu, mes yeux s'accommodèrent à la luminosité faible qui y régnait, et, dans le fond des toilettes, je remarquai une chevelure ébène qui m'était familière. McGowan était là. Erza n'était pas une fille de ma promotion mais cela ne nous avait pas empêchées de sympathiser plutôt vite, malgré l'année qui nous séparait. C'était une fille au fort caractère, qui n'hésitait pas à dire ce qu'elle pensait. Lorsqu'elle m'avait aidé sur un devoir, nous en avions profité pour parler potins et nés-moldus, et j'avais pu comprendre qu'elle ne les portait pas dans son cœur. Pas du tout même. Je n'aurais jamais osé l'avouer, mais elle était un peu comme une sorte d'exemple pour moi.

Je fis les quelques pas qui me séparait d'elle et remarquai qu'elle tenait un petit bouquin marron, à la reliure blanche. Son journal intime ? Au même instant, la porte des toilettes émit un affreux grincement et une fille rousse entra. Elle semblait plus grande que moi, ce qui ne m'empêcha pas de la regarder de haut en bas. Je passai la tête par dessus l'épaule d'Erza et lis rapidement ce qui était écrit dans le journal. Non, il n'appartenait pas à Erza, mais plutôt à.. "Elena Corbeau", une née-moldue qui, apparemment n'était pas satisfaite d'être à Poudlard, et préférait rester dans son monde minable de moldus.

Un rire cruel s'échappa de ma gorge et je pris le journal des mains d'Erza pour le pincer entre mes doigts et le tenir comme si c'était de la pourriture. Tandis que McGowan apostrophait Elena, je la dévisageai longuement, une lueur de dégout peinte sur mon visage. Cette fille me révulsais. Elle avait l'énorme chance d'étudier ici mais elle voulait retourner vivre avec maman et papa dans son monde d'inferieurs. Ces gens ci ne devraient jamais être admis à Poudlard, s'ils veulent tant rester là-bas, pourquoi viennent-ils souiller l'honneur de cette Ecole, de leur sang impur ?

- Sale sang-de-bourbe. Tu n'aurais jamais du être admise ici.

Ma voix était rauque, grave. Cette fille était tout sauf une sorcière. Je me campai à côté d'Erza, fière. Drôlement fière.

@Elena Corbeau, @Erza McGowan, à vous. Désolée pour ce retard

Le mois passé n'avait pas été de tout repos : remise en question, querelles, peines et amitiés brisées. Bien qu'Elena avait eu le droit à toutes ses péripéties, elle n'avait pas baissé les bras pour autant, elle restait convaincue que ce cauchemar s'arrêterait un jour ou l'autre. La rouge était persuadée qu'elle réussirait à passer sept belles années, elle continuait à garder espoir qu'elle se sentirait à sa place dans le grand château. Néanmoins, pour le moment elle préférait passer quelques instants seule, loin de magie, loin des gens en général. C'était une opportunité pour elle de se ressourcer et de penser à autre chose, ce genre de moments étaient très gratifiants pour la jeune fille qui — jusqu'ici — n'avait pas trouvé la méthode adéquate pour l'aider à se sentir mieux.

En cette journée de mars, elle s'était rendue dans les toilettes abandonnées comme à son habitude pour écrire quelques mots dans son carnet. Ce carnet si libérateur, comme un ami à qui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur mais également un endroit où cacher ses plus sombres secrets. Elle avait pour habitude de le cacher dans un coin entre deux robinets qui ne fonctionnaient plus depuis longtemps donc aucune chance pour qu'elle retrouve le petit journal imbibé d'eau ou avec une odeur nauséabonde.

Arrivant d'un pas déterminé, elle posa sa besace de cuir devant l'entrée de la pièce. À première vue, l'endroit semblait calme et vide mais plus elle avançait plus d'étranges silhouettes se formaient. Elle n'était apparemment pas seule, elle soupira à l'idée de ne pas pouvoir écrire quelques petits mots dans son journal. Elle continua à s'avancer, autant se présenter aux inconnus, mais lorsqu'elle arriva devant les deux jeunes filles qui devaient avoir aux alentours de son âge, elle remarqua que l'une d'entre elles tenait fermement un ouvrage qui lui était familier et avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, le ton haussa.

La jeune fille aux cheveux ébène l'interpella par un surnom qu'elle détestait car il dénigrait son nom de famille peu commun. À cet instant, elle savait qui elle avait en face d'elle. Deux jeunes filles défavorables à la cause des moldus et nés-moldus. Avec automatisme, ses yeux clos, elle réfléchissait à un moyen de se sortir de cette situation qui était loin d'être à son avantage. Elle se contenta de parler avec calme et distinction à ses interlocutrices.

« Je n'ai pas le temps de m'amuser à jouer avec vous à "qui est le plus fort", j'ai d'autres choses à faire. Ce journal ne vous était pas adressé, révélez mon secret à tout le monde si ça vous chante, après tout, je n'ai plus rien à perdre... » Dit-elle en baissant la voix.

Elle avait prononcé cette phrase avec un tel dépit, elle savait ce qui l'attendait : l'humiliation. Alors qu'elle s'apprêtait à se retourner et à faire volte-face, elle entendu quelques mots qui suffirent à faire changer sa trajectoire. Elle se retourna d'un pas abrupt avant de sortir sa baguette de sa poche et de s'avancer vers l'abominable personne qui avait osé l'interpeller ainsi. Sa baguette était tournée vers la Serpentard, ses sourcils étaient froncés et elle était rouge de colère. C'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

« Répète ça pour voir ! Hein ?! Tu veux faire la maligne ?! Bah vas-y ! Allez ! T'attends quoi pour répéter ! » Criait-elle tandis que son cri résonnait dans toute la pièce.

Maintenant vous étiez 3. Mais 2 contre l'Autre. La propriétaire du journal. Celui que tu tenais fermement dans ta main. Une autre verte était arrivée. C'était Emma, une de tes amies. Elle aussi anti nés-moldus, et vous fixiez avec de noirs regard l'Autre. Puis Emma prononça le mot. Le mot déclencheur. Sang de bourbe. Sans plus attendre, Elena sortit sa baguette. Elle était certe anti-sorcier, mais elle avait tout de même une dignité. Elle voulait vous défier ? Elle allait perdre. Elle allait retrouver son rang inférieur. Son rang d'esclave. D'un geste tu sors ta baguette et prononce Serpensortia. Ton sortilège. Tant de fois utilisé, tant de fois prononcé. À force, n'étais tu pas toi même devenue un serpent ?

Alors Elena ... On s' énerve ? Mais les sang de bourbes ne savent pas utiliser la magie, si ?

Tu avais bien détaché le mot sang de bourbe. Tu avais accentué ce mot. Tu voulais enfoncer encore plus le couteau dans la plaie. Mais c'était l'Autre la plaie. Cette sale sang de bourbe. Elle critique les sorciers, elle va en payer le prix.

Elena ... Tu n'aimes pas les sorciers ? Et bien va-t-en. Je crois pas que tu manquerais à quelqu'un. J'en suis même sûre. Va-t-en. Loin. Très loin. Retourné avec les autres esclaves. Allez, vas-y !

Tu avais craché ces mots. Tu étais allée beaucoup trop loin. Beaucoup trop. Tu souhaitais sa mort ! Mais tu ne pouvais pas t'excuser. Ça te demanderais trop d'effort. Tu te contentas d'attendre. Attendre que l'Autre réagisse.

Oh mon dieu ma protégée est monstrueuse. Je suis si désolée
@Elena Corbeau et @Emma Pan

Elena fit volte face et sortit sa baguette. Ses yeux furibonds cherchèrent les miens et je bombai le torse. Cette fille ne me faisait pas peur, au contraire elle m'aurait presque fait pitié. Elle accéléra le pas tandis que j'adoptai une position dominante. Je la dominai, et pas seulement par la taille mais aussi par le sang. Elle se permettait d'utiliser sa baguette alors qu'elle n'était qu'une... Sang-De-Bourbe. Ce mot sifflait délicieusement entre mes dents, tel le serpent. *Dégage*.

- Répète ça pour voir ! Hein ?! Tu veux faire la maline ?! Bah vas-y ! Allez ! T'attends quoi pour répéter !

J'avançais de quelques pas, sortis d'un geste sec ma baguette et plantai mes yeux fiers dans les siens. Mon rictus s'élargit et un sourire narquois prit place à la commissure des mes lèvres.

- J'ai dit que tu n'aurais jamais du être admise ici. Tu ne vas pas lever la main sur moi, puisque c'est mot pour mot ce que tu as écris dans ton minable journal.

Dis-je d'une voix parfaitement calme et posée. Avant que je n'ai pu rajouter quoi que ce soit, un long serpent grisâtre surgit à ma droite et j'étouffais un petit cri. Mais ? Tournant la tête, j'apercevais Erza qui pointait sa baguette vers le serpent. C'était elle qui l'avait fait sortir. Et... disons que je n'avais jamais été très à l'aise avec ces créatures, qui étaient pourtant l'emblème de ma maison. Je pivotai les talons dans le but de me maintenir à une distance de sécurité avec l'animal. Je n'avais aucune envie de finir à l'infirmerie avec une morsure et quatre points de suture. La créature oscilla lentement vers Elena et, malgré toute la haine que j'éprouvai à cet instant précis envers elle, je ne pus m'empêcher de la plaindre.

Pendant qu'Erza continuer d'apostropher l'Autre, je fixai hostilement le serpent qui n'arrêtai pas de décrire des arc de cercle autour d'Elena. Fronçant les sourcils, je m'imaginai dans le bureau de la directrice pour "blessures volontaires envers une camarade". Non, non.

D'un geste rageur, je sortis ma baguette et la pointa vers le serpent, rahh Erza savait-elle vraiment ce qu'elle faisait ? Elle était si concentrée sur Elena que les deux semblaient avoir oublié momentanément qu'un animal dangereux serpentait tranquillement entre nous, attendant le bon moment pour sauter sur sa victime. Mais, et moi ? Par Merlin, quel était le contre-sort de Serpensortia ? Nous ne l'avions même pas évoqué en DFM.

Je me voyais mal tirer sur la veste d'Erza, comme une gamine réclamant un bonbon à sa maman. Rengainant ma baguette, je me contentai donc de faire glisser mes yeux du serpent à Elena, priant pour qu'Erza resonge à sa présence. Mais avant que je n'ai pu avertir quelqu'un, le serpent siffla étrangement, et se mit à décrire des arcs de cercle de plus en plus petits autour d'Elena, qui ne vis rien venir.

- Attention ! criais-je. Au même instant, l'animal s'éleva à la hauteur d'Elena, et mes yeux se fermèrent instinctivement.

@Elena Corbeau @Erza McGowan. Ahh, pour une fois où ce n'est pas ma Protégée la méchante

Sa baguette pointée en direction de sa camarade, Elena se dégonfla. Elle n'en avait pas le courage, elle ne souhaitait pas être le reflet des deux jeunes filles. Elle abaissa sa baguette tandis que l'une des vertes lui lançait des insultes sans modération. La jeune fille s'écarta et abaissa sa baguette. Tout lui semblait flou, elle n'entendait plus que ça *sang de bourbe, moldu, esclave*. Elle trouva comme seule alternative de se boucher les oreilles, c'était insupportable de les entendre jacasser et crier ces mots qui n'avaient aucun sens...

Alors qu'elle s'apprêtait à prendre de nouveau la fuite et à revenir sur ses pas. La brune n'eut aucune pitié à sortir sa baguette et à prononcer une incantation qui était inconnue pour Elena. Elle comprit vite ses effets lorsqu'elle aperçut un serpent sortir de la baguette de sa camarade. La rouge se figea et de sa bouche sortit un cri stupéfait. *Bouge pas ! Bouge pas !* pensait-elle. Elle avait conscience que le moindre de ses mouvements pourrait aggraver la situation.

L'animal s'approcha à vif allure et commença à faire des cercles autour de ses pieds. Paniquée Elena supplia sa camarade d'inverser l'effet du sort.

« Fait le partir ! Je t'en supplie ! S'il te plaît, s'il te plait ! » Criait-elle tandis qu'elle fermait ses yeux pour ne pas faire face au reptile.

Néanmoins, sa camarade restait de marbre et les supplices d'Elena ne l'atteignaient aucunement. Comment avait-elle fait pour en arriver là ? Elle regrettait de ne pas être parti plus tôt et d'avoir voulu montrer une force qu'elle ne possédait pas.

Elena continuait à implorer la Serpentard de faire partir la bête. Cette dernière se rapprochait dangereusement d'Elena qui avait toujours les yeux clos. Le déclic vint à la mise en garde de la rouquine. "Attention" avait-elle crié. Par reflexe la fillette mit sa main devant son visage pensant limiter les dégâts mais la dernière chose qu'elle sentit avant de pousser un cri, fut la sensation douloureuse de crocs plantés dans la chair de son bras droit. Elena tomba par terre, en premier temps, surprise par la souffrance qu'elle éprouvait mais également par le peu de force qu'elle possédait.

Elle utilisa le peu d'énergie qui lui restait pour attraper sa baguette qui avec le choc de la chute était quelques centimètres plus loin. Elena savait que si elle ne réagissait pas, personne ne le ferait *Faites que sa marche...*

« Lashlabask !» Cria-t-elle en pointant sa baguette en direction de l'animal.

Ce dernier fut éjecté un peu plus loin, heurter par le sortilège. Une fois hors de danger, Elena regarda son bras de plus près, quelques larmes coulaient sur son visage blafard de peur. Elle put apercevoir les deux traces des crocs du serpent formant deux points parallèles sur son avant-bras. Elle n'osa pas toucher la blessure par peur d'aggraver la situation. De plus, elle n'avait rien sur elle pour empêcher les quelques gouttes de sang de tomber sur le sol. Toujours sur le carrelage — du moins ce qui restait de carrelage — humide et froid, son regard ne croisa pas celui des deux jeunes filles.

« C'est...c'est vous les monstres » Murmura-t-elle. Ses mots étaient séparés par des reniflements indiscrets et une voix tremblante, toujours sous le choc après l'accident.

youpi

Soudain tout divague autour de toi. T'es yeux se brouillent et une seule pensée persiste : Comment fais-tu pour être aussi monstrueuse ? !

Toi même tu ne le sais pas. Tu aimerais partir en courant et nager jusqu'à l'épuisement n'importe où, mais tes pieds et tout tes membres refusent le moindre mouvement. Tu voudrais même t'excuser auprès de l'autre, mais ta gorge sèche t'empêche de parler. Tu as l'impression de re vivre la fête au manoir. À la fin, tu avais tout oublié. Tu ne sais plus ce qu'il s' est passé, ce que tu as fait, ce qu'on t'a fait et comment tu es repartie. Tu te sens fléchir et tu as l'impression de pencher d'un côté et de l'autre.

Même Emma est horrifiée par ce que tu viens de faire. Elena t'as demandé s'annule le sort, mais à ce moment là tu etais trop perdue dan tes pensées pour répondre. Encore moins pour agir. Tu aimerais prendre un balai et t'envoler au dessus des cieux pour disparaître à jamais ... Mais ce serait se défiler. Partir comme une lâche. En même temps, là tu ne fais pas mieux à ne rien faire. Tu as juste la force de murmurer un mot avec une voix éteinte :



Après, plus rien. Tu t'évanouis et ne sais plus ce qu'il se passe. Ta tête te fais trop mal de toute manière ...

@Elena Corbeau et @Emma Pan désolé pour le retard, hâte de lire vos posts

J'étais mortifiée. Avant que je n'ai pu fermer mes yeux, je vis les affreux crochets du serpent pénétrer la chaire d'Elena. *Merde* Je portais mes mains sur mon visage, effarée par notre bêtise. Erza n'avait pas enlevé le serpent, elle ne l'avait pas fait. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait ?!
Je me tournai vers elle pour lui hurler dessus toute ma colère, ma peur, ma culpabilité, mais au moment ou mes yeux cherchèrent les siens, ils ne rencontrèrent que du vide. Des larmes coulèrent sur mon visage balafré par l'angoisse. Puis, lentement, je descendis le regard sur le sol, ou Erza tenait immobile. Son corps était parfaitement immobile, comme si elle dormait, mais je n'étais même pas sûre de voir encore sa poitrine se soulever.

- AAAAAAAAAAAAAAAH !!!! hurlais-je.

Mon cris traversa la pièce, ricocha sur les murs et s'éteignit dans un affreux écho. Tremblant de tout mon corps, je trébuchai sur le corps inerte d'Erza et m'en éloignai vers l'autre fille. Mes yeux toujours clos, je tâtonnais le mur, et m'écrasais bruyamment contre le sol glacé. Un gout métallique m'emplit la bouche, et mes lèvres étaient pâteuses. Mes muscles me faisaient mal, je me sentais odieuse, terrible et rongée par la culpabilité qui me bouffait l'âme. Comment en étions arrivées là ? Comment avais-je pu la laisser faire apparaitre ce serpent ?! J'entendis le souffle saccadé de la jeune fille se mêler au mien. Elle était toujours là. Bizarrement, une partie de moi aurait souhaité que je rouvre les yeux, m'exclamant "quel cauchemar !", mais hélas, le sang dans ma bouche n'était pas un rêve.

Rouvrant péniblement les yeux, je cherchai par tous les moyens d'éviter l'expulsion. Le corps d'Erza était de dos, je ne voyais que ses cheveux étalés en éventail, formant un halo autour de sa tête, comme un ange. Sauf que je n'étais même plus sûre qu'elle respirait. Je n'étais sûre de rien, mis à part de la merde dans laquelle nous étions.

Je me dirigeai à petit pas vers la fille et mes yeux s'embuèrent de larmes. J'étais un monstre."Je suis désolée, ce que j'ai fait est inexcusable, je... ça va ?" Ma main s'approcha de son bras qu'elle maintenait contre elle. Je voulais être sûre. Sûre que sa plaie n'était pas profonde, qu'elle allait survivre. Il le fallait. Je me voyais déjà l'emmener à l'infirmerie. Mais comment allais-je me justifier ?

Je n'aurai su dire ce qui me poussa à pleurer mais à cet instant précis, des larmes glacées perlèrent au coin de mes yeux et coulèrent en cascade sur mes joues, accompagnant mes tremblements insensés. Qui étais-je ?

@Elena Corbeau et @Erza McGowan, à vous les bichettes je crois que cette histoire part en cacahuètes j'aime ça

Elena continuait de regarder son bras, le regard vide. Elle n'y croyait pas. Comment la situation avait-elle pu dégénérer autant ? La fillette n'osait pas regarder sa blessure, la vue des quelques gouttes rouges qui glissaient le long de son bras lui devenait insupportable. Son subconscient lui criait de partir, de fuir mais que faire une fois qu'elle serait à l'extérieur ? Elle n'osait pas raconter ce qu'il s'était produit. *Pourquoi, pourquoi...*Elle ne cessait de penser aux potentielles rumeurs qui pourraient éclater à son sujet. "Elena la peureuse" ou "Elena la lâche". La rouquine était submergée par à la fois une immense tristesse et une immense colère. Elle s'interrogeait, se demandant comme était-ce possible qu'à un si jeune âge, nous soyons envahis par de telles actions, de telles noires pensées.

La rousse de Serpentard s'approcha près d'Elena, ses pas résonnèrent et Elena — ne souhaitant plus les entendre — rampa sur le sol pour s'éloigner d'elle et alors que celle-ci s'apprêtait à la toucher, à atteindre sa personne, elle se saisit de sa baguette et lui cria dessus avec une force que même elle n'aurait jamais soupçonnée.

« Je t'interdis de poser ta main sur moi ! Je n'hésiterais pas à me servir de ma baguette une nouvelle fois si tu insistes ! » Criait-elle.

Sans cesse la même phrase "ne t'approche pas" qu'elle la répétait en boucle. Le message avait beau être passé, la Gryffondor insistait, toujours sous le choc. Quant à sa camarade, elle s'était évanouie et intérieurement Elena jouissait de cela. La pareille avait été rendue. Elena se mit debout, tremblante avant de faire quelques pas jusqu'à la porte, compressant son bras. Sa blessure semblait plutôt superficielle, la colère avait pris le dessus sur la douleur.

Que faire une fois sortit ? Elle l'ignorait mais l'idée de rester ici encore une seconde de plus lui était insupportable. Elle passa la porte et on pouvait encore entendre ses respirations intenses, ses pleurs et quelques murmures. Des mots qui n'avaient presque aucun sens et qui étaient inaudibles pour toute personne croisant sa route.

Elle ... Ce corps allongé. Morte ? Non, du moins pas encore. Quelle sera la suite ? La rouge est partie. Il reste elles. La rousse, et la brune. Même si la brune ne compte plus, pas. Elle est inerte, sur le sol glacé. Son sang est glacé. Sa peau est glacée. La fille est tout de glace. Face contre terre. La rousse semble mortifiée devant cette scène d'horreur.

La rousse pleure. Et elle a crié. De toute son âme. Un cri perçant. À percer les tympans. Croit-elle que la brune est morte ? Sûrement, peut-être, qui sais ? On ne sait plus rien. Avec les événements récents, qui est encore normal ? Personne.

Soudain, la brune bouge. Ses lèvres. Elle semble vouloir leur parler ...



Tu rouvres un oeil. Puis l'autre. C'est comme si tu découvrais à nouveau le monde. La terre. Tu voudrais te relever. Mais tu es au plus bas, tout en bas. Tu n'as pas, plus de force. Emma te semble effrayée. Elena ... Elle ne te semble rien. Rien du tout. Tu veux ouvrir la bouche. Pour leur dire. *J'ai soif ...* Tu ouvres tes lèvres, mais aucun son n'en sort. *À boire ...* Rien non plus. Il faut que tu te lèves seule. C'est un effort presque surhumain que tu dois accomplir, mais tu parviens à te hisser contre le lavabo. Tu te regardes dans le miroir. Toi, l'être sombre et néfaste ... Tu fais couler l'eau. La boie. Et puis, dans un geste raide, tu pars. Sans un mot.