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28 mars 2021, 18:50
Canopée  LIBRE 
.oOo.

[ FIN MARS 2046 ]
Toilettes Abandonnées, 2ème Étage, Poudlard
Heure du Déjeuner

Charlie, 16 ans.
4ème Année


Image





Les toilettes abandonnées étaient affublées de fenêtres certainement aussi imposantes que celles de la Grande Salle. Majestueuses et solennelles, elles étaient les orbites qui contemplaient la déchéance de cette pièce délaissée, laissée en charogne au temps.
Lassées par ce spectacle macabre, les fenêtres s’étaient elles aussi abandonnées à la douce mélodie funèbre des secondes qui s’enlisent, composition de poussière qui recouvre les carreaux d’une couverture aussi douce que sèche, et qui tapisse les larges mâchoires inférieures des croisillons.
En conséquence, la lumière qui filtre à travers ces grands yeux de verre est brouillée. Elle révèle les volutes de particules qui gravitent lentement au creux de son gigantesque et unique rayon, recherchant une couverture de chaleur dans cet air austère. Une atmosphère emplie du poids des années et de la légèreté d’un soleil timide. Les reflets sur la faïence des lavabos manquent tellement d’assurance et d’éclat qu’ils pourraient en rougir.
Cependant, malgré ce constat amer, une jeune fille se tient souvent face à ces immenses fenêtres, à l’heure du déjeuner.

Charlie se retrouve toujours seule lorsque tous les élèves de Poudlard se dirigent vers la Grande Salle pour se sustenter. Manger en dehors de la foule était une habitude qu’elle avait prise depuis les premiers jours de sa toute première année.
À l’exception des grands rassemblements officiels où la présence était obligatoire — là où il y avait tellement d’élèves que retrouver sa propre sœur était une tâche complexe — la Rouge et Or n’allait jamais dans cette Grande Salle.
Charlie est une solitaire qui ne ressent pas le besoin de se mélanger, même si — et elle n’osera certainement jamais se l’avouer — d’autres besoins se font de plus en plus ressentir envers les autres.
Toutefois, Charlie mangeait toujours à sa faim malgré tous les entrainements qu’elle subissait. Celle-ci allait chercher sa nourriture directement dans les Cuisines du château ; elle y connaissait tous les elfes de maison, qui s’étaient résignés à lui préparer ses plats à part, à défaut de se faire voler en douce par celle-ci.
La nourriture à Poudlard est abondante, ce n’est pas un problème en soi.

Debout, la Rouge et Or se tenait tout en longueur face aux fenêtres imposantes. Sa taille semblait ridicule face à la grandeur de ces vitres qui, malgré leur vieillesse prématurée, continuaient à tout dominer.
Charlie n’était pas impressionnée par celles-ci, elle n’y faisait même pas attention. Habillée de sa seule chemise blanche à cravate, de sa jupe, et de ses collants blancs — ses deux capes étant posées sur le rebord d’un lavabo — elle regardait nonchalamment à travers les carreaux.

Ses yeux sont portés sur la tombe d’Arseni Stoyanov en contrebas. Depuis le temps, elle s’était renseignée sur l’identité de cet homme ; mais cela ne changeait en rien son indifférence envers lui. Son regard est absent, la tombe n’est qu’un chemin pour son esprit, une porte pour emprunter ses propres corridors étroits. *Non… impossible…*. Des torsades colorées sont frappées contre les murs de sa conscience. Peu importe l’endroit où ses mains se posent, celles-ci craquèlent la peinture, la laissant se détacher en des langues asséchées, lambeaux de ses pensées. *Et si… et si…*.

Face à elle, sur la mince corniche qui supporte la base des fenêtres, deux plats blancs prennent eux aussi la poussière du temps. L’une comporte une variété de lasagne sans pâtes, avec de la pomme de terre et du poisson ; l’autre contient deux grandes cuisses de poulet frit se chevauchant.
L’heure du déjeuner rendait les couloirs tellement calmes que l’absence de porte à l’entrée de ces toilettes n’était pas un problème. Le silence était une catalyse des pensées de Charlie. Son corps est bien présent dans cette pièce, mais il semble être devenu une statue de cire pensive, ayant oublié de manger son repas avant de se laisser pétrifier par le flash du temps.
Dernière modification par Charlie Rengan le 31 mars 2021, 10:44, modifié 1 fois.

je suis Là ᚨ

29 mars 2021, 10:43
Canopée  LIBRE 

[PV : Charlie Rengan]
Bouleversement (Troisième année)
Toilettes abandonnées, Poudlard
fin mars 2046
à l'heure du déjeuner


Un sandwich rabougri et à moitié écrabouillé dans ta main droite, tu arpentais les couloirs du Château, à la recherche de quelque chose, ou plutôt de quelque part. Tes pas résonnaient au rythme de ta respiration, et tous deux accéléraient à mesure que tu avançais. Tu venais de passer par la Grande Salle pour y attraper ton déjeuner, et t'étais faite bousculé par deux garçons qui devaient être en cinquième ou sixième année. Rien de bien méchant ni de volontaire, évidemment, mais le trouble anxieux qui vivait en toi en fût particulièrement affecté. Les deux gamins aux sourires anxiogènes t'avaient poussée sur un autre élève, bien plus jeune cette fois-ci et du sexe opposé, qui t'avait jeté un regard bien noir, que tu t'étais permise de lui renvoyer. Alors, attrapant ton casse-croûte habituel au coin d'une table, tu t'étais vite enfui de cette bulle bruyante et oppressante qu'était la Grande Salle.

Tu détestais ce Monde si vivant mais surtout si intense. Pourquoi toi, Harriet Greenwood, étais-tu si effrayée et mal à l'aise face à tout ça, alors qu'eux, alors que les Autres riaient et Vivaient. Oui, c'était le mot, ils Vivaient, ils Étaient. Et toi, que faisais-tu ? Et bien, tu Ressentais. Mais tu Ressentais tout beaucoup trop fort, de manière trop agressive. Comme si l'Autour était un brouillard permanent qui t'attaquait et t'obligeait à te renfermer sur toi-même, comme si la Terre était trop en mouvement pour toi. Tu aurais aimé vivre dans l'Univers, cette Immensité qui paraissait si apaisante et douce. Mais non, il avait fallu que tu atterrisses là. Et putain qu'est-ce que c'était dur ! Cette foule, ce bruit ambiant, ce stress permanent et ces yeux qui te fixaient de haut en bas, comme pour t'examiner chaque fois un peu plus profondément.

Tes converses tapaient sur le sol en direction d'un abri, d'un endroit calme et éloigné. D'un trou dans lequel se cacher de cet affreux Monde, dans lequel disparaître jusqu'à crever. Mais elles n'étaient que des formes floues à tes yeux dont le regard s'était complètement brouillé, deux taches d'un rouge quelque peu délavé à cause de l'usage. Les lacets étaient toujours décorés de perles qui formaient le mot "Sainte Anne". C'était exactement ça, 'fallait que quelqu'un fasse quelque chose pour toi. Prendre un marteau et te péter les doigts je sais pas, parce que là tu pouvais vraiment plus. Tu marchais de plus en plus vite, et avais l'impression que le brouillard te pourchassait pour t'envahir et te bouffer. Serrant de plus en plus fort le bout de pain de ta main abîmée, tu séchas tes larmes d'un geste rapide, et les perles liquides se déposèrent sur ta manche.

Tu t'arrêtas net devant un endroit que tu connaissais bien, les Toilettes Abandonnées. Tu venais souvent y mettre les pieds pour t'accroupir entre deux robinets fuyants, donner des coups de poing dans les murs branlants ou encore dévisager l'immonde chose que tu étais dans le grand miroir fragmenté. C'était notamment ici que tu avais fait la rencontre de Kat, et de ces deux autres rousses aux uniformes bleu et argent, et que toutes trois t'avaient coupé les cheveux. C'était il y a un an exactement, mais tu te souvenais de cet Instant comme si c'était hier. Tu n'avais jamais recroisé cette grande si intrigante, ni cette petite qui maniait sa paire de ciseaux comme Alienor maniait sa batte. En revanche, ta jumelle de coupe, tu l'avais rencontrée de nouveau. Enfin bon, sans trop réfléchir, tu mis un pied dans la pièce, puis l'autre, avant d'y sentir une présence.

Devant les fenêtres se trouvait une gamine à la silhouette grande et fine, à demi-cachée par des cheveux noir de jais, lisses et longs qui étaient attachés en une queue-de-cheval atteignant le dessous de ses fesses par un élastique bleu-roi. Elle était silencieuse, devant cette ouverture sur le Monde. À cet instant-là, tu aurais pu partir pour dénicher un autre refuge, voyant que celui-ci était déjà occupé, mais tu traversas la salle à pas feutrés, déposas ta cape et ton déjeuner sur un robinet non loin de celui sur lequel l'Autre avait déposé ses affaires, posas ton sac au pied de celui-ci et t'approchas doucement de la gamine.Puis, tu t'étais plantée à ses côtés, le regard tourné vers le Parc. Tes yeux observaient quelques secondes les arbres qui commençaient à renaître, avant de s'attarder sur la tombe. Tu n'y avais jamais vraiment fait attention. Après tout, ce n'était qu'une stèle blanche au pied d'un chêne solitaire. Et pourtant, ce Grand homme avait marqué tant d'esprits.

Sixième année RP / code couleur : #741B47
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Venez pénétrer les voiles mystérieux de l’aveniiir !

31 mars 2021, 10:43
Canopée  LIBRE 


*Juste impossible…*. Elle ne peut pas juste être dans le château. *Mais… Et si ?*. Bordel, c’est vraiment la pensée la plus débile et crétine qui m’avait traversé l’esprit depuis… hier à la même heure.
*Impossible… ‘faut qu’j’arrête ça*. Depuis les dernières vacances, à chaque fois que je me retrouvais seule face à cette foutue demi-dent tombale — même pas marbrée — en contrebas, cette sale pensée m’agressait. Elle n’avait aucune logique, aucune consistance, aucun fondement, mais ça ne l’empêchait pas de me faire chier jusqu’au bout. *Et si…*. ET RIEN DU TOUT, BORDEL !

Elle n’est pas dans le château. *Mais juste si…*. C’est reparti.
Une boule éclot dans les profondeurs de mon bassin, s’épanouissant comme une fleur, écrasant mes organes de sa grandeur. D’un coup, elle part comme une flèche vers ma gorge, raclant contre mon intérieur et contre toute ma volonté. *Bordel*. Jusqu’à s’échapper à travers mes lèvres en un soupir violent, proche du vomi. « Hhaa… ». Laissant ma poitrine renversée, dans un bordel que je ne peux pas contrôler. *Et si ?*. Elle ne me lâchait pas… C’était insupportable.
Trois mois à me faire courser sans pouvoir fuir. Alors, foutue toi, et si tu étais vraiment là ?
Qu’est-ce que tu ferais ?

Peut-être que tu sentirais mon odeur dans le courant des couloirs ? Exactement comme ce bordel-de-gars des autres vacances de Noël ? *’faut qu’j’arrête d’rentrer à c’moment-là, comme avant*. C’est dangereux, les vacances ; elles donnent comme des ailes aux Autres, une envie de parler irrésistible, de dire des choses qu’ils ne disent pas normalement. Les Autres sont aussi abrutis que ridicules, je ne comprends pas pourquoi ils ont besoin d’autant de temps pour dire ce qu’ils pensent. *J’sais plus…*. Maintenant, à cause d’Eux, je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire. À cause d’Eux, je me fais attaquer par mes propres pensées, par moi-même. Ça me donne envie de tous les défoncer.
Mais ce n’est pas le moment de penser à leur casser la gueule *Crown* même si cette famille maudite me *Ta gueule*.
Je parle de toi, là.
De ton nez qui se lève brusquement en l’air pour inspirer mon parfum-qui-pique.
Et alors ? Tu ferais quoi ?
*Et si…*. Tu viendrais ? En une petite foulée, tu amadouerais la folie des escaliers ? Avec ton corps fin *t’es toujours aussi fine ?* et tes cheveux d’ambre *ils ne sont pas un peu plus foncés ?* tu traquerais vraiment ma piste en fonçant dans ce couloir humide ? *Bordel*. Je n’arrive pas à bien te voir, j’ai oublié ton visage. Tout comme je n’arrive pas à bien voir les alentours quand je suis toi. La roche qui parsème les murs du château a une allure plus faible, et c’est bien pire quand je regarde les petites flammes qui se taisent. Merde, elles se figent sur ton passage. Bordel, t’es vraiment au deuxième étage ?

Ouais, tu y es.
Je ne t’entends pas ma respiration, mais j’imagine d’ici, de toi, qu’elle ne doit pas être très jolie.
Et tu avances de ta démarche saccadée, sans m’écouter. *Arrête*. Merde, t’as raison. Pour m’écouter, il faudrait déjà que je te le dise, d’*arrête*. Alors pourquoi tu ne m’entends pas ? Pourquoi tu ne m’écoutes pas ? J’entends tes pas, alors tu devrais entendre mon foutu trépas. Regarde comme je ne bouge pas.
Pas vrai que tu devrais m’entendre ?
Ouais, tu devrais.
Mais tu ne le fais pas. Tu continues à avancer entre les grosses pierres qui sont ridicules à côté de toi, et le feu glacé, pétrifié en plein milieu de sa mélodie expirante. Pendant que moi… je me concentr
Tap.
Bon Dieu. J’entends la force de ton pas, je ressens son onde de choc ; il résonne dans cette pièce comme si tu étais vraiment là.

Juste en bas, l’unique petite dent d’Arseni me nargue de son sourire d’abruti, édenté. *’Dieu*. Je l’entends qui me crie : Alors ?! ELLE est là, hein ?! HEIN ?!.
Le mort ne parle pas, c’est moi qui le fais parler ; étrangement, avec la voix de Nejma. « Hha », si elle était là, la Serdaigle, je pourrais penser à autre ch
Tap. Un autre pas bien plus silencieux. Pourtant, je ne suis plus toi. La situation s’est inversée, j’ai réintégré le bordel de mon corps. *C’est…*. Tap. Là, ta présence est extérieure, bordel, tellement réelle que je… Tap. *Impossible*. J’ai l’impression que tu es vraiment là, juste derrière moi. Tap. Si je me retourne, ton regard va… Tap. Non. C’est mon regard qui va… Tap. *Non*. Je suis pétrifiée. Je suis moi, mais j’écoute que toi. Tap. Mon corps est plongé dans un silence tellement fort qu’il n’existe plus. Tap. Pourquoi je t’entends aussi bien ?! Tap. Ça ne m’a jamais fait ça ! Tap. Mais… C’est que Tu te rapproches encore plus de moi ! Tap.
Qu’est-ce qui m’arrive ?
La réalité s’est mélangée au rêve ?

Impossible.
Je ne peux pas y croire. Tap. Mais je ne veux pas me retourner pour arrêter d’y croire. Tap. C’est horrible. Tap. C’est reposant. Tap. Est-ce que c’est réel, ce rêve ? Tap. Ou est-ce que mon rêve est déjà réalité ? Tap. Je n’ai plus envie. Tap. Mais je ne peux rien arrêter. Silence.
Le rythme s’est cassé, brisant totalement son dynamisme progressif, sa lancée de notes abandonnée.

Un instant passe, un instant de trop. Interminable.
Je ne peux pas bouger. Je ne vois plus rien, mon regard s’est transformé en ouïe. Ma concentration est si forte que j’entends le bordel étouffé des Autres en train de bouffer. J’entends aussi le ruissèlement des canalisations qui fait bourdonner mes oreilles, jusqu’à presque les faire couler. Mais surtout, j’entends le silence assourdissant qui ne se tait pas.
Je suis le silence qui-ne-se-tait-pas ; qui gueule à s’en péter la gorge dans une giclée de sang.
Brisé. Là.
J’entends un frottement de tissus aussi fort que la confrontation des continents. Elle pose ses vêtements sur un lavabo. Je ne contrôle plus rien de ce rêve-trop-réel. Je ne sais plus ce qu’il se passe ni ce qu’il va arriver. J’en oublie mon prénom et ma raison d’exister. Je ne suis plus rien à part ce bruit qui frotte. Lambeaux du temps, me bloquant dans un infini qui boucle. Il frotte, alors qu’elle tourne et se retourne.
Et moi ?
Je frotte ; quand mon cœur s’arrête à l’apparition de sa silhouette.

Juste là, .
Sur ma gauche, à mon niveau. Tout se tait. Le silence n’existe plus. Le cri non plus. Tout est différent en cet instant, il s’écoule vers le haut.

Tu m’as sentie ?
Tu m’as suivie ?
Tu m’as pistée ?
Tu m’as aimée ?

Il remonte le temps, il nargue l’espace, m’embarquant dans sa folie bizarre. Je ne ressens plus rien. *C’est impossible…*. Tu ne peux pas être là. Je ne peux pas supporter ça.
Non. Tu n’as pas traversé les sous-sols et leurs reflets éblouissants sur les armures, ni escaladé les escaliers tarés et leurs pensées brouillés, ni saccadé les couloirs minuscules et leurs flammes tuées. Non. Tu n’as rien fait de tout ça ; parce-que toi, tu ne fais rien. Tu es chez toi, quelque-part dans ce monde qui est à moi.
Peut-être que tu es proche, mais tu restes très loin. Tu m’as oubliée, est-ce que je dois te le rappeler ? Ce n’est pas grave, c’est de ma faute.
Mon cou actionne ses muscules pour très lentement faire tourner mon visage.
Non, ce n’est pas toi. *Impossible…*. Non, je suis sûre que ce n’est pas toi. Je le Ressens.
Mon regard écorche tout ce qu’il traverse : stèle, herbe, lac, vitre, roche, vent, temps. Jusqu’à se poser sur une tignasse *’courte* rousse. Mes yeux sont tous deux fixés sur cette tronche, à la recherche de son regard.
À part mon visage, rien n’a bougé.

Ouais. Je le savais que ce n’était pas toi.

Alors toi, là, aussi silencieuse qu’une croche *’blanche comme Solwen* qui t’es pour oser te planter à côté de moi ?

je suis Là ᚨ

31 mars 2021, 18:44
Canopée  LIBRE 
Le Parc te paraissait à la fois immense et tout petit. On pouvait croire que l'île formait un Monde à part entière, composé d'un grand Château dont les nombreuses salles étaient occupées par un tas de petits êtres inutiles et fades, d'une forêt présumée extrêmement dangereuse et donc interdite, d'un lac aux eaux profondes et noires qu'il ne valait mieux pas explorer si vous voulez mon avis, de serres qui renfermaient des plantes plus étranges les unes que les autres, d'une cabane abritant le gardien du domaine, d'un arbre fou-furieux et d'un autre géant composé de deux troncs enlacés, l'un blanc et l'autre brun, dotés d'un dense feuillage vert. Il paraissait que dedans, se cachait une créature mystérieuse appelée le Paon Noir, que personne n'avait jamais vraiment vu. D'ailleurs, tu étais bien curieuse au sujet de l'animal, et prévoyais de te poster, un soir, en haut de la Tour d'Astronomie, dans l'unique but de l'apercevoir.

Mais un mouvement te tira de tes pensées. Tu sentais le regard de ta voisine posé sur ton visage. Était-elle en train de t'examiner sous toutes tes coutures ? Ou était-elle plutôt différente des Autres et te regardait-elle sans aucun but de jugement ? Tu ne savais pas, et n'osais pas tourner la tête. Tu l'avais dérangée, car elle avait établi son espace en première. Et toi, tu n'aimais pas être dérangée. Alors, peut-être qu'elle non plus ? De plus, tu ne l'avais jamais croisée, et ne savais rien de ses traits. Ton regard restait plongé dans le Dehors, mais ta tête était ailleurs. Elle était chez cette jeune fille à la queue-de-cheval noire de jais, qui t'observait à l'heure actuelle. Qui était-elle ? *J'sais pas.* Allait-elle bien t'accueillir ? *J'espère...* Ou bien allait-elle te gueuler de partir et de la laisser ? *Pitié non.* D'un côté tu avais peur, et de l'autre tu étais curieuse de découvrir son visage, ses yeux et cette chose différente qui la caractérisait sûrement.

Tu fis doucement pivoter ta tête, sans bouger le reste de ton corps, et plongeas ton regard dans le sien. Ses pupilles étaient d'un vert émeraude magnifique et profond, scintillant. Elle avait un visage ovale et une peau brune, ainsi qu'un menton légèrement relevé qui lui donnait un air un peu hautain. Pourtant, tu pouvais voir dans ses yeux quelque chose de doux, difficilement perceptible mais réellement beau et intrigant. Ses traits étaient marqués, son nez retroussé et ses lèvres fines. Son visage te faisait ressentir une émotion étrange, un mélange entre l'intrigue, l'attirance et l'intimidation. Des mon point de vue, vous étiez deux gamines dont les silhouettes de profil étaient plantées devant les grande fenêtres. L'une baissait légèrement la tête et l'autre la levait un peu, à cause de la différence de taille. Celle de gauche avait les cheveux coupés court tandis que ceux de celle de droite étaient longs. La grande était brune aux yeux verts, la petite rousse aux yeux bleus... Enfin bon, je pourrais continuer des heures comme ça.

Mais de ton point de vue, il y avait juste un visage penché sur le tien. Le visage d'une parfaite inconnue qui pourtant, te donnait l'impression d'un déjà vu. Mais vous ne vous étiez jamais croisées, tu en étais certaine. Elle devait être bien plus âgée que toi, et visiblement à Gryffondor. Aucune chance donc que tu ne l'aies déjà rencontrée quelque part. Cependant, tu voulais la connaître davantage. Elle t'inspirait mais surtout t'intriguait réellement. Et c'était rare, que tu éprouves cette curiosité pour un.e Autre. Tu retins tes doigts de se poser sur sa joue, comme pour vérifier si elle était vraiment réelle, vraiment là. Vous étiez plongées dans un silence, si l'on oublie le bruit régulier des gouttes d'eau qui s'échappaient des robinets détraqués, car aucune de vous deux n'avait prononcé mot depuis ton arrivée, tu hésitais donc à ouvrir la bouche. Sans vraiment réfléchir à ce que tu allais dire, tu t'élanças.

"T'as déjà vu le Paon Noir ?"

Tes Mots vinrent se cogner contre les murs froids qui les renvoyèrent à travers la pièce. C'était similaire un Écho qui venait souligner l'insignifiance et l'absurdité de tes propos, et te faisait davantage douter de l'utilité de tes paroles. Peut-être qu'elle préférait le silence ? Et que tu l'avais encore plus dérangée ? Il ne te restait plus qu'à attendre de savoir, de comprendre son regard. Ta main droite tapotait légèrement ta cuisse, comme elle le faisait bien trop souvent. Tu n'avais pas lâché ton interlocutrice du regard, et attendais sa réponse comme un élève studieux attendait l'annonce d'une note, comme un fanatique de quidditch attendait que l'attrapeur de son équipe favorite se saisisse du vif d'or, comme la majorité des adolescents attendaient les vacances, et comme les bourgeons, étouffés par la neige, attendaient de pouvoir renaître dans leur splendeur.

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02 avr. 2021, 12:46
Canopée  LIBRE 
Sans brusquerie, mon corps revient à la vie.
Le gigantesque silence qu’il m’a imposé m’avait fait peur. *Peur ?*. Non, c’est maintenant que j’ai pe...
C’est en cet instant que je ressens ma poitrine comprimée.
Juste avant ça, je n’avais rien ressenti. Je n’avais pas paniqué parce que je ne pouvais pas pas paniquer. Plus rien ne fonctionnait dans mon corps, tout s’était éteint dans mes entrailles. Le silence complet, et profond ; sans Rien. *Bordel… c’est…*.
À la mesure du réveil de mes sens, je prends conscience de l’ampleur colossale de ce qui m’avait traversé. *Qu’est-c’que…*.
Je m’accroche à ce visage blanc à la texture étoilée, constellée de beauté. Il me fait vraiment penser à celui de la Serdaigle, mais je dégage cette pensée ; elle crève à l’instant même.
Je dois me concentrer sur ce qu’il m’avait traversé.

Tout s’était éteint en moi, je ne pouvais plus rien faire ni ressentir. *’horrible*. Flippant, dérangeant, presque malsain. *Ça…*. Mais c’est maintenant que je ressens tout ça, beaucoup trop en retard. *‘fait mal*. Pourquoi est-ce que je me sens aussi mal ? *C’pas normal*. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que mon cœur cogne contre des barreaux ? Bruit sourd alterné d’un bruit aigu ; contre du métal puis du cristal. *’veux pas avoir mal*. Non. Il faut que j’arrête ça.
L’onde de choc est trop profonde, je n’ai pas l’impression qu’elle est nouvelle. Bordel, elle est foutrement vieille, ancrée dans les impasses des Noirs-couloirs. *Casse-toi*.
Là, le visage d’étoile. *Beau*. Avec ses détails en courbures. *Magnifique*. Toi seul existe en cet instant, et tu dégages tout le reste. *Magnifique !*. Il n’y a rien d’autre que les astres de ton visage. *Bon Dieu !*. Le ciel de ta tronche en composition, décomposé par mon vert en exhibition. *’l’est belle*. Les notes s’envolent sur la partition. *Bleu ?*. Bon Dieu, ne me dit pas que t’as un regard-tout-bleu ?!
Et ses yeux voyagent jusqu’à moi.

*Oh*. Cette couleur… Elle… C’est… *Compliqué*. Ouais ! C’est le premier mot qui frappe dans mon crâne. Ça me rappelle un vieux souvenir fumeux. J’essaye de l’attraper ; mais je n’y arrive pas, ce n’est qu’une grande tour de brume que mes doigts resserrent. *’sert à rien*. Cette couleur-là, bordel, elle est nouvelle.
Elle est tellement mélangée.
Le regard de Solwen est bleu lui aussi, mais tellement plus brillant. Pareil pour la couleur de mon père, mais elle est carrément plus terne. Il y a aussi Alistair avec son bleu-luisant, à la nuance-de-ciel ; mais ce n’est pas ça non plus.
Là, face à moi, ce regard-là aurait pu prendre n’importe quelle couleur qu’il ne serait pas moins… *Luminescent*. Bordel, c’est ça ! J’ai l’impression qu’il y a de la lumière qui émane des tréfonds de son regard ! *Bon Dieu !*. Cette fille pourrait briller dans le noir !

T'as déjà vu le Paon Noir ?

*Quoi ?*. Le Paon Noir ? *Qiong*. Non. Je ne veux pas y penser. Je veux rester concentrée sur ces yeux-là ! *Ça fait longtemps*. Rester dans ses ye…
Trop tard.
Ma conscience est ensevelie sous une avalanche de pensée.

Qiong et sa grande pagode. Les dragons et celui que j’avais battu. Les épreuves et Sainte-Mangouste. *Bordel*. Il s’était passé tellement de choses pendant que j’étais clouée à ce foutu lit. Qiong était revenue alors que j’étais très loin d’ici. Ses lettres m’avaient fait mal, même si elle utilisait de jolis mots. On arrivait beaucoup mieux à se comprendre quand on était en face à face ; elle m’avait montré certains de ses secrets, au creux de la pagode. Pourtant, les longues soirées qu’on avait passé ensemble étaient tintées d’une note étouffée. Et son silence des derniers mois m’inquiétait.
Ici, à travers cette fenêtre, l’arbre géant n’existait pas dans ma vision. Je ne voulais pas le voir, ni croiser son regard. Cet espèce d’enlacement de troncs me dégoûtait, il me rappelait à quel point j’étais faible à sa naissance ; le corps complètement bousillé, le niveau magique même pas digne d’une sorcière qui gazouille et la honte de savoir que j’allais redoubler.
*Bordel*. Ouais, peut-être que j’avais vu le Paon Noir avant même qu’il soit dans cet arbre, j’avais vu tellement de choses avec Qiong que je ne sais plus les distinguer. Pourtant, je ne veux plus en entendre parler. Ce n’est plus important. *Faut qu’tout dégage*. Je ne veux pas penser à moi, je le fais déjà toute la journée, jusqu’à en crever.
Là, face à moi, ce regard compliqué est important.
C’est tout ce que je veux en cet instant.

Ma concentration clopine, mais je la force à s’accrocher dans cet… *’comment j’pourrais t’appeler ?*. C’est ça ! Je dois lui trouver un nom à cette luminescence. Là, je ne bouge pas pour mieux me jeter dans ses yeux. *Comme un faisceau*.

La complexité… c’est quelque-chose que j’aime, presqu’autant que je n’aime pas. Tout dépend de la nature profonde. *Complexe*. Si c’est compliqué juste pour compliquer, c’est de la merde. Par contre, si c’est compliqué à cause de ramifications profondes qui partent dans tous les sens, en créant de passionnantes branches ; là, c’est différent, c’est ce que j’aime. C’est cette complexité qui permet de comprendre la grandeur d’un tronc, de toucher les aspérités de son bois et de sentir la portée de son sens.
Là, sous mes yeux, je vois une complexité que j’aime dans son bleu. Les racines de son regard débouchaient en deux troncs en demi-lune sous ses yeux, cernés. Gigantesque et profonds ; foutrement beaux. Comme le grand arbre, elle a deux troncs mais qui ne sont pas enlacés de manière dégoûtante ; les siens prennent chacun leur propre chemin.
Ils prennent beaucoup de place, ses troncs. Ils me font oublier mes pensées même quand elles sont fortes, même quand elles sont agressives. *C’est…*. Ça me donne envie de les découvrir. *Vraiment ?*. J’en ai envie.

Jamais, souffle ma voix bien plus faiblement que ce j’aurais voulu ; mon intonation est douce, c’est le plus important. Je n’y pense déjà plus, à cette réponse que je lui ai donnée sans réfléchir.
Mon regard quitte le sien sans aller très loin.

Une fraction de seconde sur ses cheveux. *’vraiment roux*. Une autre sur sa peau. *Belle*. Une autre sur sa bouche. *’Dieu… abimée*. Une autre sur son corps. *C’pas une gosse*. Enfin, je retourne dans son bleu, et ça me donne foutrement envie de sourire.
Alors je lui souris.
Mes lèvres s’étirent sans s’ouvrir. Ce n’est pas un sourire éclatant qui découvre mes dents. *Non*. C’est un sourire plus profond, qui vient de dedans.
Je ne le dégage pas, je le laisse traîner sur mon visage alors que ma voix s’élève encore une fois : « T’as mangé ? ».

je suis Là ᚨ

17 avr. 2021, 15:47
Canopée  LIBRE 
Une vapeur étrange était en train de t'envelopper toute entière. À l'intérieur de toi, des tas de choses bourdonnaient et t'animaient et pourtant tu restais immobile face à la jeune fille. Elle était vraiment belle, et même plus encore que la belle inconnue. Tu ne l'avais jamais croisée de nouveau cette gamine, d'ailleurs, depuis votre séance de dessin. C'était comme si elle avait disparu, s'était évaporée. Pendant quelques minutes tu t'étais livrée à elle, elle avait été la première à entendre tes notes et était venue s'assoir à tes côtés sur le banc... et puis plus rien. Cela faisait deux ans que tu l'avais aperçue pour la dernière fois et tu avais presque oublié cette fille mais croiser le regard de Charlie te la rappela. Tu n'avais jamais su son prénom. Serpentard, un an de plus que toi, brune avec des lunettes, enfin bref c'était la belle inconnue, un point c'est tout.

Tu tentas de la chasser de tes pensées et de te concentrer sur ton aînée qui était face à toi. Son visage était penché sur le tien, assez proche pour que tu puisses sentir le souffle de son "Jamais". Elle était plus vieille que toi, petite gamine de 14 ans à peine, et même peut-être plus grande encore qu'Emily et Alienor, qui étaient en quatrième année. Tu aurais voulu lui demander son prénom, mais tu étais comme figée. C'était une des premières fois que quelqu'un t'impressionnait autant, ou en tout cas te rendait muette à ce point. Son regard balaya tes cheveux roux qui te viennent de ton père, ta peau douce et blanchâtre, tes lèvres gercées puis ton corps, avant de se replonger dans le bleu de tes yeux. Et enfin, ses lèvres roses s'étirèrent pour former un sourire qui te parût étrangement sincère.

C'était à ton tour de l'examiner. Mais cette fois-ci, ce n'était pas un examen comme celui avec la petite Serdaigle de la Salle des Trophées durant lequel vous vous étiez réciproquement jugées. C'était à but totalement observateur. Ton regard était même un peu ébahi, à mesure qu'il descendait le long de ses membres. Ses cheveux noir de jais prenaient racine en une ligne parfaite sur son crâne, et étaient tirés en arrière. Derrière, tu ne pouvais pas l'apercevoir, mais devinais une longue queue de cheval attachée à l'aide d'un élastique bleu-roi. Sa peau était si brune qu'elle contrastait vraiment avec la tienne et que tu te demandas pourquoi la couleur de vos mains semblaient si éloignées. *Presque comme le Yin et le Yang.* Différentes, mais complémentaires, et belles côte à côte. Sa forme de visage était assez fine, les deux parties de sa mâchoire se rejoignaient en une jolie forme seyante et triangulaire, et elle avait des oreilles un poil plus grandes et décollées que la moyenne. Elle aussi, était différente.

Ses perles à elle étaient grandes, d'une couleur émeraude, et habitée par un éclat mystérieux. Tu n'avais jamais vu d'yeux d'un vert aussi intense, et étais curieuse de les découvrir davantage. À quoi ressemblaient-ils quand la jeune fille était émue ? Et joyeuse ? Et surprise ? Et concentrée ? Et énervée ? Et dégoutée ? Et effrayée ? Et amoureuse ? Et triste ? Des larmes coulaient-elles le long de ses douces joues, comme elles coulaient souvent le long des tiennes ? Était-ce un spectacle aussi douloureusement beau que de voir Maman pleurer ? Tu aurais pu passer des heures ton regard plongé dans le sien, mais continuas ton chemin sur son corps. Son nez était petit, un peu retroussé, et ressemblait au tien. Quant à sa bouche, elle était un peu pulpeuse, avec un arc de cupidon plutôt marqué et ses lèvres avaient l'air d'être incroyablement délicates. Enfin, tes yeux se posèrent sur certaines parties de son corps, dont sa poitrine naissante qui confirmait son âge assez avancé, ses genoux que tu devinais légèrement anguleux sous ses collants blancs, sa taille incroyablement fine et embellie par sa jupe serrée, et ses grandes mains brunes que tu eus soudainement envie de toucher...

Mais sa question te ramena à la réalité, et tu te retins donc d'attraper ses paumes dans les tiennes, et te passas une main dans les cheveux à la place. Non, tu n'avais pas encore mangé. La jeune fille t'avait tellement chamboulée que tu en avais oublié ta faim, mais maintenant qu'elle en avait parlé, ton ventre se remettait à crier famine. Elle souriait toujours, et tu le lui rendis, avant de te retourner. Ton sandwich était déposé sur ton sac, lui-même situé au pied du lavabo sur lequel tu avais posé ta cape. Le sien n'était pas bien loin du tien, à quelques robinets seulement. Tu voulus sortir ta baguette de ta poche mais tu avais enlevé ta cape, alors, rapidement, tu quittas la grande du regard et fis quelques pas afin d'attraper les deux casses-croûtes avant de revenir te poster devant elle. Toujours le sourire aux lèvres, tu lui tendis son repas, en répondant.

"Nan, et j'imagine que toi non plus du coup."

Sans attendre sa réponse, tu t'installas en tailleur, ta jupe couvrant le début de tes cuisses, tes mollets posés sur tes converses ; face aux immenses vitres, et levas la tête comme pour inviter la jeune fille mystérieuse à s'assoir à tes côtés. Puis tu reportas ton visage vers le Dehors, fragment de terre qui était dévoilé par ces carreaux de verre. Tu te sentais si petite, comparé à ses géantes fenêtres mais surtout à cet immense Monde, que tu te sentis soudain ridicule. Et même si ce sentiment n'était pas aussi fort que celui qui t'envahissait lorsque tu regardais l'immensité du ciel étoilé, il était bien présent.

Je te prie de m'excuser, Plume, pour cet affreux retard...

Sixième année RP / code couleur : #741B47
Harriet-Irma-Flash Greenwood-Mcqueen, prédictions en tout genre en moins d'une seconde !
Venez pénétrer les voiles mystérieux de l’aveniiir !

30 juil. 2023, 22:20
Canopée  LIBRE 
Nan, et j'imagine que toi non plus du coup.

D’un mouvement trop ample, j’écarte mes doigts pour attraper l’espèce de sandwich tendu par le regard luminescent.
Mon sourire encore plaqué sur mes traits, amusé par ses petits pas rapides pour aller chercher cette nourriture qu’elle m’offre, je regarde son corps prendre ses aises, sur la dureté de la pierre. Battant l’air en caresses toutes douces. *’c’possible d’battre en douceur ?*. Aucune idée.
Trop tard, elle s'assoit. Elle s’installe même, laissant au loin le regard un peu charmé des falaises.

Au loin, c’est une bonne chose.
Tout là-bas, j’ai enterré un peu trop vite des morts qui ne le seront jamais. *’des mortes pleines de vie*. Pleins de pensées, elles-mêmes pleines de pensées. Confrontées à ce carré de cheveux à la couleur-flamme, juste là.
Les rousses sont des dysharmonies ; pourtant ça lui va tellement bien, à elle, en harmonie. *’jamais vue*. Je sais que dans tous les cas, je ne vois personne ; je fais attention à croiser le moins d’Autres possible. *’mais toi*. Elle a de l’allure, celle-là.
Mon sourire continue à vivre sur mes lèvres, je le sens me questionner sur cette petite présence qui ose s’imposer. Et la raison est de son existence est simple. Son sens est clair, plus brillant que la surface du lac. Simple. Elle me fait penser à moi. Cette… *Pouffy ?!*.
Quoi ?!

Ma mâchoire se serre. Et mes sourcils se froncent tellement que mon champ de vision se referme, se rétracte.
Ces foutues couleurs de maison sur les Autres, c’est la première chose que je remarque. *’fais chier*. Surtout ces deux couleurs-là.
De Jaune.
Et de Noir.

Tss…

Ma soudaine expiration est bruyante, mais je n’en ai rien à foutre. *’fallait qu’elle soit d’cette merde*. J’arrache mon regard d’elle pour le fixer sur les deux cuisses de poulet qui brillent devant moi ; sans la moindre fumée environnante, elles doivent être froides maintenant.
Aussi refroidies que moi.
D’un geste précis, je dépose le sandwich qu’elle m’a donné à ses pieds ; sans rien dire. Je préfère. C’est mieux.
Et d’un autre mouvement du poignet, j’attrape une cuisse de poulet et je croque dedans à pleines dents, arrachant une bonne partie de la viande. *’elle m’a rien fait*. Ma mâchoire s’articule pour déchiqueter. *Rien du tout*. Et mon esprit s’est réveillé de toutes ses pensées morts-vivantes. *Bordel !*.

Ma main droite fonce vers le visage de la pouffy *’luminescente* et s’arrête d’un coup.
La cuisse de poulet à moitié mordue au bout de mes doigts, je tourne lentement ma tête vers elle, espérant ne pas croiser son *’joli* bleu. *Vite*.

Croque, lui sifflent mes dents serrées, en lui tendant la viande un peu plus proche de sa bouche.

Bordel, qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je ne me rappelle même pas de la dernière fois que j’ai proposé le moindre truc à une pouffy.

je suis Là ᚨ

01 nov. 2023, 01:19
Canopée  LIBRE 
D'un coup, ton étrange camarade de pause déjeuner dans les toilettes abandonnées était devenue complètement différente. Elle qui paraissait pourtant si douce quelques secondes auparavant, avec son regard profond, son sourire sincère et son étrange beauté, elle semblait avoir vrillé. Elle avait attrapé le sandwich que tu lui tendais, continuant de t'observer avec son air intrigué. Ce même air qui s'était transformé en jugement avant que tu n'aies eu le temps d'en profiter réellement. C'était tellement rare, un gamin qui vous regarde de manière presque innocente, sans avoir l'air de vous reprocher quelque chose ni de commenter mentalement ce qu'il voyait de vous... Penser que ça pouvait arriver avait été con de ta part, Harriet, et cet instant avait été trop beau pour être vrai.

Et voilà que la rouge et or sifflait maintenant entre ses dents et respirait dans ce bruit désagréable qui n'était non pas de l'angoisse involontaire à laquelle tu étais habituée, mais correspondait plutôt à une sorte d'agacement qu'elle n'avait pas l'air de vouloir cacher. Mais que lui arrivait-elle ? Tu n'avais pourtant rien fait de mal. Toujours assise en tailleurs à ses côtés, tu croquais silencieusement dans ton sandwich en regardant à travers les grandes vitres. Tu n'étais même pas du genre à manger la bouche ouverte et encore moins bruyamment, tu te nourrissais proprement et te tenais droite, bien posée sur tes appuis, le dos droit. Bref, rien qui ne puisse énerver qui-que ce soit.

Tournant un regard interrogateur vers la jeune fille, tu cherchas à comprendre ce qui l'avait mise dans cet état. Ses yeux semblaient fixer ta cravate jaune et noire. Ce bout de tissus que tu portais tous les jours contre ton gré depuis maintenant trois ans et qui était obligatoire dans l'uniforme. *Non mais sérieux, j'suis obligée de porter tout le temps les couleurs de ma maison pourrie ?* Avais-tu pensé dès le premier jour. Et c'était toujours le cas, car même au bout de tout ce temps, tu n'avais jamais digéré le fait d'être à Poufsouffle. Quelle maison de merde, honnêtement ! Maman, elle, avait fait sa scolarité à Gryffondor, et ça, c'était méritant. D'ailleurs, c'était aussi le cas de tes grands-parents et de ton frère. Alors pourquoi toi, Harriet, avait atterri chez les losers ?

Pourtant si enjouée en arrivant au Château, tu étais complètement redescendue de ton nuage après avoir posé le vieux Choixpeau Magique sur ta tête. Poufsouffle, et puis quoi encore ? Voilà que Poudlard était devenu pour toi un enfer. Comme quoi, ça peut partir de pas grand chose. Et pourtant, ça vous rend fade et triste, transforme votre palette de couleurs en nuances de gris et vous paralyse jusqu'à ce que vous vous en sortiez. Parfois, se joint même une envie de vomir et le sentiment que l'on vous tord les tripes, que l'on écrase votre coeur pour le faire rentrer dans une boite et que l'on compresse vos poumons jusqu'à les vider de leur air - si vous n'aviez pas compris, je tentais maladroitement de décrire rapidement Dépression et Anxiété. La vérité, c'est que ces troubles sommeillaient en toi depuis bien longtemps et n'attendaient qu'une chose : de pouvoir se montrer. Et c'était finalement cette déception face à un vieux couvre-chef rabougri brisant ainsi le fantasme d'une scolarité passionnante dans une école de magie merveilleuse qui l'avait permis.

Entre vous et moi, nous sommes bien d'accord pour dire que les clichés sur les maisons c'est sacrément con, ainsi, je n'imagine même pas que c'était ce qui avait provoqué un changement de comportement chez ta camarade. D'ailleurs, tu n'avais pas gardé l'option en tête bien longtemps non plus, mais le fait qu'elle soit dégoûtée de ta maison ait traversé ton esprit t'avait replongée dans ce dégoût de toi-même et cette culpabilité infondée ; si bien que tu n'avais même pas remarqué que la rouge et or t'avait rendu ton sandwich en le posant à tes pieds pour prendre son propre déjeuner. Tu fus sortie de tes pensée par une cuisse de poulet déjà entamée qu'elle posta devant ta bouche dans un geste violent. *Hein ?* Insistante, elle te la fourra presque dans la bouche en t'ordonnant de croquer. Sans réfléchir sinon tu ne l'aurais jamais fait et aurais plutôt lâché un truc du genre *Eh oh, j'suis pas ton chien !*, tu arrachas un bout de viande et tournas ton visage vers elle pour plonger ton regard dans le sien.

Elle était devenue presque effrayante, à vouloir t'obliger à goûter son repas alors que tu avais déjà le tien dans tes mains. Ç'avait été vif, soudain, précis, brusque et inattendu. Finalement, on pouvait se demander si son geste était malsain, purement incontrôlé ou au contraire, bienveillant. Car elle faisait un peu peur mais pourtant elle restait magnifique, d'une beauté rare qui te faisait douter de la réalité de sa présence - bon, plus maintenant que tu te retrouvais presque étouffée à cause d'une cuisse de poulet. Elle t'attirait d'une manière étrange, cette fille, chose qui ne te déplaisait pas mais te tordait le ventre de stress. Après avoir fini de mâcher, tu ouvris la bouche pour t'adresser à ton aînée, mais aucun son n'en sorti. Finalement, tu ne savais même pas si tu voulais la remercier, lui demander à quoi elle jouait, l'engueuler, la questionner sur ce qu'elle faisait ou l'embrasser. Tu étais tellement perplexe que la seule chose que tu réussis à faire était de l'interroger d'un regard qui trahissait certainement toutes ces émotions qui se bousculaient dans ton cerveau bordélique.

Sixième année RP / code couleur : #741B47
Harriet-Irma-Flash Greenwood-Mcqueen, prédictions en tout genre en moins d'une seconde !
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