Pas le temps de voir si la passe réussie, qu'un coup de sifflet retenti. Phoebe tourne brusquement la tête vers Elfie pour savoir si c'est enfin la fin du match, mais la vue des deux attrapeuses poursuivant toujours la petite balle dorée, ôte cette possibilité de sa tête. Elle regarde alors en direction de l'arbitre qui indique un penalty en l'honneur des Griffes. Fronçant les sourcils, elle croit comprendre que c'est Mcgowan qui a fait l'erreur, mais comment pas moyen de le savoir. Haussant des épaules la poursuiveuse se retourne vers les anneaux et après un regard entendu entre elle et Elfie qui surveille toujours le vif d'or, s'élance vers les anneaux verts.

Les gouttes de sueur perlent sur le front de la jeune fille. Chacune trace lentement son chemin se mêlant parfois aux mèches rousses qui volent joyeusement autour de son visage. Malgré le courant d'air qu'elle crée en volant, la chaleur des rayons de soleil qui tapent sur sa tête sont pénibles.
Dommage qu'il n'y ait pas dans la tenue de Quidditch un mécanisme qui puisse permettre de boire en plein vol. Enfin bon, elle n'a pas temps à se plaindre face à Ennis ou même Leo qui sont sur le terrain depuis le début, face à elles c'est un petit voltige qu'elle effectue.

La distance qui la sépare des anneaux est de plus en plus petite, elle voit Adams prête à défendre les anneaux plus que jamais, les trois derniers buts n'ont pas du lui plaire.  Elle inspire grandement avant de lancer le souafle pour la 4e fois en direction des trois grands cercles verts. Si c'est passé trois fois, ça peut repasser et ça repassera.

La petite blonde se sentait bien impuissante face aux rouges. Mais il fallait avouer qu'ils étaient vraiment doués. Et elle, elle se prenait une fournée de Cognard, c'était désolant. C'était étonnant qu'elle n'ait pas perdu quelques dents au passage mais en tout cas, elle allait s'en sortir avec de nombreux bleus et l'infirmière n'avait pas fini de l'avoir se pointer à l'infirmerie. Elle grimaçait maintenant un peu de douleur sur son balai et, intérieurement, suppliait les attrapeuses de faire quelque chose pour mettre un terme à son calvaire.

Mais alors, une faute fut sifflée. C'était la deuxième. Et qui disait deuxième faute, disait pénalty ! Eileen allait devoir se tenir prête. Elle regarda les deux joueuses en face d'elle, attendant qu'elles se décident sur qui allait tenter de passer les anneaux de la blonde. Elle respira un grand coup. Elle n'avait pas vraiment excellé sur ce match alors il fallait au moins qu'elle assure sur le pénalty. De plus, elle se souvint des mots touchants que lui avaient crié Ella un peu plus tôt dans le match et cela lui redonna du baume au coeur. Maintenant, tout ce qui lui restait à faire, c'était se concentrer et s'assurer qu'un énième Souafle ne passe pas ses anneaux.

Enfin, les deux joueuses se décidèrent et Eileen cramponna son balai d'une main, prête à foncer sur n'importe quel chemin que la balle rouge allait tenter de se frayer. Alors, la poursuiveuse s'empara du Souafle et fonça vers ses anneaux. Et dans la tête de la blonde, la seule pensée qui la frappait était celle qu'il fallait sauver ce Souafle.

Le Vif d'or est toujours sur le terrain ! COOPER et RYM peuvent s'en emparer. Le Vif d'or octroie 70 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et met immédiatement fin au match.

Le Viffet d'argent vest toujours sur le terrain ! COOPER et RYM peuvent s'en emparer. Le Viffet d'argent octroie 20 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et retire immédiatement le statut déséquilibré, déstabilisé ou sonné du joueur désigné par l'attrapeur.

Tout se passe très vite sur le terrain et Yesenia voit Alaska rentrer sur le terrain, ce qui lui redonne un peu de baume au coeur. Elle a entièrement confiance en la batteuse, qui est son amie et sa camarade de dortoir. C’est étrange comme l’on peut se sentir si légère lorsqu’on est bien accompagnée. Elle lui fait un bref signe de tête, un truc qui signifie « tu gères. » puis, voit Elfie se faire remplacer par la seconde attrapeuse. Yesenia fronce des sourcils, redoublant de vigilance. Elle espère que celle-ci aura tout au tant de chance (ou de malchance) pour attraper le vif d’or. Yesenia veut ce vif d’or. Elle le sent dans le fond de ses tripes. 

Elle ne veut pas descendre du terrain, d'un air penaud, sans avoir rapporter de points supplémentaires. Non, ça lui est douloureux d'y penser. Elle chasse l'idée de sa tête, en se plaçant au centre du terrain.

Erza semblait vouloir bien faire, mais elle arrache vivement le souaffle des mains d’Yesenia, ce qui a le don de la faire marmonner. Elle regarde Erza écoper d’une faute. Arf, si seulement l’attrapeuse n’était pas si lente, peut-être qu’elle serait plus en phase avec son équipe… Décontenancée, Yesenia observe le penalty qui va se jouer devant ses yeux. Pourvu qu’Eileen l’arrête… Elle a confiance en elle, mais elle n’a pas confiance en la tournure que prend ce match. C’est une véritable torture.

Sur le banc puis sur le terrain, Alaska entre dans une véritable vase et enchaîne les aller-retours, ce qui a le don de l'agacer. La brune rentre au moment du pénalty en faveur des Griffes Ardentes, elle serre aussi fort sa batte entre ses doigts que ses dents sur sa lèvre, et laisse une vilaine rouge de sang. Le match touche bientôt à sa fin, pour le peu qu'elle sera présente sur le terrain, elle veut montrer à sa rivale qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de rapidité, mais de dextérité, et qu'elle est d'ailleurs capable d'allier les deux...

Brossdur 7 entre les jambes, son regard est attiré vers le bas, sur la petite parcelle de pelouse où six filles chantonnent un air. Le rythme de la chanson des Crocheers lui rentre dans la tête, elle s'accroche à lui avec un objectif en tête : attraper au moins le vif d'or. La batteuse ne veut pas finir sur 10 points, pas pour une finale, pour un dernier match de la saison... C'est la honte de finir sur ça, les scores n'ont jamais été aussi bas lors d'une rencontre, et forcément ça lui arrive à elle. Elle et son esprit de compétitrice, qui prennent un sacré coup.

Le cognard lui passe devant en même temps de l'extirper de ses rêveries, elle est toujours aussi concentrée. Sourire en coin, elle marque une accélération impressionnante, se rapprochant le plus dangereusement de la balle folle. A cet instant, elle n'a pas vraiment peur d'elle, car elle est sûre de son coup.

Le soleil d’or, toujours accroché au sommet du ciel, illumine le stade et le spectacle qui s’y joue. Je saute sur mes pieds puis me rassois en continu, les poumons criants, à chaque nouvelle occasion de rapporter des points. Mon corps semble s’être habitué à mes cris d’encouragements, puisque je ne sens même plus ma gorge s’enflammer. Je me sens réconfortée par l’avance de points qui nous sépare des Serpentard. Comme si celle-ci nous protégeait de tout, des coups de cognards, ou encore de leurs approches dangereuses des anneaux, le souafle en main. Peut-être je ne devrais pas être aussi sereine. Ne pas écouter cette petite voix qui souffle sur le feu de l’espérance pour qu’il s’embrase un peu plus. Mais malgré moi, ce feu crépite, et je n’ai qu’une idée en tête : gagner. Avoir la satisfaction de brandir cette coupe qui s’est introduite à pas de loup dans de nombreux de mes rêves.
 
Mes yeux balaient tout le terrain à une vitesse folle. Partants des coups de batte de Leo, pour revenir sur le Souafle qui passe de mains en mains, je scrute à présent Elfie, qui tente une nouvelle fois de s’emparer du vif d’or. La petite balle, reflet du soleil, se faufile le long des tribunes et retient la patience de chacun des spectateurs. Mon cœur semble s’arrêter lorsque Elfie referme sa main à quelques centimètres du vif d’or. Et le Temps se fige lorsque la rouge se fait emporter par le cognard.

Je reprends une bouffée d’air, l’adrénaline irriguant tous mes membres, avant d’enfourcher mon balai, prête à entrer en jeu. D’une respiration calme, je tente d’expulser la pression qui s’abat telle une foudre sur mon être entier. Puis je frappe du pied, et me voilà volant vers mon objectif : le vif d’or. Je tente de voler le plus loin de la balle furieuse, consciente des dégâts qu’elle peut faire, en basculant mon poids vers la droite pour prendre le virage. Un reflet scintillant attire mes yeux vers le bas. Je ne réfléchis pas, et je fonce vers la balle qui me nargue de sa vitesse.
 

Tu venais de foncer vers Yesenia pour lui prendre la balle dans un élan d'excitation, croyant qu'elle te l'avait donnée ... Tu avais donc écopé d'une faute, ce qui avait valu un autre pénalty à ton équipe. Tu te mordais les doigts, d'enfoncer encore plus l'équipe. Toi qui avais juré de l'emporter ... Tu n'avais rien fait de bien durant le match. Quelques vols, quelques passes, mais rien qui ne vaille vraiment de t'avoir dans l'équipe. Tout le monde est capable de faire ça. Passer la balle. La prendre à quelqu'un d'autre. Tu te sentais plus que jamais pas à ta place. Nulle. Il fallait que tu te rattrapes sérieusement, si tu ne voulais pas risquer un renvoi de l'équipe. Tu devais faire quelque chose. Suite au penalty, Yesenia ou toi pouviez récupérer le souaffle. Comme elle venait de continuer la chasse au vif d'or, tu te précipitas dessus, avec comme objectif une passe. *C'est simple. Tu vas y arriver.* Mentalement, tu n'étais plus aussi motivée, c'était plus devenu une nécessité de jouer, pour garder ta place, ton numéro, tout. Jamais tu n'avais été aussi heureuse à Poudlard que dans l'équipe. Cotoyer Alaska, Edmund, Eileen, Laureen, Yesenia, ou encore Ella t'avais permis de discuter avec des personnes à qui tu n'aurais peut-être jamais parlé en temps normal. Si c'était ça l'esprit d'équipe, alors ça te plaisait.

Quatrième essai, et quatrième but. Les émotions explosent à l'intérieur d'elle et elle ne sait même plus comment réagir. En plus Adams était au taquet, et pendant un bon moment la rousse a eu peur que le souafle ne passe pas à travers les anneaux. Mais, sa feinte avait marché, à force de foncer sur le 17m, Adams s'était automatiquement dirigé vers lui en même temps qu'elle protégeait l'anneau le plus bas et la poursuiveuse en avait profité pour aller vers le cercle le plus haut.

Elle lève le poing gauche ne direction de la tribune des supporters rouges qui crient de joie. Un sentiment d'invulnérabilité l'envahit et elle comprends ce que Britanny ressent à chaque fois qu'elle marque. Elle traverse une partie du terrain passant à côté de Leo qu'elle salue avec un grand sourire, puis se tourne vers le point décisif du match, le vif d'or et les deux attrapeuses.


Si elle a espéré un instant que le match s'arrêtait enfin, voyant Swann en pleine forme remplacer Elfie pour attraper le vif d'or, le sifflet final n'arrivait toujours pas. Ah, qu'il était en forme le vif d'or ! Depuis sa position, Phoebe le voyait joyeusement scintiller devant le nez des deux attrapeuses, profitant probablement de la vue sur tout le stade. Et pendant que lui remplissait tout les esprits, il fallait continuer le match. Soupirant, Phoebe regarda Mcgowan qui avait loupé le souafle, et se décida donc à plonger à sa rencontre pour le passer à Ennis qui était à quelques mètres d'elle.

J'ai le souffle coupé. Un instant d'inattention et le Cognard en a profité pour me prendre pour cible et me percuter sans que je ne puisses rien faire. Ni même le voir venir afin de me préparer à encaisser le choc. Vengeance de tous les coups que je lui assénés ? Je passe la batte dans ma main gauche afin d'avoir la droite libre pour me tenir les côtes douloureuses. J'ai sérieusement cru que j'allais réussir à jouer un match entier sans jamais me prendre la balle de fer... c'était optimiste, utopique même. Mais ce n'est pas le moment de lâcher. Doucement, je tente de me redresser. Aïe non, vaut mieux pas, ça fait un mal de croup. Je serre les dents et lève la tête. Bien évidemment, Figne a bondi sur l'occasion pour enfin parvenir à placer elle aussi un coup de batte. Et à vrai dire, j’ai beau avoir été bien plus rapide ces dernières minutes, sa frappe est bien plus précise que celles que je venais de faire, moi. Incapable d’agir, je suis contrainte de voir le cognard s’écraser contre deux de mes coéquipières. Enfin si, j’ai juste le temps de lever la main pour indiquer un remplacement à l’arbitre.

Le penalty tombe pile à point. Ouf, quelques instants de répit qui me font gagner de précieuses secondes dans le procédé de récupération physique. Je baisse le regard sur le côté gauche de mon buste, tâtant mes côtes endolories. Lentement, j’entame la seconde tentative de redressement. Ça va déjà un peu mieux.

Ce n’est que lorsque Phoebe passe près de moi avec un grand sourire que je constate qu’elle a marqué une fois de plus. Oh!

Souriant à mon tour, la joie parvient à éclipser la douleur pendant quelques instants et j’en profite pour féliciter ma coéquipière.
“Je sais pas ce que t’as mangé au p’tit dej’, mais la compagnie de jus de citrouille devrait te prendre pour égérie tellement t’es en forme! ”