Alexander était sorti de la serre n°4 en quatrième vitesse. Non pas qu'il avait hâte de fuir le cours de Botanique, mais son devoir de Sortilèges n'attendrait plus. Au diable les bulbes, drageons et autres noms barbares que monsieur Featherstone enseignait à ses jeunes élèves ! Aussitôt le cours terminé, il n'avait qu'une chose en tête, attaquer ce fichu devoir. Il ne l'avait pas commencé, et il devait le rendre pour le lendemain. En arrivant dans la salle commune de Gryffondor, l'heure n'était pas aux études, et ses camarades, qui eux devaient sans doute s'être déjà débarrassés de leurs fardeaux, étaient en train de jouer à un jeu de cartes. Avant que quelqu'un ne le détourne de sa tâche, il s'était empressé d'aller récupérer son manuel dans le dortoir. Pour éviter toute distraction, Alexander décida d'aller travailler dans le parc. Il trouverait sans doute un coin tranquille où personne ne viendrait le déranger.

À peine sorti par la porte principale du château, il fut frappé par le nombre d'élèves à l'extérieur. Il était évident que tout le monde souhaitait profiter des premiers rayons de soleil après un hiver rude. Après avoir marché quelques minutes, Alexander décida de s'asseoir au pied d'un arbre. Il retira ses chaussures et ses chaussettes pour sentir l'herbe légèrement humide sous ses pieds. Il plia sa robe de sorcier et la disposa contre l'arbre, pour en faire un coussin.
Désormais confortablement installé, Alexander commença à lire l'énoncé du devoir.

Les sortilèges mineurs...

Il saisit son manuel et l'ouvrit à la page correspondante.

Le sortilège de récurage est un sortilège ménager qui permet à un sorcier de nettoyer rapidement un objet, une créature ou une personne. Son incantation est Recurvite

Concentré, Alexander commença à répondre aux questions. Le devoir en comportait beaucoup, mais elles lui semblaient assez faciles. Finalement, il n'en aurait pas pour aussi longtemps qu'il ne le pensait.
Une bourrasque vint cependant le déranger dans son dur labeur, et Alexander vit son parchemin se dérober devant lui. Il essaya de l'attraper au vol, mais en vain. Il se leva brusquement, mais le parchemin était déjà parti se loger dans les branches de l'arbre.

C'est bien ma veine..

Il soupira. Décidément, ce devoir n'était pas de tout repos. Alexander eut une idée. Il sortit sa baguette.

C'est le moment de pratiquer.

Alexander se concentra sur sa baguette, comme madame Perkins l'avait expliqué en cours. Il imagina la feuille se soulever et lança :

«Wingardium Leviosa !»

Le parchemin, semblant réagir, se souleva légèrement et commença à se déchirer, pris dans le feuillage de l'arbre.

Non Alexander, pas comme ça !

Finalement, la magie n'était pas capable de résoudre tous les problèmes. Il décida d'utiliser les bonnes vieilles méthodes moldues, et entreprit de grimper dans l'arbre.
Les deux premiers mètres de l'arbre étaient dépourvus de branches, si bien qu'Alexander eut beaucoup de difficultés à monter. Il sentait l'écorce de l'arbre érafler ses pieds nus, et ses mains n'avaient que peu de prises à agripper pour son ascension. Il parvint tout de même à se hisser vers la première branche. Il continua sa progression, et arrivé à la moitié de l'arbre, s'assit à califourchon sur la branche qui piégeait son parchemin. Alexander avança prudemment, jusqu'à pouvoir saisir de sa main droite le parchemin tant désiré.

_{@Alexander Luben}

L'heure des beaux jours a sonné. Jusqu'aux cachots tu peux sentir le soleil taper sur le château, c'est comme rôtir dans un four, mais avec une pincée d'air frais en supplément. En quittant la salle commune, avec dans les mains des Lutti Surffizz - un délice moldu dont tu ne peux te passer -, c'est joyeuse et le sourire aux lèvres que tu t'imagines déjà dans le parc, car oui, après l'hiver, vient le beau temps. Un temps où tes cheveux ne gonflent pas, le temps des températures raisonnables t'accordant une mine plus fraîche et coquette.

Les pieds dehors, tu aperçois un arbre sans personne de blotti sous ses branches. Tu fais une dernière bouchée du bonbon dans les mains, avant de presser le pas par peur que quelqu'un te prenne la place. Ton souhait en cet instant : t'allonger, faire bronzette et une sieste. Le devoir des sortilèges mineurs, Reparo et Recurvite, ça peut attendre ! Le bien-être - pour ne pas dire la flemme - passera toujours avant tes cours.

Tu t'arrêtes brusquement sous l'arbre, l'air interrogatif sur les affaires qui semblent y être .. abandonnés ? Des regards sur les côtés pour peut-être trouver le propriétaire, mais personne n'est là. A en croire le blason, ceux-ci appartiennent à un gryffon. « Mmh .. M'ouais ok, j'vais les prendre. » réponds-tu à voix haute, à l'une de tes voix internes te proposant d'aller déposer ces affaires à un professeur. Tu te saisis de la robe de sorcier et des chaussures avant de faire demi-tour, allant à la recherche d'un adulte.

Alexander observa son parchemin. Il était froissé et déchiré par endroits. Le temps manquait désormais pour recommencer et recopier tout son travail. Il espérait que madame Perkins ne lui en tiendrait pas rigueur, même si au fond de lui, il sentait qu'il allait recevoir quelques reproches. Alexander souffla et essuya la sueur qui coulait sur son visage d'un revers de la main. Il fallait désormais entreprendre la descente de l'arbre. Il rangea sa baguette dans la poche arrière de son pantalon et jeta un coup d'œil en bas, pour jauger la difficulté de la désescalade. Il aperçut alors une jeune fille au pied de l'arbre, en train de se saisir de sa robe de sorcier.

«Hé, sale voleuse !» hurla Alexander

Alexander était pris d'une colère noire. Quel était l'intérêt de voler des vêtements ? Voulait-elle lui faire une blague ? Si c'était bel et bien le cas, il ne la trouvait pas de bon goût.
Il entama la descente de l'arbre, dans la précipitation, manquant de chuter à plusieurs reprises et éraflant de plus belle ses pieds nus. Arrivé en bas, il se saisit de sa baguette et la pointa vers la jeune fille, tentant de paraître menaçant.

«Rends moi mes affaires tout de suite ! »

Alexander ne comptait pas vraiment utiliser sa baguette. Il ne savait même pas quel sort lancer. Et même s'il avait su, il doutait de ses chances de réussite. Mais ça, son interlocutrice ne le savait pas, et il comptait bien en jouer pour récupérer ce qui lui appartenait.




@Elvahya Jenkins, je suis vraiment désolé pour le temps que j'ai mis à répondre

_{@Alexander Luben}

Peut-être devrais-tu aller voir le directeur de gryffondor ou le préfet ? Eux au moins pourront rendre les vêtements à la bonne personne. Tandis que tu t'apprêtes à rejoindre les professeurs, une voix familière et inconnue à la fois t'accuse de vol.

« Qu.. Quoi ? » fais-tu volte-face en te sentant agressée. La source provient des branches de l'arbre. En effet, un élève se prenant pour Tarzan entame une descente vive manquant de chuter à plusieurs reprises. Meh .. Mais qu'est-ce qu'il foutait là-haut lui ? te demandes-tu. Tu reconnais Alexander, un mec de première année aussi.

Il se saisit de sa baguette avant de la pointer dans ta direction. Tu clignes des yeux puis les écarquilles de toutes tes forces, comme si ton corps entier voulait en ressortir. L'air menaçant, le gryffon semble déterminé à récupérer ses affaires. C'est pourquoi tu commences par lui balancer la cape dans la tronche ! « Alors bonjour déjà » lèves-tu les yeux au ciel. « Et il suffisait de demander hein ! » le regardes-tu avec la même noirceur en lui balançant la première chaussure.

« J'voulais juste ramener tes affaires à un prof moi ! » répliques-tu d'une moue vexée en lui jetant sauvagement la deuxième chaussure. Voir une baguette te pointer du doigt te fait peur, d'autant plus que tu n'as aucune idée de ce qu'il est capable de faire.

Sa baguette toujours fermement pointée vers la présumée voleuse, Alexander observa le visage de la jeune fille se tendre. Elle semblait surprise et énervée à la fois. Encore une émotion indescriptible à ses yeux. En recevant sa cape dans la figure, il dut prendre sur lui pour ne pas lui lancer un Gonflus. Il imaginait déjà son visage enfler comme un ballon, même si sa seule expérience du sortilège se limitait aux Lutins de Cornouailles du cours de Défense contre les Forces du Mal. Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps que la jeune fille lança ses chaussures au sol.

«J'voulais juste ramener tes affaires à un prof moi !»

Il baissa sa baguette, et se jeta sur ses baskets, comme un chien sur son jouet. À genoux dans l'herbe, il les observa sous tous ses angles pour vérifier qu'elles n'avaient rien. Ses chaussures étaient déjà bien abimées par le temps, mais il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, et il était convaincu qu'elles pourraient encore lui rendre service pendant de nombreuses années. Après tout, malgré ses courtes jambes, c'était grâce à elles qu'il pouvait courir aussi vite que les grands. Son inspection terminée, toujours au sol, Alexander leva les yeux vers la jeune fille, réalisant soudainement son erreur.

«Hein ? Ramener mes affaires à un prof ? Tu ne voulais pas les voler ?»

Il entreprit de remettre ses chaussures à ses pieds, tout en poursuivant :

«Je croyais vraiment que tu voulais voler mes chaussures. Désolé. Je suis un peu énervé à cause de ce satané devoir de Sortilèges.»

Il termina de serrer ses lacets et se releva, son parchemin déchiré dans les mains. Pris par la colère de voir ses précieuses affaires subtilisées, il en avait presque oublié son devoir, qu'il allait devoir entièrement recommencer.


@Elvahya Jenkins

Une sensation de soulagement s'immisce en toi lorsqu'il baisse sa baguette. « Seigneur .. » laisses-tu échapper de tes lèvres, le regard fuyant en posant la main sur le front. A cet instant, le jeune homme s'agenouille pour récupérer ses affaires et laisse transparaître une affection particulière aux chaussures ramollies par le temps.

Tu comprends que tout ceci n'est que le fruit d'un quiproquo plutôt comique à ton goût. « Que veux-tu que je fasse avec tes chaussures ? Regarde » montres-tu tes pieds du doigt. « Il y a quand même une différence de pointure ! Je voulais juste les apporter à ta maison .. »

Lorsqu'il se relève, tu hoches légèrement la tête pour dire non, la main toujours sur le front, le regard moins fuyant et rivé sur le sien. Ton visage change d'expression, manifestant un sourire, avant de laisser place au petit rire, nerveux pour l'instant. Le signe que la tension de ton corps redescend d'un cran.

« Je ne t'en veux pas, on oublie cette histoire c'est bon. » dis-tu en remarquant le devoir déchiré d'Alexander - si le prénom de tes souvenirs est bon. « Je suppose que c'est sur les sortilèges mineurs et bidule ? » celui que tu as laissé bronzer sur le chevet de ton lit pour aller faire bronzette sur l'herbe de l'école.

La jeune fille semblait plutôt soulagée depuis qu'il avait baissé sa baguette, mais trop occupé à vérifier l'état de ses chaussures, Alexander ne le remarqua qu'une fois debout. Il était plutôt étonné que sa tentative d'intimidation ait fonctionné. Conscient que l'utilisation de la magie sur les élèves était formellement interdite à Poudlard, surtout dans le but de nuire, il ne souhaitait pas s'attirer d'ennuis. Ou être renvoyé. Il aurait été le premier déçu, mais son père aurait probablement été furieux.
Cela dit, malgré la tension qu'il avait instauré, la jeune fille ne s'était pas pour autant démontée en envoyant valser ses affaires les unes après les autres. Et puis, elle avait bien raison. Objectivement, qu'aurait-pu elle faire de ses vieilles chaussures ? Mais pour Alexander, quant il s'agissait de celles-ci, toute raison était mise de côté. Alors que l'inconnue laissait échapper un petit rire nerveux, il se détendit à et lui adressa un sourire. Son accès de colère n'avait pas l'air d'avoir froissé son interlocutrice, qui avait l'air désormais bien plus détendue.

«Je suppose que c'est sur les sortilèges mineurs et bidule ?»

Alexander jeta un œil vers son parchemin, vestiges du devoir de Sortilèges qu'il aurait du anticiper. Il ne tenta pas de cacher son désarroi, et tenta d'expliquer sa situation tout en le montrant à celle qui se tenait en face de lui.

«Oui, c'est ça ! Mais bon, mon devoir s'est envolé dans l'arbre. J'ai essayé de le récupérer mais regarde dans quel état il est. Complètement foutu.»

Finalement, ce qu'il avait écrit était encore relativement lisible, mais il n'oserait jamais rendre un pareil torchon. Il devait impérativement le recopier et le terminer. La jeune fille était visiblement au courant du thème du devoir actuel. Alexander supposa donc qu'elle était également en première année.

«Tu l'as déjà fini toi ce devoir ? Au fait, moi c'est Alexander, et toi ?»



@Elvahya Jenkins Désolé du temps d'attente