31 octobre XXXX, Poudlard

Il courait dans les couloirs sans jeter un coup d'oeil derrière lui. Il n'y avait personne. Il n'avait croisé personne, ou du moins, une seule, dans la salle commune des Poufsouffle. En plus de l'atmosphère malsain qu'il ressentait depuis plusieurs minutes, toutes les fenêtres avaient l'air d'avoir disparu. Une sorte de voile noir les recouvrait afin de ne pas pouvoir regarder à travers les vitres. Depuis qu'il avait pénétré dans le couloir premier étage, il n'avait détecté aucun signe de vie à l'horizon. Dès le diner d'hier soir, rien ne se passait comme d'habitude: un château beaucoup trop calme, et une seule fille étrange présente à Poudlard. La journée commençait terriblement bien. Continuant de courir en direction du rez-de-chaussée, Edmund Long se souvenait petit à petit du dernier repas de la veille, qui fut plus qu'étrange.
*
Il était, comme à son habitude, assis à sa place, et mangeait son plat. Rien d'étrange jusque là. Lorsque le jeune garçon entama son dessert, une femme inconnue pénétra dans la Grande Salle, et s'avança, sûre d'elle, vers la table des professeurs. La directrice de Poudlard haussa les sourcils face à l'arrivée de la nouvelle venue, et sortit sa baguette en demandant à la sorcière la raison de sa présence. Cette dernière se gratta simplement la nuque et répondit que dès les premières secondes du 31 octobre passée, tout ne sera qu'un simple jeu pour l'heureux ou l'heureuse élu.e. Le Poufsouffle cligna plusieurs fois des yeux face à ces paroles, et gigota sur sa chaise afin d'observer le visage de l'étrange femme. Il essaya quelques secondes avant d'échouer, et regarda ses camarades qui chuchotaient entre eux. La mystérieuse sorcière s'était tournée en direction des élèves et avait ajouté que le.a chanceux.se allait être tiré au sort, et le saura le moment venu à l'aide d'une carte du Maraudeur éphémère. Edmund ne comprenait rien à la situation: un jeu ? une carte du Maraudeur éphémère ? Tout cela ne devait être qu'une pure blague inventée par une sorte d'aliénée. Entre cet épisode et le moment où il s'était couché, il ne se souvenait de pas grand chose: seulement un brouhaha incessant et beaucoup de monde. Le matin du 31 octobre, il s'était réveillé de bonne heure, mais n'avait trouvé personne dans son dortoir, ce qui était assez étrange. Il trouva simplement sur sa table de chevet un morceau de parchemin, qui ressemblait curieusement à la carte du Maraudeur...



À la vue du papier, il fronça les sourcils et le laissa sur sa table afin d'aller se préparer pour aller prendre son petit déjeuner. À ce moment précis, il ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé la veille, comme si sa mémoire lui jouait des tours. Lorsqu'il sortit de la chambre, il mit sa main dans sa poche et tâta un morceau de parchemin. Il le sortit de sa poche et découvrit avec stupéfaction la carte de toute à l'heure, mais avec un point en plus:



Une certaine Elizabeth Merrow pensait à son mot de passe ? Et il regardait la carte de façon étrange ? Il ne comprenait strictement rien à la situation et se dirigea vers la sortie de la salle commune, tout en réfléchissant longuement à cette histoire de carte. Une fille aux cheveux noirs bloquait le passage. La fameuse Elizabeth Merrow ? Elle ne comptait pas bouger, regarda le garçon, le regard fatigué, et lâcha:
- Mot de passe ou tu sors pas.
Un mot de passe ? Le mot de passe auquel elle pensait ? Edmund observa la fillette, et bégaya:
- Euh... Euh... je sais pas... Euh... ohptalmie épistémologique ?
La jeune fille soupira et grogna:
- Jamais utilisé ces termes de ma vie, donc non.
- Alors... quoi... s'il te plaît ?
- Quoi, quoi ? C'est ça ta proposition de mot de passe ?
- Euh... oui... ? Enfin non, non c'est pas ça, euh..., dit-il en regardant autour de lui. Jaune... poussière ?
- Pff, t'es pas clair. Mais de toute façon je vais pas chercher à comprendre, j'ai pas entendu le mot de passe dans ta phrase, donc t'y es toujours pas.
Elle regarda de façon hautaine et froid Edmund, avec un sourire maléfique qui commençait à naître sur son visage. Ce dernier commença à se calmer et à se prendre au jeu : c'est un peu comme une énigme.
- Hm... ça a un rapport avec la salle commune ? Les dortoirs ?
- Pff... Pas directement, nan.
- Hmm... j'ai droit à combien d'indices ?
- En fonction de si je t'apprécie ou non
Le jaune et noir souleva un sourcil et hésita deux secondes, la bouche entrouverte:
- Et... quantitativement, ça m'en fait combien ?
Il commençait sérieusement à être un peu plus mal à l'aise.
-Parle plus simplement, ça commence à me fatiguer cette histoire. Elle soupira et s'adossa en croisant les bras au mur. Ou plus simplement: j'ai pas capté ton mot qui commence par "qua".
Il fronça les sourcils, incertain de la démarche à suivre. Cette fille était très étrange. Pourquoi un mot de passe pour sortir de la salle commune ?
- Euh... ça veut dire... dans les faits, ça me fait combien d'indices ?
- Fallait le dire plus tôt ! Bah j'en sais rien, mais si tu continues comme ça, ça va vite descendre
Il hésita plusieurs secondes avant de risquer:
- Ça a un rapport avec la Maison Poufsouffle ?
Plus le temps passait auprès de la probable Elizabeth, plus il était mal-à-l'aise. Cette dernière s'étira et se détache du mur afin s'approcher légèrement d'Edmund.
- Nan, raté. Vois le monde plus simplement, veux-tu ?
Lorsqu'elle s'approcha de lui, ce dernier se pencha très légèrement en arrière, de peur qu'elle ne lui fasse quelque chose.
- Euh... un rapport avec toi ?
Elle réfléchit quelques instants avant de répondre:
- Ça peut... Mais comme on se connait pas vraiment, j'vois pas en quoi ça pourrait t'aider
Face à sa réponse, il cligna des yeux un peu bêtement, penaud:
- Euh, oui effectivement. un rapport avec la magie ?
- Hmm... Bof, en vrai ça peut, si tu réussis pas un sort dans ce cas là, ça peut avoir en lien
Edmund se remémora que lorsqu'il ratait un sort, il se passait tout et n'importe quoi et se disait que cet indice était très inutile.
- Euh... un rapport avec... le ciel ?
Elle fut comme perturbé par sa question, et répondit, un peu à l'ouest:
- Pas vraiment... Tu pars trop loin... Tu t'appelles ... ?
Pourquoi lui demandait-elle son prénom ? Sa confusion était visible sur son visage mais répondit tout de même:
- Euh... Edmund... ? après une seconde de stupeur, ... enchanté ?
- Munmun ? Enchanté, enchanté. Alors, le mot de passe ? T'as de la chance que je te trouve sympa, sinon je t'aurais dégagé depuis bien longtemps. Mais c'est pas une raison pour te reposer sur tes lauriers, je perds patiente très facilement
Après quelques secondes de flottement, il décida de lui retourner la question, afin d'être sûr qu'elle s'appelait Elizabeth:
- Euh d'accord... mais du coup tu t'appelles... ?
Elle le fixa quelques secondes, comme perdue dans ses pensées, avant de répondre:
- Appelle moi Eli
Edmund hocha un peu de la tête, se disant qu'Eli devait être un diminutif d'Elizabeth.
- Ben... enchanté, Eli ? Et sinon... pffff... j'en sais rien moi, se gratte la tête, Euh...Well tried, try again ?
Elle pencha légèrement la tête du côté droit avant de déclarer:
- T'as besoin d'un indice Munmun ? Et non toujours pas, va pas chercher dans des langues que je maîtrise pas, je suis pas du genre suicidaire non plus
Le Poufsouffle souffla un peu du nez mais fut forcé de reconnaître qu'il n'avait aucune idée:
- Oui s'il te plaît
Elle sourit un peu plus avant d'expliquer:
- Eh bien... Avant que je te donne un indice, prouve moi que tu le mérites
Il afficha une moue douloureuse en prévision; pourquoi prouver qu'il le méritait parbleu ! Il voulait simplement aller prendre son petit déjeuner !
- Alors, pourquoi te donnerai-je un indice mon cher Munmun ? Pourquoi es-tu digne d'en recevoir un ?
- Euh... je pourrais... te conseiller des livres sympa à lire ?
Edmund était de plus en plus désespéré: qui était cette fille ? Et pourquoi il n'y avait aucun Poufsouffle dans la salle commune à part elle ?
Elle explosa de rire avant de rétorquer:
-Déso, mais je lis pas moi, je suis plus du genre à énerver les gens
Il souffla, anxieux, et répondit après quelques secondes de réflexion:
- Eh ben... avec un meilleur vocabulaire tu pourrais plus facilement toucher la corde sensible des gens pour les énerver non ? Alors... lire des livres bien écrits pourrait t'aider à atteindre ton but non ?
Elle écarquilla les yeux face à la réponse de Munmun et marmonna:
- Eh bah, ça alors, je m'attendais pas à cette réponse... - dit à voix haute - tu marques des points, comme je t'apprécie, t'as le droit à un indice
Lorsqu'elle prononça les mots "droit" et "indice", il se détendit.
- Alors, de mon point de vue personnel, c'est une sorte de juron poli
- Euh..., il réfléchit quelques secondes avant de proposer: Sacrebleu ?
Il se rendit compte qu'il n'y avait aucune chance que l'autre fille connaisse ce juron, vu son vocabulaire:
- Euh... non attends oublie oublie, hmmm... Flut ?
Elle continua de rire face à ses réponses.
-T'es p't être un peu trop poli à mon goût... Ça se rapporte au déplaisir, que je pourrais dire sans pression devant les profs. Parce que dire "putain de merde" devant eux, c'est pas forcément très bien vue. Mais bon, j'm'en fiche en réalité, qu'est ce que ça peut me faire ?
Il jugea très fortement sur son choix de vocabulaire mais de façon seulement modérément visible avant de réfléchir:
- Zut ? Mince ?... Crotte ? Raaaaaah !
Il se frotta les tempes avant de continuer:
- Diantre ? Non... fichtre? non plus... Pffff
-Toujours paaas. Me dit pas que t'abandonne déjà mon petit Munmun ?
À ces mots, il lui jeta un regard mi-énervé mi-las:
- Bon sang ?
Elle affiche un sourire narquois avant de continuer:
- Nan, toujours pas
- Saperli...non aucune chance...Pfff
- Oh tient on avance
Une lueur d'espoir alluma son regard:
- Saperlipopette ?
- J'aurai tendance à dire que c'est un dérivé de Saperlipopette
Il réfléchit intensément jusqu'à perdre espoir:
- Hfff... Je sais pas moi... Scrogneugneu ?
- Oh ! Eh bien, eh bien, monsieur Munmun pourra avoir le plaisir d'aller prendre ton petit déjeuner !Oublie pas tes recommandations de bouquins, ça m'intéresse cette histoire.
Edmund souffla de douleur avant de se rappeler que pour avoir mal aux couilles, il fallait des couilles. Eli se déplaça afin de le laisser sortir de la salle commune, et conclut leur discussion:
- Hâte de te revoir Munmun, cette partie de devinettes fut très drôle à réaliser. Et au passage, attention aux portes...
En sortant enfin de la salle commune, il n'entendit aucun bruit dans les couloirs. Poudlard était bien trop silencieux à son goût.
*
C'était donc pour cela qu'à l'heure actuelle, il courait dans les boyaux du château, dans l'espoir de trouver quelqu'un, à part la fille qui semblait un peu démente. Il continuait en direction du hall d'entrée, pensant que n'importe qui pouvait s'y trouver. Mais en pénétrant dans la Grande Salle, il découvrit avec horreur qu'elle était vide. Pas la moindre trace de vivant. Personne en vue. Edmund était pétrifié de terreur, et se dit peut-être que quelqu'un ou tout le monde devait être dehors. Le jeune Poufsouffle était en train de paniquer. Il se souvenait plus clairement des mots de la jeune femme de la veille: dès les premières secondes du 31 octobre passée, tout ne sera qu'un simple jeu pour l'heureux ou l'heureuse élu.e. Le.a chanceux.se allait être tiré au sort, et le saura le moment venu à l'aide d'une carte du Maraudeur éphémère. Mais, en réfléchissant bien, c'était lui l'élève qui était dans le soi-disant jeu ? Les mains tremblantes, il attrapa la carte qui était dans sa poche, et l'observa, les yeux écarquillés:



Edmund lâcha un bruit indigné: mais quel était donc cette carte ? Elle se fichait littéralement de lui ! Il serra les dents et comprit qu'il jouait à un jeu. Il avait remarqué que toutes les vitres des fenêtres qu'il avait vu depuis le début de la journée était en quelque sorte teintée. Il ne pouvait voir l'extérieur du château. En somme, il était tout simplement bloqué à l'intérieur. Son corps trembla encore plus, mais le jeune Poufsouffle décida d'aller voir la grande porte du rez-de-chaussée, afin de vérifier si elle était condamnée. D'habitude, elle était grande ouverte la journée, mais en arrivant sur place, il vit qu'elle était fermée. Fermée par plusieurs verrous. Il s'approcha des serrures et les inspecta une à une. Une petite voix lui disait qu'il devait utiliser sa baguette. Il s'immobilisa un instant quand cette fameuse petite voix mentionna l'idée de lancer des sorts, et il se souvint subitement du jour où il était parti voir Miss Priddy dans son bureau afin de lui emprunter une boîte à cliquetis. Pourquoi cet épisode là précisément ? Tout simplement parce que la porte avait l'air de lui dire "Utilise Alohomora sur moiii !". Il se souvint encore de sa question, qui l'avait grandement embarassé: "Mais dites-moi, pourquoi travaillez-vous ce sortilège en particulier ? Vous n'avez pas l'intention de faire une bêtise dans le château ?" . Ce jour là, il lui avait répondu non, mais aujourd'hui, n'était-il pas en train de faire une bêtise ? Peut-être qu'il se trompait sur toute la ligne concernant cette histoire de jeu, et qu'il dormait peut-être ? Il décida de rejeter un coup d'oeil à la carte, qui allait peut-être l'aider dans sa réflexion:



À priori, il fallait qu'il ouvre la porte, à l'aide de sa baguette. Il ne s'était pas entraîné au sortilège de déverrouillage pour rien. C'était son moment. Le moment où il pourrait prouver à tout le monde qu'il allait s'améliorer en sortilèges. Enfin, il ne pourrait montrer cet exploit à personne, le hall d'entrée était vide tel une assiette de frites où un enfant était passé par là. Le jour où Miss Priddy lui avait demandé la raison pour laquelle il souhaitait apprendre le sortilège de déverrouillage, il n'avait jamais pensé à répondre que c'était pour sa survie personnelle, comme à l'heure actuelle. Il s'avança vers la porte, respira lentement, attrapa sa baguette et la pointa en direction du premier verrou:
- Alohomora !
Par chance, le premier verrou avait cédé. C'était très étrange car normalement toutes les serrures du château étaient protégées. En particulier celle de la grande porte. Il soupira, ne comprenant pas grand chose de la situation actuelle et décida de réfléchir plus tard concernant cette histoire de protection magique, pour l'heure, il devait absolument ouvrir la porte. Il se concentra, ou du moins, essaya, et lança de nouveau le sort, cette fois-ci sur la deuxième serrure. Cette dernière ne se déverrouilla pas, au contraire, la première se verrouilla tout d'un coup. Edmund fronça les sourcils et pensa au mécanisme de la boîte à cliquetis: la moindre erreur ferme aussitôt les boites précédemment ouvertes. Si le jaune et noir reprenait ce principe pour la porte: la moindre erreur ferme aussitôt les serrures précédemment ouvertes. Tout était une question de logique. Il soupira de soulagement, heureux qu'il ait enfin compris une chose dans cette histoire tordue. Il se concentra de nouveau, vida son esprit, et visualisa le mécanisme de la première serrure: quelque chose de simple. Clic ! Après avoir lancé l'enchantement, la fermeture céda. Et de un. Au suivant ! Cette fois-ci, il visualisa un mécanisme légèrement plus complexe, sans pour autant qu'il soit difficile. Quelques rouages en plus, et le tour est joué. Clic ! Un nouveau loquet capitula face à la puissance d'Edmund. Ah, quelle belle journée ! Il ne devait se reposer sur ses lauriers, il devait continuer à conquérir peu à peu les serrures. Il allait y arriver. Il devait y arriver. Il continua de visualiser et de combattre les mécanismes, tel des chevaliers de la table ronde dans Gradalis, lors d'une guerre en plein Moyen-Âge. Le jeune Poufsouffle était en pleine guerre psychologique. Il finit par arriver à la fin. La dernière serrure. Il regarda intensément son dernier adversaire, puis ferma les yeux: il vit un mécanisme extrêmement complexe, mais c'était le boss final. Il n'avait pas le droit de perdre. Edmund vit petit à petit le mécanisme céder face à son intelligence et à la solution qu'il avait fini par trouver pour venir à bout de l'agencement des petites pièces qui constituaient les rouages de la dernière serrure.
- Alohomora !
Il avait réussi. La porte avait fini par abdiquer face au pouvoir d'Edmund Long. Le sortilège de déverrouillage était à sa portée. L'échappatoire s'ouvrit enfin, et le jeune homme ne vit personne. À part le parc de Poudlard. Il ne comprit pas. Il avait pourtant fait ce que la carte lui avait conseillé ? Terrorrisé, il l'a prit, les mains tremblantes, et la fameuse carte du Mauraudeur n'était plus qu'un simple morceau de parchemin avec marqué dessus:



Hein ?

Puis de nouveaux mots apparurent sur le morceau de papier:



Qué ?

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Il était là depuis des années, de longues années mais personne ne venait jamais le libérer. Il se sentait seul mais savait que sa libération était soumise à tellement de conditions ! Il en était torturé, sa solitude lui pesait, lui qui était pourtant si sociable longtemps auparavant se retrouvait coincé dans cette prison aux allures d'une pièce dorée perdue dans les fins fonds de ce château lugubre.

Il était source de rumeurs qui traînaient autour du lieu et pourtant peu de personnes osaient venir s'aventurer jusqu'à lui. Personne ne pouvait le voir mais on entendait ses plaintes lorsque la solitude se faisait trop forte. C'était un vieux château lié à une légende dont il était le cœur. Elle contait que quiconque s'aventurait dans le château deviendrait fou notamment à cause de la magie du lieu. La bâtisse était entourée d'une profonde magie vieille de plusieurs années. Celle-ci avait ensorcelé les pièces de telle sorte qu'elles ne pouvaient plus s'ouvrir que par une personne ayant les bonnes intentions. Seulement chaque porte nécessitait une intention différente et l’ouvrir coûtait cher à la personne qui le faisait. Même si le même sortilège était utile pour ouvrir toutes les portes, la manière de l'utiliser était différente et peu d'indice étaient indiqués.

La magie dont le lieu était entouré, rendait difficile l'exploration par un novice et même certains maîtres de magie peinaient à progresser dans l'endroit. C'est pour cela que l'entité qui avait été enfermée dans une des pièces les plus profondes lors de la création ne pouvait se libérer seule, elle était démunie face à tant de magie. C'était une créature très rare, une créature qui n'existait que dans les contes et qui pouvait vivre pendant si longtemps qu'on les craignait. Pourtant, il avait tellement besoin de contact et les regrets de s'être laissé capturer lui traînaient sur la conscience.

C'est alors qu'il se morfondait dans sa solitude et gémissait sa souffrance qu'il sentit une présence entrer dans le château lugubre. Parce que oui, pour son plus grand malheur, il était aussi omniscient de tout ce qu'il se passait dans ces lieux, c'était un sentiment que le quittait pas, il ne voyait pas comme des caméras mais il ressentait comme si le château était finalement une extension de son corps. Il sentait dans les fibres de son corps chaque pas que faisait l'inconnu dans sa prison. L'inconnu ? Il lui semblait plutôt qu'une foule de personnes avaient pénétré dans la demeure. Ce sentiment se transforma en certitude quand il sentit les pas résonner sur les sols en pierre du lieu. C'est avec espoir qu'il se redressa. Il avait tellement été plongé dans la solitude que la présence de plusieurs personnes le rendait joyeux. Seulement, c'était une joie teintée de regrets, parce qu'il savait que la magie du château allait les faire fuir et que finalement c'était en grande partie sa faute, alors il s'excusa mille fois pour ce que la bâtiment allait leur faire subir.


Le groupe était constitué de cinq joyeux lurons d'une petite troupe d'explorateurs expérimentés. Ils avaient tous conscience que l'endroit était dangereux mais s'ennuyaient de leurs expériences précédentes, de leurs aventures ternes alors quand ils avaient entendu parler de ce château, ils avaient sauté sur l'occasion. On trouvait trois filles, Marie, Claire et Anne et deux garçons Tim et Mark. Marie, la plus jeune était également la dirigeante de cette petite expédition, elle était fan de casses têtes. D'après ses connaissances, ce château était un des plus grand casses-tête qu'elle verrait de sa vie. On racontait que le créateur était une personne mystérieuse et qu'elle avait disparue lors de la création. En effet, le château était un peu un ensemble de serrures géante. Seule la porte d'entrée était ouverte à quiconque voulant se frotter à l'énigme.

Marie était donc entrée avec sa petite troupe à l'intérieur. Ils découvrirent une grande pièce telle un hall avec une seule porte au fond comme si le seul chemin à suivre était celui de cette porte. Une sorte de pression pesa sur eux, l'air était chargé d'une magie ancienne qui faisait presque peur mais la petite troupe était déterminée à percer le mystère des lieux. Marie expliqua :

- J'ai entendu que ce château était constitué de portes qui se succédaient et peu de fois on nous laisse le choix de quelle porte emprunter. Lorsqu'un choix se présente, il ne faut pas se tromper où on se retrouve à l'entrée sans avoir le droit de repartir à l'intérieur.

Mark s'énervant toujours rapidement mais doté d'une perspicacité à toute épreuve compris immédiatement ce que cela sous entendait.

- On n'a qu'un seul essai. J'imagine que le créateur doit cacher un sérieux secret pour créer un lieu aussi troublant et difficile d'accès.

Le groupe toujours motivé à voir quel secret se cachait au fond de l'endroit magique, se dirigea vers la première porte sur laquelle ils tombèrent. Peut-être qu'être un groupe plus nombreux aurait facilité leur réussite. En effet, les portes du châteaux étaient toutes liées à une énigme, et chaque énigme devait être résolue à l'aide du sortilège Alohomora. Pourtant, les portes ne se déverrouillaient pas si facilement. Le sortilège seul ne suffisait pas et le bâtisseur du château avait veillé à maîtriser ce sortilège à sa guise. Chaque serrure avait été construite avec des matériaux en rapport avec ce qu'il se trouvait derrière la porte ainsi qu'avec des sortilèges très complexes. Les métaux avaient été imbibés dans des potions pour obliger ceux qui voulaient déverrouiller les portes à réfléchir à la manière d'utiliser le sortilège. Celle-ci était complètement basée sur l'interprétation des sentiments et la manière dont on pouvait se laisser submerger par eux en pouvant tout de même utiliser la magie.

Anne se présenta à la porte en lâchant pragmatiquement :

- Je m'y colle. Je sais que c'est la première et que nous devrions peut-être réfléchir ensemble à la manière dont nous allons la braver mais j'ai envie de me lancer dans cette aventure en grande pompe. Rien ne dit que nous allions y arriver et les rumeurs qui traînent autour de ce château sont tellement terrifiantes que le simple fait de se tenir là debout, est pour moi déjà une victoire. Après tout on raconte que certains sont ressortis en courant après avoir posé un seul pied à l'intérieur. Nous on y est arrivé.

Sur ces bonnes paroles, Anne la courageuse observa les alentours de la porte et soudain, un panneau sortit du sol pour annoncer "les règles du jeu". Ils se penchèrent tous dessus.



Une réflexion intense se lut sur les visages des personnes du petit groupe. Tim était un peu terrifié mais son moment n'était pas encore venu. Il lui fallait patienter encore un peu pour être dans la lumière, il resta muet face à ce qu'il avait compris.

Anne quant-à elle se concentra sur la porte tandis que les quatre autres lui laissèrent de l'espace en murmurant des solutions. Plus le temps passait, plus la tension du lieu se faisait ressentir. la jeune femme attrapa sa baguette dans sa poche. Et elle se plongea dans les fins fonds de son esprit. Ses pensées étaient pleines de couleurs. Pour elle qui était si courageuse, cette porte qui nécessitait de l'énergie était très inspirante. Anne avait toujours été vigoureuse et elle essaya d’interpréter cette donnée comme elle l'entendait. Elle avait remarqué que la serrure n'était pas faite d'un métal très solide mais qui fondu était plus que malléable. Restait à savoir de quels sorts cette serrure avait été enduite pour pouvoir les surpasser.

Elle posa sa main sur le mécanisme et toute la magie dont-elle avait été chargée déferla en elle. Alors, elle comprit, finalement ce n'était pas tant la réflexion que demandait cette épreuve mais plus une capacité à encaisser les émotions et à les comprendre pour finalement pouvoir les reconstruire. Cette serrure était pour elle un concentré de volonté pure. Comme si logiquement, pour la première porte il fallait simplement être motivé à avancer. Était-ce pour cette raison que l'indice était "l'énergie" ? Elle refusa de penser que c'était aussi simple et alors, elle brandit sa baguette devant elle. Pour elle, si on pouvait matérialiser l'énergie, elle serait comme un nuage flou planant comme une sorte de brouillard. Mais cette matérialisation ne collait pas avec ce qu'elle ressentait dans la porte. Elle essaya donc de transformer sa pensée en une sorte de clef lumineuse, solide mais autour de laquelle trônait un brouillard épais. Si on lâchait cette clef, on pouvait ne jamais la retrouver tant le brouillard qui l'entourait était profond. Est-ce que la clef elle même était du brouillard ? Pas exactement mais on n'en était pas loin. Dans son esprit, si une telle clef existait, il serait très difficile de la tenir tant la magie et l'énergie qu'elle contiendrait serait grande. Elle passa donc toute sa volonté et son énergie dans cette clef mentale en pensant à son désir de ne plus avoir un seul gramme d'énergie en elle. Alors que ses camarades s'étaient tus, elle s'écria :

- Alohomora !

Elle sentit un flot d'énergie la traverser, comme si la porte les acceptaient à l'intérieur mais qu'elle souhaitait un tribut. Alors, même si elle avait compris ce qu'elle devait faire, elle en paya le prix et plutôt cher. Une fois la porte déloquée, elle se sentit très fatiguée et Mark la rattrapa alors qu'elle vacillait sur ses jambes et le groupe pénétra dans la pièce, les uns après les autres.


Il suivait avec impatience les mouvements du groupe. Leurs paroles revenant à ses oreilles comme un doux frémissement. Serait-il possible qu'ils soient ceux qui arrivent à passer le défi du château ? Est-ce qu'ils allaient enfin être à la hauteur ?

Une sombre excitation se répandit en l'être qu'il était. Il n'avait qu'une envie, et même s'il croyait peu en la réussite des jeunes gens, il espérait qu'ils allaient y arriver. Il ne voulait qu'une chose et c'était sortir de là, peu importe sous quelle forme. La créature dans son taudis doré trépignait d'impatience et elle observa le groupe arriver devant la porte suivante. Ils semblaient déterminer à y arriver. Cette porte c'était celle de la peur. L'émotion à ressentir était étrange, on ne pouvait pas savoir pour quelle raison elle avait été choisie mais pour la créature c'était tout vu. Ce château faisait peur mais seules des personnes complètement folles pourraient avoir envie d'y venir. C'était une demeure hantée au sortilège de déverrouillage et la magie avait été beaucoup trop poussée pour que cela en devienne agréable. C'était juste en étant complètement fou, lorsqu'on ne ressentait plus rien qu'on y pénétrait. Pourtant ce groupe semblait lié d'une force que la créature ne comprenait pas. Ce serait peut-être son salut.

Au fur et à mesure, elle comprit qu'ils vaincraient la porte numéro deux, puis la porte numéro trois celle de l'envie. Celle-ci était un piège étonnant, tout ce qu'il y avait de plus répugnante, elle n'était que dégoût pour quiconque. On s'attendait toujours à trouver un Troll puant derrière elle mais il en était rien. Seul l'indice au devant de cette porte pouvait permettre de le découvrir. Et c'est avec stupeur qu'il comprit que cet indice suffirait pour Claire. La jeune femme était dopée à la littérature et la référence qu'elle avait pu lire dans l'exemple l'avait immédiatement convaincue que quelque chose de pas net se cachait derrière cette porte.

La créature en fut étonnée. Mais de nombreuses porte leur restait encore à découvrir et le choix final serait très complexe à réaliser. Ce n'était pas tout à fait du hasard mais un mini indice subsistait sur la porte. Depuis le début de leur aventure, c'était la première fois qu'ils verraient un judas dans la porte leur permettant de voir ce qu'il se trouvait de l'autre côté. On pourrait croire que c'était un grand indice mais non. En effet, derrière la porte se trouvait deux pièces tout bonnement différentes et il était impossible de choisir laquelle choisir à première vue. Pourtant au fur et à mesure de leur trajet ils auraient emmagasiné une grande quantité d'émotion utilisable pour ce sortilège et ils pourraient peut-être ouvrir la bonne porte. La raison était très simple et était le sentiment le plus présent chez leur hôte enfermé actuellement dans la pièce qui s'ouvrirait seule une fois le dernier sort lancé. Cette sécurité était tout le problème. La porte dans laquelle il était enfermé ne pouvait s'ouvrir que de l'extérieur et suite à un échec lors de sa fabrication, il s'était retrouvé enfermé à l'intérieur.

Se sentant fébrile en sentant le groupe si proche, il cru défaillir. Il comprit que les membres n'étaient vraiment pas dans un bon état. Est-ce que son jeu valait le coup de tous les sacrifices qu'ils avaient fait pour parvenir à la fin ? Peut-être. Ils en sortiraient grandit. Et lui était heureux, il allait enfin être sauvé.
Une fois la porte ouverte sur un sentiment profond de solitude par Marie qui avait été protégée lors de tous les derniers défis et qui se sentait bien seule au milieu de sa troupe de zombies, la créature sortit de l'ombre.

Une voix terrifiante comme vieille de plusieurs années résonna dans l'espace de la pièce parée d'or :

- Bienvenue dans mon antre. Premièrement ne fermer surtout pas cette porte, une cale peut être installée.

Une fois, le travail fait, les jeunes gens épuisés écoutèrent religieusement la créature dans l'ombre :

- Je vous félicite tout d'abord pour votre réussite à mon jeu. Vous avez fait du bon travail. Je vois à quel point vous êtes fatigués mais je suis au regret de vous annoncer que je ne pourrais pas vous offrir l'hospitalité. Toute fois ayant réussi nous pourrons tous sortir d'ici sains et sauf et la porte de ce château se fermera à jamais. Seule ma présence le laissait ouvert aux visites et maintenant que vous êtes là, il n'y a plus aucune utilité de vivre ce calvaire.

Après une courte pause, la voix repris un peu incertaine :

- Quoique... Si jamais... Peut-être que dans le futur la porte pourrait se rouvrir. Cela dépendra en partie de vous. En tout cas, vous devriez aller au fond de cette pièce n'ayez pas peur. Je sais d'expérience qu'il y a des trésors qui pourraient vous ravir.

Soudainement, une lumière vive éclaira l'endroit doré pour laisser apparaitre une sorte de pièce musée sans lit ou endroit agréable dans lequel se poser. Dans des armoires loquées, de nombreux artefact étaient arrangés. Chaque porte portait le numéro d'une des porte précédemment traversé. Seul un coin d'ombre restait, comme si la créature ne voulait pas être vue :

- Chaque armoire contient des artefacts plus rares les uns que les autres, ils m'ont été utiles pour créer chacune des portes.

Marie, curieuse mais subjuguée par tout ce qu'il se trouvait devant ses yeux, demanda à la voix :

- Pourquoi vous ne vous montreriez pas ? Vous allez ressortir avec nous non ?

Et alors la créature sortit de l'ombre emballée dans des tissus défraîchis. On aurait dit un être hybride entre plusieurs créatures étranges qui se mélangeaient. Le moment d'étonnement passé, ils s'en furent tous, quelques artefacts récupérés et une multitude laissée à l'abandon. La créature masquait son enthousiasme sachant ce que sortir signifierait.

Les jeunes gens étaient épuisés mais leur cohésion avait été renforcée par l'aventure qu'ils venaient de vivre et leur connaissance des sortilèges et des émotions à utiliser clairement grandie. Chacun y trouvait son avantage.

Lorsqu'ils furent sortis, la porte claqua derrière eux dans un grand bruit violent. Et alors, de la poussière commença à s'envoler dans les airs. Rapidement ils remarquèrent que cela venait de l'étrange créature émaciée qu'ils avaient trouvé au fin fond du château. Celle-ci cria :

- Enfin ! Enfin !! Je suis libre ! Merci jeunes gens !!! Vous m'avez libéré et je peux enfin rejoindre le ciel cette malédiction est enfin terminée. Depuis tant d'années j'attendais de pouvoir sortir de ma création et mon corps s'est modifié afin que je puisse survivre. Mais maintenant je suis libre ! Et alors il reprend sa forme normale, c'est simplement fabuleux... Peut-être que je reviendrais en tant que fantôme... Ou pas... En attendant, ce château est vôtre faites ce que vous en voulez, les instructions se trouvent désormais aux alentours de chaque porte, vous pouvez étudier tout ce que vous voulez...

Sur ces derniers mots, sa voix s'éteignit, il était tellement heureux tandis que son corps se décomposait sous les yeux larmoyants des autres.

C'est sur ces mots que cette histoire ce termine. Le joueur aux Alohomora reprendra-t-il le château aux multiples portes en tant que fantôme où les nouveaux joueurs assureront-ils leur responsabilité ? A vous de décider...

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• Qu'est-ce que la méthode Boost Alohomora ?

C'est un simple sort de notre invention, nous, menteurs passionés par notre métier, que nous lançons à votre baguette magique qui vous permettra, en prononçant tout bonnement l'inoubliable sort Alohomora d'ouvrir toutes les portes, mêmes protégées par un certain contre-sort.

• Combien ça coute ?

Cela ne coute que 20 mornilles, et vous êtes remboursés si une porte ne s'est pas ouverte après votre sort lancé de façon correcte !

Important : Cependant, si votre baguette magique a été endommagée, par notre boost ou non, nous ne vous rembourserons pas. Merci de votre compréhension !

Fricklefrac ricana, il était un pur génie ! Il jeta un coup d’oeil par la serrure, tendit sa baguette et lança un sort à la sale bête qui dormait sur son canapé. BANG ! Un bruit sourd résonna sur le parquet, il lança l’Alohomora sur sa porte. Clic, clac, la porte s’ouvrit.

C’était chez lui mais il avait perdu la clé quinze jours plus tôt… Ça n’avait plus d’importance, les clés c’était surfait. Il ricana de nouveau : il avait ramassé cinquante gallions en une seule nuit de fric-frac grâce à un sort bien sympathique ma foi qui ne lui avait rien coûté. Il lançait le sort et clic, clac, la porte s’ouvrait. L’Alohomora avait beau être une grande invention ce n’était pas un Merlin qui l’avait inventé, la seule chose que le vieux sorcier avait exigé pour lui confier sa formule c’était qu’il le débarasse de la portée de Nundu qui était née sur ses terres. Un jeu d’enfant. Fricklefrac s’en était chargé en quelques Avada mais en voyant le dernier petit de la portée se terrer dans les brousailles il avait décidé qu’après tout, comme il n’avait pas de chien… Il retourna la bête qu’il venait de statufier sur le parquet et s’installa dans son canapé en s’étirant. Puis il posa les pieds sur le Nundu comme s’il s’agissait d’un tabouret et s’endormi en rêvant de gallions et de vifs d’or.

Pendant des mois il s’enrichit facilement, le soir il stupéfixait le Nundu, le matin à travers la porte il le réveillait puis partait au fric-frac, la formule était un véritable passe-partout, non seulement pour les serrures mais aussi pour échapper aux sorciers furieux qui l’avait surpris. Il était invinsible comme Merlin lui-même ! Clic, clac, la porte s’ouvrait. Il trouva bien une fois ou deux des paires de chaussures inconnus ou des morceaux de capes lacérées en rentrant chez lui le soir mais bon, le Nundu il fallait qu’il mange tout de même ! Et puis on a pas idée de s’introduire chez les gens aussi… Un soir l’Alohomora ne fonctionna que sur la moitié des portes, clic, clac. La semaine suivante le sort ne fonctionnait plus que sur une porte ou deux, clic, clac. Son humeur s’assombrissait et son attention se dissipait alors que son butin diminué.

Fricklefrac rentra chez lui un soir sans avoir réussi à entrer nulle part, il ouvrit sa porte clic, clac et la referma avec fureur. Quand il se retourna le Nundu, calmement assis devant le canapé, l’observait d’un regard froid. Les griffes du Nundu firent clic et le cou du voleur fit crac.

Article extrait de l'édition du Chicaneur du 19/11/2046

LUMIERE SUR... UNE DÉRIVE THÉRAPEUTIQUE DANGEREUSE

La luminothérapie, connaissez vous ce phénomène ?

Apparue dans le monde moldu il y a un peu plus de cinquante ans cette thérapie a pour objectif de retrouver vitalité et moral en exposant son organisme chaque jour à une lumière spécifique et au spectre lumineux proche de la lumière solaire. Selon les moldus cette thérapie aurait déjà fait ses preuves par ses nombreux bienfaits, notamment pour combattre les dépressions saisonnières. En effet, la diminution de luminosité peut dérégler l’horloge biologique interne et causer des troubles du sommeil, du stress et une baisse de vitalité. Curieux moldus n'est-ce-pas ?

Une adaptation au monde magique farfelue

Pourtant, et malgré des temps troublés entre le monde moldu et celui des sorciers, cette pratique aurait récemment fait une percée dans notre monde. Le Chicaneur, ayant toujours fait preuve d'ouverture d'esprit et d'un côté novateur (parfois contre vents et marées...), a donc tenu à mener l'enquête sur cette rumeur qui nous est parvenue anonymement. Après de longues et très sérieuses investigations, le Chicaneur est parvenu à trouver un soignant de Sainte Mangouste, préférant rester anonyme et ayant eu vent de l'arrivée de cette pratique dans le monde sorcier.

Et la forme utilisée pour mener cette thérapie est pour le moins étonnante ! D'après notre soignant, de plus en plus de sorciers et de sorcières pratiqueraient chez eux cette thérapie à l'aide d'un sortilège bien connu des Botanistes : Lumos Solem. En effet ces sorciers se lanceraient entre eux, et parfois lors de session de groupe, des Lumos Solem en plein visage !

Des dangers bien réels pour la santé

Si l'image peut faire sourire de par son absurdité, le phénomène serait à prendre très au sérieux tant les dangers pour la santé sont réels. Pour rappel ce sortilège bien connu notamment des Botanistes est généralement utilisé pour produire une lumière intense imitant celle du soleil et peut s'avérer très utile pour repousser certaines plantes tenaces et dangereuses, comme le célèbre Filet du Diable.

L'idée de départ peut donc paraître intéressante aux premiers abords pour imiter la luminothérapie moldue : à savoir utiliser une source lumineuse imitant les rayons solaires pour se les projeter sur le visage. Mais notre soignant anonyme est formelle : les dangers sont réels à court terme pour la santé et déjà plusieurs patients seraient venus dans le service de pathologie des sortilèges. Les problèmes seraient nombreux : migraine intensive, perte d'équilibre, cécité temporaire ou définitive... Sans compter des effets désastreux sur la peau telles que des brûlures graves, un vieillissement de la peau et des possibilités de cancer précoce de la peau.

"Ce sortilège ne doit être utilisé qu'en botanique. Ce n'est pour rien qu'elle est utilisée pour combattre ou repousser certaines plantes agressives. La lumière de ce sortilège est si intense que le corps humain n'est pas fait pour l'endurer de manière prolongée." affirme notre source. Notons également que l'utilisation de Lumos Solem a également fait récemment débat dans le domaine de la Botanique. Le collectif GREENALP (Groupe Réellement Engagé Envers Nos Amis Les Plantes) souhaiterait en effet protéger les plantes telles que le Filet du Diable de l'utilisation de ce sortilège jugé "trop agressif pour la santé des plantes", d'après le porte-parole du collectif.

Jamais connoté comme négatif jusque là, le sortilège Lumos Solem est donc dans la tourmente actuellement. Quitte à en perdre son éclat ?

La nuit coulait sur l’écorce des frênes, roulait sur les feuilles, gouttait sur les pétales des pensées. Éveillées par sa douce mélopée, les perles de nacre, reflets de lune, entamaient leur danse lancinante.

Ailes pures volent libres, chantent l’équilibre. Ailes espoirs glissent agiles, peignent sentiments volatiles. Ailes cristal flottent sages, écrivent vie et âge.
Les arbres frémissent d’un vent doux qui répond à la pluie et emporte la musique des pousses nouvelles. Les notes virevoltent, joyeuses hirondelles, s’élèvent vers le ciel en un cadeau éternel. Là-haut, émue, une étoile brille.
Une plume innocente caresse la mélodie, se pose. Écoute.
Un silence solennel secoue la clairière.
Les paroles tues, les instruments calmes, gouttes suspendues, une fée ouvre son âme. Les émotions, couleurs chatoyantes, se reflètent dans cette source pure. Or, argent, rubis et émeraude se mêlent, tissent, fils d’airain, des mosaïques nocturnes, toiles subtiles sur fond stellaire que l’œil désabusé ne saurait reconnaître. Brillent.

Les lances de lumière enflamment la tapisserie fragile. Cris de désarrois, les fées s’enfuient, envols futiles que le feu rattrape, avide. Une souvenance s’efface, les espérances se consument. Feuilles et pensées, braises ardentes, propagent l’incendie de la psyché démente. Bientôt la fournaise brûle haut et fort, chaleur étouffante sur tapis de songes morts.

Un sorcier s’avança dans la clairière vide, baguette à la main, de sa lance brûlante ausculta la nuit en deuil.

En quelques secondes à peine, arrivé le soleil, ne restait du rêve qu’un froissement d’aile.

L'arbre symbolise, la baguette, objet sans qui le sorcier ne serait rien. Son coeur de feu représente le sortilège bien sur, mais aussi le noyau magique qui grossit a l'intérieur du cœur de la baguette. On le sent près a éclater pour irradier le monde. Je trouve que c'est assez poétique.

Bolivie, 11 avril 1735

Nous avons enfin réussi !
Après cent vingt-quatre jours à lutter pour traverser les massifs de la cordillère orientale, nous avons atteint notre but ! Adieu vallées humides et contreforts recouverts de forêts. Le site inca qui s'offre à nos yeux et d'une beauté extraordinaire. Cette expédition commencée sous de mauvais auspices n'était pas vaine. Peu ont cru en nous mais, toi, tante Qué, tu n'as jamais douté. Tu savais que nous réussirions. La fatigue des femmes et des hommes qui m'accompagnent semble s'être envolée face à ce spectacle grandiose.
C'est un grand jour qui fera date dans l'histoire.

Bolivie, 12 avril 1735

Jamais nous n'aurions cru trouver tant de choses ici ! Sous chaque pierre, derrière chaque racine et dans chaque recoin, une nouvelle merveille nous ouvre les bras. C'est tout simplement incroyable !

Bolivie, 15 avril 1735

Les recherches se poursuivent à vive allure. Alors que l'euphorie règne sur le site archéologique, j'ai eu aujourd'hui peur que tout s'écroule. En effet, Philip Pan, un des trois anglais de mon équipe, m'a signalé avoir trouvé une coffret avec une drôle d'inscription. Lorsqu'à voix haute les mots "Here we go !" furent prononcés, mon sang n'a fait qu'un tour. Une inscription en anglais sur un site inca, cela ne pouvait dire qu'une seule chose : nous n'étions pas les premiers à avoir posé les pieds ici ! Terrible désillusion. Mon cœur battait à tout rompre quand je me suis approché pour lire de mes propres yeux l'inscription gravée sur le coffret de bois incrusté de petits rubis. Erigo. Ouf, ce n'était pas de l'anglais. Pourtant, cette inscription en latin détonnait avec les symboles incas. Peut-être le contenu du coffret, nous apportera-t-il davantage d'informations. Nos experts tentent actuellement de l'ouvrir.

Bolivie, 16 avril 1735

Le coffret est ouvert. Une puissante magie le maintenait scellé mais à coup de contresorts, Jeanne et Drew en sont venus à bout. À l'intérieur, c'était le néant. Il n'y avait rien. Un coup dur pour tout le monde. Pourtant en y jetant, un deuxième un regard plus appuyé, nous avons remarqué onze perforations sur le bois tapissant le fond du coffret. Il me semble qu'en les reliant dans le bon ordre, un dessin apparaît. Une sorte de montage qui nécessite de suivre les étapes dans un ordre précis. Comme une notice de construction. J'ai recopié ci-dessous les différents points ainsi qu'une numérotation arbitraire. Nous sommes sur la piste de quelque chose. Je le sens.

Bolivie, 16 avril 1735

J'avais raison. Un dessin est apparu ! Après consultation des membres de l'expédition, nous avons fini par avoir le fin mot de l'histoire. Les incas avaient découvert un sortilège permettant de monter n'importe quelle structure ! Comment ? Avec quelle aide ? Ces questions n'ont encore aucune réponse mais nous poursuivons nos recherches sur ce fameux sortilège Erigo. C'est grâce à toi tout cela tante Qué Chua. Merci.

Erigo

Partir de rien,
Collecter les morceaux et les assembler,
Que cela fait du bien.
Pourtant que c'est long de travailler...
Il faut y aller à la force des jambes et des bras,
Se casser le dos sous le poids,
Se contenter du résultat.

Une meilleure solution existe ?
Et elle serait magique ?
Je ne crois pas ces fabulistes,
Ce serait bien trop fantastique...
Et où serait le plaisir ?
Celui de faire de zéro ?
De faire sonner les marteaux ?
Où serait le bonheur de construire ?

Une inspiration,
Une émotion,
De la concentration,
Un coup de baguette,
Une formule prononcée...
Erigo !
Voilà une structure parfaitement montée.
Pas de chaos,
Pas de prise de tête,
Pas de mal de dos.