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07 nov. 2021, 19:37
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Godly and montrous, artiste inconnu.e



< Thème musical : Riverside - Agnes Obel >



« Le passé a un synonyme : l'Ignoré »
Victor Hugo

________________


Hannah, 13 ans
3 Octobre 2046 [Après-midi]
Lac, Poudlard


J'ai fait un rêve. Dans celui-ci, les Hommes étaient bienveillants. Ils étaient beaux comme des Fleurs ; leur Âme aussi. Dans celui-ci, la Vie ne nous arrachait pas des sanglots tristes ; seulement ceux de joie. Dans celui-ci, j'étais heureuse. J'étais une enfant que le Hasard a épargné, que le Bonheur a gardé sous son aile — car le Bonheur est un oiseau ; hop ! il s'est envolé. J'étais une enfant ivre de vie. Mais cela n'était qu'un rêve.

En réalité je brûle ; lentement. Je suis comme une bougie, dont la cire dégouline lentement jusqu'au rebord de mon support. Qui est mon support ? Je ne sais pas vraiment. Il est composé d'un certain nombre de choses ; et de personnes peut-être. Quand j'y songe, je pourrais citer mes parents, Aristid et *Swann*. Je pourrais ajouter, dans la catégorie des choses, la Magie, les livres, les couchers de soleils... En somme, mon support a plusieurs visages ; il me ressemble, tiens.

Je me promène tranquillement pour rejoindre les rives du Lac. Ce lieu est un Attrappe-Rêves. J'aime tant y aller ! Mais le travail — que j'apprécie, par ailleurs — ne me permet pas d'y aller aussi souvent que je ne le souhaiterais. Mais aujourd'hui nous sommes mercredi, alors j'ai un peu de temps pour me reposer et rêver. J'ai souvent la tête dans le parchemin, mais je dois bien convenir d'une chose : la trêve n'est pas désagréable. Elle vide ma tête des pensées parasites. La seule chose fâcheuse est que ce Lac ne me rappelle pas que des bons souvenirs.

Il me rappelle entre autres Jones. Heureusement, depuis que je lui ai rendue sa foutue lettre, elle ne hante plus beaucoup mes pensées ; je vais finir par l'oublier. Mais cette altercation au bord du Lac reste un souvenir solide et mon piolet a du mal à en venir à bout. Cette fille me désespère ; elle ne comprend rien, encore moins que les Semblables — autant dire que ce n'est pas un compliment. Je préfère ne pas penser à elle. Je m'assois sur l'herbe, à quelques mètres du rivage.

C'est beau, la Nature. On croit toujours qu'on va finir par s'en lasser mais non, nos yeux ne se lassent pas de l'eau, des feuillages, de la faune, des pierres... Peut-être est-ce là le point de convergence de notre espèce ; la fascination face à la grande Nature. La Nature est un temple, affirme Baudelaire dans un de ses poèmes symbolistes. Quoique, tous les hommes ne sont pas fascinés par la Nature ; ils massacrent les arbres pour en faire des cultures, ils empoisonnent l'eau pour se nourrir, ils polluent l'air pour se déplacer. Je pense donc que ce sont les Âmes d'enfants qui elles seules connaissent cette exaltation face à la Nature. Cette pensée a l'avantage de me rassurer : elle me dit que je ne suis pas en train de devenir une adulte. Elle me permet d'oublier ce qu'il m'arrive une fois par mois et ma poitrine qui s'élève doucement. Je ne veux vraiment pas songer à tout cela, c'est effrayant.

Je fixe plutôt mon regard à la surface du Lac. *Il est aussi noir que mon Coeur* ne puis-je m'empêcher de penser en jetant mes pensées dessus. Mon pauvre Cœur, enveloppé de Goudron. Je ne l'épargne pas beaucoup en ce moment — ni à l'accoutumée d'ailleurs. Les Liens que je tisse finissent toujours par le salir. Les courses que je dois mener après mes idéaux et le Temps l'épuisent. Il est bien mal en point désormais.

Il me reste mes poumons, après tout ! Ma grande inquiétude, en ce moment, c'est de ne pas pouvoir me concentrer sur les cours. J'essaie, pendant cinq minutes, de faire taire la Voix qui me souffle que je ne vais pas y arriver ; puis je craque. Et je ne peux plus jamais revenir. Je dessine, j'écris des poèmes... Mais je prends du retard sur le programme. Mes notes sont en baisse. Mes parents vont finir par s'inquiéter. Je ne peux pas leur dire que ça va. Car ça ne va pas. Mais je ne veux pas les inquiéter. Que faire ?

Je passe mes mains dans l'herbe humide. J'aime sentir mille gouttelettes fusionner avec ma peau ; cela me rappelle les Entrailles du château. Je me rends compte que j'ai une réelle liaison avec l'eau. Elle m'attire plus encore que tout les éléments que la Terre a mis à ma disposition ; ou l'inverse.

C'est elle qui me fait face ; c'est elle qui m’effleure ; c'est d'Elle que je viens.

Plume de @Scary Limpson, Dansons donc, alors que l'Horloge jette sur nous les Feuilles Mortes.

𐌔

02 déc. 2021, 17:28
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 

trois octobre de l'an deux-mille-quarante-six.
SCARY, 13 ANS, LAC.

~


Mercredi, tout semble bien aller. Il fait beau, il fait calme, rien ne dérange ce qui veulent être de leur côté. Mercredi, je peux être moi. Je peux lever les yeux au ciel et le contempler sans que d'autres pensées ne viennent dévier ma contemplation de la courbe. Je l'observe, je le regarde, je le vis, déterminée à tirer sa couleur au clair. Peut-être, aie-je besoin de le toucher si je veux réellement le sentir. Ou peut-être, que je suis trop loin de lui pour pouvoir discerner sa vraie couleur.

J'ai eu une étrange idée pour m'en rapprocher. Le mercredi, ce jour les réveille souvent. Pourquoi ? Je ne sais pas, je crois savoir que cela ne me dérange pas. Le mercredi est le pour du rêve, et il n'y a pas besoin de réponses plates pour en imaginer de plus belles. Je n'ai besoin de rien ; juste d'un peu d'inspiration. Je sais que, quand j'aurais vu cette couleur, je m'en souviendrais, je saurais la reconnaître. Et si je l'ai oublié, je me serais sûrement trompée. Car, je me doute, qu'il y aura sûrement des traîtres. La couleur, elle se mérite. Je la mérite.

Je n'ai rien pris. Juste mes pensées fleuries pour les relâcher en pleine nature. Je traverse le château et demeure inattentive aux Autres. Ils sont, en ce beau jour, trop insignifiants pour avoir un tant soit peu d'importance. Je marche doucement dans le parc. Je ne suis pas pressée, j'ai toute mon après-midi devant moi. Là-haut, les nuages défilent sous une brise légère. L'environnement tend à la perfection. Je me suis toujours demandé, pourquoi les choses ne pouvaient être parfaites qu'en dehors des rêves. J'ai cru en mes rêves, mais à présent, je ne suis plus sûre de ses résolutions. Si le rêve et amené à tendre vers la perfection mais qu'elle est impossible à atteindre, alors pourquoi s'acharner dessus ? Moi je rêve (encore) de la perfection. Parce que, n'est-ce pas, il n'y a rien de mieux ? Personne ne se contente du bien. Ce n'est pas suffisant.

Heureusement, la plupart des personnes pensent qu'il n'est pas nécessaire que le monde soit parfait pour être heureux. Mais comment peuvent-ils vivre ? Il m'est impossible de me satisfaire de cela. Je veux l'idéal. Tellement fort que je ne peux m'en passer. Es-ce suffisant ? J'aimerais le penser, mais je ne sens plus la force du rêve animé mes mouvements. Quand m'a-t-elle quitté ? Je ne le sais. Je suppose, que je ne l'ai jamais eu. Quand on me parle de choses qui n'existent pas, je ne me suis jamais dit "et si... elle existaient ?". Lorsque j'y pense, je me sens un peu seule des fois. Ce la ne me rend pas triste, non, il y a juste un vide, juste. Il me manque la clef sans doute, mais seule des questions viennent. Que faire, dans ce contexte ? Où chercher ? J'ai fouillé la Terre sans réponse, et maintenant, me tourne désespérément vers le Ciel. Je me dis parfois, que cela est vain. Que les nuages d'automne glisseront dans mes doigts comme l'a fait le sable fin des plages d'été. Mais j'essaye, parce que ce vide se creuse à chaque seconde un peu plus.

L'an passé, on m'a désignée par cette belle couleur qu'est le bleu. Je me demande si Ivy avait raison. Si c'est la vraie moi qu'elle a vu, celle qui regarde le Ciel et non les lignes des parchemins noircis par l'encre. En ce moment, je ne sais plus vraiment où aller, que faire de ma vie aussi transparente soit elle, alors je me fie au jugement de ceux qui semblent me convenir. On m'a dit Bleu, j'essaye de m'en rapprocher. J'essaye de toucher le Ciel, j'essaye de le voir vrai. J'essaye vraiment. Mais *ça marche pas*.

Je crois, que les moldus utilisent des fusées pour passer à travers le ciel. Ils ne savent pas regarder aux bons endroits.
Je me dirige vers le lac. L'eau transparente s'est teinte d'un bleu mélangé avec la tonalité de son fond. Je m'assois et regarde les eaux planes fibrer sous le vent. Je les fixe de mon regard, je tente de les pénétrer. Je suis absorbée. Quel beau spectacle !
Je peux *visiter* le Ciel et le Lac en même temps,
Je peux *contempler* mon reflet trouble sans être troublée,
Je peux *rêver*, je peux*voler*,
Nager, ressentant pleinement ce *merveilleux* moment.

Merci, pour ce beau lieu.
Mais Dansons, je ne crains ni la neige ni le froid à présent.
Dernière modification par Scary Limpson le 20 févr. 2022, 15:10, modifié 2 fois.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

14 déc. 2021, 17:52
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Plus je m'enracine dans le vert de l'herbe et plus je me rends compte à quel point cela m'avait manqué, ce calme. J'en ai besoin, mais je ne m'en rends pas toujours compte. Bien vite, quand je repartirai, je serai à nouveau happée par les cours, par les devoirs, et je resterai cloîtrée dans le Château sans prendre le temps de m'aérer, jusqu'au moment où je menacerai d'exploser. Le souci en faisant ça, c'est que ce moment peut tout à fait arriver lorsque je suis en cours ou durant la Nuit. Lorsque le couvre-feu est dépassé et que cette sensation me gagne, je me précipite à la fenêtre et je pompe l'air nocturne. Ça m'aide à apaiser momentanément la douleur. C'est ce que j'ai fait cette nuit. Ce qui explique ma venue ici. Mais je préfère croire que ce qui m'amène loi, ce n'est pas l'Obligation, mais ma Volonté. Je déteste par-dessus tout l'impression d'être manipulée.

J'entends, ou plutôt je sens, que quelqu'un approche. Je ne ressens pas d'inimité pour cette personne ; c'est assez rare pour que cela soit souligné. Je me retourne, laissant quelques instants le Lac de côté. Il ne va pas disparaître, de toute façon. C'est une fille, je crois. Son visage ne me dit pas grand chose, ce qui ne m'avance pas des masses pour savoir si elle mérite mon intérêt (ça y est, l'instinct reprend le dessus). Je lui lance un regard attentif. Vient-elle pour savourer la paix du Lac ? Je n'en sais rien. C'est alors que je laisse s'échapper un mot que j'aurais du retenir.

« Viens. »

Par tous les dieux de l'Olympe, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Peut-être parce que j'ai besoin de compagnie. Car après tout je ne vois presque personne à part Aristid. Je me répète souvent que je n'ai besoin de personne pour (sur)vivre mais je crois que c'est un mensonge. En réalité, j'ai besoin de quelques liens. Alors j'espère de tout mon cœur que cette fille sera à la hauteur de ce que j'attends — il faudrait déjà qu'elle accepte mon invitation loufoque. Je continue de la regarder, les yeux brillants d'intérêt et d'impatience, d'un regard qui veut dire s'il te plaît, viens, j'en ai besoin.

Puis je redirige mon regard sur le noir du Lac. Et je repense encore à *Jones* ; elle m'obsède. Je me demande ce qu'elle devient. Et si je la voyais débarquer sur les rives du Lac ? Je ne sais vraiment pas comment je réagirais. Sûrement par de la peur. Je lui ai tout de même brûlé sa putain de lettre et même si elle a dit qu'elle avait mieux de lui je suis certaine que cela lui a fait quelque chose. Je n'ai pas eu le temps de voir l'émotion qui a déformé (ou pas) son visage donc sa venue serait une source d'appréhension pour moi. En fait, je sais au fond de moi que j'aurais aimé qu'on ne se haïsse pas à ce point, qu'on soit au moins capable de s'entednre pour travailler en cours. Mais non. Et elle m'évite perpétuellement. J'espère, au fond de moi, qu'avant ma septième année je pourrais lui reparler. M'excuser. Garder ma colère au fond de ma gorge. Parce que le fait d'avoir une ennemie me terrifie.

Zeus, je me suis encore égarée.

J'attends donc la venue d'une personne inconnue. En fait, c'est exactement l'inverse de la dernière fois, où c'était moi qui était venue. Je préfère la situation d'aujourd'hui. J'ai plus de contrôle, je crois, que lors de ma discussion avec Jones — je ne sais même plus de quoi on avait parlé. Je me souviens juste de lui avoir dit que j'avais un Cœur d'Autre et elle ne voulait pas l'entendre. Le reste a disparu dans le trou noir de ma Mémoire.

Ô toi la fille qui peut me secourir de ces pensées branlantes, je t'en supplie, vient t'assoir à côté de moi. J'en ai besoin, je veux qu'on discute de plein de choses, de la Vie, de la Tendresse, de l'Eau. Et bien d'autres choses encore.

Plume, la chaleur de tes Mots empêche la Neige de nous atteindre.

𐌔

28 févr. 2022, 12:18
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Tout va bien. Je pense pouvoir le dire sans crainte. Je suis si proche du but, si légère que je pourrais m'envoler. J'ai l'impression d'avoir enfin réussi quelque chose ; que le Ciel m'ouvre sa porte ayant su trouver la serrure. Ma gorge se serre sous l'émotion. Je n'ai jamais vu un bleu semblable à celui-ci. D'une profondeur sans pareille, il rempli le vide de mon cœur, glissant dans mes veines sans écorcher mes fragiles vaisseaux abîmés par le froid. Il coule, comme l'eau du lac sur mes doigts humides, il lave mon corps et mon âme en même temps. Et lorsque ce bleu a finit de s'écouler, j'en ressort différente — *renaissance*.
Je m'allonge sur l'herbe fraîche, prive mes yeux de lumière. Ce bleu, je ne l'oublierai jamais. Dès l'instant où j'ai aperçu ses premières nuances, j'ai su qu'il serait vain d'en tenter une faible imitation. Mais dorénavant, alors qu'il s'est lui-même gravé dans chacun de mes membres, je sais ; que la Beauté est vraiment utile. Elle rince, elle apporte un émerveillement incomparable que rien ne saurais égaler.
Peut-être parce que le bonheur, lui aussi est beau.
A cette pensée, je souris. Cela faisait longtemps que je n'avais pas connu un tel moment ; l'impression de toucher la plénitude du bout des doigts.
J'aurais presque pu m'assoupir ...

Mais un murmure parvient jusqu'à mes oreilles. Il flotte dans l'air glacé, se joue du vent et de l'herbe et se glisse à l'état d'un songe dans les pensées. Lorsqu'il m'effleure pour la première fois, cela m'agace — *colère*.
Quelle est la personne assez folle pour me déranger alors que je flotte paisiblement sur un long fleuve tranquille ?
Quelle est les personne assez folle pour réclamer ma présence ?
Rare sont ceux que j'apprécie, mais le contraire est également vrai ; j'accumule plus les mauvaises rencontres que les bonnes. Je ne veux pas d'un nouvel affrontement.*JE. N'EN. VEUX. PAS.*. Dans les faits, je me le dit presque à chaque fois. Je ne cherche jamais la dispute en provocant par simple plaisir — sauf avec Erza, mais elle a le don de me mettre hors de moi. A chaque fois je cède. La colère finit par me bouffer et je réagis sec pour écraser une fois pour toute la personne qui m'agace. A chaque fois cela se termine dans les cris ou dans une froideur plus glaciale que la neige. Pas vraiment de vainqueurs, juste un panel de blessés. Cette fois, je resterai muette à l'appel — à celui de la fille comme à celui de ma colère. Je me calmerai, et tout ira bien.

Pourtant ...
Je suis curieuse *presque contre mon gré*. Ce désir de savoir, je ne peux m'en défaire. Il anime mon corps à chaque instant, il m'a attiré ici, et maintenant, il m'ordonne de regarder celle qui me fait face. Il veut comprendre ce qu'elle est, ce qui l'anime elle, ce qu'elle veut et la raison de son appel. Je me retourne dans l'herbe, essayant de balayer au loin ces pensées qui vont contre ce que je me suis promis. Pourtant, la voix dans ma tête sait qu'il est impossible de lutter lorsqu'il s'agit de nature. Je crois, que je ne changerai jamais — ces habitudes sont ancrées trop profondément, et de l'encre indélébile s'effaçant serait une antinomie.

Après une minute à ainsi me débattre, je décide finalement de me relever et me tourne vers celle qui m'a appelée. Je plante mon regard dans ces yeux amandes, tente de la reconnaître, échoue, et grave son visage dans ma mémoire. Puis, — mon instinct est définitivement plus fort que moi, je m'approche en silence sans faire crisser l'herbe en proie aux gelées ni lâcher son regard. J'essaye de la cerner, mais cela m'est difficile, alors même que nous nous sommes physiquement rapprochées par rapport à avant. J'écoute le silence, et cède à l'envie de le briser. Dans ma tête, les questions se bousculent, et j'ai désespérément envie de jauger cette fille. Je lui demande alors une question un peu étrange, très ouverte pour la découvrir :

— Que penses-tu des nuages ?

Il n'y a pas de piège dans cette question. Ce n'est pas vraiment une évaluation non plus, juste un moyen de développer mon opinion à ce sujet en la confrontant avec celle des autres. N'ayant pas trouver moi-même de réponse à même de me satisfaire à cette question, je la lui pose, juste pour voir. J'aime réfléchir, j'aime en parler, et j'aime débattre — mais toujours dans le plus grand calme. C'est naturel, j'aime le silence, mais je lui préfère les discussions passionnantes à la recherche de nouveaux concepts.

Le temps a filé, mais les retrouvailles avec cette Danse n'en sont que plus agréables.
On s'y croirait presque, au bord de ce lac.

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09 janv. 2023, 17:25
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Hannah
[Mort, Idées noires (allusions)]

En cet instant je me sens pleinement moi-même. Oh, je dois avoir l’air dérangée aux yeux des autres. Ils ont l’air si sûrs d’eux, à s’appeler d’un bout à l’autre du couloir en criant leurs noms, leurs surnoms. Moi, j’ai horreur qu’on prononce mon prénom, qu’on me ramène à mon identité supposée. Un jour – je m’en souviens très bien, c’était peu avant l’arrivée d’Aristid – en regardant le plafond comme j’ai coutume de le faire lorsque je suis prise dans des tornades existentielles, je me suis répétée, effrayée, atterrée par la portée de mes mots : « je suis Hannah, je suis Hannah, je suis… ». J’ai été contrainte de capituler. Mise en échec par moi-même. C’est assez étrange à dire mais… J’ai l’impression que je suis hors de mon corps, la plupart du temps, que mon Moi est une poignée de grains de sable qui me glissent des mains continuellement, en dépit de mes poings serrés par l’angoisse ou l’anxiété.

Mais face à la nature, j’arrive à faire de l’ordre dans mes pensées. Je cesse de penser à ce que je devrais être, à ce que je pourrais être, puisque je suis moi, tout simplement. La montagne d’en face pourrait s’effondrer, le ciel peut bien me tomber sur le crâne, le calme qui m’envahit ne saurait être annihilé. Au contraire, les orages, les tempêtes, le vent, la neige, bref, les événements les plus effrayants pour le commun des mortels, sont ma catharsis. J’ai l’impression de me refléter sur le ciel déchiré, d’évacuer ma colère dans les tuiles emportées par des forces mystérieuses, mon vide se répand sur les collines drapées de blanc. La lecture a à peu près le même effet sur moi, à la différence que certaines phrases peuvent me torturer des nuits entières ; or la nature est mon refuge le plus sûr, elle ne me baise pas la main en me coupant l’autre.

Merde, j’ai failli oublier cette fille que j’ai interpellée ; pourquoi l’ai-je attirée à moi, au juste ? Peu importe. J’ai besoin d’une présence. Je me sens un peu déboussolée, perdue sur mon île déserte – dans ma tête. J’ai besoin d’abreuver quelqu’un de mes paroles insensées, de mes tirades sans queue ni tête, désespérées. Peut-être vais-je la blesser, la prendre au dépourvu, la mettre en colère, lui inspirer une gifle (et merde, je repense encore à Jones), mais en réalité je me moque bien de
tout ça. Je ne fais qu’assouvir une pulsion débile dans le sens premier du terme ; je n’ai plus la force de réfléchir convenablement, je m’égare, je m’abandonne à un instinct génial ou complètement barge, ça dépend des points de vue.

Les nuages, je trouve ça assez marrant. Ils peuvent prendre la forme d’à peu près ce que l’on veut, suivant la manière dont on les regarde. Avec un regard sage ou aliéné. Enfantin ou adulte. Matérialiste ou spirituel. En fait, c’est un peu comme le dessin dans les premières pages du Petit Prince. L’auteur y a vu un boa avalant un éléphant (si mes souvenirs sont bons), les « grandes personnes » reconnaissaient un chapeau. Eh bien, moi, je n’ai rien vu de tout cela : je n’ai vu qu’une vulgaire bouse de vache. Mais je ne le dis jamais parce qu’il faut se tenir en société et il paraît que ce n’est pas correct de se confesser ainsi en public. Bref, les nuages, je trouve ça assez touchant au fond, je suis juste un peu agacée par le fait que tout le monde se prenne pour Rimbaud ou Apollinaire dès qu’un foutu nuage passe dans le ciel. Merde, on n’est pas tous poètes ! Bon, je m’énerve sûrement pour rien.

« Je dois dire que je suis très heureuse de la sérénité qu’ils me procurent, c’est loin d’être le cas de tout le monde, dis-je en tournant brièvement mon regard vers le château dont les habitant ne manquent pas de m’arracher une moue désabusée. Mais je ne peux pas m’empêcher de préférer les fruits pourris qui traînent par terre en été lorsque j’entends des abrutis se faire la cour en jouant les poètes en herbe. Les pommes moisies au moins, ça ne fait rêver personne ; je peux les admirer paisiblement. »

Je me reconnais beaucoup dans la poésie transgressive de Baudelaire, d’ailleurs. Je m’en veux d’avoir ce rapport presque érotique avec un bouquin mais je suis incapable de me déplacer dans les couloirs du château sans ma vieille édition bilingue des Fleurs du Mal, complètement abîmée mais à laquelle je tiens plus qu’à ma baguette. C’est un moyen pour moi de gérer mon stress. C’est sûrement assez paradoxal, mais lire un poème sur la Mort quand j’ai envie de sauter par la fenêtre, ça redonne du sens à mon existence.

J’ai dit ces quelques phrases avec un sourire sincère. Bizarrement, je prends très au sérieux cette conversation. Je ne connais pas du tout cette fille, mais le fait qu’elle ait accepté mon invitation pour le moins farfelue suscite, sinon une forme de fascination, une pointe d’intérêt. D’ailleurs, mon regard s’enfonce dans le sien, sans doute un peu plus que je ne le souhaite.

Ecrit par la Plume d'Hannah.

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05 mai 2023, 13:46
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Nous sommes deux dans ce beau cadre, et nous voilà discutant des nuages. Je me demande la raison pour laquelle j'ai posé cette question pour le moins inhabituel lorsqu'il s'agit d'entamer une conversation, mais cela ne me dérange pas car exiger la présence de quelqu'un que l'on ne connaît pas n'a également rien de conventionnel. J'aurais pu commencer par « Qui es-tu ? », mais cela aurait sans doute été trop personnel __ moi même j'aurais grimacé. Quelle question compliquée il faut dire ! Je me revois à la maison, je revois mon frère me dire « N'oublie pas que tu es ma sœur ». Dans les tréfonds de mes pensées, j'entends mon père chuchoter « N'oublie pas que tu es ma fille », Nélya y flotte également, sa voix enthousiaste résonne lorsqu'elle me dit « On est amies maintenant ». Dites-moi s'il-vous-plaît comment je peux être une fille un soeur une amie, bleue, une artiste une élève une Gryffondor une troisième année. J'ai le souffle saccadé, *rien que d'y penser*. Parfois je maudis ce sentiment d'appartenance mêlé d'obligations et de fatalité __ l'impression que quoi que je fasse, ce que je suis pour les autres détermine ce que je suis moi.

Je ressens de l'amertume face à cette pensée. Mon regard se porte alors sur le lac, ses profondeurs et sa noirceur, ce bleu qui me soigne tant. Je contemple les arbres, se dresser au loin, les quelques oiseaux volant dans le ciel, l'herbe qui se plie sous la brise, les quelques nuages qui parsèment le ciel. J'inspire à plein poumons cet air frais qui remplace tout ce que j'avais pu ressentir auparavant. Je me sens à la fois vidée et beaucoup mieux, seule avec mon esprit, celui de cette fille et la nature tout autour. J'écoute ses paroles avec attention, méditant chacun de ses mots. J'ai trouvé quelqu'un avec qui je peux parler sérieusement, et je sens que cela pourrait durer des heures. Je sens que nous ne couperons pas la parole. Que tout ira pour le mieux.

Peut-être est-ce dû à ces paysages idylliques qui nous sont offerts. Le repos que je trouve dans la nature n'a point d'égal, il m'emplit toute entière. J'ai l'impression de poser un regard neuf sur le monde ; celui d'une enfant qui n'a pas encore vu sa misère. Mes yeux luisent de plénitude tellement je suis noyée par la beauté de ce qui m'entoure. Les éléments s'expriment presque à ma place. Après quelques instants de réflexion, je finis par répondre à la fille aux yeux amandes :

__ J'aime bien nous les identifier. Au fond, ils voyagent dans le ciel, font leur petit parcours, et finissent par craquer. Il pleut alors.

J'omets de préciser ce que j'entends par le nous que je viens d'employer car je ne le définis moi-même pas. Je me dis des fois, que mon imagination m'emmène un peu trop loin lorsque je manque d'ajouter que si la pluie est si triste c'est qu'un nuage est mort. J'imagine que de toute manière, il s'agit d'un cycle ; si les nuages ne craquaient pas il n'y aurait pas cette herbe verte sur laquelle on aime tant se reposer.

C’est la suite de ses paroles qui m’amène à méditer. Les fruits moisis. Les pommes pourries. Ou le contraire je ne sais plus. Il est vrai que les nuages sont sujets de divagations pour les poètes en herbe, mais je ne crois pas que cela me dérange. Il faut juste savoir leur dire « Redescends sur terre ce ne sont que des nuages » et le réalisme revient. Quant aux fruits pourris … j’ai du mal avec. J’ai du mal à les admirer. Ce ne sont que des fruits pourris après tout. Quand j’en vois un, c’est tout ce que je vois. Les fruits pourris manquent pour moi cruellement d’intérêt.

J’essaye de m’imaginer ce qu’elle peut bien leur trouver. Ce qu’elle elle voit lorsqu’elle les regarde. Et à part le signe que tout a une fin, à part un rappel constant de la mort qui nous guette, rien d’autre ne me vient. Un instant, je me dis qu’il faut aller bien mal pour admirer les fruits pourris, mais je ne m’épanche pas sur le sujet — le plus simple étant tout de même de demander à l’intéressée ce qu’elle y voit. J’ajoute donc après un court instant :

Que sont-ils ces fruits pourris à part des fruits pourris ?

Ils ne sont pas beaux, pas attirants, ils n’ont rien pour eux. Pourtant, j’ai peut-être trouvé la seule personne du château qui les admire. Alors autant être fixée tout de suite.

Navrée pour ce retard … Je me replonge dans cette Danse avec beaucoup de plaisir.

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21 août 2023, 15:08
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
Hannah


L’étonnante sagesse de la Rouge me conforte dans mon mépris du Choixpeau : comment une Gryffondor, censée être dans l’action plus que dans la pensée, dans le concret plus que dans l’abstrait, pourrait-elle élever la discussion à la hauteur des nuages, si l’on suit la logique de ce morceau de tissu vénéré par tant d’ignares ? C’est stupide. D’ailleurs, Swann est elle aussi une Gryffondor et la douceur est sans aucun doute ce qui la caractérise le plus. En tout cas, je suis ravie d’avoir usé de mes mots pour tirer à moi une si belle âme.

La réflexion qu’elle formule à propos des nuages est très belle, et bien éloignée des justifications pathétiques qu’osent proférer le tas de moutons qui se sentent pousser des ailes à la moindre occasion. Combien de fois ai-je entendu au loin les envolées lyriques printanières chantées par des adolescents en manque d’amour ? Non, les mots de cette fille ne ressemblent en rien à ceux de pacotille qui flottent habituellement sur les rives du lac. Je ne peux qu’approuver son discours.

Cependant je ramènerais volontiers le cycle de la vie d’un nuage à ce mot : évanescence. Oui, il est tendre de retrouver au creux du ciel, cette voûte sur laquelle les hommes ont projeté tant de phantasmes, le caractère passager de notre existence sublunaire. Mais le nuage n’est pas plus représentatif de cette finitude qu’une fleur, un ver de terre ou une feuille de papier. Il me semble que c’est plutôt l’inaccessibilité du nuage et son apparente chasteté qui nous séduisent.

« Mais nous pouvons retrouver cela dans presque tous les objets qui nous entourent… De mes cils à ce lac paisible, rien n’est éternel. Néanmoins... » Je m’approche du rivage, plonge ma main dans l’eau avant d’en déposer un peu sur mon front et mes yeux. « L’eau de ce lac et mes cils n’ont rien pour susciter notre désir : nous pouvons les toucher. Le ciel et ses rideaux sont impalpables, et c’est cela qui nous fascine tant à mon sens. ».

Je m’essuie brièvement le front afin de ne pas mouiller mes vêtements. La fraîcheur de l’eau m’a revigorée, car déjà les températures en légère hausse m’éprouvent. Ayant pris l’habitude de ne pas assister au petit déjeuner, mon corps est affaibli, lent, presque inerte, ne répondant plus à ma volonté. Je ne suis plus maître dans ma propre maison, comme dirait l’autre. Mais je n’accorde que peu d’importance à ces désagréments : ce qui est important, c’est de lire, d’écrire, d’apprendre et, quand on a la chance de rencontrer quelque pensée profonde, de converser plus on moins longtemps.

« Ce que j’aime et ce que je recherche dans ces fruits rongés par la vieillesse, c’est la vérité des choses. J’aime leur insolence. Il y a comme une provocation dans leur présence au milieu d’une nature édénique… »

Je m’interromps un instant, tandis que je laisse mes doigts courir dans mon sac à la recherche de mon édition des Fleurs du Mal : elle aussi est en voie de décomposition. Ma mère avait du le lire au cours de ses études ; il a vécu. Ses pages ne sont même plus jaunes, elles noircissent presque. La couverture est à moitié déchirée, la reliure tient par on ne sait quel miracle, bref, ce n’est pas le genre de bouquin qu’on prête. Pourtant, après avoir atteint la page 98 du recueil, je glisse un crayon dedans et tends à la Rouge l’ouvrage.

« Il faut absolument que tu lises ce poème, “Horreur sympathique“. C’est lui qui m’a appris à aimer ce que les autres détestent. Peut-être même as-tu déjà entendu parler de ce recueil. »

Écrit par la Plume d’Hannah, merci !

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27 mars 2024, 16:24
{ Les Cendres de Sémélé }  ++ 
[Pensées morbides dans le paragraphe 2]


Dans ce moment qui semble hors du temps, toutes mes capacités sont rassemblées pour faire ce que les autres ne se donnent pas la peine : écouter. Les Hommes parlent beaucoup ; la faute à un langage facilement accessible mais difficilement maîtrisable. Seulement, les mots n'ont aucun effet s'ils tombent dans une oreille sourde. Je n'ai jamais eu l'impression que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », mais j'imagine que la cause est la même. Peut-être que moi aussi, je n'écoute pas assez les autres, persuadée d'avoir la science infuse et la sagesse dans les veines. Mais aujourd'hui, les choses sont différentes. Je me tais, je laisse l'autre parler. J'essaye de comprendre lorsque ses mots me semblent obscures. Je les éclaire avec ma propre connaissance. Je la questionne, à la fois pour me forcer à creuser son opinion et pour la forcer à justifier la sienne. Aujourd'hui, je tends l'oreille ; et c'est comme une seconde naissance.

Sa première réponse m'amène presque à deviner la suivante. Je retrouve dans sa ligne de parole un thème fréquent : la finitude. En entendant ces mots, je me rappelle que tout est éphémère __ quelque chose de terriblement vrai et de tout aussi effrayant. D'un coup, mes yeux se font sombres et balayent désespérément le parc __ ils cherchent sans s'en rendre compte le fruit pourri tant admiré. Mais ils n'ont même pas besoin d'en arriver là. Chaque mot de la fille résonne dans ma tête, et je trouve dans « tous les objets qui nous entourent » un nouveau visage de la mort. Dans ma tête, mes pensées se taisent, timide devant mon face à face intérieur. Je me dis que la fille à qui je parle à la même insolence que les fruits pourris, à se permettre de crier une vérité que peu de gens __ moi y compris __ veulent ou supportent entendre. Et face à cet effrayant constat, mise au pied du mur par cette Serdaigle, je n'ai d'autre choix que d'accepter le fait. Un jour où l'autre, je mourrais __ la question est juste de savoir si je verrais mes proches mourir devant moi ou bien l'inverse.

Peut-être par empathie, la fille ne me laisse pas le temps de me plonger dans ces pensées morbides. Elle me propose, où plutôt elle m'impose de lire un poème qui, je suppose, est sensé me faire comprendre son point de vue. Alors qu'elle émet un supposition, je garde le silence ; je n'ai jamais entendu parler de ce livre ni même de l'auteur dont je peine un peu à déchiffrer le nom, et il n'est pas utile de s'attarder sur mon ignorance. Une seconde, je la fixe dans les yeux. L'instant d'après, le précieux sésame glisse de ses mains aux miennes.

Lorsque mes doigts parcourent la couverture en sale état de l'ouvrage, l'impression de tenir quelque chose de précieux m'attrape sans que je n'y prenne garde. Je n'ai jamais été particulièrement soigneuse avec les livres. Certes, je m'arrange toujours pour les laisser en bon état, mais pas au point comme avec celui-ci d'effleurer le texte du bout du regard comme si j'avais peur de dénaturer les vers. Je parcours le texte une première fois en langue originale, pleine de bonne volonté et de détermination, mais me résous rapidement à une relecture en anglais. Et même là, les mots me laissent perplexe. Je me force presque à faire une analyse grammaticale du premier paragraphe pour comprendre la phrase. Emplie d'un curiosité et d'une certaine soif, je lis avec frénésie les trois suivants. Un sourire se tisse sur mon visage lorsque je lis le dernier vers, « l'Enfer où mon cœur se plaît ». Alors, je repense aux fruits pourris, avec une envie sournoise, un désir de confrontation avec la réalité des choses. Cependant, ma raison un peu folle me fait secouer la tête, et une phrase s'échappe dans un souffle de mes lèvres :

__ Tu sais, je ne sais pas si j'en suis capable.

C'est presque une confession mensongère que je lui fait là. Bien sûr qu'elle sait, elle sait que j'en suis capable et même peut-être a-t-elle senti dans mon sourire, qu'un instant, j'ai voulu cette « horreur sympathique » que décris si bien le poète. Alors pourquoi est-ce que presque tout ce qui faisait ce que j'étais transpire le contraire ? Est-ce cela que l'on ressent lorsque l'on découvre quelque chose de terriblement ambigu, d'une noirceur magnifique et d'une beauté couleur charbon ? Tout simplement une peur vibrante qui résonne de nos os vides au plus profond de notre cœur ? J'essaye de ne pas paraître trop décontenancée même si je me doute que cela n'a probablement aucun intérêt, et tente de me concentrer sur autre chose :

__ Qu'est-ce qui lui est arrivé, à Ovide ?

S'il te plaît, raconte moi une histoire, murmurent les petites voix dans ma tête.

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