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11 déc. 2021, 22:50
Conte pas sur moi
La neige tombait à gros flocons sur le chemin de Traverse, en cette matinée. Cela n’avait apparemment pas découragé les sorciers. En effet, la rue commerçante était bondée. C’était habituel à cette période de l’année, Noël approchant à grands pas. Cela dit, ce n’était pas l’unique raison de cette affluence. En effet, un autre grand événement ameutait les foules. C’était aujourd’hui qu’allait sortir le nouveau conte du très célèbre Humphrey Le Puff et, pour le plus grand bonheur de ses fans, l’auteur était actuellement au Dôme Libre, où il allait présenter son livre.

A l’intérieur, Humphrey Le Puff était déjà en train de dédicacer ses livres, tandis que Zile Bristyle, le propriétaire de la librairie, se félicitait d’être parvenu à ce que l’événement se déroule chez lui, en constatant l’impressionnante foule compacte qu’il avait rassemblée.

Après avoir usé plus d’une plume en petits mots et signatures, Le Puff se leva. Habitué à s’exprimer en public, il ne fut pas troublé par le nombre d’yeux braqués sur lui et, avec toute la simplicité qui le caractérisait, il s’exprima :

« Merci à tous d’être venus si nombreux. Ça me fait toujours chaud au coeur de voir qu’après toutes ces années, vous êtes toujours au rendez-vous. Je tiens également à remercier Monsieur Bristyle de m’avoir accueilli au Dôme Libre. »

Il laisse alors la foule applaudir quelques instants, puis reprend la parole :

« Laissez-moi maintenant vous parler de Conte pas sur moi. Avec ce livre, je me suis lancé dans quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant. Vous savez tous à quel point j’affectionne tout particulièrement les héros qui prennent leur destin en main, et bien cette fois-ci, la place vous est laissée. Ce sera à vous de réfléchir et de choisir les actions des personnages. Vous serez en quelque sorte des héros de l’histoire, vous aussi. »

Le public s’extasia de cette annonce. Les enfants, eux, semblaient avoir des paillettes dans les yeux, comme s’il venait de découvrir une nouvelle forme de magie.

« Ravi que ça vous plaise ! » Poursuivit-il, tout sourire. Il enchaîna ensuite sur la lecture des deux premières pages, puis s’adonna à la classique séance photos et répondit aux questions des journalistes.

Pendant ce temps, une petite sorcière rousse d’à peine neuf ans, se faufila telle une petite souris et alla s’installer dans un recoin de la boutique. Assise à même le sol, elle ouvrit son précieux sésame sur ses genoux positionnés en tailleur et s’empressa de tourner les pages, trop impatiente de connaître la suite de l’aventure...


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Dernière modification par Deryn O'Connors le 11 déc. 2021, 23:00, modifié 1 fois.
11 déc. 2021, 22:54
Conte pas sur moi
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Un conte est un récit, une aventure, une parenthèse amusante et instructive. Il ne connaît aucune limite si ce n’est celle de l’imagination. On y passe sans aucune objection du monde réel à un monde idéal ou infernal.

Tout est permis tant que les lieux et la temporalité restent suffisamment flous. Ils ont de tout temps bercé les jeunes sorciers avant d’aller se coucher.
Dernière modification par Deryn O'Connors le 11 déc. 2021, 23:06, modifié 2 fois.
11 déc. 2021, 23:01
Conte pas sur moi

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Aux petits comme aux grands,
à tous ceux qui ont gardé leurs rêves et âmes d’enfant.

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On pense souvent que les contes sont destinés aux enfants avec une morale à visée éducative. Pourtant, bien souvent, les préoccupations des héros sont celles d'adultes : recherche de l'amour, du savoir, de la puissance, de la richesse.

En vérité, il y en a pour tous les goûts et tous les âges, chacun se tournant naturellement vers les contes exploitant ses propres faiblesses. Les enfants sorciers se tourneront vers les angoisses de séparation, les terreurs nocturnes, la peur de l'abandon, les petites bêtises magiques... Les adolescents se délecteront des récits explorant les rituels de séduction et les affaires de couple, les apprentis ridicules et les maîtres agaçants. Les adultes se plongeront dans les affaires plus sombres, tentations à leur hauteur, magie puissante, richesse et pouvoir.
11 déc. 2021, 23:04
Conte pas sur moi

Il était une fois une jeune sorcière en cinquième année à Poudlard, l'école de sorcellerie. Sophie Grace était une jeune fille très studieuse et réfléchie. Souvent plongée dans ses pensées ou dans un livre, et parfois même les deux à la fois, elle dissimulait sous une allure frêle et des lunettes rondes une certaine témérité. Et sa curiosité pouvait parfois la conduire à rêver d'aventures.

Mais pour l'heure, Sophie était bien silencieuse, installée dans la réserve de la bibliothèque. Bonne élève et préfète de sa maison à Poufsouffle, elle avait obtenu sans mal auprès d'un professeur le sésame pour accéder aux ouvrages convoités de cet endroit plein de mystères. Les examens des BUSE approchaient à grand pas et la brune aux yeux noisettes voulait mettre toutes les chances de son côté pour réussir.

Comme les ouvrages de la réserve ne pouvaient en sortir sous aucun prétexte, l'adolescente avait eu la permission de travailler de nuit. Il s'agissait d'un privilège rare destiné uniquement aux meilleurs élèves et Sophie voulait en être digne. C'est donc à la lumière vacillante des bougies que la sorcière d'origine moldue travaillait avec le plus grand des sérieux. Dans la pièce régnait un silence absolu, propice à la concentration. Cependant, à plusieurs reprises la jeune fille leva brusquement la tête en croyant avoir vu une ombre bouger entre les rayonnages. Était-ce le fruit de son imagination ? C'était possible après tout, rêveuse comme elle était. Ou alors c'était les mouvements de la flamme de sa bougie, couplée à quelques courants d'air, qui projetaient par moment des ombres inquiétantes sur les murs. Oui, c'était surement ça, se convainquit la jeune fille réfléchie.

Sophie continua donc son travail paisiblement quand un bruit plus net se fit entendre quelques minutes plus tard. Il y avait quelqu'un dans la réserve. Sentant son cœur s'accélérer brusquement, la cinquième année se leva en silence et saisit sa baguette magique. Se pouvait-il que ce soit Peeves, l'esprit frappeur ? Non, ce n'était pas possible puisqu'elle entendait nettement des bruits de pas dans une allée parallèle.

Les nerfs à vif, la préfète se glissa furtivement dans les allées à la recherche du mystérieux arpenteur. Elle finit par réussir à l'observer à la lueur d'une fenêtre d'où perçait un rayon de lune et la jeune fille étouffa une exclamation en regardant cette silhouette reconnaissable entre mille. Grand, fin et une tignasse blonde désordonnée : Eden Brown, le trouble-fête de sa promotion. Combien de fois avait-il perturbé des cours ou s'était-il donné en spectacle, quand il ne se moquait pas d'elle ? Sophie tenait là une occasion en or de coincer cet ado immature et elle comptait bien la saisir.

À pas feutrés, elle essaya de réduire la distance qui la séparait du garçon tout en réfléchissant au sortilège qui lui permettrait de le piéger. Mais au moment où la jeune fille semblait prête à intervenir, de nouveaux bruits étranges vinrent perturber le programme.

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Le héros en littérature correspond au personnage principal. Dans les contes, sa présentation est souvent rapide et il possède, en général, des pouvoirs impressionnants.
Au commencement, il est souvent défavorisé par une action négative qui se produit à son encontre. Il est ensuite mis à l’épreuve dans un parcours initiatique et doit passer un certain nombre d'obstacles afin que l’univers perturbé retrouve sa normalité. Tout comme nos chers étudiants en sorcellerie, les héros le deviennent souvent bien malgré eux.

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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 00:29, modifié 3 fois.
11 déc. 2021, 23:08
Conte pas sur moi

Une brève rafale agita la pièce et instantanément Sophie pensa à un volatile qui avait dû s’engouffrer dans la pièce à toute vitesse. Un frisson glacé parcourut l'échine de la préfète, en proie à un étrange pressentiment. L’imagination débordante de la jeune fille s'affola à toute vitesse. Friande de lecture, la Poufsouffle ne manquait pas de théories sur l'origine de ce bruit soudain. Un hibou ? Un corbeau ? Une chauve-souris peut-être ? À la formulation de cette hypothèse, l'esprit de Sophie imagina la prétendue chauve-souris se changer en séduisant vampire qui plantait soudainement ses crocs dans son cou. Nerveusement, elle passa aussitôt sa main sur sa gorge pour se rassurer.

Qui... Qui est là ? Montrez vous !

Sophie sursauta en entendant la voix devant elle. Pendant un court instant, elle avait oublié ce qu'elle était sur le point de faire. Eden Brown semblait nerveux. Il sortit sa baguette magique et murmura un Lumos, sans doute pour se rassurer.

Ça sert à rien d'vous cacher. J'ai pas peur !

La voix du garçon tremblotait légèrement mais la préfète devait reconnaître qu'il avait tout de même de l’aplomb compte tenu du contexte. Le grand blond pivota légèrement sur lui-même et...

Aaaaaarghhhh !
Aaaaaahhhhhh !

Les deux adolescents avaient hurlé de concert en se voyant face à face. Eden avait été surpris de la présence de la jeune fille dans son dos tandis que, par réflexe, Sophie avait crié en entendant son camarade. Eden posa une main sur son cœur mais reprit vite contenance, reprenant son attitude assurée, et regarda la préfète comme si elle avait été une vulgaire crotte de murlap sur ses chaussures.

Qu'est ce que tu fiches ici, la binoclarde ? Tu m'suivais ? dit-il d'un air méprisant.

Tu ferais mieux de me parler correctement, Brown. La binoclarde pourrait bien te dénoncer dès demain à un professeur. Et pour ta gouverne, moi j'ai le droit d'être ici. Contrairement à toi. répondit avec fermeté Sophie en relevant la tête pour toiser son interlocuteur.

Ouais ouais c'est ça. Cause toujours ! Tu feras rien j'en suis sûr. T'es bonne qu'à être dans tes bouquins toi d'toute façon. Et j'peux même te dire que...

Le duo se figea à nouveau tandis qu'un rire sournois retentissait dans un rayonnage voisin. Un rire reconnaissable entre mille : Peeves ! Une nouvelle bourrasque fit vaciller les bougies présentes dans la pièce. De ces mouvements de lumière, des ombres semblèrent émerger. L'image était diffuse mais des arbres et trois silhouettes humaines élancées semblaient se dessiner...

Ouaaah mortel !

Eden n'avait pas fini sa phrase que déjà il courait en direction des ombres.

Hey mais attends ! C'est peut-être dangereux... supplia Sophie d'une voix implorante en voyant Brown courir comme un dératé. Par le chapeau de Dumbledore ! Quel bouse de troll celui-là...

À contrecœur, Sophie partit à sa poursuite, suivant les bruits de pas de l'autre Poufsouffle. Après tout, elle était préfète et ne pouvait pas laisser d'autres élèves courir vers un danger potentiel, aussi désagréables que ces élèves puissent être...

T'as vraiment aucun courage toi ! dit Eden d'un ton goguenard lorsque l'adolescente l'eut enfin rejoint au bout d'une allée. R'garde, c'est rien qu'un livre... dit-il en tendant la main pour ouvrir l'ouvrage dont la tranche brillait étrangement. Il s'agissait sans doute là de l'origine des ombres mystérieuses.

Non, fais pas ça, tu... parla en vain Sophie.

En effet, Eden n'avait pas écouté un seul instant la mise en garde de la préfète et le grimoire s'ouvrit devant l'improbable duo. Les pages scintillaient et, de temps à autre, des ombres semblaient se mouvoir très furtivement. Eden toucha les pages du bout de sa baguette et aussitôt une sorte de tourbillon sembla se former dans le papier. Le phénomène était semblable à la surface d'une Pensine qu'on avait agitée.

Dément !!! T'as vraiment peur d'ton ombre toi ! dit Eden, fier de son jeu de mots. J'suis sûr que ça risque rien, regarde !

Sans prévenir, le téméraire Poufsouffle posa sa main sur le papier et elle passa à travers la surface tourbillonnante. Tout se passa en un clin d’œil : le garçon sembla irrésistiblement attiré dans le grimoire tandis que Sophie se cramponna au bras de son camarade dans un geste instinctif et protecteur. Une seconde plus tard, le duo fut brusquement avalé par l'ouvrage mystérieux comme s'ils avaient touché un portoloin.

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Tout conte moldu ou sorcier possède une structure bien définie. Tout commence par une situation initiale qui nous permet de rencontrer les personnages principaux et surtout le ou les héros. Vient ensuite le moment clé de l’aventure que nous nommerons : l’élément perturbateur.

Nul besoin de mon aide pour comprendre ce qui perturbe nos deux jeunes sorciers dans ce récit. L’apparition de ce livre dans la pénombre est sans nul doute l’instant clé de notre aventure balbutiante.

Nos deux héros doivent maintenant se préparer pour affronter la suite de l’histoire. En effet, pour parvenir à une situation finale acceptable, ils vont devoir affronter nombre de péripéties, des épreuves toutes plus éprouvantes les unes que les autres pour atteindre leur but : un retour à la normale.

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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 00:30, modifié 3 fois.
11 déc. 2021, 23:17
Conte pas sur moi


« AAAaaahhhhh ! »


Les deux adolescents chutaient dans un trou noir à une vitesse folle. Cependant, au bout de quelques secondes, le rythme ralentit considérablement. Les robes de sorcier, gonflées par l’air, semblaient leur faire bénéficier de l’effet parachute. Au même moment, le noir ambiant devint jaune, puis vert et quelques instants plus tard, bleu. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel allaient y passer et les décors défilaient également sous leurs yeux. En effet, au fil de leur chute, ils purent voir un chaudron fumant, un panier de pommes rouges, des livres par dizaines et :

Une chèvre ?! s’étonna Eden.

Après quelques minutes de descente, les deux enfants touchèrent enfin terre. Soulagée, Sophie repositionna sa robe de façon convenable et s’autorisa un commentaire :

On aurait dit la chute d’Alice dans le terrier du Lapin Blanc.

Eden la regarda de travers.

Laisse tomber. C’était... bizarre en tout cas. La jeune fille était troublée par ce qu'il venait de leur arriver.

Pas plus que toi ! lui répondit Eden d’un air mauvais. Sophie, mature, ne répondit pas à sa provocation. Elle préférait regarder où ils avaient atterri. Les courants d’air étaient importants et les hululements qui se faisaient entendre ne tardèrent pas à lui faire reconnaître le lieu.

Ça nous a juste emmenés dans la volière, trop nul ! dit Eden en shootant dans une carcasse de souris. Allez, moi j’me casse ! annonça-t-il brusquement. D’un pas rapide, il partit en direction des escaliers. Sophie, mal à l’aise à l’idée de rester seule en pleine nuit, s’empressa de le suivre. C’est alors qu’un bruit sourd se fit entendre.

Attention ! cria Sophie tout en retenant son camarade par le bras.

M’touche pas la moldue ! tonna Eden.

Sophie lui lança un regard haineux. Regarde l’escalier au lieu de m’insulter ! lui dit-elle alors que des larmes lui montaient aux yeux sous l’effet des odieuses paroles du garçon.

L’escalier, d’ordinaire massif et solide, semblait tanguer et les marches, onduler. À cette vision, Eden avala sa salive. Effectivement, si Sophie ne l’avait pas stoppé dans son élan, il aurait sans doute chuté ou bien serait passé par-dessus la rambarde. Bien évidemment, il ne lui présenta aucune excuse pour son attitude et ne lui adressa encore moins un remerciement.

Comment on descend, du coup ? Tu voudrais pas faire passer ta longue chevelure par la fenêtre pour que je puisse glisser jusqu’au sol ? dit Eden d’un air moqueur.

Tu m'as prise pour Raiponce ou bien tu crois peut-être que je me trimballe avec une potion Capillours sur moi ? lui répondit Sophie, agacée par l’attitude d’Eden.

J’sais pas moi. C’est toi qui t’es crue dans un conte tout à l’heure, j’te rappelle !

Cette réplique lui fit obtenir un autre regard noir de la part de Sophie. Cependant, la jeune fille ne s’arrêta pas là et lui offrit une première option :

Une chose est sûre, il faut qu'on retourne dans la bibliothèque voir ce livre. Parce que ce qui vient de nous arriver n'est pas net du tout, à mon avis. Du coup, je pense qu'on devrait être prudents et essayer de descendre l'escalier tout doucement, marche par marche.

Mouais. C’est une tactique de froussarde ça ! Moi, je propose qu’on lance un
Glisseo et hop, en trente secondes, on sera en bas !

Sophie restait dubitative. Aucune des deux solutions ne lui semblait assez prudente. Regardant autour d’elle, elle proposa :


Et si on envoyait un SOS par hibou ? Quelqu’un viendrait nous aider à coup sûr, non ? Ce serait moins risqué.
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Que faire ?
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Le passage du monde réel au monde imaginaire est un événement fréquent dans les contes. Nous retrouvons cela souvent dans les contes moldus (Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, Le Magicien d’Oz, …), mais aussi dans les contes sorciers, comme dans le très célèbre Celle qui faisait tomber la neige d'Amaëlle Nelly, récompensé du Prix de Poudlard.

En effet, Snow, l’héroïne, qui vit dans un monde où l’été perdure depuis des siècles à la suite d’une malédiction, aperçoit dans le désert un rideau de neige. Poussée par sa curiosité, elle le franchit et se retrouve dans un monde où la neige est perpétuelle.

Le héros quitte un lieu clos pour aller construire sa vie et son identité.

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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 00:01, modifié 3 fois.
11 déc. 2021, 23:42
Conte pas sur moi

Cela ne servirait à rien d'envoyer un hibou ! Tu parles, le temps que quelqu'un nous réponde ! Et tu comptes dire quoi dedans ? « Excusez-moi de vous déranger, on a ouvert un livre de la réserve de la biblio et maintenant on est bloqués à la volière » ? Eden eut un rire sarcastique. Pfeu, pathétique ! Moi j'te dis qu'il faut utiliser un Glisseo ! En peu de temps on est en bas ! Puis c'est plus fun que de descendre marche par marche, je suis pas un papi moi !

Sophie regarda Eden, essayant de trouver un moyen de le faire changer d'avis. Cependant, elle n'eut pas d'autre proposition à faire, aussi finit-elle par accepter de faire un
Glisseo pour transformer l'escalier en toboggan.

Va pour le
Glisseo... Mais je te préviens, c'est toi qui lances le sort !

Pfeu, trop facile !

Le garçon sortit sa baguette magique de sa poche puis la pointa en direction des escaliers. Il fit un petit mouvement de poignet tout en formulant « Glisseo », et les marches devinrent plus qu'une plaque toute lisse, semblant descendre jusqu'en bas.

Alors, c'est qui le patron ?

Pas besoin de la ramener ! Maintenant, vas-y dans ce toboggan !

Eden s'approcha alors, s'assit dans cette pente puis se laissa glisser jusqu'en bas. La préfète attendit un petit peu et s'engagea également dans le toboggan. Sophie ne put retenir un léger « Aaaaaaah » lorsqu'elle descendit. Elle vit alors devant elle le garçon hilare.

T'as vu que c'était une bonne idée ! Mais retiens-toi de crier la prochaine fois, la moldue ! Eden tourna la tête puis dit : Peeves ?

En effet, l'esprit frappeur du château se trouvait devant les deux adolescents.

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Notons que les héros sorciers sont bien plus moteurs dans la réussite de leur quête que les héros moldus, qui sont plus souvent dans l’attente d’une aide salvatrice miraculeuse.

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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 13:33, modifié 2 fois.
11 déc. 2021, 23:52
Conte pas sur moi

Ce serait trop long d'envoyer un hibou ! Moi j'dis, la meilleure option, c'est le Glisseo ! fit Eden.

Et moi je dis que le
Glisseo c'est pas sûr ! Ce serait mieux de simplement descendre les escaliers ! répondit la jeune femme.

Oh non mais toi quand t'as une idée en tête ! Donne-moi juste une bonne raison de prendre les escaliers.

Tout à l'heure, j'avais raison en te disant de ne pas toucher au livre ! Tu ne m'as pas écoutée et maintenant on est où ? Coincés dans la volière, sans savoir comment revenir d'où on est partis !

T'es vraiment une peureuse toi, comme les moldus ! Très bien, on prend les escaliers !

Sophie fut contente qu'Eden l'écoute. Elle s'approcha alors des marches et posa doucement son pied sur la première. Elle tremblait. La préfète posa son autre pied sur la marche en dessous et commença ainsi à descendre l'escalier. Eden s'engagea à son tour et marcha plus vite que la jeune femme. Il arriva vite derrière elle et la pressa :

Allez, dépêche-toi !

Sophie accéléra un tout petit peu son allure tout en faisant attention de rester prudente. Elle entendit soudain une injure derrière et en se retournant, elle vit qu'Eden se tenait la cheville. Le garçon avait dû se la tordre, se dit la préfète, quel troll ! Cependant, en équilibre sur un pied, avec les marches qui bougeaient, le garçon bascula en avant. Sophie le vit arriver sur elle et essaya de se coller au mur pour qu'il ne l'emporte pas dans son élan mais l'escalier était trop étroit. La cinquième année sentit un poids tomber sur son dos et bascula également en avant. Les deux élèves descendirent l'escalier ainsi. Soudain, ils sentirent qu'ils ne glissaient plus. Ils étaient arrivés en bas. Sophie prit la parole d'une voix faible, ayant mal partout :

Tu pouvais pas faire attention ?!

C'était ton idée de descendre ainsi les escaliers, j'te rappelle ! répondit Eden, plus énervé que jamais.

Il n'y a plus qu'à aller à l'infirmerie maintenant... fit Sophie, essayant d'ignorer la pique du garçon.

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Il existe dans les contes différents types de personnages. Outre le personnage principal (ou, dans notre cas, les deux personnages principaux), on rencontre ce qu’on nomme couramment les adjuvants.

Ces personnes viennent en aide au héros en lui apportant aide ou conseil. Nos deux sorciers vont ici devoir s’en remettre à un auxiliaire des plus communs, un guérisseur.

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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 22:11, modifié 2 fois.
11 déc. 2021, 23:56
Conte pas sur moi

Ils se regardaient avec défiance, hésitant sur la marche à suivre mais n'osant pas se jeter dans l'escalier sombre. C'est finalement Sophie qui brisa le silence.

On ne va pas y passer la nuit. Je suis certaine que la directrice veille encore à cette heure.

La Poufsouffle plongea la main dans la poche de sa cape et en sortit un crayon à papier avant de se mettre à fouiller l'autre poche. Une petite moue déçue apparut bientôt.

Tu aurais un bout de parchemin ?

Eden se mit à son tour à vider ses poches et tomba sur une boîte de chocogrenouille vide. Il tendit l'objet du bout des doigts à sa camarade de classe.

Tiens, ça devrait faire l'affaire. Et dépêche toi un peu. Je commence à sérieusement me geler.

Sophie soupira en secouant la tête, levant les yeux au ciel devant tant de stupidité et d'arrogance. Elle se mit ensuite à écrire sur la partie la plus claire de la boîte.

Nous sommes coincés dans la volière, les escaliers n'en font qu'à leur tête.
Sophie Grace

Elle était préfète, son nom attirerait bien un peu l'attention. En tout cas, elle l'espérait. Elle confia la petite boîte à un des hiboux en lui indiquant de trouver un professeur. Puis, elle s'appuya contre le mur. Il ne restait plus qu'à attendre et c'est ce qu'ils firent.

Ils attendirent debout appuyés contre le mur. Ils attendirent assis à même le sol ou assis sur la rambarde en équilibre précaire. Ils attendirent debout en haut de l'escalier en tendant l'oreille... Ils attendirent en silence, ils attendirent en soupirant, ils attendirent en faisant les cent pas. Ils attendirent dans le froid.

Ah c'est bon ! J'en ai marre ! On va finir transformés en stalagmite si on continue à attendre. Moi, je descends.

Eden, plein d'assurance, du moins en apparence, s'approcha de nouveau de l'escalier. Sophie devait bien admettre qu'il n'avait pas tort et s'approcha à son tour. Les marches continuaient à onduler étrangement dans la pénombre.

On y va tout doux hein.

Et ça recommence...

Le ton était moqueur mais il ne s'élançait pas pour autant.

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Que faire ?
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On rencontre dans les contes moldus de nombreux animaux messagers ou conseillers. Ils sont là pour aider le héros, souvent envoyés par une puissance mystérieuse.

Ce phénomène n’est pas vrai dans les contes sorciers où les animaux restent à une place plus secondaire sauf dans le cas de créatures magiques exceptionnelles. Ils sont aussi plus souvent des obstacles que des soutiens.

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12 déc. 2021, 13:32
Conte pas sur moi

Le sourire malicieux du fantôme étirait ses lèvres en une grimace outrancière qui n'annonçait rien de bon pour les deux enfants. Ce ne fut cependant pas d'une farce désagréable mais d'un rire tonitruant qu'il les accueillit tous deux.

BOUAHAHAHAHA ! s'écria l'esprit frappeur, faisant sursauter le duo. ÇA c'est des gamins qui savent s'amuser !

Son doigt traversa sa joue pour essuyer une larme imaginaire et il agrandit encore son sourire, s'attirant la méfiance de Sophie et la sympathie d'un Eden au torse bombé.

Oui, et c'était mon idée ! annonça-t-il tout fier de lui non sans un regard hautain envers sa camarade.

Oh, je vois, réagit Peeves d'une voix devenue suave. Eh bien je suppose dans ce cas que tu mérites une belle récompense, gamin.

D'un mouvement de la main, une brume douce se détacha de son corps blanchâtre et dessina trois contours mouvants : un bâton, court et fin, une pierre angulaire et une étoffe.

Puisque tu as comme moi un esprit farceur — HA ! un ESPRIT ! HAHA ! — un esprit si farceur, je te laisse choisir entre mes trois derniers larcins : la plus puissante des baguettes, pour des blagues sans limites, une pierre de résurrection, pour que même la mort ne t'arrête plus, ou une cape d'invisibilité, pour ne jamais être pris la main dans le sac.

Une baguette, une pierre et une cape ? remarqua le garçon en fixant tour à tour chacun des objets. C'est marrant, ça me rappelle quelque chose...

Ah bon ? Amusant ça ! Alors, que choisis-tu ?

Seule Sophie, restée en retrait, dénota l'air sournois qu'arborait le fantôme.

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Quel objet choisir ?
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Dans le choix des trois objets, ce texte fait clairement référence au Conte des trois frères, célèbre récit de Beedle le barde. Cette histoire porte sur la mort, thème souvent évoqué dans les contes.

Trois frères, grâce à leur magie, parviennent à franchir une rivière profonde où d’ordinaire tous les hommes périssent. La Mort, en colère qu’ils aient bouleversé l’ordre des choses, décide de les piéger en usant de ruse : elle offre à chacun d’entre eux le cadeau de leur choix. C’est ainsi que sont créées les reliques de la mort : la baguette de sureau, la pierre de résurrection et la cape d’invisibilité. Finalement, seul le plus sage des frères parvient à poursuivre sa vie, jusqu’à ce que lui-même décide que l'heure était venue d’accepter la Mort.

Dans Conte pas sur moi, les héros ne doivent pas affronter la mort, mais trouver par quel moyen traverser une épreuve. Par la puissance, par le pouvoir ou par la ruse ?


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Dernière modification par Deryn O'Connors le 12 déc. 2021, 13:51, modifié 1 fois.