En théorie, Ennis n'aurait pas dû être de ronde ce soir là. Mais, c'était la première ronde de sa toute nouvelle collègue Oxy. Qui avait pris ses fonctions jnhuit jours auparavant. Alors, elle avait pris sur elle de demander à Saul Abernathy et William Jefferson, les préfets-en-chef, d'être ajoutee sur le planning pour l'accompagner et lui montrer les choses à savoir. Les deux adolescents n'avaient faits aucun problème, les professeurs avaient été prévenus via leur panneau d'affichage et les deux prefetes des rouges et ors avaient quitté la salle commune à vingt heures trente.

Méthodiquement, la plus expérimentée des deux jeunes filles expliqua, à chaque étage, les points chauds des retrouvailles clandestines. La porte de la Tour d'Astronomie qu'il ne fallait surtout pas hésiter à franchir pour grimper jusqu'à la plate-forme, la volière pour les correspondances de dernière minutes, chaque salle d'études et de cours. Il fallait tendre l'oreille au moindre bruit et ouvrir toutes les portes, surtout celles qui étaient verrouillées. Hormis les salles de classe et celles mentionnées sur la liste de leur bureau, aucune voie ne devait être écartée.

Les jeunes gryffondor arrivaient maintenant dans la Tour de Divination. L'irlandaise montra à l'anglaise un recoin derrière une tapisserie quand un bruit de claquement sourd résonna dans tout le couloir.

- "Ça vient de par là!" Dit la châtain en pointant sa baguette allumée par un Lumos en direction de la porte du Bureau de Rusard. Elle termina sa volte et avança, invitant la brune à la suivre.


@Oxy Wright

Les sentiments de la dernière préfète en date étaient en accord parfait avec le temps écossais. Elle oscillait entre beau fixe et nuages d'angoisse. Depuis sa nomination, elle avait découvert de nouveaux lieux, comme la fabuleuse salle de bain des préfets et sa super baignoire à tendance piscine. Nul doute qu'on l'y trouverai souvent !

Elle avait pu s'approprier à peu près leur bureau qui était certes confortable mais pas bien grand et surtout prévu pour les réunions menées par Saul et William, les préfets en chef. On y trouvait aussi le panneau d'affichage qui donnait entre autre les emplois du temps liés à leur fonctions. A savoir, les dates et heures après le couvre feu que chacun devait se répartir pour vérifier que tout était en ordre dans le chateau.

Aujourd'hui était sa première ronde. Ennis avait proposé de l'accompagner et Oxy ne savait pas comment l'en remercier. Elle était très angoissée de devoir aller dans les couloirs seule, la nuit. Elle ne savait toujours pas ce qu'ils y risquaient après le couvre feu et n'avait toujours pas osé demander. Elle pensait naïvement que si les préfets étaient autorisés et même encouragés à se déplacer dans le château c'est que eux, au moins, ne devaient pas être en danger. Sûrement un pouvoir lié à leur badge. Elle ne risquait pas de se séparer du sien !

Elle était donc toute excitée, ayant la sensation de braver un interdit qu'elle n'avait même pas pensé à franchir jusque là. Mais aussi inquiète de réussir à faire ce qu'on attendait d'elle.

Ennis marchait avec assurance, lui indiquant tous les lieux à surveiller particulièrement et les différents recoins à ne pas rater. Si elle ne se trompait pas, leur rôle était donc juste de récupérer les élèves perdus ou aventuriers et de les renvoyer dans leurs salles communes respective. Elle ne parla jamais de danger ou autre et la jeune nommée trouva cela réconfortant. Avec un peu d'expérience, elle pourrait même prendre plaisir à fureter ainsi dans le château.

Mais alors que l'irlandaise soulevait le coin d'une tapisserie pour lui montrer une nouvelle cachette, un bruit retentit derrière elles. Ennis s'orienta immédiatement vers le bruit et avança droit vers son origine, lui faisant signe de la suivre.

Oxy resta interdite un moment. Jusque là, elles se contentaient de visiter les couloirs dans le plus grand calme, il n'avait jamais été question d'aller droit sur un éventuel danger ! Son aînée ne montrant aucun signe d'hésitation, la plus jeune fit taire son esprit débordant d'imagination et relégua sa peur en arrière plan.
Ça devait être un première année qui avait été oublié dans le bureau du concierge lors d'une retenue. Voilà, c'était sûrement cela. Il s'était endormi et avait fait ce bruit sourd en tombant de sa chaise !

Elle rattrapa sa collègue, baguette brandie devant elle, et éclaira la porte fermée.

Ennis entendit Oxy la suivre, la lueur de leurs baguettes créant quelques ombres. La plus âgée était détendue, le pire qu'elles puissent trouver était un étudiant en train d'essayer de forcer la porte du bureau du concierge. Ou d'en sortir car le fantôme du vieux Rusard venait de verrouiller la porte on ne savait trop comment.

- "Le bureau de ce cher Rusard et de Miss Teigne... c'est au moins autant prisé que la Tour d'Astronomie." Elle regarda la dernière arrivée de l'équipe préfectorale. "Personne n'a jamais pris le temps de trier là dedans. De toute façon, je crois que le fantôme prend tous les profs, même Mr Featherstone, pour des élèves. Ça regorge de truc en tout genre. Et à tous les coups, certains veulent récupérer des objets qui ont appartenus aux jumeaux Weasley ou aux Maraudeurs. Comme si ça changeait quelque chose la provenance d'une boule puante..." L'adolescente soupira. Certains avaient vraiment des idées loufoques. Elle clntinua à avancer en tendant l'oreille. Pas de bruit de pas. Donc personne qui cherche à détaler le plus loin possible des deux préfètes. Soit la personne se planque quelque part, soit elle est à l'intérieur. Ou les personnes d'ailleurs. Quelques mètres en plus, pas plus de bruits et les préfètes étaient devant la porte.

- "Ouvre, je vais regarder un peu plus loin dans le couloir." Informa Ennis.

Oxy sourit à l'idée d'imaginer Mr Fizz comme un élève puis jeta un regard par dessus son épaule de peur de le voir arriver et le réprimander sévèrement pour de telles pensées. mais elle revint bien vite à sa collègue.
*De quoi ? Il y a encore des objets des frères Weasley là dedans ?

Ses yeux s'illuminèrent et elle préféra ne faire aucun commentaire à la suite de ses paroles. Elle se rendait compte de ce qu'elle disait au moins ? Évidemment que ça changeait tout ! Une boule puante, c'était drôle, mais une boule puante des jumeaux, à tous les coups elle avait le don de faire pousser des cornes à toutes les victimes en plus, ou leur faire pousser une queue d'âne ou... Les possibilités étaient infinies !

Quand Ennis lui dit d'ouvrir la porte alors qu'elle allait peu lui importait où, Oxy s'élança vers le bureau en évitant au dernier moment de la percuter. Bien sûr qu'elle allait ouvrir ! Elle attrapa la poignée et la fit pivoter plusieurs fois, tirant et poussant. Bon, évidemment, elle était verrouillée.

Éteignant sa baguette, elle la pointa sur la serrure et se concentra suffisamment pour tenter un sortilège de déverrouillage. Zut, rien ne se produisit. Ça aurait été trop facile. Elle tenta alors un sortilège de déblocage. Mais sans résultat.

"Oh allez ! Je suis préfète et je viens juste voir si tout va bien, tu peux t'ouvrir !"
Toujours rien.
Elle réfléchit un instant et marmonna à contre cœur :
"Et je promets de ne rien prendre de ce qu'il y a dedans"

La porte émit alors un léger déclic et s'entre-bailla légèrement. La jeune préfète n'en revenait pas. Son badge avait réellement un pouvoir magique ! Ou du moins le château la reconnaissait.

"Ennis ! C'est bon c'est ouvert !"

Elle avait réussi sa première mission de préfète ! Elle avait un sourire jusqu'aux oreilles et trépignait sur place. Elle était si heureuse !

Pas plus d'âme qui vive dans le couloirs. Ennis a poussé jusqu'à la porte de la salle de classe de Miss Taylor et même ouvert la pièce vide. Rien ni personne dans les parages. Elle revint vers Oxy qui venait de l'interpeler. La porte du bureau était ouverte et elle trouvait sa collègue rudement joviale. Sa réaction tira un sourire un brin désabusé à Ennis. Elles étaient aux antipodes l'une de l'autre. Quelque part, le contraste était aussi saisissant qu'entre elle et George. Ca allait être quelque chose.

- "Tu as un peu regardé à l'intérieur ou pas encore?" Demanda l'irlandaise en approchant et en avançant sa baguette à l'intérieur de la pièce. A première vue, rien de particulier. Contrairement à ce qu'elle avait pu dire, peut-être que le vieux fantôme acariâtre avait laissé Mr Devon faire quelque chose de ce bric à bras. Sans attendre la réponse, la châtain entra. S'attirent au passage les foudres d'un tableau qui tentait de faire un somme. Elle profita de sa présence pour lui poser des questions, il avait peut être vu ou entendu quelque chose:

- "Désolée," elle abaissant l'intensité lumineuse de sa baguette, "On a entendu du bruit, on se demandait si ça pouvait venir de là. De nombreux élèves tentent de forcer cette porte." L'homme peint à la technique de Rembrandt cligna des yeux avant de lui dire, sybillin:

- "Les fantômes n'existent pas jeunes filles..." Ennis regarda Oxy, il venait d'où celui là?

Est-ce qu'elle avait regardé à l'intérieur ? Même pas ! Elle avait été si fière d'ouvrir la porte qu'elle avait voulu le partager avant même de laisser libre court à sa curiosité.

Elle n'avait jamais eu l'occasion de pénétrer dans le bureau du concierge et se demandait bien à quoi il ressemblait. Ennis lui avait dit qu'il y aurait des choses partout, ce serait peut-être comme dans les ruines de la boutique d'artisanat moldu. Les poutres au moins. Maudites poutres. Et avec plein d'objets plus ou moins abîmés qui devaient prendre le poussière. Elle ne voyait pas le fantôme de Rusard ou celui de sa chatte Miss teigne faire le ménage régulièrement.

La plus âgée des deux préfète entra, sa baguette allumée devant elle et avant qu'Oxy n'ait pu la suivre, elle entendit quelqu'un se plaindre. Elle entra derrière elle, Akela brandit devant elle. Elle rit en se rendant compte que c'était un tableau qu'elles avaient dérangé. Oups.

Elle lança un Lumos pour observer la pièce et fut déçue de la trouver propre et rangée. Mr Devon avait du faire le ménage, lui. Elle revint donc à sa collègue qui interrogeait le seul être vivant, enfin en état de répondre, qui habitait les lieux.

- "Les fantômes n'existent pas jeunes filles..."

*Hein ?

Oxy croisa le regard de l'autre rouge et or, qui semblait tout aussi étonnée qu'elle par la réponse de l'étrange personnage. Comment pouvait-il dire que les fantômes n'existaient pas ? Et Rusard c'était quoi ? Une acromentule ? Et sérieux, c'était quoi le rapport avec la question ?

Elle s'approcha un peu plus et tenta à son tour :

"Euh, bonjour monsieur. Est-ce que vous avez vu Monsieur Rusard ?"
Certes ça ne les avancerait pas dans leur enquête mais elle était trop intriguée par cette histoire de fantôme pour passer revenir à ce qui les avait amenées ici.

La brune n'avait pas plus compris qu'elle. Les deux préfètes de la maison rouge et or échangèrent un regard interloqué. Et ce fut la plus jeune qui prit la parole en première.

- "Ce gamin sans cervelle qui pense encore pouvoir apprendre la magie? De mon temps on n'engageait pas des gens de son espèce. Et on savait tenir son chat. Sa bestiole a encore failli me défigurer il n'y a pas deux heures!" Ennis regarda l'homme, quadragénaire, qui devait avoir vécu il y a quelques siècles.

- "Monsieur Rusard et son chat étaient dans cette pièce il y a deux heures? Et Mister Devon?" Questionna la préfète aux cheveux châtains.

- "Oui, bon débarras... Si ça pouvait être pour toujours... Le garçon en culottes courtes?" Ennis se mordit l'intérieur des joues. Craig Devon faisait parti des adultes du château, mais pour le vieux tableau, ce n'était qu'un enfant, à peine... "Pas vu depuis que les garnements sont sortis en traînant leurs chaises sur le sol comme des pachydermes ravagent les champs..." L'irlandaise regarda l'anglaise avec un air qui disait son étonnement face à la réaction du bonhomme.

- "Merci monsieur. Et rien depuis?"

- "Mais vous en posez des questions! Qu'est ce que vous faites là? Comment avez vous forcé être porte?" Il bougonnait et dans ses murmures à demi-mangé, il semblait prétendre être un des anciens concierges de l'école.

Oxy tenta de suivre la conversation entre l'homme du tableau et la préfète de sa maison mais force était de constater qu'elle ne comprenait pas grand chose. Elle sourit quand même à l'idée d'un Rusard enfant et de Mr Devon en culotte courte. A croire que les uniformes de Poudlard avaient été différents à une époque.

Puis elle décida de leur tourner le dos et de faire le tour du bureau. Elle espérait trouver la cause du bruit qu'elles avaient entendu mais elle ne vit rien qui semblait avoir été renversé. Et aucun élève par terre évidemment. Même pas sous le bureau. Personne non plus derrière le porte-manteaux.

Elle tenta d'ouvrir les armoires mais elles étaient verrouillées. Ne se sentant pas légitime de tenter de les forcer, elle abandonna et revint vers l'étrange coupe et sa conversation sans queue ni tête. Mais à sa dernière réplique, Oxy se sentit presque insultée. Elle n'avait rien forcé du tout, elle avait juste demandé poliment et la pièce lui avait accordé son accès pour qu'elle vérifie que tout allait bien.

Elle voulu s'en expliquer au drôle de personnage mais sans le vouloir c'est une légère pique qui franchit la barrière de ses lèvres :
"Mais enfin monsieur, c'est vous qui venez de m'ouvrir, vous avez déjà oublié ?"

Elle n'était pas très fière d'elle mais elle était vexée et c'était sortit tout seul. Puis elle s'adressa à sa collègue.

"Pour moi il ne manque pas de chaise dans cette pièce. Je crois que notre ami yoyote un peu."

Qui viendrait ici pour forcer la porte puis repartir avec des chaises confisquées ? A moins qu'elles n'aient eu des particularités magiques amusantes ? Ou alors ils étaient venus avec et repartit sans laisser de traces. Mais pourquoi. Ce n'est pas comme s'il n'y en avait pas déjà deux sur place.

Prise d'un doute elle alla les inspecter. Un échange ? Pour faire une blague ? Oserait-elle demander à Ennis de s'asseoir dessus pour voir ce qui se passerait ? La quatrième année était forcément plus douée qu'elle en magie et donc pour régler le problème s'il devait y en avoir un.

Prenant son courage à deux mains (ou se laissant emporter par sa curiosité, aussi stupide que cela puisse paraitre), elle respira un grand coup et s'assit sur celle de droite.

Pendant qu'elle tentait de comprendre ce que leur racontait l'homme, Oxy elle avait fait le tour du bureau. La brune ne réagit que lorsque l'ancien concierge, puisque c'était ce qu'il semblait être, demanda comment elles étaient entrées. Ennis ne savait pas comment sa nouvelle collègue avait pu faire, mais de ce qu'elle décryptait, l'anglaise avait simplement dû demander.

- "Impertinente. Vous mériteriez une bonne série de coups de fouet pour répondre ainsi. Cetait la sanction de mon temps." Ennis essaya de le couper mais il ne lui en laissa pas le temps. Son regard venait se se poser sur Oxy: "Et ce sont des élèves distinguées pour aider à faire régner l'ordre.... Des Gryffondor, j'aurais dû m'en douter."

- "Mister..." Tenta la plus âgée. "Longwill", "Mister Longwill, nous avons juste demandé à la porte de s'ouvrir pour qu'on sassure que tout va bien. Il y a eu un bruit sourd qui venait d'ici." Le tableau lui répondit d'un grognement offusqué. Mais au moins avait-il arrêté ses diatribes. L'irlandaise put donc se tourner vers la brune, assise sur une chaise.

- "Je pense qu'on va s'en aller. Il ne s'est rien passé ici. C'est peut être Peeves qui a décidé de s'amuser, nous compliquant la tâche en passant. Au revoir Mister Longwill." Dit-elle finalement en se tournant vers l'homme dans le tableau. Mais il avait disparu, la toile était noire.

Pas de bruit, pas d'explosion, la chaise n'était pas piégée. Oxy ne savait pas trop si elle devait s'en réjouir ou non. D'un côté elle aurait eu le fin mot de l'histoire, même si dans les faits elle n'avait aucune idée de qui avait pu entrer et faire l'échange, et d'un autre au moins il ne lui était rien arrivé de fâcheux.

La quatrième année avait fait taire le tableau aussi aimable que Mr Rusard, ils étaient peut-être de la même famille et l'informa qu'il était tant de repartir. Bon tant pis. Après tout leur rôle tait de vérifier que tout allait bien et qu'aucun délinquant juvénile n'était perdu ou caché quelque part. Elle prit alors appui sur le bureau et...

Rien.

Elle était bloquée. Elle força un peu sur ses cuisses mais c'est la chaise qui vint avec elle.

"De quoi ?"

Elle attrapa la récalcitrante des deux mains et poussa, tira, se contorsionnant mais rien à faire. Elle était collée à cette fichue chaise ! Elle continua de s'agiter mais se calma quand elle manqua de tomber par terre.

"Euh, Ennis... Je crois que je suis coincée. Enfin collée à la chaise." dit-elle à sa camarade toute penaude.

Ah bah bravo. Elle avait l'air fine la nouvelle préfète avec les fesses collée sur une chaise dès sa première ronde. Elle était à peu près sûre de finir dans les anales de Poudlard. Il y avait peut-être même un trophée qui l'attendait "la préfète la plus cruche de tous les temps".

Tes dés sont machiavéliques !