Bien qu'elle ne soit encore qu'en deuxième année, Maëlle commençait à se poser des questions concernant son avenir. *Trop de questions* Elle n'avait pas besoin des remarques des professeurs pour savoir qu'elle était complètement à l'ouest pendant les cours, ce qui commençait d'ailleurs à se refléter sérieusement sur ses résultats scolaires dans certaines matières. A ce rythme, elle avait peur de ne pas pouvoir faire ce qu'elle voudrait faire plus tard, bien qu'elle n'en ai encore aucunes idées pour l'instant.

Elle avait décidé d'aller voir la professeure de Défense Contre les Forces du Mal, la seule personne à qui elle savait qu'elle pourrait réellement se confier afin de lui faire part de son manque d'attention très prononcé.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais quelque chose lui disait que Mrs Valerion pourrait être à son écoute; peut-être pensait-elle cela parce qu'elle préférait la professeure et cette matière à toutes les autres enseignées à Poudlard.

Etant allée à la volière juste avant envoyer une lettre à son beau-père, elle en profitait pour observer les couloirs et ses occupants, prenant de longs détours pour aller jusqu'au bureau de Mrs Valerion, un étage plus bas que celui dans lequel Maëlle était actuellement.

Le sac sur l'épaule, la jeune fille sortit un miroir de sa poche et regarda son visage. La gamine remarqua aussitôt que ses cheveux, malgré qu'ils soient très courts, étaient tout emmêlés. Elle tint le miroir de sa main droite et de l'autre main, elle tenta d'aplatir les mèches qui partaient dans tous les sens afin d'éviter de paraître trop négligée pour aller voir la professeure.

Rapidement, elle rangea le miroir quand elle vit Mrs Valerion au bout du couloir. Au moins, elle n'aurait pas à aller jusqu'au premier étage. La châtaigne marcha vers elle, le cœur battant à tout rompre. Arrivée à son niveau, elle lui adressa la parole:

-Hum... Bonjour Miss, je voulais... vous parler.

Maëlle se rendait compte qu'elle n'avait parlé très fluidement, une timidité jusque là inconnu lui étant apparu soudainement. Elle ne savait pas pourquoi elle se sentait si timide face à cette femme, d'habitude elle n'hésite pas à dire haut et fort ce qu'elle pense, que ce soit un élève ou un adulte.

En ce samedi du mois de janvier, Sixtine était dans son bureau, elle préparait ses prochains cours à venir. Elle avait bientôt un cours très important avec les 4ème années, un cours sur le sortilège de protection. Elle savait que ce cours était très important et essayait donc de faire son maximum pour n'oublier aucun élément. Elle avait prévu de zapper la partie théorique pour passer directement à la pratique. Le temps lui manquait cruellement et, après avoir pesé le pour et le contre, elle avait décrété qu'il s'agissait de la meilleure méthode.

Finalement, après de longues heures à se poser des questions attablées sur son bureau, Sixtine avait remis ses chaussures et avait fait le choix de se dégourdir les jambes pour oxygéner son cerveau qui avait bien besoin de lumière. Son regard était perdue. Elle regardait droit devant elle sans prêter attention aux éléments qui pouvaient l'entourer. Bien sur, elle voyait tout et prenait soin d'esquiver les élèves sur son passage.

Soudain, une petite voix féminine résonna dans ses oreilles. Sixtine regarda devant elle et fut surprise en voyant une de ses élèves, une deuxième année, qui avait l'air toute timide alors que lors de ses cours, elle n'était pas du genre à avoir la langue dans sa poche.

- Miss Apic, est-ce qu'un Strangulot vous a arraché la langue ? Vous me paraissez bien calme aujourd'hui. Autant vous le dire tout de suite, si vous venez pour que je décale l'évaluation de jeudi, c'est non.

Maëlle s'apprêtait à répliquer face à la remarque de la professeure quand elle se rendit compte qu'elle ne voyait pas de quelle évaluation voulait parler Miss Valerion. Elle ouvrit la bouche voulant dire quelque chose mais elle la referma pendant quelque secondes avant de reprendre la parole:

-L'évaluation de jeudi? C'est sur quoi?

L'étrange timidité survenue quelques instants auparavant avait disparue et la châtaigne prit le temps de réfléchir à ce qu'elle avait dit avant de se rattraper:

-Euh... enfin je veux dire que j'avais complètement oublié qu'il y avait une évaluation. Ce n'est pas pour ça que je suis venue vous voir. C'est plutôt pour vous demander des conseils ou... je ne sais pas.

Se rendant compte qu'elle s'était fourrée dans une situation un peu délicate, Maëlle se mit à faire tourner sa baguette dans sa main tout en se demandant comment elle allait bien pouvoir faire pour expliquer la situation à la professeure.

-En fait, je n'arrive pas du tout à m'intéresser aux cours qu'elle que soit la matière, surtout quand c'est théorique et je suis constamment dans la lune. Enfin ça, j'imagine que vous aviez du déjà le remarquer. Et j'ai peur que je puisse pas faire quelque chose qui me plaise vraiment plus tard si j'ai de trop mauvaises notes, il n'y a que la pratique ou je suis forte. J'arrive pas à trouver de motivations pour travailler.

Maintenant qu'elle en parlait à Miss Valerion, la gamine se sentait un peu bête, elle se demandait quelle mouche avait bien pu la piquer pour aller voir la professeure.

@Sixtine Valerion

En voilà une qui n'avait vraisemblablement pas noté les informations qu'avait donné Sixtine à la fin de son dernier cours. Elle avait bien sur prévu une évaluation pour ce début d'année, histoire de voir si ils avaient tous plus ou moins travaillé leur leçon durant les vacances. Elle ne souhaitait pas qu'il s'entraine à la pratique car elle avait conscience qu'il était interdit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard mais, elle considérait qu'ils avaient au moins le temps d'ouvrir leur livre pour potasser la théorie des cours.

- Ce que nous avons vu depuis mon arrivée donc depuis le mois de novembre.

Finalement, la jeune Gryffone se ravisa et changea complètement de sujet en expliquant que ce n'était pas la raison de son interpellation. Sixtine sentit que l'enfant avait besoin de se confier. Mais, voulait elle vraiment parler dans cet environnement ? A la vue de tous les élèves et ou les oreilles plus affutées peuvent trainer. Après tout, c'était à elle de voir.

Elle expliqua à l'adulte qu'elle n'arrivait plus à s'intéresser aux cours et que les parties théoriques l'ennuyait cruellement. Aie. Sixtine n'était surement pas la meilleure personne à qui la jeune fille pouvait avouer une telle chose.

- Sans théorie vous ne pourrez pas exceller en pratique. Vous pensez peut être que l'histoire de la magie est une matière ennuyeuse car il n'y a pas besoin de sa baguette mais je vais vous dire, sans histoire de la magie, la magie elle-même n'existe pas. Vous vous demandez ce que vous allez faire plus tard, commencez par améliorer vos notes et ainsi, vous aurez l'embarras du choix.

Sixtine pouvait paraitre froide et sans coeur, mais elle voulait faire comprendre à l'enfant qu'il n'y avait pas de cours plus important qu'un autre. Elle devait tout apprendre, y compris la théorie.