Première année :

Juillet : •Trésor
Septembre : •Ornement
Septembre : • Enchantée
Septembre : • Marginale
Octobre : • Immature
Novembre : • Légende
Mars : • Bague
Avril : • Oscillation
Juillet : • Frêne

Deuxième année :

Septembre : • Savoureux
Octobre : • Construire
Octobre : • Sombre
Décembre : • Blessée
Janvier : • Fragile
Août : • Dragon

Troisième année :

Septembre : • Antique
Décembre : • Neige
Janvier : • Dialogue (1)
Janvier : • Dialogue (2)
Janvier : • Modèle
Mars : • Marcher
Avril : • Ennuyeux

Quatrième année

Septembre : • Sauvage
Octobre : • Écharpe
Octobre : • Fantôme
Novembre : • Chevaucher
Novembre : • Étourdie
Décembre : • Geler

La simplicité, quoi de mieux que la simplicité. Les humains ne voient pas la beauté des choses dans ce qu'elles ont de plus pure. Non, ils cherchent toujours à y ajouter quelque chose, généralement de leur propre patte, et dénaturent ce qui était si beau.

Arrêtez les arabesques, les enluminures, les fanfreluches et autres fioritures. Ouvrez les yeux, voyez simplement. Le nœud du châtaignier cache mille et un secrets, la plume de phénix est si riche que vous pouvez passer des heures à l'observer sans en saisir toutes les nuances. Pourquoi chercher à les modifier ?

Ressentez. Ne restez pas bloqués sur un unique sens. Touchez, humez, ouvrez votre esprit. Le monde a tellement de choses à vous dire si vous acceptez d'écouter. Il vous paraîtra plus riche et plus beau.

Vous verrez, comme ma petite Oxy, que les choses sont généralement parfaites telles qu'elles sont. Qu'elles n'ont pas besoin de plus comme je n'avais pas besoin de plus.


C'était un matin comme un autre, ma petite zébulette vaquait à ses occupations quand une image, un mot, une conversation ou que sais-je encore a fait naître en son âme un désir. Et quel désir ! Elle a décidé de m'embellir. Saperlipopette quelle idée !

Elle a fait des recherches, m'a parlé, demandé, mais muette, je n'ai pu que subir. J'ai crains changer de couleur ou pire encore me voir tatouée ou marquée à jamais. Et enfin son idée s'est affinée et un colis est arrivé. Je me demande bien comment elle avait formulé sa demande et quel humain de sa famille a bien pu aller jusqu'à lui répondre favorablement. Mais les faits sont ce qu'ils sont et un beau matin, dans le secret de notre lit et sous le regard blasé d'une menthe poivrée et d'un Boursoufflet peureux, je me vis parée d'une bague. Oui, oui, vous avez bien entendu, une bague ! Une jolie petite bague, très fine, gravée de lignes artistiques. Sur mon corps de bois lustré.

Quand je vous dis que la simplicité est la plus belle des choses !

Humiliée, je me suis retrouvée présentée, pavanée, engoncée dans le métal brillant comme si ça pouvait m'ajouter quelque valeur que ce soit. Avez-vous déjà essayé de travailler de modifier de créer alors qu'un corps inconnu vous enserre ? C'est une épreuve que je ne vous recommande pas. Par chance, mon équilibre vacillant et la peine que j'avais à répondre aux demandes, ainsi bloquée dans mon corps et dans mon cœur, ont vite poussée ma sorcière à revenir en arrière.

Elle a ça de bien, elle accepte ses erreurs et ne s'en offusque pas. Elle tente, observe et choisit la solution qui lui parait la plus judicieuse. Dans mon cas, ce fut mon apparence d'origine et mes performances qui eurent raison de l'objet esthétique et vraiment pas pratique.

Depuis ce jour, elle me regarde encore un peu mieux. Elle continue de caresser du bout des doigts mon corps simple et solide sans qu'aucun intrus ne vienne freiner son geste. Nous sommes ce que nous sommes, l'une comme l'autre. Nul besoin d'ornement, nul besoin de paraître. Nous sommes, et c'est comme ça que nous fonctionnons le mieux.

Quand on est un outil, un prolongement, un objet, on suit son partenaire là où il le décide. Toujours prêt à aider, toujours prêt à servir. Mais inactif. On n'a pas de vie propre, on ne vit que pour lui, que pour l'aider, le soutenir. Et souvent, il n'a pas besoin de nous.

Alors attend. Dans une poche, une manche, un sac. Il parait même que certains sont dans une botte ou pire une chaussette ! Jamais vraiment seul, jamais vraiment libre, mais toujours là.

Quand on est dans une école de magie, on apprend à se connaître, à s'entendre, à s'aider, à se soutenir. On pratique, on se découvre, on s'entraîne. Et parfois, on s'ennuie...

Car tous les cours ne nécessitent pas notre présence. Bien sûr, Oxy m'emmène partout avec elle. Que je sois dans sa main, sur ses genoux ou dans un vêtement, nous sommes toujours proches. Elle pose régulièrement les doigts sur moi, que ce soit pour se rassurer, me rassurer ?, me sentir.

Mais en cours d'Histoire de la Magie, je sors de son esprit. Sa plume est devenue sa meilleure amie et elle la fait danser sur le parchemin m'oubliant complètement, pendu aux lèvres du professeur. Elle écoute, note, retient, réfléchit. Et moi j'attends. Que je m'ennuie !

Si au moins Miss Montmort pouvait parler de nous, les baguettes ! Mais non. Il n'y en a que pour les sorciers. Ils ont fait ci, ils ont dit ça... Mais que seraient les sorciers sans nous ? Et pourquoi la mienne est-elle si scolaire ? Ne voit-elle pas, son camarade, deux rangs vers la droite, jouer avec sa partenaire ?

Non, moi je dois attendre, sagement. Merlin que je m'ennuie.

C'est magique.

Ces moments de connivence, quand elle et moi ne formons qu'un. Quand son esprit est ouvert et me permet de modeler le monde à son goût. Quand elle est sûre d'elle et de son pouvoir. Quand j'ai juste à transformer ses désirs et sa puissance en la réalité qu'elle a vue avant même que j'intervienne.

C'est fabuleux.

Cet après midi, nous travaillons dans le parc. Il fait froid. Rien d'étonnant en Décembre sur les terres écossaises. Elle est emmitouflée dans son écharpe et sous la capuche de sa robe. Elle a gardé un gant à la main gauche mais a ôté toute barrière entre elle et moi. Nous avons déjà pu remarquer que cela ne nous réussissait pas. Peut-être devra-t-elle travailler cela aussi.

Mais en attendant elle me caresse, bien au chaud dans sous un pan de sa cape d'hiver. Elle est assise en tailleur les yeux rivés sur un manuel de sortilège. Comme si nous n'avions pas suffisamment de travail, elle a décidé d'apprendre un nouvel enchantement. Elle a entendu ses camarades en parler et est bien décidée à l'acquérir parce qu'elle le trouve "trop bien".
Je crois que si elle pouvait, elle prendrait aussi Sortilège en cours optionnels. Mais ça ne rentre pas dans son emploi du temps digne du ministre de la magie, ou de la ministre, je ne sais plus trop qui est à la tête de notre gouvernement maintenant. Ce n'est pas comme si ça intéressait suffisamment Oxy pour qu'elle m'en fasse part.

Alors elle écoute, se renseigne et quand l'envie l'en prend, elle sort son manuel et nous nous retrouvons toutes les deux à travailler. Parois Megan nous aide en nous expliquant comment ils ont pratiqué. Là elle nous a juste donné ses notes. Elle n'était pas disponible.

Oxy me saisit un peu plus fermement et commence à faire quelques mouvements de poignet. Elle doit en être à la gestuelle. Je me laisse bercer en attendant mon tour. J'adore ces moments d'anticipation. Je sens sa magie affluer. Un peu dans tous les sens au début, comme d'habitude, mais là, toujours là. Même si elle ne le perçoit pas toujours. C'est une énergie un peu folle qui a besoin d'être modelée, orientée, affinée.

Sa magie lui ressemble. Elle est pleine de bonne volonté, un peu dispersée mais toujours prête à jaillir. Elle vient parfois de son âme et parfois de son esprit. Elle a du mal à trouver un équilibre entre les deux. Juguler son cœur n'est pas dans sa nature et dans ces moments je ne peux utiliser qu'une partie de ce qu'elle m'envoie tant sa magie est puissante mais non canalisée. Et quand son intellect entre en jeu, il prend la forme d'un gant d'acier. Il modèle sa magie mais avec tant de pression qu'elle s'épuise avant de parvenir jusqu'à moi.

Et puis parfois...

Elle se lève, elle est prête. Les notes de Megan sont soigneusement rangées dans le manuel et ce dernier posé au sec le vêtement qu'elle vient d'ôter pour être plus à son aise. Elle frissonne un peu et je ferais bien de même. C'est qu'il fait froid dehors.

Elle s'immobilise et je sens sa magie affluer. Elle douce, puissante, impatiente. Oxy est concentrée, déterminée. Sa magie prend forme, me pénètre et je frémis. Elle a la forme d'un froid glacial entouré d'un vent chaud. J'ai compris, je suis prête également.

D'un mouvement de poignet elle me fait faire un rectangle autour de la plume que je découvre en face de moi. Et d'un "GLAciuSS" Elle libère notre puissance sous la forme d'une lumière bleu qui nous relie un bref instant à l'objet.

Un bloc de glace se forme doucement tout autour. Comme si en cet endroit précis la température et la pression avaient changé si rapidement que les molécules se figeaient.

Un cri retentissant sort de ses lèvres alors qu'elle fait des bonds. Elle a réussi.

"J'ai réussi ! Youhou !"

Je ne sais pas trop si elle danse ou e réchauffe mais ça secoue. Son bonheur m'emplit de bien être. Ce que je l'aime cette petite sorcière.

Cette fois on est octobre. La nature prépare doucement son sommeil hivernal. Les arbres se parant de leurs plus belles couleurs avant le repos, les animaux finissant leurs réserves de nourriture, la préparation de leurs demeures ou encore partant vers des contrées plus chaudes. Mais évidemment, ce n'est pas le cas de ma sorcière. Elle, elle est toujours aussi active. Et cette année, elle a décidé de construire des abri pour les oiseaux dans les arbres du parc de Poudlard.

Comme si ces derniers l'avaient attendue pour survivre aux hivers écossais. Mais bon, encore une fois, je suis de service pour sa nouvelle lubie. Et, oui, je l'admets, cela me plait. J'aime ses frasques, ses envies, ses idées parfois saugrenues mais toujours pleines de bonnes intentions.

Nous avons donc récupéré des branches mortes que nous avons fait léviter ici et là. Surtout là d'ailleurs, par terre ou même sur son front une fois. Ouille. Non je n'ai pas ri ! Mais admettez qu'au bout de la septième branche, on a de quoi fatiguer ! D'autant que l'une d'elles était trop longue et qu'on a dû la couper aux bonnes dimensions juste avant de l'élever. La magie d'un sorcier de deuxième année, et encore, au tout début de l'année scolaire, n'est pas encore bien résistante. Et moi, je ne suis qu'une baguette. Je ne peux pas faire de miracles.

Mais après un bon moment, tout est enfin arrivé à destination. Y compris Oxy qui a crapahuté dans l'arbre qu'elle a choisi pour son étrange chambre d'hôte. Et me voilà reléguée au rôle de simple observateur alors qu'elle assemble, fixe, pousse, noue pour en faire une cabane assez grande pour accueillir un grand duc. Est-ce qu'elle se souvient qu'ils ont déjà une volière dans les murs du château ?

Mais je ne dis rien. Je la laisse redescendre, abîmant sa robe au passage. Quel tableau elle fait, si fière d'elle, de ma mousse dans les cheveux, les mains écorchée et le pantalon tâché. Le regard rivé sur ses monceaux de bois ficelés, un sourire prenant toute la place sur son visage.


Mots en gras pour Au fil des mots.

Premier cours. Elle me sort, fièrement. Me tient, maladroitement. Me touche, amoureusement. Le professeur parle, elle écoute. Oxy s'abreuve de ses paroles comme un fleuve desséché sous l'orage. J'attends. J'espère.

Elle me pose, pour noter. Puis me reprend, impatiente. Avant de me reposer, pour écrire à nouveau. Elle est fébrile. J'ai le tournis.

Puis viens le moment. Elle range plume et encrier, cache notes et parchemins, et me prend à nouveau. A une main. Puis à deux. Et à nouveau à une.

Elle me regarde, puis se divertit. Elle revient à moi mes ses yeux s'égarent sur les décorations trop nombreuses, trop attrayantes.
J'attends.

Elle me cherche. Elle est si concentrée, si impatiente, si fébrile. Qu'elle ne voit pas que je suis là. Collée à elle, près d'elle, en elle.

Elle écoute avec ses oreilles, cherche avec ses mains. Elle analyse, espère, tente mais ne me voit pas, ne me sens pas, ne m'entend pas.

Alors j'attends. Je lui fais confiance. J'ai confiance. Je suis là. Juste là, pour elle. Quand elle sera prête, vraiment prête, elle me trouvera.

Et puis enfin le monde extérieur disparaît. Elle disparaît. Elle se laisse aller, s'ouvre et me sens. Je suis là, toujours là, auprès d'elle. Elle est prête, enfin, je lui communique ma présence.

Je suis là.

Cette sensation, cette connexion est grisante. Nous communiquons pour la première fois. Son cœur s'emplit d'un bonheur qui m’inonde, je frémis de bien être. Dans son euphorie la connexion s'évapore. Mais je la sens. Toujours.

Puis elle s'endort. Son esprit se relâche, son cœur s'ouvre sur un monde se sensations. Entre le deux rêves, je me faufile. Je me présente.



Elle entend, sent, ressent. Et au réveil, garde mon cadeau, mon nom, mon être en son âme. Pour toujours.

Nouveau professeur, nouvelles méthodes, Oxy doit à nouveau s'adapter. Ce n'est pas tout à fait son fort mais elle s'en sort bien, je suis fière d'elle. Je sens que son esprit fourmille de mille questions mais le sorcier à su la captiver sur son cours. Cela attendra.

Moi aussi je suis impatiente. Aujourd'hui, on va métamorphoser des rats en verres ! C'est de la grande magie ça ! Enfin le début de la grande magie. Rendre inerte un être vivant sans lui faire de mal. Je sens que j'en suis capable, qu'on en est capable, toutes les deux. Je surveille qu'elle écoute bien les instructions, j'ai tellement envie de réussir ! Mais sans elle, je ne suis qu'un bout de bois. Avec cœur, certes, mais un bous de bois quand même.

Je la vois noter soigneusement, commencer à réfléchir aux étapes, à la visualisation. Elle chuchote, s'appropriant la prononciation. Elle fait des mouvements avec sa plume, comme si elle me tenait entre ses doigts. J'ai envie de crier que je suis là, juste à côté de son parchemin, mais je la laisse continuer à s'approprier le nouveau sort, sans la déranger, avide d'expérimenter à mon tour.

Ça y est ! Elle est prête ! Elle s'empare de moi alors que de l'autre main, elle tient fermement le rat. Elle lui chuchote des paroles apaisante puis, avec son aide, en parfaite communion, nous immobilisons l'animal.

On se lance. On rate un peu, pas complètement on réussit un peu aussi. On répare notre erreur. Elle me pose, je m'inquiète. Elle attrape sa plume et la l'imbibe dans son encrier avant d'écrire sur son parchemin. Puis elle sourit. J'aime quand elle sourit. Son visage s'illumine, ses yeux brillent. Elle revient vers moi, pleine de confiance en elle et de motivation.

Je sens quelque chose de différent. Je libère sa magie, notre magie et le rat se métamorphose en verre. Tout simple, mais en verre. Transparent. Pas la trace de la moindre moustache ou du moindre poil. Oxy est si fière ! Et je suis si heureuse de notre performance ! Elle se retourne pour appeler le professeur et lui montrer notre résultat quand un bruit de fracas l'interrompt. Notre verre. Il n'est plus là. Elle se penche. Il est par terre, en nombreux éclats.

C'est que c'est fragile un verre.

Aujourd'hui c'est le grand jour. Oxy est excitée, et je suis curieuse. On est chez nous et je l'accompagne partout même si on n'a pas le droit de travailler ensemble. Ce n'est pas grave, on partage quand même plein de choses. On vit des aventures incroyables sorties de son imagination prospère et d'autres plus réelles. Comme cet évènement.

Bernadette va faire son premier transport de courrier. Cette drôle de chouette Hulotte tombée du nid a été sauvée par la famille Wright et vit à la maison avec Chhaya la magnifique Lapone. Sauf que sans maman chouette, elle n'a rien apprit de correct. Rien que voler lui a été compliqué. C'est pas naturel le vol chez les oiseaux ? La magie l'est bien pour nous.

Mais à force de patience et de MiamHibou elle arrive presque à se débrouiller toute seule ! Bon, elle ne sait toujours pas chasser mais Oxy ne désespère pas. Elles ont longuement travaillé à parcourir dans les airs le trajet entre la porte de la cuisine et l'entrée du chemin. Oxy lui a aussi montré comment pincer une enveloppe entre ses serres ou son bec selon les besoins.

Maman sorcière est là, tout sourire. A la porte. Tenant fièrement la vedette du jour sur son bras protégé. Nous sommes une vingtaine de mètres plus loin avec des friandises. On voit la chouette prendre le petit message dans son bec, bravement.

Puis elle s'élance, oscille, vire, revient. Zut, un courant d'air. Emportée par le vent elle se déporte, oscille à nouveau et se pose sur le sol. Oxy ne perd pas espoir et l'encourage, sautillant sur place. La chouette la regarde, et courageusement s'élance à nouveau dans les airs. Elle se balance, de gauche et de droite et plonge maladroitement sur le seuil. De la porte d'entrée. Où elle dépose, heureuse, la missive sur les pieds de Maman.

Oups.

Et à nouveau un cours sans baguette. C'est vraiment barbant parfois l'école. On y fait des choses passionnantes, je ne dis pas le contraire, mais quand même, quand je suis reléguée dans une poche, un sac ou même à rouler doucement sous ses doigts sur son bureau, c'est moins drôle.

En cours d'Étude des Runes, Oxy est toujours très stressée par la professeur. J'avoue que mon cœur balance. Je suis son amie, sa confidente, sa partenaire, alors je suis à fond avec elle, forcément. Mais d'un autre côté, ses craintes deviennent disproportionnées. Cela fait un moment qu'on n'a pas eu de soucis avec Miss Taylor. Ce serait peut-être bien de tourner la page.

En parlant de page, je la regarde passer de son manuel à son parchemin, tellement angoissée qu'elle en est déjà à sa troisième tache d'encre. La pauvre va rendre un travail tout juste acceptable alors que je sais qu'elle est capable de faire tellement mieux.

Il y a deux jours, elle a passé facile une heure à s'entraîner à écrire chaque rune, les unes après les autres. Encore et encore, suivant le modèle imposé. Son écriture était sûre, lisse, très claire. Là elle fait des pâtés et transpire déjà en pensant à ce que son professeur va dire de son travail.

Je m'inquiète un peu. Si elle continue de rendre de bons devoirs mais d'échouer en classe, notre professeur va commencer à avoir des doutes sur le fait que ce soit bien elle qui les fasse et non un camarade...

Ce Noël se déroule sous le signe de la famille et de la joie. Happy a amené sa jolie moldue avec lui et je suis donc cachée. Mais Oxy m'a gentiment posée à la fenêtre de sa chambre, avec Charmenthe et Odin pour que nous ne nous ennuyions pas trop. A mon avis la jolie blonde est loin d'être idiote et se doute qu'il y a calamar géant sous gravillon. Je me demande si son cher et tendre lui a parlé de notre monde et qu'ils font semblant. En attendant, Oxy ne se doute de rien.

Je suis un peu triste d'entendre les rires au rez de chaussée, sans pouvoir baigner dans cette joie. Mais alors que je me fais une raison, je vois ma petite sorcière s'élancer dehors à toute allure. Sans manteau. Dans la neige. Elle est poursuivie par son frère qui tente de la rattraper. Mais c'est qu'elle sait se faufiler ma petite maîtresse !

Elle finit derrière un arbre et... Oh, elle ne va pas oser ? Elle ose. Paf ! Son frère se prend une boule de neige dans le torse. Elle éclate de rire alors que le garçon se penche pour en ramasser une à son tour. Oh là là... Oxy se met à courir en slalomant mais ne parvient pas a esquiver un projectile qui lui arrive dans les cheveux. Ouh, ça doit être froid. Elle se retourne et Pouf, encore une. Mais alors que son adversaire se prépare à en lancer une nouvelle, c'est lui qui se retrouver touché. Darcia est sortie et se prête au jeu, faisant équipe avec sa sœur. Puis voilà Kelly, l'amoureuse d'Happy qui s'y met aussi.

Tout va bien. La voir si heureuse me met en joie.