Le premier cours des cinquième année venait de s'achever et les élèves passaient un à un la porte de la salle, sous les yeux attentifs de la professeure, appuyée sur son bureau. Elle restait discrète vis à vis des deux punis qu'elle devait voir pour leur retenue, ils n'avaient pas besoin d'être affichés devant le reste de leurs camarades, mais Áine n'avait pas non plus envie de leur courir après. Son regard passa sur les deux jeunes gens, qui avaient pris grand soin de ne pas se placer l'un à côté de l'autre, les remords peut-être ?

Quand enfin ils ne furent que tous les trois, la jeune femme donna un coup de baguette pour fermer la porte et se redressa pour s'adresser aux adolescents :
- Merci d'avoir attendu, nous devrions bientôt être rejoints par Ruby Lloyd. Pour votre retenue, nous allons passer la soirée ensemble, j'ai quelques papiers à trier, un peu d'aide ne serait pas de refus. Quand Mrs Lloyd arrivera, vous prendrez chacun votre tour une pause pour vous entretenir avec elle dans mon bureau, lui poser des questions et écouter ce qu'elle aura à vous apprendre. Bien entendu, cet entretien sera confidentiel, je m'assurerai personnellement de poser un sortilège d'impassibilité sur la porte, personne en dehors du bureau n'entendra votre conversation. A présent au boulot !
Áine leva à nouveau sa baguette pour réunir quatre bureaux au centre de la pièce. Trois chaises s'envolèrent pour s'y ranger autour. Elle ajouta avec légèreté, tout en se dirigeant vers son bureau :
- Installez-vous, je vais chercher les cartons.

Elle ressortit quelques instants plus tard, les bras chargés d'une pile contenant 7 cartons de deux couleurs et de deux tailles différentes. Si l'ensemble aurait dû peser plusieurs kilos, la jeune femme les portait comme si c'était une plume. Elle posa l'ensemble devant sa propre place sur la table, puis divisa les cartons en deux piles.
- Miss O'Belt, vous allez trier ces fiches de références de livre, par ordre alphabétique et me sortir l'ensemble des fiches dont le livre pourrait contenir des informations sur l'Histoire de l'art sorcier. Je pense qu'aucun des cartons n'est trié, vous trouverez des A dans les trois j'en ai bien peur, essayez de les réunir pour avoir chaque lettre dans un seul et même carton, s'il vous plaît, vous indiquerez à la fin quel carton contient quoi.
La pile contenant les cartons bleus, les moins larges, fut poussée vers Ennis, puis l'adulte s'adressa au jeune homme :
- Mr Hunter, quant à vous, j'ai retrouvé de vieilles caisses de journaux, eux aussi en bazar, et, s'il vous plaît, j'aimerais que vous me les triiez d'abord par thème (un par carton), puis par date. Si certains sujets sont trop transversaux, vous le rangerez dans l'un des thèmes abordés et copierez son numéro et sa date de publication sur le parchemin fourni, sous les autres thèmes concernés.
Áine poussa la pile de gros cartons marrons devant Jeffrey qui pu voir sur le dessus du premier un parchemin contenant les thèmes suivants : Art, Conflits Sorciers-créatures, Conflits sorciers, Chasse aux sorcières, Poudlard, Institutions sorcières, Autres. La jeune femme donna un nouveau coup de baguette et 3 cartons supplémentaires marron et vides apparurent devant Jeffrey.

Enfin, elle acheva, regardant chacun des cinquième année tour à tour :
- Bien sûr, vous ferez cela sans baguette, cela nous permettra de discuter un peu en même temps. Vous avez des questions ?

@Diarmuid O'Belt, tu peux intervenir quand tu veux !
@Ennis O'Belt et @Jeffrey Hunter, n'hésitez pas à me dire s'il y a un problème !

Le jeudi six septembre deux mille quarante-six était le premier de cette nouvelle année scolaire qui se clôturerait par les BUSE. Depuis lundi tous les professeurs sans aucune exception le leur rappelaient. En se présentant devant la porte de Miss Lydon pour assister au tout premier cours avec elle, Ennis n'avait toutefois pas du tout les examens de fin d'année en tête. En attendant dans le couloir, elle avait retrouvé Jeffrey, après le moment intime en haut de la tour d’astronomie - écourté par la jeune enseignante - ils s'étaient revus la veille mais pas encore ce jour là. L'emploi du temps de la châtain était millimétré le jeudi. Elle s'était approché de lui pour attendre l'ouverture de la porte, mais ils n'eurent guère le temps de plus qu'un bref échange. La professeur était là et d'un regard, il parut évident que le jeune couple allait devoir faire profil bas.

En entrant, elle constata la disposition en cercle des table et prit place aux côtés de Clément et d'un Serpentard de sa filière. Miss Lydon prit ensuite la parole pour leur demander de se présenter et de parler de leurs goûts. Quand vint son tour, la préfète suivi la consigne à la lettre, donnant son nom et son prénom avant 'enchaîner sur son attrait pour les sciences et la course de balais. Elle se rassit pour laisser Clément faire de même et le relai se passa jusqu'à terminer le cercle. Était ensuite venu le sempiternel discours sur les BUSE et la présentation du programme, Ennis avait alors prit sa plume et un parchemin et avait prit ses notes que peu réussissaient à comprendre. Le cours en lui même commença après toutes ces préparation, un débat sur les mœurs qui évoluaient. L'irlandaise avait, assez tôt dans la discussion en classe entière, évoqué les traditions et fêtes sorcières qui n'étaient plus tant pratiquées ni même connues - même de nés-sorciers - puis avait distillé quelques interventions jusqu'au moment où le travail se poursuivit en petit groupe. A la fin du cours, elle nota qu'elle devait, comme ses camarades, rendre une dissertation pour le jeudi suivant puis rangea tranquillement ses affaires. Elle avait mis Clément au courant de la raison et, s'il avait eu un regard réprobateur à ce moment là, au moment de partir il se contenta d'un très bref contact de sa main sur l'épaule de l'adolescente.

La Gryffondor resta assise jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la professeur, son petit-ami et elle dans la pièce. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle se leva pour la rejoindre et écouter le déroulement de la retenue. En entendant parler de l'infirmière, la jeune fille ne réussit pas à se retenir de tourner son visage vers l'anglais. Elle n'était pas certaine d'apprécier l'idée de ce genre de conversation avec Miss Lloyd. Pas du tout. Mais elle n'avait pas le choix, alors, voyant la professeur réagencer l'espace, elle choisit de ne rien dire et de prendre place puis de se mettre au travail sans mot dire. Elle ouvrit le premier carton, sortit une première fiche en faisant attention à sa place dans l'alphabet et au thème abordé. Elle s'organisa à sa manière, par pile, mettre de ôté toutes celle qui parlait d'histoire de l'art sans les trier. Faire une pile par lettre pour les autres en regroupant les plus rares avec une des voisines. Elle ferait le tri alphabétique en dernier.

Concentrée, elle préférait ne pas trop regarder autour d'elle, surtout pas l'adulte qui surveillait la punition. Et pas trop l'anglais, pour éviter d'être reprise. Et puis, cet entretien, elle ne le sentait pas vraiment. L'infirmière était quand même d'un certain âge, plus vieille que ses parents. Ce n'était pas rien.

Même pas une semaine de cours et déjà une retenue. Record battu ! Bon ce n'était pas difficile puisqu'il s'agissait de la toute première depuis que Jeffrey était arrivé à Poudlard, il y a maintenant quatre ans de cela. Non pas que le Poufsouffle respectait toujours le règlement mais il s'efforçait de ne pas l'enfreindre trop souvent et trop franchement. Mais manque de chance, cette fois-ci Mrs Lydon en avait décidé autrement en surprenant l'adolescent en compagnie d'Ennis lors de leurs retrouvailles nocturnes en haut de la tour d'Astronomie. La situation avait été particulièrement gênante et l'anglais ne s'était pas révolté quand il avait écopé d'une retenue et fait perdre cinq points au sablier de sa Maison. En fait, il considérait que ça aurait pu être bien pire et s'était étonné de la clémence de Mrs Lydon.

Le jour de sa retenue il avait donc fait profil bas et particulièrement avant d'entrer en cours d'Histoire où il devait pour la première fois suivre le cours de sa nouvelle enseignante. Sans se concerter Ennis et lui s'étaient installés à des tables différentes et l'anglais était resté mutique tout le cours. Inutile de se faire davantage remarquer.

Pour une fois Jeffrey avait trouvé que le cours passait rapidement, malgré la gêne certaine qu'il éprouvait. A la fin de celui-ci, le Poufsouffle rangea ses affaires avec lenteur au point de décourager ses amis de l'attendre. Il vit quelques regards interrogateurs de leur part mais ne fit pas la moindre réponse. S'il venait à être questionné à ce sujet il essayerait de trouver un mensonge plausible. L'adolescent se dirigea ensuite vers Mrs Lydon en silence, sans dire le moindre mot. Il l'écouta parler de l'entretien avec Mrs Lloyd, l'infirmière de l'école et sentit un malaise s'insinuer en lui. Ils n'allaient quand même pas avoir droit à une leçon de morale quand même ? Si tel était le cas ça s'annonçait affreusement gênant... D'autant plus que si la teneur de la discussion était celle qu'il imaginait il y avait déjà eu le droit cet été par sa mère, quand elle avait remarqué que la relation avec Ennis commençait à durer et qu'il approchait d'un âge où les hormones pouvaient faire faire des bêtises.

Mais la punition ne s'arrêtait visiblement pas là. Elle était double et l'anglais du se forcer à réprimer un soupir. Trier des vieux journaux s'annonçait comme soporifiques vu les thèmes abordés. Mais bon, il avait joué et avait perdu. Il ne lui restait plus qu'à accepter la sentence et à se mettre au travail. Il acquiesça donc non sans une certaine raideur, jetant un regard à la dérobée à Ennis avant de répondre à sa professeure.

« Très bien. Non, pas de questions. »

Son ton fut plus froid qu'il ne l'aurait voulu mais il n'était pas parvenu à masquer l'ennui que lui inspirait cette punition. Jeffrey alla ensuite s'installer sans grand enthousiasme à sa table et se mit au travail, dépliant quelques journaux jaunis pour la plupart. Il lisait sans vraiment lire, cherchant des mots clefs pour les classer convenablement. La tâche n'était pas difficile mais fastidieuse. Ce qui la rendait pénible était surtout de l'effectuer sans se laisser parasiter l'esprit par la discussion qui l'attendait avec l'infirmière.

Infirmière depuis de nombreuses années à Poudlard, Ruby Lloyd avait vu passé tout un tas d'adolescents à l'infirmerie ainsi que leurs professeurs à l'occasion. Mais rarement l'un des enseignants était venu quelques jours après la rentrée pour faire ce genre d'intervention auprès de deux étudiants. Elle en avait déjà fait bien entendu, généralement en amenant la discussion quand elle sentait qu'il y en avait besoin.

A dix-neuf heures, elle laissa les rênes de l'infirmerie à sa jeune collègue Hazel Wilson et prit la direction du premier étage. Elle croisa de nombreux jeunes qui quittaient leurs salles de cours et frappa finalement sur le panneau de bois qui séparait le couloir de la salle d'Histoire de la Magie. Une fois l'autorisation reçue d'entrée, elle l'ouvrit et entra, constatant la présence des deux élèves en train de trier des papiers divers et s'approchant de la jeune professeur.

« Bonsoir Miss Lydon, vous souhaitiez que je discute avec l'un puis l'autre de ces deux élèves? » S'enquit l'infirmière. « Dans votre bureau vous m'aviez dit? » Poursuivit-elle en jetant un regard à la porte qui les mèneraient elle et les étudiants dans la pièce où se dérouleraient leurs deux entretiens de prévention. « Miss O'Belt, nous commençons ensemble? » Prévint-elle la jeune fille qui portait l'uniforme de Gryffondor et triait avec méthode et minutie ce qui semblait être des fiches de résumé, ou quelque chose approchant. Elle attendit que la jeune fille délaisse son travail pour la suivre et entra dans le bureau et referma minutieusement la porte derrière elles. « Installez-vous Miss. » Proposa la femme en prenant place sur l'une des chaises prévue pour les visiteurs, elle n'était pas là en moralisatrice, il n'y avait pas de nécessité de mettre le bureau en barrière entre elles deux.

Les adolescents n'accueillirent pas l'annonce du rendez-vous avec Ruby aussi bien que l'aurait escompté Áine. Si d'un côté elle pouvait comprendre que cela pouvait les gêner, la jeune femme n'en fut que plus confortée par l'idée d'avoir laissé cette conversation aux mains d'une professionnelle, Ruby n'aurait sans doute aucun mal à parler à chacun en les mettant en confiance.

Quelques instants après que les deux jeunes gens se soient mis au travail, l'infirmière fit son entrée. Áine lui sourit :
- Bonsoir ! Parfaitement, je vous en prie !
Elle se leva et accompagna les deux femmes jusqu'à son bureau, puis lança un sortilège d'impassibilité, dès la porte fermée, avant de retourner s'assoir. Son regard passa sur le jeune homme qui triait ses journaux, sans grand entrain. Elle le comprenait, au vu de ce qu'il avait dit pendant le cours, c'était un garçon qui aimait la liberté et le mouvement. Son ton d'ailleurs s'était montré assez froid lorsqu'il avait confirmé avoir compris la punition. Mais ce qu'il ignorait c'est que cette tâche qu'elle leur avait donné, n'était qu'un prétexte. En effet, aux yeux de la professeure une punition était inutile si elle ne permettait pas de comprendre réellement pourquoi elle avait été donnée, ni de faire réfléchir la personne en faute sur son comportement.

Après quelques secondes de silence, Áine se leva et alla s'installer devant la fenêtre, regardant le parc, les mains dans le dos. Son regard se posa sur la silhouette d'Hagrid qui travaillait.
- Saviez-vous que notre garde-chasse était lui aussi passionné par les dragons ?
Cette phrase d'introduction n'était pas sa meilleure, mais elle ferait l'affaire. La jeune femme se retourna pour regarder son élève et lui offrit un léger sourire, fugace, avant de revenir s'installer en face du garçon, pour lui parler à armes égales.
- D'après vous, quelle est la qualité des dragons que la plupart des gens ne voient pas ? Qu'est-ce qui fait que vous vous intéressiez à eux ?
Son ton avait été plutôt chaleureux, pour aider le jeune homme à se détendre et à lui faire comprendre qu'il pouvait parler en toute confiance. Ce n'était pas une méthode très habituelle, mais la professeure devait d'abord instaurer un climat correct, si elle voulait rendre plus pédagogique sa punition.

Alors qu'elle triait avec rigueur et un sentiment fastidieux les fiches qui lui passaient entre les mains jusqu'à ce que quelques coups portés n'attirent son attention. Mais la châtain ne se retourna pas, continuant sa tâche avec minutie, sans lever la tête vers sa professeur. La cinquième année ignora donc superbement l'infirmière avec qui elle n'avait aucunement envie de s'entretenir. Sauf que cette dernière, après avoir demandé confirmation du lieu où elle pourrait s'entretenir avec Jeffrey et elle à la professeur d'Histoire de la Magie, invita l'adolescente à la suivre. Pas le moins du monde enchantée, Ennis prit le temps de déposer la fiche qu'elle avait en main sur la pile qui lui était destinée avant de se frotter les mains pour en évacuer la poussière et de suivre l'infirmière qui venait d'ouvrir la porte. Ce n'est qu'une fois dans le bureau et assise qu'Ennis daigna enfin saluer la femme qui s'asseyait sur la chaise à côté d'elle.

L'irlandaise avait bien compris quel sujet allait être abordé lors de cet entretien et elle ne se voyait pas le faire avec... quelqu'un de cet âge. Elle ne se voyait pas en discuter avec grand monde à dire vrai. Le seul avec qui elle pouvait imaginer le faire se trouvait de l'autre côté de la porte. N'était-il pas le premier concerné si jamais ils décidaient de... continuer à expérimenter la voie dans laquelle ils s'étaient engagés sans qu'elle ne le prémédite? Et puis que croyait-elle? Si aucun de ses frères ne lui avait parlé directement de ce sujet, elle soupçonnait l'aîné d'avoir délibérément laisser traîner quelques brochures magiques qui traitaient des précautions à prendre lorsqu'on était adolescent et que l'on découvrait une autre façon d'aimer, moins platonique. La châtain les avait consulté, elle savait ce à quoi elle devait prendre garde et pourquoi.

La professeur eut tôt fait de lui confirmer l'accès à son bureau et de l'accompagner, avec l'adolescente, jusqu'à la porte de ce dernier, porte qui fut protégée magiquement à peine fermée. La jeune fille venait de s'asseoir en la saluant du bout des lèvres, Ruby ne s'en offusqua pas. Elle en avait vu d'autres. Pas plus que de son visage fermé qui trahissant surtout son envie d'être ailleurs.

« J'ai comme l'impression que vous n'avez guère envie d'être avec moi, mais... » Ruby Lloyd regarda la Gryffondor qui la toisait « la discussion que votre professeur veut que nous aillons - et je ne peux qu'être d'accord avec elle - est importante. » L'information était posée mais elle doutait d'avoir réussit à convaincre la jeune fille. Tant pis, elle allait entrer dans le vif du sujet, avec des mots choisis et ne pas prendre de pincettes. Peut-être qu'elle tirerait quelque chose de la petite têtue.

« Bien Miss O'Belt, puisque vous semblez ouverte à la discussion je vais démarrer. Votre professeur vous a bien surpris avec votre petit-ami en haut de la Tour d'Astronomie? » Elle attendit confirmation de la cinquième année avant de poursuivre. « Si elle ne l'avait pas fait, vous auriez pu, avec le jeune Mister Hunter, avoir une relation sexuelle? Je me trompe? »

A nouveau, la femme attendit une confirmation ou une parole, n'importe quel type de réaction. « Savez-vous ce que vous pouvez utiliser pour vous protéger de maladies ou d'une grossesse? Vous en aviez sur vous peut-être? » S'enquit la soignante en prenant dans son sac quelques échantillons des dits produits qui pouvaient être utilisés. Il y en avait des sorciers et moldus. Les premiers étaient plus efficaces et, comme elle savait la jeune fille née-sorcière grâce à son dossier médical, elle posa ces derniers sur le bureau. Elle marchait sur des œufs, elle le savait.

Ennis écoutait l'infirmière en la regardant, quelle perspicacité, elle n'avait pas envie d'être là. Et cette discussion importante... non elle ne ferait pas d'efforts particuliers. La femme l'avait semblait-il bien compris aussi, elle ne prit pas de détour pour lancer LA conversation qu'elle mettait si haut sur l'échelle des problèmes du moment. Et comme elle devait confirmer... la prefete hocha la tête. Oui l'enseignante d'histoire de la Magie les avait pris sur le fait là haut, en train de s'embrasser, certainement avec plus d'ardeur et de sensations que jamais elle n'avait ressenti, pas à ce point. Et?

Voilà qui était posé. Miss Lloyd escompter vraiment qu'elle lui parle de... ça? Elle? Une inconnue? Et puis elle n'en savait rien de jusqu'où ils auraient pu aller, sur le moment... "Je n'ai aucun moyen de vous le dire. Comme vous le dites si bien, Miss Lydon nous a surpris avant que nous ne puissions faire plus que nous embrasser." Répondit très neutre la jeune fille. Qu'elle s'estime contente d'avoir une réponse.

- "Oui je sais ce qu'il est possible d'utiliser. Pour quelles raisons aussi. Quelqu'un m'a déjà sensibilisée à ces questions. Je n'ai pas besoin que vous recommenciez. J'ai bien compris que si les sorciers pouvaient guérir de certaines maladies qui se transmettent ainsi chez les moldus, nous étions sujets à des formes qui ne pouvaient être soignées. Et un enfant n'est pas dans mes projets." Sorti la châtain bien plus prolixe qu'elle ne s'imaginait l'être alors que la sorcière qui se tenait sur la chaise voisine sortait ce qu'elle reconnaissait être des préservatifs sorciers masculins comme féminins et un échantillon d'une potion qui neutralisait toute possibilité de conception pour peut qu'on la prenne régulièrement. Et était plus efficace encore si les deux personnes en prenait. Ennis soupira en fermant les yeux.

- "Non j'en n'en avais pas. On avait juste prévu de se retrouver après les vacances... Pas de... Vous voyez... Mais si ça avait... J'aurais certainement dit non, je ne crois pas que..." Voilà qu'elle hésitait. Sa voix bien moins assurée, plus humaine aussi, qui laissait passer qu'elle était perdue. Oui elle savait, en théorie. En pratique pas vraiment. Et elle ne savait pas si Jeffrey en savait plus. Mais elle persistait à dire que ça ne regardait personne d'autres qu'eux.

Les premières réponses de la rouge et or ne l'avaient ni étonnée, ni déstabilisée. C'était un comportement classique chez les adolescents ayant déjà eu un minimum d'informations. De jeunes gens genes également. Ennis O'Belt était juste un peu plus distante et froide dans sa manière de le faire savoir. Peu lui importait puisqu'elle parlait, donnant juste ce qu'il fallait à l'infirmière scolaire pour que cette dernière puisse mener la suite de cet entretien.

« Puisque vous savez à quoi servent ces préservatifs et cette potion, je ne vais pas m'apesentir sur le sujet ce soir. Mais si vous souhaitez plus d'informations ou y avoir accès, vous saurez où me trouver. Mais idéalement il vaut mieux que les deux partenaires prennent leurs précautions. Il faudra que vous en ayez parlé. Je pourrais vous voir ensemble ou séparément. » Continua Ruby plus doucement. Elle avait enfin l'oreille de la jeune fille, il ne fallait pas la braquer à nouveau. Surtout qu'elle s'ouvrait, amenant sur la table le deuxième point qu'elle souhaitait aborder.

« Si nous parlons plutôt de ce que vous aviez envie. Vous me dites que vous auriez certainement dit non. » C'était souvent le cœur du problème ce que les uns et les autres voulaient ou pas au moment venu. Surtour quand un petit couplé.comme ça était lancé, hormones en feu. « Le consentement est très important dans ce genre de situation. Quoi qu'il arrive vous avez toujours le droit de dire non, d'arrêter, de changer d'avis. » Elle cherchait le regard de la préfète. Elle voulait vraiment appuyer son discours. « Ça ne veut pas dire qu'on n'aime pas l'autre. Et votre petit-ami n'a pas à vous dire le contraire pour vous forcer à ce que vous ne voulez pas. Ni à vous forcer à le faire sans utiliser des moyens contraceptifs, quelque soit la raison qu'il pourrait donner. Et c'est pareil dans l'autre sens. » Le sujet était souvent sensible. Entre adolescents cela pouvait aller très vite et marquer des jeunes filles ou des jeunes garçons très longtemps sans qu'ils ne se rendent compte de où ça avait dérapé.

Ennis hocha la tête, finalement elle gagnait peut-être à ne pas totalement envoyer paître l'infirmière avec son discours. Et puis, elle avait l'intelligence de ne pas vouloir coûte que coûte lui faire une leçon sur l'utilisation des moyens de contraception. Même si la cinquième année n'était pas dupe et qu'elle avait bien compris qu'elle n'aurait accès à tout ça qu'en venant la consulter, potentiellement avec Jeffrey. Elle eut un sourire contrit. Mais elle se devait l'honnêteté, il ne s'était finalement rien passé ce mardi soir là. Mais les sensations qu'elle avait eu les envies, les pulsions... ça aurait pu. Ça la tentait bien. Elle se mordit la lèvre. Oui, malgré les dires de ses parents si elle en avait l'occasion avec Jeffrey, sûrement qu'elle se laisserait aller. Pas forcément la première fois, sûrement de manière progressive, découvrir... Elle déglutit. Y penser maintenant lui faisait monter le rouge aux joues surtour que Miss Lloyd venait d'appuyer sur l'envie dont elle avait parlé, du potentiel refus à certaines étapes qu'elle avait peur de franchir, pour l'instant. De l'envie et de la peur mélangées, et...

La châtain sentit des larmes venir. Deux mots résonnaient à ses oreilles plus fort que les autres. Consentement. Dire non. Elle revoyait le flash de ce qui s'était passé quelques mois plus tôt. Elle avait dit non, elle avait refusé plusieurs fois le contact, les gestes et les mots de Smith... qui n'avaient rien écouté. Elle n'entendait plus l'infirmière quidisait pourtant en toute bienveillance que refuser ou arrêter son petit-ami dans l'enchaînement des événements n'avait rien a voir avec le fait de l'aimer ou non. Et que si le refus venait de lui, il en était de même. Non elle ne l'entendait pas, trop dans ses souvenirs douloureux qui revenaient sans qu'elle ne le veuille.

- "Stop." Finit-elle par dire difficilement. "Jeffrey n'est pas comme ça. Jamais. Je ne veux pas en parler." C'était décousu, il était évident que la soignante comprendrait qu'il y avait quelque chose mais elle s'en fichait. L'irlandaise venait de se lever d'un bon, comme si un sortilège cuisant venait de lui être lancé. Elle voulait sortir et le signifia en se dirigeant vers la porte. "Je veux sortir d'ici." Dit-elle en retenant ses larmes. Elle voulait juste Jeffrey, mais il allait devoir venir dans ce bureau et elle retourner à ses fiches à classer. "J'ai compris, s'il y a besoin je viendrais vous voir. Mais laissez moi sortir. Jeffrey ne me forcera jamais." Elle le savait et maintenant elle attendait juste que cette fichue porte s'ouvre pour retourner dans la salle de classe et espérer reprendre un tant soit peu de contrôle d'elle même. Mais l'anglais allait s'inquiéter de la voir dans cet état, elle inspira profondément et essuya ses yeux qui resteraient rouges, mais tant pis.