C'est loooong. Pourtant, en jetant un regard à l'horloge de la salle commune, juste avant de descendre aux cachots, j'ai vu que le cours n'était plus qu'à six minutes de sa fin. Mais ici, devant la porte, les secondes semblent s'éterniser. Et dire que je me suis expressément dépêchée de ranger le matériel à la fin de notre entraînement de Quidditch... d'autant plus qu'avec les quelques minutes avec lesquelles je me retrouve maintenant, j'aurais carrément eu le temps de totalement sécher mes cheveux après la douche. Mais bon, ce qui est fait est fait. Ou plutôt : ce qui n'est pas fait n'est pas fait. Alors avec un soupir, je m'adosse contre le mur frais, ferme les yeux et attends.

Je redoute clairement l'instant où la porte s'ouvrira, celui où je devrai me jeter à l'eau. Et en même temps, j'ai hâte qu'elle s'ouvre et que ce pénible entre-deux finisse. Parce que l'attente est désagréable. Même si j'essaie de l'ignorer, je n'arrive pas à empêcher le bout de mes doigts de pianoter nerveusement sur mes bras croisé plus d'une quinzaine de secondes à la suite, avant qu'ils ne s'y remettent tout seuls.

Tant que la porte de la salle de potions est fermée, il est toujours temps de faire demi-tour. Ce serait certainement la solution la plus confortable, à l'instant, mais... non. Non je ne peux pas et non je ne veux pas. D'une part, parce que que ça fait onze jours déjà que j'aurais dû venir. Et de l'autre - et c'est surtout ça, en fait - parce que lorsque je décide de faire quelque chose, je vais jusqu'au bout, parole de Gryffondor.

Finalement, l'attente prend fin : j'entends la porte bouger. Instantanément, j'ouvre à nouveau les paupières et me décolle du mur, scanant du regard les élèves quittant la salle de classe à la recherche d'une brune portant les couleurs de Poufsouffle... là. Elle est là. Respire, Leo ça va aller. Fendant la foule pour me frayer un passage, je m'approche d'elle. A moins d'un mètre, je l'interpelle :

"Alienor. T'aurais quelques minutes à m'accorder ?"

Je cherche son regard. Sourire me semble déplacé et tout sauf naturel, mais mon expression et ma voix sont dénuées de toute agressivité. Après tout, je ne suis pas venue pour provoquer, piquer ou me disputer. Au contraire.

"J'aimerais..."

Je me mords la lèvre. Je n'ai pas réfléchi à ce que j'allais dire, une fois face à la joueuse des Hel's. Mon regard s'échappe, n'est plus rivé sur son visage mais balaie le mur des cachots. J'aimerais beaucoup de choses. A commencer par remonter le temps pour effacer tout ce qu'il s'est passé après le coup de sifflet du match opposant nos deux équipes. J'aurais aimé que personne n'intervienne lorsque Delphillia est venue me voir, j'aurais aimé qu'on règle ça toutes seules, que les deux. J'aurais aimé réagir différemment aussi, mieux, parvenir à empêcher mes coéquipiers à en venir aux poings. Et surtout, j'aurais aimé qu'Alienor assume la défaite de son équipe. Sa défaite. J'aimerais qu'elle s'excuse, qu'elle reconnaisse que les Griffes Ardentes ont légitimement gagné. Que les blessantes rumeurs dévalorisant notre victoire arrêtent de circuler. Après tout, que vaut une victoire si elle n'est pas reconnue ?

Mais ce n'est aucune de ces raisons-là qui a été l'élément déclencheur me poussant à venir, aujourd'hui. J'inspire profondément puis reporte mon regard sur le sien avant de finalement lâcher :

"J'aimerais qu'on parle."

Son doigt passait sur la dernière phrase de la recette alors qu’elle touillait négligemment son chaudron. Elle avait toujours eu plus ou moins de facilités en postions, et c’était certainement grâce à son détachement et cette capacité à ne pas stresser qu’elle finissait toujours ses potions dans les temps. Sa baguette retenant ces cheveux en un chignon désorganisé son regard passa sur sa potion. La couleur était translucide, très légèrement rosée, un peu trop claire même mais bon tant pis. Elle la versa dans une fiole alors que certains semblaient paniquer à la terminer. Elle avait le temps de prendre une étiquette, de signer Delphillia et même de souligner ce nom d’une flèche décomposée , mauvaise habitude qu’elle prenait de signer avec des dessins.

Elle observa un instant la fiole avant que leur professeure n’annonce la fin du cours. Aliénor déposa la fiole dans son support avant de fermer son livre d’un coup sec. Certains râlaient, beaucoup commencer à discuter. Aliénor jeta un petit regard à sa camarade à ses côtés, Eileen. Elle lui fit un clin d’œil tout en continuant à ranger ses affaires. Elle balança ensuite son sac sur son épaule, saluant sa professeure. Une fois dans le couloir, elle se perdit un instant dans ses pensées quand elle entendit son nom.

Elle redressa la tête et son regard percuta celui de Leo. La capitaine des Griffes ardentes. Elle devait lui parler depuis un moment, mais… tout était devenu bien plus compliqué. Elle l’avait apprécié, elle lui en avait voulu et puis elle avait maintenant de la rancœur envers son équipe. Alors oui c’était compliqué.

-Euh, ouais.

Elle se décala, les autres personnes de sa promotion passant et le couloir se fit finalement rapidement plus vide. Son regard suivait ses camarades avant qu’il ne retombe sur la rouge. Elle l’observa un instant en silence, quelques secondes, bien trop longtemps pour que ça soit gênant. Elle savait très bien où allait mener cette discussion, mais… Il y avait beaucoup de sujets à aborder. Elle respirait doucement, calmement, résistant aux souvenir qui avaient envie de pointer le bout de leur nez maintenant. Mais non, elle n’était pas responsable de l’action de ses coéquipiers.

-Ouais, j’crois qu’on a déjà assez attendu.

Elle prit une grande inspiration par le nez, le regard toujours braqué sur la rousse, essayant de déceler les émotions qui passaient en elle, mais elle était nulle pour ça. Si seulement Rey voulait bien lui donner un peu de cette capacité !

-L’after match hein… J’pense que toi non plus tu t’attendait pas à ce que ça se termine comme ça. C’était pas mon intention.

C’était vrai. Mais elle leur en voulait toujours. Il y avait des choses étranges qui s’étaient passé durant ce match et des fautes plus connues aussi. N’importe qui aurait réagi de la même façon. Ou peut-être pas, mais elle n’aurait pu faire autrement. Il était temps de mettre tout ça à plat.

Je sens le regard de la Poufsouffle posé sur moi. Je l'intercepte, le soutiens sans ciller, puis hoche très légèrement la tête. J'ai compris qu'Alienor souhaite attendre que le couloir se vide et elle a raison. Ce genre de différents doivent se régler de manière privée et chaque personne supplémentaire impliquée de proche où de loin est un risque supplémentaire pour que ça dégénère. On l'a bien vu avec ce qui s'est passé après le match des Hel's et des Griffes Ardentes. Mais cette fois, ça ne dégénèrera pas. J'ai la ferme intention de redresser les choses et ferai tout mon possible pour que ça ne se passe pas mal. J'espère qu'Alienor et moi, on saura régler tout ça - ou, si c'est trop ambitieux, en tout cas mettre les choses à plat.

Je n'ai pas dit à Jacob que j'allais voir Alienor aujourd'hui. J'ai même déniché un cours où je serai certaine de trouver la batteuse des Hel's et tout aussi certaine de ne pas croiser le Gryffondor. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que j'espère que comme ça, je pourrai lui éviter la désillusion qu'accompagne la déception, si jamais ça ne se passe pas très bien. Même si bon, je sais qu'en réalité, dans tous les cas je lui dirai de manière droite comment ça se sera passé - peu importe l'issue de la discussion. Mais j'espère vraiment que quand je le retrouverai, ce soir, je pourrai lui dire avec un sourire confiant que je suis allée trouver Alienor, qu'on a parlé et qu'on s'est expliquées. Il y a déjà suffisamment de choses qui pèsent sur Jacob et je ne veux pas que mes problèmes deviennent un poids pour lui. Alors je ferai tout mon possible pour éviter de le charger de mes soucis. Je ne veux pas qu'il ait l'impression de devoir choisir un parti. Parce que dans le cas présent, le conflit ne nous touche pas qu'Alienor et moi. Il implique nos équipes respectives et quelque part, toute personne ayant assistée au match également. Avec les différents récits qui courent et se confrontent dans le château, difficile de rester au milieu, sans se ranger d'un côté ou de l'autre. Et je ne veux pas que Jacob ait le sentiment désagréable d'être tiraillé entre son amie et sa copine. Entre Alienor et moi. L'une ou l'autre, parce que chaque fois qu'on se croise, il semble y avoir une série d'étincelles.

Faut croire que je suis particulièrement douée pour ça, être dépréciee et créer des conflits avec les amies de Jacob. Lilly par exemple, que je ne connais pas particulièrement mais avec qui chaque échange est empreint d'une certaine froideur. Puis Orphéa, qui de toute évidence ne peut pas me saquer. Alors que Merlin sait que toutes ces tensions, ce n'est pas ce que je souhaite, j'aimerais tellement que ce soit différent ! Et avec Alienor, j'avais l'impression que ce n'était pas trop mal parti, après notre discussion en début d'année. Peut-être parce qu'elle, au moins, ne semble pas avoir de crush sur mon copain. Un doigt d'honneur est de toute évidence plus simple à gérer que de la jalousie. Mais une baston et des blessés ? Je soupire.

"Ce n'était pas mon intention non plus."

Je laisse une grande bouffée d'air s'engouffrer dans mes poumons avant de continuer :

"Je tiens à m'excuser. Je regrette vraiment que ce soit venu à la violence physique."

Voilà, c'est dit. C'est bref et direct, mais c'est la vérité. Et certainement que des excuses sont nécessaires, pour espérer désamorcer un peu la situation. Je suppose que c'est plus simple de se pousser à faire quelque chose de potentiellement inconfortable pour soi-même lorsqu'une personne qu'on aime entre dans l'équation. Je suis venue dans un but précis et je tâcherai de garder cet objectif en vue. Mais je ne crois pas que je pourrai tout prendre sur moi sans broncher, si Alienor n'est pas prête de faire un pas vers moi de son côté. Ma fierté a également sa place dans la fameuse équation et c'est pas comme si j'étais totalement insensible à ce qui s'est passé : quelque part, je crois que ça m'a blessé. Alors je suis prudente dans ce que je dis, et n'ajoute dans un premier temps rien, guettant d'abord la réaction de la batteuse.

Ok, donc c’était bien pour ça qu’elle était là. En même temps pour quoi d’autre ? Et elle s’excusait ? Ce n’était pas vraiment à elle de s’excuser, mais aux autres membres de son équipe. Cependant c’était toujours appréciable et puis… Leo était capitaine ce qui changeait pas mal la donne. Ce qu’elle faisait aujourd’hui elle le faisait au nom de son équipe, les Griffes Ardentes au complet. Surtout qu’elle, elle n’avait frappé personne.

-C’est du passé et puis…

Le regard de la jeune Delphillia fuit un instant sur le côté pendant qu’elle cherchait ses mots. Quand ses yeux revinrent sur Leo, c’est-à-dire à peine quelques secondes après, elle prit une grande inspiration.

-Je suis pas toute blanche non plus. J’aurais pas dû venir aussi agressivement et à chaud… Mais tu connais, le quidditch, la compétition…On perd le contrôle quand les choses nous tiennent à cœur.

Elle haussa les épaules. Oui elle aurait pu aller voir Leo seule après le match, après être un peu redescendu de leur défaite mais… Elle avait toujours en travers de la gorge ces actions étranges de Gryffondor. Elle n’avait pas d’explication sur ces pertes de balles sans raison et de la part de très bons joueurs de l’équipe. Eileen… Perdre la balle après un si bel arrêt ? C’était impossible, bien au-delà de l’étrange ou de l’inattention.

-En tous cas de mon côté je vous en veux pas… Enfin si un peu, mais je comprends, moi-même j’aurais pu en venir aux mains. Alors pardonner, je suis peut-être pas encore prête, du moins pas pour tout l’équipe. Mais on doit avancer. Et puis… J’t’apprécie bien.

Ça lui avait presque écorché la gorge. Mais elle restait elle-même, elle ne pouvait pas faire preuve de gentillesse sans que une saveur de dégout ne se propage dans sa bouche. Oui bon c’était peut-être un peu exagéré. Mais elle avait en effet beaucoup de mal à dire ce genre de choses, en particulier à des gens qu’elle ne connaissait que peu finalement. Et c’était le cas, mis à part sur un terrain de Quidditch elle ne connaissait pas Leo, ses autres passions, ses amis, mis à part Jacob… Bref rien, cette fille était une inconnue et pourtant elle la côtoyait beaucoup !

Du passé… hum je n’en suis pour ma part pas si sûre. Non, je pense que cet incident risque de tous nous poursuivre encore un bon bout de temps, il suffit d’écouter un peu ce qui se dit dans les couloirs. Mais si Alienor est prête à tourner la page sur ce qui s’est passé pour aller de l’avant, je devrais être contente. Après tout, c’est plus ou moins ce pour quoi je suis venue ici. Enfin je crois ? J’avoue que je ne sais pas exactement ce que j’espère précisément atteindre avec cette discussion. Quelque chose allant bien dans cette direction, j’imagine. Cela dit, la suite des paroles de la brune me surprennent tout de même. Je n’aurais pas cru qu’elle allait admettre ouvertement sa part de responsabilité, juste comme ça… Mais donc ça témoigne de sa bonne volonté, non ?

Et puis pour ce qui suit, j’en viens presque à me demander si la cinquième année n’aurait pas eu affaire à une préparation douteuse lors de son cours de potion, du genre... philtre de la paix, peut-être ? Enfin pas que ça me déplaise hein, au contraire. Mais après tout ce qui s’est passé, entendre de la bouche de la batteuse des Hel’s qu’elle m’apprécie bien… décidément, elle sait surprendre !

Et probablement que cette surprise doit également se lire sur mon visage. Le regard un peu étonné que je me sens lui lancer, les lèvres entr’ouvertes qui gardent une réponse en suspens avant de s'étirer en un petit sourire :

"Tu sais, je crois que moi aussi j'arrive à comprendre pourquoi Jacob t'apprécie autant."

J'avoue que j'ai pour ma part un peu de mal à ordonner mes ressentis vis-à-vis de la Poufsouffle. Je ne sais pas si, moi, je l'apprécie. Je la respecte, ça c'est sûr, pour être une batteuse redoutable et l'amie de Jacob. Et je sais que j'estime sincèrement son audace et sa détermination. Par ailleurs, j'ai l'impression que finalement, nous avons quand même un certain nombre de points communs et qu'en théorie, on pourrait peut-être même bien s'entendre. Et pourtant... nos rencontres ont le don de faire des étincelles qui vont même jusqu'à embraser ceux qui nous entourent. Cela dit... est-ce qu'il est risible de vouloir pousser la métaphore plus loin, en prétendant qu'un incendie fait table rase pour laisser à de nouvelles choses l'occasion de se développer ? Peu importe, mais je veux bien laisser une chance à l'évolution de la situation. Je tends la paume ouverte à Alienor.

"D'accord pour avancer. On essaie ?"

Bien plus que pour sceller une sorte d'accord, je fais le geste pour rattraper ce que je n'ai pas fait à la fin du match contre Poufsouffle : lui serrer la main en guise de fair-play et de respect.

Et ben Jacob, elle venait de le dire, leur dénominateur commun. Ce garçon de leur promotion qui les appréciait toutes les deux et pourtant il y en avait eu des tumultes. Enfin… En y réfléchissant, elles ne s’appréciaient pas tant qu’elles ne s’étaient jamais réellement parlé. Une fois la discussion engagé, elles avaient rapidement trouvé un terrain d’entente. C’était certainement uniquement la compétition qui avait tenu les deux filles éloignées si longtemps et malheureusement cela risquait de durer, vu que ni l’une ni l’autre ne semblait vouloir se retirer de ce beau sport qu’était le quidditch.

Aliénor laissa son regard tomber sur la main tendue de la rousse et l’observa quelques instants. On aurait dit comme un pacte, ou une alliance ou quoi que ce soit de bien trop cérémonieux pour la jeune Delphillia. Elle tendit tout de même sa main après quelques secondes d’attente pour serrer celle de la rouge.

-Aller de l’avant ça me va.

Elle resserra sa poigne tout en penchant très légèrement son buste vers l’avant. Les yeux plantés dans ceux de sa camarade, elle prit un air on ne peut plus sérieux. Elle voulait être claire.

-Mais durant les matchs, comme j’ai pu te le dire avant, il n’y a pas de serrage de main et de petits sourires. Je joue pour gagner, pas pour me faire des potes.

Elle desserra sa main et se repositionna, laissa son bras droit revenir à sa place initiale. Un rictus étira très légèrement ses lèvres.

-Je ferais des efforts les deux pieds au sol. Mais dans les airs, la prochaine fois que nos équipes s’affrontent…

Elle se pencha de nouveau un peu en avant pour annoncer sur un ton de confidence :

-On va vous éclater.

Elle s’écarta, son rictus s’étant transformé en un sourire plus franc. Elle prit une grande inspiration, bombant le torse avant d’expirer comme de soulagement ou comme le ferait quelqu’un qui venait de respirer un grand bol d’air frais après avoir été enfermé trop longtemps.

-Bon, et ben c’était une bonne discussion. Sur ce, a plus Ginger et au futur !

Elle commença à marcher en direction des escaliers en mimant le geste que ferait quelqu’un qui portait un toast. Oui elle la laissait un peu en plan, mais elles avaient fini non ? Enfin Aliénor avait visiblement décidé qu’elles avaient fini. Mais elle en avait déjà beaucoup dit, la jeune fille ne pouvait pas plus se livrer à cette fille qui était, on le rappelle, encore une inconnue pour elle.

Je vois bien le regard suspicieux qu'Alienor lance à ma main tendue. Quelque part je la comprends, mais booooon, elle ne va quand même en faire tout un plat. Je suis sur le point d'ouvrir la bouche pour lancer d'un ton impatient que "oh et puis bon, Delphillia, c'est pas le polynectar boire, c'est pas parce qu'on se serre la main comme l'auraient dû faire deux joueuses de Quidditch après le match, qu'on devient meilleures amies comme par magie."

C'est marrant, parce qu'une fois sa main contre la mienne, elle ne semble plus vouloir la lâcher. Je réponds à sa poigne qui se fait plus ferme par quelque chose de similaire, lève le menton de quelques crans puis plante le regard dans le sien. Je hoche la tête avec une lenteur exagérée. Une fois qu'elle m'a lâchée, je lui réponds, un petit sourire en coin :

"Parfait, on est sur la même longueur d'ondes, dans ce cas."

Je ne sais même pas comment on est arrivées à ce que la discussion reprenne le tournant du Quidditch alors qu'elle vient à peine de tenter un léger écart vers le quotidien. Hum, peut-être que c'est logique, en fait, comme c'est surtout sur le terrain qu'on a affaire l'une à l'autre. C'est marrant quand même, comment malgré tout ce qui s'est passé, le courant semble tout de même passer. Dans les deux sens, en plus : AC/DC ^(*), quitte à choisir, AC me convient bien. Peu importe, dans tous les cas, Delphillia peut être certaine que les Hel's auront droit à leur propre Highway to Hell lors de notre prochaine rencontre.

Je ne sais pas à quel point il est intelligent de garder notre relation sous tensions, comme ça, avec des petites piques électrisantes, même si elles ne sont pas méchantes. Sauf que la vérité, c'est que je n'arrive pas à m'empêcher de répondre. Et puis bon... tant qu'on ne déclenche pas de nouveaux éclairs et de coups de tonnerre, ça devrait aller, non ? Rien que pour la narguer gentiment, je lui glisse :

"Eh ben Delphillia, t'as volé un peu trop haut la dernière fois pour être restée la tête dans les nuages une fois de retour sur terre, en voilà de beaux rêves ! "

Quelle drôle de rencontre, une fois de plus, celle à laquelle nous venons d'avoir droit ! Il y a quelques minutes, je suis descendue aux cachots, incertaine de l'issue de la discussion - incertaine même s'il allait seulement y avoir une discussion. A présent, la Poufsouffle repart en levant une pinte de bièraubeurre imaginaire. Je secoue la tête, un sourire amusé aux lèvres. Un moment, je la regarde s'éloigner. Puis j'enfile la capuche de mon sweat, glisse les mains dans les poches et entame à mon tour le chemin en direction de la lumière du jour.



Bon eh bien c'est la fin (pour aujourd'hui ) je suppose, merci pour l'échange !