Bon. Voilà la première fois que je sors ce carnet. Il m'a été offert par ma tante dès lors que je lui ai annoncé mon nouveau travail. Elle semblait encore plus heureuse moi. Un peu plus et elle faisait une crise cardiaque pour me tomber dans les bras. Je suis arrivée au château ce dimanche, j'aurais pu débarquer demain mais j'ai pensé prendre un jour pendant le week-end pour m'avancer dans l'aménagement de mon bureau. D'après ce que j'ai entendu, ça faisait un bail qu'il n'y avait pas eu de concierge dans ce château.

J'ai l'impression qu'il y a toujours autant de vieille armure dans les couloirs. Il serait tant de les dépoussierer. Ils sont en panne leurs elfes de maisons? Comme tous ces appareils moldus qui ne fonctionnent jamais? Bon. Assez ralé. Je viens de me servir un café. J'en avais bien besoin avec ce long voyage depuis Stornoway. J'aurais pu transplaner jusqu'à Pré-au-Lard mais je n'ai pas transplané depuis tellement longtemps que j'avais peur de perdre un bout. Je pense qu'une ou deux leçons ne me ferait pas de mal. Il me semble qu'il y a encore des cours de transplanage dans cette école.

Je crois bien que pour le rangement de mon bureau, c'est mort pour aujourd'hui. Je suis épuisée par le long voyage et quand je regarde autour de moi, à part le bureau et une chaise, c'est le bordel. Un éléphant aurait pu passer par là que ça n'aurait pas été pire. En plus tous les élèves risquent de rappliquer s'ils remarquent que le bureau du concierge vide depuis si longtemps est agité. La honte, dans un état pareil... J'avoue que j'appréhende ce nouveau boulot. Demain ça va être ma première "vraie" journée en tant que concierge.

Déjà une semaine que je suis entre ces murs et je n'ai déjà plus le temps d'écrire. A 1h26 du matin, je suis encore debout. J'ai marqué "Dimanche 13 Janvier" mais j'aurais mieux fait d'écrire "Lundi 14 Janvier". J'aurais été plus à jour.

J'ai rencontré des élèves adorables, d'autres... De véritables petits démons. Dès lundi, dans le couloir du troisième étage (j'ai fais une petite ronde dans le château pour me remémorer les lieux, c'est si grand que j'ai déjà failli me perdre, je ne trouvais déjà plus mon bureau), j'ai cru voir une personne qui me disait quelque chose. J'ai cherché dans ma tête et je crois bien que c'était une des nombreux enfants des Donevant. Il y a des années de cela, j'avais diné chez eux. A mon avis, la fille devait être Sybil. Elle n'était pas encore scolarisée à l'époque. Ce qui m'étonne, c'est que son uniforme est vert et argent alors que si mes souvenirs sont bons, chez les Donevant, nous sommes Serdaigles de père en fils. Il faudrait que j'aille la voir un jour.

J'ai plutôt bien avancé mon rangement, malgré les nombreuses interruptions. Mardi, une charmante Gryffondor est venue à ma rencontre. Elle m'a demandé si j'avais besoin d'aide mais j'étais claquée. Je ne l'ai pas jetée dehors, au contraire, nous avons discuté, grignoté... Très sympathique. Je retrouve peu à peu mon enfance. Poudlard n'a pas beaucoup changé. Tous les professeurs ont changé, j'ai fais connaissance avec la psychomage. Une psychomage à Poudlard, je trouve l'idée excellente. Il se passe tellement de choses traumatisantes, comme l'Urne Noire de l'année dernière. Tout le monde en parlait. Jonathan, un ami à moi, également père d'une fille de 6ème année à Poudlard était hors de lui quand il m'a raconté ce qu'il s'était passé. Il jugeait la direction "d'irresponsable", Poudlard "dangereux pour les gosses"...

Cette après-midi j'ai pris en flagrant délit deux filles de Serpentard en train de s'amuser à boucher les toilettes. Franchement, sur le moment, je n'ai pas su quoi dire. Pourquoi elles ont décidé de faire ça? Juste pour s'occuper et laisser la crasse à nettoyer pour les autres? Il doit y avoir de petits problèmes d'éducation dans certaines familles.

Je crois que je vais garder le rythme d'écrire dans ce journal le dimanche. La semaine, je n'ai pas le temps. Je n'ai jamais le temps de m'ennuyer alors j'ai pensé que le dimanche en pleine nuit était plutôt pas mal pour écrire. Que de péripéties cette semaine... Ca à commencé lundi où, soit dit en passant, j'étais épuisée (en même temps je l'ai un peu cherché à écrire mon journal à une heure du matin), je faisais un ronde normale quand je tombe sur une adolescente qui se met à défoncer un tableau. Elle tenait des propos inapropriés pour son âge jusqu'à ce qu'elle donne un coup de pied sur un tableau, il est tombé sous le choc. C'est étrange mais au début, j'avais envie de la frapper pour lui montrer ce que ça fait mais au final, je me suis calmée d'un seul coup. La fatigue sûrement.

J'ai aussi eu une fille qui s'est retrouvée dans les couloirs après l'heure du couvre feu, elle semblait faire une crise de panique, une autre qui s'est introduit dans mon bureau sans prévenir, à ce qu'il parait elle n'avait pas remarqué qu'une nouvelle concierge était arrivée. Pourtant, je mange dans la grande salle, comme tout le monde, ce n'est pas comme si je m'enterrais dans mon bureau...

Vendredi n'étais pas ma journée de chance. Je m'appretais à faire une ronde rapide vers une ou deux heures du matin mais mon café brûlant se déversa sur mes jambes. L'horreur. J'avais l'impression de cramer sur place, comme si on m'avait mise sur un bûcher. Au début je voulais aller à l'infirmerie mais je me suis dit qu'à cette heure là, ce ne serait pas super cool d'aller réveiller l'infirmier. Je ne sais même pas s'il y en a un, je n'y ai pas fait attention. Je me débrouilla donc toute seule. Je sortis donc faire ma ronde (je tiens à les faire sinon les élèves gambadent comme des lapins en pleine nuit) et justement, une élève dehors. A l'aide...

Je ne sais pas si ça me sert à grand chose d'écrire aujourd'hui. Il ne s'est quasiment rien passé ces derniers jours si ce n'est que le beau temps n'était pas au rendez vous et que c'était une semaine particulièrement maussade. Je n'ai vu quasiment aucun élève, enfin je veux dire je n'ai eu affaire à aucun d'entre eux en tête à tête, à part des simples "bonjours" et des "bonsoirs" d'un bout à d'autres des couloirs.

J'ai pas mal discuté avec certains tableaux. J'aimerais apprendre à faire connaissance avec eux, ils peuvent m'être utile; ils entendent tout. Certains semblent néanmoins un peu fous, ne trouvant rien d'autre à faire que voyager de tableaux en tableaux pour aller déranger leurs camarades en train de dormir. D'autres sont d'une mauvaise foi incroyable.

J'ai profité de cette semaine au calme pour faire le ménage dans mon bureau. J'ai l'impression que je ne vais jamais terminer mon installation. Dès que j'ai l'impression d'avoir fini, je trouve une autre pile de paperasse à trier quelques part. Je n'ai qu'une envie, c'est de mettre tous ces parchemins inutiles au feu.

Je me demande si le mauvais temps ne contribue pas à cette atmosphère pesante. Du moins, c'est mon impression. Que ce soit les adultes ou les élèves, tout le monde semblait seul et chargé de travail. Vivement que le printemps reviennent.