Elizabeth marchait à grands pas dans les couloirs des sous-sol du château. Malgré son austérité, certainement due à l'absence de lumière naturelle, elle appréciait cet endroit car il était associé à sa matière préférée. Mais aujourd'hui, l'écho de ses pas contre les murs de pierre et les torches fixées au mur ne lui apportaient aucun réconfort, bien au contraire.

Elle ne cessait de repenser à l'intrusion d'une mage noire dans la Grande Salle, la veille de la rentrée. Bien que personne n'ait été blessé, l'apparition suggérait une énorme puissance - puissance qui pouvait sans problème braver les défenses de Poudlard et s'en prendre aux élèves. La première année avait le sentiment que la sécurité qu'elle avait imaginée n'était que toute relative, c'est pourquoi elle essayait de rassembler le maximum d'informations sur la potentielle menace - bien qu'on pouvait douter de l'utilité de ces connaissances en cas de réel danger.
Bien qu'elle rechigne à déranger un professeur, elle pensait que c'était la personne la plus à même de répondre à ses questions, d'une part parce qu'iel serait certainement plus au courant que les élèves, et d'autre part parce qu'elle pensait qu'un professeur pouvait comprendre la soif d'informations d'Elizabeth, de par son métier.

Elle arriva bientôt devant la salle de Potions. La porte était entrebâillée, si bien que la Serdaigle ne voyait qu'une portion de la pièce. Elle toqua doucement contre le panneau de bois.

- Miss Xarinez ? appela-t-elle. Est-ce que je pourrais vous parler, s'il-vous-plaît ?

Je suis désolée pour le retard ! Dites-moi si quelque chose ne vous convient pas.
Si besoin, Elizabeth est une bonne élève, mais discrète : elle est attentive et a généralement de bons résultats, mais elle ne participe presque jamais.

Le mois d'avril avait déjà laissé la place au mois de mai et, dans quelques semaines à peine, les examens de fin d'année auraient lieu. C'est pourquoi, Magdaléna profitait de son jeudi après-midi de libre pour mettre en place les prochaines semaines de cours qui seront, en grande partie, consacrées aux révisions.

Entre théorie et pratique, la jeune femme savait qu'elle devait maintenir un certain équilibre, au risque de perdre ses élèves en route, que ça soit métaphoriquement ou littéralement. Car, Merlin savait combien une potion à la confection douteuse pouvait conduire à des catastrophes. Et la gravité des catastrophes avait sérieusement tendance à augmenter en parallèle des années d'étude des élèves... *Un petit rappel sur les règles de sécurité pour chaque année, ça me paraît évident*, songeait-elle en l'ajoutant à sa liste déjà conséquente.

Après avoir bouclé les programmes pour les quatre premières années, la professeure s'attaquait maintenant à celui à destination des candidats dans l'année des BUSES. Réalisant alors l'absence de son livre "101 conseils pour cartonner à l'oral de BUSE", certainement resté dans la Réserve, elle s'y dirigeait lorsqu'elle entendit toquer à la porte, aussitôt suivi d'une petite voix.

Ouvrant la porte en grand, elle put découvrir une petite Serdaigle. S'effaçant devant elle pour lui permettre d'avancer dans la classe, elle lui demanda en souriant:
"- Miss Le Gall? Entrez, je vous en prie. Que puis-je faire pour vous? Puis retournant du côté de son bureau, elle enchaîna pour faire un trait d'humour: J'espère que vous ne manquez pas de cours, sinon je ne pourrais pas vous servir d'alibi, j'en ai peur.

@Elizabeth Le Gall, toutes mes excuses pour ce retard

Suivant sa professeure, Elizabeth entra dans la salle de cours. Elle promena ses yeux dans la pièce. En l'absence des élèves, l'endroit semblait différent, plus calme et plus sombre.
La Serdaigle réagit à la boutade de Miss Xarinez par un sourire qui n'atteignit pas ses yeux.
- Ne vous inquiétez pas, je n'ai plus de cours aujourd'hui, répondit-elle sur un ton aimable.
Mais le sourire disparut très vite, remplacé par un pli soucieux qui barrait son front.
- J'aurais voulu vous parler de ce qui s'est passé la veille de la rentrée. Avec l'attaque du Poudlard Express et le reste.
La première année ne regardait pas la professeure de Potions, son regard était plongé dans le vague. Il lui paraissait trop dur de faire face à la fois à son interlocutrice et à ses souvenirs. L'irruption d'Eva Sepulveda dans la Grande Salle, ses menaces, la panique des élèves autour d'elle étaient encore trop présentes dans son esprit.
- On m'a dit que cet évènement avait un lien avec une sorte de tournoi qui avait eu lieu l'année dernière. Le Dominion ? J'aimerais en savoir plus sur ce qui s'est passé.
Cette fois Elizabeth tourna ses yeux vers le visage de la potionniste. Elle voulait voir sa réaction.
- Mes camarades n'aiment pas vraiment en parler, continua-t-elle ; ce que je peux comprendre, mais je me disais que vous accepteriez peut-être de m'en dire plus.

La jeune Serdaigle évitait le regard de la potionniste. Cette dernière s’en rendait parfaitement compte mais n’en prit pas ombrage. Quelque chose perturbait cette jeune élève, cela sautait aux yeux. Et au vu des entretiens qu’elle avait eu avec d’autres, elle savait déjà que l’attaque qui avait eu une dizaine de jours auparavant, n’y serait pas étrangère.

Les paroles prononcées par Elizabeth confirmèrent rapidement cette intuition. *Lui en dire plus… Comment lui en dire plus sans en dire trop…*, se demandait la jeune femme. Elle n’avait aucune envie d’ajouter du traumatisme à celui déjà existant. Mais elle n’était ni infirmière, ni encore moins psychomage car finalement, si ses potions pouvaient soigner le corps, elles n’offraient qu’un répit momentané aux maux de l’esprit. Magdaléna était bien placée pour le savoir. Toutefois, l’évocation du Dominion lui apprit que son élève savait déjà des fragments de l’histoire. Restait à savoir lesquels et ce qu’elle en avait compris.

Après quelques instants d’hésitation et de silence pesant, la professeure soupira et reprit, tout en indiquant un siège à la Serdaigle qui lui faisait face :
"- Asseyez-vous, Miss Le Gall. C’est une assez longue histoire… Et je ne vous cache pas que vous êtes probablement bien trop jeune pour en entendre tous les détails…" *Est-on un jour assez âgé pour les entendre… ?* "Commençons par le commencement… Quelles sont les informations déjà en votre possession ? Par exemple, avez-vous déjà entendu parler des Sept Lignées du Nord… ?"
Une fois ces deux premières questions posées, Magdaléna quelques biscuits et gâteaux de sa réserve personnelle et les installa sur une petite assiette face à son élève, ainsi qu’un pichet de jus de citrouille. A défaut de quelque chose de plus fort, un peu de douceur et d’apport calorique ne seront peut être pas de trop…

@Eliabeth Le Gall
Navrée pour le retard

Suivant les directives de sa professeure, Elizabeth s'assit sur le siège qu'elle lui désignait.

Elle pinça légèrement les lèvres quand Miss Xarinez lui dit qu'elle était trop jeune pour connaître le fin mot de l'histoire. Trop jeune pour savoir ce qui s'est passé, mais pas pour vivre là où ça s'est passé ? Elle savait que la potionniste ne souhaitait que la protéger d'éventuels traumatismes, sans doute comme ses camarades à qui elle avait parlé - eux, en plus, s'évitaient de revivre leurs propres cauchemars -, mais si, comme elle le croyait, ce genre d'évènement était amené à se reproduire (cela faisait déjà deux fois en deux ans, après tout), elle préférait avoir toutes les cartes en main.
La Serdaigle étala ses doigts sur le bord de la table et les fixa en cherchant ses mots.

- Professeure, commença-t-elle, j'aimerais cependant que vous m'en disiez le plus possible, s'il-vous-plaît. C'est effrayant de penser que des personnes peuvent s'introduire ici, assez vraisemblablement pour faire du mal aux élèves, et que je ne sache rien de ses personnes. J'imagine fort bien que les informations que vous pourrez me donner seront loin de me sauver, mais si c'est tout ce que je peux avoir en ma possession, eh bien, c'est mieux que rien.

Au fur et à mesure qu'elle parlait, ses doigts se resserraient sur leur appui et ses jointures devenaient blanches, en même temps que ses lèvres se mettaient à trembler. Pour se donner une contenance, elle prit un des biscuits que Miss Xarinez avait disposés devant elle, avec un hochement de tête et un regard de remerciement pour son aînée, et y mordit ; sans doute un peu trop fort, car le gâteau se fragmenta en plusieurs morceaux qui tombèrent dans la main qu'elle avait placée in extremis sous son menton. Il ne lui resta qu'une moitié du biscuit entre les doigts.
Elle retint un soupir d'agacement. Elle essayait d'avoir l'air réfléchie et mature, pas d'une bécasse même pas capable de se servir correctement de ses dix doigts ! Essayant de laisser derrière elle le plus vite possible cet épisode honteux, elle happa rapidement les miettes rassemblées dans sa main en coupe et répondit aux questions de la professeure.

- J'ai déjà entendu le nom des Lignées du Nord quelques fois, mais je n'en sais pas plus. Et pour le reste... Je sais qu'il y a eu un tournoi entre plusieurs écoles l'année dernière, en rapport avec quelque chose qui s'appelle le Dominion. C'est Elowen Livingstone, de Serdaigle, qui l'a gagné, n'est-ce pas ? Les élèves de Poudlard qui n'ont pas participé ont vu ce qui s'est passé, d'après ce que j'ai compris. Et ça leur a fait peur.

Elle s'interrompt et ses sourcils se froncent imperceptiblement. "peur", ça n'est pas vraiment le mot exact. On a peur du noir, des araignées, de rater un contrôle. Ça, ce n'est pas de la peur. C'est autre chose, pour lequel Elizabeth n'est pas sûre d'avoir de mot.

- J'étais dans la Grande Salle le jour de l'attaque du Poudlard Express, reprend-elle. J'ai vu cette femme qui est apparue. Ce n'était pas la première fois, pas vrai ? Elle a joué un rôle dans ce tournoi.

532 mots

Magdaléna observa son interlocutrice pendant que cette dernière indiquait les informations en sa position. C’était peu, certes, mais elle avait déjà pu rassembler quelques éléments, certainement glanés auprès de ses camarades. A l’évocation du tournoi, la jeune femme se tendit légèrement : elle n’était pas près d’oublier les images projetées dans la Grande Salle, ni même l’effroi qui avait parcouru les élèves, spectateurs malgré eux, oscillant entre répulsion et fascination morbide… Elizabeth ayant terminé l’exposé des éléments en sa possession, l’enseignante prit quelques instants avant de commencer à répondre.

- "Eva… Eva Sepulveda : c’est son nom. Le nom de la femme que vous avez vue dans la Grande Salle, le jour de l’attaque du Poudlard Express." Elle aurait pu dire que c’était le nom, puisque, sans s’expliquer davantage, Kristen était revenue victorieuse de son affrontement avec cette dernière, et que ça ne pouvait signifier qu’une chose… mais elle préférait rester floue sur ce point. "Ou, du moins, c’est la… projection de cette personne que vous avez vue. Et, oui, vous avez raison, elle était la voix qui sortait de la boîte en lien avec le tournoi que vous évoquez. Les Sepulveda, et six autres familles, composent les tristement célèbres Lignées du Nord. Ou plutôt, composaient, puisque certaines de ces familles… ont connu un déclin certain ces dernières années…" Un doux euphémisme, mais la professeure de potions ne pouvait décemment en dire plus à sa jeune élève… Elle avait accepté de la renseigner un peu, mais il n’était pas question qu’elle dresse l’inventaire des différents décès et tragédies qui ont décimé une partie de ces dynasties et qu’elle les énumère à la manière de la rubrique nécrologique d’un journal moldu. *Ne pas ajouter du traumatisme au traumatisme*, se répétait-elle tout au long de son monologue. Simple en théorie, clairement moins en pratique. Ne sachant pas vraiment comment enchaîner, voire par quel bout commencer, Magdaléna reprit après quelques secondes d’interruption.

- "Concernant le Dominion, il est difficile de le définir… Même pour un sorcier adulte… Il s’agit d’un lieu, voire même d’une entité, à l’origine plus ou moins créée pour un tournoi inter-école. Les Lignées avaient décidé de s’en servir pour, elles aussi, organiser un tournoi et… forcer la main aux autres écoles pour s’assurer de leur participation.

Elle s’arrêta là. Mais peu de chance que la jeune Serdaigle s’en contente, alors la jeune femme attendait les questions qui n’allaient pas tarder.


@Elizabeth Le Gall

Eva Sepulveda. En d'autres circonstances, Elizabeth aurait sûrement trouvé que c'était un beau nom, mais en l'occurrence, le son s'enroulait autour de sa poitrine comme de sournoises lianes.
Miss Xarinez évoque l'appartenance de la mage noire aux fameuses Lignées du Nord, mais y apposa le mot "déclin", qu'Elizabeth ne comprit d'abord pas. On parlait d'une entreprise en déclin, ou alors d'une population... Oh. Gênée par la pensée qui venait de lui traverser l'esprit, elle se tortilla sur sa chaise.

- S'ils sont tous comme Eva Sepulveda... commença-t-elle. C'est mal de se réjouir de leur mort ?

Immédiatement après, elle regretta d'avoir laissé échapper cette phrase. La mort d'un être vivant, quel qu'il soit, ne devrait pas être une source de joie. Pourtant, penser que les Lignées du Nord, qui terrorisaient de nombreux sorciers, lui procurait une certaine forme de soulagement. Elle jeta un regard en biais à sa professeure pour getter sa réaction.

- D'ailleurs, où est-elle maintenant ? Eva Sepulveda, je veux dire.

Elle redoutait par-dessus tout que la potionniste lui réponde qu'elle n'en savait rien. L'idée que cette femme errait dans le monde, à l'insu de tous, fomentant ses sombres desseins dans l'ombre, lui donnait des frissons.

La conversation glissa ensuite sur le Dominion, mais en termes si vagues qu'Elizabeth se sentit perdue dès la première phrase.

- Je n'ai pas compris, avoua-t-elle en toute franchise. Qu'est-ce que vous entendez par "entité" ?

La fillette avait conscience d'aborder des notions complexes, que Miss Xarinez elle-même ne comprenait pas complètement, mais loin de l'effrayer, cette difficulté la poussait à fouiller plus en avant dans la réflexion.

@Magdaléna Xarinez, pardon pour ce retard

C’est mal de se réjouir de leur mort? A l’évidence, la jeune Serdaigle avait très bien compris ce que Magdaléna avait vaguement tenté d’éluder mais ne semblait pas bien savoir quelle attitude adopter vis-à-vis de cette information. Et pour être honnête, la professeure de potions était bien embêtée face à la question posée. *Se réjouir de leur mort… Leur mort…* Objectivement, la jeune femme, elle, s’en rejouissait plutôt, mais elle ne pouvait pas l’énoncer clairement face à cette très jeune élève:
“- Il est difficile de vous répondre directement, Miss Le Gall… Réjouir est probablement un mot trop fort… mais vous ne devez pas vous sentir coupable si vous n’éprouvez pas… les sentiments que l’on ressent habituellement quand on apprend le décès de quelqu’un… Ne pas les ressentir, ne fait pas de vous une mauvaise personne.” Puis, voyant qu’Elizabeth s’inquiétait de savoir le devenir d’Eva Sepulveda, elle affirma: “J’ignore les détails mais, je peux vous assurer qu’Eva Sepulveda n’est plus une menace… pour personne.” Cette phrase était courte, mais précisait l’essentiel. Du moins, un essentiel politiquement correct, entendable par une élève et ayant pour but premier de mettre les choses au clair.

Laissant quelques instants à son interlocutrice pour assimiler l’information, elle reprit ensuite sur le Dominion, sujet plus flou pour la jeune femme mais qui semblait tenir au coeur de la jeune Serdaigle.
“- Comme je vous l’ai dit précédemment, je ne maitrise que très peu ce domaine, et ma parole est donc sujette à caution.” Cette précision énoncée, elle enchaîna: “ Je dis que le Dominion est une entité… parce qu’il est un tout, et, surtout, il a une volonté propre… Ce n’est pas un simple lieu, de simples murs. Il a une certaine forme d’intelligence. Un peu comme Poudlard, d’une certaine façon.” La professeure avait bien conscience que le parallèle était un peu cavalier, mais elle n’avait pas vraiment d’autres éléments de comparaison en tête et était bridée par ses propres connaissances: ainsi, elle s’excusa: “J’ai peur de ne pas pouvoir vous en dire beaucoup plus sur ce sujet mais est-ce qu'au moins, ces quelques éléments répondent à vos questions?”

@Elizabeth Le Gall Toutes mes excuses

La professeure acceptait de répondre à ses questions, certes avec beaucoup d'euphémismes, de non-dits et de circonvolutions, mais elle le faisait. Elizabeth lui en serait très reconnaissante dans quelques jours, quand ses angoisses desserreraient un peu leur emprise sur les nuits de la Serdaigle, ce qu'elle attribuerait à cette conversation qui lui avait apporté les réponses qu'elle cherchait.
La potionniste lui assura que le soulagement qu'elle ressentait face à la disparition de certaines familles des Sept Lignées du Nord, et d'Eva - puisque c'est ce qu'elle croyait comprendre de l'allusion de sa professeure - ne faisait pas d'elle une mauvaise personne. Les épaules de la jeune fille se détendirent imperceptiblement. La validation de Miss Xarinez la rassurait quelque peu et fit taire certaines de ses inquiétudes.

L'adulte tenta ensuite d'étoffer ses réflexions sur la nature du Dominion. Elizabeth croyait comprendre un peu mieux, mais voulu s'en assurer.

- Comme le Château dans Tara Duncan ? Ah, mais peut-être que vous ne connaissez pas... se reprit-elle. Ou comme… le Labyrinthe de Dédale ? Dans certaines légendes, il se réorganise tout seul pour perdre les gens qui y entrent. Quel était le but du Dominion ? Perdre les gens, lui aussi ?

D'après ce qu'elle avait compris, l'esprit du Dominion était globalement menaçant, ou en tout cas c'est l'impression générale qu'en avaient les élèves avec qui elle avait parlé. Cependant, Elizabeth ne s'en inquiétait pas trop, étant donné que l'accès au Dominion avait été détruit avant son entrée à Poudlard. Son intérêt pour le mystérieux domaine tenait de la curiosité intellectuelle, et de son lien avec les évènements qui avaient secoué Poudlard quelques jours auparavant.

Aussi léger que soit le soulagement d’Elizabeth face aux paroles de Magdaléna, cette dernière ne passa pas à côté et un léger sourire ne quittait plus ses lèvres : le fait que sa jeune élève commençait, un peu, à se détendre prouvait que la potionniste ne faisait pas totalement fausse route dans son discours jusqu’à présent. La suite des questions de la demoiselle semblait également aller dans ce sens, puisqu’elle se concentrait maintenant exclusivement sur le Dominion, laissant libre court à sa curiosité et à sa soif de connaissances, et lui cherchant des équivalents parmi ce qu’elle connaissait.

La première référence évoquée fit sourire encore davantage la professeure qui apporta ensuite quelques précisions :« Le fameux… Château Vivant, il me semble non ? Je connais l’œuvre littéraire. Je suis née-moldue et j’ai fait mes études au sein de Beauxbâtons : deux occasions de la croiser, même si je n’ai pas eu l’occasion de la lire… Concernant le Labyrinthe de Dédale, j’avoue que mes connaissances en mythologie classique sont parfois quelque peu… rouillées, mais ce que vous m’indiquez évoque quelques ressemblances avec le fonctionnement du Dominion, tel que je conçois du moins. » Puis elle en vint aux deux dernières questions d’Elizabeth, beaucoup moins légères pour le coup : « Quant à son but… Son véritable but, je ne suis pas sûre de le connaître vraiment, Miss. Mais le verbe perdre me semble bien en-dessous de la réalité… » *Ou alors il faudrait le prendre dans le sens le plus définitif* « Je suis toutefois certaine d’une chose : ce Dominion, et toute la magie qu’il a mobilisée, me sont apparus comme hostiles à tous les élèves engagés dans le tournoi. Quelle que soit leur allégeance… Autant dire que ce n’est clairement pas un lieu où j’aimerais passer mes prochaines vacances », conclut-elle sur une note un peu plus légère. « Mais, rassurez-vous, toutes les entités ne sont pas aussi… inamicales. Même si elles peuvent avoir leurs petits caractères parfois : qui, ici, n’a pas été retardé par des escaliers capricieux par exemple ! Ca me rappelle également ma scolarité à Beauxbâtons : vous saviez que nous avons un labyrinthe géant qui garde l’entrée du domaine ? Ce n’est pas à proprement parler une entité, puisqu’il s’agit avant tout d’une plante, donc d’un être vivant, mais, du caractère et de la malice, elle en a à revendre, vous pouvez me croire : elle modifie constamment son plan, s’amusant à égarer les étudiants en quête de record. Tenter de la battre était devenu un vrai passe-temps à BB ! », révéla-t-elle, un instant happée par une pointe de nostalgie et mettant à profit cette anecdote pour tenter d’alléger l’atmosphère.