Alice n’avait plus vraiment d’histoire de la magie dans sa filière, mais ce sujet l’intéressait toujours. L’enfant, c’est posée quelques questions durant ses vacances à ce sujet, n’ayant pas beaucoup de livres dessus, elle pris la décision de tout noter sur un petit bout de papier et d’interroger sa professeur, Áine Lydon. La jeune fille était à peine arrivée à Poudlard, depuis un jour seulement, qu’elle était déjà pressée de reprendre ses études.

Se cultiver était important pour elle. "Enfin !" lâche la jeune fille après avoir trouvé un élastique à cheveux après avoir retournée toute sa valise pas encore vidée. Attachant rapidement ses longs cheveux en chignon, la lionne commence à rejoindre la salle commune. De là, elle descend les escaliers jusqu’à arriver au premier étage. C’était une heure de pause, sûrement que Miss Lydon aurait deux ou trois secondes à lui accorder ? Si jamais la professeur était absente ou indisponible, elle ferait ses recherches à la bibliothèque ou se notera de repasser une prochaine fois.

Trouvant finalement la bonne salle, la jeune Smith toque à la porte en bois. Après quelques secondes, toujours aucune réponse. Ouvrant la porte, la quatrième année remarque que cette dernière n’était pas verrouillée, peut-être n’avait-elle pas entendu toquer ? Ou bien sa réponse ne serait pas venue aux oreilles d’Alice ? Personne n’était au bureau. La petite tête brune s’apprêtait à refermer la porte quand soudain, elle entendit une voix assez familière bougonner.

- Volubini Porcori !
Regardant l'effet du sort, qui encore une fois fut une terrible déception, je ne pu m'empêcher de faire sortir ma colère en jetant mon bout de journal au sol !
- Argh ! Foutu journal !

Evidemment, je n'étais pas là par hasard à m'énerver contre du papier... Cet été, j'avais acheté dans une brocante un petit journal au titre bien alléchant « Les sorts inexplicable ». Ravi de ma petite affaire, j'avais passé l'été à le lire et le relire jusqu'à le connaître par cœur, ce petit recueil listait des sorts méconnus du grands public ayant des effets invraisemblables et qui allaient à coup sûr surprendre Alice et mes camarades. Le bémol étant que je devais attendre de me retrouver à Poudlard pour pouvoir utiliser la magie au risque de me faire exclure du château, ce qui m'empêchait donc de m'entraîner au préalable.

Et voilà que ça faisait maintenant une heure que je me retrouvais dans la première salle de classe qui avait bien voulu me laisser un peu d'intimité de par son vide, à essayer en boucle et en boucle cette formule qui avait comme promesse de me permettre de faire apparaitre à volonté des friandises. Tous mes camarades m'acclamerait si je pouvais leur en distribuer comme bon leur semble alors je ne voulais pas lâcher l'affaire. Mais plus le temps passait, plus je m'acharnait et je m'énervais contre moi-même, ne comprenant pas pourquoi ça ne voulait pas fonctionner.

Insupporté de la situation, regardant le journal au sol, la fureur m'emplissait, jetant ma baguette au sol je me mis à me ruer dans sa direction en hurlant avant de sauter à pied joint dessus. Réalisant ma bêtise, je priais pour qu'elle ne soit pas cassée, bien qu'elle le méritait à cause de sa faible puissance m'empêchant de réussir le sort.

Regardant plus attentivement, c’était Aaron, elle s’apprêtait à la saluer quand ce dernier se mit à sauter sur sa baguette magique à pieds joints. Refermant doucement la porte, la lionne s’approche "alors…euh tout d’abord… bonjour. Je crois que ta première journée au château ne t’as pas vraiment réussi, serais-tu tombé sur la tête ?". Se penchant gentiment pour observer la baguette du Serdaigle, la lionne la saisit. "Heureusement, elle n’a pas l’air d’avoir de séquelles physiques. Tu ne voudrais pas essayer un sort simple voir si elle marche bien… on ne sait jamais".

Attrapant ensuite le journal, Alice s’assied en tailleur sur le sol pour commencer à le lire. "Petite question tout à fait au hasard…" dit notre petite protégée avant de se racler la gorge, "tu essayais… de faire des sortilèges d’une journal moldu ?". Après une analyse complète du document, la petite fille ajoute gentiment "malgré son titre et sa première de couverture qui font envie, le contenu n’est pas bien développé. Je pense que c’est encore quelque chose d’inventif, après tout, c’est assez fréquent chez les moldus, ils inventent des sorcières et ogres à leur façon, pour en faire des histoires. Néanmoins, on n'est pas à l’abri qu’un peu de magie se cache dedans, et ce serait amusant de vérifier non ?".

Prenant une petite inspiration après avoir autant parlé, ce qui d’ailleurs ne lui ressemblait pas vraiment. L’enfant ajoute quelques phrases en conclusion, "je te propose quelque chose, on réessaie deux fois, en faisant une bonne gestuelle, prononçant une bonne formule, se concentrant bien, et si ça ne marche pas, on oublie ? En revanche, si ça marche, je te laisserai frimer devant tous tes camarades !" dit Alice en lui faisant un petit clin d’œil.

Et voilà encore ses sages paroles, l'écoutant à peine d'une oreille toujours très frustré de la situation. Le fait qu'elle me fasse la morale, me déprimais encore plus. Et puis, ma baguette se portait visiblement très bien, ça se voit ! Elle pense sérieusement que j'essaye des sortilèges moldus ? Mais elle me prend pour qui ? « Même pas un journal moldu... les... images bougent... », saisissant ma baguette de ses mains, j'hésitais fortement à réessayais de moi même jusqu'à ce qu'elle me propose d'essayer avec moi.

- Alors vas-y ! Montre nous ! Montre nous tes talons mademoiselle Smith ! Puisque tu crois tout savoir !
Sans même le vouloir, je m'étais emporté contre Alice. Mais cette situation me rendait furieux car je n'arrivais pas à déterminer s'il s'agissait là d'une arnaque ou bien si j'étais tout bonnement pas assez bon pour réussir. Il fallait que je trouve la réponse et je ne passerais pas à autre chose deux nouveaux essais en sa compagnie. Je suis pas prêt d'oublier le cauchemar que ce journal me fait vivre, ça c'est sûr !

- S'il le faut je me rendrais dans le bureau où ils écrivent ce journal j'obtiendrais la réponse mais ne compte pas sur moi pour abandonner.
Regardant attentivement Alice pour essayer de voir ce qu'elle en pensait, j'avais surtout hâte qu'elle échoue à son tour pour me rassurer quant à mes talents.

Alice ne s'attendait vraiment pas à ce que son camarade s'énerve, tremblant légèrement, le regard un peu effrayé et dérouté, l'enfant fait de son mieux pour ne pas se laisser impressionner. "Pardon...." dit-elle d'une voix à peine audible en hésitant à repartir. Mais bon, il attendait de la voir en action. Je suis nulle... que ce soit vrai ou faux j'y arriverai jamais... je suis trop débile... Sortant sa baguette de sa manche, elle rouvre l'article pour vérifier ce qu'il fallait faire.

Ce qu'il fallait ressentir durant le sort n'était pas écrit, par logique notre petite protégée choisie le sentiment d'envie profonde. La gestuelle était une sorte de vague et les paroles plutôt dures à articuler. Fermant les yeux pour se concentrer, d'une rapide vaguelette Alice dit "volubini porcori" d'une voix déterminée. À ce moment-là, la petite fille avait peur d'ouvrir les yeux et de voir que ça n'avait pas fonctionné.

Les gardant fermés, elle retient ses larmes de couler. La lionne n'aimait pas qu'on lui parle ainsi... surtout venant de lui, l'Anglaise l'aime tant... En plus de la démoraliser, lui faire peur et lui donner envie de pleurer, ça lui faisait perdre confiance en elle et s'en vouloir de tout et de rien. Peu importe de quoi elle avait l'air ainsi, la Smith préférait continuer de ne rien voir, ça la rassurait un peu.

Je voyais bien que l'état émotionnel d'Alice se dégradait à une vitesse folle, il fallait vite que je trouve une idée pour l'amuser. Guidé par mon instinct auquel je faisais confiance, je pris la décision de sortir une allumette de la boîte d'allumette posée sur la table juste à côté de moi. La pointant du bout de ma baguette, je pris que quelques secondes pour réfléchir aux étapes du lancer du sort avant de prononcer la formule « Approxima Aiguilla ».

En un instant, l'allumette pris une forme d'aiguille et je m'exprimais de manière assez exagérée pour capter son attention :
- Oh dit donc ! Ca c'est vraiment cool ! Regarde !!

Attendant qu'elle lève les yeux, j'espérais que ce geste suffirait à lui remonter le moral. J'étais plutôt doué pour ça d'habitude et j'étais assez convaincu que ce n'était pas vraiment avec des mots sincères que je lui remonterais le moral mais simplement en lui changeant les idées et en lui montrant que j'avais réussi à prendre sur moi-même et à retrouver le sourire, m'amusant d'une petite chose comme celle-ci. A vrai dire, je ne vois pas ce qui remonte plus le moral à Alice que lorsque je suis moi-même heureux. Nous reviendrons à ce journal plus tard, inutile de se prendre d'avantage la tête avec une stupidité du genre !

Ouvrant rapidement les yeux suite à la formule de son camarade, elle vit une allumette se transformer en aiguille. Aaron essaye de l’amuser pour lui faire oublier sa tristesse. Il faut dire que ça ne marche pas entièrement, mais l’enfant esquisse tout de même un léger sourire. C’était si gentil à lui d’essayer de la divertir, qu’elle ne pouvait dire non.

Honnêtement, la lionne s’avouait touchée qu’il est pris sur lui pour lui remonter le moral. "Je suis désolée… d’être aussi nulle…" dit la brune en rangeant sa baguette dans sa manche, elle n’en aurait plus besoin pour le moment. Repensant au journal qui avait des images qui bougent, elle n’était pas aveugle et les avait vues. Mais notre petite protégée, c’était tellement habituée dans ce monde magique que quand elle retournait chez sa famille moldue, elle était étonnée que les transports soient si longs.

Détachant son chignon, laissant retomber ses cheveux à peine brossés de ce matin sur ses hanches, elle garde l’élastique en main. Sortant son papier un peu froissé, elle se lève jusqu’à un bureau comportant une plume et un encrier et ajoute une nouvelle question. L’enroulant délicatement, la quatrième année l’attache ensuite avec son élastique. "Je dois passer à la bibliothèque après pour y trouver des informations, si jamais je trouve quelque chose parlant de ton sortilège, je te ferais signe" dit-elle pensivement.

Il faut croire que je n'étais pas si doué que ça pour lui remonter le moral, j'avais terriblement honte, une envie profonde de disparaitre, de me cacher, d'arrêter tout le temps de quelques heures. En plus, elle indiquait vouloir se rendre à la bibliothèque. Ni une, ni deux, je pris mes jambes à mon cou claquant la porte derrière moi et oubliant ma baguette que j'avais posé sur le bureau sans même dire un mot à Alice. Le fait de refermer la porte derrière moi n'était pas un hasard, l'objectif était de bien être sûr qu'elle ne voit pas dans quelle direction je pars et donc qu'elle ne puisse pas me suivre. Je courrais le plus vite possible, sachant qu'il y avait peu de chance qu'elle me retrouve.

Il fallait vraiment que je finisse cette journée seul. Des tonnes de questions se baladaient dans mon esprit et il fallait que je les résolve. Alice était la personne que je connais le mieux et pourtant j'avais l'impression de ne pas du tout la connaître, c'était assez ridicule quand j'y repense. D'habitude, sa présence aurait toujours été une bénédiction mais j'espérais sincèrement qu'elle ne me retrouverai pas cette fois-ci, je ne voulais ni évoquer l'aiguille, ni le journal, ni le sort, ni parler de magie, ni sourire, ni manger, ni... bon, rien du tout en fait, juste moi et mes pensées.

Alice avait à peine eu une seconde pour réaliser ce qu’il venait de se passer. Super… La rentrée commençait bien dis donc ! Attrapant la baguette du Serdaigle, elle sort rapidement de la salle. Mais par où était-il parti ? Regardant à droite, à gauche, l’enfant ne le vit pas… La Smith fit donc le couloir de gauche, se disant qu’elle ferait celui de droite après. Mais tellement d’escaliers, de portes, d’étages, la lionne abandonne finalement.

La jeune fille opte pour la solution suivante : demander à quelqu’un. Mais malheureusement, cette zone du couloir était déserte, aucun témoin. Soupirant, toute triste la Gryffonne se dit qu’il reviendrait bien chercher sa baguette de toute manière. Et qu’elle lui écrirait une lettre en guise d’excuse, qu’elle ferait envoyer parfumer vu qu’il adorait ça. Quant à sa baguette, la petite aux yeux noisette lui rendra en main propre si il ne vient pas la chercher avant.

Rangeant donc la baguette d’Aaron dans son autre manche, elle monte d’un pas las les escaliers. Pourquoi je suis aussi nulle ? Je veux rentrer chez moi… Sans même regarder les gens à côtés, ni même faire attention à son apparence, des larmes commençaient à couler sur ses joues. La joie descendait à nouveaux. L’enfant allait juste poser la baguette de son cousin en sécurité dans sa table de nuit avant de s’enfuir dans un coin reculé du lac pour pleurer.

Mince, elle allait surement mal interpréter ce que j'ai fait, il fallait que j'y retourne, le plus vite possible avant qu'elle ne soit plus là. La connaissant, elle allait penser que c'est de sa faute et que je lui en veut, alors qu'en réalité je n'en voulais qu'à moi-même.

Remontant les escaliers le plus vite possible, je ne prêtais même pas attention aux potentiels élèves que je bousculais de par ma précipitation, sentant mes lacets se défaire, je ne pouvais pas non plus me permettre de m'arrêter et perdre de précieuses secondes. Arrivant devant la salle, je poussais la porte d'un coup sec sans crier garde. Mais la salle était vide, elle était partie. Plus de journal, plus de baguette, plus d'Alice... plus rien. Rien d'autres que de simples bureaux vides et des bibliothèques poussiéreuses.

Il fallait que je parte à sa recherche, trois options se présentaient à moi : la cour de la tour de l'horloge, le lac, et son dortoir. Je connaissais par cœur Alice et elle ne pouvait être à aucun autre endroit qu'un de ces trois là, seulement, je ne pouvais évidemment pas vérifier le dortoir. Alors je couru jusqu'à la cour surplombée par la tour de l'horloge mais elle n'y était pas. Poursuivant mon trajet aux abords du lac, je la vis au loin courir, bousculer un garçon de Serpentard avant de s'écrouler au sol, accélérant pour aller l'aider au plus vite. Il ne fallu pas plus de quelques secondes pour que le garçon l'aider à la relever. Et elle lui fit un grand sourire en retour. J'en étais sûr : elle le connait. Elle a peut-être même fait exprès de le bousculer pour avoir de son aide et engager une discussion. Je suis détruit. Je ferais mieux de retourner dans ma salle commune.