dis moi si tu souhaites que je modifie quoique ce soit

Il y avait des jours ─ où comme cela ─ j'avais envie de perdre de vue mes plus proches amis pour retrouver mes premiers amours ; je ne désirais même pas m'amuser à Pré-au-Lard ; tout ce que je souhaitais était d'être seul au milieu des livres.
Après être entré au sein de la bibliothèque, je pris quelques instants pour choisir l'allée dans laquelle me rendre : allais-je aller vers celles de mes cours obligatoires où celles de mes options ? Cette question pouvait me tarauder pendant des secondes, des minutes ou encore des heures. Pourtant, en cet instant, je ne savais guère quoi réaliser comme lecture ; cette question se légitimait donc à mon plus grand désarroi, toutefois, je m'installai non-loin d'une élève qui semblait en pleine concentration. Ne désirant nullement déranger je m'installai et pris l'un des livres que j'eus demandé à l'emprunt ; un roman d'aventure magique dans lequel un sorcier s'immiscait sans grande difficulté dans un village moldu où ces derniers le voyaient comme un saint venu d'une autre dimension : vraiment optimiste cet écrivain, si seulement cela pouvait être vrai.

Toutefois, les grincements de la plume sur le papier me procurèrent une ambiance détendue, cela fut agréable ; ceci pouvant ressembler aux crépitements des bois face au feu ardent d'une cheminée. Je me sentais apaisé, lancé dans une plénitude proche d'un rêve éveillé.
Néanmoins, je me permis un moment de toucher terre et reposai mon regard sur cette jeune fille ; elle était vraiment dans son propre monde.

@Lancelot O'Lake

La jeune étudiante que je continuais à scruter façonnait tant son travail, elle semblait si précise dans ses gestes me donnant même l’impression d’être aussi sérieuse que moi quand je pensais à l’étude. Et il n’en fallut guère plus de temps pour que sa concentration déviât en ma direction ; j’en fus subjugué et, à la fois, gêné d’avoir sans aucun doute perturbé la bonne pérennité de sa tâche. Je tentai, dès lors, de reprendre ma lecture. Peine perdue, l’ensemble de mes sentiments pseudonégatifs me revêtit et provoqua instantanément mon retour en son sens.

— Excuse-moi, je ne souhaitais pas te déranger. Tu étais à tel point concentrée que j’appréciais, en quelque sorte, ta façon de faire. Et, euh, je suis désolé !

La précipitation me faisait réaliser n’importe quoi. Étais-je à ce point idiot pour que cette justification passât ? Fus-je donc si stupide pour même le croire ? Bien évidemment, mais que pouvais-je bien faire à cette époque pour me sortir d’une telle situation ? Là se trouvait l’authentique question.
Je pouvais bien détourner la conversation, reprendre mon laïus et tenter de temps en temps une perception de ce qu’elle actionnait ou encore feuilleter mon livre et abréger le malaise. Mais non, je fonçai dans le tas égal à un chiot dans sa rencontre avec son véritable maître.

— Euh, je m’appelle Lancelot. Lancelot O’Lake ; et comme tu peux le constater, je suis un perturbateur bien que cela ne fût pas désiré, mais je devrais plutôt retourner à ma lecture au lieu de t’éloigner de ton travail et de ta concentration. Encore désolé !


@Aki Davis

@Lancelot O'Lake

De la surprise ou de la gêne prit possession de l’étudiante auprès de qui j’avais presque bafouillé mes justifications sur mon intrusion dans son cercle d’intimité personnel et sécurisant. J’avais sans doute provoqué méfiance et je n’en fus que plus certain lorsque j’entendis le ton froid de sa voix et cela pouvait se comprendre : je m’étais comporté tel un idiot indiscret. Et les excuses n’y changeraient rien : concevable après tout.

Pourtant, elle reprit sur ce qui me semblait être elle-même avant de se présenter à son tour et de dire, malgré son inconfort, que les excuses ne servaient pas. Je m’en étais douté, mais ce qu’elle rajoutait me stupéfia : personne ne s’intéressait ainsi à elle ? Personne ne s’imaginait du sérieux de son travail et qu’elle pouvait potentiellement être la meneuse d’un groupe d’étude ? Eh bien, que nous pouvions être Chaporouge quand nous étions adolescents ; c’était cruel.

Je me permis donc un sourire calme et compréhensif ; j’aurais pu être comme elle si Soizig, Sarah et Hector n’avaient pas été si proches de moi. Sans eux, la solitude aurait pu me gagner alors qu’il paraissait triompher auprès d’elle.

— Eh ! Tu n’as pas à t’en vouloir pour cela, non plus. On est — surtout ado — semblable à des trolls avec des effets de groupes, un manque de sérieux et tout. Les gens se trompent à ne pas envisager parler aux autres parce qu’ils préfèrent s’amuser que d’étudier, ça peut apporter beaucoup pourtant. D’ailleurs, sur quoi travaillais-tu avant que je ne te dérange ?
@Aki Davis

La britannique baissa ensuite le regard en direction de ce qu'elle étudiait puis elle montra fièrement son cours de défense contre les forces du mal à sa nouvelle rencontre. Son cours était extrêmement propre, elle l'avait rédigé avec une belle calligraphie et son perfectionnisme était visible sans faire d'effort. "Je me prépare pour mon examen de fin d'année, c'est l'Optimal ou rien...". La troisième année s'approcha ensuite du blond puis lui murmura quelques mots en surjouant étonnamment sa discrétion, "Mes vraies motivations sont de lire un nouvel ouvrage de soin aux créatures magiques... c'est pour ça que je m'installe ici...", elle reprit ensuite sa posture initiale.

La Pouffsoufle était bizarrement plus détendue que d'habitude, il fallait dire que Lancelot l'avait mis à l'aise mais il était rare de la voir comme cela sans la connaître. A mesure qu'ils passaient du temps ensemble son sourire était de moins en moins figé et on pouvait voir ses yeux plein de joie, discuter devait lui faire du bien...

"Et toi, tu venais lire c'est ça ?", dit Aki en jetant un œil au bouquin qu'avait emporté le Serpentard.

273 mots
@Lancelot O'Lake

Écouter cette jeune fille me fit un bien fou ; j’arrivais parfaitement à concevoir ses idées, et il était vrai qu’étudier avec férocité avant les examens était un véritable honneur. Je pensais même qu’elle devait être respectée d’avoir choisi cette voie, mais je ne pouvais pas me permettre de le lui dire ; tout ceci étant possiblement considéré comme étant d’une certaine bienveillance mal placée.
Néanmoins, je ne pouvais rester sans lui offrir une réponse sur ses motivations, ses objectifs et ce bien qu’elle m’eût pleinement cerné : consternant et pourtant tellement agréable à la fois.

— Oh, c’est vachement cool ! Ce sont véritablement des ambitions et des ressorts géniaux, j’espère que tu pourras accéder à ton nouvel ouvrage. Et… euh… oui, je venais m’échapper de la vie réelle. Enfin, en quelque sorte ; je suis heureux d’étudier, mais là, j’avais besoin d’une certaine « évasion » même si les livres policiers font bien plus réfléchir que détendre le lecteur, mais ça aide… ; et être dans cette partie du rayonnage donne en quelques sortes l’idée de réinventer un concept avec ce que nous avons en notre possession de l’autre côté. Et si cela peut m’éviter mes meilleurs amis et leur forcing pour aller à Pré-Au-Lard, c’est un point avantageux que je rajouterais à la lecture ; un des seuls propos sur lesquels eux et moi sommes différents.

Je brisai ma bonne humeur en frottant, sans doute ce qui pouvait être pour la centième fois de la journée, l’arrière de mon crâne tout en laissant sortir un léger rire nerveux. J’aimais mes amis autant que la lecture, mais les visites à Pré-Au-Lard n’étaient jamais bien agréables ; pour moi, on le faisait une fois, on l’avait suffisamment pour une vie entière et pourtant, on ne pouvait quelquefois pas s’empêcher d’y retourner, mais cela n’avait guère d’importance, pas maintenant.

— Et c’est sur quelles créatures magiques que tu souhaites en apprendre plus ? Enfin, simple question.

Je m'excuse pour cet affreux retard d'un an pile

J'étais toujours nerveux malgré la simplicité de la discussion, je n'avais simplement pas envie de me retrouver seul en cet instant, découvrir les intérêts de la jeune femme face à moi était plaisant bien que je n'eusse réellement envie de l'avouer.

Doucement, je me mis à l'écouter avec plus de distinction, j'appréciais entendre la passion prendre part dans sa voix, cela était vraiment intéressant. Et soudainement, elle mentionna une créature, je l'avais déjà entendu en cours, mais je n'en avais pas retenu grand chose ; peut-être parce que je n'avais pas été attentif à cause d'une discussion écrite avec Hector ? Ou était-ce avec Soizig et Sara ? Ou encore parce que je ne pensais pas que cela soit intéressant pour ce que je voulais entreprendre dans le futur ? Je ne m'en souvenais plus.

Pourtant, j'avais envie d'en connaître plus à ce sujet, surtout avec toute la passion que j'avais vu émaner d'elle.

─ Je l'ai entendu être mentionné en cours, mais je ne pense pas, sincèrement, avoir retenue beaucoup de chose à son propos, j'en suis désolé. Mais si tu veux, je veux bien l'apprendre avec toi, j'ai un beau retard à rattraper...

Avais-je honte de mon aveu ? Nullement, cela était même rassurant de pouvoir le dire à vive voix. J'avais besoin d'apprendre, et l'apprentissage pouvait venir de tout le monde, et si cela lui permettait de parler avec joie et envie, je le prendrais tel un cadeau. Je ne pouvais pas faire genre de tout connaître alors que cela n'en fût guère le cas.