Debout, immobile, les bras détendus le long du corps, un pied devant l’autre, les yeux clos, on pourrait croire qu’il s’agissait d’une statue qui flottait dans les airs. Mais il s’agissait bien d’Aliénor encore transpirante de son entrainement qui méditait un peu avant de revenir à l’effervescence de Poudlard. C’était devenu un rituel. Dans un premier temps ça lui permettait d’améliorer son équilibre et puis au moins elle éliminait au moins pour un temps toutes les pensées négatives qu’elle pouvait avoir. Elle ne pensait à rien. Tout était calme autour d’elle en ce dimanche matin et elle en profitait autant qu’elle le pouvait. Plus tard dans la matinée elle avait un point strat avec son équipe. Entrainement qu’elle mettait en place pour réfléchir ensemble à la stratégie à adopter en match. C’était bien de s’entrainer à voler, de faire du sport pour améliorer ces compétences physique, mais ils devaient tous être capables d’analyser le terrain et de mettre au service de l’équipe leurs atouts au mieux. Et ce vider la tête avant ce type de travail était la meilleure idée qu’elle pouvait avoir.

Elle restait donc là, droite comme un piquet profitant de la légère brise qui caressait son visage et faisait voler ses cheveux alors que la fraicheur du matin était encore présente. Dans cette position, les yeux clos, elle avait l’impression de s’ouvrir à un nouveau monde. Quelques minutes auparavant elle voltigeait dans les airs et maintenant elle entendait la vie se réveiller autour d’elle. Les oiseaux qui chantent, quelques cris provenant du château, les pas affolés d’un lapin ou d’un chat non loin, le craquement du bois des tribunes et les pas dans l’herbe du terrain. Les pas dans l’herbe du terrain ? Aliénor fronça les sourcils les yeux toujours clos avant d’entrouvrir l’un d’entre eux pour voir s’il y avait vraiment quelqu’un avec elle. Au combien son champ de vision était restreint, elle distingua une ombre. Elle prit une grande inspiration fermant son œil avant de, sans bouger, prendre la parole. Au moins la personne saurait qu’elle l’avait entendu, vu et senti sa présence.

-Si tu veux t’entrainer tu peux. Je vais partir.

Maintenant qu’elle avait été distraite non, elle n’allait pas rester encore des plombes. Mais elle ne voulait pas redescendre de suite, elle était tout de même à un peu près deux mètres du sol. Elle rouvrit les yeux, se laissant éblouir par la lumière blanche filtrée par les nuages, puis écarta les bras avant de modifier son centre de gravité pour faire avancer son balai. Celui-ci pencha un peu vers l’avant et redescendit doucement. Une fois proche du sol, Aliénor sauta de son balai et l’attrapa à la main avant de se retourner vers la personne qui l’avait interrompu. Eugène ?

J'ai faillit oublier mais voilà la bête !

ft. @Alienor Delphillia

C'était devenu un plaisir quotidien pour Eugène. Prendre son balai quand le soleil se lever tranquillement, parcourir le château qui s'éveille jusqu'au parc et prendre son envol au terrain d'entraînement. C'était vivifiant, ça le canalisait, tout ce dont il avait besoin pour se recentrer et rester connecter à la réalité. Le ciel était dégagé, le soleil caressait doucement son visage, tandis que le vent, froid et humide, le faisait frissonner. C'était agréable, Eugène adorait le temps de septembre. C'était l'arrivée prochaine de l'automne, de ses couleurs flamboyante et de ses pluies. Il s'imaginait déjà enroulait dans un plaide au coin du feu de la cheminé, une tasse de chocolat chaud fumante entre les mains. Un régal.

Eugène vit le terrain d'entraînement au loin. Il sourit alors et presse le pas, impatient d'enfourcher son balai. Quand il pénètre l'endroit, il vit Alienor, capitaine actuelle des Hel's. Il a toujours était impressionné par elle, autant par cette confiance qu'elle dégageait et ce petit quelque chose qui forçait le respect. Il hésite, ne souhaitant pas l'embêter avec sa présence, mais d'un autre côté, une chose lui vint en tête. Il était curieux et Eugène avait une multitude de questions concernant le Quidditch. Il ne sait pas s'il souhaite un jour intégrer l'équipe, mais l'idée avait plus d'une fois traversé l'esprit. Eugène s'approche alors et Alienor semble avoir capté sa présence, car elle assure qu'elle comptait bientôt partir s'il voulait avoir le terrain. Il attend alors, et l'adolescente finit par descendre. Elle semblait surprise de le voir, d'ailleurs.

— Salut, dit-il avec une pointe de timidité. Ça va ? Toi aussi, tu viens voler à cette heure ?

C'était certainement pitoyable comme début de conversation, nous n'allons pas se mentir, mais c'était bien la première fois qu'il osait aborder Alienor, lui qui s'était contenté de l'admirer de loin.

Le garçon répondit à ces quelques mots non sans bafouiller un peu au début. Cette timidité fit arquer un sourcil à la jeune Delphillia. Il lui voulait quelque chose ? Elle avait déjà eu à faire à un fan de quidditch et d’elle une fois et ce n’était pas super comme sensation, du moins elle, avait eu du mal à s’y faire. Mais Eugène était dans l’équipe de cheers de Poufsouffle, ça l’étonnerait qu’il vienne la voir pour exprimer une envie de fan boy refoulé.

C’est la seconde partie de la phrase du garçon qui fit monter un sourire aux lèvres de la jeune Delphillia. Alors il venait voler ? Donc il était cheer par amour du quidditch ou du moins du vol dans un premier lieu. C’était comme ça qu’elle était arrivée dans l’équipe. Par amour du vol et un certain talent également.

-Ouais ça m’arrive assez souvent. J’aime bien, c’est encore calme à cette heure-là dehors.

Son regard se tourna vers le château. Les ombres des élèves commençaient à se découper dans les fenêtres du château. De plus en plus de monde était debout, mais à l’extérieur c’était encore bien calme. Il fallait en profiter avant que tout le monde soit debout, avant que les premières années commencent à jouer dans le château et dans le parc, avant que chacun prenne sa place dans la hiérarchie et avant qu’Aliénor enfile son masque de grande méchante.

Elle posa de nouveau son regard sur son camarade et lui sourit franchement, son balai toujours en main.

-Toi aussi tu vole souvent le matin ? Avant je préférais voler. Mais maintenant, je ne peux plus me passer du quidditch.

C’était devenu une véritable drogue pour la jeune Delphillia, une passion qui la dévorait et lui permettait de s’évader tout en faisant quelque chose de bien pour sa maison. Du moins en essayant de faire quelque chose de bien, parce que cela faisait quelques temps que les Poufsouffles ne gagnaient plus de matchs. Mais elle comptait bien remédier à ça et dans tous les cas, là n’était pas le sujet. Eugène n’avait jamais attiré l’attention de la jeune batteuse, mais aujourd’hui, il avait toute son attention.

Le voir aussi timide fit arquer un sourcil à Alienor, mais faut dire qu'elle avait de quoi forcer le respect et intimité aux premiers abords. Elle était plus âgée, elle avait un sacré caractère et elle était un véritable démon sur un balai. Si elle semblait surprise qu'Eugène l'aborde en bafouillant, Alienor finit par sourire quand l'adolescent parle de vol. Elle répond qu'en effet, ça arrivait souvent de venir voler dans le coin et à cette heure, après tout, l'endroit était encore calme. Eugène ne pouvait que lui donner raison. C'était agréable d'être avec sois même, de se ressourcer. Alienor regarde le château et Eugène fit de même. L'heure avancée, si bien que beaucoup commençaient à se réveiller et à déambuler dans les nombreux couloirs. Le parc ne tardera pas à s'animer également. Après cette minute de silence, Alienor demande si lui aussi venait souvent ici, avant d'indiquer qu'elle préférait voler, bien qu'elle ne pouvait plus se passer du Quidditch.

— J'imagine que c'est comme une drogue, l'adrénaline procurait lors des match doit rendre accro. Et oui, j'essaie de venir de temps à autre, ça me fait du bien au moral, remettre de l'ordre dès mes pensées. Me recentrer sur moi-même en somme. Surtout que j'ai eu le droit à un nouveau balai, dit-il en montrant sa Comète. Maon parent me l'a offert pour mes bonnes notes.

La joie pouvait se lire dans les yeux d'Eugène, en fait, sur l'intégralité de son visage. Son premier balai, lui aussi offert par Emily, était une Bombe Bleu. Au début réticent, il a appris à apprécier le vol et avoir un nouveau balai bien plus performant lui faisait plaisir.

Les paroles du garçon firent directement échos à ce que ressentait la jeune fille en elle. L’adrénaline, tout oublier pour avoir l’esprit plus clair et l’effet similaire à celui d’une drogue… On aurait presque dit qu’il lisait dans l’esprit de la jeune Delphillia ce qui était tout aussi perturbant que fascinant. Il était peut-être un peu légilimens sans le savoir ? Ou alors c’est juste qu’il était animé de la même passion que la jeune fille et à cette idée, un sourire naquis sur les lèvres de la batteuse des Hel’s.

Son regard dériva sur le balai du garçon. Un comète, ce n’était pas un mauvais balai de ce qu’elle avait pu en voir et de ce qu’elle avait pu entendre des utilisateurs de ce balai. Cependant les comètes étaient des balais pas droit mais souvent courbés ce qui les faisait gagner en confort mais qui leur faisait perdre en accélération car l’aérodynamisme n’était pas optimisé. Elle se rapprocha un peu du balai et se pencha pour l’observer de plus près.

-Je peux ?

Dit-elle avant d’approcher sa main du balai. Elle passa ses doigts sur le manche. Il était bien verni, lisse, presque trop lisse, il n’avait pas encore vécu, il n’avait pas de marques de vie. Mais il avait l’air d’être un bon balai. Aliénor se redressa et recula un peu sans lâcher l’objet des yeux. Elle le pointa du menton avant que son regard ne retourne sur le garçon.

-Tu l’as déjà essayé ?

Un air interrogatif sur le visage, elle cherchait à lire les expressions du garçon. Apprendre à manier un nouveau balai n’était jamais chose facile. Il fallait s’adapter aux caractéristiques, adapter sa position, ces techniques de vol, apprendre à tourner avec lui à être en phase quoi ! Pour que ton balai et toi ne deveniez qu’un et que ton vol soit optimisé. Un travail complexe mais au combien satisfaisant.

Son regard dévia sur son brossdur à elle. Ils en avaient vécu des choses ensemble et malgré le polissage, le verni, il concevait quelques marques de coups trop durs, de chutes, des aléas de la vie qui racontait son histoire et celle d’Aliénor par extension. Un fin sourire étira ses lèvres alors que son regard, en biais, avec un air de défi retrouva les yeux foncés du garçon.

-Parce qu’on peut voler un peu si tu veux.

Certes elle sortait d’un entrainement, son corps était encore un peu fatigué, mais voler c’était…Bien plus qu’un sport, c’était la concrétisation pour elle de la liberté. Elle était libre sur son balai, personne ne pouvait l’arrêter, la limiter, lui imposer des règles. C’était tout ce qu’elle recherchait elle, être libre.

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"Je peux ?" À peine l'avait-elle demandé qu'Eugène lui tendît son balai sans la moindre hésitation. La capitaine des Hel's observe alors sa Comète sous tous les angles et Eugène l'observe en silence. À vue de nez, son balai n'avait aucune imperfection et pour cause, il s'en servait encore rarement. Il savait qu'il allait devoir créer un lien, une sorte de cohésion pour un vol optimal. Aliénor se redresse et demande s'il avait déjà volé avec sa Comète. Eugène acquiesce.

— Oui, cinq fois en tout.

La première étant cette nuit où son coming-out ne s'était pas très bien passé. En fait, l'entièreté des retrouvailles avec son père était un échec total. Cette nuit-là, il avait quitté le domaine sur le dos de sa Comète, son premier vole avec ce balai. L'instant avait été agréable : la brise était fraîche, la lune éclairée la nuit, il n'y avait pas un nuage à l'horizon. Une danse à deux dans le ciel pour oublier l'angoisse lattant, son père, non, géniteur, et l'incertitude de son avenir. Après ça, une fois à Poudlard, les vols étaient plus tranquille, ils devaient apprendre à se connaître. C'est là qu'Eugène capta le regard de sa camarade, ainsi que son petit sourire. Un air de défis qu'il prit sérieusement. Alors, quand cette dernière propose de voler avec elle, il accepte aussitôt :

— Avec plaisir !

Il enfourche sa comète et se recule de quelques pas d'Aliénor, avant de taper du pied et de commencer à prendre de la hauteur.

— Une petite course, ça te tente ?

Eugène adorait les défis.

Donc il était déjà habitué aux réactions de son balai, parfait. Le sourire de la jeune fille s’agrandit alors que le garçon décollait. Une course balais ? En voilà une belle idée ! Une petite compétition amicale, voilà de quoi bien commencer la journée. La jeune fille enfourcha son balai et s’éleva à la même hauteur que son camarade. Elle observa le terrain.

-T’as déjà fait des courses ? Perso je ne suis pas fan de celles organisés par l’école, trop de règles. Si on fait une course tous les deux, tous les coups sont permis sauf l’utilisation de sa baguette. Ça te va ?

Elle tourna la tête vers le garçon et arqua un sourcil pour lui demander de manière corporelle s’il était bien d’accord avec les règles annoncés par la jeune fille. Elle ne voulait pas commencer à foncer dans quelqu’un qui n’était pas du tout d’accord avec ça.

-Pour dessiner le parcours, le plus simple c’est de dessiner une ligne à suivre avec un flambios.

On avait pas le droit de trop s’écarter de la ligne, bref parfait pour simuler des slaloms, des moments pour descendre, d’autre pour monter, bref une palette suffisante de vol pour s’amuser et que chacun ait son point fort intégré dans la course.

-Ça te va si je trace une ébauche, tu me dis si ça te va ?

Elle sortit sa baguette et commença son tracé en volant à une vitesse assez lente pour elle. Elle fit des petits slaloms, des virages plus larges, elle passa dans les anneaux de quidditch, redescendit en piquet pour remonter plus doucement dessina une vrille, un looping, il y avait vraiment de quoi s’amuser. La course finirait au pieds des anneaux de l’autre côté du stade. Elle observa son œuvre assez satisfaite de ce qu’elle venait de faire. Elle retourna aux côtés de son camarade de maison et l’interrogea du regard sur le tracé de la course. S’il était ok avec ce chemin à suivre, il pourrait s’en suivre une belle course. Elle sentait déjà l’adrénaline monter en elle et surtout l’envie de gagner et son esprit de compétition. Elle ne pouvait pas perdre face à un Cherrleader. Quand même ! Elle avait une fierté à garder au combien elle sortait d’un entrainement déjà éprouvant. Mais ce n’est pas grave, rien ne lui ferait garder les pieds au sol si on lui proposait de voler.

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Une course semblait parfaitement lui convenir : son sourire s'était agrandi et Eugène en était heureux. Aliénor demande s'il avait déjà fait une course, à quoi Eugène répond en secouant la tête. Il en avait fait aucune jusqu'ici, en réalisé une avec une camarade de maison de surcroît, ça ne pouvait qu'être marrant ! Pendant ce temps, l'adolescente explique qu'elle n'était pas fan des courses organisé par l'école, justement parce qu'il y avait trop de règles. Eugène aimait quand s'était encadrer, avoir des règles ne le gênait en aucun cas, mais il comprenait que pouvait brider certains et les rebuter.

— Si on fait une course tous les deux, tous les coups sont permis sauf l’utilisation de sa baguette. Ça te va ? conclue Aliénor.
— Écoute, ça me convient ! Tant que tu ne me fractures pas un bras et que j'ai la possibilité de m'asseoir pour les jours à venir, répondit Eugène sur le ton de l'amusement.

Aliénor propose de dessine le parcours avec un flambios. Elle s'arme de sa baguette et s'envola. La capitaine des Hel's prit le temps de tracer plusieurs slalome et quelques virages. Elle virevolte ici et là et passe à travers les anneaux, monte et descendit en piqué. Puis elle revient à la case de départ. Une fois à sa hauteur, elle s'assure que le parcours convenait à Eugène. Ce dernier avise ledit parcours, avant de hocher la tête.

— Je n'ai rien à redire ! Tu me dis quand tu es prête, on démarre à trois, d'accord ?

Eugène s'était déjà mit en position, certainement pas la plus optimal, mais il était prêt.

Tu as le droit de faire le compte à rebours avec Eugène, si tu veux

Visiblement le garçon était d’accord avec sa proposition. Elle ne releva pas la remarque de ce dernier concernant les potentielles blessures. Il n’en aurait pas, elle n’était pas non plus une tortionnaire. Mais si elle venait à attraper le manche du balai de son camarade pour le ralentir… Elle n’hésiterait pas quoi.

Elle se plaça elle aussi au niveau du début du tracé à côté du Poufsouffle elle lui sourit avant d’indiquer d’un geste de tête qu’elle était prête. Eugène réalisa le compte à rebours alors que la jeune fille inclinait déjà son buste le long du manche de son balai, prête à foncer dès le go énoncé.

Elle fonça immédiatement sur le parcours dès qu’elle entendit le départ. Elle était placée à gauche du trait de flammes et commença sur les chapeaux de roues, ne faisant même pas attention à son adversaire du jour. C’était le cocktail parfait pour s’amuser, de l’adrénaline, de la vitesse, de la hauteur, elle volait tout simplement et ça la rendait heureuse, avec ce petit côté compétition qui lui permettait de donner le meilleur d’elle-même, au combien il s’agissait d’une simple course entre amis.
Elle exécuta la première série de virages sans encombre. Elle avait commencé assez simple, mais ce fit surprendre par le dernier qui était bien plus serré que les autres. Sa vitesse, absolument pas ajustée pour celui-ci la fit s’éloigner de plusieurs mètres du tracé. Aliénor grogna en tirant sur son balai. Ce manque d’anticipation pourrait laisser l’opportunité à Eugène de passer devant si lui réussissait bien son virage.
Mais peu importe, elle devait continuer. Elle accéléra de plus belle pour revenir dans la course et se retrouva en effet au coude à coude avec le garçon qui avait repris son retard. Mais c’est qu’il se débrouillait quand même bien sur un balai finalement. Il se défendait en course ! C’était assez étonnant pour être noté. Elle n’en avait jamais entendu parlé avant en plus, ce qui était d’autant plus surprenant. Elle fronça les sourcils un instant avant de se reconcentrer sur la course.

Comme c’était elle qui avait réalisé le tracé, elle savait ce qui les attendait ensuite. Ils allaient monter en petits virages jusqu’en haut des anneaux. Un exercice que la jeune fille connaissait bien même si elle n’était pas la meilleure à ce jeu-là. C’était plus une manœuvre d’attrapeur ou de poursuiveur. Elle à la batte, elle avait l’habitude des trajectoires aléatoires certes mais directes. Mais bon, comme les Hel’s s’entrainaient à jouer à tous les postes elle était bien obligée de passer par ce genre de petits exercices. Elle réalisa les virages sans encombre tentant de perdre un minimum de vitesse même si les brossdur étaient plus connus pour leur accélération fulgurante que leur vitesse sur la durée. Eugène lui, sur un comète devait être à l’aise avec ce genre de virages, la maniabilité des comètes aidant fortement.

Passer dans les anneaux, c’était un jeu d’enfant, elle resta collé à son balai et profita de l’aisance qu’elle avait sur ce genre d’exercices pour accélérer un peu. Elle serra ces virages au maximum à l’anneau pour tenter de gêner Eugène, voir de le pousser sur un des obstacles. Mais ça ne suffit pas à la batteuse pour reprendre la tête de la course. Mais sa partie favorite arrivait. En sortant des anneaux, il y avait une chute libre. Ils passeraient de 15m de haut à 3m. Aliénor aimait ce genre de vol, elle s’amusait beaucoup à réaliser de chutes libres de ce type. Elle se laissa donc tomber, accrochant son balai de ces mains et prenant de plus en plus de vitesses sans même utiliser la magie de son balai. Alors que la courbe pour repartir à l’horizontal approchait, la jeune fille attendit le dernier moment pour redresser son balai à la force de ces bras. Descendant un peu en dessous du tracé. Mais elle revint rapidement à bonne hauteur pour enchainer avec une vrille qui leur ferait gagner quelques mètres de hauteur. Tournoyant comme le ferait un escalier en colimaçon autour d’un axe central non pas vertical cette fois mais d’un angle bien inférieur au sol, elle prenait de la hauteur alors qu’un sourire franc illuminait son visage. Elle prenait vraiment du plaisir à réaliser cette figure, elle prenait tout simplement du plaisir à voler. A la fin de la vrille, elle accéléra d’un coup pour réaliser le looping qu’elle avait dessiné. Un maximum de vitesse pour une réalisation la plus facile et la plus propre possible. Le parcours ce terminait bientôt, une ligne droite, une dernière accélération avant de passer entre les poteaux des anneaux de 19 et 17m. Cramponnée à son balai, elle passa à toute vitesse entre les poteaux et leva les bras en criant pour célébrer sa victoire. Un cri de joie, qui se transforma assez vite en surprise lorsqu’elle se redit compte que le mur des tribunes arrivait à grande vitesse sur elle. Ses mains réagripèrent le bois et elle vira sec à droite, amortissant ce qui aurait dû être un impact avec son pieds pour se propulser loin du mur.

Elle ralentit doucement reprennant son souffle et tentant de calmer son cœur avant de relever les yeux vers son camarade.

-C’était trop bien !

Elle souffla un grand coup avant de laisser son balai redescendre doucement vers le sol. Elle était exténuée ! Faire une course comme ça directement après un entrainement ça fatiguait ! Mais elle était encore pleine d’adrénaline ce qui faisait qu’elle paraissait totalement euphorique.

-Tu te débrouille super bien ! Tu devrais t’inscrire aux courses, tu ferais un vrai carton !

Dit-elle en mettant pied à terre, un grand sourire sur le visage. Au aurait dit une enfant d’un dizaine d’années.

954 mots

Dès qu'Aliénor fut placée à ses côtés, Eugène entama le compte à rebours. Dès que le "go" fut prononcé, il fila aussi vite que son balai pouvait se permettre, mais sans grande surprise, sa camarade de maison était en tête. Dans son ombre, Eugène vit Aliénor exécuter la première série de virage. Talonné par Eugène qui perdit tout de fois de la vitesse à cet instant afin de manœuvrer convenablement, si bien qu'il dépassa Aliénor au dernier tourment. Mais l'écart était tout juste mince ; les deux adolescents étaient à présent au coude-à-coude. Eugène jette un coup d'œil dans sa direction, grande sourire aux lèvres. L'adrénaline influait dans ses peines. Ses inquiétudes et ses craintes s'envolaient haut. Tout semblait si limpide. S'il en avait la possibilité, il est clair qu'Eugène volerait nuit et jour pour cesser de penser et d'angoisser, mais revenons à la course si vous le souhaitez.

Aliénor avait l'avantage de connaître le parcours étant celle qui l'avait tracé. Volontairement, Eugène ralentit pour mieux appréhender la suite. Il tira sur le manche de sa Comète pour prendre en hauteur, réalisa les virages en maintenant sa vitesse, cette fois plus confiant. Il imita Aliénor quand cette dernière se colle à son balai. À tour, Eugène passe l'anneau sans encombre, mais ce ne fut pas assez pour rattraper son adversaire du jour, surtout que cette dernière tente de le gêner, et même de le pousser vers l'un des obstacles présents. Une fois l'anneau passé, Eugène se laissa emporter par sa Comète qui appréciait les chutes libres, détail que le garçon avait ressentit lors de son premier vol avec elle. Sa comète piqua du nez, Eugène allongé pour une meilleure prise de vitesse. Il ferme un instant les yeux et apprécia l'étrange sensation qui en découle. Il avait l'impression de perdre pied. Un drôle de chatouillement le traversait et ses poils se redressaient le long de sa nuque et de ses bras. Eugène souriait franchement, euphorique et exalté. Sa comète adorait ça et lui aussi. C'était vertigineux.

Il passa ainsi de 15m de haut à t3m. Entre temps, bien sûr, il avait ouvert ses yeux. Sans le moindre mal, et à son étonnement, sa comète prit la courbe avec facilité et remonta pour enchaîner la vrille, Eugène accroché à son manche. C'était limite lui qui se faisait guidé et non elle. Avec appréhension, Eugène réalise le looping et perdit en vitesse à cet instant, freiné par sa propre peur. Il tente de rattraper le retard causé avec une dernière accélération. Eugène se penche légèrement, le vent giflait son visage, sa comète fournit un tout dernier effort, il pouvait nettement le ressentir. Malheureusement, ce ne fut pas assez, car Aliénor termine la course sans encombre, bien qu'elle faillit se prendre un mur. Eugène perdit en vitesse avant de franchir à son tour la ligne d'arrivée et plane encore sur quelques mètres, avant de s'arrêter complètement. Il pose pied à terre, le corps tremblant à cause de l'adrénaline qui pulsait encore en lui.

— C’était trop bien ! s'est exclamée Aliénor.
— Je ne pourrais pas en dire mieux, c'était exaltant comme sensation !

Elle mit pied à terre et Eugène s'approche d'elle, tout sourire.

— Tu te débrouilles super bien ! Tu devrais t’inscrire aux courses, tu ferais un vrai carton !
— Merci beaucoup, mais avant d'y songer, j'ai encore besoin d'entraînement ; j'ai beaucoup de mal avec tout ce qui est virage et looping. En tout cas, toi, t'es une vrai pro !