Inscription
Connexion

22 sept. 2022, 22:31
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Septembre 2047, environ deux semaines après la rentrée,
Milieu d'après-midi,
avec @Tamsin Gillies


Six années. C'est le temps qu'il m'a fallu pour séduire Diarmuid O'Belt. Ce n'était pas facile au début, le jeune garçon ne me regardait pas : ses yeux oisifs virevoltaient au gré du vent sur les jupes des filles sans aucun regard pour sa jeune cadette qui le suit partout comme une ombre. Six années, c'est long pour un amour à sens unique, surtout quand l'élu de votre cœur partage votre salle commune et vos cours. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir tenté de lui faire comprendre mes sentiments à son égard.

« Si tu avais été un moldu Diarmuid, je t'aurais offert la plus grande des machines à laver, » lui ai-je un jour dit durant un cours du professeur O'Lake, parce qu'il est bien connu qu'il s'agit de la plus belle preuve d'amour chez les individus non-magiques.

«Diarmuid, laisse-moi couper tes haricots verts, » lui ai-je murmuré à l'oreille alors qu'on déjeunait ensemble. Woods furieuse avait alors sauvagement répondu en me lançant des boulettes de pain dans les cheveux mais peu m'importait, je me savais bien jolie habillée de croûtons comme une soupe hivernale.

«Diarmuid, ton lacet est défait. Attends, je m'en occupe » ai-je glissé avec mon plus beau clin d'œil un lendemain. Le surlendemain, je portais son sac à dos sur mes épaules et le jour d'après, je repassais ses chemises suite à une grève générale des elfes de maison.

C'est explicite, non ? Quel adolescent met six ans à comprendre que vous l'aimez, vous y croyez vous ? Et pourtant, il a fallu attendre notre septième année pour que le garçon de quelques mois mon aîné pose enfin son regard enjôleur sur moi. Un vrai regard, de ceux qui vous transpercent et vous laisse vidée. Et alors il s'est penché, sourire malicieux aux lèvres, prêt à sceller notre destin d'un chaste baiser...

Profondément endormi à même le sol de la salle des trophées, Lest se retourne, serrant un peu plus contre lui son livre de botanique. Il ronfle un peu -c'est que l'endroit est un peu poussiéreux aussi. Avec une cape jetée sur lui et collé contre le mur, cette masse endormie pourrait presque passer inaperçue. Presque.

_______
@Diarmuid O'Belt

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

23 sept. 2022, 23:25
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Elle n'est pas encore très à l'aise, à longer les murs de pierres de l'immense château. Ça lui donne souvent la migraine d'ailleurs, les rires de ceux qui marchent comme s'ils étaient chez eux, comme si les lieux leur appartenait. Ça ricoche sur les murs froids et humides, ça ne sent pas comme chez elle. Comme son croft écossais et ses brebis galeuses. Cette petite fermette aux allures de paradis, à flanc de falaise, où la mer lèche les pieds des grands rochers et où le vent ne cesse jamais de mugir. Les Hébrides lui manquent. Son île lui manque. Elle voudrait lui écrire une lettre à cette île. Juste pour elle, pour lui dire qu'elle reviendra pour les vacances. Qu'elle aura bien changé son île, quand elle aura revêtu son manteau d'automne. Peut-être ne la reconnaîtra-t-elle plus ? Tamsin aussi aura changé. Elle aura grandit de quelques centimètres, encore. Déjà qu'elle est un peu grande pour son âge. Elle sera devenue une apprentie sorcière, capable d'allumer le bout de sa baguette. Elle pourra même faire une démonstration à Aliocha...

Attendez. L'infirmerie, c'est à gauche ? Ou bien à droite ? Pour soigner la migraine, que prennent-ils les sorciers ? Elle a tourné, mais sûrement du mauvais côté. La voici qui pénètre dans une pièce surchargée de trophées chèrement gagnés. La salle d'apparat de Poudlard, la chambre des égos. Tout ici brille et sent la poussière. Ce n'est définitivement pas l'infirmerie. Mais quelqu'un semble avoir trouvé le moyen d'échapper au bruyant tumulte des couloirs et des salles communes. Une masse sombre, recouverte d'une cape de sorcier, s'est assoupie dans un coin. Quelqu’un de malin ou de purement insouciant. Peut-être narcoleptique ? Mais Tamsin n’est pas encore assez grande pour connaître ce genre de terme. La môme de onze ans n’y voit qu’une solution à son problème. Sous cette cape, c’est tout à fait Lous qui pourrait se cacher. Exception faite que Lous n’est plus à Poudlard depuis trois ans. Mais la comparaison se fait rapidement dans l’esprit de la gamine, ni une ni deux. Elle se prend d’affection (ou bien est-ce de la pitié) pour la belle au bois dormant qui sommeille au milieu des coupes rutilantes. Discrètement penchée au-dessus de l’endormi, n’est-ce pas d’ailleurs une mèche blonde qu’elle aperçoit là ? Silencieusement, elle s’assied, aussi discrètement qu’un lionceau se glissant auprès de sa mère, dodelinant légèrement de la tête, luttant contre sa migraine. Il n’est pas question qu’elle s’endorme à son tour dans cette pièce somnifère. Non, elle se l’interdit. Elle doit veiller scrupuleusement sur le bel endormi, veiller sur ce frère imaginaire. Telle est la mission de la petite soldate blonde.

@Coelestin Noestlinger

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

24 sept. 2022, 14:25
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Un courant d'air a balayé le sol, emportant l'adolescent infirmier loin de moi et de mon cœur. Je l'ai vu partir, et j'ai su qu'il est important que je ne le retienne pas. Ça m'est de toute façon impossible, trop d'obstacles se dressent entre lui et moi.

Qu'entends-je ? Max Graham est là dans l'ombre de la pièce, accompagnant le drame au son de son violon. Les décors de la Grande Salle s'envolent, les couleurs chatoyantes de son ciel étoilé s'estompent, remplacées par le terne d'un sol pavé de pierres et de poussières. Même les odeurs se ternissent, le doux et le sucré laissent place à l'arôme âcre du renfermé dans lequel dénote toutefois une petite touche sucrée comme celle d'une jeune fleur.

Triste paysage, mais le doux rêve s'obstine à rester hors de portée -le rappel avec la réalité se fait un peu plus brutal puisque vient l'inconfort d'une surface dure. Mon corps me renvoie des signaux de douleur accompagnés d'un fourmillement désagréable dans un bras engourdi.

Non, encore un peu. Je suis exténuée. Ce n'est pas si mal ici, quelque chose me dit que je suis en sécurité. Je peux sombrer tranquillement dans un sommeil plus profond encore puisqu'aucun danger ne guette, aucune âme ne viendra troubler mon repos ni m'extraire à nouveau de l'image douce du sourire d'un joli garçon. Il y a comme une ombre bienveillante, je sens une drôle de présence qui enveloppe ma silhouette et tient éloigné de moi tout nouveau potentiel cauchemar. Elle brille par son aura de douceur comme un phare dans l'obscurité, à la lumière douce pour ne pas me réveiller. L'odeur est inconnue, mais la quiétude d'une présence reposante m'impose l'image de ma petite-sœur et à l'instant présent et bien que je sois encore endormie, je me prends d'affection pour cette petite fille au parfum si familier qui me rappelle Amelia.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

26 sept. 2022, 18:17
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Gardienne des trophées. C’est ainsi qu’elle se sent. Un enfant rêve à ses côtés, et pour le moment, le visage est enfoui sous une cape sombre. Impossible d’en deviner l’âge, le sexe ou la maison. L’important c’est son sommeil et sa protection. Tamsin regarde la salle dans laquelle le méfait est accompli. S’endormir ainsi, dans un espace aussi glorifié, elle se demande comment il a pu s’y prendre. Ses rêves doivent être peuplés de voix, de cris et de pleurs. Ça doit être extrêmement bruyant, comme un stade de Quidditch en pleine saison, ne peut-elle s’empêcher de songer. Ou bien est-ce sa migraine qui ne cesse de la lanciner. Ses yeux naviguent, d’un nom à l’autre, mais rien ne fait sens. Ici elle ne connaît personne. Seules les traces de la magie de Lous et de Ruby ont pu laisser de la poussière ici. Mais leur différence d’âge est telle, qu’aucun souvenirs de leur première année à Poudlard n’a encore été évoqué à la table familiale. Il faut dire qu’à Portree, on se comporte plutôt comme des Moldus. La sorcellerie n’a jamais été bannie des repas familiaux, mais la facilité à l’ignorer a fini par prendre le dessus. Aussi a-t-elle toujours agit comme une sorcière qui s'ignore.

Délicatement, la gamine extrait de son sac un carnet noir, sans indices aucun de ce qu’il contient. Des pensées intimes ? Des croquis ? Peut-être des fiches de révision si la Serpentard se montre studieuse ? Non loin d’être une couleuvre, elle n’est pas non plus trop versée dans sa scolarité. Délicatement elle débouche son encrier, y trempe la pointe de sa plume et commence à griffonner. Le papier gratte, s’imbibe de sigles étranges semblables à des planètes. C’est l’heure de l’horoscope. Tamsin pour faire passer ses maux de tête inscrit scrupuleusement l’alignement des planètes du jour, ce qui en diffère par rapport à hier. Et cette étrange rencontre qui semble s’inscrire dans les lignes de la phase gibbeuse de la lune. Elle ne devine pas l'avenir, elle tente simplement d'en faire une interprétation.

L’après-midi est déjà bien entamée et même si les siestes sont autorisées, l’apprentie astrologue se demande si un sommeil trop prolongé ne pourrait pas endommager la prochaine nuit du profond dormeur. Et s’il se réveillait et la trouvait là, trop proche, intrusive même. À ça, elle n'y avait pas songé avant de s'imposer sa mission. Elle se risque quand même à chuchoter tout haut, ayant achevé depuis quelques minutes son travail astral. « Les rêves sont-ils meilleurs ici ? » Elle ne veut pas finir dans de beaux draps et déranger le ronfleur, aussi se promet-elle qu’en cas de non réponse, peut-être s’éclipsera-t-elle. Après tout, elle a déjà bien veillé à son chevet. Elle peut se rassurer, sa mission est achevée.

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

29 sept. 2022, 23:07
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
C'est étrange le sommeil, quand il est partiel et vous accueille tant qu'il vous repousse. Ça fait presque peur de le sentir nous envelopper, la sensation de disparaître et de s'enfoncer dans le sol s'accroît, l'inconfort augmente et rapidement, on étouffe. On aurait presque envie de s'y abandonner totalement pour se soustraire à ces couvertures qui se resserrent sur nous, à la sensation d'asphyxie qui serre le cœur et fait monter l'angoisse. Mais une petite voix parvient de l'ombre, se posant là comme un guide indiquant la porte de sortie. « Les rêves sont-ils meilleurs ici ? » Non ils ne le sont pas : Diarmuid est parti alors qu'il n'aurait jamais dû être là. Je ne devrais pas rêver de lui car il m'est aussi impossible qu'immoral de songer à être à ses côtés un jour. Je dois l'oublier mais n'y parviens pas, l'évitement est mon unique solution. La fuite comme toujours, dans les couloirs de l'école comme dans mon sommeil.

« Non... » Ma voix est à peine audible, c'est que les mots n'ont pas voulu franchir mes lèvres. Doucement, je les ai poussés jusqu'à la sortie y parvenant au prix d'un grand effort. Et en réponse au son de ma voix et l'énergie mise pour la faire entendre, le sommeil me quitte comme vague engageant sa descente.

Où suis-je ? Je n'ai pas le souvenir d'être monté dans mon dortoir pour une sieste -jamais je ne me le serais permis au beau milieu de l'après-midi. Complètement déphasée, je ne saurais même pas donner estimation de l'heure. Prenant appui sur un bras un peu engourdi, je me redresse tant bien que mal en position assise. La cape qui couvrait mon visage retombe sur mes épaules et maintenant que ma vue est dégagée, j'aperçois une drôle de petite présence à côté de moi. Une enfant, plus jeune encore que ma sœur me semble-t-il. Je ne suis pas surpris de sa présence, elle m'est familière alors que je ne la connais pas. Depuis combien de temps veille-t-elle à côté de moi pour qu'en la regardant pour la première fois, elle ne me donne pas l'impression d'une étrangère ?

Passée la présence humaine, mon regard navigue sur les environs surpris d'y voir tout une succession de coupes et de récompenses diverses dans une pièce qui ne se prête pas le moins du monde à une sieste. Oui, je me souviens être venue ici, mais la recherche d'un lieu paisible où dormir ne faisait pas partie des plans. Un peu déboussolée, seul un « Comment ? » un peu perdu franchit mes lèvres.
Dernière modification par Ada Noestlinger le 15 nov. 2022, 12:30, modifié 3 fois.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

03 oct. 2022, 15:48
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
L'aurait-elle abandonné en définitive ? Probablement que non. La sociabilité de Tamsin en prend tellement pour son grade depuis qu'elle est devenue sorcière, que peut-être, enfin, elle avait l'impression d'avoir trouvé sa place, là, tapie dans l'ombre, à veiller sur un étranger endormi. Était-ce le silence de la pièce, à l'écart du couloir qui lui avait fait autant de bien ? Ou peut-être la pièce, aussi vertigineuse qu'un musée, pleine de reliquats, et où les plus aventureux n'osaient même pas lever la voix. Somnoler dans un lieu de sacrement, tel était peut-être le remède miracle à ses maux de tête. Elle en prit bien note, remerciant en son for intérieur, l'ingénieux élève qui, enfin fit entendre le son de sa voix. Ou plutôt le bruissement de ses lèvres, car il fallait au moins être au niveau des souris, ou bien assise à ses côtés comme l'était Tamsin, pour l'entendre. Peut-être avait-il cauchemardé ? De sous la cape venaient de jaillirent des boucles blondes, sublimes. Beaucoup plus belles que les mèches filasses et blanches de la gamine. Qu'allait-il se passer maintenant que la marmotte sortait de son terrier, qu'elle allait découvrir ce drôle de petit personnage, droit et stoïque comme un garde, qui la dévisageait de ses grands yeux gris, froids et solitaires. Tamsin détient les réponses, du quand et du où ils se trouvent à l'heure actuelle, alors que le jeune sorcier semble sortir d'un rêve léthargique. Déboussolé, perdu, le voilà assis dans la poussière, à découvrir l'étourdissant décor qui les surplombe. Il ne semble même pas se souvenir du point de départ de sa sieste. Et la petite môme est bien en mal de lui donner la réponse à sa question. « Tes devoirs t'ont peut-être assommé ? » Désormais assis au niveau de Tamsin, la différence de taille est plus flagrante. Immédiatement, la jeune fille se fait des plans sur la comète. Si ça se trouve les élèves plus âgés travaillent tellement, qu'ils sont obligés de se cacher pour faire des siestes clandestines. Son cerveau déjà bien ébullition à l'idée de l'Himalaya scolaire qui lui reste à franchir, elle passe en revue toutes les situations possibles. « Ou alors peut-être souffres-tu de somnambulisme ? » s'enquiert-elle avec inquiétude. Peut-être est-ce encore une autre maladie farfelue, dont seuls les sorciers peuvent être atteints. C'est un monde béant qui s'ouvre pour la jeune Sang-Mêlée, pas encore très éduquée à la mode sorcière. « En tout cas, j'ai bien veillé à ce que personne ne vienne te déranger » déclare-t-elle avec une once de fierté, laissant se dessiner sur ses lèvres le sourire du devoir accompli. « Oh ! Tu as un mouton de poussière dans tes beaux cheveux. Je peux ? » Elle tend déjà ses petits doigts vers la boucle blonde, ne se rétractant qu'à quelques centimètres de la mèche de cheveux. Peut-être est-ce inapproprié et vient-elle encore de se griller dans sa sociabilité ?

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

05 oct. 2022, 23:47
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Le comment n'attendait pas de réponse, du moins pas de la part de la gardienne des rêves, pourtant elle en fournie une, réfléchissant déjà à cette situation alors que mon esprit flirte toujours avec Morphée qui se lamente déjà de mon absence. Si l'enfant veille depuis un moment déjà alors elle a eu le temps de se poser les questions -le comment, le pourquoi tandis que mon cerveau reste bloqué sur le quand. Non, je n'ai pas été assommé par mes devoirs -bien que celui de métamorphose aurait pu me faire cet effet. Je ne suis pas somnambule : mes camarades de dortoir auraient déjà formulé des plaintes. Je suis venu là pour me nourrir des victoires des autres, observer les trophées rutilants qui captivent le regard et ceux plus discrets qui se font oublier et prennent la poussière. Et j'étais là aussi pour la drôle de satisfaction de ne voir aucune de ces récompenses à mon nom, comme une victoire personnelle face à des grands-parents qui en attendent trop de moi.

Je veux être oubliée. Ne pas me faire remarquer, me fondre dans la foule jusqu'à ce que mon existence tombe d'abord dans l'anecdote, puis dans la rumeur avant d'atteindre la dernière phase : l'oubli. Alors peut-être je renaîtrai différente, et plus forte pour ne plus me faire engloutir par les autres. Si le nom de Lest Noestlinger pouvait demeurer un secret pour moi seule alors peut-être serais-je plus confiante, car aucune attente ni aucun regard ne m'atteindrait. Aucun trophée et aucune médaille ne porte mon nom, et c'est la plus belle chose qui soit dans cette pièce.

« Oh ! [...] un mouton de poussière » Mon corps se crispe et engage un vif mouvement de recul qui relève du réflexe, en pur contraste avec un cerveau encore bien ensommeillé qui me fait gémir un « Elian Kernac'h ! » suraigu mais surtout paniqué à l'approche de cette main qui s'arrête tout près d'une de mes boucles. Mes prunelles sombres suppliantes louchant sur ces petits doigts si près de mon visage, je lâche un « non » qui se veut direct et sans appel, avant de me détendre légèrement. Ce n'est pas Kernac'h, mais une simple fillette qui a pris pour mission de veiller sur moi. C'est même mignon, un peu, mais on ne touche pas à mes cheveux. « Merci » bredouillé-je avec plus de douceur avant d'ôter moi-même le mouton de poussière coupable. « Ah... » Le désespoir me gagne : en baissant le regard, j'aperçois un troupeau entier de moutons sur mes vêtements et ma cape, se baladant librement sur les textiles heureux de découvrir nouveau pâturage. « Recurvite ! Recurvite !» m'égosillé-je en agitant une baguette magique fraîchement dégainée. Mais je suis bien trop déconcentrée et ensommeillée pour arriver à quoi que ce soit, alors le catalyseur magique ne crache que quelques étincelles bien ridicules. Je m'affaisse un peu plus par terre totalement découragée, une moue attristée se dessinant sur un visage encore fatigué.

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

10 oct. 2022, 16:16
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Vite vite vite, elle rétracte sa main, sentant qu'elle a bien dépassé la limite. Il faut dire qu'un instant, elle avait le sentiment d'être en présence d'un certain grand frère, envolé pourtant depuis des années, de retrouver l'ambiance d'un après-midi d'été, alors qu'il s'étirait comme un lion en entrant dans la cuisine, la bouche béante d'un bâillement impossible à retenir. Il avait sur la joue, la balafre de l'oreiller, les yeux encore baignés de sommeil. Mais peu importait, c'était l'heure du goûter, l'heure d'aller se défouler, de sortir courir avec les patous, ces immenses chiens de berger, en hurlant au loup pour rapatrier les moutons. Son père en devenait fou. Ils se faisaient bien vite réprimander, Lous et Tamsin, mais le travail était fait, et bien fait, ils pouvaient donc à loisir s'étaler dans l'herbe roussie de septembre, à dévorer des crêpes et rire jusqu'à ce que leurs côtes les tiraillent. Lous terminait toujours avec un brin d'herbe dans les cheveux. Et c'est Tamsin qui lui retirait.

Mais l'adolescent ensommeillé qui se tient devant elle n'est pas Lous. Et elle n'est donc pas en droit de le toucher. C'est en tout cas ce qu'il lui fait bien comprendre avant de radoucir. Tamsin est néanmoins bien gênée, certaine d'avoir gaffé alors qu'elle vient à peine d'arriver. Encore une fois, il est bien difficile pour la petite gamine de trouver comment s'intégrer en toute simplicité. « D... Désolée » bégaye-t-elle, en refermant sa petite paume, la cachant bien vite dans sa robe de sorcier, pour oublier que le mal est fait. La brebis galeuse est retiré par son possesseur, et c'est mieux ainsi. Les yeux de Tamsin la suive quand elle tombe sur le sol avant de se relever d'un coup, paniqué, quand la belle au bois dormant sort définitivement de son état léthargique, sa baguette à la main, elle l'agite de manière effrénée, prononçant une formule qui échappe encore à la toute jeune sorcière. Elle ouvre des yeux ronds comme des méduses, comprenant bien la démarche de ce sortilège sans en connaître le moindre rouage. « Vous avez un sortilège pour nettoyer ? » Elle dit vous comme si, elle elle n'en faisait pas partie, comme si le monde de la magie ne l'avait pas encore accueillie. Tout l'étonne encore ici, car même chez les Sang-Mêlés, parfois ce n'est pas le côté sorcier qui prédomine, et Théodora sa mère, n'a jamais sorti sa baguette pour nettoyer leur maison. Assise sur ses genoux, elle observe la moue déçue du sorcier et de son sortilège avorté. Elle penche la tête d'un côté, esquissant l'ombre d'un sourire compatissant. « T'en fais pas, la journée est bientôt terminée. Demain ça ira mieux. Et puis Mercure a bientôt terminé sa rétrogradation, tout va rentrer dans l'ordre à partir de maintenant. » Le dit-elle pour elle ? Car ici les jours sont longs, et elle ne sait franchement jamais de quoi demain sera fait. Mais il est vrai que lorsque la planète Mercure aura terminé son grand cirque, peut-être qu'enfin les choses s'apaiseront, c'est du moins ce que son astrologue de mère lui a certifié dans sa dernière lettre, probablement pour la rassurer.

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose

13 oct. 2022, 21:23
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Mercure, une rétrogradation ? Comme pris d'un doute, je regarde à droite, à gauche avant de m'affaisser un peu davantage contre ce sol poussiéreux, là dans le coin d'un mur si tant cela est possible : à trop me cacher, je crains qu'il ne reste pas grand chose de ma carcasse. Un autre propos m'interpelle et me sort partiellement de ma léthargie -l'enfant a parlé d'une journée presque achevée qui dans mon souvenir ne faisait que débuter. Là loin des fenêtres, je peine à apercevoir le clair de jour mais les fins filaments de lumière sont bien là, éclairant vaillamment un sol poussiéreux. L'heure du couvre-feu est encore loin et à en juger par la somnolence d'un estomac d'ordinaire réactif, celle du dîner l'est aussi.

Un peu plus jeune, peut-être aurais-je proposé un jeu là, avec ces moutons de poussière habillant ma robe de sorcière. Tombés par terre, on aurait pu souffler sur ces amas cotonneux et engager une course entre eux -quel trophée aurait-été choisi comme ligne d'arrivée ? mais je suis grand, désabusé et surtout aussi allergique qu'indisposé par la saleté. Cet air boudeur ne me quitte pas, je le sens qui tire mon visage vers le bas dans une expression de mécontentement que je laisse d'ordinaire peu transparaître, mais qui revient avec naturel quand la fatigue s'en mêle et fait tomber les masques.

J'oublie presque cette fillette là, toujours à côté de moi. C'est qu'elle fait moins peur qu'un mouton de poussière. Une bonne nouvelle pour elle peut-être, mais moins pour la conversation qu'elle songe potentiellement tenir, parce qu'il n'y a pas de place pour deux préoccupations dans une tête plein de sommeil. Mon regard se fixe sur une poussière qui me nargue, plus grosse que les autres elle prend de la place et me toise, me défiant de l'ôter du textile sur lequel elle s'accroche -ai-je déjà mentionné combien je détestais être touché, même par un mouton de poussière ? Un peu plus vif et concentrée, cette fois quand mes doigts retombent sur ma baguette et s'y agrippe, je sens que c'est la bonne. Mon « Recurvite » est posé et calme et fonctionne à merveille : loin de simplement s'envoler, chacun de ces moutons disparaissent dans un tourbillon de magie, emportant une partie de la saleté du sol avec eux. Soulagement.

Débarrassée de cette contrainte, mon regard se pose sur la seconde, bien plus mignonne mais peut-être pas appréciée à sa juste valeur pour autant, parce que j'aimerais bien être tranquille. Seule. « Combien de tours sur le cadran de la grande horloge ? »

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

16 oct. 2022, 12:53
Doux rêves petit aigle, l'ange veille  PV 
Le langage corporel de l'adolescent est incompréhensible pour Tamsin. Un véritable dialogue de sourd. Comme prise d'un doute à son tour, elle l'imite, regardant à droite puis à gauche. Sont-ils dans une pièce interdite ? Aurait-elle du le réveiller bien avant afin d'éviter l'ombre des ennuis ? Son corps retombe sur le sol, sans un mot. Non, apparement ils sont en sécurité ici. Mais pas insensibles aux astres, qui eux continuent de graviter dans le ciel, même le jour venu. Et même si pour Tamsin, une planète qui rétrograde c'est aussi limpide que de l'eau de roche, elle en oublie parfois que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Bêtement, elle repense à cette conversation légèrement houleuse qui a eut lieu dans sa salle commune l'autre soir. Peut-être que là aussi, elle aurait du garder pour elle-même cette passion dévorante qui ne semble pas du goût de tous les sorciers. L'écart se creuse encore, entre chez elle et cette école si compliquée à appréhender. Elle se sent à contre-courant. Mais elle n'a que onze ans. Et pour le moment, elle n'a pas vraiment eu le temps de se familiariser avec beaucoup d'élèves de son âge. Et tous ses camarades de classe frétillent d'impatience à l'idée d'agiter leur baguette, quant elle préfère se recroqueviller vers des choses plus matérielles, plus accessibles, que ce soit un télescope ou un plan d'aconit. La magie ne fait pas toujours ses preuves dans une étincelle.

Soucieuse de rester discrète et de réparer le mal qu'elle aurait pu commettre, la petite sorcière profite de l'instant ménage qui les séparent pour ranger ses affaires qui traînaient encore au sol. Plus vite elle sera partie, plus vite elle sera oubliée et pourra (presque) faire comme si rien ne s'était passé. Les nouvelles vont vite à Poudlard et peut-être que déjà le commun des élèves sait qu'une gamine de onze ans, prône l'astrologie comme discipline magique et se permet de bavasser sans s'arrêter avec les plus grands. Quel ennui. Les rires qui émanait du silence victorieux tout à l'heure, se transforment en hystérie moqueuse. Elle se sent déjà fichée, épinglée, clouée au pilori des enfants à éviter. Comme l'adolescence peut-être cruelle.

Elle recule déjà, ses petits pieds gênés d'être encore ici lissant le sol où la poussière reviendra finalement éternellement. Comme un rocher de Sisyphe, le ménage est une tâche interminable. La question lui parvient toutefois, et poliment, Tamsin lève les cinq doigts de la main vers le ciel, sa paume grande ouverte, la bouche close et hermétiquement fermée. Il est cinq heures.

( M ) — agent zénith — mon avatar est le fruit des doigts de fée d’alizée melrose