Assis dans ce nouveau coin que je venais de découvrir, peu de personnes semblaient s'y attarder. D'autant plus que c'était l'heure du repas, je n'allais pas y croiser grand monde. C'était donc parfait pour m'asseoir là, face aux multitudes de trophées qui m'entouraient. C'était assez ironique, j'étais entouré d'objets dorés et argentés qui soulignaient le fait que je n'en obtiendrais jamais. J'étais entouré de ce que je refusais, de ce que je rejetais de plus en plus. Plus tôt, j'étais entouré de plantes paralysant le temps, m'offrant l'oxygène pourtant irrespirable dans une serre tropicale, et maintenant, le temps s'accélérait à nouveau. Les coupes dont les dates étaient plus anciennes que la naissance de mes grands-parents semblaient crier que mes heures ici s'allongeaient. Je n'avais pas d'autres issues qu'apprendre, et pourtant, j'abandonnai systématiquement ma baguette dans les dortoirs.

Assis en tailleur dans ce petit coin, je fis glisser ma main dans ma poche gauche pour en retirer mon carnet. Alors que d'autres auraient leur baguette, j'avais un carnet. D'habitude, j'aimais y ajouter les feuilles des plantes que je découvrais lors de mes balades en forêt, mais ici, les pages de mon nouveau carnet étaient bien vides et bien blanches. Si je n'allais plus rien coller, je pouvais au moins dessiner et inaugurer la première page. Je soupirais en observant cette pièce vide, et je décidai d'en faire abstraction. De ma main droite cette fois, je saisis le petit crayon que j'avais gardé depuis mon dernier cours de Botanique, et entrepris de dessiner quelques traits. J'avais une idée en tête : reproduire le collier que Mary portait, reproduire l'arbre qui m'avait tant rappelé Portree.

Quelques coups de crayon suffisaient pour me rendre compte qu'il fallait clairement que je m'améliore en dessin. Ou que j'abandonne complètement cette idée. Une de plus à abandonner. Je me demandais l'heure qu'il était, me demandant si je n'allais pas bientôt devoir reprendre le chemin des dortoirs avant de me le faire rappeler. Je fermais les yeux, pas encore prêt à me mettre debout.

"Bon, il se fait tard. Bonne soirée Mimi."

Le spectre salua poliment l'éternelle adolescente qui lui offrit une grimace peu amène en retour. Qu'importe le sal caractère de cette enfant, c'était son devoir. Si lui ne prenait pas le temps qui le ferait ? Du temps, il en avait. L'éternité tout entière s'offrait à lui désormais. C'était son rôle depuis toujours, aider, consoler, soigner. Certes, il avait un peu abusé des mets et de la boisson qu'on lui offrait en remerciement mais l'important était que les gens étaient mieux à son départ qu'à son arrivée.

"Pom, pom, popom..."

Il traversa le mur des toilettes des filles, se retrouvant un instant dehors et observa le paysage qui s'offrait à lui. Les toits de Poudlard étaient un lieu étrange, vide en apparence et attirant et grouillant à la fois. On y sentait... la magie.

"Pom, pom, popom..."

Le spectre traversa la toiture. Qu'est ce que les elfes avaient décidé de servir au repas de ce soir ? Des pommes de terre ? Des petits légumes ? Il prit mentalement le pari des pommes de terre. C'était sa façon à lui de pimenter sa journée. Deviner le menu des habitants. Comme il regrettait parfois de ne pas pouvoir y toucher.

"Pom, pom, popom"

Il allait traverser un plancher, toujours en pleine descente lente mais régulière vers la grande salle quand il s'arrêta soudain au milieu d'une vitrine. Il sortit sa chope de son habit de moine en prévision d'une arrivée prochaine au repas mais observa le garçon un instant. Chemise jaune, heure du repas... Le moine gras, souriant, sortit la tête de la vitrine, son corps perdu parmi les coupes, à mi-chemin entre la salle des trophées et les salles de classes du niveau inférieur.

"Po, po, pom... un Poufsouffle ici à l'heure du repas... c'est que ça ne va pas."

300 mots

En plein dessin complètement raté, je tentais de sauver les coups de crayons que je donnais à mon carnet. La lumière de cette salle commençait à baisser et même dessiner une tache noire allait bientôt devenir impossible.

En tentant de récupérer ma gomme au fond de ma poche, je fus stoppé net par l'arrivée du Moine Gras qui venait de débarquer de nulle part. Enfin, de nulle part, non ; il venait de traverser les coupes, sortant tout droit de l'armoire à trophées, agissant comme si tout était normal. Je ne m'y attendais évidemment pas et ne pus m'empêcher de lâcher un petit cri de peur. Mon crayon encore en main, mon carnet avait reçu un grand trait noir, dirigé par mon sursaut. J'oubliais encore que des fantômes se baladaient dans ce château, et bien que la magie m'avait habitué à des événements particuliers, celui-ci prenait plus de temps à être encaissé.

Je dévisageai le fantôme que je reconnaissais de la visite des dortoirs, sans ne rien oser dire. Il allait sûrement passer par d'autres murs et s'en aller, prêt à retourner vers les dortoirs et amuser d'autres élèves. Lorsque la peur fut passée, je lui souris timidement, comme pour le saluer et ne lui pretai plus attention. Pensant qu'il partirait aussitôt qu'il était arrivé, je baissai la tête pour retourner à mon dessin qu'il allait me falloir recommencer, et mes pensées. Je n'étais pas venu ici pour discuter avec quelqu'un, encore moins un fantôme.

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Oups... visiblement il avait surpris le jeune Poufsouffle qui ne semblait pas très prompt à l'échange. Il remonta un peu pour se trouver totalement dans la pièce et sortit pour de bon de la vitrine. Au ras du sol, il pouvait presque donner l'impression d'être un sorcier comme les autres. Si on exceptait son aspect translucide et sa tenue de moine évidement.

" Pardon, je crois que je t'ai fait peur. J'oublie parfois que mes capacités de fantôme peuvent surprendre, surtout pour les nouveaux arrivants à Poudlard. Il faut dire que dire que je traverse les murs et les planchers depuis tellement longtemps maintenant que je n'ai plus toujours conscience du caractère anormal de la chose. "

Il rit doucement de sa remarque en tentant de calculer le nombre d'années qu'il avait passer sous cette forme à ce jour mais renonça à aller au bout de son calcul et s'approcha un peu plus, observant le garçon qui semblait, de toute évidence, vouloir reprendre son activité.

" Hum... je vois que ton dessin à l'air de t'absorber tout entier. Pourtant, quelque chose me dit que tu aurais bien besoin de compagnie. Comment je le sais ? Un Poufsouffle, seul, loin de la grande salle à l'heure du repas, à forcément un soucis. Qu'est ce qui ne tourne pas rond mon garçon ? "

Le spectre se tenait maintenant tout proche du jeune sorcier. Il finit par s'assoir en tailleur pour se trouver plus à la hauteur de son comparse sans forcément avoir les pieds sous le plancher.

Alors que je pensais retourner tranquillement à mon dessin, le Moine Gras semblait vouloir entamer la conversation. Plutôt surpris, j'écoutais avec un léger sourire de politesse ce qu'il tentait de me dire. Ses excuses me gênaient, je ne pensais pas qu'un fantôme se serait un jour excusé de m'avoir fait peur. J'avais envie de le rassurer, lui dire que ce n'était pas grave, mais il continua son explication et semblait vouloir justifier son geste. Il est vrai que traverser les murs n'était pas vraiment commun, surtout quand on le fait depuis.... Combien d'années pouvait-il avoir ? Est-ce qu'un fantôme compte encore son âge ? Est-ce qu'il a même une mémoire ? Un tas de questions se bousculaient dans ma tête alors qu'il m'adressait la parole. Perdu dans mes pensées, j'en délaissais mon carnet et commençais à m'intéresser à son cas. Je remarquais même que je pouvais le regarder dans les yeux, étrangement, cela ne me mettait pas mal à l'aise. J'avais l'impression de regarder les coupes derrière lui.

Soudain, son corps flottant se rapprochait de moi et de mon carnet. J'avais l'impression qu'il penchait légèrement la tête pour mieux voir, mais peut-être était-ce le simple effet de son corps qui se déplaçait. Je profitais de l'occasion pour analyser, comme je le fais d'habitude avec les humains, le fantôme qui me faisait face. Toutefois, je fus bien obligé de mettre un terme à mes pensées et mes analyses lorsqu'il mentionna mon dessin. Je l'avais presque oublié.

Gêné, je le refermai aussitôt, cachant avec empressement le dessin horrible que j'avais tenté de dessiner plus tôt. Visiblement, son intervention ne s'arrêtait pas là puisqu'il s'intéressa également à ma présence dans cette partie du château. En y venant, j'avais pensé me retrouver seul, ne pas être ramené à la magie, mais clairement, il m'empêchait d'oublier.

Je n'avais été pas le seul à lancer les analyses, puisque lui aussi commençait à émettre des hypothèses. Avais-je un soucis comme il le pensait ? Je ne savais plus quoi répondre, ni même si je devais sincèrement lui expliquer ce qui me tracassait. Combien de temps avait-il devant lui ? Légèrement paniqué par sa question, je triturais ma gomme sans le quitter des yeux. Je redoutais soudain qu'il me passe par le corps, qu'il puisse lire dans mes pensées. Mais il l'aurait sûrement déjà fait s'il avait pu.

En l'absence de réponse, je le vis s'asseoir en tailleur devant moi. J'étais à des années lumières de pouvoir même imaginer un fantôme être dans une autre position que debout, discutant avec un élève. Il n'allait clairement pas me quitter. Sa bienveillance me touchait, mais je craignais qu'il ne le rapporte à un professeur. Je lançai un pacte, vérifiant auparavant autour de nous que nous étions bien les seuls ici.

- Vous n'en parlerez à personne ?, commençai-je en tendant ma main vers lui, oubliant complètement que je n'allais sûrement rien sentir s'il la serrait. Je pris une grande respiration avant de commencer. Je crois que je n'ai pas ma place ici, repris-je en baissant les yeux vers ma gomme déchiquetée. J'ai pas envie d'appartenir à ce monde. J'voudrais juste rentrer.

En relevant la tête, j'observais le Moine Gras espérant ne pas avoir déteint ma tristesse sur son sourire si constant. Et soudain, en le voyant flotter, mes sourcils se relevèrent par l'idée que je venais d'avoir.

- Mais attends, tu voles, toi ?!

Ma surprise et mon idée folle en tête m'en faisait oublier mes manières. Je venais de le tutoyer sans m'en rendre compte. Mes questions fusaient dans ma tête et mon excitation devenait difficile à contrôler, tel un enfant à l'approche de ses cadeaux de Noël.

- Tu peux voler jusque loin ? Genre tu peux voler jusque chez moi ?, le questionnai-je avec un débit soudain beaucoup plus rapide, laissant de côté ma tristesse. Tu peux me porter avec toi ?. L'incohérence de cette question et de son immatérialité me heurtaient à la seconde où j'avais prononcé cette question. Ou si tu peux pas, tu pourrais aller parler à mon père ?

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La main tendue vers lui, le fit sourire mais il en commenta pas. Les jeunes sorciers avaient parfois de drôles de réflexes. Il hocha la tête pour faire savoir qu'il était d'accord avec le pacte proposé, s'abstenant de traverser les doigts du Poufsouffle. Il confirma tout de même à haute voix ce qu'il pensait tout bas pour éviter tout quiproquo.

"Hum... pour qui me prenez-vous jeune homme. Je ne suis pas un rapporteur. Dites moi donc ce qui ne va pas. "

Les préoccupations du Poufsouffle étaient des plus habituelles cependant et le fantôme se contenta d'écouter en silence. Il avait sûrement besoin de parler.

"Je vole oui. Et je peux voler loin. Mais je ne suis pas un hibou et je ne peux absolument pas te transporter avec moi. Si tu veux parler à ton père, le plus simple est encore de lui envoyer un hibou. Si tu connais l'adresse, ce n'est pas une chose compliquée. Pour ce qui est de ton soucis premier, sache que tu es loin d'être le premier à penser une telle chose. "

Il fit une petite pause, le temps de capter le regard de l'enfant apeuré. Il était sûrement né moldu comme une bonne partie des élèves du château.

"C'est normal de ne pas vouloir admettre qu'on vivait sans connaître une partie du monde qui nous entoure. C'est dur d'admettre que quelque part, on est différent de ceux qu'on a toujours aimé. Mais sache que même les moldus sont tous différents les uns des autres. Tu n'es pas plus différents qu'un autre. Tu restes un membre de ta famille et ton père doit être fier de te savoir ici, à apprendre des choses que lui n'aurait peut-être jamais imaginé. Il sera sûrement ravi de te voir rentrer, grandi avec un savoir immense, plus large encore que le siens. Qu'est ce qui te fait croire que tu n'as pas ta place ici ?"

Outre ses soucis de statuts de sang, il arrivait que certains jeunes ait du mal à s'intégrer et à quitter leur famille si brutalement. C'était assez normal dans le fond. Ils étaient encore des enfants.

Lorsque le Moine Gras défendit son honneur de ne pas être un rapporteur, un sourire se dessina sur mon visage, amusé par tout cet effort qu’il mettait à protéger sa parole. C’était rassurant, et lorsqu’il utilisa les mots « jeune homme » pour me désigner, j’eus comme un léger redressement d’épaules, me faisant me sentir plus grand que je ne l’étais. Il avait semblé m’écouter avec attention et n’avait pas ri face à mes idées peut-être un peu enfantines et irréfléchies. Toutefois, j’eus l’impression d’être sur le même pied d’égalité lorsqu’il émit l’idée d’envoyer une lettre pour parler à mon père. J’avais presque ri face à cette proposition à laquelle j’avais évidemment déjà pensé.

Mon sourire s’était effacé lorsqu’il avait évoqué la fierté de mon père. Etait-il si fier de me savoir ici, comme ce fantôme le prétendait ? Je n’en étais pas vraiment sûr. Je me repassais le film de nos derniers jours dans la serre du jardin, plus silencieux les uns que les autres, à mesure que la date de mon départ approchait.

- A vrai dire… Je crois qu’il préfèrerait que je sois à la maison. Je crois qu’il n’aime pas que j’apprenne tous ces trucs magiques. Ma tête baissée, je ne regardais plus ses yeux transparents. Je ne regardais plus sa manière de flotter dans l’air, ni même s’il comprenait. J’avais l’impression de me parler à moi-même. Je jouais avec ma petite gomme et celle-ci commençait à s’effriter. J’ai pas envie d’apprendre tous ces sorts parce que… Parce que lui, il ne les connaîtra jamais. A mesure que je me confiais, ma réflexion avançait et je revenais dessus en me suggérant des idées. Remarque, je pourrais aussi apprendre un sort qui me ferait tout oublier ? Je crus l’idée tellement brillante que ma tête se releva d’un coup pour regarder mon interlocuteur. Je cherchais en lui un hochement de tête qui me rassurerait. Peut-être pouvait-il même m’aider à réaliser ce sort ? Je m’interrogeais maintenant sur lui, en fronçant les sourcils. Il n’avait évidemment rien suivi de mon cheminement de pensées, mais je n’avais pas pu freiner ma question. Vous pouvez lancer des sorts, vous ?

C'était souvent la difficulté pour les nés-moldus, ils se pensaient soudain trop différents de leurs parents et avaient du mal à accepter la magie.

" Tu sais, tous les enfants du monde connaissent des choses ignorées de leurs parents. Les moldus apprennent à construire des voitures, des zavions, des tondeuses ou est-ce des pondeuses ? Enfin tout un tas de machines bruyantes qui émettent plein de lumières et de sons étranges. Toi tu sauras faire de la magie, ce n'est pas si différent au fond. "

Le fantôme fit une petite pause avant de reprendre dans un soupire, un sourire nostalgique sur le visage.

" Non, je ne peux plus faire de magie. Pourtant j'aimais ça. J'aimais aider les gens. Une épidémie de vérole faisait des ravages à l'époque. Les gens mourraient, incapables de se soigner. Moi, je pouvais les aider alors je le faisais. La magie a du bon tu vois. Elle a, à maintes reprises, sauvé des gens. Pas toujours, on est d'accord mais si tous les sorciers qui débutent, comme toi, décident de l'utiliser à des fins bénéfiques, la magie sera uniquement une bonne chose. "

Oui, c'était un discours très utopiste. Il avait d'ailleurs soigneusement éviter le passage où, capturé par des moldus un soir après un repas bien chargé, il avait fini sur l'échafaud sans avoir sa baguette sous la main. Ce détail, ce moment monstrueux de sa vie, il le gardait pour lui. Il l'oubliait même parfois, ne gardant que le meilleur. Faire le bien aujourd'hui et demain, voilà ce qui importait.

J’écoutai religieusement les paroles du Moine Gras, pensant fièrement à tout ce que les hommes du monde de mon père avaient entrepris. Je riais à sa manière de nommer les objets qu’il récitait et pris soin de ne pas le corriger pour continuer à l’écouter. Toutefois, lorsqu’il émit l’idée, ou plutôt la conviction, que je saurai moi aussi faire de la magie, j’eus quelques doutes. Mais à en voir son sourire nostalgique se former sur son visage, je me tus.

L’entendre parler de magie et de ses accomplissements donna naissance à un autre sentiment de fierté. Jusque là, je m’étais interdit beaucoup de choses, mais savoir qu’il avait pu soigner et aider des gens me donnaient les larmes aux yeux. J’étais fier d’avoir été accueilli par ce monde magique qui semblait bienveillant, et je m’en voulais de le rejeter si fortement. Je me surprenais même à vouloir partir chercher mes livres de sortilèges et de Défense contre les Forces du Mal pour apprendre ; engloutir les informations pour aider, à mon tour. Je ne savais pas si j’en serai réellement capable un jour, mais il me donnait espoir.

Il faudrait maintenant que je m’y attache. Je ne le savais pas encore, mais plus tard, cette discussion me reviendrait en mémoire, jouant un rôle décisif dans mon avenir.

Je souris au Moine Gras et, timidement et désolé d’avoir joué le gamin égoïste face à une personne si douce, je le remerciai.

- Vous avez raison… Merci de… Merci d’être resté avec moi.

Le sourire sur le visage du petit sorcier lui fit plaisir et le siens s'agrandit un peu.

" De rien mon garçon. Tu sais, écouter et aider, c'était mon métier dans le fond et je suis content de servir encore à quelque chose de temps en temps. Ce vieux tas de... de... de pas grand chose n'est pas à Poudlard pour rien grâce aux élèves qui se perdent un peu sur le chemin. "

Il accorda un grand sourire au garçon avant de regarder autour de lui. Son visage changea soudain, devenant rieur. Il lança un regard complice à son interlocuteur et reprit la parole un peu plus bas.

" À cette heure-ci, il ne doit pas y avoir grand monde dans les couloirs, tu devrais te déplacer sans mal. Je te propose un petit défi. Pour bien pratiquer la magie, il faut bien manger. Toi, tu pars par ton chemin habituel. Moi, je compte jusqu'à... dix et je commence à descendre par mon chemin habituel, le plafond. On voit qui arrive en premier dans la grande salle. Qu'en dis-tu ? Le premier arrivé choisira ton dessert. "

Il aurait adoré mettre son propre dessert dans la balance mais ça faisait bien longtemps que la cuisine des elfes lui était inaccessible pour son plus grand malheur. Lui qui, en bon représentant de la maison Poufsouffle, aimait tant la nourriture et la boisson. Le fantôme se redressa devant le jeune garçon en attendant sa réponse. S'il souhaitait rester ici encore un peu il le laisserait. Il n'allait pas non plus le forcer à aller manger.