Le cours commençait dans 5 minutes mais je préférais arriver en avance. Cela fait quelques jours que nous avons fait notre rentrée au château et je suis contente que la salle de cours ne soit qu'au premier étage. Pas très loin de la salle commune de ma maison. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas de stress pour trouver le chemin jusqu'à la salle. Il faut dire que le château est grand, les couloirs innombrables et étrangement semblables. Enfin, sûrement qu'il y a des détails qui m'échappent encore dans la décoration mais bon...

Je me joins à la file d'élèves qui commence à s'agrandir devant la salle. Certains discutent, d'autres plus réservés restent en retrait, plus rares sont ceux plongés dans un livre. Je m'adosse contre un mur et regarde ma montre. 5 minutes. J'ai le temps mais cela me va, je ne vais pas à reculons à ce cours, contrairement à certains de mes camarades. L'Histoire, de manière générale, est une matière que j'aime bien. Déjà, au primaire, dans mon école "moldue", c'était une des matières que je préférais. Enfin, je n'étais pas très difficile : en dehors des mathématiques où j'étais moins "bonne", j'aimais bien toutes les matières. Après, il faut quand même dire que je suis assez curieuse et j'aime bien les histoires bien racontées. Le fait est que l'Histoire est selon moi une matière tout sauf rébarbative ! Elle nous permet de voyager dans le temps, étudier d'autres us et coutumes, et même l'évolution de notre planète ! Après, c'est sûr que l'éloquence du professeur joue bien dans l'équation : mais j'ai eu de la chance jusque là et j'ai toujours eu un enseignant passionné par sa matière, tellement qu'il aurait pu être archéologue s'il aurait voulu ! L'école est un moyen d'apprendre, apprendre pleins de choses et d'assouvir notre curiosité. Aimant apprendre et découvrir de nouvelles choses, je n'avais pas de difficultés, de façon générale, à me diriger sur le chemin de l'école. Ainsi, le cours d'Histoire de la Magie agite ma curiosité.

Lorsque j'ai appris que j'allais venir étudier ici et que par la suite, j'ai pu tenter d'imaginer quels cours j'allais pouvoir suivre (j'ai facilement deviné le cours de potions ou celui de sortilèges...), je me suis demandé s'il y aurait un cours d'histoire sur le thème de la magie. Eh bien, nous sommes servis ici ! Et le programme est vraiment intéressant : nous allons étudier la création de Poudlard ! Lors du premier cours, notre professeure Miss Lydon, nous a présenté le programme et a tenté d'attiser notre curiosité. Je ne sais pas pour les autres mais moi je suis curieuse de savoir tout ce qu'elle peut nous raconter. Les 4 fondateurs ont sûrement vécu des aventures épiques. Je me demande donc qui étaient réellement ces fondateurs, en tant que sorciers et sorcières ? Quels sont les événements qui les ont mené à décider de se joindre pour créer une école de magie ?

Clairement, je vais devoir lire et m'informer mais je ne m'inquiète pas, il y a ici une grande bibliothèque. Après c'est sûr que c'est plus sympa d'écouter Miss Lydon que de le lire.
Tiens, d'ailleurs, dans mes pensées, je relève brusquement les yeux en sentant du mouvement : mes camarades s'agglutinent vers la porte qui s'est ouverte, nous invitant à entrer.
Saisissant mon sac posé à mes pieds, je me décolle du mur et entre à mon tour.
Par réflexe, je parcours la salle du regard, cherchant une place de libre parmi les pupitres doubles.

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Trois étages et un nombre arbitraire d’escaliers plus tard, et je me rendais essoufflé vers mon cours d’histoire. Mais c’était intense se rendre en cours à cette école. Il fallait savoir courir, sauter, et avoir assé de sagesse pour ne pas se tuer en chemin. Parfois, je me gâtais en sifflotant le thème d’Indiana Jones en traversant les couloirs, mais avec le peu de temps restant pour me rendre en classe, je gardais mon souffle pour les excuses que j’aurais à trouver si je n’y arrivais pas. Mon chat a mangé mon devoir ? Non, j'avais pas de chat...le rat de mon colloque l'avait mangé ? Les draps de mon lit se sont transfigurés en chaines pour m'y garder ?

Une chance que je réussi de peine à manquer la porte se refermant. Mes joues devaient être rouges. Je les sentaient chaudes, pire que la fois j'avais fais croire à ma prof de cinquième année que mon père était turque. Le pire ? Elle le savait, mais aimait mes histoires et les trouvaient bien éducative pour la classe de connaître une autre culture. Elle m'avait donc laisser croire qu'elle n'y savait rien. La vache ! En fait, trois mois c'était écoulé jusqu'à ce qu'elle convoque ma mère pour le lui dire. Apparemment j'était allé trop loin en la traitant de raciste quand elle m'avait confrontée. Non, je m'étais bien amélioré depuis. Mais cela importait peu, toutes les règles avaient changées.

Avant de venir à l'école pour sorciers, j'avais tenter de lire tous mes livres de cours. En quelques mois, j'avais le temps, et puis sachant que je n'irais pas à leurs écoles, mes amis m'avaient délaissé. La plus part de ce que je lisais ne faisait pas de sense. Des aiguilles en allumettes...des potions et tout ce qui en était, ça promettait d'être ardu... mais celui d'histoire, lui je l'avais lu avec l'avarice que je reservais à très peu de livre. Il n'y avait pas trop d'image, et ça m'avait gardé réveiller plusieurs nuits à lire et relire le contenu. De la magie, des guerres, des héros, il y avait de tout...même des amours - beurk.

Une place est libre près d'une blonde en jaune. Je tentais de me souvenir de la maison, mais j'avais voulu être lion, et je l'étais. Rien d'autre ne comptait.

— Salut, j’ai manqué quelque chose ? je demanda au lieu de m’introduire, sortant plume et parchemin de mon sac. J'avais perfectionné mon écriture angulaire avec des stylos et des crayons à mines, et je devais maintenant tout réapprendre avec une plume ! Pendant l'été, je m'étais entraîné. En théorie, j'aimais l'idée d'écrire avec le même instrument que Chaucer et Shakespeare. Ma mère aurait dit que c'était romantique. Je préférais penser qu'il avait de la classe. Mais, en pratique ? Pas vraiment. J'espère qu'elle donne le temps de prendre des notes... c'est pas facile avec une plume ! Je continua comme si nous nous connaissions.


@Constance Nelson

J'avais trouvé un pupitre double innocupé, dans la deuxième partie des pupitres de la salle. Il y en avait un autre tout devant mais je n'avais pas envie de commencer mon année en me faisant traiter de fayotte. C'est drôle comme peu importe quel type d'école c'est, les élèves de mon âge ont tendance à éviter le premier rang. Me voilà donc, vers l'arrière de la rangée de pupitre sombres, lustrés, propres et comme invitant à s'asseoir.
Alors que mon postérieur se pose sur le banc de bois, que j'ouvre ma besace pour sortir parchemin, trousse d'école, plume et encrier ainsi que mon volumineux manuel d'Histoire, je sursaute à moitié en entendant une voix là tout près. Je relève lentement mon regard puis mon visage pour dévisager celui qui se tient devant moi. Son visage ne me dit rien, en même temps, son uniforme m'indique sa maison. Gryffondor.
Par réflexe alors qu'un sourire affleure sur mes lèvres, je regarde furtivement à droite à gauche, étonnée que le garçon non seulement vienne s'asseoir et s'installer à côté de moi mais aussi qu'il s'adresse à moi d'une telle façon. On se connaît pas quoi ! Bon, c'est pas non plus agressif comme façon de faire, au contraire même, mais ça m'étonne. En tout cas, une chose est sûre, ce garçon est avenant et ne doit pas avoir de problème pour se faire des potes, même s'il vient d'arriver dans une nouvelle école.
Je me redresse et pose mon ouvrage sur le pupitre devant moi tout en observant ses traits.
- Salut, non non, on a pas encore commencé, commençais-je en réalisant qu'il a les joues rougies sûrement par l'effort physique. T'as couru ou quoi ? demandais-je avec un sourire amusé. Vous, les Gryffondor, votre salle commune, elle est vers où d'jà ? Nous, ça va, c'est au premier étage, dis-je d'un ton désinvolte en faisant référence au terrier.

Lorsqu'il mentionne combien c'est compliqué d'écrire avec une plume, alors que moi-même par réflexe j'ouvrais ma trousse, prête à saisir mon stylo bic, je m'arrête net dans mon élan. Je constate que mon nouveau voisin est soit né-moldu comme moi soit il a un de ses parents sorciers pour faire une telle réflexion.
Naturellement, j'acquiesce avant de rétorquer :
- C'est vrai que c'est plus lent d'écrire avec une plume mais on va bien finir par s'y habituer ! Pis, si elle parle trop vite, tu peux toujours prendre ton bic, j'pense pas qu'elle te regardera de travers, fis-je avec un regard entendu, elle a l'air plutôt cool, dis-je comme si cela suffisait.

Personnellement, quand il fallait recopier quelque chose qu'elle écrivait au tableau, j'utilisais ma plume et sinon, pour de rapides prises de notes, j'avais prévu mon crayon papier ou mon bic.
D'ailleurs, je sors ces items de ma trousse, les pose à côté de mon parchemin et sort ma plume et ouvre mon encrier. Je coule un regard vers mon voisin aux boucles brunes et lui demande :
- Au fait, c'est quoi ton prénom ? J'm'appelle Constance, dis-je d'un ton doux.

Miss Lydon n'a pas encore commencé à parler, elle est actuellement à son bureau, sûrement en train d'attendre que tout le monde se soit bien installé. J'ai beau savoir qu'on va parler des fondateurs et de la création de Poudlard, je me demande si elle va nous montrer des trucs qui leur a appartenu par exemple ou si avec sa baguette, elle va nous faire apparaître des sortes de mirages comme des fenêtres sur le passé. Est-ce seulement possible ? Pff, j'en sais fichtrement rien mais ne dit-on pas que la seule limite de la magie est l'imagination ? Ou la visualisation si l'on écoute attentivement certains profs.

Rabattant une mèche châtaine derrière mon oreille, je laisse mes yeux vagabonder autour de nous. J'aperçois un élève un ou deux pupitres plus loin bailler aux corneilles et hausse un peu les sourcils. Quoi, il est fatigué ou c'est l'idée d'assister à un cours d'Histoire qui le met dans un tel état ? J'espère que c'est la première option car clairement, c'est pas très poli ou intelligent de faire ça sinon.
Malgré moi, je pince un peu les lèvres, mes yeux papillonant du bailleur à mon parchemin vierge. Ah si seulement les gens pouvaient voir l'Histoire comme elle est vraiment : intéressante et curieuse !

729 - @Gideon Atwood, merci de d'être joint à ma p'tite châtaine

Rouge et or...mais l'or était souvent représente par le jaune. Avant qu’elle ne me le demande, j’avais à peine remarqué qu’elle était une pouffsouffle et non une lionne. Les quatre maisons, même avec les uniformes, j'avais du mal à les différencier. C'était stupide, je le savais, mais partenaire de classe, c'était partenaire de classe. Dormir autre part, j'avais fait ça à l'école pendant des années.

— Bah oui, j'ai couru... je répondis asse incrédule. Mais être en retard ce n'était pas quelque chose que les gens acceptaient normalement. Euh...la tour... Je ne pouvais pas me rappeler si c'était au nord... Ou peut-être à l'est ? Bien que j'avais vu mes points cardinaux, j'avais mal à les repérer. Au moins je connaissais ma gauche de ma droite.

— C'est au quatrième étage...par...là je rajoutai en pointant vers la tour. Au moins j'avais une idée de où elle se situait géographiquement parlant.

Autant que la magie c'était super, je ne comprennais pas comment après des siècles, le moyens d'écriture n'avait pas vraiment évolué. Il y avait des plumes qui écrivaient d'elles même, des plumes de triches, d'autres d'anti-triche, et personne n'avait fait, tu sais, tremper la pointe aux quinzaines de mots c'est vraiment pas éfficace.

Aux paroles de ma compagne de classe je regarda la blonde devant la classe. Elle était différente des autres professures que j'avais vu jusqu'à maintenant. Elle n'avait pas le regard que j'avais vu chez Miss Priddy et Valerion qui avait clairement vue de l'action. Áine Lydon avait une douceur chez elle que je voyais plus souvent sur les mères de mes amis à Manchester. Je pouvais facilement l'imaginer comme l'une de ces femmes dont ma mère se plaignait en affichant leur vie parfaite à la vue de tous sur les médias sociaux.

— Tu crois ? Je ne savais jamais à quoi m'attendre du monde magique.

Des choses apparemment innocentes, comme l'utilisation d'un bic, pouvaient provoquer un tollé, alors qu'apprendre à crocheter des serrures était considéré comme acceptable pour les premières années. Je n'étais pas exactement vendu à l'idée. Elle aurait pu être d'accord, mais attirer l'attention de camarades de classe qui pourraient penser autrement n'était pas idéal non plus.

Constance. En contraste avec la professeure, la jeune de Pouffsouffle était mince et anguleuse avec de jolies cheveux châtains. Je rencontrai son regard noisette un moment avant de me présenter.

— Gideon Il introduit. Au fait, ta chambre commune elle est où ? Autant qu'il avait tenté de lire son livre d'Histoire de Poudlard, les maisons ne m'avaient pas autant interessé que les passages secrets, les cours, et les créatures magiques.

Mon regard retourna au bureau de l'enseignante. Autant que je n'étais pas le meilleur à suivre le règlement, faire connaître son nom au premier cours n'était pas idéal non plus. Je fis une pause dans mon étude de la dame au cheveux châtain clair. Ses lunettes étaient différente de ceux que je percevais sur d'autres.

— Mais...ses lunettes non pas les... je passai ses doigts contre le côté de ma tête en faisant une courbe derrière ses oreilles pour compenser pour mon manque de vocabulaire. Je ne voyait pas les branches qui étaient la norme chez les moldus. Personellement je ne portais pas de lunettes mais je connaissais plusieurs qui en portaient dans ma vie. Du moins, hors de ma famille.

@Constance Nelson | 555

Le jeune brun qui me fait face semble surpris de ma remarque. "Bah oui, j'ai couru..." glisse de ses lèvres.
Je retins un sourire amusé et lui demande où se trouve sa salle commune approximativement, indiquant nonchalamment que la mienne se trouve au 1er étage. La localisation exacte de chacune des salles communes est secrète mais c'est juste histoire d'avoir une idée "à peu près".
Je ne sais s'il est sur la défensive - dans l'idée de cacher, par loyauté, la localisation de sa maison - ou s'il ne sait réellement pas où se trouve la salle commune de Gryffondor, mais il explique d'un air vague que la maison des rouge et or se trouve dans une tour. Au quatrième étage, précisa-t-il d'un air toujours vague.

Je hoche la tête, concentrée, haussant les sourcils à la mention du 4ème étage. Ah oui, tu m'étonnes qu'il a couru s'il est parti en retard des quartiers rouge et or. Ou bien il s'est fait embêté par les escaliers qui bougent tout seul.

Par réflexe, je jette un coup d'oeil à ma montre, il est l'heure pétante du début de cours, il ne devrait pas tarder à s'asseoir s'il ne veut pas se faire remarquer.
- Tiens assied-toi, si tu veux pas t'faire remarquer, lui conseillais-je en pointant le siège à mes côtés. Le cours va commencer.

Le jeune gryffon sort ses affaires et lance le sujet sur les méthodes d'écriture et notamment l'usage de la plume ici. Alors que je lui fait la remarque comme quoi je doutais que cela pose un problème à Miss Lydon qu'il utilise autre chose qu'une plume, il semble prudent, presque sceptique. Je tâche alors de le rassurer et lui souris, hochant du chef.

Il se présente ensuite, suite à ma question. Gideon, tiens c'est drôle, jamais entendu ce prénom avant. Je hoche de la tête avec un sourire poli et vérifie d'un coup d'oeil que je n'ai rien oublié, réajustant l'alignement de mon manuel d'Histoire sur ma partie du pupitre.
Sa question suivante me tire de mon ajustement. Je pensais lui avoir pourtant dit un instant plus tôt. Pas grave, je hausse les épaules intérieurement.
- 1er étage, mais j'peux pas vraiment t'en dire plus, j'tiens à ma peau, moi ! plaisantais-je en lui coulant spontanément un regard entendu.

Sous-entendu des Grands pourraient me faire passer un sale quart d'heure si je divulguais l'endroit exact de l'entrée. Un air malicieux se dessinant sur mes traits, mes yeux noisettes brillant d'un éclat amusé, je précise tout de même :
- Elle est bien sympa d'ailleurs. Très cosy !


Alors que j'observe en silence d'un air agacé le bailleur au corneilles assis deux pupitres plus loin, je suis tirée de mes pensées par une phrase étrange.
J'ouvre grand mes yeux et regarde Gideon d'un air perplexe :
- Hein... de quoi ? chuchotais-je pour pas qu'on nous entende. C'est que le deuxième cours d'Histoire de l'année, pas le moment de se faire repérer. De quoi tu parles ? Les lunettes de qui ?
La vision de Gideon mimant des lunettes pourrait faire pouffer plus d'une camarade mais je me contente de couler un furtif regard alentours.
C'est drôle quand même, ce nouveau voisin qui parlait de lunettes qui n'ont pas "un truc".
Machinalement, je tourne les yeux à nouveau, tentant par là de repérer un ou une camarade portant des lunettes.

560 - @Gideon Atwood

Mon commentaire était plutôt un manque de connaissances en termes de direction. Le fait que je me retrouvais au château était déjà un miracle. Poudlard était vaste comme endroit. Mon école primaire l'avait aussi été, mais les professeurs nous avaient guidés entre les classes. L'idée de laisser des petits mancuniens sans supervision ne leurs auraient jamais croisé l'esprit. Je m'habituais non seulement à la liberté, mais à la responsabilité qui venait avec.


À son offre, je ne pus qu'acquiescer. Je ne voulais pas me faire remarquer de si tôt, surtout dans un cours qui pourrait aller de n'importe quel côté. L'histoire avec le bon prof pouvait être fascinant, et puis avec le mauvais ça pouvait être absolument pénible. Il espérait que cette Miss Lydon serait engageante. Et puis la blonde qui lui offrait un endroit où s'asseoir semblait assez gentille. Ce ne serait pas la pire décision de ma journée.

Quand elle m'expliqua un approximatif d'où se trouvait sa maison, j'étais un peu confus. Avais-je donné trop d'informations quand j'avais pointé et donné autant de directions que je le pouvais ? Aurait-on ma peau ? Avec ce que j'avais vu de la magie, je n'hésitais même pas de le prendre littéralement. Il y avait sûrement un sort d'écorchage.

Lorsqu'elle expliqua le niveau de confort de sa salle commune, je ne pouvais que penser à la mienne. Les gros sofas moelleux, un feu dans l'antre à tous les soirs, et la chaleur de la pièce. Il y avait un style maximaliste à la salle commune de Gryffondor. Des objets entassés : les tapis, les sofas, l'armoire à distraire remplie jusqu'au top. Je n'avais jamais vu autant d'abondance, et j'adorais.

— La mienne aussi est hyper sympa, je lui répondis en miroitant son expression.

Au moins, en ce qui concernait son choix de partenaire pour le cours, elle n'était pas du genre à lui dire de se taire. Peut-être qu'ils s'en sortiraient amis à la fin. Gardant le ton bas, et mes yeux sur la professeure pour m'assurer que j'avais un moment pour répondre sans me faire prendre, je répondis tout aussi discrètement.

— La prof, je chuchotai. Ses lunettes tiennent toute seules... Ce que je n'avais pas rajouté, mais que je pensais, c'était : comme par magie. Je ne voulais pas être cet élève là, celui qui se fait savoir facilement comme n'ayant aucune connaissance du monde magique, mais en même temps, ce genre de truc m'avais pris au dépourvu.

Gideon ne semble pas avoir saisit la plaisanterie et un air confus passe sur ses traits. Par contre, ma remarque sur ô combien le terrier est cosy semble le rassénérer un peu et il me partage que lui aussi, sa salle commune est "hyper sympa".
Je lui sourie donc et tombe dans un bref silence - en raison de mon observation d'un certain bailleur.

Le lionceau me tire de mes pensées en me parlant de quelqu'un qui aurait des lunettes anormales.
Mon incompréhension tourne à la curiosité quand il précise de qui il parle : la prof, Miss Lydon.
Hein ? Quoi, il est sûr ?

A mon tour, je tourne mon regard vers la professeure qui se tient près de son bureau. Je plisse les yeux quelques secondes et espère qu'elle tournera la tête à un moment. Des lunettes qui tiennent toutes seules... Haha comme un binocle ? J'me demande d'ailleurs comme ça tient un binocle au fait ? Bon, bref, reconcentrons-nous, voyons. Alors Miss Lydon, tournez donc la tête s'il-vous-plaît...

Finalement, mon souhait est exaucé et j'avoue que je crois voir qu'effectivement Miss Lydon ne semble pas avoir de branches à ses lunettes. Trop bizarre.
- Nan mais ça doit être un effet d'optique, je sors sans réfléchir.
Bon, d'accord, on se trouve dans une école de sorcellerie mais pourquoi diable la prof d'Histoire aurait des lunettes enchantées ?
Pour le style ?
- Après, si t'as raison, p't'être que c'est pour le style, dis-je en coulant un regard vers mon voisin.
Après tout, que savais-je de la mode sorcière ? Ca s'trouve, avec leurs modèles de robes sorcières qui se ressemblaient beaucoup, les sorciers se rabattaient sur les accessoires enchantés. J'sais pas, moi, j'ai pas de lunettes.
Mais je décide spontanément de plaisanter dessus :
- C'est vrai ça, ça donne du "pep's". Tu connais personne avec ce genre de lunettes, toi ?
je comprends @Gideon Atwood, bon rétablissement alors

Un effet d'optique. C'était une idée. Peut-être. Ma mère m'avait déjà parlé de tenségrité une fois, et bien que le mot ne me venait pas, le concept lui cherchait à se superposer sur ses lunettes. Et puis la magie pouvait tout autant y être pour cause.

— Ouais, p't'être, je murmurai. Elle était stylée cette professeure. Différente des autres. Plus douce d'une certaine manière.

À sa question, je pris un moment. Est-ce qu'elle sait que je suis né-moldu ?

La question dans mon esprit me chicotte. Il y a tellement de sources contradictoires autour de moi. Au moins, je suis venu dans un temps où j'ai droit à ma baguette. J'avale, tappant ma plume à mon menton.

— J'connais personne avec des lunettes, je décide de lui répondre. Ce n'est pas exactement vrai, mais ce n'est pas vraiment faux non plus. Dans ma vie il n'y a pas trop de gens qui sont myopes. Ou le contraire dailleur.

Vivre avec une mère, fille unique, mono-parentale et des grands-parents pas mal absents ne laissait pas grand place pour explorer les différences de proche. Ma mère avaient des amies qui venaient jouer des jeux une fois par mois, mais aucune d'elle portaient de verres. Si elles en avaient, elle cachait le besoin avec des verres de contacts.

— Tu crois qu'on va apprendre quoi ? Je savais que c'était con comme question, mais le suspense pendant les présences faisait faire des tours à mon estomac. L'inconnu devant moi me fracassait sans que j'en sois conscient.

Gideon ne me répond pas de suite, de sorte que je lui coule un regard à la dérobée. Bah alors ? T'en connais ou pas ? Oui, forcément hein. Tout le monde connait quelqu'un avec des lunettes.
Sa réponse de fait, me laisse pantoise l'espace de deux ou trois secondes.

Sérieux ? "Personne" ?!
- Ah. Ah ouais, ben... c'est...
Etrange ? Bizarre ? Il va pas se vexer si je finis ma phrase ?
Bref raclement de gorge embarrassé.
- C'est... euh... 'fin, c'est pas usuel. J'veux dire, d'avoir des lunettes sans les branches. Elles sont enchantées, c'est sûr, comment veux-tu qu'elles tiennent sur son nez sinon ?

C'est comme si un ange passait et Gideon rompt le train de nos pensées avec une question somme toute assez bizarre vu qu'on s'apprête à commencer un cours.
J'ai envie de lui rétorquer, pour rire, "bah le sortilège d'invisibilité, non ?" mais bon, on s'connait pas vraiment alors... je vais me contenter de la réponse basique :
- J'pense qu'on va continuer sur ce dont elle nous a parlé la semaine dernière.

En effet, le premier cours de l'année de mardi dernier, Miss Lydon nous avait exposé le programme scolaire et nous avait un peu sondé quant à nos propres connaissances sur le sujet.
Je hausse un peu les épaules et adresse un petit sourire à mon voisin.
- Y'a d'fortes chances qu'elle nous parle davantage des Quatre Fondateurs de l'école. Helga Poufsouffle, Godric Gryffondor, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard, récitais-je sans réfléchir avant d'ajouter d'un air maladroit : ils en avaient des noms particuliers à l'époque hein ! Bref, j'pense qu'elle va nous parler des liens qu'ils avaient entre eux et ce qui les a poussé à créer Poudlard. J'pense que ce sera un bon début, concluais-je en hochant la tête.

Sur ces mots, je tourne la tête vers la porte qui s'est refermée, sans courant d'air. Ah voui, c'est vrai, le genre de truc que les profs aiment bien faire par ici. Fermer une porte de classe par la magie. Drôle d'habitude.

@Gideon Atwood