...
Rien.
Le silence le plus complet.
Le bruit de mes pas résonne dans les couloirs du château. Un château vide. Pas une seule lumière. Les couloirs sont plongés dans l'obscurité. Mais mes yeux s'habituent peu à peu à ces ténèbres.

J'ai donné rendez-vous à Shanna à minuit pile dans la salle des trophées. Pourquoi se risquer à sortir la nuit et à ne pas respecter le couvre-feu ? Pourquoi prendre le risque de se faire attraper par un membre de l'équipe éducative. Pourquoi se balader dans les couloirs, avec la possibilité de croiser un fantôme terrifiant. Peeves. Je n'ai pas envie de subir une de ses farces. Pire. Le baron sanglant. Oh pitié, faites que je ne les croise pas.
En plus, c'est bientôt halloween. Le fait de savoir ça, ça rajoute une ambiance étrange. Et bonsoir les petites frayeurs !
Mais quelle meilleure mise en situation que l'obscurité de la nuit pour s'entraîner à lancer Lumos. Après un mois entier de théorie en cours de sortilèges, on a enfin appris un sort ! Alors ça serait bien que j'arrive à l'effectuer correctement. Je commence à comprendre que lancer des sorts, ça ne se fait pas comme ça. Ça demande du travail, des efforts. Et je suis prêt à les fournir.

Alors que je me dirige à pas de loup vers ma destination, je laisse mes pensées vagabonder.
Poudlard. Cette école, ce château. Ça représente un si grand changement pour moi. Pour tous les élèves, ça je n'en doute pas. Mais encore plus pour moi.
Je ne pensais pas que j'allais si rapidement m'y habituer. Un matelas bien rembourré, un bon oreiller, des toilettes propres. Franchement, quand on vient d'une famille pauvre, on a beau changer de cadre de vie, on ne dit pas non à une amélioration de nos conditions.
J'apprends à vivre d'une autre manière. À vivre en collectivité, certes, mais aussi à vivre dans un environnement sain, agréable. Je ne dis pas que vivre avec mes parents et ma petite sœur n'était pas agréable ! Loin de là. Mais, disons que que c'était différent.
Ma mère et Mila. Je m'inquiète encore pour elles. Malgré le fait que j'ai pu les voir sur le quai 9 3/4, ce n'était qu'un moment bref. Elles avaient l'air d'aller bien, mais je me fait encore beaucoup de soucis. J'étais allé à la volière pour leur envoyer un message, mais je n'ai pas eu de réponse depuis. J'ai peur que papa en veuille à maman depuis qu'il a découvert qu'elle possède des pouvoirs surnaturels. Pas si surnaturels que ça quand on connaît l'existence du monde magique, mais suffisamment hors du commun pour lui faire peur et devenir menaçant envers maman. Surtout s'il prend conscience que Mila possède les mêmes pouvoirs que maman et moi.
Je n'ai jamais vu mon père faire du mal à qui que ce soit. Il a toujours tout fait pour nous rendre heureux. Mais je ne sais pas... j'ai un mauvais pressentiment. Lorsqu'il s'est approché de maman et Mia, quand j'ai pris le portoloin, je ne l'avais jamais vu avec cette expression sur le visage. C'était de la colère, mais il y avait autre chose. De la peur peut-être ? Aucune idée. Mais un mélange de colère et de peur peut faire faire des choses inimaginables. J'espère que ce n'est pas le cas.
C'est décidé. Si je n'ai pas de nouvelles à Noël, je m'éclipserai de Poudlard une journée pour m'assurer qu'ils vont tous bien et qu'il ne s'est rien passé.

Une étrange impression de chaleur vient rencontrer mon visage.
J'y suis ! C'est la salle des trophées.
Il fait un noir d'encre. Parfait pour s'entraîner à lancer Lumos !
La salle est vide. Shanna n'est pas encore arrivée. Je dois être un peu en avance. J'espère que Shanna n'est pas tombée sur un professeur !
Je marche dans le noir et commence à me remémorer les étapes pour lancer un sort, afin de faire passer le temps, et d'oublier cette peur de l'interdit qui me noue la gorge. Le pire, c'est que c'est moi qui ai eu l'idée !

@Shanna Skayls @Cilblanc Elk @Ivy Starfell @Merinda Swart

@Alexis Smith @ Cilblanc Elk @Ivy Starfell @Merinda Swart

Après quelques minutes d'une attente insupportable, j'entends un bruit vers les escaliers par lesquels je suis arrivé. Je me rapproche de l'entrée de la salle. Il fait toujours un noir d'encre, mais je distingue une forme qui avance dans ma direction. Je brandis ma baguette, au cas où cette ombre se révèle être une menace. Mais je découvre rapidement, dans un soupir de soulagement, qu'il n'en est rien, et j'entends une voix claire souffler à mon oreille :
-Hey, salut Alexis ! T'es prêt ?
Bien qu'elle ne peut sûrement pas le voir, j'esquisse un sourire.
Bien sûr que je suis prêt ! Je n'attendais plus que toi.
Mes yeux ont déjà eu le temps de s'habituer à l'obscurité, contrairement aux siens, et je la vois sourire, elle aussi. C'est étrange. On est tous les deux en train d'enfreinfre le règlement et de mettre à mal la confiance que les enseignants de Poudlard pourraient nous donner, et pourtant on est heureux. Ou du moins on souris. Est-ce un sourire de bonheur, ou plutôt d'excitation causée par l'interdit ? Ou bien est-ce l'interdit qui me rend heureux ?Je ne sais pas. Je ne suis pas doué pour comprendre les sentiments des autres, alors pour ce qui est de dechiffrer les miens, mieux vaut oublier. Tout ce qui m'intéresse, en ce moment précis, c'est ce goût de l'interdit qui me donne la chair de poule, et c'est un sentiment incroyable !

Shanna s'est écarté de quelques pas et a lancé Lumos. Une lumière vive s'échappe alors de sa baguette.
Et ben ! Finalement, on dirait que tu n'as pas tant besoin que ça de t'entraîner à Lumos, dis-je en rigolant. J'en oublie même la prudence qui est de mise quand on sort la nuit. Si je veux pouvoir profiter à nouveau des couloirs silencieux et de cette sensation inédite apportée par l'interdit, il va falloir que j'apprenne à être discret.

Lumos !
Une petite boule de lumière scintilla au bout de ma baguette, mais s'estompe rapidement.
Mince ! Il se passe la même chose que quand j'étais en cours avec Miss Priddy. Pourquoi l'effet produit par le sort ne persiste que si peu de temps ? Pourtant, j'ai mis dans mon sort la bonne prononciation, comme nous la appris la professeur de sortilèges. Et grâce au silence ambiant, ce n'est pas très compliqué de se concentrer uniquement sur le sort, même si il y a toujours cette leur d'être surpris qui se cache, là, quelque part en moi.
À moins que le problème se trouve au niveau de mes sentiments. Il faut que je les mette de côté et que je ne garde que l'espoir. Ça ne sera que de cette manière que j'arriverai à produire une lumière digne de ce nom !
Je ferme les yeux et me concentre à nouveau. De l'espoir, donc. Où est-ce que je peut bien trouver de l'espoir ? L'espoir de ne pas se faire attraper par le concierge ? Non, ce n'est pas assez profond. L'espoir de revoir ma famille. Oui, ça, c'est mieux. De revoir ma mère. Et ma sœur, aussi. Voilà, il faut que je me concentré sur ça.
Lumos, dis-je doucement, calmement.
Une magnifique boule de lumière apparaît alors au bout de la baguette et éclaire la salle, se reflétant sur le métal des trophées. Et bien, on dirait qu'il ne sert à rien de dire le sort avec une voix forte. Il suffit d'y mettre de la conviction et de faire primer le bon sentiment.

Wouaw, t'as vu ça, Shanna ? J'ai enfin réussi à bien lancer Lumos ! On a bien fait de sortir ce soir. Être dans la nuit, ça donne du contexte. Ça permet de bien s'entraîner. Je pense que c'est comme ça qu'on doit réviser les sorts. En s'y confrontant dans des situations réelles, de la vraie vie.

Je me rapproche d'elle. Pendant que je m'entrainais à lancer Lumos, elle a commencé à déambuler dans la salle.
Elle me voit se rapprocher et me dis :
Tu veux qu'on essaye de lancer des sorts de défense contre les forces du mal, après ? 
Je rigole.
Lancer un sort, et dès qu'il est maîtrisé, s'entraîner à en lancer un autre. Je reconnais bien là Shanna. Elle ne s'arrête donc jamais.
Oui, pourquoi pas ! Je me suis déjà bien entraîné à lancer flipendo, donc si tu a encore des difficultés pour celui-là, je peux te donner quelques conseils. Sinon, j'ai encore un peu de mal avec lashlabask.

Je tiens bien haut ma baguette et balaie de lumière l'espace qui nous entoure.
Mais ça te va si on explore un peu la salle avant ? Je n'étais encore jamais venu, et j'aimerais vérifier quelque chose.
Avant d'attendre sa réponse, je me rapproche d'une vitrine remplie de trophées. Ceux-là ont été décernés à d'anciens élèves de Poudlard qui ont été préfets.
Mais où je pourrais trouver... ? Dans cette autre vitrine, peut-être ?
Je m'éloigne un peu plus de Shanna pour me pencher sur une nouvelle série de trophées. Ceux-ci, ils appartiennent aux joueurs de quidditch de Poudlard. C'est là que je devrais le trouver. Enfin, s'il existe bien.
Je place ma baguette, désormais source d'une puissante lumière, devant moi, pour éclairer du mieux possible la vitrine et les merveilles qu'elle renferme.
Je porte d'abord mon attention sur les trophées en bronze. Non, ce n'est décidément pas là.
Puis ceux en argent. Toujours rien. Bon. Je me suis fait de fausses idées. Voilà, je n'aurai pas dû trop espérer.
La lumière de ma baguette tressaille.
Ils sont là. Les trophées en or. Je passe rapidement ma baguette devant eux. Rien... c'est bien ce que je pensais.
Je me retourne pour chercher des yeux Shanna. Ah, trouvée ! Je m'avance vers elle, mais m'arrête au bout de quelques pas.
V. Smith.
Non ?
Si.
Je l'ai bien vu passé. Mais je n'y croyais juste plus. L'information n'était pas arrivée là où il fallait. Mais elle a réussi à se frayer un chemin, et est venue m'éclaircir d'espoir. La lumière de ma baguette se fait encore plus brillante.
Smith. Mon nom. Mais aussi le nom de nombreux anglais.
Mais V. Smith, ça, c'est plus rare.
Je me retourne et reviens sur les pas. C'était par là qu'il était.
Oui, celui-là. Un trophée époustouflant. Plus doré que tous ceux autour de lui. La lumière que je produis vient se refléter sur lui, et illumine ainsi touts les autres trophées de la vitrine.
Maman, est-ce toi ?
Je me penche et distingue le reflet de mon visage sur le trophée, d'une lisseur exceptionnelle. Mon regard rencontre des yeux d'un bleu turquoise. Les miens. Les siens. Les notre.
On m'a toujours dit que j'ai les yeux de ma mère. C'est la première fois que je m'en rends compte.
Oui, c'est bien toi.
Sur le socle du trophée est écrit V. Smith. Si ce n'était que ça, je n'aurais pu en être certain. Mais il y avait un cadre à côté du trophée. Un cadre avec son portrait.
Ma mère est raillonante. Ses yeux sont plissés. Elle rigole. Elle est heureuse. Je vois à travers la vitre qu'un sourire apparaît sur mon visage. Je sens une larme couler sur ma joue. Je suis heureux, moi aussi. C'est donc bien vrai. Maman s'est également tenue ici, il y a une vingtaine d'années. Elle a parcouru les mêmes couloirs que moi, foulé de ses pieds les mêmes pavés. Et elle a fait ses preuves sur le terrain de quidditch. Ce trophée est le sien.
Maman, je veux que tu sois fière de moi. Tu as laissé ta trace ici. Je ferai de même, je te le promets. Je ne sais pas quand je te reverrai, et j'espère que tu vas bien. Mais quand ce jour viendra, tu seras fière du chemin que j'ai parcouru. Et plus tard encore, il y aura, exposé dans cette salle, un trophée à mon nom. Et nous serons là, tous les deux, à contempler nos deux trophées dorés et à s'échanger nos histoires, nos aventures de Poudlard.

Sans m'en rendre compte, je me perds plusieurs minutes dans mes pensées, dans cet espoir en l'avenir, et mon Lumos redouble d'intensité.

@Shanna Skayls @Cilblanc Elk @Ivy Starfell @Merinda Swart

Et voilà ! @Alexis Smith @ Cilblanc Elk @Ivy Starfell@Merinda Swart
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Le bras de Shanna qui vient se poser sur mes épaules me ramène à la réalité. Puis, une voix le murmure doucement à l'oreille :
Euh... Alex... Tu veux m'en parler ? Pourquoi... Pourquoi tu pleures ?
Je me rend alors compte que ce n'était pas qu'une goutte, mais plusieurs, qui sont venues humidifier mes joues, maintenant toutes perlantes. J'essuie alors ces larmes avec le dos de ma main, et répond à Shanna, sans toutefois détourner mon regard de la coupe en or massif :
C'est la coupe de ma mère. On m'avait dit qu'elle avait joué au quidditch, quand elle était à Poudlard, mais je n'en étais pas sûr. Et puis je me rends compte que c'est vrai.
Je marque une pause.
Tu sais, il y a encore quelques mois, je ne savais même pas que tout ça existait. La magie, je veux dire. Mais tout est allé si vite. Je n'avais même pas eu le temps de comprendre comment j'avais fait pour faire faner la plante de mes parents rien qu'en la regardant que ma mère m'a envoyé rejoindre pépé en prenant un portoloin. En plus, je savais même pas ce que c'était, un portoloin ! D'ailleurs, c'était bizarre, la sensation.
Je lâche un ricanement nerveux.
Mais depuis, je n'ai pu revoir ma mère et ma petite sœur, Mia, qu'une seule fois. C'était sur le quai 9 3/4.
Je secoue la tête.
Elles me manquent. Je ne comprend pas pourquoi je devais partir.

Je sentis Shanna me tirer en arrière. Elle s'appuie contre un mur et se laisse glisser par terre, m'entrainant avec elle. Après un moment de silence, elle reprend :
Toi aussi, ils te manquent...
Parles moi d'eux.
Tout en tenant toujours fermement ma baguette allumée en main, je regarde Shanna, droit dans les yeux :
Mia est géniale. Elle devrait venir à Poudlard l'année prochaine. Je te la présenterai. Et puis ma mère, c'est la personne la plus merveilleuse que je connaisse.
Je lâche dans un soupir :
Je les aime.
Mes larmes commencent à cesser de s'écouler. Je reprend mon souffle et poursuit :
Je ne sais pas pourquoi maman m'avait caché tout ça. Pépé, le père de ma mère, m'a enseigné, quand j'étais chez lui, donc depuis mars, les bases du monde magique. Ce que je devais savoir avant d'arriver ici. Mais maman ne m'en avait jamais parlé ! Je ne sais pas. C'est comme si elle avait peur de la réaction de mon père. Pourtant, il a toujours été super avec nous. Je l'aime aussi. Mais je ne sais pas.
Je baisse les yeux, découragé.
J'ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas si c'est compréhensible, mais j'ai peur pour ma mère. Papa doit être tellement choqué par ce que j'ai fait, le pouvoir que j'ai. Je ne sais pas s'il pourra pardonner à ma mère de lui avoir caché tout ça.
Je soupire.
Et puis c'est pas tout. Il y a plus d'un mois, j'ai envoyé une lettre à mes parents, pour prendre de leurs nouvelles. Mais je n'ai eu aucune réponse. J'ai peur.
Je déglutis.
J'ai peur qu'il leur soit arrivé quelque chose.
Je me replonge quelques instants dans le silence, pour reprendre le contrôle de mes émotions.
Ça va faire plusieurs moi que je connais Shanna, vue qu'on s'était rencontré avant d'arriver à Poudlard. Mais c'est la première fois que je me livre de cette manière là à quelqu'un. Je sens qu'un lien fort pourrait se créer entre nous deux.

Et puis je réfléchis à ses paroles.
Toi aussi, ils te manquent...
Quelque chose me semble bizarre. Non, ça doit être moi qui est triste, tout simplement.
Toi aussi, ils te manquent...
Toi aussi
Ça voudrait qu'à elle aussi, ses parents lui manque. Bon, en y réfléchissant, ce n'est pas un scoop. On ne voit plus nos parents, donc c'est normal qu'ils nous manquent. Mais peut-être que, comme pour moi, il y a quelque chose de plus profond derrière ce manque. Je lui ai ouvert mon cœur, et elle m'a aidé à le faire. A mon tour de lui apporter mon soutien, si elle en a besoin.
Et toi aussi, tes parents te manquent ? Tu veux en parler ?
Je la regarde.
D'un regard franc.
Je veux comprendre ses sentiments.
D'un regard profond.
Je veux l'aider, comme elle m'a aidée.
D'un regard dans lequel ne transparaissent aucune larmes, aucune tristesse.
Mes yeux semblent dire : c'est à mon tour, de t'aider.

@Shanna Skayls@Cilblanc Elk@Ivy Starfell@Merinda Swart

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Elle prit une profonde inspiration et tente de refouler les premières larmes qui emplissent ses yeux.
Elle me parle alors de sa grande sœur, Jennyfer, de ses parents, puis de son grand-père, atteind d'une maladie grave. Elle a peur qu'il lui arrive quelque chose avant qu'elle ait pu le revoir.
Je la comprends tellement ! Ça fait un mois que je n'ai plus vu pépé et il me manque déjà. Et c'est sans parler de mes parents, et de l'inquiétude qui me tord le ventre.
Je te remercie de m'avoir partagé tout ça, Shanna. Sincèrement.
J'espère que tu as raison, pour mes parents. Le hibou a dû se perdre.
J'essaie de me convaincre que tout va bien, mais je ne pourrai en être totalement sûr que quand j'aurai des nouvelles.
Mais les paroles ne Shanna me permettent de penser à autre chose qu'à mes problèmes familiaux.
Je pense que tu devrais demander à tes parents d'aller rendre visite à ton grand-père le plus tôt possible. Tiens, pourquoi pas pendant les vacances de Noël ?

Je la sens frissonner, son épaule tremblant à côté de la mienne. Puis elle se relève d'un coup, comme si elle voulait changer de sujet et revenir à l'objectif initial de la soirée : s'entraîner aux sortilèges. Et elle a bien raison ! On a trop tergiversé sur nos familles et notre tristesse. C'est assez pour cette nuit. Mais il faudra qu'on finisse cette discussion. Ça fera autant de bien à Shanna qu'à moi.
Je saisis sa main tendue pour m'aider à me relever.
Allez. Viens ! On recommence les sorts ! Elle a parlé d'une voix franche, sûr d'elle. On dirait que notre petit moment de réconfort a rendu ses idées plus claires, comme les miennes. Maintenant, on est dans un bon état d'esprit pour travailler. On sait pour qui on le fait. Pour nous, mais aussi pour ceux qui nous sont chers. Pour notre famille. Ceux qui sont loin de nous. Ceux qui nous manquent.
Je la regarde avec un sourire sincère :
Tu as raison. C'est reparti !

Nox.
Alors que j'éteins ma baguette, nous plongeant ainsi dans le noir, pour ensuite pouvoir à nouveau lancer lumos, j'entends un bruit de pas en provenance de l'entrée de la salle des trophées.
Je cherche Shanna des yeux, mais, dans la pénombre renouvelée, je ne la trouve pas.
Je murmure :
Pssst. Shanna ! Quelqu'un approche.


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Quoi de mieux que la nuit pour enfreindre le règlement ? Comme ça, hop elle enfreignait l'article I.7.1.1. Non, non, cette fois-là, ce n'était pas du tout pour enfreindre le règlement. Pour une fois. Même si à vrai dire, cela faisait déjà un petit bout de temps qu'elle n'avait pas enfreint le règlement. Pas une seule fois depuis le début de l'année, du moins selon ses souvenirs. Peut-être, à la rigueur, une tentative de pénétrer dans les cuisines, mais qui n'avait jamais fait ça ?
Non, cette fois-ci, elle avait fait une insomnie, et avait donc décidé de se promener un peu pour se dégourdir les jambes, le remède contre les insomnies, selon elle. Elle avait parfaitement conscience d'enfreindre le règlement, mais elle trouvait cette règle de couvre-feu stupide. Il devrait au moins y avoir un paragraphe sur les insomniaques. Et les somnambules.
Elle avait donc quitté son dortoir après s'être rapidement rhabillée. Elle s'était dirigée vers le parc, mais constata avec dépit qu'elle était fermé magiquement. Elle n'avait pas voulu pas tester le sort Aberto (bien qu'elle ait pensé à emmener sa baguette magique) car elle n'était pas sûre de pouvoir en suite refermer la porte avec le bon sort. Elle avait donc opté pour une promenade nocturne dans le château, sous les rayons de lune pénétrant par les fenêtres.
Elle avait déjà fait le tour du château lorsque, en passant non loin de la salle des trophées, son ouïe aiguisée par le silence incessant capta de légers bruits en provenance de la salle réservées aux récompenses des élèves méritants. Le concierge ? Sûrement pas à cette heure-ci. Elle déroula une oreille à rallonge et chercha l'origine des bruits. Non, décidément, ce n'était pas le concierge. Le "Nox" qu'elle avait perçu et le "Pssst. Shanna ! Quelqu'un approche" appartenaient à la voix d'un élève.
Puisqu'elle était repérée, autant y aller franco.

- Lumos Maxima, murmura-t-elle pour éclairer toute la pièce lorsqu'elle entrerait.

Puis elle poussa le battant et se retrouva face à deux élèves plus jeunes, dont une Serdaigle qu'elle avait reconnu pour être une amie de sa cousine, Mélodie Flowers.

Ivy ne put s'empêcher de laisser sortir un petit rire nerveux, qu'elle parvint à contenir rapidement. Elle avait conscience que ce qu'elle faisait désobéissait au règlement, et cela la rendait à la fois anxieuse et fébrile. A vrai dire, elle avait réfléchi longtemps avant de sortir du dortoir sur la pointe des pieds, en compagnie de Merinda. Elle ne savait pas si faire cela pourrait lui attirer de vrais gros ennuis, ou si on allait seulement la gronder un petit peu. C'était donc avec cette mentalité qu'Ivy était sortie de la salle commune.

- J'ai à la fois peur et même temps je suis super curieuse, murmura Ivy à l'adresse Merinda.

Si ça n'avait pas été avec Merine, Ivy ne l'aurait probablement fait. Car sortir dans le noir, dans les couloirs vides, où seuls les tableaux mouvants étaient encore réveillés, était assez effrayant. Heureusement que toutes deux se connaissaient très bien, et qu'elles étaient munies d'une baguette magique - même si elles ne connaissaient que quelques sorts qui leur seraient vaguement utiles - car qui sait ce qui pourrait se passer ? Ivy avait entendu toutes sortes d'histoire à propos des fantômes de Poudlard, notamment Peeves ou le Baron Sanglant, et elle redoutait de les croiser.

Les deux jeunes filles se pressèrent dans les escaliers, montant vers le hall d'entrée. Les sous-sol fichaient la trouille, et Ivy n'avait aucune envie de croiser un elfe de maison à côté des cuisines.

- On va dans les toilettes abandonnées, ou on passe directement à la salle des trophées ? chuchota Ivy, alors qu'elles arrivaient au 1er étage.

Pour le moment, la mission était plutôt réussie. Personne, ni vivant ni mort, n'avait croisé leur route, qu'elles continuèrent, à la seule lueur de leurs baguettes. Ivy était assez fière de mettre à exécution, dans la vie réelle, ce qu'elle avait appris en cours de sortilèges.

Après un rapide passage aux toilettes abandonnées qui n'étaient, après tout, que des toilettes, elles allèrent directement au troisième étage. Plus elle s'élevait dans le château, plus Ivy se sentait fébrile et joyeuse. Cette petite pointe d'adrénaline la faisait frissonner, et elle s'imaginait déjà telle Harry Potter sauvant Poudlard et le monde de terribles forces du mal.

Mais cet enthousiasme ne dura qu'un court temps, car elles arrivèrent bientôt devant la salle des trophées. Seul petit problème : on pouvait entendre des gens discuter. Ivy se figea, et essaya de réagir le plus rationnellement possible. Elle attira Merinda contre le mur, afin de se cacher des personnes qui pouvaient potentiellement les voir, et murmura "Nox" afin d'éteindre sa lumière. Dans le noir, elle chuchota :

- Merine, on est dans le caca s'ils nous voient...

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Merinda et Ivy avaient décidé de partir en exploration dans le château, aux alentours de minuit.
La jeune sorcière était terriblement excitée, l'approche de la fête d'Halloween rendait l'ambiance de cette escapade nocture encore plus sombre, et Merinda adorait ce sentiment d'enfreindre les règles et de sentir l'adrénaline monter dans son corps.
Sa baguette allumée grâce au sortilège Lumos apprit en cours, elle arpentait les couloirs et les escaliers aux côtés d'Ivy, se sentant libre et audacieuse.
C'est alors qu'à l'approche de la salle des Trophées, des voix se firent entendre, venant de la pièce en question. Ivy réagit immédiatement, se plaquant contre le mur et entrainant Merinda dans son mouvement. Les deux premières années éteignirent leurs baguettes, et Ivy chuchota à l'oreille de Merinda :
"Merine, on est dans le caca s'ils nous voient..."
La fille à la peau métisse était mitigée entre excitation et appréhension, et, toujours plaquée contre le mur, s'approcha de la porte ouverte d'où émanait de la lumière. Ne prenant pas le risque de se faire voir, elle ne put s'approcher assez pour pouvoir voir l'intérieur de la salle, mais les voix qui lui parvenaient aux oreilles étaient tout sauf des voix d'adultes.
"C'est des élèves, comme nous !" Murmura-t-elle à son amie, un sourire aux lèvres.
Et s'il y avait une sorte de rassemblement d'élèves dans la salle des Trophées, et qu'elles avaient loupé l'invitation ? Cette perspective était très peu probable,
un trop gros rassemblement en pleine nuit serait détecté par n'importe quel adulte, tout le monde le savait. Il devait s'agir de deux ou trois élèves ayant décidé de visiter le château de nuit, comme elles.
Que faire ? L'occasion était trop tentante pour ne pas aller voir ce qui se passait. Et puis, les deux jeunes filles avaient sûrement déjà été repérées.
Alors, prenant la main d'Ivy, Merinda lui dit :
"Viens, on va voir ce qui se passe !"
Puis elle entraina son amie avec elle, et se retrouva face à trois élèves. Elle en reconnu une de suite. Shanna Skayls. Suite à un défi d'Ivy, Merinda avait fait croire à Shanna qu'elle était sa demi-sœur, et la première année de Serdaigle y avait cru si fort que Merinda aurait pleuré de rire si elle n'avait pas choisi de conserver son rôle encore un peu.
"T'as vu ?" Chchota-t-elle à Ivy en montrant d'un signe de tête la jeune Serdaigle.
Et, se tournant vers Shanna, elle lui adressa un clin d'œil et dit à voix basse, juste assez pour que Shanna l'entende :
"Comme on se retrouve... ça va demi-sœur ?"
Regardant ensuite autour, elle vit un autre première année, et une troisième année.
Qu'est-ce qu'une troisième année faisait parmi des première année ?

@Ivy Starfell @Shanna Skayls@Alexis Smtih @Ciblanc Elk