4 janvier, 2048
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Ciel clair, bourasques
@Padrec Clare

Après un autre souper gastronomique, Gideon se mit à marcher dans les couloirs du château. La machine à rumeur était à nouveau repartie, un autre professeur venu à Poudlard. Il semblait qu'il y avait grande rotation, c'est temps-ci, mais ce n'était pas de ses affaires, et puis, les runes, il n'aurait pas vraiment à s'en occuper avant au moins une autre année. S'il décidait de prendre le cours bien sûr.
Contre les vitres à meneaux, on entendait les bourrasques, le vent qui se hurlait contre les murs comme s'il voulait rentrer pour se réchauffer au prêt des nombreux feux de foyer qui remplissait les grandes cheminées du château.

La tour nord lui était inconnue. Il avait entendu parler de chocobataille, et avec sa collection grandissante de carte, il décida de s'y aventurer. N'ayant pas le meilleur discernement, il s'est bien sur perdu au long du chemin. C'est une nouvelle voix qui l'attira. Un homme, et le son de mouvement dans une pièce près de lui. Avec quelques pas, il vit un homme s'installant dans la classe de runes. Et bien, les rumeurs étaient vraies.

— Je vous aide, m'sieur, il décida, entrant sans invitation pour empêcher une boîte précaire de tomber. Bien que ce n'était pas ce qu'il avait en tête de faire, Gideon était un élève doté de vaillance et d'empathie après tout. Faut pas faire ça tout seul, ça peut être dangereux... Il dit boîte en bras, attendant des directives. Je la pose où votre boîte m'sieur ? Elle est lourde... Dites-vous n'avez pas amené des menhirs ?

Tout est là. Rien ou presque n'est à sa place mais au moins tout est là. Padrec n'a pas prévu de rentrer si souvent que cela en Irlande, il préfère avoir tout à sa disposition. Pour lui-même, pour ses recherches et pour son nouveau rôle de professeur d'étude des runes.
Il n'a pas à se plaindre, ni de son espace de travail, ni de son espace personnel. Sans être extravagant, les lieux ont le mérite d'être clairs et spacieux. Et calmes. D'un calme qui lui convient parfaitement.

Il réfléchit à ce qu'il voit devant lui. Va-t-il laisser les bureaux ainsi ou les mettre autrement. Lors de ses conférence, les autres sont de simples auditeurs. Mais là ses élèves devront être actifs. Ils devront pouvoir travailler, échanger, tester... Peut-être qu'en les mettant par petits groupes seront-ils plus efficace ? A moins que ça ne les pousse à discuter entre eux au lieu d'écouter.

L'archéologue se passe la main dans les cheveux quand un mouvement et une voix le font se retourner. Que fait ce mini sorcier avec un de ses cartons dans les mains ? décontenancé par son entrée en matière, Padrec reste un moment sans voix, à le fixer bêtement.

"Si vous pouviez le reposer où il était, ce serait parfait" finit-il par lui dire.

Il n'est pas contre de l'aide pour déballer ses cartons, mais il en est qui ne sont pas à mettre dans toutes les mains. Et celui-là en fait parti s'il se fie au signe qu'il a dessiné dessus.

"Pas de menhir, non, mais quelques anciens artefacts qu'on ne peut toucher sans précaution."

Que va-t-il faire de tant d'enthousiasme ? Il se voit mal renvoyer le garçon hors de sa toute nouvelle salle de classe. Et s'il profitait de sa motivation ?

"Si vous le souhaitez, vous pouvez aligner contre les murs les cartons ornés d'un C." Il pourrait alors bouger les bureaux ainsi libérés comme il lui convenait avant de commencer à ranger.
"Prenez-garde à ceux sur lesquels un A est noté. Je préférerais que vous n'y touchiez pas." ajouta-t-il en surveillant celui qu'il tenait dans les mains.

Gideon ne bougea pas immédiatement, donnant un hochement de tête une fois l’explication terminée pour déposer la boîte. Le monde magique ne cessait de fasciner le jeune homme qui jusqu’à présent avait vécu une vie banale et moldue. Quand sa mère lui avait écrit de rester à Poudlard pour les fêtes, il avait eu un petit pincement au cœur, mais au final, il avait apprécié l’opportunité de pouvoir découvrir les couloirs un peu plus intimement.

Un autre hochement du chef, et il se mit au travail, trouvant des boîtes avec la lettre C et les posant contre le mur en question.

— C’est peut-être parce que m’man est moldue, mais les runes ce n’est pas un alphabet ? le jeune lion demanda tout en travaillant. Il avait un cheminement dans ses pensées, mais il fallait y arriver, et puis étant en deuxième, son intéraction avec le monde de la magie restait encore plutôt minime.

Ses étés se passait à Manchester, entouré de foot et de moldus, et la plupart de ses congés aussi. Á l'école il absorbait tout ce qu'il pouvait, mais ça changeait pas le fait qu'à la base, Gideon Atwood était un étourdit.

— Je comprends les livres, mais les artefactes... il regarda le professeur avec une curiosité que seul l'innocence d'un enfant pouvait avoir. C'est pas plus facile avoir des images ? Certainement plus léger.

Dans son travail manuel, bien que Gideon connaissait des formules pour bouger les boîtes, ce n'avait pas été son instinct. En fait, plusieur fois, son instinct n'était pas de se rendre pour sa baguette. Surtout quand ses mains fonctionnaient assez bien merci.

L'enseignant nouvellement nommé pousse un discret soupire de soulagement en voyant le fameux carton revenir à sa place. Bien, aucun dégât, parfait. Il surveille un instant le garçon qui respecte ses consignes avec bonne volonté et se saisit lui-même de la boite délaissée pour aller la poser dans la réserve. Il n'aime pas utiliser la magie sur ses artefacts, même si ceux-ci sont bien emballés. Et comme porter quelques cartons n'a jamais fait de mal à personne.

Il se dirige vers un nouveau A bien visible quand le collégiens reprend la parole. Padrec met un pas avant de s'immobiliser. Quel est le rapport avec sa maman moldue ? La sienne l'est aussi et ça ne change rien aux runes !

"Euh, oui. A votre âge on les voit surtout comme un alphabet" Ou une façon soit-disant originale de se passer des petits mots secrets. Il le regarde un instant, décontenancé puis reprend son chemin jusqu'au carton visé et s'en saisit quand le garçon s'interroge à voix haute. Des images ? Si ce n'est pas plus simple de regarder l'image d'un artefact plutôt que ce dernier ? Il baisse les yeux vers son précieux chargement puis les remonte vers le Gryffondor. Il se serait bien passé une main dans les cheveux mais elles sont prises.

"Monsieur ?" il attend son nom. "En quelle année êtes vous ?" Il ne peut définitivement pas avoir déjà eu des cours d'étude des runes. Soit ce n'est pas dans sa filière, soit il est encore trop jeune. L'irlandais n'arrive pas encore à estimer l'âge et donc les années d'études de ses futurs élèves. Comment lui expliquer de manière à ce qu'il comprenne. Il l'observe un moment pour tenter de voir ce qui lui plaît mais rien ne vient. Il se rabat donc sur les couleurs de sa maison.

"Avez-vous déjà pu voir ou même toucher, l'épée de Godric Gryffondor ? Pensez-vous qu'il y a une différence entre avoir la possibilité de la tenir entre vos mains, de la brandir, ou le fait de la voir en photo ou représentée sur un dessin ?"

—Atwood, mais pas besoin de m'appellé Monsieur. Gideon ça va... il répond facilement du tac au tac. Souvent, les gens pensent peu du lion quand il fait des remarques ainsi. Mais, en regardant sa posture et le manque de malinité dans son regard, c'est clair qu'il l'a prit litéralement comme phrase.Et vous?

—Je suis en deuxième. Il avait entendu parler du cours de runes, et l'an prochain il aura des choix à faire pour ses cours. Peut-être qu'il choissirait les runes. Le professeur paraissait sympa, même s'il avait tous ces cartons pesants partout.

Et à Noël. Gideon Atwood savait pourquoi qu'il n'était pas à la maison durant les fêtes, mais le nouvel arrivant. Il se trouva à se poser des questions, pas qu'il les exposa. C'était pas le genre de conversation qu'il aimait entâmer lui-même, encore moins allait-il la commencer. Au lieu, il se mit à déplacer d'autre carton alors que le nouvel arrivant parlant d'une épée qui l'avait fait rêver au même titre que celle du roi Arthur.

L'épée de Gryffondor. Il en avait entendu parler. Il l'avait étudié en cours d'Histoire avec la belle Aíne. Lydon l'an dernier.

—C'est une question piège ça m'sieur, Il répondit avec un petit sourire taquin. Il se rappelait de quelques parties de son cours d'histoire de la magie. En particulier les relations entre sorciers et gobelins. Elle a été retournée aux Gobelins dans les années 90, puisque les artefactes fabriquée par les gobelins doivent techniquement être retournées à leur créateur, il sourit. Ah oui, la belle Miss Lydon, il l'avait écouté. Faudrait pas commencer une autre guerre au nom de l'éducation, M'sieur.

"Padrec Clare" se retrouve-t-il à répondre bêtement à l'adolescent. Puis il le regarde continuer son travail et se remet au sien également. Il manque de rater le début de sa réponse mais est attentif à ce qu'il lui répond.

Apparemment, son exemple ne parle pas au jeune Gryffondor. Ou alors, il n'a pas été assez claire. Libéré de la caisse posée dans la réserve à côté de l'autre, il se passe une nouvelle fois la main dans les cheveux. Il prend appui contre un bureau et croise les bras ainsi qu'une jambe par dessus l'autre.

"Votre réflexion est pertinente mais mettons de côté la politique pour le moment. Ce que je voulais vous faire comprendre c'est que..." Il se redresse, décroise les pieds et les bras et fait un mouvement ample avec ces derniers, embrassant toute la pièce.
"Dans ces cartons, il y a quelques artefacts intéressants. A côté de l'épée de Godric Gryffondor ils paraîtraient insignifiants j'en conviens." Il commence à marcher de long en large.
"Mais quand on connaît leur âge, leur histoire. Les voir, en vrai, pouvoir les toucher. Tout cela est tellement plus que de simplement savoir qu'ils existent à travers une illustration ou des mots ! J'ai pris l'exemple de l'épée car je pense qu'un jeune homme de votre maison ne peut qu'espérer avoir un jour la chance de pouvoir la voir en vrai. Ne serait-ce pas fabuleux ?" Lui même en avait tellement rêvé à son âge !

Trop souvent, Gideon était littéral. Il avait beau essayé de comprendre pourquoi les gens perdaient patience avec lui, mais ça lui passait au-dessus de la tête. Il y avait tellement d'étudiants et de professeurs, comment devait-il se souvenir de tous ces noms quand il ne les utilisait pas au quotidien ? Mr Clare, plus comme Mr Bête, mais Gideon ne dit rien.

Et puis il y avait ce soupir que Gideon connaissait trop. Il voulait s'excuser, se reprendre, dire quelque chose, et puis le professeur était devant lui, avec de grands mouvements de bras. De ses yeux, il le suivit. Au moins, Mr Bête savait comment garder l'attention. C'était mieux que certains autres profs qui étaient bêtes et méchants plutôt que visiblement en amour avec leur matière.

Il considéra les paroles de l'homme et hocha du chef. C'est vrai, toucher, saisir, c'était une méthode d'apprentissage.

—J'ai appris assez jeune que j'suis pas fait pour l'épée, il dit avec un petit sourire. Il y avait une histoire derrière cette expression ratoureuse qu'il porta un moment avant que son regard sombre. Un bout de doigt plus tard, et une cicatrice le long de ses côtes et il ne s'était jamais réessayé avec une lame. En fait, pas que sa mère en soit au courant.

—Mais je vois ce que vous dîtes... mais après un an à Poudlard, je sais aussi qu'il vaut mieux pas trop faire de découverte avec les mains, il ajouta. Il avait vu trop de pustules et de mauvaises réactions finissants à l'infirmerie pour ne pas faire attention.

Gideon posa quelques boîtes avant de se retourner vers le professeur. Il voulait visiblement demander une question, mais il ne l'avait pas complètement formulée dans sa tête. Ce fut après un autre carton qu'il avait finalement les mots. Et même la c'était plus simple que ce qu'il avait vraiment en tête.

— Vous êtes visiblement passionné par votre matière. Ce n'est pas toujours le cas, mais vous l'êtes... il commença à introduire sa question. Comment le saviez-vous que ce sont les runes que vous aimiez ?

L'an prochain, il devait faire des choix, et parmi eux, il fermerait des portes devant lui pour plusieurs années à venir. C'était beaucoup à demander d'un jeune de douze ans. Il n'avait pas de famille pour le guider. Et bien qu'il la jouait douce plus souvent que non, il se donna un moment de vérité avec Mr Clare un adulte neutre dans sa vie. Au moins, pour le moment.

Pas fait pour les épées. Padrec lui parle de l'artefact ultime de sa maison, et il lui répond qu'il n'est pas fait pour les épées. Main dans cheveux, regard perdu vers les cartons. Qu'est-ce qu'il a raté ? Les adolescents sont-ils tous blasés comme celui devant lui ? Ou celui-ci n'a-t-il rien compris du tout ?

Le professeur hésite à aller fouiller quelques-uns de ses cartons pour lui montrer un artefact qui pourrait l'intéresser, pour lui faire comprendre, mais le garçon reprend alors pour lui expliquer qu'il est... dangereux ? de toucher aux objets magiques.

Il n'a pas complètement tord, mais ce n'est pas de cela qu'ils parlent, si ? On parle de découvrir, d'apprendre, de toucher, sentir, ressentir... On parle de Magie et d'Histoire. De Traces du passé toujours aussi présentes dans le présent. Enfin on... Le garçon est reparti à sa corvée auto-imposée.

Padrec le regarde faire avant de se remettre lui aussi au travail. Il va ranger une nouvelle boite d'artefacts dans la réserve, tout en se demandant si les autres élèves réagiraient de la même façon. Il est un peu triste, un peu perdu. A-t-il choisi la bonne voie ?

La voix de l'élève retentit à nouveau. Il est passionné. Il ne sait pas si c'est un compliment ou autre chose. Il ne sait même pas si c'est bien, arrivé à ce stade de la conversation avec le garçon. Mais il ne peut pas le nier.

Comment répondre à sa question ? Comment lui expliquer alors qu'il ne voit pas l'intérêt des artefacts. A moins que ce ne soit que l'éternelle question sur l'avenir...

L'irlandais pose le carton qu'il a en mains. Ils ont presque fini. Il cherche les mots que le Gryffondor pourrait comprendre.

"Je n'ai pas su comme vous dites. Ce n'est ni une passion dévorante depuis mon plus jeune âge, ni une évidence. C'est le chemin que je me suis choisi. Et j'ai décidé de m'y investir. Je pense que je pourrais être tout aussi passionné par autre chose. A mon avis la passion ne naît pas forcément des choses en elles-mêmes. Cela se peut, évidemment, mais on peut aussi la créer"

Comment expliquer au collégien ?

"Certains de vos camarades ont des passions. Ils passent leur vie les yeux rivés sur les étoiles depuis toujours par exemple. Ou ils apprennent tout ce qu'ils peuvent sur les dragons, ou sur une équipe de Quidditch. Mais je pense que vous pouvez aussi vous en construire. J'ai choisi ma voie et j'ai choisi de me passionner pour ce que j'étudiais. Demain, je pourrais tout aussi bien décider d'aller étudier les incas et je m'y donnerais aussi corps et âme. C'est un choix de vie si vous voulez. le choix de vivre à fond."

Gideon avait le don de donner envie aux adultes de s'arracher les cheveux. Du moins, cela semblait être un thème récurrent lorsqu'il traitait avec les membres les plus âgés de la société. Padrec Clare ne semblait pas différent dans ce département. Parfois, Gideon se demandait si les hommes et les femmes ne finissaient pas par ne plus comprendre les peurs de l'enfance. Ou alors, ils étaient tellement impliqués dans leurs propres histoires qu'ils ne s'intéressaient pas vraiment aux peurs et aux bagages de ceux qu'ils considéraient comme inférieurs à eux.

Un silence sembla s'installer, et bien que pour plusieurs, ce serait le temps de s'escarper, Gideon continua son travail. Il avait commencé quelque chose, et il avait l'intention de le finir. Il avait tout le temps de réfléchir et de se perdre dans ses propres machinations. C'est une distraction bienvenue pour le jeune lion.

Ce qu'il a reçu était plus que ce qu'il avait imaginé lorsqu'il s'est interrogé sur les chemins à suivre. Plus de la moitié de l'année s'est écoulée, et bientôt il devra faire des choix qui changeront sa vie. Il y a quelque chose dans les paroles de l'homme qui reste gravé dans l'esprit du garçon. Un adage qui resterait sans doute longtemps après qu'il ait quitté les murs du château. C'est parfois dans les moments les plus inopportuns que l'on fait les meilleures impressions.

La passion ne naît pas forcément des choses en elles-mêmes, on peut aussi la créer...

Il écouta l'homme, prenant une pause des cartons pour un moment. Chaque boîte autour de lui avait une nouvelle vie. Il lui semblait maintenant que chacun d'entre eux contenait une partie de la passion de cet homme. Peut-être pas innée, mais acquise, tout comme les artefacts dont il avait choisi de s'entourer.

Vous n'êtes pas aussi vieux que certains profs, et vos cartons suggère une vie pleine soit d'aventures ou d'acquisition, il fait signe aux boîtes. Comme vous le dites si bien, demain, vous pourriez etudiez n'importe quoi n'importe où... mais vous êtes ici...sédentaire... Même Gideon ne savait pas exactement ce qu'il demandait, ou peut-être le savait-il. Pourquoi les gens choisissent-ils une vie sédentaire alors qu'ils ont la possibilité de partir à l'aventure ?

Padrec regarde le garçon. Il l'a écouté mais l'a-t-il compris ? Il commence à se demander si son choix est le bon. S'il n'est pas capable de se faire comprendre d'un seul étudiant, que va-t-il se passer dans ses cours ?

Quand il reprend la parole, c'est sur un tout autre sujet lui semble-t-il. L'irlandais est un peu perdu et se passe à nouveau la main dans les cheveux. Est-ce qu'il a encore été à côté le plaque dans sa réponse ? Ou on contraire a-t-il répondu à la question et le Gryffondor en profite pour passer à la suite de ses interrogations ? Il ne sait plus que penser.

Il regarde les quelques cartons restants. Puis ses yeux se perdent vers la salle de la réserve et son esprit s’égare vers ce qu'ils contiennent. Ses artefacts. Il n'a pas la sensation d'avoir vécu de grandes aventures mais il ne peut nier que se vie lui a apporté beaucoup de sensations. C'est peut être cela l'aventure...

Non, il n'était pas "si vieux" comme semblait le suggérer le garçon. Et rien ne l'empêchait de reprendre la route. Mais n'était-ce pas ça l'aventure ? De quitter l'univers qui était le sien pour en découvrir un nouveau ?

Il accrocha le regard de son aide inopinée et lui répondit :

"Quand on a été nomade pendant toute sa vie," il ne se serait pas qualifié ainsi avant que le garçon ne désigne sa nouvelle vie de sédentaire, mais après tout, il lui allait tout aussi bien qu'un autre. "changer de vie, de lieu, et s'installer entre quatre murs" il regarda autour de lui "ou plus" ajouta-t-il avec un sourire "c'est aussi une aventure. Vivre les choses c'est passionnant. Mais prendre le temps de faire le point, de découvrir une nouvelle voie, de transmettre ses découvertes..." Il laissa sa phrase inachevée.

En ferait-il sa nouvelle passion ?