Deux semaines... Il s'était passé deux semaines depuis ma première rencontre avec le nouveau concierge. Celui-ci m'avait trouvé dans un des escaliers du château, en train de pleurer, car je venais de réaliser que je n'arrivais plus à lancer le moindre sort.
Ce jour-là, j'avais eu cours de métamorphose le matin, suivi dans l'après-midi de celui de défense contre les forces du mal. Et alors que nous devions réviser les sorts appris en première année... rien...
Complétement paniquée devant mon incapacité à faire de la magie, c'est le concierge qui m'avait aidé à y voir plus clair. Et c'est ainsi que le lendemain, j'avais été voir Miss Priddy qui m'avait expliqué l'origine de mon problème : le lien avec ma baguette avait été fragilisé pendant les deux mois de vacances où nous avions été séparées.
Depuis, je m'étais renseignée sur les baguettes et plus particulièrement la mienne et j'avais consciencieusement réalisé les exercices de relaxation conseillés par l'enseignante de sortilèges.
Certes, la situation n'était pas encore complétement réglée, mais je réussissais à nouveau mes sorts, même si ça me demandait plus d'effort de l'année dernière.

La veille, en sortant de la salle de défense pour rejoindre mon dortoir avant l'heure du diner, j'avais croisé au détour d'un couloir Mr Kohler. Celui-ci m'avait demandé de le rejoindre le lendemain à 10h dans son bureau.
C'est pour cela qu'en ce mercredi matin, à l'heure convenue la vieille, je frappe deux coups à la porte du bureau visité deux semaines plutôt.

- B'jour M'sieur. Vous vouliez m'voir ?, dis-je en entrant dans la pièce, une fois l'autorisation reçue.

Depuis sa rencontre avec la jeune Serdaigle perdue dans des tourments illusoires, Suileabhan avait eu le temps de se renseigner sur la jeune fille et sur nombre de ses camarades. Il ne connaissait pas encore tous les noms et antécédents disciplinaires de la multitude d'élève du château, mais cela n'était désormais plus qu'une question de jour. Et, surtout, il en savait bien assez pour avancer l'un des projets sur lesquels il avait réfléchi depuis son arrivée. Là où il hésitait encore, c'était par qui commencer. Les élèves d'années inférieures n'étaient qu'à peine sortis de l'enfance, tandis que de leurs aînés d'années supérieures il entendait déjà parler de leurs frasques multiples. La solution se trouvait peut-être avec cette jeune Serdaigle maladroite qui lui rappelait beaucoup de ses anciens camarades de maison ?

Hier, le concierge avait décidé qu'il était temps d'en juger. Après tout, il était bien placé pour savoir que si l'expérience était reine, la valeur n'attendait pas que les années passent pour se manifester. C'est pour cela qu'avant de passer discuter avec Sixtine, il avait demandé à la jeune Fergusson de passer dans son bureau. Si elle était ponctuelle, et il l'espérait pour elle, elle ne devrait désormais plus tarder. Et, justement, la voilà qui frappait.

- Entrez, Miss Fergusson.

Suileabhan eu un sourire grinçant, mais ne releva pas. L'ironie n'était pas vraiment la meilleure des réponses face aux plus jeunes élèves du château, même lui en était conscient.

- Mettez-vous à l'aise, vous connaissez la chaise. J'ai cru comprendre que vous vous atteliez à la résolution de votre petit problème ? Agir telle une Serdaigle vous réussit, c'est une bonne chose.

Cette fois, sans le lui demander, il fit léviter de sa baguette une tasse de thé jusqu'aux mains de la jeune adolescente, s'assurant qu'elle la tenait fermement avant de cesser son sortilège. L'infusion serait autant bénéfique pour son corps que pour son esprit, chassant une partie de la nervosité qui devait sans aucun doute l'habiter.

- Dites-moi, vous vous entendez bien avec vos camarades ?


Aucun problème, le titre m'a légèrement inspiré

J'avais fait le trajet jusqu'au bureau du concierge en m'interrogeant sur la raison de l'invitation. Certes, avant de partir lors de ma première visite, deux semaines plutôt, le propriétaire des lieux avait signaler qu'il reprendrait contact avec moi, mais je n'avais aucune idée de ce qu'il allait me demander.
Et cette incertitude m'angoissait légèrement...

Après avoir frapper à la porte du bureau, j'attends l'autorisation pour entrer à l'intérieur et saluer l'adulte. A la mention de la chaise, je ne peux m'empêcher de repenser à ma réaction stupide : quelle idée de me lever brusquement de cette même chaise avec une tasse de thé à la main.
- Merci M'sieur, commençais-je en prenant place sur la chaise. - euh... oui... j'me suis un peu renseignée sur les baguettes... et j'pratique les exercices conseillés par Miss Priddy... Ca s'améliore... mais j'ai l'impression d'être revenue à l'année dernière... quand j'débutais à apprendre la magie... , terminais-je en soupirant.
Cette situation était frustrante... et risquait de ralentir l'apprentissage des nouveaux sorts. Or j'adore faire de la magie, enfin certains sorts plus que d'autres.

J'attrape la tasse de thé que le concierge fait léviter jusqu'à moi. La chaleur qui diffuse à travers la céramique est réconfortante. Soufflant délicatement à la surface du breuvage, j'en bois une première gorgée.
- Merci M'sieur, dis-je en lui adressant un petit sourire.
C'est alors que la discussion prend un tour plus sérieux.
- ...mes camarades ?, répétais-je étonnée par la question posée. Ceux d'ma maison ou ceux d'ma classe ?, questionnais-je pour essayer de comprendre le but de cette demande.

Un sourire. Enfin, la jeune Serdaigle se détendait un peu. Suileabhan comprenait bien cette façon de réfléchir de la maison bleue qui menait souvent à du stress inutile, et il espérait, pour son bien, que l'adolescente puisse rapidement aller au delà. Et puis, elle lui répondit, ce qui le fit hausser un sourcil. Un instant, le concierge se retint de se lancer dans un laïus sur le sens de la camaraderie et de l'amitié, avant de souffler mentalement. Ce n'était ni le lieu, ni le moment pour cela, et il doutait même d'être la personne bien indiquée pour le faire.

- Je parle de l'ensemble de vos camarades, Miss Ferguson. De votre maison, de votre promo et même les autres années.

L'irlandais s'interrompit quelques instants pour savourer une gorgée de son thé noir, dans lequel il rajoutait toujours quelques gouttes de rhum. Bien sûr, il n'y avait rien de tel dans la tasse de la jeune fille qui lui faisait face.

- Voyez-vous, j'ai avec moi une masse importante d'objets ayant été confisqués par mes prédécesseurs. Certains ne devraient jamais bouger d'ici, mais pour d'autres.. cela fait bien longtemps qu'ils auraient dû retrouver leurs propriétaires. Ce que j'aimerais vous proposer, c'est que vous vous en chargiez à ma place. Rendez ces objets à leurs propriétaires encore scolarisés à Poudlard, dites-leur que l'idée viens de vous, pas de moi, et profitez-en pour vous faire de nouvelles relations. Qu'est-ce que vous en dites ?

Assise sur la chaise désignée par le propriétaire des lieux, une tasse de thé à la main, j'avais bu une première gorgée en attendant d'avoir des informations sur la raison de ma présence dans le bureau du concierge.
La première question posée m'interpelle. Est-ce que je connais tous mes camarades ? Et lorsque l'adulte explique qu'il parle bien de tous les élèves de l'école, je me demande si c'est seulement possible. Je ne suis qu'en deuxième année après tout. Certes, je connais plutôt bien ceux de ma classe, après tout, on a déjà passé une année ensemble. Je connais également de nombreux élèves de ma maison, et encore, moins bien les plus âgés. Ceux-ci, après plusieurs années passés à Poudlard, ils avaient leurs propres amis et ils n'allaient pas forcement envie de passer du temps avec les plus jeunes. Mais pour ceux des autres maisons et qui n'étaient pas de ma promo, c'était plus compliqué.

Le temps que je venais de passer à mes réflexions mentales, Mr Kohler avait lui même commencé à boire son thé. Puis, il avait expliqué la vraie raison de son invitation.
- Oh, d'accord..., dis-je à l'écoute des propos du concierge. Pour ceux d'ma classe, y'a pas d'problème... et ceux d'ma maison, ça devrait pas être trop difficile non plus..., commençais-je en me disant que je pourrais facilement trouver ces élèves avant un cours ou dans la salle commune. Par contre, pour les autres, j'les connais pas vraiment, mais j'peux toujours me renseigner auprès d'mes camarades...

Suileabhan savoura une nouvelle gorgée de son breuvage avant d'aquiescer aux derniers propos de la jeune fille.

- C'est déjà une bonne base, Fergusson, ne vous mettez pas la pression. Vous pourrez justement profiter de cette occasion pour tisser de nouveaux liens avec des camarades d'horizons plus variés.

Posant délicatement sa tasse, le concierge se leva, afin d'aller chercher les quelques objets qu'il avait mit de côté. Ils commenceraient par deux ou trois d'entre eux, pour voir, en espérant que la Serdaigle soit à la hauteur de la tâche. Rapidement, Suileabhan déposa une boîte remplie d'objets divers et variés sur son bureau. La plupart d'entre eux avaient été confisqués les années précédentes, par ses prédécesseurs, Shelton et un certain Devon. Il aurait également pu essayer de libérer le bureau des vieux bric-à-brac accumulés par Rusard, mais il avait déjà eu du mal à ne pas s'attirer les foudres de celui-ci avec ce projet, alors, il n'allait pas en tenter davantage.

Après quelques instants d'hésitation, le concierge en sortit deux objets, avant de ranger les autres. Sur le bureau, devant Erin, étaient désormais posés un jeu de bavboules complet, gravé d'un petit aigle bleu, ainsi qu'un exemplaire de Comment ensorceler son fromage.

- Qu'ils se soient égarés ou qu'ils n'aient jamais existés, je n'ai pu retrouver aucune notes sur les propriétaires de ces objets. L'un d'entre eux appartient visiblement, à un Serdaigle, c'est tout ce que je peux vous dire. Normalement, ils devraient encore être scolarisés à Poudlard. Vous pensez que vous allez vous en sortir ?

Suite à son arrivée à Poudlard comme nouveau concierge, Mr Kohler avait du se mettre à jour sur les objets confisqués par Miss Shelton et ses prédécesseurs. c'est ainsi qu'il avait du retrouver certains articles qui, à priori, auraient du être rendu à leurs propriétaires.
Dans le principe, avec le nom du propriétaire, ça devrait être plutôt facile. Ceux de ma promotion, je les connais tous. Et pour les autres, ça dépendra surtout de leur maison.
Cette "mission" allait prendre des allures de chasse au trésor, mais à l'envers : j'aurais déjà le trésor en ma possession, il fallait juste remonter la piste jusqu'à l'élève.

Voyant Mr Kohler poser sa tasse puis se lever pour aller chercher une boite qu'il posa sur son bureau pour fouiller un instant à l'intérieur, je me décide à finir ma tasse de thé. Alors que le concierge posa deux objets sur son bureau, je me lève à mon tour pour m'en approcher et je pose également ma tasse vide.
- Oh ! Sans le nom des propriétaires, ça risque d'être plus compliqué... mais pas infaisable... J'vais p'être avoir besoin d'un peu plus de temps..., commençais-je à dire. Puis, je me saisis du jeu de bavboules pour les observer de plus près. Oui, y'a des chances qu'ça soit à un Serdaigle, en voyant le petit aigle bleu gravé sur chaque bille. hmm... J'peux mettre un mot sur le panneau d'affichage de la salle commune... et même passer au club de bavboules. Puis, je repose le jeu pour me saisir du livre que je commence à feuilleter à la recherche d'un indice pouvant m'aider à identifier le propriétaire ou au moins sa maison. Pareil, j'peux mettre un mot en salle commune ou dans le hall d'entrée... faut bien commencer quelque part.

Refermant le livre et me saisissant à nouveau du jeu de bavboules, je me tourne vers Mr Kohler.
- J'vais faire tout mon possible pour trouver leurs propriétaires, M'sieur, dis-je en serrant les deux objets contre mon torse. J'y vais d'ce pas, d'ailleurs, M'sieur. Bonne journée !, terminais-je en saluant l'adulte pour prendre la direction de la porte. Oh, merci pour le thé., ajoutais-je au moment de sortir du bureau du concierge.
J'avais une mission à accomplir...

Suileabhan aurait pu voir les rouages qui tournaient dans le cerveau de la Serdaigle alors qu'elle commençait à réfléchir aux problèmes que le concierge lui avait soumis. Un instant, il fut tenté de convenir qu'elle était sur de bonnes pistes, mais il se retint. C'était mieux pour elle et pour le développement de bonnes capacités de reflexions qu'elle se débrouille sans indication ou approbation supplémentaire de sa part, même pour un service qu'il avait lui-même demandé. Il se contenterait d'un petit encouragement.

- Votre motivation fait plaisir à voir, Fergusson. Bonne chance.

Et, alors qu'il s'apprêtait à continuer, il s'aperçut avec étonnement que la jeune fille était déjà à deux doigts de quitter la pièce. Partagé entre le rire et l'incrédulité, l'irlandais se contenta de hausser un sourcil avant de rappeler l'adolescente.

- Plus que motivée, à ce que je vois. Je n'avais pas vraiment terminé, Fergusson, à moins que vous ne soyez appelée quelque part ?

Il aurait pu rajouter quelques plaisanteries, mais ce n'était qu'une fois enfant, alors il se contenta de sourire.

- Maintenant que nous avons pu aborder notre problème, j'aurais voulu que nous revenions sur le vôtre avec quelques conseils.

Il n'allait certes pas lui mâcher le travail, mais si ce que l'enfant lui disait n'était pas qu'un ressenti, un ou deux conseils pour l'aiguiller à renforcer sa magie n'allait pas lui faire de mal.

- Je ne sais pas ce que Miss Priddy vous a dit, mais voilà ce que je peux vous dire, d'expérience. La première chose c'est que l'entraînement sera toujours la clef de votre réussite, peu importe votre domaine magique de prédilection. C'est encore plus vrai pour l'utilisation de sortilèges. La seconde, qu'il n'y a pas de honte à renforcer ses bases, maîtriser complètement ses sorts de première année dans votre cas, avant de passer au reste. Restez sérieuse, et vous n'aurez aucun mal à rattraper vos petits camarades.

Mon esprit focalisait sur la tâche que le concierge venait de me confier, j'avais supposé que ma présence ici n'était plus nécessaire et avait déjà pris la direction de la porte du bureau pour prendre la direction de ma salle commune. J'avais un mot à rédiger pour trouver le propriétaire du jeu de bavboules qui faisait très certainement partie de ma maison. Le possesseur du livre me poserait plus de difficulté, mais, quitte à écrit un mot, je pouvais bien en faire un deuxième pour tenter ma chance dans la salle commune de Serdaigle. *oui, ça va marcher...*

Mais les mots employés par Mr Kohler m'arrêtent net à quelques pas de la porte. *oups...*
Je me retourne, les pommettes légèrement rougies par la situation un peu embarrassante dans laquelle je venais de me mettre.
- euh... non, j'ai rien d'prévu à part..., m'interrompis-je en désignant du regard les deux objets qui avait accaparé mon esprit. Désolée..., ajoutais-je à mi voix, réalisant que je passais encore une fois pour une idiote aux yeux de l'adulte.

L'occupant des lieux reprend la parole pour expliquer la suite de la discussion : les circonstances de notre première rencontre, deux semaines plus tôt.

- Miss Priddy m'a donné d'l'huile de ricin pour y faire tremper ma baguette pendant une nuit. Et elle m'a aussi parlé d'l'huile de rose pour nettoyer l'extérieur. Du coup, j'ai d'mandé à ma mère si elle pouvait m'envoyer un flacon. Ensuite, elle m'a dit qu'il fallait que j'me reconnecte à ma baguette et m'a conseillé d'faire des exercices de relaxation., commençais-je à expliquer, passant sous silence que ma première tentative s'était finit en m'endormant sous un arbre du parc, ce qui m'avait faire rater le diner, et que c'était la directrice, sous sa forme d'animagus, qui m'avait réveillé d'un coup de patte.
Repenser à ce souvenir fit naitre un petit sourire aux coins des lèvres.
- Merci d'vos conseils ! Euh... domaine magique de prédilection* ? M'sieur, vous avez l'air d'vous y connaitre en sorts.

Décidément, le mélange d'innocence et de volonté de la jeune Serdaigle n'en finissait pas d'amuser Suileabhan, qui se disait néanmoins qu'elle devrait apprendre à montrer un minimum de confiance en elle dans l'avenir, mais cela n'était ni son problème, ni de son ressort. Il se contenta de garder le sourire devant l'enfant au coeur pur qui se mettait à expliquer avec forces détails et passion comment elle avait appris à résoudre son problème. Le concierge nota d'ailleurs dans un coin de son esprit qu'il était peut-être temps pour lui aussi d'un soin pour sa chère baguette, preuve d'un fait dont il ne doutait jamais : on ne cessait jamais d'apprendre et d'être aidé, peu importe l'âge.

- Et voilà comment, avec l'aide de votre professeure, vous allez pouvoir résoudre par vous-même votre problème. N'oubliez pas cela à l'avenir.

Mais, à sa grande surprise, ce fut finalement vers lui que la petite Fergusson retourna la conversation.

- J'évoquais par là l'ensemble des domaines, des matières si vous préférez, que vous étudierez à Poudlard ou même après, et non pas seulement les types de magie qui vous correspondent. Il est bon, jeune fille, que vous reteniez dès à présent qu'il n'y'a pas de domaine plus méritent que d'autres : on peut aussi bien être un grand sorcier en se spécialisant dans l'ébénisterie magique ou l'astronomie que dans les maléfices.

L'irlandais s'arrêta un instant pour réfléchir.

- Mais vous avez visé juste, j'ai effectivement longuement étudié de nombreux sorts au cours des dernières années. Peut-être que nous aurons l'occasion d'évoquer cela plus en détail à l'avenir.. mais pour l'heure, je vous laisse aux mains de vos enseignements dévoués et amplement qualifiés. Merci pour votre aide Miss Fergusson, passez une bonne journée.



Fin du RP pour moi, Suileabhan répondant directement à vos interrogations. Au plaisir !