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ft. @Awstin Winster Ces POUSSIÈRES D'ÉTOILE sont les différentes rencontres qui marqueront Awstin & Tamsin dans la Tour d'Astronomie. XX.I.MMXLVII

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Le ciel de janvier était clair et froid. Idéal pour une observation nocturne des étoiles avant le couvre-feu. Idéal également pour le calme que le lieu offrait aux élèves les plus taciturnes de Poudlard. Tamsin avait découvert cet endroit lors de ses premiers cours d'Astronomie avec Miss Brennan. Autant dire qu'elle en était tombé éperdument et folle amoureuse. Depuis cette tour, elle pouvait bavasser sans retenue avec les astres, ces derniers la narguant de leur chatoyante lumière nocturne.

Pour palier au froid, elle avait pris soin de porter des moufles, ainsi que son écharpe, floquée aux couleurs de sa maison. Ne dépassait de tout ceci, que son petit nez rougit par le froid. Elle profitait de cette solitude salvatrice au milieu des télescopes pour s'asseoir au centre de la tour, les genoux bloqués contre sa poitrine pour se tenir chaud. Ainsi, elle obtenait une vue à 360° sur toute la voûte céleste. Elle préférait l'observer ainsi, sans aucune lentille, sans aucun filtre afin de profiter pleinement de cette immensité vaste, sombre et prête à l'engloutir toute crue.

La fin de la journée, enfin ! Je l'attendais avec impatience pour pouvoir monter à la tour d'astronomie avant le couvre-feu.
Cet endroit, c'était mon refuge, l'endroit où je me rendais tous les soirs sans personne d'autre. Mon jardin secret en quelque sorte. J'aimais beaucoup la compagnie des gens, c'est vrai, mais j'ai parfois besoin de moment seul, sans bruit. Je retrouvais tout cela dans mes moments passés ici, sous le ciel étoilé, à observer les étoiles et les planètes. Je n'avais pas cours d'astronomie en deuxième année. C'était vraiment débile, d'ailleurs ! Pourquoi avoir des cours en première année, et plus rien en deuxième année ?! Quand j'avais appris ça, j'étais révolté et vraiment dégouté, l'astronomie étant la seule matière que j'aimais vraiment énormément pour le moment. J'allais sans doute me découvrir d'autre passion l'année prochaine avec les cours de divination, d'étude des runes et d'étude des moldus mais pour le moment, il n'y avait que l'astronomie qui comptait à mes yeux.

Je montai les escaliers quatre par quatre pour arriver le plus vite possible et m'installer tranquillement quand soudain, quand je me dirigeais vers mon endroit fétiche, je découvris quelqu'un. Mon sourire s'effaça. Mais c'est qui cette personne qui vient prendre ma place et mon coin ?! Pas question de me laisser faire, il me faut des explications !
- Hé, toi là, qu'est ce que tu fais ici ?
Mon ton était assez dur et mes sourcils froncés.

Une interpellation dans son dos la fit sursauter soudainement. Un professeur ? Un préfet ? Depuis quand n'avait-elle pas le droit de se laisser aller à la rêverie ? Se retournant vivement, elle croisa le regard d'un élève, à peine plus vieux qu'elle mais sensiblement très énervé. Ses yeux dardaient des éclairs vers elle, et ses sourcils froncés n'auguraient rien de bon. Avait-elle enfreint le règlement en venant se réfugier ici ? Elle n'en était pas tout à fait sûre. Alors pour qui se prenait-il ? Mais après tout, elle venait d'arriver au château et après ces quelques mois passés, il y avait peut-être certaines infractions qu'elle ne connaissait pas encore.

Elle se releva pour éviter de se faire plus petite qu'elle n'était prête à confronter celui qui venait la déloger de sa tour d'ivoire. « Moi là » commença-t-elle avec une pointe d'ironie en insistant bien. « Je regarde les étoiles. » Elle n'avait pas haussé la voix, pas tenté de se défendre, ni de rétorquer avec le même agacement. Elle avait simplement dit la vérité brute. D'aussi loin qu'elle le sache, le château n'était la propriété d'aucun élève, il n'y avait pas cours ce soir et le couvre-feu ne s'était pas encore abattu sur le coin de leur nez. Elle n'avait donc rien à se reprocher. « Ça te dérange ? » lui demanda-t-elle, toujours de manière stoïque. Elle ne pu s'empêcher d'y voir une impression de déjà-vu. De la même manière que sa relation avec Aliocha son grand-frère en avait pâti, elle sentait qu'elle marchait sur des œufs avec cet élève qui la prenait de haut.

Non mais vraiment, j'ai la poisse ! Mes petits moments de solitude dont j'ai parfois besoin comme en
ce moment même ne vont plus être possible à cause d'une première année qui vient de débarquer ! Je ne suis que rarement en colère ou méchant, je dois bien avouer que j'ai eus une journée assez dur et que je n'avais qu'une envie, me retrouver seul ici. La fille n'y était pour rien, mais elle foutait mes plans en l'air ce qui me rendait exécrable. Prend sur toi, Aw, prend sur toi...

Elle dit qu'elle observait les étoiles et me demanda si ça lui posait problème. Un peu, oui ! Mais essayons d'être moins méchant que tout à l'heure.
- Honnêtement, oui. Ici, c'est un peu mon coin, là où je vais quand je veux être seul alors te voir ici ne m'enchante pas particulièrement, expliquai-je plus gentiment cette fois-ci.

Je m'approche d'elle. Elle m'énerve alors qu'elle n'a rien fait ce qui m'énerve encore plus, mais je prends sur moi.
- Je peux pas t'obliger à dégager d'ici, alors je te demanderais juste d'essayer de te faire petite.

J'allais peut-être pouvoir me concentrer sur moi-même quand même, qui sait. Je n'y croyais pas une seconde, mais il fallait essayer. Je sens une boule de rage, de colère et d'énervement dans mon ventre, il faut vraiment que je fasse quelque chose contre ça, pas question de déverser ma rancœur sur la première personne qui me contrarie un petit peu, ça ne me ressemble pas.

C'était donc son coin à lui. Ignorante encore de certaines coutumes et lubies du château, Tamsin était simplement venue là pour contempler la voûte céleste, pas pour voler la place ni le nid secret d'un autre. Et pourtant elle dérangeait ce garçon. La gamine eu un léger pincement au cœur en entendant la réponse de ce trouble-fête. Il avait semblé se radoucir — un peu — probablement pour éviter de la blesser plus encore, mais ses mots n'étaient pas plus tendres pour autant. Que pouvait-elle y faire ? Peut-être, et certainement même, qu'il avait bien plus le droit d'être ici qu'elle. S'il avait, admettons treize ans, il était plus âgé qu'elle et avait donc des habitudes bien plus ancrées que les siennes, elle qui venait tout juste d'arriver dans sa première année.

Les mots sont durs. Elle pourrait dégager, mais comme il ne le lui impose pas, il lui demande de se faire aussi minuscule qu'un Botruc. Soit. Elle le sera. Aussi muette que si elle venait de subir un Silencio. Elle a d'ailleurs déjà commencé sa grève du silence, car au lieu de répondre, elle acquiesce presque imperceptiblement la tête, signe qu'elle a très bien compris ce qu'il lui demande.

Alors elle s'éloigne, de ce garçon et de son aura emplie de colère et de ressentiment. Elle préfère mettre de la distance entre eux, se cacher derrière un mur et s'appuyer à la rambarde pour tourner sa tête et son souffle vers le ciel étoilé et froid de ce mois de janvier. Elle l'ignore, tout simplement. Ainsi aura-t-il la paix qu'il quémande, et elle pourra continuer de chuchoter ses souhaits aux astres sans déranger personne.

La fille ne dit rien comme je lui avais dit et partie se mettre dans son coin, seule. J'essaie de me calmer ; je déteste la façon dont je réagis, ça ne me ressemble pas. Je finis par me calmer en observant le ciel étoilé qui m'apaise. Les étoiles brillent comme jamais et j'ai soudain l'impression d'être insignifiant par rapport à tout ce qui m'entour. Emporté dans la mer sombre que représente le ciel, je m'évade le temps d'une soirée.

Mais moi qui voulait passer une soirée tranquillement, me voilà submergé petit à petit de regret par rapport à la première année. En me repassant la scène dans ma tête, je me rends compte que j'ai vraiment été super méchant avec elle et ça me fait une boule dans le ventre. Depuis quand je suis un monstre avec les premières années ? Non, il faut que je m'excuse.

- Excuse-moi, j'ai passé une assez mauvaise journée, j'aurais pas dû m'énerver comme ça, la tour est à tout le monde. Tu aimes bien les étoiles ?

Je voulais essayer de me rattraper, montrer que je n'étais pas quelqu'un d'horrible. Si cette fille aimait l'astronomie et regarder les étoiles et qu'elle venait souvent ici, autant essayer de bien m'entendre avec elle, non ? On a sans doute plein de chose en commun alors je pourrais me faire une nouvelle amie au lieu d'une ennemie.

Ses yeux contemplent la voûte astrale, et il lui faut finalement peu de temps pour ignorer à son tour celui qui est venu la déloger de son perchoir. Muette comme une carpe, elle observe tour à tour Orion puis la belle Cassiopée. Elle repère sans difficulté la Grande Ourse, cette constellation — la première — que son père lui a fait découvrir dans le ciel pur de l'Écosse. Elle préfère ne pas user de télescope, mais faire confiance à ses propres yeux. La fraîcheur du soir commence à se faire ressentir, et Tamsin ne compte pas lutter bien longtemps. Elle songe même qu'il serait préférable de redescendre avant que son aîné ne commence à s'impatienter de sa trop longue présence. Après tout elle en a bien profité, elle peut lui laisser la place et s'éclipser.

Quelques mots dans son dos, finissent pas la faire réagir et sortir de sa torpeur. Elle n'a pas entendu le début de sa phrase, mais son ton s'est clairement calmé. Elle n'a perçu que sa question finale. Lui faisant de nouveau face, elle s'écarte de la balustrade et acquiesce précipitamment. « Oui j'apprécie beaucoup leur compagnie » répond-t-elle à demi-mots, comme si elle marchait sur des œufs de dragon. Tamsin ne peut décemment pas lui révéler qu'elle aime également leur parler, et leur raconter ses secrets. Elle prend les étoiles pour des gardiennes ou encore des aides célestes, capables d'influencer son avenir, mieux vaut donc ne pas les contrarier. Et ne pas passer pour plus étrange qu'elle n'est. Aussi garde-t-elle tout ça pour elle, préférant lui renvoyer la question. « Toi aussi tu viens te réfugier ici pour les admirer ? » Si cette endroit est une safeplace pour ce garçon, elle peut décemment comprendre qu'il ait eu besoin de s'y retrouver seul.

Je vois qu'elle cherche un peu ces mots, comme si elle avait peur de dire quelque chose qui me mettrait en rogne. Je grogne intérieurement. J'aime pas passer pour le méchant, car c'est pas ce que je suis. En même temps, je ne peux m'en prendre qu'à moi même et mon humeur.

En tout cas, elle aime les étoiles. En même temps, ça semble logique, sinon elle ne serait pas là. Quoi que, on pourrait très bien se cacher ici pour être tranquille sans que personne vienne nous déranger, même si on déteste l'astronomie. Elle me retourne la question.

- Oui...J'aime énormément. Si je viens à Poudlard, c'est simplement pour les cours d'astronomie et la vue, je ne vois pas trop d'autre intérêt.

J'apprécie ma maison et mes amis, c'est vrai, mais en terme de cours, je les déteste presque tous. Métamorphose ? C'est trop dur. Défense contre les forces du mal ? C'est trop dur aussi. Les sortilèges ça passe plus facilement, mais je déteste quand même ça. Botanique, potion, vol...J'aime pas. Histoire de la magie, ça va mais franchement, à par deux matières, aucun intérêt. J'espère que j'apprécierais plus les matières l'année prochaine.

- Les étoiles sont toujours calment et paisible, ça m'apaise de les regarder. On pourrait presque les entendre chanter, je pense que c'est pour ça que les gens se taisent quand ils les regardent.

Ses sens jusqu'alors en alerte finissent pas s'apaiser, lentement mais sûrement, au fur et à mesure que le jeune garçon commence à s'exprimer. Plus il parle, moins Tamsin garde de rancœur vis à vis des minutes qui viennent de s'écouler. Il semble venir chercher refuge ici, parce qu'il n'y a que ça qui lui plaît. Poudlard n'est donc pas le paradis pour tout le monde. Est-ce qu'il l'est pour elle d'ailleurs ? Après quatre mois passés entre ces murs, elle est bien incapable de le dire. Elle découvre petit à petit à la liberté de vivre au sein d'une école, d'apprendre par elle-même, elle a le sentiment de grandir plus vite qu'à l'accoutumée. Mais sa maison lui manque, sa famille encore plus. Alors non, elle en qualifierait pas Poudlard de paradis.

Pourtant à l'inverse de son camarade admirateur d'étoiles, elle éprouve beaucoup de plaisir à découvrir chaque jour de nouvelles manières de pratiquer la magie. Elle aime s'occuper des plantes en Botanique, faire léviter des objets en Sortilèges et venir le soir poser son œil à travers le télescope d'Astronomie. Aussi ne préfère-t-elle pas trop donner son avis sur la question — il n'est pas nécessaire de le froisser une nouvelle fois maintenant que les choses se sont un peu apaisées.

« Oh ! » ne peut-elle s'empêcher de s'exclamer à ses derniers mots. Il vient ici pour écouter les étoiles chanter. Impossible qu'elle se moque, bien au contraire. Elle y voit la brèche, l'opportunité de lui expliquer pourquoi elle se trouve ici également ce soir. Pourquoi ils partagent finalement cette attrait commun pour l'admiration d'une voûte céleste si majestueuse. « Je resterais silencieuse pour ne pas te déranger lorsque tu les écoutes alors. Tu sais moi j'adore leur ... » Elle hésite quand même avant d'avouer : « parler. » Voilà qui est dit. Elle espère ne pas essuyer de moquerie de sa part en retour. Elle se pince les lèvres, comme pour prouver qu'elle est capable de silence. Elle s'est promis de respecter les lieux, si désormais ils doivent les partager.

Elle va peut-être me trouver stupide ou fou de dire que les étoiles chantent, mais honnêtement, je me fiche éperdument de ce qu'elle peut penser de moi. Je ne la connais pas, je ne sais même pas son nom, je ne vois pas en quoi ces paroles pourraient me faire quoi que se soit. Même si je pense que si elle se moque, au fond de moi, j'aurais quand même un peu mal.

Mais au contraire, elle ne se moque absolument pas. En entendant son exclamation, je tourne la tête dans sa direction et l'écoute m'expliquer qu'elle adore leur parler. Elle a eu du mal a l'avouer, et je ne vois pas pourquoi vu ce que j'ai déclaré il y a quelques minutes.

- J'avais jamais pensé à leur parler, j'avoue tranquillement sans méchanceté dans la voix, mais c'est vrai que je pourrais, ça se tient. Elles te répondent ?

La question peut sembler complètement bête, mais nous parlons et entendons les étoiles chantées, alors je ne pense pas qu'elle se moquera de moi. J'ai vraiment envie de savoir. Peut-être que le silence est la réponse qu'elle espère obtenir et que c'est pour ça qu'elle s'exprime. J'ai remarqué que c'est plus simple parfois de parler quand son interlocuteur ne fait qu'écouter sans rebondir sur ce qu'on dit ou sans faire de commentaire. C'est peut-être ça qu'elle cherche.