En cette belle après-midi d’hiver, dans notre fabuleux dortoir, la moitié de mon corps était penché dans ma malle, balançant tous les objets possibles pour retrouver le fameux objet que je recherchais depuis des semaines. Je cramponnai un énième livre qui servait essentiellement de décoration dans mon coffre, le balançais derrière moi, ne sachant pas vraiment où ça allait, saisit ensuite une peluche qui valsa elle aussi dans la pièce et râlai une fois de plus.


Un nouveau livre, un bracelet et un foulard valsèrent dans la chambre victime d’un désordre pas possible. Entre mes doigts cette fois un papier craquela. En le relevant jusque devant mes yeux, je vis que c’était un paquet de gnomes au poivre, un sourire s’était vite emparé de mon visage.


Je le jetai sur mon lit qui par chance n’était pas en bordel dans le but de le reprendre après pour la route, et en soupirant je poursuivis mes recherches. Il devait bien être quelque part par là. Le pire dans cette histoire c’est que tout est absolument bien rangé…mais il n’est pas là. Niks m'attendait mais je savais que je le …Ah mais oui, mais si, que je suis bête ! Il est dans mon coussin. Je presse le pas vers le coussin vert et doux en question affaissé sur le sol et tirai sur la fermeture éclair avant de plonger ma main dans le coussin…ahah ! Sa matière dure et froide était entre mes doigts ! Je l'extirpai de l’endroit en question et l'exhibais à Niks. Il s’agissait d’un caillou avec des yeux. Mais il n’était pas n’importe qui pour moi, il m’avait suivi pendant deux ans de mon existence à la trace, à la maison.



Et un ami mais ça je ne le dis pas, ça fait pitié. Je n’aurais pas dû l’abandonner à son triste sort dans un coussin,il devait étouffer mais je ne me voyais pas me promener avec lui dans tout Poudlard, surtout qu’il y a plein d’escaliers partout, qu’il aurait pu tomber et se fissurer. Pourtant je l’avais quand même emmené au château avec moi, je suis désolée Guiby !! Navrée pour lui j’affichais quand même un grand sourire plus qu’heureuse et le fourrais dans ma poche avec ma baguette. Bon vite, Niks m’attendait depuis tout à l’heure pour aller si j’ai bien compris, écrire à je ne sais plus qui à la volière, et je voulais l’accompagner pour faire de même.


Je me précipitai vers le bordel et ramassais tel un tractopel tout le désordre que j’avais mis partout pour tout remettre dans mon coffre..en bric à brac, mais je rangerais tout ce soir car je ne supporte pas le désordre. Tout remis à l’arrache, mon coffre refermé, je pris mon sachet neuf de gnomes aux poivres, mes jumelles comme à mon habitude pendues à mon cou et m’approchai de Niks, pour lui proposer des mes bonbons avant de prendre la direction des couloirs en sa compagnie, et celle de Guy-Benoit.

Tout en observant sa camarade qui s’activait à vider désespérément le contenu de sa malle, Veronica souffla, exaspérée. Ne pouvait-elle pas chercher sa chose plus tard ? Si elle avait su que cela provoquerait un si grand chaos dans leur chambre et prendre autant de temps, la brunette se serait surement rendue à la volière toute seule.

Whow fait gaffe !

Elle échappa de justesse à un projectile, qui n’était autre qu’un livre que Louna avait eu en main quelques millisecondes auparavant. Visiblement, ce n’était pas une bonne idée d’attendre derrière la Serpentard en pleine recherche. Ne voulant pas risquer sa vie plus que nécessaire, Veronica alla s’installer sur sa propre malle, fermée par trois cadenas. Cette sécurité faisait passer un message clair à ses camarades de chambres. On ne touchait pas à ses affaires. Et c’était la même chose sur l’armoire à côté de son lit d’ailleurs – il serait mal venu que quelqu’un tombe sur le tableau d’investigation que Louna et elle avaient mis tant de temps à assembler…



En y repensant, cela faisait déjà depuis presque trois mois qu’elles avaient commencé à accumuler des informations… Depuis le match opposant leur maison contre Gryffondor, plus exactement, où elles avaient passé une bonne partie du temps à parler d’un éventuel lien de sang entre le bibliothécaire et lui. Mais leur simple hypothèse était devenue plus que ça, et elles s’étaient alors lancées dans une étrange mission - découvrir qui était réellement Edwin Wellhister.

Les deux investigatrices avaient déjà accumulé un nombre conséquent de détail à son sujet – en partie grâce à de l’observation et de la filature. Veronica avait même réussi à obtenir une copie de son emploi du temps, plus facilement qu’elle ne l’aura cru. Melissandre Hyde était peut-être une Serdaigle en troisième année, mais elle avait été aisément bernée… Il lui avait suffi de raconter une histoire de « crush » sur un garçon dans la même classe que la cible, et d’une volonté de vouloir « trouver le bon moment pour lui parler » … Un peu de gêne, de rougissement, des petites larmes aux yeux, et le tour était joué ! L’élève s’était fait un plaisir de lui fournir une copie… en échange du nom du garçon certes. Heureusement qu’elle avait déjà mené une enquête avant pour trouver des personnes ayant le même emploi du temps et la même filière… et elle avait par conséquent sorti le nom d’Alexander Luben - malgré le fait qu’elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam.

Veronica fut soudainement sorti de ses pensées par Louna, qui brandissait quelque chose sous son nez, avec fierté ? Un caillou avec… des yeux ?

- C’était… ça que tu cherchais depuis tout à l’heure, se contenta-t-elle de dire, perplexe.

Elle ne savait pas trop quoi dire. Mais quel genre de personne offrait un caillou de compagnie ? Une pierre avec des yeux collés dessus… Alors que Louna se lança dans un rangement express, Veronica se releva avec ses affaires et alla l’attendre à l’entrée de la chambre, tout en essayant d’imaginer l’étrange enfance de la propriétaire de Guy-Benoit.

Est-ce qu’elle le promenait en laisse ?

Quand la jeune fille eut fini de tout remettre dans sa malle, elles purent enfin se mettre en route vers la volière.

Enfin !

@Louna Hamilton @Edwin Wellhister
Action vu avec @Melissandre Hyde (merci pour cette transaction )
Mention d'@Alexander Luben (j'ai pris ton nom au hasard dans l'index )

Ce qu'Edwin aimait avec le Samedi, c'était qu'il s'agissait de la meilleure journée de la Semaine. La journée où il pouvait faire une insomnie et quand même dormir 10 heures et où pouvait cauchemarder au soir et faire une grasse matinée le Dimanche. S'il ne voulait pas descendre en salle commune, il n'avait pas besoin d'y récupérer des affaires de cours et pouvait l'éviter. S'il n'avait pas envie d'être dans une pièce fermée, il pouvait passer toute sa journée dans le parc. A contrario, s'il ne voulait pas sortir du lit, il n'était pas dans l'obligation de trainer sa carcasse jusqu'à ses salles de cours. Il n'avait même pas besoin de travailler, parce que la semaine et le Dimanche servaient à ça. Le Samedi, en somme, était sa journée préférée.

Aujourd'hui il avait décidé de passer sa journée dans le parc mais le froid avait fini par lui geler le bout du nez et il avait donc été obligé de se rabattre sur une pièce fermée et chauffée, de préférence. Il n'avait pas eu besoin de réfléchir plus de deux secondes avant que ses pieds ne le dirigent d'eux-mêmes vers son sanctuaire : La bibliothèque de Poudlard. Edwin avait apprit qu'il aimait bien lire une fois qu'il choisissait avec soin un bouquin et la présence de son frère apaisait toujours les tempêtes en lui. De cette façon, il était en fait assez rare que le Serpentard ne passe pas rapidement dans l'antre du bibliothécaire, même juste quelques secondes pour dire bonjour à Owen ou essayer de croiser Ennis. Les deux attiraient le regard d'Edwin comme un aimant, il cherchait toujours à les croiser. C'était comme quand Lili passait dans les couloirs, Edwin la suivait des yeux sans trop s'en rendre compte, profitant au maximum de sa compagnie. Quand l'un de ces trois là était autour de lui, il ne se sentait pas seul, même s'ils ne se parlaient pas.

Les couloirs ne sont pas bondés le Week-end, et Edwin peut presque marcher au milieu. Il se rapproche encore instinctivement des murs dès que quelqu'un d'autre passe mais globalement, il apprécie pouvoir marcher en biais, étendre les bras et même tourner sur lui même en fredonnant. Aujourd'hui sera une bonne journée, ça ne peut pas en être autrement. Il se sent un peu coupable de ne pas avoir prit Piou aujourd'hui mais elle était grognon de se faire réveiller au matin et elle n'aurait pas apprécier le voir se rouler dans la neige, elle a toujours peur qu'il tombe malade. Il la sortira demain, se promet l'adolescent. Il pourrait même essayer de croiser Lily-Rose dans la journée pour lui proposer une balade avec Clivia, ça ferait sûrement plaisir à leur boule de poils respective.

Dans une démarche tout à fait normale, mêlant le bruit de nos pas à celui de notre respiration cadencée, nous poursuivions notre route vers l’endroit le plus loin de Poudlard. C’est bien bête de ne pas autoriser les élèves à voler en balai dans l’école, mais d’un autre côté ça permet peut-être de nous maintenir en forme vu tout ce qu’on ingurgite durant le généreux repas. Le bruit du papier qui se froisse s’entremêla un instant aux autres bruits, le temps pour moi de choper un nain poivré de son paquet. Une fois avalé je tirai une légère grimace, j’avais un peu oublié que ça piquait autant.


Une fois que nous avions monté les marches de la salle commune jusqu’au rez-de-chaussée de Poudlard, je pris mon caillou qui cohabitait en ce moment même avec ma baguette et le lançait en arrière. Un fracas rocheux se fit entendre puis l’instant d’après des ponk suivirent notre chemin, et oui fallait bien qu’il se dégourdisse un peu la paroi rocheuse depuis le temps. Mais alors que nous arrivions sur un tournant du couloir en T je vis comme ce singulier requin-Leopard, qui essai de se fondre dans le décor plutôt que dans la masse : Edwin Wellhister ! Mes sens se mirent soudainement en alerte, l’asperge brune en approche !

«- Niks ! Niks ! Droit devant le sujet spaghetti brun en approche qu’est-ce qu’on fait ?!»

Les yeux écarquillés je le voyais s’approcher dangereusement de nous. Je m’étais arrêtée mais peut-être qu’il était plus prudent de continuer. Oh mais depuis quand c’était lui qui nous surprenait aussi ? D’habitude c’est nous qui le trouvions. Je me calmais mais sentis soudainement quelque chose se cogner contre le talon de mon pied. Après un léger sursaut, je baissait la tête vers le sol et y vit mon petit Guybi. Bon une chose est sûre : il n’avait pas perdu en endurance celui-là.


«- Euh bon.. continuons l’air de rien. D’où soupçonnes-tu qu’il revient comme ça ?»

Demandais-je à mon amie en murmurant le plus bas possible et en arrêtant pas d’observer notre cible de la tête aux pieds. Nous pourrions éventuellement reporter notre voyage jusqu’à la volière à plus tard pour nous concentrer sur notre sujet…étant donné que j’étais certaine que nous toucherions à notre but très bientôt, je serais contente que cette affaire arrive enfin à son therme, depuis le temps que nous menions nos investigations.

Après que Louna ait finalement retrouvé son caillou de compagnie – un caillou de compagnie… - et rangé ses affaires, elles s’étaient finalement mises en route en direction de la volière. C’était un chemin que Veronica avait l’habitude de prendre depuis le temps, comme la plupart des élèves qui envoyaient des nouvelles à leur famille. La jeune fille n’envoyait pas souvent des lettres, n’étant pas une grande écrivaine, et se contentait de faire de simple compte rendu à ses parents. Tout va bien, j’ai eu telles notes dans telles matières, comment vont Elliot et Whisky… Et répondait aux plus petites lettres de son frère. Mais cette fois-ci elle devait écrire une réponse à sa grand-mère, qui n’aimait pas qu’on la fasse attendre. Depuis que j’ai assisté au bal de Yule, elle n’arrête pas avec ses histoires de bonnes et mauvaises relations…

Veronica avait refusé la proposition de bonbon de sa camarade et semblait avoir bien fait, vu la grimace que Louna fit alors qu’elles sortaient de la salle commune. Elle préférait le chocolat de toute façon. Le trajet se fit dans un certain silence, rythmé par les bruits que faisait Guy-Benoit, jusqu’à ce que Veronica soit sortie de ses pensées par la propriétaire du caillou.

« Hein ? De quoi spaghetti br- Oh. »

Le cible était là, dans le couloir devant eux. Edwin Wellhister était là ! Bien que surprise, elle ne laissa rien transparaitre. C’était un élève de Poudlard, il était normal qu’il se balade. Elles connaissaient, enfin surtout Veronica, l’emploi du temps de semaine du garçon par cœur, à force d’organiser des missions espionnages… mais elles n’avaient pas tant d’information sur ses week end. La question de Louna était légitime : d’où venait-il ? De la bibliothèque ? Ou bien se rendait-il à un rendez-vous secret avec le bibliothécaire.

« Je ne sais pas », chuchota-t-elle en jetant un coup d’œil discret au Serpentard, « mais c’est une trop belle opportunité… On ira à la volière après… Faut le suivre, il va peut-être voir le bibliothécaire… »

Cela faisait un certain temps qu’elles menaient l’enquête, mais elles semblaient s’approcher de la vérité. Il y avait un lien entre Edwin et Mr Locke, mais elles ne pouvaient toujours pas affirmer la nature… Ils n’avaient pas le même nom de famille, et le bibliothécaire semblait trop jeune pour être son père. Mais ce n’était pas non plus impossible. Et quelle était sa relation avec la préfète de Gryffondor, Ennis O’Belt ? Elles avaient encore des choses à apprendre sur lui.

« Parcontre tu devrais reprendre ton caillou dans tes mains, sinon il va nous cramer… Il n’est pas vraiment discret dans ses sauts. »

Après réflexion, il ne pensait pas avoir assez d'attention à donner à un livre. Peut-être qu'il ne lirait pas, après tout. Cependant, il comptait tout de même aller à la bibliothèque. Ce n'était pas parce qu'il n'avait prévu ni livre ni devoir à faire qu'il irait autre part. La bibliothèque était un peu son sanctuaire en ce moment. Il y allait dès qu'il n'avait pas autre chose à faire. Auparavant, il ne faisait que se balader dans le parc quand il avait du temps libre. Pouvoir se reposer dans un endroit aussi calme que le parc en début de journée lui faisait un bien fou. Et puis, il risquait moins de se faire accoster à la bibliothèque que quand il restait dans les couloirs pour bricoler.

Oui, car c'était sûrement ce qu'il allait faire à la bibliothèque s'il s'avérait qu'il n'arrivait pas à se concentrer sur un bouquin. Il avait toujours sur lui de quoi pratiquer sa passion : un gros carnet aux nombreuses feuilles arrachées, pliées ou en partie déchirées et un tas de pièces de ferraille. Le carnet lui servait à compter le nombre de pièces qui lui restaient après un bricolage - et ce, s'il ne décidait pas de détruire sa création comme il faisait souvent - et de dessiner les animaux qu'il voulait recréer. Parfois il y dessinait des choses qu'il voyait à Poudlard et qui pouvaient être de bons modèles.

Ainsi il y avait dans ce carnet une bonne partie de sa vie à Poudlard, en partant de Piou et en passant par quelques fleurs du parc ou des casques des armures qu'il n'avait encore jamais essayé de représenter. Il ne se sentait pas assez de talent artistique - pour le moment - pour recréer quelque chose d'aussi compliqué qu'une armure. Levant les yeux au lieu de les laisser bloqués au sol, il observa quelques secondes les deux filles qui s'avançaient vers lui. Par réflexe il se décala un peu plus vers le mur pour les laisser passer. Il ne remarqua pas de suite l'arrêt d'une des jeunes filles mais une fois que ce fut fait, un frisson lui parcouru l'échine. En passant devant elles, il ne pu s'empêcher de jeter quelques regards anxieux vers l'arrière. Elles semblaient bizarre ces deux filles à l'observer comme elles l'avaient faire. Il était même certain de ne jamais les avoir vraiment aperçu avant. Elles n'étaient sûrement pas de son année et il devait avouer qu'il ne portait aucun attention aux gens qui n'étaient pas de sa promos. Déjà qu'il n'en apportait que très peu aux troisièmes années.

Il jeta à nouveau des coups d'œil derrière lui après quelques pas et remarqua que les deux semblaient avoir changé de trajectoire pour le suivre. Un deuxième frisson parcouru sa colonne vertébrale jusqu'à faire s'hérisser les cheveux sur sa nuque. Se faire suivre comme ça, ça lui rappelait de mauvais souvenirs. Il essaya cependant de relativiser : lui aussi ça lui arrivait de changer de trajectoire sans raison. Les deux filles avaient peut-être oublié quelque chose, ou choisit d'aller finalement à la bibliothèque après une discussion entre elles. Il les avait entendu parler mais sans arriver à capter les mots qu'elles avaient échangés. Il ne fallait pas être paranoïaque, ou en tout cas pas à Poudlard.

Il essayait de se sentir plus en confiance à Poudlard. Il n'y avait aucune raison que quelqu'un le suive pour lui faire du mal. C'était Poudlard, Owen lui avait déjà dit plusieurs fois qu'il n'avait rien à craindre. Les Harrison n'allaient pas débarquer comme des fous et tout gâcher. Cela faisait déjà pratiquement deux mois depuis le mois de Novembre où son moral avait fait une grosse chute. Depuis, il essayait de remonter la pente petit à petit. Comprendre que personne ne lui voulait du mal à Poudlard était difficile mais c'était le travail à faire pour enfin recommencer à aller mieux, comme avant le match de Quidditch de Novembre qui avait relancé ses angoisses. Cependant, quand il se retourna pour la quatrième fois, il laissa sa paranoïa l'ensevelir totalement et se tourna vers les deux filles derrière lui. Se stoppant, il les fixa du regard sans rien dire, essayant de voir si elles allaient continuer leur chemin sans s'inquiéter ou si, effectivement, elles le suivaient. Peut-être que finalement il avait peur pour rien, il se sentait idiot à se tenir comme ça dans le couloir sans bouger.

733 mots