Aussitôt le petit-déjeuner terminé, Alexander s’était attelé à ranger la liasse de parchemins éparpillée au pied de son lit. Devoirs en retard, notes qu’il ne relirait jamais, parchemins recouverts de poils de chat, le Gryffondor avait passé de longues minutes à trier ou jeter les nombreuses reliques de ses cours passés avant de s’attaquer au devoir d’Etude des Moldus qu’il devait rendre deux jours plus tard. Couché sur son lit, énoncé entre les mains, son esprit était plutôt concentré à maudire la discipline qu’à tenter de travailler. Ses yeux avaient fini par vagabonder sur la pile de manuels posés sur sa table de chevet, comme pour chercher une échappatoire à cette obligation de rendu insensée. Vie et habitat des animaux fantastiques, un ouvrage qui lui faisait de l’œil et qui en quelques secondes balaya ce qui lui restait de motivation en lui donnant une meilleure idée pour occuper son dimanche. Ainsi, il s’était levé et avait décidé d’aller prendre l’air.

Dès sa première année à Poudlard, les créatures magiques avaient éveillé la curiosité du Gryffondor. Lorsque Mr. Falkner était devenu professeur de Soins aux Créatures Magiques l’an passé, l’aménagement qu’il avait effectué dans la zone était parfaitement adaptée à son envie d’étancher sa soif de connaissance à ce sujet. Ainsi, alors même qu’il ne suivait pas encore les cours de cette discipline, Alexander aimer venir passer de longues heures à observer les créatures présentes dans l’enclos ou dans les abris accessibles aux élèves. Toutefois, après le catastrophique aboutissement du match contre Poufsouffle, l’anglais préférant éviter tout contact avec le professeur, il ne s’était plus rendu là-bas pendant plus de six mois. Il lui avait fallu un nouveau professeur et le début de sa troisième année avant de décider de remettre les pieds à proximité de la zone de SaCM.

Toute considération studieuse définitivement enterrée, ses pas le guidèrent jusque là-bas. Arrivé dans la zone aménagée, le troisième année remarqua que les Niffleurs avaient, ce jour-là, laissé leur place aux Vivets Dorés dans l’enclos. Intrigué, il s’approcha et observa les créatures s’agiter à mesure qu’il s’approchait de la barrière. La vitesse de battement de leurs ailes étaient telle qu’Alexander ne parvenait pas à percevoir leurs articulations se mouvoir. Peut-être que l’œil avisé d’un attrapeur dirait le contraire, mais le Gryffondor se contenta de s’accouder à la barrière de l’enclos tout en plissant les yeux. Désormais, les quatre vivets volaient regroupés du côté opposé, à proximité de la barrière magique érigée par le professeur pour éviter toute fuite. Pourquoi le craignaient-ils ainsi ? Etait-ce son aura de joueur de Quidditch qui sonnaient pour eux comme une alerte de danger imminent ? Alexander demeura impassible, immobile. Peut-être qu’avec le temps, les créatures s’accoutumeraient à sa présence.

Méthodiquement, Jae enchainait ses tâches de la matinée ce dimanche-là. Et malgré le froid qui commençait à s'installer en cette mi-novembre, la cadence du professeur ne faiblissait pas. Le métis n'avait pas le temps de trainer de toutes les façons, car après sa tournée des enclos, il assurerait sa permanence dans son bureau. Être disponible pour ses élèves lui tenant autant à cœur que le bien-être des créatures qui résidaient à Poudlard, il ne voulait repousser ni l'un ni l'autre.

L'anglais passait donc d'une créature à une autre, nettoyant les abris, s'assurant qu'elles avaient suffisamment à boire et à manger. Il s'attardait également quelques minutes, une fois les tâches effectuées, pour leur prodiguer des soins et surtout, pour leur donner l'attention dont elles avaient besoin. Il ne lui restait plus que les Vivets dorés à aller voir. Il les avait placés dans le grand enclos avant de commencer ses tâches et n'avait pas eu le temps de passer du temps avec eux. Si les 3 nouvelles créatures ne requéraient pas autant d'attention, Souafle, si. C'était d'ailleurs parce qu'il était souvent en demande que Jae s'était décidé à solliciter la Réserve de vivets dorés Modesty Rabnott en début d'année. Après plusieurs échanges de hiboux, il avait réussi à les convaincre de prêter à Poudlard 3 petites créatures afin qu'elles tiennent compagnie à Souafle. Cela ne faisait pas encore tout à fait un mois qu'elles étaient arrivés, mais le professeur était ravi de voir que les quatre Vivets s'entendaient bien et que cela faisait du bien à Souafle.

Reconnaissant un élève de troisième année qu'il avait en classe accoudé à l'enclos alors qu'il s'approchait, Jae commença par le saluer : « Bonjour Alexander ! »

À la vue de ces petites créatures ailées, un sentiment d'apaisement commençait à le gagner. Ces pensées qui ne le quittaient plus depuis la rentrée commençaient doucement à laisser place à l'instant présent. Les entraînements de Quidditch, ses études dont il commençait tout juste à se soucier, les derniers ragots qui animaient Poudlard... Son esprit se libérait à mesure qu'il observait les Vivets voler. Jusqu'à ce qu'une voix familière ne l'interpelle. Il décolla ses yeux des oiseaux dorés avec réticence, tant il était absorbé par leur petit ballet aérien, pour venir les poser sur l'individu qui venait de lui adresser la parole. Oh. Pas vraiment de surprise, puisqu'il s'agissait du professeur de Soins aux Créatures Magiques. Mais une forme de déception, tant il appréciait ce moment de tranquillité rare. Alors qu'il approchait, Alexander se redressa et décida enfin à ouvrir la bouche.
« Bonjour Professeur. »

Puis ses yeux vinrent à nouveau se poser sur les Vivets. Il hésitait. En lui se mélangeaient la frustration de savoir que son instant de solitude touchait à sa fin et l'opportunité d'en apprendre plus sur les créatures qui lui faisaient face. Finalement, sa curiosité pris le dessus, et le troisième année engagea de nouveau la conversation. « Comment se passe votre matinée ? » Il avait posé la question plus par politesse que par réel intérêt, avec détachement, mais espérait que Mr. Dawson ne le remarque pas. La bienséance désormais mise de côté, il pouvait parler de ce qui lui importait. Les yeux toujours scotchés aux oiseaux, une question lui trottait dans la tête depuis un moment. « Ils ne se sentent pas à l'étroit là-dedans ? J'veux dire, il volent vite, ils sont habiles. Ne manquent-ils pas d'espace ? Moi en tout cas, j'me sentirais pas à l'aise dans si peu d'espace. »

Jae ne remarqua pas le détachement de son élève, ne notant que la politesse qui transpirait de sa question qui avait suivi la salutation en réponse à la sienne. Et c'est tout aussi poliment que le professeur de soin aux créatures magiques répondit, avec un peu plus d'entrain toutefois. « Un peu chargée, mais ça va, merci ! Et la vôtre ? » Le métis avait beau ne pas être aussi cool que son prédécesseur, insistant par exemple pour être vouvoyé et appelé Monsieur Dawson ou Professeur, accompagné ou non de son nom de famille, il parlait volontiers avec les élèves qui traînaient dans la zone de soin aux créatures magiques du parc.

Tournant la tête vers les petites créatures dont parlait Alexander, Jae pinça les lèvres dans une moue songeuse. « Mh... Je ne pense pas, non. » Difficile d'apporter une réponse plus catégorique, Jae n'était pas dans la tête des Vivets, mais il semblait aux professeurs que les créatures étaient heureuses. « Leur abri est équipé d'un sortilège d'Extension Indétectable, il est vraiment très grand pour qu'ils puissent se sentir à leur aise et même si l'enclos ici un peu plus petit, ils apprécient de changer un peu d'environnement. » Jae marqua une courte pause, avant de poursuivre et d'avancer quelques arguments supplémentaires. « Souaffle est là depuis qu'il est très jeune, il n'a connu que ça finalement et je ne suis pas sûr qu'il réussirait à survivre et à se repérer dans la nature. Quant aux trois Vivets que nous accueillons à présent, ils avaient l'habitude de vivre à la Réserve, ils ne sont pas très dépaysés finalement. Et puis, même si les créatures vivent en liberté, la plupart aiment avoir leur territoire et y restent. Même les espèces migratoires, elles vont d'un endroit à un autre, mais souvent les mêmes et les rares fois où l'on observe des espèces qui bougent beaucoup, c'est très souvent pour se nourrir ou parce qu'une chose à changer dans leur environnement et ils cherchent la stabilité ailleurs. »

Ses yeux quittèrent la petite agitation des oiseaux pour une fraction de secondes. Contrairement à lui, le professeur semblait un peu plus sincère dans sa façon de s'enquérir de son état. Ou alors, il était juste bien mieux entraîné à paraître agréable. Alexander n'en avait tout simplement aucune idée, et ne comptait pas vraiment essayer d'en savoir plus. Haussant les épaules, il répondit brièvement. « Ça va. C'est assez calme à cette heure, c'est agréable. »

Toutefois, malgré l'apparente indifférence dont il faisait preuve jusqu'à présent, une petite étincelle s'alluma dans son regard lorsque Mr. Dawson pris le temps de répondre à ses interrogations. Le Gryffondor se redressa, intéressé par le point de vue du professeur de Soins aux Créatures Magiques. Et du coin de l’œil, il observa une courte accélération du mouvement de l'un des vivets en réponse à son mouvement. Trop brusque. « Vous voulez dire qu'ils ont l'impression que leur enclos est plus grand que ce qu'il n'est réellement ? » Il marqua une courte pause et redirigea son attention vers la barrière magique, les sourcils froncés, signe de la réflexion qui l'animait. « Mais du coup, si vous, vous rentrez dans un enclos équipé d'un tel sortilège, est-ce que vous aurez la même impression ? Ou vu que vous le savez, ça ne marcherait peut-être pas... » De toute évidence, l'adulte semblait soucieux du bien-être des vivets dont il avait la charge. S'il estimait que ceux-ci étaient heureux, c'est que cela devait être le cas. Du moins, c'est ce qu'Alexander s'efforçait de croire.

Alors que le professeur poursuivait ses explications, le troisième année, particulièrement attentif, hochait la tête, avide d'en apprendre un peu plus. Il regrettait d'avoir délaissé le carnet dans lequel il notait ce qui l'intéressait particulièrement, sans quoi il aurait sans doute griffonné frénétiquement quelques informations supplémentaires sur le mode de vie de ces créatures ailées. Alexander trouvait particulièrement curieux le fait que certains oiseaux puissent à la fois parcourir d'immenses distances et rester cantonnées à un habitat relativement restreint. Il avait beau tenter de comprendre, cela lui paraissait irréaliste. Doté d'ailes, lui aurait sans doute cherché à rentabiliser ce don au maximum.

Jae sourit à la réponse de l'étudiant à propos à sa journée avant de hocher de la tête pour approuver sa remarque sur le fait que le parc était calme. Le professeur donna ensuite son avis suite aux questions du gryffondor, ne pouvant s'empêcher d'apprécier la réflexion très intéressante de son élève. « Non, non, ce n'est pas une impression, il est plus grand, » corrigea le professeur avant d'essayer d'expliquer le mécanisme en prenant comme exemple d'autres objets. « C'est comme un sac qui aurait subit un sortilège d'extension. Ou alors, les tentes sorcières, je ne sais pas cela dit si vous êtes déjà allé camper avec vos parents... Elles sont plus grandes à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ce n'est pas une illusion donc même en le sachant, c'est plus grand. »

Jae marqua une petite pause pour réfléchir à ce qu'il pouvait ajouter pour que l'élève se représente mieux l'effet du sortilège. « Pas facile à expliquer, » ajouta-t-il finalement avec une moue un peu contrite avant de pointer de son pouce l'abri qui se trouvait un peu plus loin derrière eux, il proposa : « vous voulez que je vous fasse entrer pour vous montrer ? Ça sera sans doute plus efficace que mes explications. » Il restait encore les deux hoo-hoo et les pipaillons de nuit dans l'abri, mais puisque Jae ne comptait pas le laisser seul et le laisser faire n'importe quoi, ce n'était pas dérangeant.

Alexander fronça les sourcils, pensif, les yeux posés sur l'adulte. Si l'enclos était effectivement plus grand, pourquoi ne le voyait-il pas de l'extérieur ? C'est le concept d'indétectable, Alex. Le troisième année secoua la tête de gauche à droite à la mention des tentes sorcières. « Non, je ne suis jamais allé camper. Enfin, si, mais... » Il marqua une courte pause, hésitant à admettre son manque d'expérience du quotidien sorcier en dehors de Poudlard, avant de finalement, poursuivre. « Seulement dans des tentes moldues. Mais je crois que j'en ai déjà entendu parler. » Mais même en sachant pertinemment que la magie pouvait tromper les sens à bien des égards, Alexander restait tout de même perplexe.

Pas facile à expliquer, en effet. Encore moins facile à comprendre. À la proposition de l'adulte, il hocha doucement la tête, non sans cacher une certaine excitation, ses yeux illuminés d'un certain intérêt. Prêt à suivre l'impulsion du professeur de Soins aux Créatures Magiques, le Gryffondor se redressa, quittant la barrière sur laquelle il s'appuyait jusqu'alors. Il ne put toutefois s'empêcher de rebondir à nouveau sur cette histoire de sortilège d'extension. « Dites, Professeur... vu que c'est compliqué de créer quelque chose à partir de rien, même avec la magie, comment on peut ajouter de l'espace là où il n'y a... Rien ? » Certes, il s'éloignait là un peu du domaine des créatures magiques, mais peut-être Mr Dawson aurait-il quelques informations d'ordre métaphysique à lui apporter. Et dans le cas contraire, le jeune anglais se satisferait sans mal de l'assaillir de questions propres à son domaine de prédilection.

@Jae Dawson Navré pour cet important retard

Lorsque l'élève marqua une pause dans sa réponse, la voix un peu hésitante, Jae se demanda s'il n'avait pas fait preuve de maladresse. Le professeur de soin aux créatures magiques n'apportait aucune importance à la naissance de ses élèves, étant lui-même né de parents moldus ou tout du moins c'est ce qu'il supposait puisqu'il ne connaissait pas sa mère, cela aurait été malvenu. Mais les derniers événements ne donnaient guère envie à tout un chacun de s'appesantir sur le sujet. « Pas de problème, » répondit le métis à l'élève, espérant par là que le jeune homme comprendrait que cela ne comptait pas aux yeux de son professeur.

Il lui proposa d'ailleurs de lui montrer plutôt que continuer dans ses explications bancales et alors qu'ils se mettaient en chemin, réfléchissait pour organiser des idées. « Je ne dirais pas que c'est créé à partir de rien. » Commença le professeur avant de marquer un nouveau temps de pause. « On se base sur l'existant pour l'agrandir. Je veux dire, il y a déjà un espace, simplement, on le fait plus grand. Comme lorsqu'on utilise le sort Amplificatum, que vous devez peut-être connaître. Ce n'est pas comme si on créait un lieu où il n'y en a pas... On se base sur les limites de quelque chose existante, pour que l'intérieur soit plus grand. » Jae marqua une nouvelle pause avant de finir par dire. « Mais, j'ai bien peur de ne pas pouvoir aller plus en détail sur la technique à l'œuvre en dessous. C'est au-delà de mes compétences que ce soit pratique ou théorique. Mais vous devriez aller voir le professeur Lynch ou Priddy à ce sujet, ils s'y connaîtront sans doute mieux que moi. »

Aucun souci pour le délai, j'ai eu moi-même un passage un peu à vide niveau RP par un moment ces dernières semaines...

Même si cela lui importait peu, Alexander se doutait que tout comme les élèves, les professeurs avaient sans doute eux aussi des idées arrêtées sur l'intégration des Nés-Moldus et Sang-Mêlé au sein de l'école. Et même si montrer une acceptation de l'ensemble des élèves de Poudlard devait sans doute faire partie de leurs fonctions en tant que membres du corps enseignant, aux yeux du Gryffondor, le simple Pas de problème du professeur Dawson lui semblait sincère. Le troisième année hocha doucement la tête et son visage se détendit un peu plus.

Toujours autant intrigué par cette histoire de sortilège d'extension, Alexander resta attentif aux explications du professeur et lui emboîta le pas. Silencieux, il esquissait toutefois de légers mouvements de tête lorsque les paroles de Mr Dawson faisaient sens pour lui. Il ne connaissait le sort Amplificatum que de nom, mais l'analogie lui permettait de saisir un peu mieux. Tout en soulevant un certain nombre de nouvelles interrogations. Le troisième année fronça les sourcils, intrigué. Comme l'avait suggéré le professeur, il irait importuner ses collègues avec ses questions. « Je crois que je commence à comprendre. J'irai les voir, merci. »

Alors qu'ils arrivaient près de l'abri, Alexander se retourna une dernière fois vers les Vivets dorés en se remémorant ce qu'avait dit le professeur à propos des espèces qui migraient régulièrement. Il s'arrêta quelques secondes pour mettre de l'ordre dans ses pensées. « Vous disiez que les espèces qui se déplaçaient souvent, c'était possiblement parce que quelque chose dans leur environnement avait changé. » Une hésitation était perceptible dans sa voix. Il ne savait pas comment formuler sa question. « Vous savez, les Vivets sont protégés, mais si c'était pas le cas et qu'on ne le retrouvait pas dans des réserves... Est-ce que vous pensez qu'ils n'auraient pas tendance à fuir la présence humaine ? Enfin comme beaucoup de créatures j'imagine. Mais au vu de leur passif, est-ce qu'ils n'ont pas quelques chose en eux qui leur dit que les humains sont dangereux pour eux ? Les maintenir dans des réserves, ou ici, est-ce que ça ne serait pas contraire à leur mode de vie naturel ? Enfin... »

Alexander marqua un arrêt brutal. Il espérait que le professeur Dawson ne se méprenne pas sur ce qu'il venait de dire. Il tenta d'apporter des précisions à son discours, débitant ses paroles bien plus rapidement, incertain. « J'veux dire, euh... Je voulais pas dire que... C'était mal d'avoir des Vivets ici. C'est pas ce que j'ai dit. Juste, je me demandais, ce qu'ils pouvaient bien ressentir, eux. Individuellement, et, euh... collectivement. » Le troisième année leva les yeux vers Mr Dawson. Peut-être avait-il été trop bavard ?

Jae s'apprêtait à ouvrir l'abri quand Alexander reprit la parole. Le métis s'arrêta pour regarder l'élève, hochant de la tête pour confirmer que c'était bien ce qu'il avait dit avant d'écouter la suite et ses questionnements. Songeur, Jae laissa d'abord s'échapper un « Mmmm » de ses lèvres, signe qu'il réfléchissait. Il essayait également d'organiser ses idées pour répondre à l'étudiant, mais n'arriva pas réellement à le faire si bien que le discours était un peu décousu. Il espérait toutefois que le gryffondor ne serait pas trop perdu dans son long monologue.

« Je ne sais pas s'ils auraient tendance à fuir les humains. C'est difficile à dire pour être franc de savoir ce qu'ils ont dans la tête. Après, bien sûr, les animaux essayent d'échapper à leur prédateur, mais quand les espaces de vies -dans la nature je parle- sont partagés, ils y restent quand même et essayent de s'adapter et trouver des stratagèmes. L'homme n'est qu'un prédateur de plus de leur point de vue je pense. Et il y a d'autres cas où les créatures sont tuées par l'homme et pour autant, ne le fuient pas plus que ça. Je pense notamment aux fermes, lapins, poules, moutons, dirico... Et puis, si les animaux migrent, c'est davantage en raison de l'environnement : parce qu'il manque de la nourriture ou alors parce que physiologiquement ils sont en difficulté, il ferait trop chaud, trop humide, trop froid. Néanmoins, savoir si la créature se sent mieux en liberté qu'en cage est un réel débat et il y a beaucoup à en dire. Leurs vies sont quand même plus longues en captivité et lorsqu'ils sont bien traités, ils ne manquent de rien et se reproduisent. Ce qui est un gage de bien-être par ailleurs pour les réserves. S'ils ne sont pas bien, ils ne se reproduisent pas. Aussi, à un moment, c'était vital pour leur survie de les contenir dans des réserves, même si ce fait est questionnable également. Devons-nous sauver toutes les créatures qui sont en voie de disparition ? Celle-ci était du fait des hommes, mais d'autres s'éteignent par la force des choses et des changements de la Terre. Nous-même, les hommes je veux dire, avons changé la façon dont nous vivons et même nous mangeons. Autrefois, des milliers d'années de ça, nous étions des nomades, maintenant nous vivons à des endroits fixes. Est-ce mieux ? Je l'ignore, c'est différent, ça oui. »

Mon dieu... Si Alexander est bavard, que dois-je dire de Jae... Pardon, je voulais pas être aussi longue, mais c'est un sujet tellement passionnant en vrai -en tout cas, je suis sensible à ces questions IRL- que ça m'est difficile de réduire...