Le 5 avril était un jour particulièrement important pour la famille Brando : Il s'agissait en effet de l'anniversaire de Narcisse, et comme tous les jeunes parents, Honor et Oscar étaient gagas de lui, ils auraient tout fait pour lui. Habitants à la campagne, aller de temps à autres à la capitale était une sortie véritablement exceptionnelle pour le petit garçon aux cheveux noirs, qui courait dans tous les sens, saluant tous ceux qu'il croisant avec un grand sourire et des étoiles dans les yeux. Il mangeait tout ce qu'il voulait, les stands de nourriture savaient presque qu'en ouvrant ce jour-là, c'était la fortune assurée. Il grignotait ses petites sucettes, ses churros ou encore ses mini-saucissons, tandis que ses parents tentaient de suivre la cadence. L'œil acéré d'Honor ne le quittait pas d'un millimètre, toujours à ses côtés, le suivant sans la moindre difficulté, mais sans être collée à lui. Le suivant presque comme son ombre, elle massacrait du regard quiconque menaçait de s'approcher trop près de lui, prête à tout. Tandis qu'en arrière, suivant péniblement la cadence, portant le landau, accroché sur sa poitrine au cas où, il essuyait quelques gouttes de sueur roulant sur son front.

Honor se tourna vers son mari, un doux sourire moqueur aux lèvres.

- Que c'est mou tout cela mon aimé, je vous ai connu plus fougueux.

Oscar revint à sa hauteur, légèrement essoufflé, prétendant la frapper dans l'épaule, étouffant un rire, avant de s'appuyer sur ses genoux.

- Parle donc, toi... Vile sorcière... Ma douce dulcinée, comment pouvez-vous souffrir la vue pathétique de votre mari agonisant de cette manière ?

Son sourire s'agrandit à son tour, sa main vint ensuite glisser sur sa poitrine et dans son dos, déclipsant les attaches du landau.

- Je vais vous soulager du poids exceptionnellement lourd de cet objet, en espérant que cela vous aide.

Elle tourna les yeux vers l'emplacement supposé de Narcisse, tandis qu'elle s'attachait l'objet sur sa propre poitrine, et son sourire disparu.

- Oscar, Narcisse a disparu.

Elle le chercha, paniqué, ses réflexes militaire examinant soigneusement chaque personne, et elle aurait continué longtemps si Oscar n'avait pas tourné la tête d'Honor par le menton.

- On dirait qu'il a trouvé une autre victime.

Narcisse s'était campé devant une énième inconnue, aux cheveux blonds, yeux verts, avec son immense sourire habituel.

- Yo Mizz ! J'm'appelle Narzizze ! Narzizze Brando ! Tu pazzes une bonne zournée ? Tu fais quoi dans la vie ?

Oscar et Honor se précipitèrent vers lui, Oscar souriant et posant ses mains sur les épaules de Narcisse, Honor légèrement postée devant lui, tournée de trois quarts dans la direction de l'inconnue, méfiante comme à son habitude.

- Nos plus plates excuses madame, notre fils ne connaît pas le mot "discrétion", il ne vous a pas trop importuné j'espère ?
N'hésite surtout pas si quelque chose ne te convient pas, si la date n'est pas bonne, je réécrirai quelque chose.

Voilà maintenant trois jours que j'ai posé mes valises à Dublin pour la deuxième fois de ma vie. Installée dans un petit appartement en colocation, je passe mes journées à parcourir les rues de la ville pour aller faire un tour des différents jobs que j'ai repéré avant de quitter Dingle, avec évidemment le stress de ne pas trouver de travail et de ne pas pouvoir payer mes frais. Et aujourd'hui ne fait pas exception : mes documents soigneusement rangés dans mon sac, je me dirige vers le prochain établissement sur ma liste : une clinique vétérinaire.

Mais ma route est coupée par un petit garçon qui s'est planté devant moi et que j'ai manqué de peu de bousculer. Il ne tarde pas à se présenter avec une énergie évidente, et ce petit bonhomme m'arrache un sourire. Rapidement, les souvenirs des dernières semaines viennent empoissonner mon esprit et mon cœur se serre à l'idée que mes projets d'enfant sont désormais morts et enterrés pour un moment. Enfouissant toutes ces mauvaises penser loin dans ma tête pour les ressortir une fois que je serais seule dans ma chambre, je m'accroupis face au garçon pour me mettre à sa hauteur.

- Bonjour toi, je suis ravie de te rencontrer. Moi c'est Layana, je passe une bonne journée, et je cherche un nouveau travail pour l'instant. Et toi, tu passes une bonne journée ? Je lui demande en souriant avec bienveillance.

J'ai à peine le temps de terminer ma phrase que deux mains se posent sur les épaules du garçon et quatre pieds se plantent à nos côtés. Je me remet debout pour faire face aux deux nouveaux arrivants, que je devine rapidement être les parents de la pile électrique qui m'a stoppé.

- Ne vous en faites pas, il ne m'a pas dérangé du tout ! Il a l'air d'être plein d'énergie ce petit bonhomme ! Je répond au père, tandis que je sens le regard plus méfiant de sa mère. Je le serais sûrement aussi, si j'avais un enfant.

Honor n'ouvre toujours pas la bouche, son regard acéré parcourant l'inconnue dans les moindres détails, à la recherche d'un quelconque signe pouvant révéler qu'elle était dangereuse ou qu'elle avait de mauvaises intentions. Dans cette foule, tout pouvait arriver, et extrêmement rapidement. Le poids de son arme de service se fit plus lourd, son Glock 19 soigneusement bouclé dans son holster, collé sur le côté de son torse. En une demi-seconde, elle pouvait le dégainer. Elle sentit soudainement le contact de la main d'Oscar sur son épaule, et se détendit par réflexe en tournant son regard vers lui. Elle rougit, se sentant quelque peu ridicule, et il lui sourit, compatissant. Elle se tourna ensuite vers Layana, dans une attitude beaucoup plus détendue, mais avec encore une certaine distance et prudence, avant de lui tendre la main.

- Pardonnez-nous, nous manquons à tous nos devoirs. Je suis Honor Brando, et voici Oscar Brando, mon mari. Quant au petit énergumène qui ne sait pas se tenir, c'est Narcisse, notre fils.

Avant même que Layana n'ait pu avoir une chance de serrer la main d'Honor, repoussant l'échéance d'avoir à faire face à sa poigne d'acier, Narcisse tendit le doigt vers le visage de l'inconnue. Le visage innocent et les yeux emplis de curiosité.

- Papaaaaa ! Pourquoi elle est trizte la madame ?

Dans une panique évidente, Oscar prit Narcisse sous les aisselles pour le soulever de terre, dans un grognement d'effort, lâchant un rire gêné. Il le déposa sur ses épaules, laissant à Narcisse tout le loisir d'observer les alentours, ce qu'il fit en remettant en bouche sa sucette. Il inclina la tête en direction de Layana, tandis qu'Honor secouait doucement la tête de désapprobation.

- Par mes aïeux... Il est déchaîné aujourd'hui. Ne faites pas attention à ce qu'il dit, il n'a... Pas vraiment la notion d'inhibition, il dit tout ce qui lui passe par la tête.

Et c'était vrai. Narcisse disait tout ce qu'il pensait, peu importe de quoi il s'agissait, ou à qui il le disait. Et si à cet âge, personne ne prête attention à ce qu'un enfant de 4 ans hyperactif dit, force était de constater qu'il pouvait lire les gens en plongeant son regard dans ceux des autres. Si cette capacité ne disparaître jamais totalement, il n'arrivera pas à l'exploiter pleinement avec très très longtemps.

Face à l'attitude de l'homme à ses côtés, la femme finit par se détendre un peu et par me présenter sa petite famille, me confirmant que la boule d'énergie qui m'a interpellé est bel et bien leur fils.

- Layana Greenwell, enchantée. Quel âge a ce petit bonhomme, exactement ? Je ne peux m'empêcher de demander.

Alors que je tends ma main vers celle de Honor, mon mouvement est arrêté, de nouveau, par le petit Narcisse. Face à sa question, bien qu'adressé à son père, mon visage se décompose. J'ai toujours été assez lisible, je l'ai parfois compris à mes dépends, mais je ne m'étais pas encore retrouvé face à un enfant qui m'en fasse la remarque. Et ça, c'est pour le moins une expérience assez déstabilisante. Je ne pensais pas qu'un être aussi jeune serais en mesure de voir avec une telle facilité ce que je ressens. Il faut croire que je l'ai sous-estimé. Tandis que le père s'excuse de l'attitude de son fils, qui est d'ailleurs perché sur les épaules de son père et déjà concentré sur autre chose, je me racle la gorge en essayant de reprendre contenance.

- Pas de souci, je suppose que c'est l'âge. Les enfants peuvent vraiment être surprenants. Dis-je avec un rire gêné en serrant enfin la main de la femme.

Oscar répondit avec un grand sourire, tenant fermement les jambes de Narcisse.

- Et bien, il a quatre ans aujourd'hui justement ! Et enchanté Miss Greenwell.

Honor serra la main de Layana, se retenant de lui écraser les phalanges. Mais elle se contrôla, sentant que l'atmosphère se détendait. Même si elle n'arrivait à se départir du sentiment que cette femme avait quelque chose de particulier, de différent. Quand et où avait-elle donc ressenti cela pour la dernière fois ? Elle n'arrivait pas à s'en souvenir, et décida de reléguer cette pensée au second plan, laissant à son cerveau le soin d'y réfléchir. Honor et Oscar se lancèrent un regard furtif et entendu. Il n'avait échappé à aucun des deux la réaction déstabilisée de Layana suite à la remarque de Narcisse. La commandante se détendit finalement un peu davantage, lançant un sourire compatissant à la blonde.

- Oui je suis tout à fait d'accord, c'est fou à quel point il peuvent changer votre perception du monde.

Elle soupira, lançant un regard complice à Oscar, qui le lui rendit, avant de se tourner à nouveau vers Layana, son regard se faisant plus scrutateur.

- Dites-moi, que faites-vous par ici en cette belle journée ? Travail ? Vacances peut-être ?

Oscar se pinça l'arête du nez avant de réajuster ses lunettes, avant d'intervenir, donnant un discret coup de coude à sa femme, qui sembla se prendre une décharge électrique.

- Hoho ! Ce n'est pas très important n'est-ce pas ? Avez-vous des enfants vous-même Miss Greenwell ? Votre patience envers Narcisse me laisse à penser que oui !

Pendant ce temps, Narcisse saluait chaque personne à portée de vue qu'il apercevait de la main, sa sucette en bouche, très heureux d'avoir soudainement pris quelques têtes.

- Et bien bon anniversaire à lui ! Dis-je à ses parents en remarquant que l'attention du petit garçon est dirigée sur tout sauf sur nous.

La mère de Narcisse serre la main que je lui tends. Au fil des minutes, elle semble se détendre de plus en plus. Je me demande bien ce qui la met dans un tel état de méfiance... Son fils ? Pourtant, Oscar n'a pas l'air aussi tendu. Instinct de protection maternel ? Mon regard se perd quelques instants sur l'enfant perdu dans son observation des alentours, avant de revenir sur Honor et son regard scrutateur.

- Recherche de travail, plus exactement. Je suis revenue m'installer en ville il y a quelques jours.

Espérons qu'il n'y aura pas plus de questions sur le type de travail recherché. Quoiqu'au point où j'en suis, un travail moldu ferait aussi bien l'affaire. Au moins le temps de trouver quelque chose qui soit réellement dans mes cordes. Ou du moins, ce que je pense être dans mes cordes. J'ai plus expérimenté le travail de libraire que n'importe quel autre travail avec des animaux, alors que c'est ce que j'ai toujours voulu faire. Pourquoi je l'ai suivi il y a cinq ans, déjà ?
Ma tête pivote vers l'homme à une vitesse insoupçonnée. Outch, les deux pieds dans le plat. C'était certainement involontaire, Oscar n'a pas l'air d'être de ceux qui remuent le couteau dans la plaie - quoique ma capacité à cerner les gens est sérieusement remise en question ces derniers temps.

- Eh bien... J'adorerai, mais disons que... Ce n'est plus à l'ordre du jour. Je réponds avec un sourire triste en laissant mon regard glisser de nouveau sur le petit garçon perché en hauteur.

En entendant le souhait de son anniversaire, Narcisse tourna distraitement sa tête vers Layana, un petit air confus affiché sur son visage. Puis il sourit béatement en sortant sa sucette de sa bouche, toujours perché sur les épaules de son père.

- Merzi m'dame ! Et vous avez quel âge vous ?

Oscar pouffa de rire, et même Honor ne put se retenir de sourire en secouant la tête, la tension descendant à nouveau d'un cran. Cette dernière se dirigea vers Oscar et Narcisse pour prendre Narcisse sous les aisselles, sans aucune difficulté, pour le porter dans ses bras, avant de le glisser dans le landau fixé sur son ventre, avant de lui décocher une petite tape sur le sommet de la tête. Narcisse rigola en se frottant le crâne, tandis qu'Oscar vint prendre sa femme par les hanches.

- On ne demande pas l'âge d'une femme bonhomme. J'ai ouïe dire que c'était assez impoli, surtout quand la dame est plus âgée que nous.

Il eut un regard complice en direction d'Honor qui sourit sans retenue cette fois, découvrant pour la première fois ses dents, avant de décocher un gentil coup de coude dans les côtes de son mari. Elle tourna ensuite son regard vers Layana, l'écoutant avec la même attention, sans la tension et la méfiance. Son holster était devenu beaucoup plus léger, et son visage s'était décrispé. Elle hocha la tête.

- Je vois, j'ose imaginer que vous êtes heureuse de revenir par ici ?

Sans avoir le temps d'entendre la potentielle réponse, Honor ouvrit de grands yeux en tournant la tête vers Oscar qui venait de poser les pieds dans le plat. En cet instant, elle trouvait son mari et son fils incroyablement similaires : aucune subtilité, une franchise bien trop grande pour leur propre bien et pour le cœur des autres. Elle secoua la tête en tirant doucement l'oreille de son mari tandis que Narcisse regardait dans le vide en finissant sa sucette. Honor vit bien la réaction de Layana, et lui lança un regard compatissant avec un sourire.

- Veuillez excuser mon mari... Mais parfois il a tendance à réfléchir autant que mon fils avant de parler.

Et comme si la mention de son existence venait de le réveiller, Narcisse tira une autre sucette de sa poche, avant de la tendre vers Layana avec un grand sourire.

- Tenez m'dame ! Le zucre ça arrête d'être trizte !

L'attention du petit bonhomme se tourna vers nous juste le temps de me remercier et de me demander mon âge. Cela fait rire ses parents, et moi par la même occasion. Il migre des épaules de son père au landau fixé sur sa mère. La complicité entre le couple faisant sincèrement chaud au cœur. Ils sont complices et s'aiment, ça se voit au premier coup d’œil. Je me penche vers Narcisse pour lui répondre quand même sur le ton de la confidence.

- Ne le dis à personne, mais les 28 ans s'approchent dangereusement de moi.

Je recule de nouveau pour répondre à Honor, qui est nettement plus détendue qu'au début de cette conversation. Par extension, je me détends aussi, même si je n'étais pas particulièrement stressée.

- Ce n'était pas prévu et j'aurais préféré que ce soit dans de meilleures circonstances, mais je suis plutôt contente d'être revenue dans le coin oui.

L'intervention d'Oscar, aussi innocente était-elle à la base, me secoue plus que je ne le voudrais. J'adresse un sourire aux excuses de sa femme, ne trouvant rien à dire. Effectivement, maintenant je sais d'où Narcisse tient sa franchise. Ce dernier semble se réveiller d'un coup et sort de sa poche une sucette qu'il me tend.

- Merci mon grand, c'est très gentil. Dis-je enfin en la prenant.

Narcisse ouvre de grands yeux en souriant, avant de montrer ses parents de ses indexs, les bras tendus de manière ridicule, uniquement retenu par sa mère.

- Waaah z'êtes vachement zeune ! Papa maman y sont vachement vieux ! Y z'ont... au moins 30 ans chacun !

Honor et Oscar pouffèrent tous deux de rire en secouant leur tête presque à l'unisson, ce qui le fit rire encore plus en observant la réaction de l'autre. Oscar tira gentiment les joues de son fils, avant que ce dernier ne tente de faire de même avec petits bras en éclatant d'un rire enfantin. Pendant ce temps, Honor, prodiguant un sourire compatissant à Layana, hocha doucement la tête.

- Je vois.

Elle regarda brièvement Oscar et Narcisse, avant de rendre ce dernier à son père.

- Tiens, si tu veux martyriser mon enfant, tu vas devoir prendre le problème bras le corps.

Elle déposa ensuite un baiser moqueur sur sa joue tandis que Narcisse prenait sa revanche sans la moindre pitié, grimpant agilement sur les épaules de son père et commençant à tirer affectueusement ses cheveux. Oscar manqua de perdre l'équilibre en rajustant ses lunettes, mais il fit ensuite tourner Narcisse sur son épaule, le portant comme un sac de patates alors qu'il lui frappait le dos de ses petits poings. Honor se tourna à nouveau vers Layana en croisant les bras.

- Je n'ai aucune idée de quelles peuvent bien être ces circonstances dont vous pouvez parler, mais je vous souhaite de les surmonter.

Elle déposa ensuite une main ferme sur l'épaule de la femme, l'observant en baissant les yeux pour pouvoir rencontrer son regard. Voilà une rencontre qu'elle espérait pouvoir réitérer un jour et...

- CHÉRIE ! Narcisse s'est échappé ! Non... NON ! Narcisse ! Tu reviens ici !!

Honor demeura immobile un instant, avant de sourire en secouant la tête en fermant les yeux. Elle tapota l'épaule de Layana.

- Toutes mes excuses madame, mais je crains de devoir y aller. Si jamais vous passez en Irlande, du côté de Cork, n'hésitez pas à venir nous voir, n'importe quel commissariat me connaît.

Puis elle tourna la tête en se précipitant à grandes enjambées fluides dans la direction des cris, observant un Narcisse courant à toutes jambes, éclatant de rire, avant de lui glisser entre les pieds pour passer à côté de Layana. Il s'arrêta une seconde et la salua de deux doigts sur le front avec un clin d'œil.

- À bientôt m'dame !

Puis il fonça à nouveau en trombe dans la direction de ses parents, les esquivant du mieux qu'il pouvait, tandis que ces derniers se prêtaient au jeu en prétendant être incapables de l'attraper. Enfin, Oscar aurait réellement incapable de l'attraper, même s'il avait essayé de toutes ses forces. Ce dernier tentait vainement de calmer son fils avec un sourire, tandis qu'Honor s'était replongée dans son rôle de mère surprotectrice et militaire, surveillant qu'il ne rentre dans personne.

Si jamais tu ne voulais pas finir le RP tout de suite, n'hésite pas à me le dire et je modifie la fin pour continuer ! Mais Narcisse est intenable

Une grimace ainsi qu'un sourire déforment mes lèvres. Ca y est, aux yeux d'un enfant je suis vieille d'ici deux ans. Une chose est sûre : le temps passe vite ! Peut-être un peu trop. J'observe Narcisse et son père se chamailler gentiment. Cette famille fait chaud au cœur, c'est certain. La main d'Honor sur mon épaule et ses paroles me font détourner le regard du tableau père-fils pour se poser sur la femme et mère du garçon.

- Merci. Je lui répond avec un sourire sincère.

Des cris nous font tourner la tête. Visiblement, le garçon fait de nouveau des siennes. Deux secondes plus tard, il passe à côté de moi en me signant un aurevoir, que je lui renvoie d'un geste de la main. J'observe quelques instants les parents courir après leur fils, s'éloignant de plus en plus. Cette rencontre, aussi innocente fut-elle au départ, m'a secoué plus que ce que je pouvais imaginé. Non seulement mon désir d'être mère s'est de nouveau réveillé alors que j'essaye de l'enfouir au fond de moi, bien loin de mon cœur et de mon cerveau, mais en plus j'ai réalisé que le temps était passé, qu'il continue de filer, et qu'il est donc plus que temps que je me consacre à moi et à mes projets. Et, c'est certain, j'espère avoir l'occasion de revoir cette petite famille bien énergique. Je note donc bien au chaud dans un coin de ma tête la ville de Cork et le commissariat.