Cette après-midi, Merinda était à la bibliothèque, confortablement installée à une table, son devoir de DCFM étalé sur la table et presque terminé, sa plume à côté du parchemin, et son encrier non loin. Seulement elle n'était pas - ou du moins n'était plus - en train de travailler. Entre ses mains se trouvait un ouvrage du nom de Animaux fantômatiques de Grande-Bretagne, dont l'auteur était un certain Mopsy Fleabert.
La jeune fille n'en était qu'au début, mais déjà elle ressentait dans son échine les fissons de l'horreur monter. Ce livre était dit comme un grand livre sorcier à faire froid dans le dos, et Merinda s'était donc jetée dessus, voulant ressentir la peur dans son petit corps de première année.
Les animaux étaient sublimement bien décrits, lorsque l'auteur évoquait leur consistance fantomatique, c'était si bien écrit que ça glaçait le sang de la métisse à la robe de sorcière aux couleurs vert et argent.
Mais, au lieu de l'inciter à arrêter, cette sensation poussait Merinda à continuer, comme si l'horreur de la fiction était agréable.
Plus elle plongeait dans la lecture, plus ses yeux défilaient sur la page, dévorant chaque lettre, puis chaque mot, puis chaque phrase ; l'atrocité de l'histoire était jouissive.
Le roman était si bien construit que plus rien ne pouvait arrêter la Serpentard aux cheveux courts dans sa lecture ; le monde réel passait au second plan, et la peur fictive des personnages principaux s'immiscait doucement sous sa peau.