Mise en contexte avec des spoilers, donc à vous de voir si vous le lisez avant !Ce RP se passe il y a bien longtemps, mais me permet de dissiper quelques zones d'ombres de la jeunesse d'Ariana, la mère d'Erza. Les deux femmes ont rendez-vous dans un bureau du ministère pour que l'on leur annonce que leur père/mari n'a pas survécu à sa mission en tant qu'Auror. Quelques temps après cette nouvelle Ariana fuguera vers Londres, abandonnant ses études pour échapper à sa famille.




Il n'était que neuf heure du matin, mais la chaleur commençait déjà à se faire sentir, ce qui était rare dans cette contrée de l'Écosse. Penchée au dehors, accoudée au balcon de sa chambre, la jeune Ariana respirait l'air frais. Aujourd'hui allait être une belle journée, son père revenait de mission et elle allait enfin pouvoir lui raconter le superbe duel qu'elle avait remporté après une lutte acharnée, offrant ainsi la victoire à sa maison. Elle ferma les yeux quelques secondes, et se surprit à respirer l'air pur sans rien faire d'autre. Respirer. Elle était persuadée que les gens en général, ne prenait pas assez le temps de Respirer vraiment. C'était un don et il était responsable de notre survie. Les Cure chantaient en fond, et elle se mit à chantonnait les paroles à son tour. Elle était dans une phase Rock 80, depuis que son père lui avait ressorti ses disques, l'une des seules choses moldue qu'il possédait. Écouter les albums de son père lui permettait de rappeler sa présence, et la rendait moins triste. Il était un peu là avec elle, dans ces disques.

Alors qu'elle allait se reposer sur son lit, elle entendit la voix de sa mère l'interpeller d'en bas. Cette dernière lui rappelait qu'elles devaient partir dans cinq minutes à peine. Ariana jeta un coup d'oeil à sa montre et se leva. Elle fit un dernier tour dans sa salle de bain, vérifia qu'elle était correctement coiffée et retoucha une dernière fois son trait d'eyeliner. Vêtue d'une salopette en jean accompagnée de Dr Martens noires et d'une veste en cuir, Ariana était parée pour retrouver son père. Elle descendit les marches en courant, non sans avoir pensé à prendre son sac à main, et elle rejoignit sa mère dans l'entrée, un grand sourire sur les lèvres.

— Ari... tu avais vraiment autant besoin de te maquiller ?

Ariana haussa les yeux au ciel en guise de réponse. Elle avait l'habitude que sa mère lui rabâche les mêmes choses cent fois, mais elle était toujours aussi exaspérée. Elle était persuadée que sa mère était pareille qu'elle au même âge, mais qu'elle l'avait simplement oublié ou peut-être autre chose encore. Elle se dirigea donc en compagnie de sa mère dehors, d'où elles allaient transplaner. Ariana n'y était toujours pas habituée, mais au moins, elle ne vomissait plus à l'arrivée. Se préparant mentalement, elle saisit le bras de sa mère qui fit de même, et elles transplanèrent.



Après s'être remise sur pied, Ariana leva les yeux vers la grande bâtisse qui s'élevait devant elle. Elle était venue ici quelques fois déjà, mais elle ne s'était toujours pas habituée à la majestuosité du bâtiment. Sa mère lui prit le bras et elles s'avancèrent toutes les deux vers l'intérieur du bâtiment.

— Cette fois ci nous devons aller directement dans les locaux, une salle du septième étage, j'avoue ne pas avoir vraiment compris pourquoi mais nous verrons bien !

Mariana tenait dans sa main droite la lettre reçue par hibou deux jours auparavant. Les deux filles se dirigèrent vers un ascenseur en se frayant un chemin parmi la foule. Il y avait un monde de dingue, et Ariana se demanda si c'était les retours de plusieurs missions qui causaient cette effervescence ou simplement le fait qu'elles soient arrivées à une heure de pointe. Sans vraiment y prêter attention elle rejoignit sa mère qui avait déjà appuyé sur l'étage. Elles étaient seules dans l'ascenseur mais n'échangèrent pas un mot. Une ambiance étrange régnait dans la cabine, mais tout le monde était pressé de revoir Finnick. Il était parti plus de deux semaines auparavant laissant sa femme et ses filles seules. Malheureusement Lara, la plus jeune, n'avait pas pu venir étant en vacances chez une amie. L'ascenseur se stoppa au septième étage, et elles laissèrent leur place à un groupe d'homme travaillant sûrement au Ministère. Mariana marchait en tête, puisque c'était elle qui connaissait l'emplacement de la salle. Ariana la suivait, tout en sentant l'excitation monter. Elle était très proche de son père et avait tellement de choses à lui raconter ! Mariana s'arrêta alors devant une porte, et toqua. Quelques secondes plus tard, un homme lui ouvra, leur faisait signe d'entrer. Ariana chercha son père, mais elles semblaient seules avec l'homme.

— Bonjour Edward, comment vas-tu ? Finnick n'est pas avec toi ?

Mariana le connaissait visiblement, ce qui laissa penser à Ariana qu'il devait être un collègue de son père. Les deux sorcières fixaient le dénommé Edward, qui ne semblait pas vouloir briser le silence. Le rythme cardiaque d'Ariana s'accéléra brutalement. Pourquoi son père n'était-il pas là, pourquoi cet homme gardait le silence alors que sa mère avait posé une question d'une simplicité enfantine ? Mariana comprit que son mari n'était pas au Ministère. Les seules possibilités restantes était qu'il était blessé — mais n'aurait-elle pas été prévenue dans la lettre ? — ou alors c'était pire que ça. Non il ne pouvait pas s'agir de ça, et Edward ne pouvait pas l'annoncer comme cela devant Ariana. La colère et la tristesse se mêlaient en elle, lorsqu'elle reposa alors la question.

— Edward ; où est mon mari ?

Le fonctionnaire du ministère se força à relever les yeux. Ariana sentait son coeur battre et elle était persuadée que tout le monde dans la salle l'entendait. Elle avait envie de se lever, d'attraper Edward par le cou et de le secouer dans tous les sens jusqu'à ce qu'il réponde enfin. Comme s'il avait entendu la jeune fille, il se racla la gorge de façon maladroite et regardant Mariana — il ne semblait pas avoir le cran de regarder Ariana — il parla enfin.

— Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis désolé...

Mariana resta de marbre face à Edward, pétrifiée. Elle avait senti que quelques choses n'allait pas dans la lettre, et ce à chaque instant dès sa réception, mais si elle avait pensé un instant que cette bouse de dragon n'aurait pas le cran de lui annoncer la fatale nouvelle par écrit... L'homme du Ministère était pris d'une honte si atroce qu'elle lui fit renoncer à l'idée de lui faire honte par elle même. Il se leva, et se résolu à prononcer encore quelques mots.

— Si vous avez besoin de quoi que ce soit...
Mariana le coupa net : — Vous en avez fait déjà bien assez cracha-t-elle.

Elle se tourna alors vers sa fille, de qui elle avait presque oublié la présence.



Ariana comprit au moment où il prononça ces mots. Elle fut alors submergée par une horde d'émotions destructrices. Cela commença avec le déni. Le sale b*tard ne pouvait pas dire la vérité. Il mentait. Son père était le plus fort, et cette mission n'était pas sensée être dangereuse. Il devait s'introduire dans un repaire de sorcier effectuant des échanges frauduleux, afin de prévenir ses collègues lorsque l'échange serait prêt afin de les coincer. Rien de dangereux. Rien. De. Dangereux. Les larmes coulèrent silencieusement sur ses joues, tandis qu'elle reprenait son souffle qui semblait se restreindre petit à petit. Ses victoires au club de duel, ses expériences en tant que préfète, les derniers potins, et puis ce garçon qui lui plaisait, tant de choses qu'elle ne pourrait jamais lui dire. Où se trouvait-il désormais ? Où était son corps à présent ? Avait-il souffert ? Alors que milles questions se bousculaient dans sa tête, la sorcière réalisa alors quelque chose. Son père était mort à cause de ses collègues. Ils l'avaient laissé là, se faire vaincre par des mafieux sorcier. Mais il était arrivé là parce que sa mère avait dit à son père de faire cette mission. C'était de sa faute. Tout était de sa faute. Alors qu'elle s'apprêtait à serrer Ariana dans ses bras, la jeune fille de dégagea si froidement que Mariana pâlit.

— Je suis tellement triste, je m'en veux tellement, viens là ma chérie commença-t-elle en ne pouvant pas retenir ses larmes.

Ariana pleurait aussi, mais à la tristesse s'était mêlée à de la rage. Comment avait-elle pu le laisser partir ? Comment avait-elle pu l'envoyer à la mort de cette façon ? Son inconscient savait que sa mère n'y était pour rien, mais elle avait besoin de rejeter la faute sur quelqu'un, et c'était la personne qui s'était présentée.

— Comment... Comment as-tu pu ? Comment as-tu pu ? Il est mort par ta faute !

Les derniers mots furent de trop, et Mariana se leva brutalement, et tira brusquement Ariana vers le haut. Les deux McGowan se regardaient en chien de faïence, les larmes aux yeux : c'était pathétique.

— Tu ne peux pas m'accuser ainsi Ari... fit-elle dans un demi souffle.

Ariana venait de perdre l'être qu'elle aimait le plus au monde. Pensait-elle un seul instant qu'il en était de même pour sa mère ? Hélas, le choc était tel qu'elle devait recracher toutes les émotions qui s'étaient emparées d'elle de toute part. On est pas sérieux quand on a quinze ans, et surtout, pas assez fort pour maîtriser ses émotions... Mariana reprit son sac, et les yeux plus embués que jamais, elle partit. Elle n'avait pas la force de parler après ça. Comment avait-elle pu laisser sa fille penser de telles choses ? Avait-elle été une si mauvaise mère que cela ? Elle était pourtant persuadée d'avoir tout donné pour sa famille. Et Lara... Sa cadette qui était innocemment chez une amie. Elle utiliserai de la poudre de cheminette pour aller la chercher. Elle et ses filles allaient avoir besoin de temps pour se reconstruire. Mariana avait toujours compté sur Finnick lorsqu'elle était à bout, lui qui savait être patient et posé, que ferait-elle sans lui ? Elle se retourna, avant de vérifier qu'Ariana la suivait. Il fallait qu'elle la soutienne. Ses filles étaient tout ce qu'il lui restait à présent, et elle ne laisserai personne les lui enlever.

Ariana ne savait pas si elle était réellement présente, ou si son corps était contrôlé par une force étrange la faisait avancer. Son père, cet être qu'elle aimait tant n'était plus. Comment pourrait elle se relever après cela ? Elle ne se sentait plus capable de vivre à présent. Plus jamais elle ne sortirai, elle allait s'enfuir et laisser la Mort l'emporter à son tour. Après tout, qu'avait-elle de mieux à faire ? Finalement, Mariana se décida à faire demi-tour et saisit Ariana par les épaules.

— S'il te plait, soit normale. Parce que tu peux l'être. Parce que nous allons nous reconstruire.

En effet, sa mère avait séché ses larmes et semblait normale. Comment peut-on l'être après un drame pareil me direz vous ? Ariana ne répondit rien. Après tout, que pouvait elle répondre ? Elle ferma les yeux quelques secondes, et lorsqu'elle les rouvrit, elle était à nouveau normale. Elles sortirent en silence du Ministère, et transplanèrent à nouveau. Le Silence. C'était ce qu'elles se racontaient. Arrivées chez elles, Ariana monta s'enfermer dans sa chambre et Mariana partit dans le bureau de Finnick. Dehors, la brise de l'après-midi se faisait mélancolique, et les oiseaux pouvaient entendre A Forest des Cure jouer. Robert Smith chantait tandis que la basse régnait en maître. Allongée sur son lit, les larmes coulant en continu sur ses joues, Ariana espérait que c'était un cauchemar. Un cauchemar qui se terminerai très bientôt.