Elena vivait comme dans une bulle depuis sa répartition. Le nom de sa maison, prononcé par le choixpeau vibrait encore en elle. Serpentard. Elle s'était assise sur un banc, entre tout les autres élèves de la maison. De sa maison. La petite fille avait été soulagée de ne pas être la seule première année à s'asseoir là, elle avait vite été rejoint, mais Elena n'adressa pas la parole à ses nouveaux camarades. Pendant quelques instants, elle voulait encore se rassasier de tour ce qu'elle voyait. Le plafond magique. Les plats qui apparaissent tout seuls. La nourriture (délicieuse d'ailleurs). Elena s'était promise de ne pas avoir l'air trop impressionnée. Elle ne voulait pas qu'on sache que ce monde, elle ne le connaissait pas. Elle ne voulait pas qu'on se serve de ses lacunes contre elle. Mais maintenant, toute ces résolutions s'écroulaient comme un château de carte. Elena s'accorda encore quelques instants d'émerveillement, puis elle se ressaisit. Elle avait sa place ici. Maintenant, elle ferait comme si tout cela était normal. Pas habituel, normal.

Elena releva la tête au dessus de son assiette. Elle se sentait prête à lier un contact avec des gens beaucoup plus expérimentés qu'elle en magie. Peu lui importait. De toute manière, la serpentarde ne doutait pas in seul instant de les rattraper très vite. Et sa culture moldue lui serait d'une grande aide. Elena en était persuadée.

“Ma mère dit qu’il faut pas juger les gens au premier regard… si ça se trouve elle est gentille… elle a peut-être juste pas l’air comme ça…”

Elena sursauta et se tourna vers le garçon qui venait de parler. Il lui semblait l'avoir vu juste avant la répartition. Il devait être en première année lui aussi.

-Qui est comme quoi ? intervint la petite fille.

Elle regarda dans la même direction, et son regard tomba sur une femme à l'air sévère.

-Tu parles d'elle là bas ?

La femme avait effectivement l'air sévère. C'était sûrement une professeure. Elena se demanda qui elle pouvait être et ce qu'elle pouvait enseigner.

@Ernest Stevens

Ernest était plutôt introverti mais ses mères l’avaient bien élevé. Malgré sa timidité, il se tourna vers la petite brune qui avait pris la conversation en route. Les deux petits serpentards étaient en plein milieu d’une discussion qui concernait leur directrice de maison. Ernest ne savait pas qui elle était jusqu’à ce que Klea la lui indique à la table des professeurs. Un frisson lui avait parcouru l’échine. Les deux gamins en allaient de leurs hypothèses.

La demoiselle qui venait d’entrer dans la conversation n’avait pas l’air bien plus âgée que lui. D’ailleurs, il avait suivit la répartition avec attention et il était quasiment sûr qu’elle était passée avant lui. Forcément, avec un nom de famille en S, il était passé quasiment à la fin. Il tentait tant bien que mal de mettre un nom sur son visage quand elle leur demanda de qui ils étaient en train de parler. Ernest hésita un instant avant de tourner une nouvelle fois son regard vers la table des professeurs.

C’était pas très poli de fixer les gens comme ça. Surtout pas des adultes. Mais c’est vrai qu’il était intrigué. Par tous les adultes. Il ne connaissait personne à Poudlard comme Klea qui y avait ses frères. Et donc personne pour lui expliquer qui était qui.

“Hein… euh… ouai… avec le chignon… euhm… il paraît que c’est notre directrice de maison… mais j’en sais pas plus…”

À nouveau son regard se posa sur sa professeur et il sentit ses joues s’empourprer une nouvelle fois. Il plongea son regard gêné dans son assiette.

259 mots
@Elena Links

Elena hocha la tête, le regard toujours fixé sur la femme. Une Directrice de Maison, cela devait être un poste important. Le garçon n'avait pas l'air d'en savoir beaucoup plus qu'elle, et ça la rassurait. Au moins, elle ne serait pas la seule à tout découvrir. Elle se déconcentra sur la professeure. La petite fille espérait que son air sévère n'était pas un aspect de sa personnalité. Elle haïssait plus que tout au monde (à part peut être ceux qui n'aimaient pas les pirates)les personnes strictes qui ne pensaient qu'a faire respecter le règlement.

Son voisin s'était plongé dans la contemplation de son assiette, tout comme la petite blonde. Elena regarda un instant sa nourriture. Elle avait l'air délicieuse, mais elle n'avait pas envie de manger. Elle s'était gavée de sucreries tout au long du trajet, émerveillée par tant de différence par rapport à ce qu'elle connaissait, mais elle le regrettait maintenant. Pour se consoler, elle se dit qu'elle aurait sept années pour profiter des banquets de Poudlard. En attendant, la nouvelle serpentarde ne pouvait même pas faire semblant d'avoir faim pour combler le silence qui s'était installé. En désespoir de cause, et aussi surement pour en apprendre un peu plus sur son camarade (après tout, ils allaient se côtoyer pendant de nombreuses années), elle lui demanda:

-Tu savais déjà dans quelle maison tu voulait être ?

D'après ce qu'elle avait entendu dans le train et dans les barques, nombre étaient les enfants qui avaient déjà un avis très tranché sur la question, que ce soit pour être dans la même maison que leur famille, ou plus simplement par idéologie.

270
@Ernest Stevens

Ernest releva la tête vers la brunette, surpris qu’on s’adresse à lui. C’est qu’après une année dans un collège moldu à passer pour le garçon bizarre, il avait plutôt l’habitude des moqueries ou simplement des silences dans le meilleur des cas. Passer inaperçu était sa marque de fabrique. Mais c’est qu’il n’avait pas eu vraiment le choix. Après les évènements qui avaient secoué Londres quelques années auparavant, il fallait faire profil bas. Pourtant, ses mères avaient tenu à ce qu’il continue d’aller à l’école. Mais ça n’avait pas été une année facile, surtout qu’il savait qu’il quitterait l’éducation moldu à la rentrée suivante pour intégrer Poudlard. Né au mois de septembre, il avait reçu sa lettre d’admission plus d’un an avant sa rentrée. Ce qui lui avait largement laissé le temps de réfléchir à la répartition.

“Euh… bin… je… j’avais bien envie d’être à Serpentard, oui… et toi ?”

Plus qu’une envie, il l’avait ressenti comme un besoin impérieux. Celui de marcher dans les pas de cette famille sorcière avec laquelle il n’avait aucun contact, dont il ne possédait aucune information. Tout ce qu’il savait, c’est qu’ils étaient tous allés à Serpentard. Même s’il ne savait pas vraiment qui étaient ces “tous”. Sa mère n’en parlait pas et ne semblait pas en bon terme avec sa famille. Il n’y avait qu’Elianor, Lucy et Ernest. Et puis Gran et Pops aussi, les parents de Lucy. Mais son cercle familial se limitait à ces quatre adultes.

“Tu… t’avais une préférence ?”

Question un peu vaseuse pour tenter de glaner des informations. Il ne lui avait fallu que quelques heures dans le Poudlard Express pour réaliser que beaucoup de rencontres et de questions tournaient autour du statut. À savoir, de quel côté de la ligne on était né. Lui était en plein milieu. Et dans ce no man’s land, ils n’étaient pas légion. L’adolescent ne faisait preuve d’aucun jugement mais il avait besoin de se faire une idée. De savoir de quel minorité il faisait partie et avec qui.

336 mots
@Elena Links

Elena attendit patiemment la réaction du garçon. Il était visiblement assez timide puisqu'il bégayait. Du moins, c'est ce qu'Elena déduit de sa phrase. Elle hocha la tête. Apparemment, tout le monde avait une idée assez précise d'ou il voulait être. Tout le monde, c'était les deux personnes à qui elle avait parlé juste là. Chanez dans le train, et maintenant lui. Cela lui permettait en même temps de savoir qui connaissait l'existence des sorciers. Et puisque ce garçon savait dans quelle maison il voulait être, il avait surement un de ses parents sorcier. La dernière remarque de son camarade lui tira un grand sourire. Le fait qu'elle ne s'y connaisse pas en sorcellerie n'apparaissait pas sur son visage. Qu'est ce qu'elle croyait ? Ce n'était pas une cicatrice ou quelque chose dans ce genre là.

-Oh, non, mes parents sont des moldus. Donc bon, autant dire qu'entendre parler de Poudlard m'a un peu prise de court finit elle avec un petit rire.

La réaction du arçon lui permettrait de voir comment elle serait considéré durant toute ses années. Et puis, peut être que les sorciers étaient très tolérants. D'un autre côté, la petite fille ne voyait pas vraiment pourquoi sa double culture lui poserait des problèmes. C'était plus une chance. D'ailleurs, cela lui rappelait qu'elle ne s'était pas présentée.

-Au fait, ajouta-t-elle d'un ton posé, Je m'appelle Elena Links.


@Ernest Stevens

La curiosité d’Ernest fut légèrement titillée en entendant Elena parler de ses origines. Des sorciers nés de parents moldus, ça courait encore moins les rues que les sang-mêlés. Il se demandait comment c’était de découvrir un beau jour qu’on avait des pouvoirs magiques. Comme dans un film de super héros en quelque sorte. Mais il était bien trop timide pour poser ce genre de question de but en blanc. En l’espace de quelques heures, il avait à présent rencontré les deux bouts d’un même monde. Klea qui venait d’une famille sorcière et ne connaissait pas grand chose du monde moldu et à présent Elena qui débarquait tout droit d’un monde sans magie. Cette diversité avait quelque chose de très intéressant et déclenchait un nombre incalculable de questions dans son esprit. Mais par où commencer.

Ernest était toujours avide d’informations qui pourraient l’aider à comprendre le monde dans lequel il vivait. Et surtout la scission qui séparait les sorciers des moldus.

“Euh… moi c’est Ernest… Stevens…”

Il lui adressa un sourire timide. Le garçon était plutôt discret et introverti, ce qui ne voulait pas dire qu’il n’aimait pas rencontrer de nouvelles personnes. Et puis il allait partager sa scolarité avec cette jeune fille. Autant briser la glace tout de suite. Ou du moins essayer.

“Et du coup… tu… enfin… t’a dû être surprise en recevant ta lettre pour Poudlard ?”

Lui l’avait attendu avec impatience à la date de son anniversaire. Peut-être même bien avant. Peut-être depuis toujours. Ou au moins depuis qu’il en connaissait l’existence. Il avait posé des centaines de questions à sa mère, bien trop curieux de savoir ce qui se trouvait “de l’autre côté”.

277
@Elena Links

Elena adressa un grand sourire à Ernest. Ils allaient passer sept ans ensemble, autant dans leur maison qu'en cours. Et même s'il allongeait les silences entre chaque mot, il avait l'air sympa. Il était peut être juste timide. Si Elena n'avait pas passé beaucoup de temps avec ses camarades au cours de la primaire, (les rares personnes que son emploi du temps rempli de rugby et de violon n'avait pas fait fuir avaient déchanté devant son sujet de discussion de discussion favori...) elle les avait suffisamment fréquenté pour savoir que c'était une attitude fréquente. Mais pas trop chez les rugbymans.

-En fait il y a quelqu'un qui est venu nous la donner. expliqua la petite Links, Il nous a parlé de Poudlard, tout ça, de la Magie qui existait. Ça à fait un peu bizarre à mes parents. Et à moi aussi.

Elena avait surtout été soulagée d'apprendre qu'elle n'était pas... Quoi au juste ? Un monstre ? Toute sa famille avait été très étonnée par sa première démonstration magique, et si la petite fille n'avait jamais été empêchée d'en parler, David et Jane l'avait surtout encouragée à ne pas en parler à l'extérieur de l'appartement.

-Au fait, c'est courant de faire exploser des verres ?

On ne l'avait pas vraiment briefé sur la première démonstration magique de tout les sorciers. Peut être que faire exploser des verres était courant. Ou alors cet événement si traumatisant avait juste été quelque chose de très banal.

@Ernest Stevens

En écoutant sa nouvelle compatriote, Ernest essayait de s’imaginer la vie sans magie. Bien sûr, chez lui, les tâches du quotidien en étaient exemptes. Mais quand même. Il vivait dans un monde entouré de magie. Ne serait-ce que leur appartement de Camden Town en était complètement imprégné. De l’extérieur, la bâtisse ne payait pas de mine au fond d’une impasse. Une toute petite bicoque. Mais l’adolescent n’avait jamais eu à se plaindre du manque de place. Sa mère avait fait le nécessaire pour que leur espace suffise à leur besoin en repoussant quelques murs et en agrandissant quelques pièces.

Le plus fantastique était encore la serre qui s’étalait sur le toit. De l’extérieur elle ne faisait pas plus de quelques mètres carrés quand l’intérieur s'étirait sur des dizaines de mètres. C’était probablement l’un des seuls écarts que sa mère moldue avait consenti quant à l’utilisation de la magie au quotidien. Mais l’amoureuse des plantes qu’elle était n’avait pas su résister à cet incroyable terrain de jeu. Quoi qu’il en soit, même s’il devait débarrasser la table, plier ses chaussettes lui même et ranger sa chambre de temps à autre sans l’aide d’un sortilège, chaque parcelle de l’appartement était emprunt de petite touches de magie. Que ce soit les photographies aux murs qui s’animaient, les ouvrages de littérature sorcier ou encore le piano magique (Ernest ne savait pas exactement ce qu’il avait de magique cela dit), ou encore ses figurines de Dragon qui s’animaient dans sa chambre ou les posters de créatures magiques qui lui faisaient de l’oeil, l’adolescent y était habitué.

“J’aurais été surpris aussi… Enfin, moi je… je savais depuis toujours que je viendrais à Poudlard… le plus dur, c’était… d’attendre… surtout l’année dernière… j’ai reçu… ma lettre en septembre…”

Un an à patienter en lisant encore et encore la liste des fournitures et en suppliant sa mère d’aller sur le chemin de Traverse pour choisir une baguette magique. Enfin plutôt pour être choisi. Mais Elianor avait été intraitable. Pas question qu’Ernest reste un an à la maison sans rien faire. Ça aurait paru louche et puis il n’y avait personne pour rester le garder. Le petit brun avait été contraint de continuer sa scolarité normalement et d’entrer au collège. Une expérience particulièrement pénible. Surtout quand on savait ce qui nous attendait dehors.

“De faire exploser des verres ? Bin.. ‘fin… non… ‘fin… comment ça ?”

Ernest lui, ne faisait rien exploser du tout. Les sorciers n’étaient plus adepte de la casse que ça, même s’ils étaient capables de réparer les choses plutôt facilement. La question de la petit brune l’interloqua.

@Elena Links

Visiblement, tout le monde ne recevait pas sa lettre en même temps. Ou alors c'était lié aux anniversaires. Mais Elena avait du mal à croire que ce garçon -bien plus petit qu'elle- allait déjà avoir douze ans. D'ailleurs, elle même n'avait absolument pas reçu sa lettre en avril. Enfin, on ne lui avait pas amené en avril. Car oui, c'était bien un professeur qui avait frappé à la porte de chez eux un soir. En tout cas, il s'était présenté comme tel.

-Attends, mais comment ça se fait que tu ais reçu ta lettre un an à l'avance ?

Et puis dans ce cas, il devait être vraiment fort ! Il avait pu passer un an à s'entrainer avant d'entrer à Poudlard. Quelle chance il avait eut. Elena ne pu s'empêcher de s'inquiéter un peu. Est ce qu'il y avait beaucoup d'élèves dans son cas ? Parce que le cas échéant, elle allait vraiment être à la ramasse. Mais elle ne devait pas être la seule à avoir reçu sa lettre à peine deux mois auparavant.

-Bah... Exploser comme ça. BAM. Avec des morceaux de verre partout, et tout.

La jeune serpentarde ne pu dissimuler une pointe de déception. S'il lui posait cette question, c'est que ça devait être vraiment très rare. Ou alors Ernest n'avait juste jamais vu un verre exploser de sa vie, mais dans ce cas là, c'était très louche.

@Ernest Stevens

La conversation allait bon train entre les deux adolescents et Ernest, bien que très timide, commençait peu à peu à se détendre et à faire des phrases entières. Elles étaient encore un peu entrecoupées par des hésitations mais la discussion suivait plus ou moins son fil. Peut-être parce qu’Elena découvrait tout du monde sorcier et que l’adolescent avait moins peur de dire une bourde ou de se ridiculiser. Les questions étaient plutôt simples.

“J’ai mon anniversaire le 19 septembre, c’est pour ça… la rentrée était déjà passée… quand t’es un sorcier, ta lettre d’admission arrive à ton onzième anniversaire… Du coup bin… j’aurais 12 ans dans 18 jours…”

Ernest aimait la précision. Pourquoi ne pas donner les détails quand on les avait. Et pourquoi rester approximatif quand on avait une réponse juste à apporter. Pour lui, c’était plus un handicap qu’un avantage. Tout ce qu’il voyait c’était le retard qu’il prenait. Pourtant, cela représenterait peut-être un avantage dont il n’avait absolument pas conscience. Légèrement plus âgés, certains sortilèges pourraient être plus accessibles ou plus faciles à appréhender. Mais le garçon n’avait aucune notion des rapports entre la croissance et le flux magique.

Le petit brun ne comprenait absolument pas la question d’Elena. Il n’avait pas l’impression que casser des verres ne faisait partie d’aucune culture. Que ce soit moldue ou sorcière. Il prit son courage à deux mains pour éclaircir ce point même s’il sentait la honte poindre.

“Mais… pourquoi on ferait exploser des verres ?”

@Elena Links