Faustine entra dans les toilettes abandonnées qui étaient certes sordides mais déserts. Elle n'aimait pas particulièrement aller dans les toilettes des filles quand elle était pressée, la plupart des élèves étant plus grandes qu'elle, elle se sentait comme une intruse. Et puis il y avait tant de monde ! Ce matin, la jeune fille voulait juste se recoiffer pour attacher ses cheveux roux en une queue-de-cheval pour son prochain cours de Vol. Il ne lui restait qu'une dizaine de minutes avant son cours, il fallait donc qu'elle se dépêche.

Elle laissa balader son regard tout autour d'elle. La pièce était vraiment lugubre et en mauvais état. Au fil des années, les lambris du mur terminaient en lambeau, les toilettes étaient gribouillées de partout et les miroirs étaient presque tous fragmenté. Se mettant face à un miroir un peu près en bon état, elle laissa tomber son sac sur le sol couvert de poussière, et prit sa brosse ainsi qu'un élastique. Elle commença à brosser ses cheveux en pensant au cours de vol. Elle savait qu'ils allaient forcément monter à balais, ce qu'elle n'appréciait pas particulièrement. La première année avait toujours cette peur du vide, son cerveau ne s'étant pas encore habitué au fait qu'elle pouvait voler.

Toujours en train de rêvasser, Faustine ne vit pas tout de suite l'immense bête poilu et noir qui s'étaient avancé sur le lavabo, juste à côté où sa main était posé. Elle s'en aperçut au moment où sentant quelque chose sur sa main, elle y jeta un coup d'œil. Rien qu'un coup d'œil la fit pâlir d'horreur, elle laissa tomba sa brosse avec fracas la chute venant troubler le calme du lieu, et hurla de peur pendant un cours d'instant puis resta muette et paralysée, les yeux rivés sur cette chose. L'araignée, car il faut l'appeler par son nom, avait légèrement reculé quand Faustine avait retiré et secoué sa main, mais se tenait toujours là sur le rebord du lavabo à la fixer de ses grands yeux. Immobile, toutes deux, Faustine demeurait paniquée.

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Désolé pour cet oubli ! J'espère que mon post te plait !

Un, deux, trois, quatre, cinq... Et six !

Ludmilla étire sa jambe au maximum pour que son pied droit atteigne la sixième marche du grand escalier désert devant elle, le pied gauche toujours sur la première marche.

Et on pousse ! s'exclame-t-elle en donnant une brusque impulsion vers le haut pour tenter de franchir les six marches d'un coup.

Elle tente de s'y rétablir tant bien que mal, à grand renfort de moulinets de bras, mais finit par tomber la tête la première sur la pierres - amortissant de peu sa chute avec ses mains.

Elle se relève avec un soupir, rejette ses longs cheveux noirs vers l'arrière et franchit le reste des marches quatre à quatre pour rejoindre Lucredia, qui l'attend bien sagement tout en haut. Ses vibrisses frémissent, comme pour rire de la maladresse de sa maîtresse. La jeune chatte rousse écope d'un regard noir de la Poufsouffle.

Bon, dépêche-toi Lulu, faut qu'on aille aux toilettes maintenant ! fait-elle d'un ton autoritaire.

Bien que beaucoup y seraient allés pour... disons, ce que font les gens en temps normal aux toilettes, Ludmilla y va elle pour une toute autre raison. Du moins ce matin. En effet, elle a eu la bonne idée de renverser son verre de jus de citrouille sur son emploi du temps ce matin même, et - la faute à sa piètre mémoire - ne sait donc à présent pas du tout dans quelle salle de cours elle est censée se rendre. La jeune fille s'est donc décidée à aller dans les toilettes des filles, où elle est presque sûre de trouver une fille de sa promotion qu'elle pourra suivre ou, si elle s'en sent d'humeur, lui demander simplement sa route. Quoique... Non, elle sait déjà qu'elle la suivra. C'est tellement plus simple.

Mais pour l'heure, la brune se déplace à grand pas à travers les couloirs, direction le quatrième étage. Manquerait plus que la pièce soit vide quand elle y arrive ! À cette pensée, son pas se fait plus rapide... avant qu'elle ne soit stoppée net par un cri qui semble provenir de la porte juste à sa gauche.
Tiens, mais c'est les toilettes abandonnées, ça, non ?
Oubliant toute pensée de filature de quatrième année, elle s'engage à l'intérieur de la pièce, Lucredia sur ses talons. Elle se retrouve devant une scène plutôt cocasse : une rousse qu'elle se rappelle avoir déjà croisée en salle commune, complètement paralysée, fixant quelque chose sur le rebord du lavabo décrépit devant elle.
En suivant son regard, Ludmilla s'aperçoit que la cause de la terreur de la jeune fille n'est autre qu'une mignonne petite araignée, elle aussi paralysée.

Elle se précipite vers le petit animal, et le laisse grimper au creux de sa paume. Elle relève ensuite les yeux vers sa camarade, et sourit d'un air qu'elle espère gentil.

Tu sais, je pense que cette pauvre bête avait bien plus peur de toi que toi d'elle ! Regarde comme elle est craintive ! s'amuse-t-elle en désignant l'araignée recroquevillée sur sa main. Du coin de l'oeil, elle aperçoit son chat qui vient se frotter contre les jambes de la rousse, en quête de caresses, faisant bouger quelques particules de poussière en suspension dans l'air.