RP libre (si vous souhaitez être spectateur de la compétition) - 06 avril 2048. Championnat d'échecs d'Irlande

Mael entra dans la salle de jeu quelques minutes avant le début de la compétition, légèrement anxieux puisqu'il s'agissait de sa première compétition nationale, les précédentes étant à un niveau inférieur, pointa au bureau de l'arbitrage puis s'installa à la table qui lui avait été désignée.

Il attendit quelques instants son adversaire, engageant la conversation avec les pièces pour sympathiser et qu'elles ne soient pas trop embêtantes durant la partie. Lorsque son adversaire arriva, Mael défaillit un peu: Il s'agissait de Sean Kavanagh, un vieil homme, deuxième au classement d'Irlande, avec un classement Elo-magique de 2689, qui avait été champion d'Irlande durant de nombreuses années mais qui avait été détrôné il y a quelques années par le jeune champion actuel, Dalaigh Dunne, dont le classement culminait à 2723.

Mael, qui avait un niveau de 2614, pensa que les appariements étaient quelques peu inégaux pour cette première manche. Mais il serra la main de son adversaire, ce qui déclencha automatiquement la pendule - ils jouaient en cadence une heure et demi chacun, ce qui laissait le temps de réfléchir. Aux blancs, son adversaire joua rapidement son coup - l'avancée du pion roi, e4, en nommant à haute voix le coup. Sitôt le pion joué, la pendule changea automatiquement et le temps démarra sur le cadran de Mael. Un coup tout à fait classique qui n'était plus à prouver. Mael réagit par un coup qu'il avait beaucoup étudié et qu'il aimait bien: la poussée du pion d5, qui permettait de prendre le centre et de questionner le pion blanc - la partie scandinave.

Dès les premiers coups, Mael oublia rapidement ce qui se passait ailleurs dans la salle que sur son échiquier. Il se mit dans cet état d'esprit si particulier dans lequel il était lorsqu'il jouait aux échecs. Le Cavalier joué par son adversaire. Un coup de pion, pour le repousser. La Dame qui se centralise. Le Fou qui contrôle la diagonale de la Dame - celle ci doit reculer, mais sur une case intéressante, en vis-à-vis avec le Roi. Mael le recula. Au fur et à mesure, il commença à regrouper ses pièces face au roi adverse. Mais un joli coup de la dame adverse en c6 le força à tout échanger. Heureusement, il sortit de ce premier affrontement avec un pion de plus, qu'il accompagna jusqu'à une dame forcée. Avant la promotion, Mael serra la main de son adversaire, qui venait d'abandonner.

Mael se leva, signa les feuilles de match et les envoya à l'aide de sa baguette dans les bacs destinés à cet effet, puis il quitta la salle de jeu pour tenter d'analyser la partie - il était certain, malgré la victoire, qu'il aurait pu mieux se débrouiller dans le début de partie. Au moins, cette victoire le rendrait à coup sûr favori pour la suite - peut-être pourrait-il jouer la finale contre le champion d'Irlande, mais il ne fallait pas trop s'avancer pour le moment - il restait encore quatre rondes avant la dernière partie, pour un total de six rondes. Une fois la partie terminée, Mael retourna dans la salle de jeu, et se plaça derrière les joueurs encore en train de jouer pour pouvoir analyser leurs parties et leurs styles de jeu - cela lui serait plutôt utile pour les parties suivantes, car cela lui donnerait un avantage certain sur ses adversaires; en effet, il était un peu le nouvel arrivé dans la case du top cinq irlandais, et peu d'entre eux connaissaient son style de jeu, alors que lui connaissait le style des grands noms des échecs du pays de l'Île d'Émeraude.

Les appariements de la ronde suivante y étaient allés un peu fort: comme il avait gagné contre le deuxième meilleur joueur du tournoi, il était devenu le jeune favori et il venait d'être directement placé en table une, contre le premier joueur d'Irlande, Dalaigh Dunne. Mael sortit ses pièces et les plaça sur le plateau - il jouait ses parties avec les mêmes pièces depuis trois ans, avec le jeu qu'il s'était offert en troisième année. Les pièces le connaissaient bien et cela lui permettait de se concentrer sur la partie sans qu'elles ne contestent trop ses actions. De plus, elles participaient volontiers à l'effort de la partie en déstabilisant l'adversaire à coup de tirages de langues réguliers.

La partie commença rapidement, mais Mael, stressé, fit une petite erreur dans le milieu de jeu, dans une position très complexe où de nombreuses pièces étaient encore présentes sur le plateau. En effet, seuls deux pions avaient été échangés. Cette erreur faillit lui coûter la partie: dans un échange brillamment calculé par son adversaire, il perdit un pion. Heureusement, avec un jeu de fous assez beau à voir, il réussit à bloquer les pions adverses durant la finale. Les parties avec fous opposés étaient plutôt faciles à annuler en finale, ce qu'il réussit à faire: ils jouèrent encore quelques coups d'usage avant que son adversaire ne lui propose la nulle. Il sortait donc de cette deuxième partie avec l'un des meilleurs scores du tournoi, ce qui le plaçait dans une situation confortable pour la suite, même si la plupart des parties restaient encore à jouer.

La troisième ronde, qui eu lieu à la fin de la journée, présenta peu d'intérêt. L'appariement n'était pas étonnant: tandis que son adversaire Dalaigh jouait le troisième joueur d'Irlande, Jim Owens, Mael jouait contre le quatrième, Max Thompson. Après une partie à l'analyse globalement égale, les deux joueurs finirent par se serrer la main pour annuler la partie.

Le lendemain - car le tournoi avait lieu sur deux jours, pour un total de six parties -, Mael joua contre le septième meilleur joueur d'Irlande, Adeline Clemons, et première au classement femmes, qui avait réalisé un bon tournoi et était plutôt bien classée. Mael la battit au terme d'un rude combat sur l'aile droite incluant les dames des deux joueurs, ainsi que le fou noir de Mael et le cavalier de son adversaire.

La cinquième ronde se joua au début de l'après-midi, contre Jim Owens, le troisième meilleur joueur d'Irlande. La partie fut longue, et au résultat décisif: le vainqueur jouerait la finale contre le jeune prodige Dalaig Dunne, qui venait de gagner sa place. La fatigue commençait à se faire ressentir, aussi les deux joueurs firent de nombreuses imprécisions, même si aucun n'arrivait à prendre l'avantage. Finalement, au terme d'une longue finale éprouvante, Mael finit par prendre un léger avantage qui finit par lui faire gagner un pion. Son adversaire abandonna quelques coups plus tard, et le roi sur l'échiquier s'inclina profondément face au roi adverse, sur l'aile gauche de l'échiquier, pour signifier sa reddition.

Mael serra la main de son adversaire: il allait en finale!

La dernière partie de la journée, et du tournoi, allait commencer. En table une, Mael s'installa avec les pièces blanches. Alors qu'il discutait tranquillement avec sa dame et son fou de couleur blanche, qui étaient tous deux de fins stratèges, sur la meilleure stratégie adopter et sur l'ouverture à choisir - en tant que blanc, il avait ce privilège de choisir quelle type de partie il souhaitait lancer -, son adversaire s'installa face à lui et sortit ses propres pièces. Mael lui sourit, lui serra la main. Il retrouvait le joueur contre qui il avait joué la veille, Dalaigh Dunne, et contre qui il avait réussi à annuler. Un exploit, d'ailleurs, qu'il espérait pouvoir battre, ou au moins renouveler: il l'avait déjà fait, il pouvait le refaire. Il était certes fatigué de ces deux jours intenses, mais son adversaire aussi, évidemment.

La partie commença alors. Ils s'étaient lancé dans un Gambit dame refusé, une partie complexe aux multiples variantes. Son adversaire semblait avoir compris ce point faible du jeune sorcier: les parties complexes aux nombreuses pièces sur l'échiquier. C'est notamment pour cela qu'il préférait les finales, où l'échiquier était plus éclairci, au milieu de jeu. Il fit cependant une erreur qui, sans être décisive, restait plutôt conséquente. Cela fit qu'il sortit du milieu de jeu avec une qualité de moins, ayant perdu sa tour contre un fou. Il réussit cependant à se débrouiller durant la finale pour tenir son adversaire en joue, ce qui fit qu'il ne put rien tenter de très agressif. Mais le double jeu des tours adverses était trop solide et Mael fut bientôt acculé entre son propre pion et les tours adverses, qui ne mirent pas longtemps avec de raffermir leur prise. Son fou était de l'autre côté de l'échiquier et ne pouvait pas intervenir, tout comme la tour qui ne pouvait que faire des coups dans l'eau aux côtés des tours. Sentant venir l'étouffement et le mat final, Mael préféra abandonner. Sa dame, qui était sur le côté de l'échiquier, se mit à râler en analysant la partie: "Au douzième coup, tu aurais dû jouer en d6 avec le fou. Il était protégé par le cavalier et visait droit au milieu des fondations adverses. Il ne servait à rien à défendre ton aile dame, le cavalier n'était pas très actif".

Mael l'écouta d'une oreille discrète: il avait fini deuxième au tournoi, ce qui faisait qu'il était invité au championnat d'Europe durant l'été. Il verrait tous les plus grands joueurs célèbres, et pourrait peut-être même jouer contre eux! Mais bon, il ne fallait pas non plus espérer, ils étaient soixante à participer - les deux premiers, en fait, de presque tous les pays européens.

RP terminé de mon côté